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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Mercredi, 5 juin 2008

jeudi 5 juin 2008

Numéro : 558

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 04/06/08

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55801

En Cisjordanie, une station de radio aide les jeunes à remplacer le désespoir par des rêves

Grandissant sous occupation militaire, deux intifadas et un siège constant, les jeunes Palestiniens ont été privés d’une véritable enfance. Les jeunes, de 17 ans d’âge médian, qui représentent la part la plus importante de la population palestinienne, ont enduré des fermetures d’écoles prolongées et ont vu des membres de leur famille être tués ou arrêtés. Certains ont participé aux révoltes palestiniennes à la fronde et à coups de pierre.

Avec le soutien du projet Aswatona Internews Network pour la Cisjordanie et Gaza, une station de radio en Cisjordanie a commencé à aborder la frustration et le désespoir rampants ressentis par les jeunes à travers un programme de radio spécial produit par et pour eux.

« A Naplouse, les jeunes sont les plus nombreux » dit Alaa Badama, le directeur des programmes pour la station Tariq Al Mahabeh. « Dans cette ville, il n’y a pas de travail, il a des couvre-feu et des sièges, et la ville est souvent complètement fermée. A cause de cela, les jeunes n’ont rien à faire. Cela peut être si dangereux dehors. »

Badama sait de quoi il parle. En octobre 2007, pendant qu’il prenait des photos dans la rue à l’occasion d’une incursion dans Naplouse, un soldat lui a tiré dessus.

Réalisant l’absence de programme abordant les besoins des jeunes, la station Tariq Al Mahabeh a créé le programme Shahab.com (les jeunes.com). Ce programme donne aux jeunes de Naplouse une plateforme pour parler de leurs opinions, idées et expériences.

« Nous avons commencé avec la question « De quoi ont besoin les enfants ? » dit Badana. « Nous avons pensé que le programme devait se centrer sur les choses habituelles que les jeunes aiment, telles que la musique, les chansons, les dédicaces et les jeux radiophoniques.>

Il y a aussi des segments où les invités et les animateurs ont une occasion de présenter leurs idées sur les choses qui arrivent dans leurs vies. Un club se forme en ligne quand les jeunes peuvent jouer un rôle plus actif dans le déroulement du show.

Le programme est vite devenu le plus populaire dans le gouvernorat. Shahab.com a eu tellement de succès que la station a pu renouer avec son audience originelle de base, les jeunes locaux, pour la première fois depuis des années.

Babama étend sa gratitude à Internews Network pour sa coopération, en disant : « Aswatona a aidé à construire le programme que nous avions imaginé. Nous avons vu que les enfants commençaient à penser à autre chose qu’au combat et à l’occupation. Ils ont encore des rêves, et cela se reflète dans notre programme ».

Internews Network exploite Aswatona : Média Indépendant pour la Cisjordanie et Gaza grâce à une subvention de l’USAID (Agence des Etats-Unis pour le Développement international). En travaillant avec un média palestinien local, le projet fournit des formations, finance la production, supervise le développement commercial et le soutien pour des lois équitables et des politiques sur les médias et des associations avec les médias de Cisjordanie et de Gaza.

Le projet Aswatona vise à développer la conscience des citoyens et leur participation à la démocratie et à la gestion au niveau communautaire, aussi bien qu’à augmenter et améliorer la couverture des nouvelles locales.

Source : Internews Network  Traduction : MM pour ISM

ISM et Internews Network - Naplouse - 04-06-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9139&type=temoignage≤sujet=R%E9sistances

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55802

Si vous ne pouvez pas construire, faites de la pâtisserie : Les opérations humanitaires s’adaptent aux réalités du blocus de Gaza

Daniela CavinI est le responsable régional de l’information de l’ECHO, l’Aide Humanitaire de la Commission Européenne

Vous devez faire preuve d’imagination de nos jours à Gaza. Gaza a appris cette leçon il y a bien longtemps, mais aujourd’hui les choses sont pires que jamais, et la créativité est nécessaire pour continuer.

Pas d’importations, pas d’exportations, pas d’emplois. Le moyen de transport le plus courant, ce sont les (maigres) ânes. Depuis que les frontières de la bande de Gaza ont été fermées, les gens n’ont pas été autorisés à se rendre en Egypte ou en zone sioniste.

Seuls les produits de base sont autorisés à entrer par les autorités israéliennes : la farine, le sucre, l’huile, les conserves de viande et des médicaments.

C’est à peine suffisant. Tout le reste est soit interdit, soit d’un coût prohibitif.

Les produits de nettoyage sont presque impossibles à obtenir dans les épiceries qui manquent de tout.

En effet, le marché économique s’est effondré. Le secteur privé n’a plus de travail et les possibilités d’emploi pour les employés non qualifiés qui sont les plus vulnérables ont disparu. Les pauvres sont devenus encore plus pauvres et les familles n’ont plus de soutien de famille.

Les organisations internationales ont intensifié leurs efforts d’aide d’urgence, mais là aussi, le prix à payer dans une économie fermée - si « économie » est le mot juste - est lourd.

Prenons, par exemple, un projet de travail contre rémunération financé par le service d’aide humanitaire de la Commission Européenne et mis en œuvre par Mercy Corps.

Jusqu’à il y a quelques mois, les chômeurs pouvaient gagner un salaire modeste mais vital en faisant des petits travaux de remise en état des écoles, des parcs et des rues. Mais les murs ne peuvent pas être construits sans ciment - et à Gaza, il n’y a plus de ciment.

Alors, que faire ? Avec un peu d’imagination, Mercy Corps s’est adapté en mettant en place de nouvelles solutions pour maintenir leur projet en cours. Si les gens ne peuvent pas construire, ils peuvent enseigner ou coudre ou faire de la pâtisserie.

Dans le nouveau programme de création d’emplois d’urgence, différentes catégories de Palestiniens, ayant tous à leur charge une grande famille dans le besoin, font des choses différentes.

Par exemple, 220 femmes ont été sélectionnées pour coudre des vêtements pour les enfants pauvres à Deir Al-Balah et à Khan Younis - bien que le manque de vêtements mette déjà cette nouvelle activité en danger.

Les capacités intellectuelles ne peuvent être supprimées aussi facilement. Environ 100 jeunes diplômés ont été engagés pour donner des cours supplémentaires d’Arabe, de mathématiques et d’anglais à 500 enfants ayant des difficultés dans leurs études.
La jeune génération est la plus touchée par la crise dans la bande de Gaza.

Le système éducatif est soumis à une pression considérable, avec des cours tournants dans 85% des écoles. Les enseignants signalent que de nombreux enfants ont développé un comportement agressif et que leur concentration et leur motivation ont sérieusement diminué.

