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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Lundi, 26 mai 2008

lundi 26 mai 2008

Numéro : 549

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 26/05/08

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54901

« Le Sel de la mer »

Le film palestinien Le Sel de la mer, de la réalisatrice Annemarie Jacir, est présenté à Cannes dans la sélection « Un certain regard ». C’est un film magnifique, qui devrait sortir en France en septembre.

On trouvera un entretien avec l’acteur Saleh Bakri, sous le titre « Saleh Bakri, acteur dans “Le Sel de la Mer”, d’Annemarie Jacir », paru sur le site Telerama.fr, et un autre avec l’actrice Suheir Hamad, paru sur Lemonde.fr, « “Ces gens qu’on voit passer le mur, ils sont toujours là-bas” ».

J’ai pu réaliser un entretien avec la réalisatrice il y a quelques semaines. Rappelons que le régime sioniste lui a refusé le droit de retourner à Ramallah.
Ma première question concerne les conditions de tournage en Palestine. Nous voyons dans le film des postes de contrôle, le mur, les barbelés ; comment avez-vous pu travailler ?
Annemarie Jacir : C’est extrêmement difficile. Le film est un road movie qui se déroule en Cisjordanie, mais aussi dans la Palestine historique (zone sioniste) ; or il est difficile de se déplacer. L’équipe était composée d’Européens et de Palestiniens. Mais l’acteur principal palestinien, Saleh Bakri, n’avait pas le droit d’aller à Ramallah, car il a la nationalité « israélienne », et l’équipe cisjordanienne n’avait pas le droit de quitter Ramallah. Salah Bakri a dû ainsi se faufiler pour arriver à Ramallah, et quand l’armée sioniste faisait une descente, il devait se cacher.
Saleh était donc en situation irrégulière...

Il l’est pendant la première partie du film qui se passe en Cisjordanie. Pendant la seconde partie, qui se passe dans la Palestine historique, il est en situation régulière, mais notre équipe cisjordanienne n’a pas été autorisée à nous suivre... Certains sont venus quand même, surtout des femmes - pour elles c’est un peu plus facile.

Les deux personnages principaux semblent ne rien avoir en commun.

L’un est né en Palestine et n’en est jamais parti, l’autre a grandi à Brooklyn. L’un rêve de quitter la Palestine et l’autre d’y venir...
Soraya et Emad ont grandi dans des environnements et des contextes absolument différents. Toute sa vie, elle a rêvé, comme une réfugiée palestinienne, de la Palestine. Et lui, qui toute sa vie a connu l’occupation et la réalité de la Palestine, il veut en partir... Ils se retrouvent parce que, en Palestine, ils sont tous deux marginalisés. Ce sont des réfugiés, à l’intérieur et à l’extérieur. Ils sont marginalisés non seulement d’un point de vue international, mais dans le contexte palestinien : on les a mis de côté. En tant que communauté, en tant que réfugiés, leurs problèmes ont été oubliés.

Durant les dix premières minutes du film, on voit Soraya arriver en Palestine avec un passeport américain, et elle subit, au contrôle, une forme de violence que l’on ressent très fortement. Là aussi, il y a peut-être un point commun avec Emad...

A l’aéroport, elle s’attend à être traitée comme tout le monde, mais découvre qu’une fois avérées ses origines palestiniennes, elle se retrouve dans une position différente de celle des autres. De nombreux Palestiniens et moi-même avons découvert aux frontières que nous étions palestiniens.

Dans le film, il y a ces deux personnages, il y a la Cisjordanie - on ne voit pas Gaza, bien entendu -, et on voit le régime sioniste. Et c’est tout à fait différent...

Oui. Il s’agit d’un petit pays, d’un petit endroit. Vous pouvez vraiment, de Ramallah, voir la mer, voir Tel-Aviv...

Mais Emad n’a jamais pu aller à la mer...

Je connais des gens de Ramallah qui jamais de leur vie n’ont eu l’autorisation d’aller à Jérusalem, qui se trouve pourtant à un quart d’heure en voiture. Deux Palestine, deux espaces différents... Ma famille est de Cisjordanie, toute mon expérience venait de là-bas, et c’est seulement, je dirais, lors de ces dix dernières années que j’ai commencé à découvrir le reste de la Palestine historique, ce qui est aujourd’hui la zone sioniste. Tout à coup, tout s’ouvre, la pression disparaît. A la minute où vous quittez Ramallah, le monde entier s’ouvre. C’est ce sentiment que j’ai essayé de saisir.

