Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Chronique de l’occupation

Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Samedi, 31 mai 2008

samedi 31 mai 2008

Numéro : 553

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 30/05/08

********************

55301

Les soldats sionistes ont tué une mère et laissé son corps avec les enfants

Samira Majdi, une écolière palestinienne de 13 ans a raconté à l’organisation des droits de l’homme B’Tselem, comment les soldats sont venus dans sa maison il y a trois semaines, fait sauter la porte d’entrée, ce qui a tué sa mère, puis laissé le corps de sa mère avec elle et ses quatre jeunes frères et sœurs.

J’ai 13 ans. Je vis avec mon père, Majdi Daghameh, et mes frères et sœurs : Muhammad, 12 ans, Roah, 10 ans, Manal, 9 ans, Ruba, 4 ans et Qusai, 2 ans.

Ma mère, Wafa Daghameh, vivait avec nous jusqu’à ce qu’elle soit tuée. Notre maison se trouve dans la rue Abou Latifah, à environ 700 mètres de la limite orientale de la bande de Gaza avec la zone sioniste.

Le mercredi (7 Mai), vers 2 heures du matin, j’ai été réveillée par des tirs d’artillerie lourde. Mon père et la mère étaient assis dans le salon, à regarder la télévision, et je suis allée m’asseoir avec eux. Quelques minutes plus tard, je suis retournée dans ma chambre, où mes frères et sœurs dormaient. Je me suis allongée sur le lit et j’ai fini par m’endormir.

Vers 6 heures du matin, j’ai entendu ma mère réveiller Muhammad, Roah, et Manal, pour les préparer pour à l’école. Ils vont à l’école de l’UNRWA, où ma mère enseigne, et ils partent pour l’école ensemble. Ruba va à l’école maternelle. Quand ils ont été sur le point de quitter la maison, ma mère a entendu des coups de feu à l’extérieur et elle a décidé de ne pas partir.

Vers 7h30, le directeur de l’école a appelé et lui a dit qu’elle devait venir à l’école. Ma mère a quitté la maison avec mon frère et mes soeurs, et je suis restée à la maison avec mon père, Ruba, et mon petit frère Qusai.

J’ai rangé la maison et ensuite, je suis montée sur le toit pour voir ce qui se passait dans le secteur. J’ai vu trois chars côte à côte à environ 500 mètres de notre maison. Quand j’ai vu les tanks, je suis retournée immédiatement dans la maison parce que j’avais peur d’être blessée.

Vers 8h30, mon père est allé voir son ami dans la maison voisine. Je suis restée à la maison avec Ruba et Qusai. Nous nous sommes assis dans le salon et nous avons regardé des dessins animés à la télévision. Environ une demi-heure plus tard, l’électricité a été coupée. Vers 12h, j’ai entendu quelqu’un appeler mon nom. Je suis allée à la fenêtre et j’ai vu ma mère. Elle m’a demandé d’ouvrir la porte. « Comment es-tu revenue à la maison ? » lui ai-je demandé. Elle a dit que quelqu’un l’avait ramenée à travers les champs.

Elle est entrée rapidement dans la maison et s’est rendue dans la cuisine pour nous préparer le déjeuner. Je suis allée dans la cuisine aussi et j’ai fait frire des pommes de terre. Lorsque nous avons eu terminé de manger, elle s’est assise pour étudier. Elle fait des études à l’Université Ouverte d’Al-Quds.

J’ai joué avec mon frère et ma sœur. Nous avons entendu le bruit de coups de feu à l’extérieur. J’ai regardé par la fenêtre et j’ai vu un bulldozer à environ 30 mètres de notre maison. Quelques minutes plus tard, les coups de feu ont cessé.

Vers 16h15, j’ai prié. Il n’y avait toujours pas d’électricité. Après avoir terminé la prière, je me suis assise avec ma mère dans ma chambre et j’ai lu le Coran. Tout à coup, nous avons entendu une porte s’écraser au sol. Nous avons regardé par la fenêtre et j’ai vu un bulldozer de l’armée raser le terrain et démolir la clôture dans la cour de notre voisin, Ibrahim Abu Latifah. Le bulldozer a détruit sa maison.

Nous sommes tous assis par terre dans la chambre et nous avons entendu les tanks venir vers notre maison. J’ai aussi entendu des voix de soldats parler en hébreu à côté de la fenêtre. Ma mère m’a dit qu’elle allait mettre son vêtement d’extérieur, comme ça elle pourrait répondre à la porte rapidement au cas où les soldats viendraient frapper. Elle l’a mis et elle est allée ensuite à côté de la porte à l’est de la maison. Je me tenais près de la fenêtre du côté de la maison, d’où j’avais entendu les voix des soldats. Tout à coup, j’ai entendu une énorme explosion dans la maison et j’ai vu un rayon de lumière rouge. La fumée remplissait la maison et il y avait des morceaux de verre et de bois sur le sol. Je ne pouvais pas voir ma mère parce que la fumée était trop épaisse.

Je suis allée à l’endroit où ma mère se tenait pour trouver deux soldats dans la maison. L’un d’eux a regardé ma mère, qui était allongé sur le sol, et a dit en arabe, « Super ».

Je suis retournée tout de suite dans la chambre parce qu’ils me faisaient peur. L’un des soldats se tenait à l’entrée de la pièce. Ruba et Qusai hurlaient et pleuraient. Il était 4h30.