La réalité de leur vie quotidienne est très stressante. Les enfants passent de moins en moins de temps à l’école, et de plus en plus dans les rues. Là, nombreux sont des témoins silencieux d’une violence imprévisible susceptible de nuire à leur vie à jamais. Ils voient leur père à la maison à ne rien faire. Et ils ont faim.

La nutrition est un troisième volet du projet de Mercy Corps, impliquant 4000 enfants dans 43 écoles. Chaque enfant reçoit chaque jour une pâtisserie enrichie aux vitamines et aux minéraux. Environ 80 femmes participent à la fabrication.

« Je n’aurai jamais pensé qu’un jour, je deviendrais soutien de famille, mais ici je sors les pâtisseries du four », explique Amal Al Masri, qui a sept enfants à nourrir. La famille est passée sous le seuil de subsistance.

En clair, ils essaient de survivre avec environ un euro par jour. Ils ont déjà vendu tout ce qu’ils pouvaient : la voiture, les meubles, le bracelet qui était un cadeau de mariage. Il ne reste plus rien à vendre, et même s’il restait quelque chose, il n’y a personne dans les environs qui a de l’argent à dépenser.

D’autres moyens d’adaptation ont été développés par une population désormais fortement tributaire de l’aide humanitaire extérieure.

Les enfants quittent prématurément l’école : les filles se marient et quittent le domicile familial, les garçons arpentent les rues à la recherche de tout ce qui pourrait rapporter de l’argent. Les repas de famille ont été réduits, passant de trois à deux et de deux à un.

« Cet été, mes enfants nous suppliaient de les emmener à la plage », déclare Amal. « Mon mari a dû refuser car il n’avait pas d’argent pour y aller, même à dos d’âne. »

Amal n’est pas une réfugiée. Elle est née à Gaza et elle a toujours vécu là.

Lorsqu’il y avait du travail, nous dit-elle, la vie était difficile, mais pas insupportable. Les choses ont commencé s’aggraver nettement après la deuxième Intifada, lorsque les travailleurs palestiniens n’ont plus été autorisés à passer en zone sioniste pour y travailler.

« C’est alors que mon mari a perdu son emploi. Après cela, ma famille et les voisins nous ont beaucoup aidés et nous nous sommes plus ou moins débrouillés. Mais aujourd’hui, les gens ne peuvent s’aider entre eux. Notre réseau de solidarité a disparu.
A Gaza, nous ne pouvons pas faire de commerce, cultiver, pêcher ou construire. Avec les coupures d’électricité, nous passons de longues heures dans l’obscurité. Il y a de l’eau pour le moment mais nous ne pouvons pas compter dessus. Que voulez-vous qu’on fasse ? »

L’aide humanitaire permet de maintenir les gens en vie et de limiter les souffrances dans la mesure du possible jusqu’à ce que le problème politique soit résolu.

Vu la désolation dans la bande de Gaza, une solution à long terme semble bien éloignée, mais même les injections sporadiques d’argent offrent un certain soulagement pour les familles qui luttent.

Amal sait ce qu’elle fera avec l’argent qu’elle gagne comme boulangère temporaire. « Je vais rembourser une partie de mes dettes à l’épicerie. Ensuite, je vais acheter des chaussures pour les enfants. Et enfin, je vais essayer d’obtenir des analgésiques pour le dos de mon mari. »

Source : http://www.reliefweb.int/rw/  Traduction : MG pour ISM

ISM et Daniela Cavini - Gaza – 03-06-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9137&type=temoignage≤sujet=Blocus

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55803

La trahison toute nue à Ramallah

Pour obtenir un certificat de bonne conduite du régime sioniste et de son allié et gardien les Etats-Unis, l’Autorité Palestinienne basée à Ramallah est en train de trahir ce même peuple qu’elle dit représenter et sa cause nationale d’une manière sans précédent de mémoire d’homme.

Cette trahison scandaleuse prend de nombreuses formes, dont la « coordination sécuritaire » honteuse avec l’armée d’occupation, au nom de laquelle, pour le compte de l’ennemi, elle arrête et torture les opposants politiques et l’encourage implicitement à fermer ou saisir les orphelinats et les internats à tendance islamique à Hébron.

Tout indique qu’il y a une collusion étroite entre le régime sioniste et l’Autorité Palestinienne (AP) pour maintenir et même resserrer le blocus hermétique que le régime sioniste impose depuis un an à Gaz, qui a tué des centaines de personnes et pousse les 1,5 millions d’habitants de l’enclave côtière au bord de la famine.

L’ancien Président Jimmy Carter et le Révérend Desmond Tutu ont récemment eu des mots forts pour décrire la situation scandaleuse à Gaza.

L’ancien Archevêque du Cap a dénoncé « le silence et la complicité » de la communauté internationale, disant que la situation à Gaza « était une honte pour nous tous ». Et le président Carter a qualifié le blocus de « crime horrible ».

Il est vraiment lamentable que la communauté internationale, dont, assez honteusement, les états arabes clés, garde le silence devant le scandale de Gaza.

L’Autorité Palestinienne conspire activement au maintien du siège néo-nazi sur Gaza, pendant qu’en même temps, elle fait des déclarations publiques stridentes pour le dénoncer. Cela prouve, s’il en était besoin, que la haine de l’AP vis-à-vis du Hamas dépasse de loin ses prétendues préoccupations pour la survie et le bien-être du peuple de Gaza.

Mais, de toutes façons, ce que dit l’AP n’est pas important ; ce qui l’est, c’est ce qu’elle fait, et ce qu’elle fait représente une trahison nationale de la Palestine et des Palestiniens.

Pendant que les voyous de l’armée coloniale assassinent sans répit les Palestiniens innocents à Gaza et privent les habitants affamés et torturés d’électricité et des produits de consommation de base, l’AP continue comme d’habitude à faire des affaires avec les sionistes, comme si les relations entre les occupants et leurs victimes étaient supposées être basées sur la cordialité et l’amour du prochain.

En fait, les dirigeants de l’AP continuent à rencontrer et embrasser les dirigeants de ce même établissement colonial dont l’armée meurtrière ne cesse de tuer, tous les jours, les femmes et les enfants palestiniens. La toute dernière de ces réunions a lieu pendant que j’écris cet article.

Les dirigeants de l’AP peuvent arguer que « discuter » avec les responsables israéliens est nécessaire pour garantir les intérêts vitaux palestiniens. C’est exactement le même argument que celui avancé par les chefs des conseils juifs sous les nazis (les judenrate), argument utilisé pour justifier leur traîtrise et la trahison de leur peuple.