Dans les années 1990, il y avait de l’espoir, l’Autorité palestinienne...

Désormais nous vivons une période beaucoup plus sombre.

Soraya est encore pleine d’espoir quand elle arrive à Ramallah, quand elle voit le policier, quand elle voit le drapeau palestinien sur la place... Parce que c’est la première fois qu’elle est ici. Je me souviens, dans les années 1990, la première fois que j’ai vu un homme descendant la rue avec son fils qui portait un drapeau palestinien... C’était tellement beau, parce qu’auparavant ce drapeau était totalement interdit. Aujourd’hui, tout cela s’est envolé. Mais Soraya a cet espoir au début. Puis elle essaie de récupérer de l’argent que son grand-père a laissé dans une banque en 1948, et on lui le refuse.

Elle décide alors de le voler. Et vous écrivez que ce que Soraya et Emad ont en commun, c’est qu’ils sont des criminels.

Ils sont déjà criminalisés. C’est illégal pour un Palestinien d’aller à Jérusalem, illégal de construire une maison, illégal de faire tant de choses... Des choses élémentaires. Alors, eux, lorsqu’ils prennent les choses en main, choisissent de devenir des criminels. Y compris en allant illégalement en zone sioniste. La seconde partie du film s’y déroule. D’un côté ils y sont clandestins, parce qu’ils sont dans l’illégalité, mais on sent que c’est un autre pays. Ils sont « libres ».

Beaucoup de gens me demandaient : « Je ne comprends pas : où est-ce qu’on est ? Où est-ce qu’ils sont dans le film ? » Et d’une certaine manière, c’est tout l’intérêt. Ces frontière sont si arbitraires, et ces postes de contrôles, où sont-ils ? Il y en a 600 en Cisjordanie, et ils ne séparent pas les sionistes des Palestiniens, ils séparent les Palestiniens des Palestiniens. Le mur sépare des Palestiniens de Palestiniens. Alors oui, une fois en zone sioniste, il n’y a plus de postes de contrôle, il n’y a plus de murs, et ils sont libres... Mais seulement tant qu’ils demeurent invisibles.

Soraya retourne voir la maison de Jaffa que son grand-père a quittée en 1948. Et Emad retourne dans son village d’origine, Dawayma, dont il ne reste que des ruines.

Le village d’Emad, Dawayma, n’existe plus ; celui que nous avons filmé s’appelle Souba, il était seulement partiellement démoli. Il y a plus de cinq cents villages qui ont été complètement rasés en 1948-1950. Petit à petit, je découvrais les restes du village. Je crois que j’en ai retrouvé une cinquantaine, et nous avons décidé de filmer à Suba. Mais le choc pour moi est en relation avec un documentaire que j’avais tourné dans des camps de réfugiés au Liban. Beaucoup des réfugiés étaient d’un village du nom de Safouri. Ils en parlaient, de l’importance de la terre, alors qu’ils vivaient depuis trois-quatre générations dans ce camp, juste du béton et des murs. Par hasard, alors que je conduisais, j’ai vu un panneau en anglais avec écrit : « Zapuri », et un ami m’a dit : « Ah, ça, c’est l’ancien village de Safouri. » J’ai dit : « Mais je viens juste de rencontrer plein de gens qui viennent de là ! On y va. » Et c’était... C’était vraiment choquant de découvrir toute cette terre, et tout ce vide, un village vide, et ces gens qui en sont si proches, à deux heures, une heure et demie en voiture, et c’est impossible pour eux d’y aller.
A la fin du film, une simple phrase évoque ce qui s’est passé à Dawayma en 1948.

