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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Dimanche, 15 juin 2008

dimanche 15 juin 2008

Numéro : 568

nombre d’entrées : 9

Envoyé le 15/06/08

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La maison aux sept murs

A l’intérieur de Bethléhem, le Mur forme un demi-cercle autour d’un immeuble isolé de trois étages. Le seul côté de la maison à ne pas être bordé de son béton imposant l’est par les décombres de barrages routiers démantelés. Une rue étroite, serrée entre le Mur et la maison, fait une boucle autour de l’entrée de l’immeuble. La porte de devant s’ouvre sur les piliers rectangulaires qui forment la barrière menaçante. Un graffiti aux couleurs vives en tapisse les dalles gris terne recouvertes de lamelles de métal tranchantes. Une suite de pièces abandonnées sert de fondation à l’immeuble. Deux fillettes, qui restent là au milieu de cet espace désert, nous sourient derrière des vitres. Cet ensemble, c’est la maison de Claire Anastas et de sa famille.

Une femme passe la tête par une fenêtre à l’étage supérieur et nous demande de venir. Nous montons par un escalier séparé et entrons dans un appartement à peine éclairé, où notre hôtesse nous invite chaleureusement à nous avancer vers le salon. Claire Anastas s’assied à côté de moi sur le canapé, les mains jointes sur les genoux. C’est une belle femme, mince et bien vêtue, mais ses yeux sont pareils à la pièce. La mère de Claire, vêtue d’une robe, s’assied dans un fauteuil, dans l’angle. Elle est enveloppée de la lumière blanche du soleil qui filtre à travers les rideaux à demi tirés. Elle murmure doucement pour elle-même qu’elle regardait un programme religieux muet à la télévision, tortillant doucement une croix fixée à la chaîne d’un chapelet antistress entre ses mains tannées.

« Il n’est pas nécessaire de raconter toutes les mauvaises histoires. » répond Claire quand nous lui exposons que le but de notre venue, c’était d’écouter. « Mais il est important d’entendre. ».

Quatorze membres de sa famille vivent dans le bâtiment, Claire, son époux et leurs quatre enfants, sa mère, et la famille de son frère. Neuf de ces quatorze personnes sont des enfants.
« Il n’y a plus personne d’autres que nous à vivre dans ce bâtiment. » dit Claire. « Il y en avait d’autres, mais elles sont parties à cause des problèmes. »

La famille Anastas gérait autrefois trois magasins de souvenirs qui marchaient bien, ils étaient au premier étage de l’immeuble.

« C’était l’une des principales rues de Bethléhem avant le Mur » dit Claire, en montrant la direction de la rue. « C’était l’une des plus animées pour le commerce. » « Mais maintenant… » ajoute-t-elle avec un haussement d’épaules las.

Les affaires ont considérablement baissé en 2000 au début de la Deuxième Intifada. Puis, la construction du Mur a commencé, en 2002, en plus d’un couvre-feu qui a duré toute une année. La famille a dormi près de la porte d’entrée durant toute cette période intense, dans la crainte que des snipers leur tirent dessus à travers les fenêtres. La route principale a été fermée avec des barrages, puis complètement défoncée quand cette portion du Mur a été terminée. Claire dit qu’ils ont alors été obligés de fermer leurs magasins, maintenant les pièces vides sont ouvertes sur la rue. Nul ne vient dans une rue sans vie, coupée par un mur massif.

Un hiver, à la fonte de la glace, l’eau s’est précipitée dans la pente légère sur laquelle se trouve la maison. Auparavant, l’eau continuait de descendre la colline mais le Mur maintenant bloque son passage. Seule, une canalisation a été posée et elle est bouchée, ce qui fait que l’eau inonde la cuvette artificielle que le Mur a formée. L’eau monte et endommage les magasins d’Anastas qui dépense beaucoup d’argent dans les réparations. Ils n’ont reçu aucune compensation pour les pertes causées par le Mur.

