Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Chronique de l’occupation

Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Jeudi, 10 juillet 2008

jeudi 10 juillet 2008

Numéro : 593

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 09/07/08

********************

59301

Sous prétexte de combattre le Hamas, le régime sioniste lance une guerre totale aux institutions islamiques en Cisjordanie

Le lundi 8 juillet, l’armée sioniste s’est déchaînée sur Naplouse, saccageant les écoles, les bureaux, les associations caritatives, les clubs de sport et un centre médical important.

Selon les témoins, plus de 130 véhicules militaires sionistes, avec des blindés transporteurs de troupes ont donné l’assaut au centre ville de Naplouse peu de temps après que les forces loyales au chef de l’Autorité Palestinienne, Mahmoud Abbas, aient reçu l’ordre du gouverneur de la ville, Jamal, Muhesen, de rentrer dans leurs casernes et d’y rester jusqu’à nouvel ordre.

Les responsables islamiques palestiniens ont appelé les états arabes et musulmans, ainsi que « tous les êtres humains qui croient en la justice », à condamner avec force la campagne sioniste en cours contre les institutions civiles islamiques dans l’ensemble de la Cisjordanie occupée.

Des milliers de membres des « forces nationales de sécurité » palestiniennes entraînés par les USA sont stationnés à Naplouse, mais leur mission se résume à combattre les militants anti-sionistes, en particulier les membres des organisations du Hamas et du Jihad Islamique.

Parmi les cibles du dernier déchaînement sionistes, on trouve une école de filles, qui a été méthodiquement vandalisée, un centre médical important qui offre des services de santé gratuits ou presque aux pauvres et aux chômeurs, un centre commercial, un centre de loisirs, une compagnie d’assurance et les bureaux de plusieurs ONG.

Une d’entre elles est la société Nafha, qui surveille le traitement des prisonniers palestiniens politiques et de la résistance dans les geôles et les camps de détention sionistes.

Des sources locales ont rapporté que les soldats d’élite et les agents du Shin Bet ont confisqué des douzaines d’ordinateurs et autres matériels de bureau, ainsi qu’une somme d’argent liquide non précisée. Les soldats ont également saisi un grand nombre de meubles. Le Shin Bet est la principale agence de services secrets sionistes, qui contrôle en fait tous les aspects de la vie des Palestiniens en Cisjordanie. L’opération, qui a commencé peu de temps après minuit, a duré près de quatre heures, ont précisé les témoins.

Avant de quitter la ville, les officiers du Shin Bet ont remis aux propriétaires des documents écrits les informant que les droits de propriété de leurs affaires et de leurs biens avaient déjà été transférés à l’armée sioniste.

La déclaration prévient également que tout Palestiniens qui s’aventurerait à entrer dans les locaux fermés encourrait un minimum de cinq ans de prison.

L’armée sioniste a prétendu que les commerces et services médicaux visés faisaient partie de l’infrastructure civile du Hamas et pouvaient être impliqués dans des transferts d’argent via le mouvement.

Toutefois, les propriétaires et les officiels de l’Autorité Palestinienne ont réfuté avec véhémence ces accusations, disant que c’était des commerces et des institutions ordinaires, et qu’ils fonctionnaient selon les lois.

Un co-propriétaire dont le centre commercial a été confisqué et fermé par l’armée israélienne a déclaré aux journalistes : « Ils nous punissent parce que nous sommes religieux ».

« Dans n’importe quel autre pays au monde, les gens sont innocents jusqu’à ce qu’on prouve qu’ils sont coupables. Ici, dans la soi-disant unique démocratie du Moyen-Orient, ils nous arrêtent, détruisent nos maisons, confisquent nos propriétés et détruisent nos biens, sans même nous parler. »

« Alors, où est la différence entre Israël et l’Allemagne nazie ? », dit l’homme qui a demandé à rester anonyme de crainte d’être arrêté.

Visiblement furieux, il dit : « Nous sommes un peuple religieux, nous prions, nous faisons la charité et nous jeûnons pendant le mois de Ramadan, mais nous n’avons rien à voir avec le Hamas ou toute autre organisation. Détruire nos commerces et ravager nos vies sur le simple soupçon que nous pourrions être affiliés au Hamas est un acte criminel sordide ».

La guerre contre l’Islam

Un des responsables du Centre Médical Tadamun, qui a été bouclé et confisqué, a accusé l’Etat sioniste de mener une guerre totale contre l’Islam semblable à la guerre que le Troisième Reich a lancé contre les Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale.

« J’appelle tous les Musulmans et Arabes du monde à répondre à cette agression délibérée contre l’Islam et les Musulmans. Le régime sioniste cherche tout simplement à détruire l’Islam. Ils veulent détruire nos mosquées, ils veulent détruire nos vies, ils veulent éradiquer la religion islamique de Palestine », dit Munir S. Hanbali.

« L’Etat terroriste clame que la cible, c’est le Hamas. Ne croyez pas ces mensonges. Leur cible, c’est la religion même d’Islam, parce que l’Islam est le dernier obstacle qui reste pour empêcher la liquidation de la cause palestinienne par le régime sioniste ».

Hanbali a exhorté les gouvernements d’Egypte, de Jordanie, du Qatar, de Mauritanie et de Turquie, ainsi que les autres états pour qui la justice et l’humanité ont un sens, à rompre immédiatement leurs liens avec « cette entité criminelle qui assassine les enfants et les laisse crever de faim, puis prétend qu’elle le fait au nom de la civilisation occidentale ».

« Je dis à ces pays arabes et musulmans : ’Honte sur vous’. Vous regardez ces criminels infâmes détruire la communauté palestinienne lentement, étape par étape, et vous observez ce qui se passe à Naplouse et à Hébron comme si cela se passait une planète lointaine. »

« Réveillez-vous ! Foutez dehors leurs ambassadeurs. Montrez-leur que la Palestine compte pour vous. »

Provoquer le Hamas

Hani al Masri, journaliste et éditorialiste éminent de Naplouse, remarque que le déchaînement israélien sur la ville avait pour but de provoquer le Hamas « pour qu’il brise la trêve à Gaza ».

« Le régime sioniste veut montrer que le calme relative à Gaza ne signifie pas qu’il restera les bras croisés en Cisjordanie. Le régime sioniset ne veut tout simplement pas que les Palestiniens aient un moment de paix".