Je n’ai pas jugé nécessaire de parler de manière précise du massacre de Dawayma. C’est de là que vient Emad, et il porte ce poids avec lui. La première fois que Soraya et lui se rencontrent, il dit qu’il est de Dawayma, et elle comprend. Ils n’en parlent pas, mais elle sait ce que cela veut dire. Et une fois qu’ils sont dans le village, le seul « signe » peut-être de ce massacre, c’est lorsqu’ils décident d’élever ce mémorial. C’est un moment intime entre eux et je voulais qu’il demeure très personnel. Mais c’est vrai que Dawayma est l’un des plus grands massacres, mais aussi un des plus méconnus de 1948.

Pour en revenir à Soraya : en un sens, elle n’a rien à faire en Palestine, si ce n’est un travail de mémoire. Avant même d’être un problème politique, le problème des réfugiés est un problème humain : ces gens ont un rapport très fort à la terre, et surtout avec le fait qu’on n’a jamais reconnu les massacres, le nettoyage ethnique, etc.

C’est tout à fait le cas pour Soraya. Elle est si américanisée, elle n’a jamais vécu la réalité de la vie en Palestine. Mais elle a vécu la réalité de la majorité des Palestiniens, qui demeurent en dehors de la Palestine. Les Palestiniens sont partout dans le monde. Et puis, il y a ce manque de reconnaissance de ce qui leur a été fait.... Pour quelqu’un qui n’a pas été dépossédé, qui n’a pas perdu sa maison ou qui en possède une, c’est très dur de comprendre.

Dans un de vos textes, vous dites que dans ce contexte politique, où personne ne voit de solution, le cinéma peut jouer un rôle ou dire quelque chose.

Le cinéma peut beaucoup en Palestine. De plein de manières. Il y a tant d’histoires, tant de choses... Nous avons été réduits à l’invisibilité toutes nos vies, peu de gens le savent, tant de choses ont été interdites, nos livres, nos voix ont été tues, dans les années 1970, 1980, nos écrivains, tous nos artistes ont été assassinés... Alors il y a ce silence imposé qui a duré et qui dure encore, et le cinéma est juste un moyen différent de s’exprimer. Chaque film palestinien qui se tourne est un miracle selon moi.

Mais vous écrivez des poèmes également...

Oui, j’ai commencé comme écrivaine et puis j’ai réalisé que la mise en scène m’intéressait. Je suis aussi très influencée dans mon travail par les écrivains et la poésie arabes. Je pense que dans « Le Sel de la mer », il y a du Darwich (NDT : Mahmoud Darwich, célèbre poète palestinien), il y a beaucoup d’inspiration venue de nos poètes.

La poésie joue un rôle, non seulement en Palestine mais dans le monde arabe...

Dans le monde arabe, pour un homme, dire qu’on est poète, c’est...

Vous êtes poète, c’est estimé, c’est une chose dont on peut être fier. En Amérique, un homme qui dit : « Je suis poète », on pense qu’il a un problème. C’est ainsi que la société le voit. Alors c’est vrai, il y a une grande différence d’appréciation de ce point de vue...
Pour vous, devenir réalisatrice, passer de la poésie au cinéma, c’était facile ? Etait-ce une décision, était-ce... ?

Au lycée, j’ai fait du théâtre, et puis j’ai commencé à mettre en scène des pièces, et puis j’en ai écrit et mis en scène une qui a été interdite, et c’était un sentiment fantastique pour moi : j’ai découvert que j’avais une fibre pour ce genre de choses (rires) ! Au même moment, par hasard, j’avais une amie qui était monteuse vidéo, alors je passais du temps avec elle en salle de montage et elle m’a appris à monter. J’ai commencé à faire des choses juste pour le plaisir, pour moi. Et puis j’ai toujours été intéressée par l’écriture, puis plus tard spécifiquement par l’écriture de scénarios... Mais je n’ai pas vraiment persévéré. J’étais intéressée par le cinéma mais je ne savais pas exactement par quoi. Alors j’ai commencé à travailler sur les plateaux, à accepter tous les types de boulots horribles dans lesquels vous pensez que vous allez apprendre quelque chose du cinéma avant de réaliser que tout ce que vous faites, c’est apporter du café à quelqu’un (rires).