J’ai vu les soldats entrer dans les chambres. D’autres soldats ont pris des tapis qui se trouvaient sur le sol et les ont utilisés pour couvrir ma mère. Les soldats avaient beaucoup d’armes et portaient des casques avec un filet vert. Ils avaient également un tuyau d’environ un mètre de long qui était vert, la couleur de l’armée. Ils semblaient effrayants.

J’ai demandé à l’un des soldats où était ma mère, mais il ne m’a pas répondu. Ils parlaient entre eux en hébreu. J’ai commencé à pleurer et à demander encore : « Où est ma mère ? » Mais ils ne m’ont pas répondu.

Ensuite, j’ai demandé si je pouvais aller aux toilettes, comme ça j’aurais l’occasion de quitter la chambre et de voir ce qui était arrivé à ma mère. L’un des soldats m’a dit en arabe : « Viens. »

Lorsque j’ai quitté la chambre, j’ai vu quatre soldats debout dans le couloir qui mène à la salle de bains près de l’endroit où s’était tenue ma mère. Le soldat qui parlait l’arabe m’a dit d’aller dans l’autre salle de bains, de sorte que je ne vois pas ma mère allongée sur le sol, entre sa chambre et la première salle de bains. Le soldat est venu avec moi jusqu’à la salle de bains et puis je suis retournée dans la chambre.

Il y avait beaucoup de soldats dans la maison. Je suis restée dans la chambre avec Ruba et Qusai. L’un des soldats s’est assis à l’entrée. Ses yeux étaient fermés et il semblait être endormi.

Le téléphone portable de ma mère se trouvait à côté de moi et j’ai envoyé un texto à mon père pour lui dire que maman était blessée et qu’il y avait des soldats dans la maison, mais il n’est pas venu. Il n’avait toujours pas d’électricité.

Vers 21 h, j’ai entendu les soldats se lever et déplacer des choses. J’ai pensé qu’ils ramassaient leurs affaires avait de quitter la maison. Quelques minutes plus tard, ils ont commencé à quitter la maison. L’un d’eux a dit au revoir et m’a fait un signe au moment de partir.

Quand ils ont été sortis, j’ai voulu aller chez mon grand-père dont la maison se trouve à environ 300 mètres de notre maison, mais les soldats étaient toujours à l’extérieur et j’avais peur de sortir. Deux heures plus tard, à 23h, les soldats sont partis. J’ai pris Qusai dans mes bras et Ruba a couru à côté de moi tout le long du chemin jusqu’à la maison de notre grand-père.

Sur le chemin, j’ai vu mes tantes. Je leur ai dit que ma mère avait été blessée par un obus et qu’elle était sans doute morte. Elles ont commencé à crier.

J’ai continué à courir jusqu’à la la maison de mon grand-père. Mon oncle Muhammad était là et je lui ai dit que ma mère était morte. Il ne m’a pas cru et il a couru jusqu’à notre maison.

Je suis restée dans la maison de mon grand-père, en pleurant ma mère que les soldats avaient tué sans raison. Elle était restée dans la maison pendant des heures et elle n’avait pas été emmenée à l’hôpital. C’était un spectacle horrible.

Vers 23h15, une ambulance est arrivée et a emmené ma mère à l’hôpital Nasser à Khan Yunis.

Source : http://story.irishsun.com/  Traduction : MG pour ISM

ISM et Samira A Daghameh - Gaza - 30-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9103&type=temoignage≤sujet=Incursions

********************

55302

L’armée d’occupation bloque la principale entrée de la route vers les collines du Sud d’Hébron

Le 28 Mai 2008, l’armée coloniale a bloqué la route entre le village d’At-Tuwani et la ville de Yatta, en utilisant trois des blocs de béton du mur qui a été démantelé le long de la route 317. La route bloqué est le principal accès des collines du Sud d’Hébron pour les véhicules palestiniens qui se rendent dans la ville de Yatta.

Les principaux services de santé, dont une maternité, sont situés à Yatta, et plusieurs villages des collines du Sud d’Hébron n’ont désormais plus accès à ces services.

Yatta est également le centre économique de l’ensemble de la région, et le barrage routier empêche tout approvisionnement de base comme la nourriture, l’eau et les aliments pour animaux dans les villages.

Un porte-parole du village d’At-Tuwani a informé les membres du Christian Peacemaker Teams que le prix de l’eau amenée au village avait doublé parce que les citernes devaient prendre un autre route plus longue.

Certains élèves et enseignants de l’école primaire d’At-Tuwani empruntent cette route chaque jour. Maintenant, ils doivent parcourir à pied le reste du chemin vers l’école, soit environ un kilomètre.

L’armée a fermé ou bloqué de nombreuses routes dans le district d’Hébron au cours des derniers jours.

Le 29 Février 2008, les Palestiniens d’At-Tuwani et des villages voisins enlevé un barrage routier sur cette même route. Ce barrage a été installé alors que les villageois subissent une pression grandissante puisqu’ils doivent récolter le blé et l’orge dans des secteurs situés près de la colonie sioniste de Ma’on et de l’avant-poste de colonie illégale d’Havot Ma’on.