Mais quels intérêts palestiniens sont garantis ? Le régime sioniste ne continue-t-il pas à voler toujours plus de terre palestinienne pour y construire davantage d’appartements pour les colons juifs ? Et qu’en est-il de la récente décision sioniste de démolir des milliers de demeures palestiniennes ? Ou l’expansion phénoménale des colonies exclusivement juives à Jérusalem ? En outre, l’AP bassement inféodée au gouvernement Olmert a-t-elle réussi à obtenir que l’armée sioniste retire un seul barrage routier en Cisjordanie ? Ou peut-être l’AP essaie-t-elle de sauver Olmert de son dernier scandale de corruption en « ne lui en demandant pas trop » ?

Les responsables de l’AP font bien sûr des déclarations régulières disant leur déplaisir de voir le vol de la terre palestinienne et la construction des colonies. Cependant, le régime sioniste, et même les dirigeants palestiniens eux-mêmes, semblent réaliser que leurs déclarations vaines ne sont que pour la galerie.

Bon, si l’AP est réellement opposée aux crimes sionistes, entre autres l’expansion continue des colonies, pourquoi donne-t-elle l’impression que les discussions avec les sionistes ne s’attaquent à aucune crise ?

Et pourquoi l’AP a-t-elle invité des responsables sionistes, dont d’anciens ministres, à la Conférence pour l’Investissement en Palestine, la semaine dernière ? Et pourquoi les agences de sécurité de l’AP continuent-elles d’arrêter et de harceler les critiques de l’occupation sioniste, pour le compte du régime sioniste ?

Aujourd’hui, le réel décideur, dans l’AP, n’est pas vraiment Mahmoud Abbas ou son Premier Ministre de facto Salam Fayyad. Malheureusement, celui qui a le dernier mot, c’est un général américain appelé Keith Dayton, ce même homme qui l’an dernier a tenté, sans y parvenir, d’allumer une guerre civile palestinienne à Gaza, qui aurait pu tuer des dizaines de milliers de Palestiniens. Ce Dayton en réfère directement au néocon sioniste pur et dur Elliot Abrams, qui, en diverses occasions, a indiqué que son but ultime était de transformer le conflit palestino-sioniste une guerre civile inter-palestinienne.

C’est Dayton qui mène le jeu, donne les instruction et décide qui est payé et qui ne l’est pas. C’est Dayton qui décide qui reste en place et qui est viré. C’est Dayton qui fournit à l’AP les listes concoctées par le régime sioniste des Palestiniens qui doivent être arrêtés parce qu’ils représentent une menace à la sécurité du régime sioniste et donc au processus de paix. C’est Dayton qui va régulièrement dans les villes palestiniennes pour s’informer de l’étau sécuritaire sur l’opposition palestinienne.

C’est Dayton le véritable chef de l’Autorité Palestinienne.

Nous ne parlons pas ici seulement des sympathisants du Hamas. Il y a des centaines de militants non islamiques, dont de nombreux jeunes gens affiliés au Fatah détenus dans les prisons de l’AP, sur aucun autre fondement que la satisfaction des demandes israéliennes.

Le lundi 2 juin, trois de ces détenus ont tenté de se suicider en buvant du shampoing, pour protester contre leur cauchemar.
La soumission de l’AP aux desideratas de l’administration Bush va bien au-delà de la coordination avec l’armée d’occupation contre les intérêts nationaux vitaux du peuple palestinien.

Au garde-à-vous devant Washington, l’AP n’est de fait pas libre de restaurer l’unité nationale palestinienne en cherchant un rapprochement avec le Hamas.

Au cours de ces dernières semaines, nombre de personnalités palestiniennes indépendantes ont fait d’énormes efforts pour réconcilier le Fatah et le Hamas. Cependant, la direction du Fatah, et Abbas en particulier, a catégoriquement rejeté tous les efforts dans ce sens, insistant sur le fait que le Hamas avait effectué son « coup d’Etat » contre « la légitimité palestinienne ». (En vérité, le Hamas a mené un contre-coup d’Etat pour anticiper un coup d’Etat en préparation fomenté par des agents bien connus de la CIA contre le gouvernement démocratiquement élu dirigé par le Hamas).

Il est clair que pendant que l’AP travaille minutieusement avec l’armée sioniste à réprimer toute résistance active à l’occupation en Cisjordanie, la direction du Fatah essaie désespérément de contrecarrer tout éventuel cessez-le-feu à Gaza.

Les tirs de roquettes quasi quotidiens du Fatah à Gaza ont aussi pour but de donner au régime sioniste le prétexte pour envahir Gaza et massacrer des centaines de milliers de Gazans, y compris vraisemblablement les dirigeants du Hamas, de manière à ce que Gaza soit livrée à nouveau à Abbas et à Muhammed Dahlan sur un plateau d’argent.

N’est-ce pas réellement honteux ?

Traduction : MR pour ISM

[commentaires : merci, Si Khaled !]

ISM et Khaled Amayreh - Palestine - 04-06-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9138&type=analyse≤sujet=Collabos

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55804

La vision d’ensemble de Bush est déterminée par la carte des colonies sionistes

Au cours des dernières semaines, le régime sioniste a présenté des cartes résumant ses exigences territoriales permanentes en Cisjordanie. Les cartes sont basées sur la Carte des Intérêts de Sécurité des Forces de Défense Sionistes, établie au milieu des années 1990.

Elles reflètent le projet de "Mouvement Continu" pour une contiguïté territoriale palestinienne par l’intermédiaire de routes et de tunnels définis par Israël à la fin 2004 (voir le Rapport sur les colonies, vol. 16 no. 2), ainsi que les idées de « convergence » de M. Olmert abandonnées après la guerre l’été 2006 avec le Liban.

[ L’article reproduit une carte qui vous fera sauter au plafond : ALLEZ LA VOIR sur le site :
http://www.fmep.org/maps/map_data/west_bank/projection_of_west_bank_partition_2008.html - NdT]

L’objectif du processus d’Annapolis, lancé par le Président George W. Bush en Novembre 2007, était de parvenir à un accord de paix israélo-palestinien avant la fin 2008.

Jusqu’à présent, la diplomatie menée par les États-Unis n’a pas fourni au président de l’OLP, Mahmoud Abbas, de succès significatif sur les deux questions indissociables – les colonies et les frontières - qui définiront le territoire de l’État palestinien qui doit être établi par un commun accord.
Le très critiqué Abbas n’a rien entendu de l’administration Bush qui puisse lui donner le moindre espoir d’un accord d’ici la fin de l’année.

« Franchement, pour l’instant, rien n’a été accompli... Tous les dossiers sont encore ouverts. Aucun d’entre eux n’est bouclé. La situation est toujours telle qu’elle était... Nous avons demandé aux Américains de mettre en œuvre la première phase de la Feuille de Route qui parle de l’arrêt de l’expansion des colonies », a déclaré Abbas à Associated Press (AP) après sa visite en avril 2008 à Washington.