Al-Masri a déclaré qu’alors que la mise à sac des institutions islamiques saperait « le secteur des services publics » dans la ville, elle accroîtrait également la sympathie et le soutien de la population pour le Hamas.

« Et elle affaiblira également l’image de l’Autorité Palestinienne parce que ces mêmes institutions ciblées par le régime sioniste la nuit dernière ont aussi été visées par l’Autorité Palestinienne. »

« Cela pousse les gens à penser qu’il y a collusion et collaboration entre l’Autorité Palestinienne et le régime sioniste contre le Hamas, au grand jour ».

Le Hamas lui-même a accusé le régime de Ramallah soutenu par l’Occident de connivence avec l’entité sioniste pour détruire la société palestinienne, de manière à permettre aux sionistes de contraindre les Palestiniens à capituler et de liquider la cause palestinienne.

« Le Hamas condamne avec force les crimes sionistes sans précédent contre la société palestinienne, ses intérêts économiques et les institutions civiles », dénonce le Hamas dans une déclaration faite mardi, où il accuse l’Autorité Palestinienne de collaboration et de coordination étroite avec les forces d’occupation.

« Nous confisquons même la nourriture »

Lundi dernier, le quotidien sioniste Ha’aretz a repris les déclarations d’un porte-parole de l’armée d’occupation, selon lesquelles l’armée d’occupation ciblera les associations caritatives et éducatives islamiques en Cisjordanie.

Le porte-parole dit que le but de la campagne de l’armée d’occupation contre les institutions islamiques est de renforcer l’Autorité Palestinienne appuyée par les USA et d’affaiblir l’opposition islamique palestinienne.

« Nous parlons de renforcer les éléments modérés, c’est-à-dire l’Autorité Palestinienne, mais en fait, l’AP a peu de contrôle sur ces secteurs. La population palestinienne préfère le Hamas, parce qu’ils sont moins corrompus et plus efficaces ».

Le porte-parole se vante d’avoir pris pour cible les internats, les centres de soins et les associations caritatives, « et même les soupes populaires et les orphelinats ».

« Des douzaines d’associations ont été bouclées et la nourriture a été confisquée ».

Un peu plus tôt cette année, l’armée d’occupation a lancé une campagne particulièrement draconienne contre les orphelinats et les internats d’Hébron, fermant plusieurs institutions et privant des milliers d’orphelins et d’enfants pauvres des organismes qui s’occupaient de les nourrir.

Parmi ce qui a été confisqué, on trouve plusieurs immeubles, des autobus scolaires, du matériel de bureau, du matériel scolaire, des sièges des salles de classe, des machines à coudre, des vêtements et des chaussures.

Beaucoup de ces articles saisis par l’armée sioniste dans les institutions d’Hébron, dont des vêtements pour enfants, des appareils de cuisine, des réfrigérateurs, de la nourriture et des produits laitiers et des ordinateurs, ont été retrouvés plus tard dans une décharge publique, à l’extérieur de la colonie de Kiryat Arba’a.

La campagne a été largement condamnée par les organisations pour les droits de l’homme. Cependant, le gardien et allié du régime sioniste, les Etats-Unis, ont soutenu les mesures sionistes.

Comme d’habitude en de telles circonstances, les sionistes ont décrété à la face du monde : « Aucun pays ne peut dire à l’établissement sioniste ce qu’il doit faire. Nous faisons ce que nous voulons ».

La campagne ouvertement punitive contre des institutions palestiniennes comme les écoles, les hôpitaux, les orphelinats et les commerces, provoque beaucoup de haine envers le régime sioniste et les Juifs, au sein d’un peuple qui a déjà vécu plus de 41 ans sous occupation militaire semblable à celle des nazis.

Nael Salameh est un homme d’affaires de Naplouse. Il dit que le régime sioniste se comporte comme un taureau fou.

« Une armée qui cible les soupes populaire, les orphelinats et les commerces ne diffère pas beaucoup de gangsters et de criminels de droit commun. Un Etat qui se conduit comme un gangster et un criminel ne durera pas longtemps ».

Salameh dit que le régime sioniste est en train de pousser le peuple palestinien à bout.

« De plus, qui dit que les attaques suicides sont le produit de la société et de la culture palestiniennes ? Elles ne le sont pas. »

« Les attaques suicide sont d’abord et surtout une conséquence de la terreur et de la cruauté du régime sioniste semblable à celle des nazis contre la société palestinienne. C’est ça que le monde doit comprendre ».

Lire sur les attaques des associations caritatives d’Hébron :

05-04-2008 - "Il faut sauver les orphelinats et les écoles d’Hébron".

30-04-2008 - "L’armée israélienne fait un raid dans l’atelier de couture de l’orphelinat pour filles d’Hébron".

04-05-2008 - Photos des Forces d’Occupation Israélienne entrant par effraction dans l’atelier de couture de l’orphelinat d’Hébron et confisquant l’ensemble de son contenu.

Visitez le site : Orphans under Threat.

Texte transmis directement par l’auteur.

Traduction : MR pour ISM

ISM et Khaled Amayreh > amayreh@p-ol.com - Palestine - 09-07-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9404&type=analyse≤sujet=Nettoyage%20ethnique

********************

59302

Prendre pour cible les journalistes

On se demande comment les journalistes palestiniens peuvent continuer à travailler quand ils sont pris pour cible sur le terrain et maltraités par l’armée sioniste.

On se demande encore plus quand est-ce que le régime sioniste sera effectivement tenu pour responsable de ses actes, quand est-ce que la communauté internationale n’acceptera plus la fausse promesse « d’enquêter sur le sujet ».

Le meurtre il y a deux mois et demi du caméraman palestinien de Reuters basé à Gaza a fait l’objet d’une attention considérable. Alors qu’il filmait le site d’un bombardement à Gaza qui avait eu lieu un peu plus tôt dans la journée, Fadel Shana a été la cible du bombardement des tanks qu’il était en train de filmer.

Après l’incident, suite au tollé international de la part des groupes des droits de l’homme, des associations de journalistes et d’individus, le régime sioniste a promis d’examiner les conditions de sa mort.

Étant donné le nombre élevé de journalistes tués et blessés par l’armée sioniste, il n’est pas difficile de croire que le régime sioniste prend en fait pour cible les journalistes.

Mohammed Omer, 24 ans, un journaliste de Rafah, au sud de Gaza, reconnu internationalement, est le dernier à avoir été visé par les sionistes, mais cette fois pas en effectuant un reportage.

