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Par Luisa Morgantini - Vice présidente du Parlement européen

La torture ne fait pas que tuer l’humanité du prisonnier, elle tue aussi celle du bourreau

A l-occasion de la journée internationale contre la torture

lundi 30 juin 2008

« Rien ne peut justifier l’usage de la torture et de tout traitement humiliant et dégradant lesquelles représentent la négation et l’anéantissement des droits de l’homme. La torture est, toujours et partout, inacceptable » a déclaré Luisa Morgantini, vice-présidente du parlement européen, lors d’une manifestation organisée par Amnesty International pour marquer la Journée internationale contre la Torture, aujourd’hui 26 juin, devant le Parlement européen à Bruxelles.

Dans un acte hautement symbolique, plusieurs membres des Parlements européen et belge ont signé une grande carte postale qui sera envoyée au président Sarkozy pour l’exhorter, durant la présidence française de l’Union européenne à compter du 1er juillet, à condamner « les restitutions extraordinaires »et à faire tout son possible pour mettre un terme à ces pratiques. « La torture affecte des milliers de personnes dans environ 100 pays dans le monde : de l’Iraq à la Palestine, de la Chine à l’Afrique, il existe de nombreux fronts ouverts dans lequel il est urgent d’intervenir afin d’empêcher cette pratique intolérable » a indiqué Luisa Morgantini dans son intervention, « la torture ne fait pas que tuer l’humanité du prisonnier, mais aussi celle du bourreau. »

La vice-présidente a ajouté que « la responsabilité des pays européens ne peut être écartée sur cette question : la politique répressive anti-terroriste qui transgresse les droits de l’homme, telle que la complicité Union européenne/Etats-Unis sur la pratique des « restitutions extraordinaires » pour transférer des personnes suspectées de terrorisme par des vols illégaux depuis l’Europe vers des pays où l’on sait que l’on torture les prisonniers politiques, mais aussi les mauvais traitements dans les politiques contre l’immigration irrégulière qui ne doivent plus être permis. Le Parlement européen les a déjà condamné et il est crucial qu’il y ait des poursuites juridiques ; mais la torture doit être aussi enrayée par le biais de la lutte contre la pauvreté et avec des politiques de développement suffisantes.

Après avoir signé la carte postale à l’attention du président Sarkozy, Luisa Morgantini a exprimé son « ferme soutien à l’initiative lancée par Amnesty International » et souligné « l’année 2008 marque le 60è anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et l’Europe doit agir avec cohérence, s’opposer par des actions concrètes à tout usage de la torture et à toute politique déniant les droits de l’homme et la dignité humaine et, en même temps, l’Europe doit soutenir, par des projets spécifiques, les victimes de la torture pour qu’elles puissent retrouver une vie normale ». « J’espère vraiment, conclut-elle, que les institutions européennes et la société civile, ensemble, vont collaborer efficacement avec l’objectif de parvenir à une interdiction mondiale de la torture dans le monde. »

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26 juin 2008 - Groupe GUE/NGL - Parlement européen

traduction : JPP