Le toit de la maison familiale est légèrement plus haut que le Mur. De ce fait, les soldats israéliens ont décidé de transformer, pendant plusieurs mois, le toit en un avant-poste militaire. Claire dit qu’il leur fallait obtenir l’autorisation pour pouvoir étendre leur linge sur leur propre toit.
Le pire de cette situation, c’est son impact psychologique sur les neuf enfants. « La famille ne veut pas partir, dit Claire, mais elle fait attention au bien-être des enfants. »

« Peut-être que la situation s’est calmée en certains endroits, » dit-elle, « mais pas ici. Nous sommes toujours entourés. »

Nous remercions Claire pour son hospitalité et le temps qu’elle nous a accordé. Elle nous remercie de l’avoir écoutée.

« Personne ne devrait avoir à supporter tout cela, » dit-elle en nous ouvrant la porte, « mais nous sommes nés ici. Notre seul espoir est en Dieu. »

Descendu dans la rue, je regarde à nouveau la maison solitaire, enfermée dans une cage. Puis, nous nous en retournons et quittons la maison aux sept Murs.

3 juin 2008
Palestine Monitor
Photos : Palestine Monitor - traduction : JPP

Palestine Monitor

[commentaires : Claire Anastas et sa famille sont autant chez eux à Bethlehem que les Turner Ingersoll et les ancêtres de Nathaniel Hawthorne pouvaient l’être à Salem, dans la fameuse Maison aux Sept Pignons. Au moment où je mets en place ce papier, la radio diffuse
l’« Ouverture d’Egmont » de Beethoven, et je me dis que lorsque les comtes d’Egmont et de Horn luttaient contre la colonisation espagnole, ils couraient peut-être le risque de se faire couper la tête, mais pas celui de se faire à chaque instant traiter d’antisémite...]

CCIPPP et Palestine Monitor - dimanche 15 juin 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6323

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Gaza : un an après, le Hamas résiste malgré le blocus sioniste

Malgré les pénuries et le bouclage des frontières, un an après sa prise de contrôle de la bande de Gaza par les armes, le Hamas ne montre aucun signe de faiblesse.

Des affrontements du mois de juin 2007 qui ont vu les islamistes du Hamas renverser l’Autorité palestinienne dans la bande de Gaza, il ne reste que quelques façades d’immeubles trouées d’impacts de balles. Les hommes en armes qui peuplaient les rues de Gaza ont disparu, laissant la place à la police du Hamas qui circule dans les voitures confisquées aux forces de sécurité loyales au président Mahmoud Abbas. « Honnêtement, vivre sous un gouvernement Hamas ne m’enchante pas, mais je leur confie volontiers le ministère de l’Intérieur. Ils sont beaucoup plus efficaces que le Fatah », confie un juriste de Gaza, pourtant peu suspect de sympathie pour les islamistes.

Si le coup de force du Hamas a mis fin au chaos sécuritaire qui régnait dans la bande de Gaza, il a aussi conduit à un blocus presque hermétique. Déclaré « entité hostile » par le gouvernement sioniste, le territoire vit coupé du monde. Les points de passages avec la zone sioniste et l’Egypte sont fermés. Des dizaines de milliers de personnes, détenteurs d’un passeport ou d’un visa pour l’étranger, attendent depuis un an de pouvoir quitter Gaza, pris au piège du blocus. Les marchandises ne rentrent qu’au compte-gouttes. Le marché noir fonctionne à plein. « Nous avons toujours eu des hauts et des bas dans nos relations avec le régime sioniste, mais ça n’a jamais été comme ça. Tout ce que nous consommons vient de la zoen sioniste et ils ont quasiment fermé la porte », se désole Dorgham Bessesso. Depuis quelques semaines, ce chauffeur de taxi n’a d’autre choix que de laisser sa voiture au garage, faute de carburant. Le régime sioniste ne livre plus que des quantités limitées (voir ci-dessous).