Omer avait quitté Gaza quelques semaines plus tôt pour se rendre à Londres, en passant par la zone sioniste et la Jordanie où, le 16 Juin, il a reçu le prestigieux Prix Martha Gellhorn pour le journalisme.

Le même jour, des journalistes à Gaza marchaient en mémoire de Fadel Shana assassiné, et aussi pour protester contre le silence qui a suivi l’assassinat de Shana juste deux mois plus tard. Avant la cérémonie de remise des prix, Omer avait parlé en Suède, aux Pays-Bas et en Grèce de la situation actuelle à Gaza suite au blocus sioniste soutenu par la communauté internationale depuis un an.

Alors qu’Omer avait déjà quitté Gaza auparavant, après beaucoup de bureaucratie de la part des autorités israéliennes, cette fois, ce fût pire, aussi bien de partir que de revenir, avec des blessures ajoutées à des insultes lors de son retour.

Bien qu’il se soit attendu à des retards et à des difficultés de la part de l’administration sioniste pour faciliter son passage, Omer ne s’attendait pas à des mauvais traitements du niveau de ceux qui lui furent réservés pendant les heures d’interrogatoire des services de renseignements sioniste, le Shin Bet.

Selon une interview qu’Omer a donné à l’IPS, « Au début j’ai refusé, mais ensuite j’ai eu un M16 (fusil) dans le visage et ils ont enlevé de force mes vêtements et même mes sous-vêtements. »

L’IPS déclare qu’il a été répondu à Omer : « Vous n’avez encore rien vu », en réponse à ses demandes d’arrêter l’interrogatoire. Alors que le journaliste était soumis à une fouille corporelle complète, l’IPC explique que : « chaque cavité de son corps était fouillée ». Lorsque l’un des enquêteurs l’a plaqué au sol et a placé sa botte sur le cou d’Omer. Omer a commencé à vomir et a perdu connaissance. Il a ensuite été traîné au sol jusqu’à une ambulance palestinienne qui l’a emmené dans un hôpital de Jéricho.

Avant d’être trainé jusqu’à l’ambulance qui avait été appelée, ses paupières ont été ouvertes de force et son tympan a été sondé par un médecin de l’armée israélienne qui était armé, lui aussi. Les officiers du Shin Bet l’ont trainé au sol en le tirant par les pieds et sa tête a heurté le sol à plusieurs reprises jusqu’à l’ambulance palestinienne qui avait été appelée, selon le reportage de l’IPS ;

Plusieurs jours plus tard, Mohammed Omer ressent toujours les effets de son interrogatoire.

« Je ne peux pas parler beaucoup, ça fait trop mal de parler" a expliqué Omer par téléphone, d’une voix à peine audible. Il a ensuite détaillé les raisons pour lesquelles il a tant de mal à parler et à respirer : "ils ont mis leurs doigts dans mon plexus solaire et se sont penchés sur moi, en poussant fort."

Menassat, une agence de presse du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, a indiqué que le porte-parole de l’armée israélienne, Avihay Adre’yn avait déclaré après la mort de Shana : « Nos soldats savent que le journaliste est sacré et qu’il ne fait jamais partie du conflit." L’article de Menassat mentionne que le régime sioniste continue de donner à ses soldats des instructions spéciales sur la façon de traiter les des journalistes palestiniens couvrant les combats.

Le même article cite une journaliste sioniste qui soutient que le reportage est la seule arme en possession des journalistes à Gaza, qu’ils ne doivent pas être arrêtés, tués ou pris pour cible.

Le journaliste Roni Shaked du quotidien Yediot Aharonot affirme : « Si la situation [en Israël] était similaire à celle de Gaza, je voudrais certainement être présent pour couvrir les événements et personne ne pourrait m’arrêter. »

C’est ce qu’a fait Mohammed Omer depuis qu’il a commencé son travail de journaliste sur le terrain il y a 7 ans. Ses reportages, reconnus officiellement par le Prix des Meilleures Voix de la Jeunesse de la New America Media, sont publiés régulièrement dans le New Statesman, WRMEA, l’IPS, et sur de nombreux sites internet et il est régulièrement interrogé sur la BBC et Democracy Now, entre autres.

On se demande comment les journalistes palestiniens peuvent continuer à travailler quand ils sont pris pour cible sur le terrain et maltraités par l’armée sioniste.

On se demande encore plus quand est-ce que le régime sioniste sera effectivement tenu pour responsable de ses actes, quand est-ce que la communauté internationale n’acceptera plus la fausse promesse « d’enquêter sur le sujet ».

La question a fait l’objet d’enquêtes jusqu’à en avoir des nausées et la réponse est tout à fait claire : le régime sioniste vise délibérément les journalistes (sans parler des civils).

Source : http://www.palsolidarity.org/main/2008/07/01/targeting-journalists/  Traduction : MG pour ISM

ISM et Eva Bartlett - Gaza - 05-07-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9378&type=analyse≤sujet=Assassinats%20cibl%E9s

********************

59303

Téhéran procède à une démonstration de force

« S’il devait se produire qu’un gouvernement fort découvre qu’il peut détruire en toute impunité un peuple faible, alors le temps est venu pour que ce peuple faible en appelle à la Ligue des Nations afin qu’elle prononce son jugement en toute liberté. Dieu et l’Histoire se rappelleront votre jugement. »

