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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Vendredi, 6 juin 2008

vendredi 6 juin 2008

Numéro : 560

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 06/06/08

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56001

Une fillette de 4 ans tuée et sa mère blessée par une frappe aérienne sur Gaza

Jeudi 05/06/08 après midi, les forces aériennes sionistes, dans une frappe aérienne sur le village de Kheza’a, dans le sud de la Bande de Gaza, ont tué la petite Aya Alnajjar, 4 ans, et blessé sa mère.

Les sources médicales Palestiniennes ont confirmé qu’Aya est arrivé avec de très nombreuses blessures sur son petit corps, et que sa mère était grièvement blessée.

Ces sources ont déclaré qu’un troisième habitant avait été blessé.

Des témoins ont déclaré que l’enfant marchait avec sa mère dans une rue de Keza’a, dans le sud de la Bande de Gaza, lorsqu’un missile sioniste a été tiré.

Il est possible que le tir sioniste ait visé un groupe de combattants qui s’opposait à une incursion entreprise par l’armée sioniste depuis les premières heures de l’aube, lorsque les chars ennemis se sont avancés de plusieurs centaines de mètres dans le village Palestinien.

La dernière attaque sioniste est intervenue quelques heures après qu’un projectile artisanal Palestinien ait atteint l’implantation de « Nir Auz », près de la Bande de Gaza, tuant un sioniste et en blessant cinq autres.

Les brigades Al Qassam, du Hamas, ont revendiqué la responsabilité de ce tir.

Pendant ce temps, Olmert a déclaré hier à Washington que l’armée d’occupation ne ménagerait aucun effort pour poursuivre ses actions contre les résistants qui lancent des projectiles artisanaux contre des cibles sionistes voisines de la Bande de Gaza.

Olmert n’a pas exclu la possibilité d’une opération militaire de grande envergure, et il a déclaré que si cela était nécessaire pour garantir l’arrêt de ces tirs, le régime sioniste ne tarderait pas à y recourir.

Le responsable local du Hamas est revenu hier 05/06/08 du Caire, où lui-même et d’autres responsables du Hamas attendaient la réponse des sionistes à l’offre du Hamas d’un cessez-le-feu, selon les plans préparés par l’Egypte en avril 2008.

Al Zahar a déclaré aux agences de presse que jusqu’ici les médiateurs Egyptiens n’ont pas reçu de réponse des sionistes à la proposition d’un cessez-le-feu. Selon les termes de ce projet, la partie sioniste devra arrêter toute les actions militaires contre Gaza et lever le siège en vigueur depuis 12 mois contre le territoire contrôlé par le Hamas, et et le Hamas devra garantir l’arrêt des tirs de projectiles artisanaux sur la zone sioniste.

[commentaires : le sioniste mort à « Nir Auz » s’appelait Amnon Rosenberg. Il était âgé de 51 ans et père de trois enfants. Il savait ce qu’il faisait en venant participer à la spoliation coloniale de tout un peuple.
Aya Alnajjar avait 4 ans et marchait dans la rue avec sa mère. Elle était chez elle dans le pays de ses pères, et il est difficile de penser qu’elle méritait la mort pour le seul crime...d’être née !]

Rami Almeghari - IMEMC & correspondants – Jeudi 05 juin 2008 – 15 : 54

http://www.imemc.org/article/55316

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56002

Le village de Qafien protestent contre le Mur sioniste illégal

Des dizaines de Palestiniens du village de Qafien, près de la ville de Tulkarem, soutenus par des militants pacifistes internationaux et israéliens, ont défilé jeudi après-midi pour protester contre le Mur sioniste illégal construit sur les terres du village.

Les manifestants ont défilé depuis le village jusqu’au Mur qui sépare les agriculteurs de leurs terres. A l’arrivée devant le Mur, les organisateurs ont prononcé des discours.

Selon les fermiers de Qafien, le Mur sioniste annexe à la zone sioniste au moins 5 000 dunums (500 ha) de leurs terres.