L’AP a signalé : « En parlant de ce à quoi pourrait ressembler un accord de paix, [la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza] Rice n’a pas fait mention de l’objectif des Palestiniens de créer un État basé sur les frontières qui existaient avant qu’Israël prenne Gaza à l’Égypte et la Cisjordanie à la Jordanie au cours de la Guerre des Six Jours de 1967.
« Nous avons demandé qu’ils parlent des frontières de 67 », a fait remarquer Abbas en colère. « Aucun d’eux n’en a parlé. »

Abbas n’est pas le seul à être pessimiste. Le Président Bush lui-même ne parle plus de parvenir à un accord signé et scellé concernant une fin de l’occupation.

Sa vision a été réduite à « la définition d’un Etat [palestinien] », ou, comme Rice l’a expliqué dans son discours du 29 avril à Washington, l’objectif est de « parvenir cette année à un accord sur les bases d’un État palestinien pacifique à condition qu’il remplisse ses obligations envers la Feuille de Route. »

Le négociateur palestinien en chef, Saeb Erekat, a expliqué que Bush n’avait pas répondu directement quand Abbas a soulevé la question des objections des Palestiniens concernant la poursuite de l’expansion des colonies sionistes.

« Bush a dit à [Abbas] : « Je me concentre sur une vision d’ensemble plus large », a expliqué Erekat.

Rice semble aussi voir les inquiétudes des Palestiniens au sujet de la politique de colonisation du régime sioniste comme une distraction inutile. « C’est mon sentiment très fort » a remarqué Rice à Amman le 31 Mars 2008 : « La meilleure chose que nous ayons à faire, c’est de nous concentrer sur l’obtention de cet accord, ainsi nous n’aurons pas ces discussions à propos de ce qui appartient à l’entité sioniste et de ce qui appartient à la Palestine ; nous saurons. C’est pourquoi nous avons besoin d’un Etat palestinien. »

Pour sortir de l’impasse diplomatique, Washington pourrait mettre sur la table sa propre carte d’un État palestinien. Ou il pourrait approuver la demande des Palestiniens d’un retrait complet d’Israël sur la frontière de juin 1967. Sinon, les frontières de l’État palestinien au cœur de la vision d’ensemble » de Bush continueront d’être déterminées par la politique de colonisation et sécuritaire d’Israël.

Cette dernière option rappelle la lettre que Bush a écrite le 14 avril 2004 au Premier Ministre Ariel Sharon dans laquelle le président américain disait : « En fonction de la nouvelle réalité sur le terrain, entre autres la présence de centres de population sioniste importants, il serait irréaliste de s’attendre à ce que les pourparlers se terminent par un retour absolu aux lignes d’armistice de 1949... ».

Contrairement à l’administration Bush, les sionistes et les Palestiniens reconnaissent l’évidence : les colonies sont la clé de la « vision d’ensemble. » Il va de soi que le régime sioniste considère la colonisation comme l’instrument le plus efficace pour réduire le territoire palestinien et garantir ses besoins illimités de sécurité et revendiquer sa souveraineté sur un pourcentage considérable de la Cisjordanie.

Au cours de sa visite à Washington, Abbas a dépeint les colonies sionistes comme étant « le plus grand fléau qui constitue un gros rocher sur le chemin des négociations. »

Au cours des dernières semaines, le régime sioniste a présenté des cartes résumant ses exigences territoriales permanentes en Cisjordanie. Les cartes sont basées sur la Carte des Intérêts de Sécurité des Forces de Défense, établie au milieu des années 1990.

Elles reflètent le projet de « Mouvement Continu » pour une contiguïté territoriale palestinienne par l’intermédiaire de routes et de tunnels définis par Israël à la fin 2004 (voir le Rapport sur les colonies, vol. 16 no. 2), ainsi que les idées de « convergence » de M. Olmert abandonnées après la guerre l’été 2006 avec le Liban.

Ces cartes confirment le grand projet de sécurité des sionistes et les intentions de colonisation dans l’ensemble de la Cisjordanie et à Jérusalem-Est qui mettent en péril [quel euphémisme ! NdT] la création d’un État palestinien souverain et indépendant.

Les articles de presse palestiniens et israéliens notent que le Premier ministre Ehud Olmert a exclu de la Palestine le « Grand Jérusalem » qui s’étend de la périphérie de Ramallah à la périphérie de Bethléem.

À Jérusalem-Est, le régime sioniste maintiendra sa souveraineté sur la vieille ville et sur le village voisin de Silwan, tout en offrant aux fidèles un accès aux lieux saints sous contrôle international.

Olmert exclut également de la Palestine la région de Latroun qui sera annexée à la zone sioniste avec les blocs de colonisation par une « expansion horizontale » qui permettra de les relier entre eux.

Selon la carte d’Olmert, la Vallée du Jourdain est considérée comme un intérêt essentiel à la sécurité et restera sous contrôle sioniste, avec un couloir cisjordanien reliant la zone sioniste au Pont du Roi Hussein (pont Allenby).

Pour créer une continuité entre les territoires distincts qui composeront l’Etat palestinien, Olmert soutient le projet de routes, de tunnels et de ponts élaboré sous son prédécesseur Ariel Sharon

Problème des colonies

Il ne peut être contesté le fait que la poursuite de l’entreprise de colonisation par le régime sioniste, en tant que moyen de créer le « Grand Israël » et comme instrument pour assurer les vastes besoins en matière de sécurité du régime sioniste d’Israël, pose un défi existentiel non seulement à la vie nationale palestinienne, mais à la viabilité de la communauté civile palestinienne en tant que tel.

Selon le rapport de la Banque Mondiale de Mai 2008, la poursuite de l’occupation empêche le développement de l’économie de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. « Au-delà de l’impact du ralentissement économique prolongé depuis que les restrictions ont été imposées après le second Intifada, l’économie palestinienne fait face à une perspective plus dangereuse : un changement fondamental dans sa composition, avec un PIB de plus en plus régi par les dépenses publiques et l’aide des donateurs, laissant peu de ressources à l’investissement et réduisant encore plus la base productive d’une économie autonome. »

Le processus d’Annapolis, à l’instar de ceux de Madrid et d’Oslo qui l’ont précédé, n’a pas réussi à peser sur la politique israélienne d’expansion coloniale, l’indicateur de base de la persistance de l’appétit du régime sioniste pour le territoire.