Hailé Sélassié, Empereur d’Ethiopie

Hailé Sélassié a prononcé ces mots en 1936, lors d’un discours à la ligue des nations, tandis que l’armée fasciste de l’Italien Benito Mussolini envahissait l’Ethiopie. Les Italiens boycottèrent cette session et les journalistes italiens huèrent et sifflèrent l’empereur lorsqu’il prononça son discours - pas en français qu’il parlait couramment - mais en Amharique.
TIME magazine classa Hailé Sélassié comme homme de l’année, mais la ligue ne fit pas plus qu’imposer des sanctions partielles - et inefficaces - contre Rome.
Il se dit que le Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, serait un admirateur - certains diraient un observateur - de l’ancien empereur qui dirigea l’Ethiopie, d’abord comme régent de 1916 à 1930, puis, en tant qu’empereur de 1930 à 1974.
L’autobiographie de cet empereur, Ma Vie et le Progrès de l’Ethiopie est l’un des livres que le président iranien a lus récemment. Il doit donc connaître ce célèbre discours et il en ferait peut-être un de similaire aujourd’hui, s’il était invité à parler devant l’Assemblée Générale des Nations-Unies, alors que le risque de guerre grandit entre son pays et les Etats-Unis et le régime sioniste.
Ahmadinejad n’aura probablement l’accord pour prononcer un tel discours. Et même s’il le faisait, l’ONU - exactement comme pour son prédécesseur - serait complètement incapable de lui venir en aide.
La guerre psychologique progresse. Le week-end dernier, un général iranien de premier plan, Mir-Fayçal Bagherzadeh, a dit que son pays creusait 320 000 tombes en prévision des soldats américains qui combattraient en Iran. « En application des Conventions de Genève, les mesures nécessaires sont prises pour assurer l’enterrement des soldats ennemis. Nous avons prévu de creuser 15 000 à 20 000 tombes pour chacune des provinces frontalières, soit un total de 320 000 [tombes] », a-t-il déclaré, indiquant que quelques-unes d’entre elles seraient des fosses communes, si nécessaire. C’est « pour réduire la souffrance des familles de ceux qui sont tomberont et prévenir la répétition de la longue et cruelle expérience de la Guerre du Vietnam ».
Ce sont peut-être de belles paroles - similaires à celles que Saddam Hussein et son ministre de l’information Mohammed Saïd al-Sahhaf avaient aboyées en 2003 - mais elles véhiculent un impact réel sur la psychologie des soldats américains. L’Irak - avec sa faible armée et son régime corrompu - fut impossible à déchiqueter et à digérer par les Américains. Personne ne peut imaginer à quel point serait difficile une guerre contre 65 millions d’Iraniens, qui ont une armée bien entraînée, endoctrinée par l’Islam chiite et le sentiment très fort d’avoir un objectif contre le « Grand Satan ».
En plus de creuser les tombes - ce qu’ils ont vraiment commencé à faire -, les Iraniens pourraient avoir recours à plusieurs actions, si la guerre était déclarée avant la fin du mandat de George W. Bush à la Maison Blanche, en janvier 2009.
Dans les nations où se trouvent des bases militaires américaines, l’Arabie Saoudite (33%), le Koweït (36%) et le Bahreïn (80%), ils peuvent exciter les Chiites. Ils peuvent aussi exciter les Kurdes de Turquie et créer des problèmes avec les Chiites du Yémen. Ils peuvent déchaîner par procuration un enfer en Irak, avec l’Armée du Mehdi de Muqtada al-Sadr et le Conseil Islamique Irakien Suprême. Les Chiites de ces pays entretiennent des liens très forts avec l’Iran, qu’ils écouteraient et qui riposteraient, si le devoir les appelle et si les Américains ou le régime sioniste partaient en guerre contre Téhéran.
Les Iraniens peuvent - et le feraient - fermer le Détroit d’Ormuz, l’étroit passage maritime qui sépare le Golfe Arabique du Golfe d’Oman et de la Mer Arabique du Nord. Les cours du brut qui montent déjà en flèche crèveraient le plafond, comme le fait remarquer Mohammed Ali Djafari, commandant du Corps des Gardes Révolutionnaires Iraniens.
Ce détroit est la deuxième route maritime internationale la plus fréquentée du monde. Elle achemine quotidiennement 25% des approvisionnements pétroliers de la planète. Exemple : plus de 75% du pétrole japonais passe par Ormuz. Selon Moustafa al-Sayyed, un expert pétrolier iranien, « si le détroit est fermé, il faudra utiliser les routes alternatives [lorsqu’elles existent] et cela entraînera une perte de plus de 20 millions de barils par jour sur le marché international. » Il a ajouté qu’il s’attend à ce que le cours du pétrole atteigne pas moins de $500 le baril. Actuellement, le flux pétrolier qui passe par ce détroit s’élève à plus de 17 millions de barils/jour. Le chaos que cela entraînerait sur les marchés mondiaux n’a besoin d’aucune explication.
L’Iran aurait aussi positionné quelques-uns de ses missiles Shahab-3B, d’une portée d’environ 2.000 kilomètres, et, selon certains reportages de presse, il serait prêt à frapper le réacteur [nucléaire] de Dimona en zone sioniste.
Le ton arrogant des Iraniens a fait suite à la publication d’un article dans le New York Times, selon lequel plus de 100 avions sionistes auraient mené, le 12 juin, des exercices d’entraînement majeurs au-dessus de la Méditerranée, en préparation pour une guerre contre Téhéran.[1] Au cours de cet exercice, ils ont volé sur la distance nécessaire pour atteindre la ville iranienne de Natanz, où se trouve une installation nucléaire.
Le lendemain de la provocation israélienne, un quotidien sioniste a cité le vice-Premier ministre Shaoul Mofaz, qui a déclaré que son pays attaquerait l’Iran s’il n’arrêtait pas son programme nucléaire, programme que l’Iran soutient être destiné uniquement à des objectifs civils. Pendant ce temps-là, un ancien chef du Mossad (les services secrets sioniste), Sgatai Shavit, a déclaré au Sunday Telegraph de Londres, que le « pire scénario » est que Téhéran mette au point des armes nucléaires d’ici deux ans et, par conséquent, que cela nécessite une frappe israélienne contre l’Iran.
Hersh, encore lui !
Rendant la situation des plus difficiles, un reportage à tout casser du journaliste d’investigation Seymour Hersh, paru dans le New Yorker[2], dit qu’en 2007, le Congrès des Etats-Unis a approuvé une demande de 400 millions de dollars faite par Bush, pour des opérations secrètes en Iran, destinées à déstabiliser le régime.