Hier, juste avant que le barrage soit installé, des colons ont tenté de voler la récolte de blé des villageois d’A-Tuwani. L’armée sioniste est intervenue, mais elle a obligé les Palestiniens à quitter les champs de blé.

Source : http://www.palsolidarity.org/

Traduction : MG pour ISM

ISM et CPT - Hébron - 29-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9091&type=temoignage≤sujet=Nettoyage%20ethnique

********************

55303

La démographie palestinienne vaincra

Un site propriétaire du service de renseignements américains (CIA) publie des données relatives aux recensements de population. Les données concernant « Israël », remises à jour la veille de la soixantième commémoration de la Nakba, la catastrophe de 1948, montrent que le nombre d’habitants d’« Israël », au début du mois de mai 2008, a atteint 7 112 359 personnes. 74,4% d’entre eux sont Juifs. 16% Musulmans. 1,2% Chrétiens. 1,6 % Druzes. 3,9% non déclarés. [il manque 2,9%... NdT]

Selon la même source, le nombre de Juifs serait de 5 433 842 personnes. Celui des Musulmans de l’intérieur d’« Israël » serait de 1 137 977 personnes. Celui des Chrétiens serait de 149 360 personnes. Et enfin celui, celui des Druzes serait de 113 798.

Dans le même contexte, un porte-parole du ministre sionistes de l’immigration estime le nombre d’« Israéliens vivant à l’étranger » [catégorie particulièrement difficile à définir...NdT] à plus de 700 000. Le ministre affirme qu’il offre beaucoup de propositions alléchantes pour qu’ils reviennent, en vain. Ainsi, si on fait le compte, le nombre de Juifs vivant dans la Palestine historique, dans les colonies de Cisjordanie et de l’Est de la ville d’Al-Quds (Jérusalem) et dans le mont du Golan, ne dépasse pas 4 733 842 personnes.

Quant aux Palestiniens, la source révèle que leur nombre en Cisjordanie est de 2 611 904. Dans la bande de Gaza, il est de 1 537 269 personnes. Et si on ajoute à ces nombres celui des Arabes – Musulmans, Chrétiens et Druzes – vivant à l’intérieur même d’ « Israël » (de l’ordre
de 1 401 135), le nombre de Palestiniens vivant sur la terre de la Palestine historique serait de 5.550.308 personnes.

Ainsi, il est clair que le bilan et les perspectives démographiques sur la terre historique de la Palestine sont en faveur des Palestiniens, et non des sionistes.

Les informations données par le même service de la CIA sont révélatrices de quelques problèmes démographiques [autres que le nombre] dont souffre l’entité sioniste, face à la situation démographique des habitants palestiniens de la terre historique de la Palestine.

Ces problèmes peuvent être résumés en quelques points :

1- Les tranches d’âge : Pendant que la tranche 0-14 ans est de l’ordre d’environ 28% pour « Israël », il est de l’ordre d’environ 43.8% pour les territoires palestiniens. Pour la tranche 15-64 ans, elle est au nombre de 62,2% pour « Israël » et de 53,2% pour les Palestiniens. Quant aux personnes âgées, elles représentent 9,8% de la population d’« Israël », 2.5% seulement dans la bande de Gaza. 3,3% en Cisjordanie.

2- La moyenne d’âge est clairement au profit des Palestiniens. Elle est de 28,9 ans en « Israël » contre 16,2 ans dans la bande de Gaza et 18,7 ans en Cisjordanie.

3- La croissance annuelle de la population en « Israël » n’est que de 1.7%. Elle est de 3,6% dans la bande de Gaza et de 1.9% en Cisjordanie.

4- La moyenne de naissance est de l’ordre de 20,02 pour mille, contre 38,38 dans la bande de Gaza et 30,35 en Cisjordanie, sachant que l’immigration est prise en compte dans le calcul de la croissance israélienne.

5- Quant à la fécondité, elle est de l’ordre de 2,77 enfants seulement pour la femme israélienne, contre 5,51 pour la Palestinienne de la bande de Gaza et 4,06 pour celle de la Cisjordanie.

6- La moyenne de la mortalité naturelle atteint les 5,41 pour mille en « Israël », contre 3,67 dans la bande de Gaza et 3,79 en Cisjordanie.

7- Le niveau très élevé de la mortalité chez les nouveaux-nés dans les territoires palestiniens montre la grave dégradation du domaine de la santé, notamment dans la bande de Gaza assiégée depuis plus de deux ans. Il y a un peu plus de 4 enfants pour mille en « Israël », tandis qu’il dépasse les 18 enfants en Cisjordanie et les 21 dans la bande de Gaza.

En somme [et malgré le sombre dernier point], on peut facilement remarquer que la société palestinienne tend vers la jeunesse, contre la société sioniste qui se dégrade de plus en plus vers la vieillesse.

On remarque également que l’immigration vers « Israël » baisse de plus en plus pour descendre à 1,7% des sources démographiques de l’entité sioniste.

Tout montre que les éléments d’autodestruction travaillent dans la société sioniste, inlassablement.

Article écrit par Hossam Ramadan Ahmed, traduit et résumé par le CPI

ISM et Hossam Ramadan Ahmed - Palestine – 30-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9098&type=analyse≤sujet=Rapports

********************

55304

Il faut qu’un changement se produise en Israël

Ali Abunimah soutient la solution à un Etat unique en Palestine/Israël, et moi également. Il se dit optimiste..., j’aimerais l’être aussi, mais je ne suis pas sûre de le pouvoir.