Dans les faits, c’est le contraire qui se passe. Une analyse objective de la période qui s’est écoulée depuis 1990 mènerait à la conclusion que le processus diplomatique a arrangé les objectifs sécuritaires et colonialistes les plus expansionnistes du régime sioniste, en affaiblissant et en marginalisant la direction des nationalistes palestiniens laïcs du Fatah désirant parvenir à un accord pacifique avec les sionistes tout en renforçant le pouvoir du Hamas et autres islamistes et des opposants rejectionnistes.

Arrêter la machine de colonisation

Depuis le début du projet de colonisation après la guerre de Juin 1967, ni la diplomatie ni l’insurrection armée n’ont arrêté la machine de l’expansion des colonies à Jérusalem-Est et en Cisjordanie.

Au cours de la période 1967-77, les sévères critiques internationales de la politique de colonisation sioniste n’ont eu aucune incidence sur la création de l’infrastructure des colonies vitale à leur expansion que Menachem Begin et Ariel Sharon ont inaugurée pendant la première ère de la diplomatie menée par les Etats-Unis.

Au cours de la décennie 1983-1993, la population de colons en Cisjordanie (à l’exclusion de Jérusalem-Est) a été multipliée par cinq, passant de 22.800 à 111.600.

Au cours des 10 années suivantes, les années Oslo, en dépit de quelque retenue épisodique de colonisation, la « paix » et les colonies ont coexisté puisque les colons, bénéficiant d’un soutien sans précédent du gouvernement, ont augmenté de 110.000, soit doublé leur nombre qui est passé à 224.669 colons.

Le deuxième Intifada qui a commencé à la fin de l’année 2000 a ouvert une ère sans précédent d’insécurité physique pour les colons de Cisjordanie. Le mur de séparation construit en conséquence a marginalisé certaines mais pas toutes les colonies du côté « palestinien », dont certaines étaient, de toute façon, refusées en tant que nouvelles communautés.

La rébellion palestinienne a également produit un déclin marqué des constructions dans les colonies, qui sont passées de 6,6% des mises en chantier au niveau national en 2000 à seulement 2,5% en 2001, avec seulement des augmentations marginales depuis.

En dépit de cette « réussite », l’insurrection et le « terrorisme » palestiniens n’ont pas réussi à ébranler l’entreprise de colonisation en Cisjordanie qui continue à croître et se développer avec des conséquences catastrophiques pour la vie politique, économique et civile palestinienne.

Par exemple, malgré la diminution de nouveaux logements, la population de colons en Cisjordanie a augmenté, passant à 282.000 à la fin 2007, une augmentation de 5,2% par rapport à l’année précédente et un taux de croissance trois fois plus élevé que le taux de croissance démographique en Israël. La population à Jérusalem-Est est d’environ 200.000 colons.

Le régime sioniste a été extraordinairement lent à rétablir un sentiment de sécurité pour les colons. La barrière de séparation fait partie d’un système draconien de « fermeture » qui a accompagné la réoccupation directe de la Cisjordanie en avril 2002.

Ce système est conçu non seulement pour affranchir le régime sioniste des attaques terroristes palestiniennes mais aussi pour réaffirmer la haute importance de l’engagement de l’armée coloniale dans la préservation d’une « vie normale quotidienne » aux colons, à grands frais et qui continue de coûter cher aux Palestiniens.

La fin des colonies dans le Sinaï et dans la bande de Gaza

Il y a deux exceptions notables à la règle de la politique permanente et immuable de sécurité et de colonisation du régime sioniste ’Israel.

Dans le Sinaï égyptien, où le régime sioniste déclarait un jour sa préférence pour Charm el-Cheikh à la paix, l’équation « colonies = sécurité » a été brisée par la guerre d’Octobre 1973. Dans le cadre d’un traité de paix avec son plus puissant ennemi arabe, le régime sioniste s’est retiré sur la frontière internationale, abandonnant une vaste infrastructure de colonisation qui a exigé le retrait de plus de 5.000 colons.

Dans la Bande de Gaza, près de deux décennies d’insurrection et de « terrorisme » (ndt : résistance) ont forcé le régime sioniste à faire une réévaluation similaire de l’équation : colonies = sécurité.

En 2004, la décision radicale du Premier ministre Ariel Sharon de se « désengager » de la Bande de Gaza rejetait l’approche diplomatique conventionnelle pour résoudre le conflit palestino-sioniste.

Sharon a ignoré les appels au gel de la colonisation qui était au cœur de la diplomatie menée par les États-Unis pendant près de trois décennies. Il n’a pas non plus conditionné la destruction des colonies de Gaza et l’évacuation de leurs habitants à un accord négocié avec l’OLP, ou à la démilitarisation de Gaza.

La décision de Sharon de retirer les colonies ne doit rien à la diplomatie de l’ère Oslo-Annapolis qui avait créé un climat propice à l’expansion des colonies. Sharon a rejeté ces recettes perdantes pour résoudre le conflit, en concluant à contrecœur que la sécurité du régime sioniste pourrait être renforcée par l’évacuation de toutes les colonies de la bande de Gaza et par la défense de la zone au sein de ses propres frontières. Lorsque les colonies de Gaza fournissaient à l’époque un instrument et un motif de poursuite de l’occupation, il n’y avait pas de place pour elles dans la nouvelle doctrine de sécurité définie par Sharon.

Ce changement radical dans le concept de la sécurité du régime sioniste est le fruit d’une rébellion palestinienne prolongée contre la domination sioniste à Gaza qui a commencé en Décembre 1987 et doit encore se terminer. Sharon a abandonné la bande de Gaza et ses colonies lorsque les coûts de l’occupation et de la colonisation étaient devenus trop élevés.

Le succès des efforts palestiniens pour forcer le régime sioniste à retirer ses colonies, tout comme la politique de Sharon, ne doit rien au cadre diplomatique qui est au point mort défendu depuis longtemps par Washington. La force et le terrorisme et non la diplomatie ont fait sortir le régime sioniste de la bande de Gaza.

Toutefois, la Cisjordanie n’est pas la bande de Gaza. Sur ce front, comme l’illustre la carte, le régime sioniste n’est pas prêt à se défendre au sein de ses propres frontières. Les colonies de Cisjordanie ont été, à l’origine, créées comme un instrument de cette politique, en aidant à transformer les forces sionistes, aux yeux de la plupart des sionistes, d’une armée d’occupation en une force défendant la patrie. La colonisation est devenue, depuis longtemps, une fin en soi, ce qui complique et ébranle la sécurité du régime sioniste.

Or, ni la diplomatie parrainée par les successives administrations américaines, ni le terrorisme, ni la rébellion populaire ou armée contre la domination israélienne n’ont suscité un changement dans la carte de la colonisation sionistes en Cisjordanie.