Ce journaliste américain chevronné a une réputation solide lorsqu’il s’agit de révéler des informations de premier ordre sur la manière de traiter avec l’Iran et la soi-disant « chiitification » du monde arabe. L’année dernière, il a donné une interview sur CNN International, affirmant que l’Arabie Saoudite et les Américains finançaient des groupes fondamentalistes sunnites au Liban pour affronter le Hezbollah.
En mars 2007, il a écrit un essai intitulé The Redirection[3], soutenant que les Etats-Unis finançaient et armaient une nouvelle fois des fondamentalistes sunnites - exactement comme ils l’avaient fait avec al-Qaïda en Afghanistan dans les années 80 - pour se dresser contre les Chiites dans le monde arabe. Il y disait aussi que la CIA était impliquée dans la déstabilisation de l’Iran de l’intérieur, en soutenant des groupes ethniques et religieux qui étaient aux antipodes de la population majoritairement chiite du pays.
Les architectes de cette politique, responsables de cette « Re-direction », sont le vice-Président Dick Cheney, le directeur-adjoint de la NSA Eliot Abrams et l’ancien ambassadeur et actuel directeur de l’Agence de la Sûreté Nationale saoudienne, le Prince Bandar ben Sultan. Hersh disait : « Ce qui importe n’est pas que les Salafistes lancent des bombes, c’est sur qui ils les tirent - le Hezbollah, Muqtada al-Sadr et les Syriens », s’ils continuent de travailler avec le Hezbollah et l’Iran.
Nombreux sont ceux qui ont réfuté les propos de Hersh, en disant qu’ils étaient le fruit de son imagination. Mais, cette fois-ci en juin, Hersh a ajouté des preuves à ce qu’il dit qui montrent que si une guerre contre l’Iran ne se profile pas à l’horizon, les Américains préparaient quelque chose de sérieux. Chose curieuse, ce nouvel article s’intitule « Préparer le champ de bataille ».
Ces 400 millions de dollars sont prévus pour les dépenses de la CIA et le Commandement des Opérations Spéciales Interarmes (le JSOC) pour armer des groupes terroristes comme les Moudjahidin Khalq (MEK), et pour soutenir des groupes minoritaires comme les Arabes Ahwazi, les Kurdes, les Azéris et les Baloutchis. Cela veut dire que 40% de citoyens non perses de l’Iran font l’objet d’une attention particulière pour casser le régime de l’intérieur.
Vali Nasr, professeur iranien à la Tufts University, aux Etats-Unis, observe : « Ce n’est pas parce que le Liban, l’Irak et le Pakistan ont des problèmes ethniques que cela implique que l’Iran souffre du même problème ». Il a ajouté : « L’Iran est un vieux pays, comme la France ou l’Allemagne, et ses citoyens sont tout aussi nationalistes. Les Etats-Unis surestiment les tensions techniques en Iran ». Nasr fait remarquer que ces groupes dont les Américains s’occupent sont, soit faibles, soit, au mieux, marginaux. Il ajoute : « On peut toujours trouver des groupes partisans de la lutte armée qui iront tuer un policier, mais travailler avec les minorités se retournera contre eux et leur aliènera la majorité de la population. »
Par exemple, l’un de ces groupes qui couche avec la CIA comprend des fondamentalistes sunnites, connus sous le nom de Baloutchis. Ils ont produit Ramzi Youssef, l’un des acteurs-clé de l’attentat à la bombe contre le World Trade Center en 1993, et Khaled Cheikh Mohammed, l’un des organiseurs des attaques du 11 septembre 2001. Un autre groupe est le Djoundallah, une organisation salafiste. Le tiers de ces groupes [soutenus par la CIA] est constitué du MEK, classé « A » depuis plus de dix ans sur la liste terroriste du Département d’Etat.
Toutefois, les Américains réalisent la relative faiblesse de ces groupes, qui n’ont pas la capacité de faire tomber un régime fort comme celui de Téhéran. Toute frappe contre l’Iran qui ne renverserait pas le régime ne fera que le renforcer. Toutefois, si leurs activités nucléaires sont accompagnées de frappes sionistes contre les sites de Natanz et d’Asfahan, alors elles pourraient faire pression sur le Grand Ayatollah Ali Khamenei pour qu’il abandonne le programme nucléaire de son pays.
Hersh admet à quel point une nouvelle aventure perse serait désastreuse et il rend compte d’une conversation entre un sénateur démocrate de ses amis et le Secrétaire à la Défense William Gates. Ce dernier, réalisant les horreurs et la gravité d’une telle menace, a dit que si les Etats-Unis bombardaient l’Iran, "Nous créerons des générations de Djihadistes et nos grands-enfants devront se battre contre nos ennemis, ici, en Amérique !"
Prétexte ?
Mais en dépit de ce qui est dit et fait, ni les Etats-Unis, ni le régime sioniste ne peuvent se réveiller demain et tirer des missiles sur Asfahan ou Téhéran. Ils ont besoin d’un prétexte.
Aussi étrange que cela puisse paraître, les Américains exercent actuellement une pression sur l’Iran pour qu’ils fassent et disent des choses qui fourniraient un prétexte au régime sioniste ou aux Etats-Unis. Raisons dont ils ont besoin pour partir sur une offensive à grande-échelle d’ici à décembre.
L’une de ces raisons pourrait être la fermeture du Détroit d’Ormuz. Naturellement, cette fermeture se produirait - et servirait d’épée très efficace à deux tranchants - environ 24 à 48 heures avant une attaque.
En 1967, Gamal Abdul-Nasser fit une chose similaire avec le Détroit de Tiran, en le fermant aux acheminements destinés au régime sioniste, bloquant de ce fait le port sioniste d’Eilat, qui se situe tout au nord du Golfe d’Aqaba. Le régime sioniste considéra cette fermeture illégale.
Lors de l’Assemblée Générale de l’ONU immédiatement après la guerre, de nombreuses nations ont soutenu que même si la loi internationale donnait le droit de passage à Israël, cela ne donnait pas à ce dernier, pour affirmer son droit, l’autorisation d’attaquer l’Egypte, parce que cette fermeture n’avait pas été une « attaque armée », ainsi que le définit l’article 51 de la charte de l’ONU.
De façon similaire, le professeur de droit international, John Quigley, a expliqué que le régime sioniste n’aurait eu le droit d’utiliser une telle force pour la nécessité de garantir son droit de passage. Nasser ne l’a pas vu venir. Il pensait qu’avec ce genre d’actions, en 1967, il ferait reculer les sionistes en les intimidant. Ce qui démarra, en avril 1967, comme un incident frontalier mineur conduisit à une guerre totale qui fit perdre le Plateau du Golan [à la Syrie], la Péninsule du Sinaï [à l’Egypte] et Cisjordanie [aux Palestiniens].
Nasser ne le vit pas venir en 1967. Saddam ne le vit pas venir en 2003. En générale, les dirigeants ont tendance à développer une certaine cécité lorsqu’ils sont au pouvoir et il semble que ce soit pareil pour l’Iran, qui ne le voit pas venir - ou l’a réalisé un peu trop tard.