Au ministère des Transports, une foule excédée se bouscule devant les guichets installés par l’administration Hamas, cartes grises à la main, dans l’espoir obtenir de précieux coupons d’essence. Certains attendent depuis plusieurs heures. « Nous avons été contraints de mettre en place un système de rationnement. Les taxis ont droit à 40 litres de carburant par semaine, les voitures individuelles à 10 litres toutes les quinze jours », justifie le directeur du service, Hassan Okasha. « C’est vrai que la vie est très dure, mais je ne blâme pas le Hamas. Le vrai responsable c’est le régime sioniste ! », tonne Abdallah Hazin dans la file d’attente, résumant un sentiment largement partagé.
En dépit du blocus, le Hamas ne montre aucun signe de faiblesse. « La politique d’isolement a échoué. Nous sommes toujours là et nous n’avons pas fait de compromis sur nos principes », assure Ahmed Youssef l’un des hauts responsables du mouvement islamiste reconnaissant tout de même que « l’année a été très dure ». Les négociations avec le Fatah pour une éventuelle réconciliation sont au point mort et le Hamas est régulièrement accusé par les organisations de défense des droits de l’homme d’arrestations arbitraires et de tortures sur les opposants. « C’est l’une des années les plus noires depuis vingt ans », assure le Centre palestinien pour les droits de l’homme, basé à Gaza, qui condamne également les arrestations massives en Cisjordanie.

Contrairement aux attentes, le Hamas n’a pas cherché à imposer un agenda islamiste. Tout juste a-t-il instauré des mesures symboliques comme des réductions de peine pour les prisonniers qui apprennent le Coran, un filtre empêchant la consultation des sites pornographiques sur le web et des opérations contre les trafiquants de drogue. « Nous ne sommes pas les Talibans », sourit Ahmed Youssef qui se réjouit des contacts entretenus avec les pays occidentaux, malgré l’embargo diplomatique qui frappe le mouvement islamiste, considéré comme une organisation terroriste par l’Union européenne et les Etats-Unis. « De nombreux pays ne veulent pas suivre la politique criminelle de l’administration Bush. En coulisse, nous voyons beaucoup de monde, même s’ils choisissent de ne pas le rendre public », se félicite-t-il. Car même isolé, même soumis à l’opprobre international pour ses positions radicales envers le régime sioniste, le Hamas demeure un acteur incontournable, sans lequel aucun règlement ne peut se faire à Gaza. Gaza où les embouteillages sentent la friture

Une curieuse odeur de friture flotte dans les rues de Gaza. Faute de carburant, de nombreux automobilistes utilisent de l’huile végétale qui encrasse les moteurs tout autant que les poumons des habitants. Ce substitut fait partie des diverses alternatives déployées par les Gazaouis pour continuer de se déplacer malgré la pénurie.

En raison des sanctions imposées au Hamas, le gouvernement sioniste a considérablement réduit ses livraisons de carburant. Conséquence des charrettes tirées par des ânes cohabitent dans les rues de Gaza avec des calèches à chevaux et des « touc-touc », version palestinienne du rickshaw indien bricolés à partir de petites motos et sur lesquels peuvent prendre place quatre personnes.

La quête des carburants alternatifs a conduit Sobhi Bakri, garagiste, à se spécialiser dans la transformation des moteurs à essence en moteur à gaz. Une simple pièce à changer et le tour est joué. « La majorité des voitures à essence fonctionne aujourd’hui au gaz. C’est beaucoup plus économique et plus facile à trouver », assure t-il.

De son côté, Fayez Anan, vient de mettre au point une voiture électrique bas de gamme. Pas moins d’une trentaine de batteries encombrent le coffre et l’avant du véhicule qui nécessite six heures de charge pour quatre heures d’autonomie. « Pour Gaza c’est largement suffisant et surtout je peux recharger ma voiture en même temps que mon téléphone portable », s’enthousiasme cet ingénieur en génie électrique, qui a même pris la précaution d’ajouter artificiellement un bruit de moteur. « Les passants ne m’entendait pas arriver ».

De notre correspondant à Gaza, - 14 juin 2008
RFI
Karim Lebhour (RFI)

[ commentaires : bravo, Fayez Anan ! Comme notre gouvernement, dont le courage se limite à oser dire aux étasuniens qu’on est prêt à leur obéir au doigt et à l’oeil, pourrait au moins contribuer à l’embellissement de l’urbanisme Gazaoui, en leur envoyant une statuette inspirée d’exemples fameux et d’une photo prise il y a quelques années à Naplouse : un bidasse botté et casqué à genoux sous la fenêtre d’une maison, pointe son arme sur le paysage ; Dans l’embrasure de la fenêtre, un petit garçon Palestinien se tient debout : il a déboutonné sa braguette et ................................................]