Le Président Bush a récemment « assuré » à Abou Mazen que : « un Etat Palestinien est une haute priorité pour moi et pour mon administration : un Etat viable qui ne ressemble pas à un fromage suisse, un Etat qui permet d’espérer. » Toutefois, il y a peu de chances que dans les mois qui lui restent, Bush défie la politique sionistes visant à prévenir le type d’Etat palestinien en devenir qu’il prétend soutenir. Le prochain président sera confronté au défi d’inverser cet héritage d’échec.

Il y a une autre chose que nous devrions garder à l’esprit, c’est que le régime sioniste n’a jamais retiré une seule colonie dans le cadre des négociations avec les Palestiniens.

Les colonies qui ont été retirées, y compris toutes celles de la bande de Gaza, ont été retirées du seul fait de la pression de la résistance palestinienne. En d’autres termes, à partir d’une perspective purement palestinienne, il n’y a pas à discuter avec le régime sioniste, dans la mesure où le dialogue ne mène à rien.
Le régime sioniste, pensent-ils, ne comprend que le langage de la terreur.

En dehors de cela, laissons les Palestiniens d’un côté pour le moment et demandons-nous ce que nous voulons vraiment. Sommes-nous prêts, dans un souci d’obtenir une paix véritable au Moyen-Orient, à nous retirer totalement sur les frontières de 1967, sans ruses, sans blocs de colonisations et sans agrandir Jérusalem ?

Sur ce point, nous sommes un front uni, un front du refus, en déclarant au monde entier : "Non !"i>

Kobi Niv, Ma’ariv, 7 avril 2008

La question de la colonisation et de son expansion a été - depuis 1967 - le principal obstacle à un accord de paix. Si certains extrémistes de Droite [en Israël] considèrent la colonisation comme étant un devoir national et religieux, tous les gouvernements israéliens sont pleinement responsables puisqu’ils leur ont donné une totale liberté d’action et un feu vert pour s’emparer des territoires palestiniens, et ensuite pour construire des colonies en Cisjordanie, bien que, pour arriver à la paix, il faudra avant tout rendre les terres aux Palestiniens.

Al‑Quds, 12 Mars 2008

Source : http://www.fmep.org/  Traduction : MG pour ISM

[commentaires : si vous avez besoin de commentaires ; c’est que ce n’est pas la peine d’en faire...]

ISM et Geoffrey Aronson - Zone sioniste – 04-06-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9144&type=analyse≤sujet=Colonies

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55805

Le rêve brisé d’un Etat palestinien avant 2008

Des conditions qui sont devenues une provocation pour les Arabes, et un véritable défi pour toute la communauté internationale.

Si les Etats-Unis étaient sérieux dans leurs incessantes déclarations confirmant la nécessité de la création d’un Etat palestinien coexistant aux côtés de l’Etat hébreu, alors pourquoi insistent-ils à prendre cette position floue au niveau des conditions draconiennes que le régime sioniste met en avant sur la table des négociations ? Des conditions qui sont devenues une provocation pour les Arabes, et un véritable défi pour toute la communauté internationale.

Les Etats-Unis continuent de prétendre vouloir rétablir la confiance entre les Palestiniens et les sionistes en parvenant à un accord de paix avant la fin de l’année 2008. A un moment où le discours politique et médiatique de l’Administration du président Bush montre que la guerre agressive et atroce que les sionistes continuent de déclencher contre le peuple palestinien est considérée comme une autodéfense et qu’il est donc nécessaire à l’ombre de telles conjonctures de protéger le régime sioniste politiquement.

Quelle est donc cette logique ou la mentalité qui pourrait comprendre et assimiler les propos mielleux de Bush sur la nécessité de créer deux Etats ? Alors que ce qui se passe sur le terrain montre que le feu vert américain continue à garantir à Israël une véritable liberté de mouvement dans ses ravages anti-palestiniens. Le régime sioniste poursuit aussi ses humiliations contre les leaders élus en faisant accroître l’esprit de vengeance et d’animosité devant la possibilité de mettre en place un Etat palestinien et de jeter les fondements d’une paix réelle dans la région.

En réalité, si les Etats-Unis avaient réussi pendant de longues années à duper le monde arabe par des propos creux et à satisfaire le régime sioniste en le soutenant effectivement sur le terrain, il est clair aujourd’hui que l’Amérique se dupe elle-même avant de duper quiconque si elle croit que ses propos peuvent couvrir ses actes qui sont plus que jamais exposés et dévoilés au grand jour.

Il est clair et net que les Etats-Unis parlent en ayant recours à des propos doux et éloquents pour cantonner toute l’impasse actuelle sous l’intitulé « lutte contre le terrorisme ». Alors que tous les témoignages confirment que le terrorisme est une fabrication sionistes par les méthodes les plus atroces et les plus insolentes et que ses pratiques barbares sont l’un des plus importants facteurs provoquant les sentiments.

Si Washington n’arrête pas immédiatement la politique qu’elle adopte vis-à-vis des Arabes et qui consiste à leur répéter de beaux mots creux et si elle n’arrête pas son soutien absolu et illimité au régime sioniste, les discours sur un espoir en un rôle américain sérieux et décisif seraient une pure illusion.

Cependant, nous devons nous attendre à toutes les éventualités, parce que le piétinement actuel de l’Administration Bush nous oblige à prévoir les pires surprises. Des surprises qui nous rappellent ses propos provocants et allant à l’encontre de la justice et de la légitimité internationale, et qu’il a prononcés devant la Knesset.

Après les propos de Bush devant la Knesset et le Forum économique mondial à Charm Al-Cheikh (Davos), il ne fait aucun doute que nous sommes une nation ciblée. Il nous faut alors reconsidérer et réarranger nos situations, fortifier nos emplacements et accroître nos capacités. Ceux qui font peu de cas de nous et prennent à la légère nos droits légitimes doivent comprendre que nous ne sommes pas une nation d’esclaves. Et que malgré les facteurs de faiblesse et de carence et malgré les scènes d’impuissances et de division qui nous ont frappés, les éléments d’unité et de complémentarité existent toujours et ne se sont pas effacés.

Ils veulent que notre nation continuent à gésir sous l’emprise de l’occupation et d’accepter le fait accompli sans négocier quoi que ce soit. Et donc il ne faut pas parler du droit de retour, il ne faut pas ouvrir le dossier de Jérusalem ni penser à démanteler les colonies sionistes pour ne pas susciter la colère du régime sioniste.
L’actuelle Administration américaine a dépassé toutes les bornes dans son alignement aveugle au régime sioniste, et à cause d’elle la nation arabe est passée par de nombreuses difficultés et crises. Cette Administration a dépassé celles qui l’ont précédée au niveau de l’insolence et du recours à la politique de deux poids, deux mesures au niveau de tous les dossiers relatifs au Moyen-Orient.
Aujourd’hui, il est plus que jamais évident que le rêve d’une paix qui se réalisera avant 2008 n’est que pure illusion. La réalité est choquante, mais nous devons l’affronter. A mon avis, le mouvement de l’histoire est en notre faveur, même si l’état actuel perdure et quels que soient les déséquilibres de force qui dominent actuellement.