Sami Moubayed est un analyste politique syrien.

Notes :
[1] Voir : Répétition d’essai israélienne "attaque contre l’Iran" avec 100 avions de combat, par Donald Mcintyire (Independent)
[2] Voir : L’Administration Bush intensifie ses manœuvres secrètes contre l’Iran, Par Seymour Hersh (New yorker)
[3] Voir : La réorientation, par Seymour Hersh (New Yorker)

2 juillet 2008 - Asia Times Online - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.atimes.com/atimes/Middle...
Traduction : J.M Goulon - Questions Critiques

Info Palestine et Sami Moubayed - mardi 8 juillet 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4702

********************

59304

Terroriste en free-lance

Le palestinien qui a tué trois personnes à Jérusalem au volant d’une excavatrice n’appartenait à aucun groupe armé.

Il a eu une fiancée juive sioniste pendant des années, et a eu un fils avec elle. Aucune trace de liens avec des groupes armés palestiniens. Quelques petits problèmes avec la drogue, et c’est à peine s’il est entré dans une mosquée. Husam Duwiyat, âgé de 30 ans et né à Zur Baher, un village proche à Jérusalem, a renversé des voitures et des autobus mercredi avec un bulldozer dans la rue très fréquentée de Jaffa dans Jérusalem, et a tué trois personnes. Les autorités sionistes sont très préoccupées par cette terreur « pour son propre compte ».

La police admet qu’il est impossible de stopper un individu isolé qui décide de lancer une attaque dont il sait qu’il ne sortira pas vivant.
Personne ne sait ce qui a poussé Duwiyat à passer à l’acte. Mais personne n’ignore que la frustration parmi les Palestiniens, résultat de politiques manifestement discriminatoires de la part des gouvernements sionistes, favorise ces explosions.

Le porte-parole de la police, Mickey Rosenfeld, a expliqué hier que Duwiyat a agi seul. Toutefois, si on met à exécution la proposition du chef du gouvernement, ses parents innocents en paieront les conséquences.

Ehud Olmert a plaidé jeudi pour éliminer « les privilèges à ceux qui massacrent » des sionistes. Il faisait allusion aux quelques droits concédés aux 250 000 palestiniens de Jérusalem, lesquels payent leurs impôts avec une fidélité exemplaire parce que dans le cas contraire l’exécutif sioniste annule leur autorisation de résidence et le droit de vivre sur leur lieu de naissance.

Le ministre de la défense, Ehud Barak, a aussi ordonné la démolition de la maison familiale des Duwiyat. Une mesure qui n’était plus appliquée [de façon aussi systématique - N.d.T] depuis 2005 parce que les experts avaient assuré que cela « ne dissuade pas les terroristes ». « Nous réclamons vengeance », criaient hier une trentaine de colons près de la maison [de Duwiyat].

Dans les rues palestiniennes on parle ces jours-ci de la énième offense et d’Eden Natan-Zada. Ce fanatique religieux juif a assassiné en tirant à bout portant quatre « arabes israéliens » dans un autobus de la ville israélienne de Sfaram en 2005. Une foule l’avait ensuite lynché. Douze hommes qui ont pris part à l’exécution de Natan-Zada sont poursuivis en justice.

Il est inimaginable, par contre, que les autorités proposent de trainer en justice le soldat qui a tué Duwiyat alors que l’excavatrice était déjà immobilisée et alors que trois policiers et militaires auraient pu sans problème s’emparer de Duwiyat.

« On n’a pas toujours un privilège comme celui-ci [tuer l’attaquant] », a ensuite déclaré le soldat qui a été récompensé avec une prime de 1800 shekels (350 Euros). Natan-Zada avait été aussi traité de « terroriste » par l’ancien premier ministre, Ariel Sharon. Mais personne n’avait jamais proposé la démolition de la maison de ses parents.

L’attentat de la rue de Jaffa illustre le désespoir croissant qui domine chez les Palestiniens. Les dirigeants politiques parlent de réconciliation, mais la haine entre juifs et musulmans est immense.

Alors que les négociations entre Olmert et le président Mahmud Abbas monopolisent l’attention des médias, que la communauté internationale allonge les chèques ou que les dirigeants étrangers demandent qu’il soit mis fin « à la constante humiliation » des Palestinien, la population, dont les modérés, ne voit aucune sortie au tunnel des 41 années d’occupation.

7 juillet 2008 - El Païs - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elpais.com/articulo/inte...
Traduction de l’espagnol : Carlos

[commentaire : lucide. Hélas]

Info Palestine et Juan Miguel Muñoz - El Païs - mardi 8 juillet 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4703

********************

59305

Présence militaire US en Irak : Baghdad brouille les pistes

Les échéances semblent se précipiter en ce qui concerne l’avenir des relations irako-américaines. Celles-ci étaient déjà entrevues sous l’angle d’un trop fort rapprochement, un euphémisme pour exprimer le maintien de la présence US dans ce pays. En d’autres termes, la création de bases en Irak, même si cela semble mécontenter nombre d’Irakiens et certains de leurs voisins, l’Iran principalement.

C’est en cela que s’est ouvert un dialogue entre les deux parties tendant à cerner et déterminer la future présence américaine ainsi que son statut.

Les discussions paraissent emprunter un chemin chaotique, en raison de la levée de boucliers que cela a suscitée, mais cela ne semble pas le cas, puisqu’avec cette fois, un autre débat, comme le laisse supposer l’intervention du Premier ministre irakien. Nouri Al Maliki, a en effet indiqué, lundi dernier, avoir demandé aux Etats-Unis de fournir un calendrier de retrait de leurs troupes en Irak, mais la Maison-Blanche assure ne pas négocier de date fixe, auquel le président Bush s’est toujours dit opposé.

L’administration américaine n’a toutefois pas exclu lundi qu’une notion de durée de l’engagement des troupes américaines figure dans un accord avec le gouvernement irakien. « L’idée est d’arriver à un mémorandum d’accord sur le retrait des troupes (américaines) ou d’établir un calendrier de ce retrait », a déclaré dans un communiqué M. Maliki, alors que Baghdad et Washington négocient un accord sur la présence américaine à long terme.

C’est la première fois que le chef du gouvernement irakien évoque un calendrier de retrait. Ce qui va dans le sens de la revendication notamment du mouvement d’opposition chiite de Moqtada Sadr, bête noire de Washington, et celui-ci a annoncé qu’il soutenait le gouvernement irakien dans cette démarche.