CCIPPP et Karim Lebhour (RFI) - samedi 14 juin 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6318

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Déclaration de clôture de la troisième conférence de Bil’in

Déclaration de clôture de la troisième conférence de Bil’in sur la résistance populaire non violente qui s’est tenue les 4, 5 et 6 juin 2008 publié le samedi 14 juin 2008

Les Palestiniens n’ont d’autre option que de continuer à exprimer leur rejet de toutes les pratiques de l’occupation, en y opposant la résistance non violente active.

La troisième conférence de Bil’in sur la résistance populaire non violente s’est tenue dans le village de Bil’in près de Ramallah, en présence de nombreux responsables et de nombreux citoyens, y compris le Premier ministre Salam Fayyad, représentant du Président Abbas, des membres du Conseil exécutif de l’OLP, des membres du Conseil national palestinien et des représentants de nombreux partis politiques et groupes de la société civile.

Y participaient aussi des délégations internationales de militants pacifistes venus de France, d’Italie, d’Espagne, d’Allemagne, d’Angleterre, du Canada, de Grèce, de Suisse, des Etats-Unis et des Pays bas, en plus de militants de la paix israéliens.

Cette conférence coïncide avec le soixantième anniversaire de la Nakba et le quarantième anniversaire de l’occupation des Territoires palestiniens (la Naksa). Elle se tient alors que les violations sionistes contre notre peuple s’intensifient. Le régime sioniste continue à construire le mur d’Apartheid malgré l’opposition internationale et il poursuit la colonisation et la confiscation de la terre palestinienne, particulièrement à Jérusalem occupée, afin de la judaïser et de la couper de son arrière pays palestinien, en violation flagrante du droit international. Le régime sioniste agit ainsi afin de créer de nouveaux faits sur le terrain et d’empêcher la résolution politique du conflit.
Dans le même temps, le régime sioniste poursuit sa politique de ghettoïsation des territoires palestiniens par le biais de barrages routiers, qui se montent actuellement à plus de 590, et de centaines de bouclages, de démolitions de maisons et d’ordres militaires de confiscation de terre, sans parler du blocus injuste imposé aux territoires palestiniens, particulièrement à la bande de Gaza, et des massacres qui accompagnent ces pratiques inhumaines. Tout cela se produit alors que l’on parle de solution politique imminente.
Devant cette réalité douloureuse, les Palestiniens n’ont d’autre option que de continuer à exprimer leur rejet de toutes les pratiques de l’occupation, en y opposant la résistance non violente active.
A l’ouverture de la conférence, nous avons commencé par un message d’accueil du comité organisateur qui pointait que, bien que le soutien des donateurs internationaux au peuple palestinien soit important, on doit lui opposer que l’investissement en zone sioniste a augmenté, passant de 500 millions de dollars en 2002 à 37 milliards en 2007. Ceci malgré le refus du régime sioniste de se conformer à l’avis de la Cour internationale de Justice de juillet 2004.

Le Premier ministre Salam Fayyad, représentant le Président Abbas, a souligné combien il est important de soutenir la lutte populaire en Palestine et de la faire connaître afin de faire face aux mesures israéliennes continues contre le peuple palestinien. Fayyad a appelé le régime sioniste à accepter un règlement politique juste basé sur la légitimité et le droit internationaux, dans un cadre de paix qui garantisse la stabilité et la sécurité pour les deux peuples dans deux Etats voisins sur les frontières de 1967. Le Premier ministre a également déclaré que la colonisation et la création de faits sur le terrain n’apporteront pas la sécurité au régime sioniste. Il a salué la résistance des comités populaires dans l’ensemble des territoires palestiniens.
Rafiq al-Husseini, Chef de cabinet du Président Abbas, a souligné l’importance de la lutte populaire et l’émergence de nouvelles façons de résister à l’occupation, affirmant que le chemin de la libération de Jérusalem, de la destruction du mur, du démantèlement des colonies, de la libération des prisonniers palestiniens des geôles sionistes et de l’obtention des droits du peuple palestinien, passera par Bil’in.
Louisa Morgantini, vice-présidente du Parlement européen, a déclaré que le parlement devait s’attacher à mettre fin à l’occupation et à lever le blocus, comme à relancer les accords signés entre les deux parties. Elle a souligné qu’il est important de se conformer aux résolutions internationales, notamment celles qui s’appliquent à Jérusalem comme capitale pour les deux peuples. Elle a également parlé de la situation tragique de Gaza et exigé la fin du siège.