Au début de ce mois, j’ai eu le privilège d’écouter Ali Abunimah lors d’un dîner organisé par un groupe de militants australiens pro-palestiniens. Abunimah, écrivain et co-fondateur de The Electronic Intifada, soutient la solution à un Etat unique en Palestine/Israël, et moi également. Un Etat démocratique et laïque pour les deux peuples, avec un droit au retour pour les réfugiés palestiniens représente l’unique solution à ce long conflit entre Israël et les Palestiniens. Abunimah se dit optimiste quant à cette possibilité. J’aimerais l’être aussi, mais je ne suis pas sûre de le pouvoir.
D’avoir grandi en tant qu’Israélienne m’a apporté une compréhension approfondie de la psychologie israélo-juive. Du plus loin que je me souvienne, à nous, en Israël, on nous a dit que les Juifs n’avaient nulle part ailleurs où aller parce que le monde n’aimait pas les Juifs. Dix-sept ans plus tard, alors que mon ex-mari et moi étions sur le point d’émigrer en Australie, la plupart des gens que nous connaissions étaient consternés par notre décision. On m’a dit souvent que je faisais une grosse erreur. Mon cardiochirurgien de père, par exemple, a été complètement choqué quand il a appris la nouvelle. Il m’a prise à part et m’a dit qu’il ne comprenait pas comment je pouvais partir ; que jamais lui ne serait prêt à vivre là où il y aurait un antisémite en vie. Comme beaucoup d’autres, il croyait que les Juifs ne pouvaient vivre en sécurité qu’en Israël.

Cette idée qu’Israël est le seul endroit sûr pour les Juifs est essentielle pour comprendre les racines du conflit israélo-palestinien et la politique d’Israël, ainsi que les perspectives dans le présent. Une majorité du peuple juif ne fait pas confiance aux non Juifs en tant que compatriotes à vie. L’expérience et le récit culturel leur ont appris que depuis l’antiquité, les dirigeants et les gouvernements, aussi bien que les populations, pouvaient se montrer brusquement hostiles aux Juifs. C’est-à-dire que, peu importe le temps qu’ils ont pu vivre à tel ou tel endroit, peu importe s’ils ont été discrets ou s’ils se sont bien intégrés, ou peu importe la contribution qu’ils ont pu apporter à leur société, les choses peuvent se retourner contre eux du jour au lendemain.

Quand on voit, en Europe, l’histoire des persécutions, des pogroms, des lois discriminatoires, des expulsions, des ghettos, médiévaux et contemporains, et ce projet méthodique d’anéantissement total au sein de ce qui était considéré comme un pays européen éclairé, il est difficile de reprocher à ces gens d’avoir un sentiment d’insécurité.

Israël n’est pas né en 1948, ni suite à l’Holocauste. Ses origines sont dans le sionisme, le mouvement national juif qui est né à la fin du 19ème siècle. Le sionisme voulait mettre fin à la situation précaire des Juifs européens en créant un Etat exclusivement juif. La logique était simple : si les Juifs ne peuvent être sûrs d’être inconditionnellement les bienvenus ou en sécurité dans les pays où ils vivent, alors il leur faut leur propre Etat. Ce qui veut dire un Etat gouverné uniquement par des Juifs et, pour une grande part, libéré de la population non juive. La localisation du « foyer national juif » a été débattue au début, mais finalement, tout le mouvement sioniste a choisi la Palestine à cause de la signification spirituelle qu’elle représente pour le peuple juif. Le fait que la Palestine était peuplée était un fait connu et publiquement reconnu par les dirigeants du mouvement sioniste. L’opinion dominante était que c’était regrettable mais que le projet de créer un foyer national pour le peuple juif ne pouvait être abandonné car les Juifs en avait un besoin urgent.

Les sionistes ont toujours cru que la peur juive justifiait le nettoyage ethnique. L’idée de transférer ailleurs la population non juive existant en Palestine - les Palestiniens - pour faire la place à un Etat exclusivement juif existait bien avant 1948. Le mot « transfert » est entré dans l’hébreu moderne comme un euphémisme pour « nettoyage ethnique », une idée ou un projet pour déplacer massivement la population palestinienne ailleurs, aussi loin que possible des frontières d’Israël.

Le nettoyage ethnique de la Palestine a commencé en 1948, derrière l’écran de fumée qu’a été la guerre, mais il n’a pas été conduit à terme. Non seulement il se poursuit aujourd’hui mais des universitaires israéliens comme Ilan Pappe pense qu’il s’intensifie. L’idéologie sioniste est directement à l’origine de la charte de l’Israël d’aujourd’hui. Essayer de comprendre la dynamique du conflit israélo-palestinien ou d’analyser le comportement d’Israël sans comprendre cette charte ne peut que conduire à l’erreur ou à plus de confusion et d’incompréhension.