« Nous encourageons tout progrès concernant le retrait des forces américaines d’Irak », a déclaré le porte-parole du mouvement, Salah Al Obeïdi. La Maison-Blanche a assuré, lundi, que les Etats-Unis ne négociaient pas avec l’Irak de calendrier de retrait des troupes américaines.

Cependant, M. Stanzel a distingué entre des « dates fermes », auxquelles les soldats américains seraient tenus de quitter le pays et la notion de durée de leur engagement en Irak. « Il est important de comprendre qu’il ne s’agit pas de discussions sur la date ferme d’un retrait », a dit M. Stanzel. Mais, « quand vous trouvez un accord, cela ne veut pas dire que vous ne vous entendiez pas sur une certaine notion de durée », a-t-il dit.

M. Stanzel s’est gardé de réaffirmer explicitement l’opposition constante du président George W. Bush à tout calendrier de retrait, dans le souci apparent de ne pas paraître contredire le Premier ministre irakien.
M. Bush s’est pourtant constamment opposé à un tel calendrier, disant vouloir adapter la tactique aux circonstances et refusant de lier les mains de ses généraux, mais tout en assurant qu’il respecterait la souveraineté irakienne. Ses adversaires démocrates, majoritaires au Congrès américain, ont tenté, en vain, de lui imposer ce calendrier depuis 18 mois.

La question du retrait d’Irak est un des enjeux majeurs de la présidentielle américaine de novembre.

L’accord de sécurité Irak/Etats-Unis doit porter sur la présence éventuelle de troupes américaines, le nombre de bases que les Etats-Unis pourraient conserver dans le pays, le droit de l’armée américaine à détenir des civils irakiens, et l’immunité dont bénéficient, pour l’instant, les militaires américains. Un point litigieux semble avoir été réglé la semaine dernière, après que le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, a affirmé que les Etats-Unis avaient renoncé à l’immunité pour les compagnies privées de sécurité, dont des dizaines de milliers d’agents opèrent en Irak.

Selon le ministre, au cas où les pourparlers échoueraient ou que l’accord ne serait pas signé avant fin juillet, Baghdad et Washington envisagent deux autres options : un accord bilatéral de remplacement, soit une extension du mandat de l’ONU.

Cette dernière perspective semble plus intéressante, en ce sens qu’elle donne du répit aussi bien aux militaires US qu’irakiens qui refusent toute précipitation, préférant une occupation progressive du terrain et leur substitution tout aussi échelonnée. Sinon, tout serait à refaire.

9 juillet 2008 - El Watan - Vous pouvez consulter cet article à :

http://www.elwatan.com/Presence-mil...

[commentaires : vous êtes prêts à parier qu’ils y seront toujours en 2009 ? Moi oui, et sans doute au delà..]

Info Palestine et T. Hocine - El Watan - mercredi 9 juillet 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4707

********************

59306

Sami el Hadj ? Vous vous souvenez ?

Ces derniers jours la une de nos médias occidentaux, et nous avec, était occupée par l’histoire de la libération à la « James Bond » d’Ingrid Betancourt et de la ténacité des présidents colombien et français pour libérer une dame qui a passé six ans et quatre mois de sa vie en captivité dans la jungle.

Mme Betancourt déclare avoir porté des chaines 24h sur 24 pendant trois ans et avoir fait 300 km à pied par an en moyenne.
En bref, elle affirme avoir été traitée « comme un chien » par les FARCs, et que « ce n’était pas un traitement qu’on puisse réserver à un animal ».

Spontanément le cas d’Ingrid Betancourt m’a fait penser à un autre cas un peu similaire, mais dont on n’a pas beaucoup parlé en Occident. Avez-vous une idée à qui cela m’a fait penser ?

Sami Al-Hajj ! Vous vous en souvenez certainement, non ? C’est ce caméraman d’Aljazeera, Arabe, Musulman, Africain et presque Noir.
Sa faute est qu’il osait prendre des images dans le domaine de chasse des seigneurs.

Sami Al-Hajj a été arrêté en Afghanistan fin 2001 et transféré au camp de Guantanamo début 2002, pour y rester jusqu’à 2 mai 2008,
Sa détention avait donc quasiment lieu pendant la même période et pour la même durée de captivité d’Ingrid Betancourt.

Mais lui, Sami Al-Hajj, était l’hôte de la première puissance internationale de tous les temps dans un camp où « les conditions de détention des prisonniers y sont meilleures qu’en Belgique » selon l’affirmation de Mme Anne-Marie Lizin, sénatrice socialiste belge et qui a visité le camp en 2005 pour le compte de l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe).

Mais il semble que Sami Al-Hajj, malgré la bienveillance de ses geôliers, ne jouissait pas de la même force morale et de la même « grande spiritualité » qu’Ingrid Betancourt, ce qui lui a permis de « ne pas glisser dans l’abîme ».

Car lui, Sami Al-Hajj, il avait entamé une grève de la faim et sa santé s’était largement détériorée pendant sa détention. D’autres détenus se sont même avérés plus faibles, car eux, ils n’ont pas hésité de mettre fin à leurs jours.

Finalement, il y a eu un dénouement heureux pour tous les deux, mais en voyant quelques images d’arrivée de Mme Betancourt rayonnante et regorgeant de vie, et de M. Al-Hajj quasiment inerte et porté par des militaires US et dirigé tout de suite vers l’hôpital, je me dis que le ciel n’était pas de son côté, ou ce sont peut-être les geôliers des FARCs, qui ne sont pas si mauvais que ça !

Sur le même thème :
 Sami al-Hajj attaque ses ravisseurs américains
 Guantanamo Bay : un journaliste d’Al-Jazeera, humilié et entravé, risque de mourir
 Le cameraman d’Al-Jazeera "proche de la mort" à Guantanamo
 Un cameraman d’Al Jazeera en grève de la faim à Guantanamo

6 juillet 2008 - Transmis par l’auteur

Info Palestine et Iyad - mercredi 9 juillet 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4706

********************

59307

Marx à Gaza : occupation et division en classes

Chaque occupation a ses gagnants et ses perdants, les quelques-uns qui en profitent et ceux qui y perdent presque tout.