Mairead Maguire, militante irlandaise, prix Nobel, a accusé le régime sioniste de dénier aux Palestiniens leurs droits élémentaires et affirmé que la politique sioniste menait à la perpétuation d’un Etat basé sur le racisme et à la création de faits sur le terrain.

L’ancien président des Etats-Unis, Jimmy Carter, a adressé une lettre aux participants, où il déclarait : « vous prouvez qu’on ne peut détruire le rêve palestinien dans le silence. » Carter a affirmé que la poursuite de la politique sioniste de confiscation de terre est l’un des obstacles principaux sur le chemin de la paix.

Nasser Al Qudwa, président de l’Institut Yasser Arafat, a déclaré qu’il ne peut y avoir de paix sous un gouvernement d’occupation qui construit des colonies.

La conférence a reçu un message vidéo de soutien de l’ancien directeur général de l’UNESCO, Federico Mayor Zaragoza. Les militants pacifistes israéliens et les militants de la solidarité internationale ont aussi apporté des contributions. Tous les partis nationaux palestiniens qui participaient à la conférence ont insisté sur l’importance de la résistance populaire et sur son efficacité stratégique, comme pendant la première Intifada.

Les discours ont montré l’expérience récente de Bil’in en exemple de résistance populaire non violente de façons diverses, y compris son aspect populaire et légal. La conférence n’était pas limitée à Bil’in, mais étendue à d’autres lieux en Palestine.

La Conférence est tombée d’accord sur les points suivants :

Au niveau palestinien :

1. L’unité nationale palestinienne est essentielle pour établir un Etat palestinien.

2. Appeler les institutions palestiniennes, de la présidence et du gouvernement, à s’engager à travailler sérieusement afin de mettre en oeuvre l’avis de la CIJ contre le mur d’apartheid et la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies qui a suivi.

3. Appeler tous les organismes palestiniens à soutenir la résistance populaire non violente et à affirmer des positions politiques fermes contre la construction du mur, les colonies et la judaïsation de Jérusalem.

4. Appeler tous les groupes nationaux à mettre la résistance populaire non violente en tête de leurs programmes respectifs, en commençant par le boycott pour arriver à leur pleine participation à l’action directe.
5. Continuer à soutenir la lutte populaire des Palestiniens comme l’un des principaux outils stratégiques, basé sur une expérience réussie de résistance au mur et sur l’héritage de la lutte palestinienne, y compris la première Intifada.

Au niveau israélien :

1. Renforcer les relations avec les mouvements pacifistes israéliens qui prennent part à notre combat contre le système d’occupation.

2. Rejeter toute forme de normalisation avec l’occupation, ses institutions et son personnel.

Au niveau international :

1. Renforcer les relations avec les militants de la solidarité internationale et mobiliser davantage de militants pour la paix et la justice afin de soutenir la cause palestinienne.

2. Appeler les organisations, syndicats, associations et groupes de la société civile et les militants internationaux de la paix à faire ce qui suit :
 a. Promouvoir le discours palestinien afin de contrer la propagande israélienne
 b. Promouvoir le boycott, le désinvestissement et les sanctions ; demander à tous les mouvements, organismes et associations de solidarité internationale de faire campagne pour un boycott qui comporte le retrait des investissements du régime sioniste de même que l’application de sanctions économiques, en particulier l’Accord d’Association commercial entre l’UE et le régime sioniste
 c. Faire pression sur les organisations internationales officielles, particulièrement les gouvernements européens, l’Union européenne, le Japon et les Etats-unis, afin qu’ils repoussent les demandes du régime sioniste qui souhaite de meilleures relations avec eux, tant qu’il ne se conformera pas à ses obligations internationales légales, dont la Quatrième Convention de Genève, et ne cessera pas ses violations contre le peuple palestinien.

Bil’in, 6 juin 2008

Traduction : C. Léostic, Afps

[commentaires : quousque tandem,...]

CCIPPP et C. Léostic, Afps - samedi 14 juin 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6321

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Le Premier ministre palestinien souhaite « édifier un Etat en dépit de l’occupation » sioniste

NDLR : Nous publions cette intéressante interview réalisée par le journal "Le Monde" à titre d’information pour nos lecteurs.