La manifestation se rattache à une campagne de deux mois, appelée « Ensemble contre le Mur », organisée par les Comités Populaires Contre le Mur et la Construction des Implantations en Cisjordanie.

Les organisateurs ont déclaré aux media que vendredi 06/06/08, une autre manifestation sera organisée dans le village de Bil’in, près de Ramallah, et dans le village d’Al Khader, près de Bethlehem.

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Jeudi 5 juin 2008 – 16 : 37

http://www.imemc.org/article/55321

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56003

Un Palestinien tué et au moins 29 autres blessés dans des frappes nocturnes sur la Bande de Gaza
Des sources Palestiniennes ont déclaré qu’un Palestinien avait été tué et plus de 29 autres blessés au cours de plusieurs frappes aériennes sionistes contre la Bande de Gaza, dans la soirée de jeudi 05/06/08.

Les sources médicales ont déclaré que parmi les blessés, il y avait un bébé de 3 mois.

Khalil Sokkar, 27 ans, a été tué lorsque les troupes sionistes ont attaqué le quartier d’Al Shuja’iya dans la ville de Gaza, tard dans la soirée de jeudi 05/06/08.

Des témoins oculaires ont déclaré que Sokkar était en route pour porter secours à deux civils blessés lorsqu’un tireur sioniste l’a abattu et a ouvert le feu sur d’autres civils dans la zone.

Pendant ce temps, des avions de combat sionistes ont attaqué un poste de sécurité Palestinien appartenant au gouvernement contrôlé par le mouvement du Hamas, à gaza, au nord de Beït Lahyia, dans le nord de la Bande de Gaza. Neuf civiles ont été blessés au cours de cette attaque. Le poste a été endommagé, ainsi que les maisons environnantes.

Par ailleurs, un soldat sioniste a été légèrement blessé au cours d’une attaque de l’armée sioniste contre la partie sud de la Bande de Gaza.

Les Brigades Al Qassam du Hamas ont déclaré que les chars et les bulldozers ennemis avaient envahi des zones proches de la ville de Khan Younès. Le groupe a ajouté que ses combattants s’étaient battus contre les envahisseurs et avaient blessé un de leurs soldats.

Les sources militaires sionistes ont confirmé la blessure de l’un des soldats et déclaré qu’il avait été évacué vers un hôpital militaire.

IMEMC & correspondants – Vendredi 6 juin 2008 – 10 : 59

http://www.imemc.org/article/55341

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56004

Obama, faucon d’Israël

Barack Obama entend mener une politique de « faucon » au Moyen Orient.

Jeudi, au lendemain de sa victoire dans les primaires démocrates, Barack Obama s’est présenté devant l’AIPAC, le principal lobby pro-sioniste à Washington, devant lequel il a annoncé une politique radicalement pro-sioniste. « Laissez-moi dire les choses clairement », a déclaré Obama mercredi soir en évoquant la délicate question du statut final de Jérusalem. « Tout accord avec les Palestiniens doit préserver l’identité du régime sioniste en tant qu’Etat juif doté de frontières sûres, reconnues et défendables. Jérusalem va demeurer la capitale de l’entité sioniste, et doit rester indivisée ». Réagissant immédiatement à ces propos, le président palestinien Mahmoud Abbas a « totalement rejeté » cette prise de position en rappelant que Jérusalem-Est est occupé depuis 1967 par l’entité sinoiste.

La position d’Obama, qui a changé, est désormais plus rigide que celle de l’administration de George W. Bush. Officiellement, le Département d’Etat estime en effet que la délicate question du statut final de Jérusalem doit être décidée d’un commun accord par l’entité sioniset et la partie palestinienne. Bill Clinton, dans les dernières semaines de sa présidence, avait aussi évoqué favorablement la possibilité d’une division de Jérusalem dans le cadre d’un accord de paix.