Du même auteur :
 De quelle démocratie parlez-vous ?
 Une idéologie sioniste à reconsidérer
 La division palestinienne
 Jérusalem et la paix

Info Palestine et Morsi Attalla - Al Ahram/hebdo - mercredi 4 juin 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4510

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55806

Barrages et démolitions

Malgré des promesses maintes fois répétées, le régime sioniste maintient en Cisjordanie occupée plus de 600 barrages et obstacles entravant la circulation des Palestiniens. Pire, le nombre de ces barrages a augmenté de 41 unités entre le 4 septembre 2007 et le 29 avril 2008, passant de 566 à 607.

C’est ce qu’a affirmé dans un rapport l’Office de coordination des Affaires humanitaires des Nations-Unies dans les territoires palestiniens (Ocha). L’augmentation s’explique par la construction de 144 nouveaux obstacles et la levée de 103 autres. L’Ocha avait affirmé dans un précédent rapport, le 11 avril, que le régime sioniste avait levé 44 obstacles en Cisjordanie sur les 61 qu’il s’était engagé à supprimer pour améliorer le déplacement des Palestiniens, mais l’organisation onusienne avait souligné que la plupart n’avaient que peu ou pas d’importance.

Le régime sioniste avait accepté début avril de lever ces barrages, à l’occasion d’une visite de la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, afin d’améliorer la vie quotidienne des Palestiniens.
Ces barrages et obstacles affectent au quotidien la liberté de circulation des Palestiniens, constituent des points de friction quotidiens avec l’armée d’occupationet freinent l’essor de leur économie.

Dans un rapport publié en avril, la Banque mondiale a estimé que malgré des promesses d’aide internationale, la croissance économique dans les territoires palestiniens serait nulle en 2008 en raison des restrictions imposées par le régime sioniste. L’Autorité palestinienne, dont la masse salariale a explosé en raison du gonflement de la fonction publique, s’efforce de favoriser le développement du secteur privé pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail et lutter contre le chômage. Mais les investisseurs sont découragés par les barrages militaires qui rendent la circulation extrêmement problématique en Cisjordanie alors que la bande de Gaza est soumise à un blocus israélien.

Les entraves sionistes à la circulation des Palestiniens se couplent d’une politique de démolition de milliers de maisons de Palestiniens dont le logement a été construit sans avoir obtenu un permis, que les autorités sionistes distribuent au compte-gouttes. Selon l’Ocha, plus de 3 000 bâtiments et maisons palestiniens sont menacés de destruction par le régime sioniste en Cisjordanie. Ces maisons sont situées en zone dite « C » de la Cisjordanie, entièrement contrôlée par le régime sioniste, qui y a détruit plus de 1 600 bâtiments entre janvier 2000 et septembre 2007.

Les refus de permis à une aussi large échelle font craindre l’existence d’une politique spécifique des autorités d’encourager un « transfert silencieux » des populations palestiniennes de zone C, a indiqué l’ONG La Paix maintenant dans un récent rapport. A titre de comparaison, 2 900 ordres de démolitions ont été émis concernant des colonies sionistes, entre 2000 et 2007, mais seuls 7 % d’entre eux ont été appliqués.

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 4 au 10 juin 2008, numéro 717 (Opinion)

Info Palestine et Morsi Attalla - Al Ahram/hebdo - mercredi 4 juin 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4510

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55807

Non, Obama n’est pas un saint

La politique extérieure des Etats-Unis est « à peine plus qu’une annexe de la politique extérieure sionistes », et Obama risque de ne rien changer à cela, explique George S. Hishmeh.

Tout le monde souhaite savoir ce que sera l’an prochain, sous la conduite d’un nouveau dirigeant, la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient.

Si l’on s’en tient à la rhétorique utilisée durant cette étonnante campagne d’élections primaires — vue comme la plus coûteuse de l’histoire des Etats-Unis et d’un genre que l’on n’avait pas vu depuis des dizaines d’années, particulièrement avec les deux candidats démocrates encore en lice, Hillary Rodham Clinton et Barack Obama --- il faut reconnaître même avec désappointement que ce ne sera guère différent des désastreuses politiques de l’administration Bush.

Ceci est particulièrement vrai en ce qui concerne le conflit palestino-sioniste, à présent dans sa 61e année.

On ne s’attend pas à ce que le présumé candidat républicain, le sénateur Jim McCain, dévie de la ligne de son administration, bien qu’il ait semblé plus raisonnable lorsque pour un très court moment, il avait montré du respect pour les résultats de l’élection palestinienne supervisée au niveau international en 2006 et qui avait placé le Hamas aux commandes.

De même que la position de Clinton ; après tout, on ne s’attend pas de la part d’un sénateur de New York qui a une importante communauté juive, à ce qu’il dévie beaucoup de la ligne pro-sioniste dont les Américains ont été abreuvés. Pour mémoire, l’actuelle politique extérieure des Etats-Unis a été décrite comme « à peine plus qu’une annexe de la politique extérieure sioniste ».

En ce qui concerne Obama, il représentait dans les premiers mois de sa campagne une inconnue sur la question clé du Moyen-Orient, ce qui a généré de l’appréhension parmi certains membres de la communauté juive américaine tout en donnant un certain espoir à quelques arabo-américains. Ce qui est intéressant, c’est que l’afro-américain [Barak Obama] a su gagner l’admiration de beaucoup d’anciens importants dirigeants américains, dont Zbigniew Brzezinski, un ancien conseiller national auprès du Président Jimmy Carter, et Robert Malley, directeur du programme pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord dans le « Crisis Group international » et ancien conseiller spécial du Président Clinton pour les affaires arabo-sionistes. Tous les deux sont aujourd’hui des conseillers de premier plan du sénateur.

Alors qu’il a gagné la première place et semble pratiquement certain de sa nomination en tant que candidat du parti Democrate à l’élection présidentielle, Obama est maintenant impitoyablement traqué par les pro-sionistes, et particulièrement par l’AIPAC [American-Israel Public Affairs Committee].

Leur colère a explosé après qu’Obama ait indiqué qu’il était disposé à discuter avec l’Iran, actuellement l’ennemi numéro un d’Israël en raison des ambitions nucléaires supposées de Téhéran. (Mais le fait, comme indiqué par Carter, que le régime sioniste possède 150 armes nucléaires ne devrait donner aucun souci à aucune nation du Moyen-Orient et ne provoque pas même un foncement de sourcil dans les halls de la Maison Blanche ? !)