Et puis j’ai commencé à travailler dans une agence littéraire qui représentait des scénaristes, et j’ai lu beaucoup, beaucoup de scripts, y prenant vraiment goût, mais réalisant en même temps que Hollywood, Los Angeles et les Etats-Unis en général n’étaient pas le bon endroit pour moi. Je n’avais pas l’impression d’apprendre quoi que ce soit, alors j’ai intégré une école de cinéma...

Où ça ?

A New York. J’y ai étudié le cinéma et ça a vraiment commencé là. J’ai découvert toutes sortes de choses qui m’intéressaient, le montage, le cadre, l’écriture, j’ai découvert que j’adorais les acteurs, travailler avec les acteurs, et que je voulais réaliser. Tout est venu d’un coup en quelque sorte...

Pourriez-vous nous parler du titre ? Il est très poétique...

Vous l’aimez en français ? Parce qu’en français c’est différent... Ce devrait être « Le Sel de cette mer », mais ceux qui parlent français disent que ça sonne mal...

C’est vous qui avez choisi le titre en anglais ?

J’ai choisi le titre en arabe, qui en anglais veut dire « Le Sel de cette mer ». Je crois que cela sonne bien en arabe et en anglais. Le film parle tant de la mer et de la relation que les personnages ont avec elle, ce que la mer signifie pour les Palestiniens. Nous sommes une société méditerranéenne, alors nous vivons avec la mer, mais désormais la mer est quelque chose que nous ne pouvons plus atteindre. Il y a des Palestiniens qui ne l’ont jamais vue. Et pour les réfugiés chassés en 1948, la mer a été la dernière chose qu’ils ont vue de la Palestine. Il y a une sorte de livre de mémoires écrit par Chafiq Al-Hout, qui est un Palestinien exilé de Jaffa, et il y parle de ce moment de 1948... Ils étaient dans les bateaux et il regardait Jaffa, et le bateau s’éloignait... C’est le début du film. Et je dis « Le Sel de cette mer » parce que je voulais être précise. Pas la mer en général : cette mer.

Du même auteur :
 Liban, vers la guerre civile ?
 Un historien au service de l’islamophobie jeudi 8 mai 2008
 Mme Condoleezza Rice sur Israël et la Palestine

23 mai 2008 - Les blogs du Diplo
Vous pouvez consulter cet article à :
http://blog.mondediplo.net/2008-05-...

[commentaires : en arabe, Al Melh Al Bahr]

Info Palestine et Alain Gresh - Le Monde Diplomatique - dimanche 25 mai 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4421

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54902

Un nouveau Moyen-Orient, mais pas celui de Condi

Plusieurs dynamiques semblent être en jeu mais l’une est d’une importance capitale : les limites précises de la projection de la puissance globale américaine combinée avec l’affirmation et la coexistence de multiples puissances régionales.

L’accord de Doha qui a résolu d’urgence la crise politique au Liban est le dernier exemple de la nouvelle équation du pouvoir politique qui redéfinit en ce moment le Moyen-Orient. Il reflète à la fois l’état des forces locales et mondiales et, 18 ans après la fin de la Guerre froide, il donne un aperçu de ce à quoi ressemblera cet après Guerre froide, au moins au Moyen-Orient.

Plusieurs dynamiques semblent être en jeu mais l’une est d’une importance capitale : les limites précises de la projection de la puissance globale américaine combinée avec l’affirmation et la coexistence de multiples puissances régionales : la Turquie, le régime sioniste, l’Iran, le Hezbollah, la Syrie, le Hamas, l’Arabie saoudite, et d’autres. Ces acteurs régionaux ont tendance à se battre et à négocier en même temps et, finalement, ils préfèrent un compromis plutôt que de mener perpétuellement des batailles absolutistes.

L’accord de Doha pour le Liban est beaucoup plus qu’une simple victoire du Hezbollah soutenu par l’Iran sur l’alliance du 14 Mars soutenue par les Américains. C’est le premier cas concret, dans le monde arabe, d’un accord politique officiel négocié par des adversaires régionaux afin de partager, ensemble, le pouvoir et de prendre de grandes décisions, tout en maintenant des relations stratégiques étroites avec les divers mécènes de l’extérieur, aux Etats-Unis, en Iran, en Arabie saoudite et en Syrie. L’accord libanais (contrairement à celui pour un gouvernement d’union Fatah/Hamas qui a échoué) a des chances de réussir parce que toutes les parties savent que pour vivre ensemble dans la paix, il leur faut faire des compromis mutuels. Cet accord a été fondu dans le creuset du réalisme démographique et politique du Moyen-Orient, contrairement à l’absolutisme onirique qui souvent conduit la politique américano-israélienne dans la région.