Même s’il s’exprimait devant un public dont il brigue le soutien, la volte-face d’Obama est surprenante. Pas plus tard que le mois dernier, Daniel Kurtzer, l’un des conseillers d’Obama sur le Moyen Orient, déclarait devant un centre d’étude juif, le JPPPI, « qu’il sera impossible de faire des progrès dan s les pourparlers de paix (palestinien-sioniste) si l’avenir de Jérusalem n’est pas mis sur la table ».

Barack Obama, qui a été ovationné à 13 reprises par 7 000 membres de l’Aipac - a aussi considérablement durci ses positions à l’égard de l’Iran. Plus question de rencontrer sans condition les dirigeants iraniens comme il l’avait jusqu’alors préconisé pour résoudre la question du nucléaire. « Je n’irai pas m’asseoir avec nos adversaire pour le simple plaisir de discuter », a-t-il dit en prônant désormais un long et « prudent » processus diplomatique d’évaluation pouvant éventuellement conduire à une rencontre « avec le leader iranien approprié (…) si, et seulement si, cela fait progresser les intérêts des Etats-Unis ».

Obama, qui s’est engagé à fournir 30 milliards de dollars d’assistance militaire à Israël, a approuvé les bombardements du Liban en 2006 par l’Etat Hébreu, et a qualifié de « totalement justifié » le raid contre un site soupçonné d’abriter des « armes de destruction massives » en Syrie l’an dernier. « Je ferais tout en mon pouvoir, a-t-il souligné avec emphase, pour empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire. Tout ce qui est en mon pouvoir…tout ». Presque une surenchère comparé au candidat républicain John McCain qui, à cet égard, a déclaré que « l’option militaire » est sur la table, « mais seulement en dernier recours ».

Dernière volte-face : Obama a déclaré que la Garde révolutionnaire iranienne avait été « désignée à raison comme une entité terroriste ». L’an dernier, le sénateur s’était pourtant opposé au vote d’une résolution du sénat désignant cette unité militaire iranienne comme une « entité terroriste ». Il avait alors affirmé que cette résolution « téméraire » allait servir de « justification » à l’administration Bush pour « attaquer l’Iran ».

Rédigé le 05/06/2008
http://grangereau.blogs.liberation.fr/blog/2008/06/obama-faucon-di.html
Voir des extraits du discours d’Obama devant l’AIPAC :
Barack Obama délivre à l’AIPAC son programme pour le Moyen Orient http://contreinfo.info/article.php3 ?id_article=2034
Philippe Grangereau

[ commentaire : pas vraiment stupéfiant...]

CCIPPP et Philippe Grangereau - vendredi 6 juin 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6287

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56005

La mémoire sera notre arme

Aucun échec politique ou militaire n’arrivera à faire oublier aux Palestiniens leurs revendications sur la patrie perdue.

L’horizon politique est toujours aussi bouché pour les Palestiniens. Le président Mahmoud Abbas et le chef du Hamas Khaled Mechaal ne se sont toujours pas rencontrés afin de régler la situation à Gaza et d’affronter un avenir qui s’annonce difficile. Et aucun événement ne semble pousser les deux hommes à reprendre le dialogue. Mais, alors que la torpeur domine la vie politique palestinienne (et arabe), il y a un autre aspect du soixantième anniversaire de la Nakba.

Des dizaines, voire des centaines d’initiatives sont lancées par la société civile pour célébrer, rappeler et raviver les souvenirs. La mémoire palestinienne est une arme redoutable, et les sionistes la redoutent. Elle est plus efficace et sa portée est plus grande que les roquettes Qassam [tirées à partir de Gaza] dont on ne sait jamais où elles tombent, puisque nous sommes surpris chaque fois qu’elles atteignent un enfant. Il est certainement aussi plus efficace de compter sur la mémoire que sur le bon cœur du gouvernement américain, sur les promesses incertaines de George W. Bush ou sur des négociations avec un Ehoud Olmert finissant. Même les générations nées bien après 1948 considèrent que la Nakba les concerne, et pas seulement leurs pères et grands-pères. Elle concerne également des photos, des documents et des objets de toute sorte que les Palestiniens ont gardés depuis leur départ de Palestine. Pas seulement les fameuses clés de la maison qu’on s’est promis de retrouver un jour, jour qu’on attend depuis soixante ans, mais aussi les mots de tous les jours d’avant la guerre de 1948.

