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Source : ISM

Poison militaire au sud d’Hébron

Par Efrat

dimanche 29 juin 2008

Comment un peuple qui a souffert ce qu’il a souffert peut-il tolérer d’être représenté par des gouvernements successifs qui autorisent, voire ordonnent, des comportement criminels tels que celui décrit dans l’article qui suit ?

Parler d’une démocratie est, en l’occurence, une offense majeure à la face de tous les pays du monde et de l’humanité entière.

De deux choses l’une :

- ou le peuple israélien n’est pas au courant de ces pratiques et il est asservi par une désinformation permanente et, en étant conscient ou non, peut être taxé d’irresponsable et de complice par passivité

- ou il est au courant et est complice de crime contre l’humanité.

Gageons que les deux réponses sont partiellement les bonnes et, qu’en tout état de cause, nous pouvons nous demander quelles raisons nous poussent encore à fréquenter un tel Etat.

Tout le monde connaissant la réponse nous nous abstiendrons de la formuler mais par contre ne reconnaissons plus à nos élus, quasiment quels qu’ils soient, le droit de parler en notre nom lorsqu’ils s’expriment sur ce conflit dont la poursuite constitue une honte pour la classe politique française, européenne et mondiale.

Michel Flament, coordinateur


Hébron - 29-06-2008

Le Dr Mahmoud Sa’adeh est fondateur du Palestinian Medical Relief Society

Lundi dernier, nous sommes allés avec Iyad pour trouver des preuves et prendre des photos afin de documenter les déchets militaires et les matériaux dangereux que les Forces d’Occupation Israélienne laissent dans la région où vit la tribu bédouine Jahalin dans le sud des collines d’Hébron.

Iyad nous a emmenés rendre visite à une famille dont l’enfant a eu une jambe gravement brûlée il y a un mois alors qu’il jouait dans le désert avec des restes des munitions laissées par l’armée israélienne.

Rien ne pouvait nous préparer à la rencontre que nous avons eue avec le garçon, dont le nom est Jabar, même s’il a été soigné dans la ville voisine de Yata. L’état de sa jambe est choquant, et ce sera un miracle s’il ne la perd pas.

Ce sont les conséquences de son jeu avec une sorte d’acide qui ressemble à du sel (qui sait ce qu’en sont les implications). Jabar, âgé de 13 ans, a besoin d’être soigné de toute urgence.

Selon Iyad et sa famille, les soins qu’il a reçu à Yata est typique de l’attitude envers les Bédouins qui viennent s’y faire soigner.

Nous avons contacté Médecins pour les Droits de l’Homme et B’tselem, et l’enfant devrait aller aujourd’hui dans un hôpital d’Hébron, accompagné par Issa de B’tselem, et j’espère que de là, il sera envoyé dans un hôpital en Israël.

Suite à notre visite, nous sommes allés dans le désert où nous avons trouvé des preuves d’explosions contrôlées effectuées par l’armée israélienne et des déchets ressemblant à du sel identiques à ceux qui ont brûlé la jambe du jeune Jabar.

L’armée n’a pas pris la peine d’indiquer d’une manière ou d’une autre la présence des produits chimiques dangereux qu’elle laisse derrière elle.

Les photos ont également été transmises à B’tselem.

Un médecin rejette la responsabilité de problèmes de santé sur la radioactivité
Khalil Al Assali

Selon le fondateur du Palestinian Medical Relief Society, il n’est pas besoin de technologie moderne pour prouver que l’on trouve de la radioactivité nucléaire dans les villages au sud d’Hébron.

Le Dr. Mahmoud Sa’adeh de Yatta, une ville près d’Hébron, au sud de la Cisjordanie, a déclaré : "Ce phénomène est apparu en 1986, lorsque les habitants ont commencé à faire attention à la propagation de maladies étranges dans la région sans savoir ce qui en était la cause. Après que l’expert nucléaire Mordechai Vanunu, qui travaillait sur le réacteur nucléaire de Dimona ait déclaré qu’il existait une fuite de radioactivité dans le sud d’Israël, nous avons commencé à relier ces radiations à l’augmentation des cas de cancer en particulier à Al Thahiriyeh, une ville située à seulement 25 kilomètres du réacteur de Dimona".