Ancien haut fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI), né en 1952 en Cisjordanie, ministre des finances de l’Autorité palestinienne à partir de 2002, Salam Fayyad occupe les fonctions de premier ministre depuis le coup de force du Hamas à Gaza en juin 2007. Indépendant, il avait conduit sa propre liste, « Troisième voie », aux élections législatives de janvier 2006. Cette liste n’avait recueilli que deux sièges.
Vous avez envoyé une lettre aux membres de l’Union européenne critiquant l’attitude d’Israël dans les négociations de paix en cours et demandant à ce titre de suspendre le projet de renforcement des relations entre l’Etat juif et les Vingt-Sept. Pourquoi ?

Ce qui me guide, c’est la préservation de nos intérêts et de faire en sorte que le processus de paix se poursuive. Je ne demande pas à la communauté internationale de prendre position pour ou contre Israël, mais plutôt de prendre position en faveur du processus de paix. Je ne parle pas de boycottage. Notre approche est constructive. Elle est en accord avec la position de principe adoptée par le Conseil européen le 28 janvier 2008 lorsqu’il a été déclaré que la colonisation dans les territoires occupés, y compris à Jérusalem-Est, est illégale au regard du droit international. C’est cela qui est en jeu. Il faut mettre un terme à l’occupation. Il faut créer un Etat viable, continu et indépendant.
Conformément à la déclaration de George Bush en juin 2002. Peu après que votre lettre à l’Union européenne eut été rendue publique, Israël a gelé pendant une semaine le transfert du produit des taxes sur les importations palestiniennes qu’il collecte en votre nom. S’agissait-il d’une punition ?

Cet argent, c’est celui des contribuables palestiniens. Il nous appartient. Aux termes du protocole de Paris, Israël est tenu de collecter ces sommes et de nous les reverser. Qu’une lettre pareille constitue la cause d’un retard ou d’une suspension de ce versement est quelque chose que je trouve incompréhensible. Une autre chose : le président Mahmoud Abbas nous soutient intégralement dans cette affaire. Mon gouvernement est d’abord son gouvernement.

Pensez-vous qu’Israël va stopper les constructions dans les colonies ?
Si vous regardez les statistiques avant et après Annapolis, plutôt qu’un gel de la colonisation, il y a eu une accélération. Nous ne pouvons l’accepter comme une fatalité. Nous tentons de faire en sorte que ça ne le devienne pas. C’est crucial pour la viabilité du processus de paix.
Dans ces conditions, pensez-vous qu’un accord de paix puisse être trouvé avant la fin de l’année, comme le demande Georges Bush ?
Si vous me demandez si cela est possible, je réponds oui. Car tous les problèmes qui sont sur la table ont déjà été discutés par le passé, et les contours d’une solution durable sont connus et font l’objet d’un consensus international. Donc, oui, c’est possible. Mais est-ce probable ? Je ne le crois pas, étant donné ce qui se passe avec la « feuille de route ».

Pensez-vous qu’il y a un manque de volonté politique de la part d’Israël concernant le processus de paix ?

Ce qui compte, ce sont les actes. Je ne veux pas perdre de temps à spéculer sur les intentions. Ce n’est pas mon tempérament. J’ai des objectifs et la communauté internationale les a acceptés lors de la conférence de Paris au mois de décembre. Chacun a des obligations pour faire assurer le succès de ce processus. Mais les progrès doivent être symétriques.

Vous ne perdez pas espoir ?

Pas du tout. Nous essayons toujours de façon non violente et civilisée de faire en sorte que ce qui peut apparaître comme un fait accompli ne soit plus un fait accompli. Je me suis engagé pour cela.

Croyez-vous qu’il soit possible de construire une économie dans un pays occupé ?

Oui, on peut le faire. Mais peut-on construire quelque chose de durable ? C’est une autre question. Cependant, cela ne veut pas dire que l’on ne doit pas essayer de renforcer nos capacités, dans le domaine économique comme sécuritaire, pour tenter d’édifier un Etat en dépit de l’occupation et des restrictions de toute nature. Car cela nous place dans une meilleure position pour mettre un terme à l’occupation.
Bien sûr, nous pourrions le faire plus rapidement, plus efficacement, s’il n’y avait pas de contraintes. Mais il est important d’agir de façon positive sur le terrain. Ne serait-ce que pour ranimer l’espoir et la confiance en nous-mêmes.