Etant donné qu’on part de la conviction que le peuple juif ne peut être en sécurité que dans un Etat exclusivement juif, la charte d’Israël est simple. L’existence d’Israël s’impose pour assurer lui-même un havre pour tout le peuple juif. Sur la base de leur expérience passée et des récits nationaux et religieux, les Juifs sont profondément convaincus que ce n’est qu’une question de temps pour que la chance, une fois de plus, se retourne contre eux. Quand (et non « si ») cela arrivera, l’Etat d’Israël sera là pour les recueillir tous et les sauver. J’utilise le pronom « ils » et non pas « nous » car personnellement, je ne suis plus attachée à ce récit et j’ai choisi de ne pas vivre ma vie dans son ombre. Cela est considéré par beaucoup d’Israéliens comme de la naïveté voire de la folie. Mais j’ai décidé de tenter ma chance dans un monde plus vaste car je ne crois pas pouvoir vivre une vie pleine et apporter ma contribution au monde si je vis dans un état de peur permanent.

Le développement de l’Etat d’Israël et le comportement d’Israël dans la région ont toujours été cohérents avec sa charte. Israël considère qu’il lui faut autant de terres et de ressources naturelles que possible (telles que l’eau qui est limitée dans la région) afin de satisfaire les 13 millions de Juifs qui sont censés venir des quatre coins du monde « quand » une nouvelle ère de persécutions aura commencé. Israël doit s’équiper d’assez de logements, d’infrastructure et avoir une économie fonctionnelle. Il doit être un Etat moderne dans lequel les Juifs occidentaux habitués à la technologie, au capitalisme et à l’abondance se sentiront à l’aise. Il n’y a rien d’incohérent ou d’étrange dans ce que fait actuellement Israël aux Palestiniens si vous comprenez cette charte. Ce qui m’étonne, c’est que ce ne soit jamais discuté ouvertement dans aucune des analyses politiques dont j’ai connaissance.

Le cœur de ce conflit n’est pas l’économie, le pétrole, « la guerre contre le terrorisme », la religion ou les diverses allégeances régionales. C’est plutôt cette vieille psychologie de la persécution et de la survie à laquelle toutes les autres considérations sont subordonnées. Les allégeances d’Israël sont d’ordre pratique. Il n’y a pas de grand amour pour aucune autre peuple ou pays. Les Israéliens pensent toujours en terme de ce qui est bien pour les Juifs et de ce qui ne l’est pas, et ils regardent le monde attentivement à travers ce prisme. Les enfants israéliens apprennent à voir la vie sous cet angle à un très jeune âge. J’étais ainsi lorsque j’étais jeune.

Ce n’est que lorsque l’on a saisi cela qu’on peut comprendre pourquoi les négociations avec Israël paraissent si vaines ; pourquoi Israël n’a jamais arrêté la construction de ses colonies sur le territoire palestinien et qu’il a constamment agrandi son territoire ; pourquoi il rend la vie des Palestiniens à l’intérieur et à l’extérieur d’Israël aussi incroyablement infernale ; pourquoi il les restreint sauvagement à des territoires toujours plus réduits et pourquoi Israël répond à la résistance palestinienne avec une telle violence disproportionnée et écrasante. Briser la résistance palestinienne est essentielle du point de vue d’Israël non seulement pour le mal que la résistance armée palestinienne cause en Israël, mais encore pour détruire, chez les Palestiniens, toute aspiration qu’ils pourraient avoir pour revenir sur leurs terres ancestrales. Israël ne peut tout simplement pas se le permettre s’il veut rester un Etat exclusivement juif.

Israël est un pays fondé sur des considérations racistes, à cause de sa charte même, et les circonstances à travers lesquelles il a vu le jour. Du point de vue des Israéliens, accepter l’idée d’un Etat unique serait changer Israël en un autre pays où les Juifs vivraient au milieu de non Juifs. Toute l’idée du havre juif devrait être abandonnée et il n’y aurait aucune garantie pour que le nouvel Etat pluraliste accueille les Juifs si jamais ils ont besoin de secours. Les Juifs israéliens et de nombreux sionistes à travers le monde croient que leur demander de vivre ensemble avec le peuple palestinien, c’est leur demander de revenir à une situation d’insécurité et de victimes potentielles. Tout simplement, ils ne pensent pas que cela soit raisonnable, et par conséquent, ils n’accepteront jamais d’eux-mêmes une solution qui compromettrait leur sécurité. C’est l’une des raisons pour lesquelles les sionistes s’opposent à toute critique d’Israël et qu’ils crient à chaque fois à l’antisémitisme. Ils croient vraiment que mettre fin à un Etat exclusivement juif laisserait tous les Juifs du monde exposés à un nouvel Holocauste possible.
Il est clair pour moi que si justice doit être rendue aux Palestiniens, cette idéologie basée sur la peur, raciste et immorale, doit être vaincue car la peur ressentie par un peuple ne peut pas et ne doit pas justifier la destruction d’un autre peuple. Mais je ne crois pas que les Palestiniens puissent se permettre d’attendre jusqu’à ce que la psychologie juive se change d’elle-même et que les Juifs se sentent suffisamment en sécurité dans le monde et acceptent de renoncer à l’idée d’un havre réservé aux Juifs.

Je croix qu’il faudra de sérieuses pressions internationales exercées sur Israël, ou un vrai changement de sentiment de la part des Israéliens pour qu’une solution à un seul Etat devienne réalité. J’aimerais être optimiste et croire que ce changement de sentiment se produira à l’avenir, mais je ne suis pas sûre de le pouvoir. Mes doutes viennent de ma propre expérience - après tout, ce fut ma propre psychologie à moi aussi. Ainsi, afin de sauver le peuple palestinien, le monde doit prendre des mesures décisives dans ce conflit, comme il l’a fait en Afrique du Sud, ou alors il continuera de sacrifier un peuple pour le salut d’un autre.