Au passage de la frontière pour entrer dans Gaza, une femme d’un âge moyen s’est assise à côté de moi, paraissant plutôt pâle. Elle était accompagnée de quelqu’un qui semblait être sa mère, et encore plus frêle qu’elle. Entre ses mains la femme malade tenait un paquet de six verres de thé. Cela semblait un peu étrange que ce genre d’article doive être importé dans Gaza alors qu’il y a si peu d’autorisations pour faire cette excursion tout à fait exceptionnelle au delà des frontières.

Plus tard le même jour, après un important déjeuner d’accueil et après avoir bu le thé dans des tasses en plastique j’ai découvert que les verres de thé comme tant d’autres articles étaient épuisés dans Gaza. Un seul verre aurait presque atteint le prix de toute une série et pour ma famille d’accueil ce n’était tout simplement pas abordable.
J’ai passé une bonne partie de mon deuxième jour à la plage. L’unique sortie possible pour une majorité de la population de Gaza est d’autant plus une réalité les jours d’été comme celui-ci, les centaines de personnes se réunissant à la plage pour échapper à la routine quotidienne.

Chaque occupation a ses gagnants et ses perdants, les quelques-uns qui en profitent et ceux qui y perdent presque tout. Récemment j’avais lu Marx qui considérait que la construction et l’écriture de « l’histoire » étaient basés sur la division des sociétés en classes. Selon Marx, le monde n’était pas tant explicable par des actes divins accueillis avec passivité par l’humanité, que sous la direction et par les actes des peuples. Pour Marx, ces actes de l’histoire étaient déterminés — et se comprenaient — par la division en classes.

Dans la soirée j’ai été invité à une réunion dans la haute société de Gaza. Pour certains, la ré-ouverture récente des frontières était une pied de nez à leurs monopoles sur le marché. Le prix d’une tonne de ciment était maintenant redescendu à 520 shekels, alors qu’il y a une semaine un sac de 10kg coûtait 270 shekels. Dès que le ciment a pu entrer à nouveau dans Gaza, le gouvernement du Hamas — qui montre des couleurs plutôt socialistes — a fixé les prix de façon à miner ce genre de monopoles et à rendre les prix accessibles pour la population. Cette même nuit nous avons mangé du canard, du poulet et des ailes de poulet, de grands plats de divers desserts et de la pastèque. A compter de ce jour Marx a commencé à me paraître beaucoup plus sensé. Entre la plage et cette soirée « BBQ [Barbecue ?] » j’ai eu un avant-goût des rues de Gaza sous le régime des coupures d’énergie. En raison de la limitation par Israël des quantités de combustible qui entrent dans Gaza seulement un tiers des approvisionnements nécessaires sont fournis. Cette quantité limitée n’est pas mise sur le marché régulier, qui la ferait grimper jusqu’à des prix extrêmement élevés et créerait un autre monopole. Au contraire, le Hamas répartie cette quantité plutôt raisonnablement.

Naturellement une majorité de membres du Hamas et tous les bureaux du gouvernement sont approvisionnés. De plus, le Hamas fournit des quantités hebdomadaires de combustible aux prix du marché régulier à tous les conducteurs qui enregistrent leurs voitures. Une partie de cet approvisionnement et probablement un pourcentage de la part attribuée au Hamas s’écoulent sur le marché noir à des prix extravagants inaccessibles pour beaucoup ; un litre d’essence coûte jusqu’à 15 dollars. Beaucoup de conducteurs ne peuvent pas se permettre de s’enregistrer, comme ils ne le faisaient d’ailleurs pas depuis longtemps sous le gouvernement précédent du Fatah car le coût cumulé en est simplement trop élevé. Au lieu de cela beaucoup ont commencé à employer de l’huile de cuisine pour remplir leurs réservoirs. Les rues sentent en conséquence. La puanteur d’huile de « falafil » qui remplit l’air rend la marche à pied sur les routes principales à peine supportable.

Du côté palestinien du passage frontalier vers Gaza, portant mes bagages pour un petit bout de chemin, Ridwan m’a indiqué combien il était si fatigué de tout. Chaque nuit, tirant dans les deux sens, en va-et-vient, le cessez-le-feu — si précaire et bien que violé par les deux côtés jusqu’à maintenant — lui a donné un certain répit. Plus tard dans la soirée, tout en fumant et jouant aux cartes, la bonne société de Gaza a parlé de ses craintes quant aux effets du cessez-le-feu. Quelques jours plus tôt une fusée artisanale a été tirée dans le désert israélien, à l’initiative d’un groupe d’hommes d’affaires qui ont trop à perdre avec la fin des combats et l’ouverture des frontières. Les rues vers le centre de Gaza sont remplies de camions chargés de fruits venant de la zone sioniste, et il est rare que ces produits fassent défaut, les fermiers israéliens ayant un marché captif dans Gaza où les fermiers cultivent en grande partie des légumes et comptent sur Israël pour les fruits de catégorie B.

Sans vouloir trop dramatiser, sur ces deux jours j’ai vu « l’histoire » écrite par la division en classes au delà même des frontières de l’occupation. Mais l’occupation demeure la couleur dominante où les couleurs de la division se fondent. A Gaza l’occupation reste le cadre qui détermine tout.

* Philip Rizq est égyptien et allemand. Il a séjourné dans Gaza à de nombreuses occasions. Il a écrit cet article pour PalestineChronicle.com

7 juillet 2008 - Miftah - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.miftah.org/Display.cfm?D...
Traduction de l’anglais : Alverny

[commentaires : l’homme est l’homme. Partout. Toujours. C’est pourquoi le libéralisme intégral est une infamie...]

Info Palestine et Philip Rizk - Miftah - mercredi 9 juillet 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4705

********************

59308

L’armée d’occupation kidnappe des Palestiniens en Cisjordanie

L’armée sioniste a kidnappé, au cours de la nuit de mardi 08/07/08 à mercredi 09/07/08, sept Palestiniens, en différents points de Cisjordanie, les accusant d’être impliqués dans des activités terroristes.

Deux Palestinien ont été kidnappés près de Naplouse alors que cinq autres étaient enlevés dans la ville de Ramallah.

Les Palestiniens appréhendés ont été emmenés vers des camps de détention pour interrogatoire.

L’identité de ces personnes est inconnue, de même que leurs orientations politiques.

L’armée coloniale procède chaque jour à des tentatives d’enlèvement en Cisjordanie, qui visent aussi bien les civils que les militants ou les combattants armés.

Rula Shahwan - IMEMC news – mercredi 09 juillet 2008 – 13 : 05

http://www.imemc.org/article/55913