Parmi les dizaines d’initiatives qui illustrent la vie d’avant la fuite collective de centaines de milliers de Palestiniens vers les pays voisins, une exposition circule ce mois-ci entre Jérusalem, Gaza, Damas, Beyrouth et Amman. Intitulée “Je viens de là-bas et je me souviens”, elle comporte une cinquantaine de photos en noir et blanc. Dans chaque ville où elle s’arrête, elle rejoint des objets réunis localement : ces photos et objets divers des familles permettent de transmettre la mémoire aux générations futures.

L’exposition ne dit pas seulement que les Palestiniens étaient chez eux depuis des milliers d’années, avec leurs villes et leurs villages, avec leur culture et leurs mœurs vestimentaires et culinaires. Elle ne dit pas seulement que cette terre n’était certainement pas vide en attendant d’être donnée à d’autres, en compensation pour un crime commis par les Européens. Elle dit également que les Palestiniens, qu’ils soient sur leur terre, dans les pays voisins ou aux quatre coins du monde, sont là, armés de leur mémoire. Ils continueront de frapper contre le mur, de raconter leurs souvenirs, de montrer leurs images et de transmettre leurs objets de jadis.

Hani Al-Hourani
Al-Ayyam
(Courrier International)

CCIPPP et Hani Al-Hourani (Al-Ayyam ) - jeudi 5 juin 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6278

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56006

Le centre de la paix organise un atelier sur le droit à l’éducation et les libertés académiques.

Le centre de la paix de l’université Al-Aqsa poursuit ses activités : ses ateliers et son travail de sensibilisation à la démocratie, les droits de l’homme, la non violence et la paix. Et cela malgré toutes les conditions difficiles dans la Bande de Gaza qui souffre du blocus et de fermeture.

Ce jeudi 5 juin 2008 le centre a organisé un atelier sur le droit à l’éducation et les libertés académiques pour plus de 23 étudiants et étudiantes qui sont venus participer à cet atelier malgré leurs examens de fin d’année et les difficultés de transport.

Cet atelier a été animé par Monsieur Salah Abd Al Ati du centre palestinien indépendant des droits de l’homme.

Après les mots de présentation du Centre de la paix prononcés par Ziad Medoukh, le coordinateur de ce centre qui a confirmé l’importance de l’éducation comme élément sacré en Palestine et par Fadi Abou Rukba du centre Ramalah des droits de l’Homme, la rencontre a commencé par une présentation générale et des définitions théoriques des thèmes proposés à cet atelier.

Le conférencier a relié les deux thèmes : l’éducation et la liberté académique, en disant que pour développer l’éducation et l’enseignement il faut avoir un espace large de liberté académique. Il a donné beaucoup d’exemples du contexte universitaire et scolaire palestinien et du contexte arabe et européen.

L’animateur a beaucoup insisté sur le rôle des étudiants à travers leur participation et leur création dans leurs écoles et universités pour éviter un système traditionnel d’apprentissage basé sur la domination du professeur et l’absence des initiatives des étudiants.

Monsieur Abdel Ati a évoqué longtemps les mesures sionistes et les entraves contrer le secteur de l’éducation en Palestine : en Cisjordanie par les barrages et les check points et dans la Bande de Gaza par le blocus et la fermeture des frontières.

Lors de son atelier il y a eu beaucoup d’interactions entre les participants qui se sont montrés intéressés par les échanges et les réflexions sur les thèmes proposés ; le débat fut animé.

Cet atelier entre dans le cadre de plusieurs activités organisées par le centre de la paix récemment et qui visent à développer la conscience des étudiants de leurs droits et de leurs devoirs dans la société et pour montrer l’importance des principes de la démocratie et la non violence dans notre vie quotidienne : des principes essentiels dans notre lutte pour la liberté et l’indépendance.