Avigail Abarbanel a été citoyenne israélienne et est psychothérapeute dans le privé à Canberra, Australie. Elle peut être jointe à l’adresse : avigail@netspace.net.au ; son site : http://avigail.customer.netspace.net.au.

Du même auteur :
 L’Etat policier israélien

26 mai 2008 - The Electronic Intifada - traduction : JPP

Info Palestine et Avigail Abarbanel - The Electronic Intifada - vendredi 30 mai 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4446

********************

55305

Les réfugiés palestiniens, affectés par la malnutrition et le stress post-traumatique

Les maladies cardio-vasculaires, les cas de diabète et d’hypertension sont en augmentation. Ces problèmes sont en relation avec la malnutrition et la pauvreté croissante.

Les réfugiés palestiniens, affectés par la malnutrition et le stress post-traumatique et les désordres comportementaux sont devenus les principaux problèmes de santé de millions de réfugiés palestiniens, et ils sont liés à la dureté de leurs conditions de vie, selon une information de l’UNRWA, Agence de l’ONU pour les Réfugiés Palestiniens.

« Les conditions de vie extrêmes subies de manière chronique, ainsi que l’instabilité politique et l’incertitude ont fait payer un lourd tribut, en particulier chez les enfants et les adolescents dans les territoires palestiniens occupés et au Liban », affirme le rapport annuel 2007 du Département de la santé L’UNRWA.

L’étude sera présentée ce mercredi à l’Assemblée mondiale de la Santé, qui réunit cette semaine à Genève, les principaux responsables de la santé des 193 pays membres de l’OMS et a chaque année, comme point fixe à l’ordre du jour, la situation sanitaire dans les territoires Palestiniens occupés.

Guido Sabatinelli, Directeur de la santé de l’UNRWA, a déclaré dans une conférence de presse que le nombre des réfugiés palestiniens à qui l’organisation fournit des services sanitaires et éducatifs a augmenté de manière significative au cours de la dernière décennie et atteint déjà quatre millions de personnes, entre les territoires de Gaza et la Cisjordanie, au Liban, en Jordanie et en Syrie.

« Rien qu’en 2007, le nombre de réfugiés immatriculés a augmenté de 2,5%, c’est-à-dire qu’il y a eu 114.000 bénéficiaires en plus », a-t-il ajouté.

« Bien que durant l’année écoulée on ait pu noter d’importants progrès dans le traitement des maladies infectieuses et dans d’autres domaines comme la santé maternelle, le défi est maintenant la forte augmentation des carences nutritionnelles, notamment en fer et en vitamines, qui a conduit à une détérioration de la santé des réfugiés et qui nous préoccupe vivement », a-t-il déclaré.

Une alimentation de mauvaise qualité

« Ces déficiences sont liées à une combinaison de facteurs tels que la consommation d’aliments de mauvaise qualité et l’accroissement de la pauvreté », a déclaré Sabatinelli.

A cela s’ajoute l’incidence croissante des stress post-traumatique et les problèmes de comportement, a-t-il ajouté.

Le responsable de l’UNRWA a également déploré la forte augmentation des prix des denrées alimentaires et autres produits de base qui a signifié que « nous avons besoin d’une augmentation de 30% du budget pour assurer les mêmes services aux réfugiés.

En ce qui concerne les réfugiés eux-mêmes, la hausse des prix a eu pour conséquence qu’ils doivent consacrer 60% de leur revenu pour les achets de nourriture, a-t-il ajouté.

D’autre part, il dénonce les problèmes de liberté de mouvement du personnel de l’organisation, en particulier à Gaza et en Cisjordanie en raison des restrictions imposées par l’occupation sioniste.

Un autre défi pour la santé des travailleurs et des réfugiés est l’augmentation des maladies non transmissibles telles que les maladies cardio-vasculaires, le diabète et l’hypertension.

Un réseau d’aide

M. Sabatinelli a noté que l’Office possède, pour la prise en charge des réfugiés palestiniens, un réseau de 129 dispensaires, 11 dispensaires mobiles et un hôpital, avec un total de 440 médecins et 3 000 travailleurs de la santé.

En 2007, un total de neuf millions de personnes ont bénéficié d’une consultation médicale avec l’UNRWA, avec une moyenne de 95 patients par jour et par médecin.

En ce qui concerne l’aide à l’éducation, l’UNRWA fournit actuellement des services d’éducation à 500.000 enfants réfugiés palestiniens, mais le directeur a souligné les principaux problèmes tels que la pénurie de fonds et la « nécessité de respecter l’immunité de notre personnel. »
Les enseignants de l’UNRWA, professeurs et instituteurs, ont souvent été victimes des offensives sionistes, en particulier dans la bande de Gaza.

L’Assemblée mondiale de la Santé a prévu ce mercredi d’analyser la situation sanitaire dans les territoires palestiniens, un point à l’ordre du jour afin de présenter des rapports distincts provenant, en plus de l’UNRWA, de l’administration palestinienne, du gouvernement sioniste et du secrétariat de l’Organisation Mondiale de la Santé.