Pour se protéger de l’offensive du lobby pro-sioniste, Obama a récemment changé d’atttitude et a commencé à courtiser les voix juives, insistant sur le fait que les Etats-Unis devaient faire preuve d’un soutien « inébranlable » à l’égard de l’entité sioniste. Son pas principal dans cette direction a été son discours vendredi dernier lors du rassemblement de la « B’nai Torah Congregation » à Boca Raton en Floride, qui a été décrit par un commentateur comme « un exercice impressionnant de basse flatterie politique » imaginé pour calmer les opinions anti-Obama dans la communauté juive dues aux craintes concernant son soutien au régime sioniste.

Il n’y a réellement pas grande différence entre ce que Bush a déclaré à la Knesset à l’occasion du soixantième anniversaire du régime sioniste et les commentaires faits par Obama devant le pupblic juif en Floride. Tous les deux ont abordé superficiellement la question des Palestiniens. Bien que le sénateur ait articulé sa campagne électorale autour du thème séduisant du « changement », affirmant que son administration désavouerait les politiques de l’administration Bush et engagerait des pourparlers avec ceux qui lui sont opposés, il a insisté surt le fait que « nous ne devrions pas être entrer en pourparlers avec le Hamas ou le Hizbollah » à moins que « ces organisations ne renoncent à la terreur, reconnaissent le droit à l’existence de l’établissement sioniste, et respectent les accords passés ». À ce sujet, il a poursuivi : « J’ai une divergence fondamentale avec le Président Carter et avec sa décision de rencontrer le Hamas. »

Puis il s’est montré dithyrambique : La « justice est au coeur de l’existence du régime sioniste. Le voyage a été long, et au début du voyage il y a eu beaucoup de coups reçus. Mais l’Amérique doit se tenir épaule contre épaule avec son allié sioniste. Je crois que tous les Américains en sont persuadés. »

Il a encore poursuivi : « L’établissement sioniste a fait plus que juste survivre. Il a prospéré en tant que démocratie forte et vibrante. Il a donné la terre promise aux juifs du monde entier. Il a construit une économie prospère pleine d’opportunités pour les citoyens sionistes tout en enrichissant le monde. Et il a développé une vie culturelle riche et a énormément contribué à la science et aux arts. » [Difficile de faire plus dans la flagornerie - N.d.T] Pour l’observateur chevronné, le sénateur s’est aligné sur les politiques agressives sionistes dans la région, allant du nettoyage ethnique au blocus de la bande de Gaza que Carter a décrit comme « un des plus grands crimes contre les Droits Humains aujourd’hui sur terre ».

Il n’est pas étonnant que le Professeur Rashid Khalidi — aujourd’hui l’équivalent du professeur Edward Saïd en Etudes Arabes à l’Université de Columbia, et directeur de l’Institut du Moyen Orient de l’Ecole des Affaires Internationales et Publiques de Colombia — qui avait reçu plusieurs fois à dîner le couple Obama alors qu’il enseignait quelques années auparavant à l’Université de Chicago, ait fait ce triste commentaire à propos de l’ambitieux sénateur : « Les gens pensent que c’est un saint. Ce n’est pas le cas. C’est un politicien. »

* George S. Hishmeh est un commentateur et analyste arabo-américain vivant à Washington.

Sur le même thème :
 Les flatteries d’Obama vis-à-vis d’Israël
 Comment Barack Obama a appris à aimer Israël
 Les deux visages de Barack Obama
 Obama : "Les réfugiés Palestiniens ne peuvent rentrer"
 Barak Obama enchaîné à Israël

29 mai 2008 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.amin.org/look/amin/en.tp...
Traduction de l’anglais : Claude Zurbach

[commentaire : et dire que les étasuniens sont convaincus qu’ils sont des hommes, au sens le plus viril de ce terme. Tout juste des toutous, qui se laissent mener par le bout du nez. Il est vrai que d’autres, qui constituaient il n’y a pas si longtemps « la grande nation »,...]

Info Palestine et George S. Hishmeh - amin.org - mercredi 4 juin 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4502

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55808

Ouverture à Bil’in de la Troisième Conférence Annuelle sur la Résistance Non Violente
La troisième conférence sur la lutte populaire s’est ouverte mercredi 04/06/08 au matin dans le village de Bil’in, en présence d’un nombre important de responsables et de militants pacifistes locaux et internationaux.

La conférence est organisée par le Comité Populaire contre le Mur et les Implantations, dans le village de Bil’in, pour la troisième année consécutive.

Le premier ministre, le Dr. Salam Fayyad, a pris la parole lors de la sessions d’ouverture, suivi par Louisa Morgantini, vice présidente du Parlement Européen.

Fayyad a appelé l’Union Européenne à ne pas intensifier ses relations avec le régime sioniste jusqu’à ce que ce dernier respecte ses obligations résultant du processus de paix.

L’Union Européenne ne devrait pas accéder aux demandes sionistes « jusqu’à ce que le régime sioniste mette en oeuvre tous ses engagements, particulièrement ceux qui portent sur l’arrêt des activités d’implantation et les autres violations des droits de l’homme en Palestine. »

Il a souligné que la politique d’implantations sioniste était l’un des obstacles majeurs sur le chemin de la paix.

« Nous disons à toutes les parties que la paix et les implantations sont deux lignes parallèles qui ne rencontrent jamais, » a-t-il ajouté.

Au moins 300 Palestiniens, Internationaux, et Israéliens ont participé à l’ouverture de la conférence, prévue pour durer trois jours. La conférence de 2007, qui avait attiré plus de 400 participants, était centrée sur la lutte commune palestino-israélienne.

La conférence doit prendre fin vendredi 06/06/08, avec une présentation de l’historique de la lutte non violente dans le village, suivie par une conférence de presse, et par la manifestation hebdomadaire contre le Mur.

En février, le village de Bil’in a marqué le troisième anniversaire de sa lutte non violente hebdomadaire contre le Mur, qui a eu un succès partiel lorsqu’une cour de justice sioniste [oui, je sais,les deux mots côte-à-côte,....NdT] a arrêté en juin 2007 que le tracé du Mur devait être modifié de façon à épargner environ 50% de la terre confisquée.

[commentaire : la vraie question est : pourquoi 50% ? Qu’ils rendent tout ce qu’ils ont volé, un point c’est tout !]

George Rishmawi - IMEMC & correspondants – Mercredi 04 juin 2008 – 18 : 27

http://www.imemc.org/article/55298