CCIPPP et Ziad Medoukh - jeudi 5 juin 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6279

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56007

Barrages et démolitions

Malgré des promesses maintes fois répétées, le régime sioniste maintient en Cisjordanie occupée plus de 600 barrages et obstacles entravant la circulation des Palestiniens. Pire, le nombre de ces barrages a augmenté de 41 unités entre le 4 septembre 2007 et le 29 avril 2008, passant de 566 à 607.

C’est ce qu’a déclaré dans un rapport l’Office de coordination des Affaires humanitaires des Nations-Unies dans les territoires palestiniens (Ocha). L’augmentation s’explique par la construction de 144 nouveaux obstacles et la levée de 103 autres. L’Ocha avait affirmé dans un précédent rapport, le 11 avril, que le régime sioniste avait levé 44 obstacles en Cisjordanie sur les 61 qu’il s’était engagé à supprimer pour améliorer le déplacement des Palestiniens, mais l’organisation onusienne avait souligné que la plupart n’avaient que peu ou pas d’importance. Le régime sioniste Israël avait accepté début avril de lever ces barrages, à l’occasion d’une visite de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, afin d’améliorer la vie quotidienne des Palestiniens.

Ces barrages et obstacles affectent au quotidien la liberté de circulation des Palestiniens, constituent des points de friction quotidiens avec l’armée israélienne et freinent l’essor de leur économie. Dans un rapport publié en avril, la Banque mondiale a estimé que malgré des promesses d’aide internationale, la croissance économique dans les territoires palestiniens serait nulle en 2008 en raison des restrictions imposées par le régime sioniste. L’Autorité palestinienne, dont la masse salariale a explosé en raison du gonflement de la fonction publique, s’efforce de favoriser le développement du secteur privé pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail et lutter contre le chômage. Mais les investisseurs sont découragés par les barrages militaires sionistes qui rendent la circulation extrêmement problématique en Cisjordanie alors que la bande de Gaza est soumise à un blocus israélien.

Les entraves sionistes à la circulation des Palestiniens se couplent d’une politique de démolition de milliers de maisons de Palestiniens dont le logement a été construit sans avoir obtenu un permis, que les autorités sionistes distribuent au compte-gouttes. Selon l’Ocha, plus de 3 000 bâtiments et maisons palestiniens sont menacés de destruction par Israël en Cisjordanie. Ces maisons sont situées en zone dite « C » de la Cisjordanie, entièrement contrôlée par le régime sioniste, qui y a détruit plus de 1 600 bâtiments entre janvier 2000 et septembre 2007.
Les refus de permis à une aussi large échelle font craindre l’existence d’une politique spécifique des autorités d’encourager un « transfert silencieux » des populations palestiniennes de zone C, a indiqué l’ONG La Paix Maintenant dans un récent rapport. A titre de comparaison, 2 900 ordres de démolitions ont été émis concernant des colonies sionistes, entre 2000 et 2007, mais seuls 7 % d’entre eux ont été appliqués.

http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahram/2008/6/4/opin0.htm

CCIPPP et Al Ahram Hebdo - mercredi 4 juin 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6275

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56008

Le refrain de la valorisation

1er juin 2008
www.haaretz.co.il/hasite/spages/988928.html
Version anglaise : The upgrade state www.haaretz.com/hasen/spages/988817.html
Ehoud Olmert n’est pas seul. Il a fait ce que tout le monde fait. Le Premier ministre a tenté d’améliorer sa vie ; nous essayons tous. Il n’est rien comme le rêve israélien de valorisation. Tout a pris cet aspect-là. Le problème commence quand ça dépasse de loin des proportions réalistes. Olmert a valorisé ses voyages en avion, ses suites d’hôtels, ses montres et ses cigares, mais cette soif israélienne de la valorisation est bien plus étendue : tout y passe.