22 mai 2008 - El Mundo - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elmundo.es/elmundo/2008/...

Traduction de l’espagnol : Brigitte Cope

Info Palestine et EFE - El Mundo - vendredi 30 mai 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4460

********************

55306

La coexistence, pas l’Apartheid !

Pendant les 60 dernières années, tous ceux qui ont recherché une solution véritablement pacifique et équitable entre l’entité sioniste et la Palestine ont fait face au même obstacle : le sentiment sioniste d’invincibilité et l’arrogance militaire, encouragés par les Etats-Unis et l’appui constant manifesté de la part des gouvernements occidentaux.

En dépit des revers récents sur le front militaire, le gouvernement sioniste doit encore se faire à la réalité que l’entité sioniste n’est tout simplement pas invincible. La roue de l’histoire qui a vu la montée et la chute de beaucoup de grandes puissances, ne s’arrêtera pas.
Les expériences passées ont aussi à plusieurs reprises prouvé que ni ses armes nucléaires ni les milliards de dollars de Washington versés chaque année ne pourront accorder la « sécurité » à l’entité sioniste.
Le régime sioniste peut célébrer la version falsifiée de l’histoire qu’il voudra, il n’a toujours pas réussi à défaire un peuple armé de sa seule volonté de survivre et de recouvrir ce qui légitimement lui appartient.
Le même problème s’est posé aux Etats-Unis au Vietnam, à la France en Algérie et à l’Italie en Libye.

Le peuple de Palestine ne s’évaporera pas. Les tentatives de saboter l’unité palestinienne, l’incitation à la violence civile et la volonté de présenter des personnes malintentionnées comme les « représentants » des Palestiniens ont échoué dans le passé et continueront à échouer à l’avenir.

La représentation, et le traitement de ce fait, du conflit comme s’il avait été inventé et maintenu par l’avarice des Arabes et le terrorisme des Palestiniens a aidé l’entité sioniste à récolter de la sympathie, alors qu’il a développé simultanément ce qui devrait être vu comme un exemple extrême d’injustice dont la source est dans le colonialisme et le nettoyage ethnique.

Pire encore, dépeindre la seule existence des Palestiniens comme « une menace », « un problème » et « une bombe démographique » est inhumain et réellement une véritable forme de racisme. Tout au long de ces 60 dernières années, les gouvernements sionistes successifs ont traité les Palestiniens — c’est-à-dire les habitants d’origine de la Palestine historique — comme des habitants indésirables et donc négligeables d’une terre qui aurait été promise uniquement aux juifs par une quelconque puissance divine il y a des milliers d’années.
Un concept si archaïque est parvenu à définir la politique dominante de l’entité sioniste et de plus en plus aux Etats-Unis, permettant à des doctrines religieuses de pratiquer la discrimination et de réprimer brutalement les Palestiniens, qu’ils soient « citoyens israéliens » ou résidents des Territoires Occupés.

Inutile de dire que ni un mur en fer, comme celui proposé par Vladimir Jabotinsky en 1923, ni une réelle structure massive et menaçante comme celle érigée en Cisjordanie ne peuvent vraiment séparer la zone sioniste de son « problème », les Palestiniens. Une zone ayant en gros la taille de l’état américain du Vermont ne peut pas vivre longtemps sur un modèle aussi complexe — un pays ouvert sans réserve aux juifs qui souhaitent immigrer, et une population opprimée qui est mise en cage entre des murs, des barrières, et des centaines de points de contrôle — sans générer un conflit perpétuel.

Ce que l’entité sioniste a créé en Palestine contredit son affirmation que son souhait final est la paix tout en ayant la sécurité. Alors que Jérusalem est occupée et entièrement annexée par un diktat du gouvernement sioniste, 40% de toute de la Cisjordanie est utilisée exclusivement pour le compte des colons juifs et des militaires sionistes. Comment oser prétendre que l’entité sioniste veut vivre en paix et être pris au sérieux s’il continue à envahir les habitations, à confisquer les terres et à voler l’eau des Palestiniens ?

Après que l’entité sioniste ait envahi Jérusalem-est, la Cisjordanie et Gaza en 1967, les citoyens juifs de la zone sioniste ont célébré le « retour » de la Judée et de la Samarie bibliques et la réunification de Jérusalem. Presque 300 000 Palestiniens supplémentaires ont été ethniquement nettoyés, s’ajoutant à tous ceux qui avaient été expulsés de la Palestine historique en 1948.

Et pourtant la plupart des Palestiniens restent prisonniers des limbes inventés par les sionistes où ils ne sont ni citoyens de l’entité sioniste, ni citoyens de leur propre Etat, et ne méritent pas d’être protégés, comme doit l’être une population civile vivant sous occupation, d’après la convention de Genève.

En dépit de tout cela, l’insistance sioniste à se servir de « solutions » militaires dans ses rapports avec les Palestiniens a à chaque fois fait long feu. Les Palestiniens se sont naturellement rebellés et ont été à plusieurs reprises massacrés, ce qui n’a fait qu’aggraver l’inimitié et augmenter le niveau de la violence.

L’acceptation par l’OLP [Organisation de Libération de la Palestine] de l’existence d’Israël et de la résolution 242 de l’ONU préconisant une solution à deux états a été ridiculisée et rejetée dans un premier temps par le gouvernement sioniste qui a continué à appliquer ses propres solutions inefficaces et destructrices.