Les USA n’ont pas été totalement battus, mais ce fut un match nul. Les évènements récents ont donné une forme politique concrète à la force la plus puissante qui a défini le Moyen-Orient ces dernières décennies : la volonté d’individus, de mouvements politiques et de quelques gouvernements, de braver ouvertement, de contester, de résister voire de combattre les Etats-Unis, le régime sioniste et leurs alliés arabes et autres. Depuis 2004, les Etats-Unis ont, explicitement, à maintes reprises et farouchement, pris le Liban pour une arène où il fallait déstabiliser et écraser le Hezbollah et d’autres forces islamistes régionales soutenues par l’Iran et la Syrie. La semaine prochaine, les USA, à travers leurs alliés libanais, vont devoir affronter ces forces à la même table de la salle du Cabinet, non pas comme des ennemis assommés et vaincus mais comme des partenaires et des collègues, dans le gouvernement d’union nationale qui doit être formé. Quand le Hezbollah et Hariri s’échange des baisers, Condoleezza Rice, qui ne comprend plus, doit faire attention à ne pas tomber de bicyclette.

Les Etats-Unis apprennent lentement au Moyen-Orient où le terrain leur parait étranger, le langage corporel bizarre, la puissance fervente de la mémoire historique incompréhensible et les techniques de négociations d’un autre monde. Mais les Américains ne sont pas stupides. Ils comprennent au fil du temps que si vous rechapez un pneu usé encore et encore et qu’il continue d’être à plat, c’est que, peut-être, il est temps d’acheter un pneu neuf si vous espérez rouler. Maintenant que nous avons match nul dans la vaste confrontation idéologique à travers le Moyen-Orient qui a opposé l’israélo-américanisme à l’islamo-nationalisme arabe, il faut nous attendre à ce que les joueurs reconsidèrent leur politique s’ils veulent marquer de nouveaux points.
Pourtant, ce n’est pas là le développement le plus significatif, cette semaine, de ce qui reflète les limites de la puissance américaine au Moyen-Orient. La manifestation remarquable de la façon dont les Etats-Unis se sont eux-mêmes marginalisés émane de la conduite du gouvernement israélien. Les USA ont contraint les sionistes à faire deux choses durant ces deux dernières années : ne pas négocier avec la Syrie et ne pas discuter avec le Hamas. Et qu’a fait le régime sioniste ? Il a été sagement négocié avec la Syrie via la Turquie, et il a discuté d’une trêve avec le Hamas via la médiation de l’Egypte. Tiens-toi bien, Condi, ça va être encore pire !

Ce n’est pas une grande affaire à Washington que près de 500 millions d’Arabes, d’Iraniens et de Turcs ignorent et défient les Etats-Unis. Mais quand c’est le régime sioniste - la seule démocratie au Moyen-Orient, l’allié éternel de l’Amérique et le bastion du combat épique moderne contre le fascisme, le totalitarisme, le nazisme, le communisme et le terrorisme - qui ne tient pas compte des Etats-Unis, alors ça, c’est une info.
Ainsi, nous vivons aujourd’hui un rare moment au Moyen-Orient où l’Iran, la Turquie, tous les Arabes, le Hezbollah, le Hamas et le régime sioniste ont, tous, un point commun et un seul : ils ignorent régulièrement les conseils et les menaces éventuelles qu’ils reçoivent de Washington. Condoleezza Rice avait raison en été 2006 quand elle disait que nous assistions aux douleurs de l’enfantement d’un nouveau Moyen-Orient. Mais la nouvelle configuration régionale est très différente de celle qu’elle avait en tête et qu’elle essayait de faire naître avec de multiples guerres en Iraq, en Afghanistan, en Palestine, en Somalie et au Liban, et avec ses menaces contre l’Iran et la Syrie. Les nouvelles règles du jeu politique au Moyen-Orient sont maintenant écrites par les principaux joueurs du Moyen-Orient, lesquels méritent d’être salués.