Laissez-moi vous rappeler qu’Israël n’a pas été créé le 15 mai 1948. Cette date correspond juste à la proclamation de l’Etat. Ses institutions, elles, avaient été bâties bien avant.

Jusqu’à quand allez-vous continuer à fournir des efforts qui ne sont pas récompensés par des progrès dans les négociations ?

Que pouvons-nous faire afin que les choses progressent ? J’ai deux options. La première est de m’asseoir et de me plaindre sans fin. La seconde, de prendre le risque de construire quelque chose dans l’adversité.

Y a-t-il une limite de temps pour vous ?

Pour vous dire la vérité, il m’est difficile de penser en termes de temps. Je n’ai pas de contrôle sur le temps. Je ne sais pas quand nous allons pouvoir régler tout cela. Pour le moment, nous devons nous assurer que la possibilité d’obtenir une solution soit préservée. Nous devons conserver un filet de sécurité. C’est pour cela que les négociations doivent se poursuivre. Il n’y a pas de plan B.

Propos recueillis par Benjamin Barthe et Michel Bôle-Richard
RAMALLAH (CISJORDANIE) ENVOYÉS SPÉCIAUX

Article paru dans l’édition du 13.06.08 – Le Monde

[commentaires : « pensez-vous qu’un accord de paix puisse être trouvé avant la fin de l’année, comme le demande Georges Bush ?
Si vous me demandez si cela est possible, je réponds oui. Car tous les problèmes qui sont sur la table ont déjà été discutés par le passé, et les contours d’une solution durable sont connus et font l’objet d’un consensus international. Donc, oui, c’est possible. Mais est-ce probable ? Je ne le crois pas, étant donné ce qui se passe avec la ’feuille de route’ »
Il n’est donc pas complètement idiot, Fayyad. On s’en doutait.
Mais s’il est lucide sur la mauvaise foi des ennemis et la lâcheté complice des occidentaux, il espère quoi, au juste ?]

CCIPPP et Benjamin Barthe et Michel Bôle-Richard (Le Monde) - samedi 14 juin 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6319

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56805

Rapport hebdomadaire du PCHR sur les Violations Sionistes des Droits de l’Homme dans les Territoires Palestiniens Occupés - No. 24/2008 - semaine du 05 au 11 juin 2008

Les forces d’occupation ont poursuivi leurs attaques systématiques contre les civils Palestiniens et les biens des Palestiniens dans les Territoires Palestiniens Occupés :

11 Palestiniens, dont 2 enfants et un vieillard, ont été tués par les forces d’occupation dans la Bande de Gaza et la Cisjordanie

25 Palestiniens, dont 9 enfants et 5 femmes, ont été blessés par les forces d’occupation en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza
les forces d’occupation ont mené 32 incursions dans les communautés Palestiniennes en Cisjordanie et 4 autres dans la Bande de Gaza
les forces d’occupation ont rasé 240 dunums de terres agricoles et détruit une maison dans le sud de la Bande de Gaza
les forces d’occupation ont transformé 3 maisons de Cisjordanie en sites militaires
les forces d’occupation ont arrêté 39 civils Palestiniens, dont 4 enfants, en Cisjordanie, et 12 autres dans la Bande de Gaza
les forces d’occupation ont continué à imposer un siège total aux territoires Palestiniens occupés
les forces d’occupation ont isolé la Bande de Gaza du monde extérieur
les forces d’occupation ont imposé au bouclage total aux Territoires Palestiniens Occupés pendant 3 jours
les forces d’occupation ont arrêté 6 civils Palestiniens, dont 2 enfants et une femme, sur les checkpoints militaires en Cisjordanie
les forces d’occupation ont continué leurs activités d’implantations en Cisjordanie et les colons sionistes ont continué à attaquer des civils Palestiniens et leurs biens.
les forces d’occupation ont démoli 3 maisons à Jérusalem Est
les forces d’occupation ont commencé à installer un avant poste d’implantations au sud ouest de Hébron
4 civils Palestiniens, dont un vieillard et sa femme, ont été blessés par des colons sionistes.