« Il y a plus de 200 cas de cancer et il est devenu clair qu’il y a une augmentation des cas d’infertilité, qui a atteint 65%. En outre, des cas de fausses couches précoces se sont répandus et l’un des cas significatifs à cette époque fut quand huit femmes d’un même quartier ont fait une fausse couche en l’espace d’une journée », a ajouté le Dr Sa’adeh.

« Je suis médecin et j’ai travaillé pendant près de 30 ans à Al Thahiriyeh. Je confirme que les cas dont j’ai été témoin au cours des dernières années n’ont pas d’explications, sauf la radioactivité des armes nucléaires », a ajouté le Dr Sa’adeh.
"L’hérédité peut pas être la seule raison ... parce qu’il y a des cas de déformation et de cancer dans des familles qui sont totalement différentes et appartenant à différentes tribus."

Dr Sa’adeh a confirmé qu’il s’était rendu en Jordanie où il avait appris qu’Al-Karak, une région qui se trouve de l’autre côté des Montagnes d’Hébron souffre également d’un grand nombre de cancer.

« Je n’exagère pas quand je dis que les cas de cancer sont devenus un phénomène quotidien dans ces régions en raison de la radioactivité nucléaire. Il y a des enfants qui sont nés sans mains et d’autres qui sont nés avec une difformité au visage ou sur le corps. De plus, les tumeurs de peau se propagent chez les gens à cause de ces radiations mortelles et les hommes dans les villages du Sud d’Hébron souffrent d’une perte des cheveux," a confirmé le Dr Sa’adeh dans un rapport qui a été publié l’été dernier à propos de ce phénomène.

L’Autorité Palestinienne a totalement refusé d’aborder le sujet en estimant qu’il était dangereux et très sensible pour sa sécurité. L’Autorité Palestinienne a également refusé de lancer une enquête officielle sur les données du Dr Sa’adeh en soulignant que la propagation du cancer n’était pas considéré comme un phénomène.

Une déclaration du Ministère palestinien de la Santé indique que les cas de cancer représentent une moyenne normale.

« Il y a une prolifération inhabituelle de leucémie dans la partie sud de la Cisjordanie », a confirmé le médecin israélien Mikha’il Shabira, de l’hôpital Hadassah Ein Karim dans Jérusalem-Occupée.

Quant au chercheur israélien, Afnir Finghosh de l’Université Ben Gourion, il a souligné que, selon une étude publiée l’année dernière, la radioactivité résulte de l’existence de matières radioactives comme l’uranium et du radon.

Intensité

Il a également confirmé qu’il s’agissait d’un phénomène qui comprend la Jordanie et la péninsule du Sinaï. "Nous avons constaté que l’intensité est 10 fois plus élevée que la moyenne normale de radium dans les eaux souterraines », a déclaré Finghosh.

"Les machines utilisées par l’administration de l’Energie sont vieilles », a déclaré le Dr Khalil Thabayneh qui a obtenu son doctorat en physique nucléaire et en pollution radioactive.

"Nous avons effectué des études botaniques dans la partie sud d’Hébron, nous avons prélevé des échantillons du sol, et les avons envoyés pour examen en Egypte. Les tests ont confirmé qu’il existe des zones au sud d’Al Thahiriyeh, de Yatta, etd’ Al Sumoo comportant un pourcentage élevé de radioactivité et même que certains des pourcentages sont environ deux fois plus élevés que la normale," a déclaré le Dr Thabayneh aux médias locaux.

La question n’est pas de savoir si la radioactivité nucléaire existe, mais ce que les habitants palestiniens observent tous les jours.

Un certain nombre de Palestiniens pensent qu’il existe certains endroits où l’armée israélienne a enfoui des déchets nucléaires, et que l’un de ces lieux, selon certains, est Bani Naim.

Les Palestiniens locaux disent d’énormes camions israéliens vident leur cargaisons dans une immense grotte avec une entrée privée. Ils affirment qu’ils utilisent du ciment de la même couleur que la roche pour la dissimuler.