Rami G. Khouri est publié deux fois par semaine dans The Daily Star

Du même auteur :
 « Comment ? M’inquiéter parce que Bush vient ici ? »
 « L’Europe et la Palestine : beaucoup de bruit pour pas grand’chose »
 « Les états arabes entraînés dans l’incompétence »

24 mai 2008 - The Daily Star - traduction : JPP

[commentaires : tiens tiens, dans un article publié la semaine dernière, Joshka Fisher dit des choses comparables...]

Info Palestine et Rami G. Khouri - The Daily Star - lundi 26 mai 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4435

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54903

La presse sioniste annonce que le régime de Tel Aviv a présentée une nouvelle carte de la Cisjordanie au cours de négociations
Dans un rapport non confirmé par les sources officielles, le journal sioniste Jerusalem Post a rapporté que les sionistes avaient présenté une carte de la Cisjordanie où le régime sioniste contrôlerait 8,5% du territoire, comportant les terres les plus fertiles et les sources d’eau.

Le Jerusalem Post écrit qu’il a reçu ces informations de sources Palestiniennes proches des négociations. Selon ces sources, la nouvelle carte présentée par le régime sioniste n’est par acceptable par la partie Palestinienne, qui veut que l’entité sioniste se retire sur les frontières de 1967, conformément au droit international et aux nombreuses résolutions de l’ONU. Selon le rapport de la presse sioniste, les négociateurs Palestiniens accepteraient de concéder 1,8% de la Cisjordanie à l’entité sioniste, mais rien de plus.

Depuis que le régime sioniste a continuellement agrandi le territoire qu’il prétend le sien, et n’a jamais déclaré quelles étaient les frontières de son « état », plus de 500 000 sionistes vivent aujourd’hui sur des terres illégalement saisies en Cisjordanie et à Jérusalem Est. La plupart d’entre eux s’y sont installés après 1990. Un élément particulièrement disputé de l’expansion sioniste a été la conquête de Jérusalem Est, que le régime sioniste et la Palestine revendiquent simultanément comme capitale. Jérusalem Est, historiquement, a toujours été peuplée de Palestiniens, mais, depuis 1990, beaucoup de ces Palestiniens ont été contraints de quitter leurs terres et leurs maisons démolies, et 250 000 sionistes se sont installés dans ces zones, dans des centaines de nouveaux développements de logements.

A ce stade, la portion de Jérusalem Est demandée par les sionistes dans leur nouvelle carte pas claire, mais il est vraisemblable que cette carte incorpore l’essentiel de Jérusalem Est. Depuis 1996, les autorités sionistes ont publié un plan visant à s’emparer de Jérusalem Est, en expulser les habitants, et en faire officiellement une partie de la zone sioniste.

Par ailleurs, le régime sioniste a également construit un Mur à travers la Cisjordanie, ce qui rattache encore plus de terres à la zone sioniste.

[commentaires : à supposer qu’on pousse aussi loin que possible la « solution à deux états », la seule position réaliste que peut tenir la partie Palestinienne est d’exiger non pas 89%, non pas 92%, non pas 78%, non pas 91,5% de la Cisjordanie, et ni même 98,2%. Le seul pourcentage acceptable (et encore !) c’est 100%, et rien d’autre. Pourquoi diable laisser les négociateurs Palestiniens laissent-ils dire qu’ils pourraient accepter de « céder » 1,8% de la Cisjordanie ? Qu’ils acceptent de participer à des aménagement de frontière, pourquoi pas, mais APRES que l’accord soit conclu, jamais avant. Et il y a en fait une solution toute simple, s’il s’agit de trouver un endroit pour faire résider un certain nombre de sionistes : ils n’ont qu’à résider en Cisjordanie en qualité de résidents étrangers. Sous souveraineté Palestinienne, eh oui ! Et si ça ne leur plait pas, une fois de plus, ils n’avaient qu’à pas y aller...]