Tout au long des années, l’entité sioniste a exploité sa force militaire pour construire plus de colonies et installer sa population dans les Territoires Palestiniens Occupés. Même après la signature des Accords d’Oslo en septembre 1993, la construction des colonies n’a pas ralenti mais s’est au contraire accélérée.

Après les derniers entretiens pour la paix à Annapolis en novembre 2007, l’entité sioniste a continué à accorder des permis de construire afin d’ériger encore plus de maisons dans les colonies illégales sous prétexte « de croissance normale. »

Mais tout ceci est peut-être allé trop loin, ne laissant à présent aux Palestiniens que peu d’options.

Lors d’une entrevue datée du 29 novembre 2007 avec le quotidien sioniste Ha’aretz, le premier ministre Ehud Olmert a averti que sans un accord sur deux Etats, l’entité sioniste ferait face « à un conflit de type sud-africain pour l’obtention du droit de vote pour tous » et que dans ce cas « ce pourrait être la fin de l’entité sioniste ». Il est ironique de constater que les dirigeants sionistes préconisent maintenant la solution qu’ils avaient énergiquement rejetée dans le passé. Mais la version sioniste d’un accord pour deux Etats répond difficilement aux espérances mêmes minimalistes des Palestiniens.

Sans Jérusalem, sans le droit au retour pour les réfugiés comme cela est garanti dans la résolution 194 de l’ONU et avec la Cisjordanie morcellée par plus de 216 colonies et mutilée par un mur gigantesque, demander aux Palestiniens d’accepter la version sioniste de la solution à deux Etats équivaut à leur demander d’accepter un éternel emprisonnement, leur assujettissement et leur défaite, ce qu’ils ont rejeté génération après génération.

Si l’entité sioniste est intéressée à trouver une solution pacifique à ce conflit sanglant, et une solution qui soit basée sur des droits identiques sur le plan humain et légal en étant s’appuyant sur la justice, la sécurité et une paix durable, alors il lui ajouter un nouveau mot à son lexique : la coexistence. Les Juifs et les Arabes ont su coexister paisiblement avant l’arrivée du sionisme, et ils sont capables de le refaire à l’avenir. N’importe quelle autre solution institutionaliserait tout simplement le racisme et la ségrégation, minerait la démocratie et les droits de l’homme et perpétuerait ainsi la violence.

Il est temps pour que la question d’un état laïc et démocratique ne soit plus une discussion académique suspendue en l’air, mais soit intégrée dans le débat de fond, si ce n’est dans les dialogues en Palestine et en zone sioniste. C’est la juste, morale et pressante conduite à tenir aujourd’hui.

(*) Ramzy Baroud est l’auteur de « The Second palestinian Intifada : A Chronicle of a People’s Struggle » et rédacteur en chef de « PalestineChronicle.com »

Site Internet :
www.ramzybaroud.net

Du même auteur :
 Le paradis est sans checkpoints
 La chimère américaine ’Palestine-Israël’
 "Les combats dans Bassora : à peine la moitié de ce qui s’est passé"
 "Où sont les Irakiens dans la guerre en Irak ?"

24 mai 2008 - Communiqué par l’auteur - Vous pouvez consulter cet article à :
http://ramzybaroud.net/articles.php...
Traduction : Claude Zurbach

[commentaire : Ramzy Baroud et Avigail Abarbanel peuvent dormir tranquilles. Il y a un théorème qui fonctionne très bien dans les conflits coloniaux : trop peu, trop tard. ]

Info Palestine et Ramzy Baroud - jeudi 29 mai 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4459

********************

55307

L’armée coloniale attaque une manifestation non violente près de Bethlehem et kidnappe un civil

L’armée sioniste a attaqué la manifestation non violente organisée par les villageois du village d’Al Me’sara, au sud de Bethlehem, vendredi 30/05/08 au matin, et ont enlevé un des manifestants.

Soutenu par des militants pacifistes internationaux et israéliens, les villageois se sont rassemblés sur la route « pour colons » voisine, et les villageois ont demandé la démolition du Mur d’Annexion que le régime sioniste construit sur les terres du village.

Des dizaines de soldats de l’occupation se sont déployés et ont contrainte les villageois à quitter les lieux, et un militant pacifiste internatonal at été kidnappé et emmené par les soldats sionistes.

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Vendredi 30 mai 2008 – 14 : 09

http://www.imemc.org/article/55170

********************

55308

Les villageois d’Al Khader conduisent leur manifestation non violente hebdomadaire

Environ 200 villageois du village d’Al Khader, près de Bethlehem, ont manifesté, vendredi 30/05/08, contre le Mur d’Annexion sioniste et les implantation construites sur les terres du village.

Soutenus par 20 militants pacifistes israéliens et internationaux, les villageois ont récité les prières de midi sur une route « pour colons » près du village puis ont défilé en direction du barrage routier sioniset voisin. Après plusieurs heures, la manifestation s’est dispersée dans le calme.

Après cette manifestation, un certain nombre de militants du village ont emmené un groupe de militants internationaux qui avaient participé à la manifestation pour visiter les terres du village qui vont être annexées par le Mur et les implantations sionistes.

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Vendredi 30 mai 2008 – 14 : 18