Cela commence bien sûr par la vision que nous avons de nous-mêmes. Un peuple normal ? Un peuple comme tous les peuples ? Quoi ? Comment ? Nous sommes un peuple d’élection. Pas moins. Cette société encore loin d’être ne fût-ce que normale, cette société avec une démocratie fragile, théocratique sous bien des aspects, levantine à d’autres égards, militariste, une combinaison hésitant entre libéralisme occidental et totalitarisme, entre socialisme et capitalisme sauvage, nationaliste et parfois même raciste – cette société-là se déclare « lumière des nations ».

L’aspiration à valoriser notre image et à lutter désespérément pour gagner l’admiration du monde entier – honni soit celui qui tente de la ruiner – nous fait bien souvent perdre la raison. « La seule démocratie du Proche-Orient », autre valorisation dépourvue pour moitié de fondement – une démocratie dont l’arrière-cour abrite un régime d’occupation militaire brutale, vieux de 41 ans, et dont la cour avant est le lieu de dangereuses révélations, une démocratie qui expulse un intellectuel en raison de ses opinions et une étudiante en raison de sa foi, qui brûle des livres saints et essaie d’empêcher la vente de toute pâte levée pendant Pessah (la Pâque juive), où comme dans la pire théocratie, il n’y a pas de transports publics pendant le shabbat – cette démocratie, nous cherchons à la promouvoir au rang de démocratie occidentale libérale. N’est-ce pas exactement comme ça que nous avons valorisé l’étendue du territoire de l’Etat, valorisation qui est la mère de tous les désastres.

Tel Aviv, cité fascinante mais au niveau local, nous cherchons à la mettre au rang de New York ; qu’une anonyme cave à vin remporte une médaille ou fasse l’objet d’un article plein de sympathie et le vin israélien devient aussitôt le prochain phénomène mondial ; une victoire dans un tournoi de basket « nous situe sur la carte » ; gagner à l’Eurovision ou remporter une demi médaille olympique devient illico un « succès national », et le Président de l’Etat déclare que notre agriculture, notre science et notre armée sont « les meilleures au monde ». Autant de valorisations sans consistance, exactement comme les jeeps gonflées qui foncent dans nos rues.

Nos tragédies, nous aimons bien aussi les promouvoir, tout en minimisant les tragédies de l’autre. Interdiction de dire un mot sur le génocide juif, du fait de son caractère sacré ; non seulement aucune tragédie ne lui sera comparée, mais il n’est pas question de mentionner avec lui, dans le même souffle, la tragédie arménienne, le Congo, le Rwanda ou le Darfour, et bien sûr pas la Nakba. La souffrance des habitants de Sderot est elle aussi, chez nous, gonflée hors de proportion : à quelques kilomètres de là, un peuple vit dans des conditions de loin plus cruelles, mais cette tragédie-là, nous la minimisons.

Tout ce que demandait Olmert, c’était de pouvoir prendre l’avion en première classe tout en ayant un billet d’affaires, et de dormir dans la suite présidentielle, en ne payant qu’une chambre pour deux. En comparaison avec les autres valorisations de notre vie, ce ne sont que broutilles, mais nous aimons nous en occuper, les combattre avec une fermeté et un esprit vertueux sans équivalents, et au diable les autres valorisations, pourtant plus infondées et bien plus dangereuses.
(Traduction de l’hébreu : Michel Ghys)

Gideon Lévy (Haaretz)

[commentaires : il a bien entendu raison, Gidéon, Lévy. Il omet cependant une chose : c’estque si quelqu’un qui n’est ni sioniste ni juif se permet de faire, publiquement ces constatations, il est aussitôt traîné au banc d’infamie, car c’est un antisémite notoire. Ce serait amusant sans plus si cela n’avait une conséquence d’une extrême gravité : les sionistes considèrent qu’ils ont des droits spéciaux, particuliers, qui ne sont pas les mêmes que ceux des autres habitants de la planète : ils ont -et eux seuls bien entendu- pour tâche d’exécuter les desseins de Dieu sur la Terre. Si vous croyez que j’exagère, allez voir http://www.forward.com/articles/13388/ ]

CCIPPP et Gideon Lévy (Haaretz) - vendredi 6 juin 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6283