Saëd Bannoura - IMEMC & correspondants – Lundi 26 mai 2008 – 00 : 04

http://www.imemc.org/article/55061

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54904

Une militante pacifiste israélienne blessée au cours d’une manifestation contre les barrages routiers à Hébron

Des sources Palestiniennes ont rapporté, dimanche 25/05/08, qu’une militante pacifiste israélienne avait été blessée, et trois autres arrêtés après que l’armée ait attaqué une manifestation pacifique conduite par les militants à l’entrée du village d’Al Sammoa’, au sud de Hébron.

Les militants protestaient contre les barrages militaires en Cisjordanie occupée.

Les sources ont ajouté que l’un des militants pacifistes israéliens, une jeune femme, souffrait d’un bras fracturé et de coups reçus en différentes parties du corps après qu’elle ait été rouée de coups par les soldats à coups de gourdin.

Les soldats ont également arrêté trois militants et retenu des dizaines d’autres au poste de police de l’implantation de Kiryat Arba’, proche deHébron.
L’armée a attaqué après que des dizaines de militants pacifistes israéliens et les Palestiniens du Comité contre les Implantations ait organisé une manifestation pacifique au sud de Hébron pour protester contre l’installation d’un nouveau barrage militaire dans la zone.

Les manifestants portaient des pancarte hostiles à l’occupation et aux barrages routiers et récitaient des slogans appelant à la paix et à la coexistence.

L’armée a répondu en bouclant la zone de la manifestation et en l’isolant complètement avant de s’attaquer aux redoutables manifestants avec toute leur vaillante et virile énergie.

Il faut souligner que des dizaines de militants pacifistes, venant de Jérusalem, de Tel Aviv, et de plusieurs autres endroits, avaient essayer de gagner Hébron pour participer à la manifestation, mais avaient été arrêtés sur les barrages militaire et contraints de faire demi tour.

Dans un rapport récent, les Nations Unies ont publié un rapport qui déclare que le nombre de barrages routiers en Cisjordanie s’est accru de 7% au cours des 8 derniers mois.

[commentaires : la seule démocratie du Proche Orient, mais enfin pas trop quand même : il y a rire, et rire !]

Saëd Bannoura - IMEMC & correspondants – Lundi 26 mai 2008 – 01 : 00

http://www.imemc.org/article/55062

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54905

Les colons sionistes et l’armée ont commencé à travailler à l’expansion d’une implantation illégale

Des colons sionistes, sous la protection de l’armée de la même farine, ont entrepris, lundi 26/05/08, d’installer des maisons sur des terres appartenant à des villageois de Bil’in près de Ramallah.

Iyad Burnat, du comité local contre le Mur et les implantations, a déclaré que les villageois avaient remarqué ces travaux de construction depuis les premières heures du jour, lundi 26/05/08. Les villageois ont essayé de se rendre sur leurs terres, mais les soldats sionistes les ont empêche de traverser le Mur.

Un groupe d’hommes du village, resté pour la nuit sur les terres, s’est arrangé pour s’approcher des camions qui installaient les préfabriqués des colons et les ont stoppés en se tenant devant eux, a déclaré Burnat. Il a ajouté que les hommes continueront à bloquer les camions afin de tout faire pour bloquer la destruction et le vol des terres des villageois.

En 2007, les villageois de Bil’in avaient gagné une décision de la haute cour de justice sioniste, aux termes de laquelle le Mur, qui sépare le village de ses terres, doit être déplacé et réinstallé plus loin. L’armée sioniste a refusé de se plier à cet ordre pour « des raisons de sécurité ».

L’arrêt de la cour interdit également aux colons l’expansion de l’implantation de Mitetyaho Mizrah, construite sur les terres du village. Aujourd’hui, les colons sont venus et ont installés six Préfabriqués sur les terres des villageois, ce qui montre clairement qu’ils sont résolus à poursuivre l’expansion de leur implantation, a déclaré Burnat.

Burnat a demandé une plus grande implication de la part de l’Autorité Palestinienne, et il a demandé que les négociations avec le régime sioniste soient gelées, puisque le régime sioniste se refuse à respecter tout accord qui implique les Palestiniens.

En novembre dernier, les entretien de paix palestino-sionistes avaient été ranimés sous l’impulsion des Etats-Unis, sur la base du plan de paix de la Feuille de Route. Selon ce plan ; la partie sioniste doit arrêter toute activité d’implantation en Cisjordanie.