Palestinian Centre for Human Rights
http://www.pchrgaza.ps/files/W_report/English/2007/08-02-2007.htm

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56806

Olmert dément l’imminence d’une opération militaire de grande envergure à Gaza

Les sources de la presse sioniste ont rapporté que le premier ministre Olmert a déclaré, dimanche 15/06/08, que le cabinet de sécurité avait décidé de ne pas entreprendre d’opération militaire dans le Bande de Gaza à ce stade, et recherchera plutôt la conclusion d’un accord de cessez-le-feu sans considérations politiques.

Olmert a ajouté que les rapports récents concernant une opération militaire de grande ampleur à Gaza sont totalement dénués de fondements. Il a également relevé que les déclarations faites la semaine dernière par le ministre de la défense Barak, qui établissaient un lien entre la conclusion d’un cessez-le-feu et les élections internes à Kadima, avaient reporté une décision su la trêve.

En même temps, Olmert a souligné, au cours du conseil de cabinet hebdomadaire, dimanche 15/06/08, que des tirs de roquettes continuels depuis la Bande de Gaza ne seraient pas tolérés.

Olmert a exprimé l’espoir que la décision du conseil de cabinet mette un terme à ce qu’il a appelé du « terrorisme », mais a encore ajouté « Si cela ne met pas un terme au terrorisme, le gouvernement saura quoi faire. »

Le ministre Dichter a exprimé l’espoir que les contacts politiques avec l’Egypte conduiraient au calme dans la Bande de Gaza et ses environs, mais a souligné qu’un opération militaire à Gaza est à terme « inévitable » et doit réaliser l’objectif stratégique d’éliminer les capacités militaires du Hamas et d’autre organisations « terroristes » Palestiniennes.

Bethlehem – Ma’an – 15 / 06 / 2008 - 14:48

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=29928

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56807

Les forces d’occupation appréhendent un avocat à Jénine

Les forces coloniales ont arrêté un avocat Palestinien dans la ville de Jénine, dimanche 15/06/08, ont déclaré des sources de « sécurité » Palestiniennes.

Ces sources ont déclaré au reporter de Ma’an que plus de 15 véhicules militaires ont pénétré dans la ville à l’aube, en tirant des rafales d’armes automatiques et en lançant des grenades assourdissantes. Les soldats ont mis à sac plusieurs maisons, dont celles de Ghazi As-Sa’di et Tariq Abu Ghalia, avant d’interpeller l’avocat Farid Hawwash à son domicile.

Les sources ont déclaré que les soldats sionistes avaient entouré la maison de Hawwash et avaient ordonné à sa famille de quitter la maison, par haut-parleur. Les soldats ont détruit l’intérieur de la maison.

Hawwash est un avocat qui travaille pour un cabinet qui défend les prisonniers Palestiniens dans les prions et les centres de détention sionistes.

Jénine – Ma’an – 15 / 06 / 2008 - 10:51

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=29923

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56808

Les Brigades Al Qassam bombardent un bulldozer sioniste dans le centre de la Bande de Gaza

Les Brigades Al Qassam, la branche militaire du Hamas, a revendiqué, samedi 14/06/08 en soirée, la responsabilité du bombardement, par 4 projectiles, d’un bulldozer militaire sioniste sur la base d’Abou Safiya, à l’est du camp de réfugiés d’Al Maghazi, dans la Bande de Gaza.

Les brigades ont déclaré dans un communiqué qu’elles continueraient à frapper les forces sionistes en réponse à l’agression actuelle contre les Palestiniens.

Gaza – Ma’an – 14 / 06 / 2008 - 20:30

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=29914

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56809

Les Brigades Al Aqsa revendiquent la responsabilité du bombardement du passage d’Erez
Un groupe de combattants des Brigades Al Aqsa, qui se réclament du groupe « Le martyr Ayman Joudeh », ont revendiqué la responsabilité du tir de 2 obus de mortier sur le passage d’Erez, au nord de la Bande de Gaza, samedi 14/06/08.

Le groupe a déclaré que cette attaque était une réponse à la poursuite des attaques sionistes contre le peuple Palestiniens.

Gaza - Ma’an – 14 / 06 / 2008 - 17:24

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