Les villageois de Bil’in ont mené chaque semaine une manifestation non violente contre le Mur et les implantations, depuis un peu plus de trois ans. Burnat a déclaré à IMEMC que les villageois de Bil’in continueraient leur résistance et leur défense judiciaire devant les juridictions sionistes.

[commentaires : ah, le parole des sionistes, ça vaut...de la roupie de sansonnet. A mon avis, le seul langage qu’ils comprennent n’est ni celui de la raison ni celui de la loi -de quelle loi d’ailleurs ?- mais celui de la force, aussi violente que nécessaire. Il vient un moment où dire « s’il vous plaît », c’est s’humilier inutilement.]

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Lundi 26 mai 2008 – 11 : 03
http://www.imemc.org/article/55064

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54906

Des ministres sionistes appellent à frapper le Hamas et d’autres sont inquiets de son renforcement

Des ministres du cabinet sioniste ont appelé, dimanche 25/0508, à l’adoption d’une décision stratégique pour mettre fin au mouvement de la résistance du Hamas, en déclarant que le Hamas est une organisation terroriste avec qui il ne faut pas négocier.

« Nous refusons d’entamer toute négociation avec le Hamas et il faut accéder à une décision pour frapper ce mouvement terroriste », a déclaré le vice-président d’Olmert, Haïm Ramon selon la radio hébreu.
De son côté, le ministre sioniste, Mayer Shatrit, a appelé à frapper sévèrement le Hamas et de refuser tout entretien avec lui.

« Le Hamas est capable de diriger la bande de Gaza et d’imposer l’ordre et la loi, mais il ne tente pas de le faire, alors qu’il travaille à renforcer ses capacités militaires », a affirmé le chef sioniste des services de la sécurité générale, tout en minimisant l’importance de parvenir à un accord concernant la trêve.

Il a par ailleurs exprimé ses craintes sérieuses quant aux capacités du Hamas qui progressent, et il a averti qu’il fallait s’attendre à des pertes élevées dans les rangs de l’armée sioniste en cas d’une vaste opération militaire contre la bande de Gaza.

Al Qods occupée - CPI - 26/05/2008 - 11:09

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7OKjSDWc0RW8d4okXe6gSFT6iw6PhupyZ2c5bJGVMCV1t1TNOMYBsNfleUYUO%2bA7eQHdQ5XAKRR5D1GQ6xmhx1qqViHP4WvCxaPEGxZnKVeU%3d

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Une unité des forces spéciales sionistes enlève trois palestiniens au centre de Ramallah

Une unité des forces spéciales de l’armée d’occupation a enlevé, hier soir dimanche 25/05/08, un militant des brigades des martyrs d’Al-Aqsa, au centre de la ville de Ramallah, en Cisjordanie et l’a emmené vers une direction inconnue.

Des témoins oculaires ont déclaré qu’une unité des forces spéciales sionistes, portant des vêtements arabes, a enlevé, sous la menace des armes, trois jeunes palestiniens dont le militant Ali Al-Tourmessani, qui appartient aux brigades des martyrs d’Al-Aqsa, en plein centre de Ramallah.

Ramallah – CPI - 26/05/2008 - 13:15

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7ZZxFxhPNw8Eo0bj2iEgJZE1fkTl3TeJNRAoVc%2f3L4wRa0eX5eQeFj8Fx0rYlrHV24aDKqaCTREgwkNjMZlYQGMGBn%2fVbjiXKGiipvVcPwOc%3d

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Un sondage sioniste : 6% seulement des sionistes sont partisans d’Olmert

Un récent sondage destiné à l’opinion publique sioniste a déclaré que la situation politique d’Ehoud Olmert s’est beaucoup dégradée.

Le journal hébreu « Edioth Ahronoth » a organisé, avec la participation de l’institut sioniste de « Dahav », un sondage ou 6% seulement des sionistes se sont déclarés satisfaits de leur premier ministre, Ehoud Olmert, alors que deux tiers des participants au sondage pensent qu’Olmert n’a aucun droit d’entamer des négociations avec la Syrie.

En réponse à la question : « Israël devrait-elle se retirer des régions du Golan en échange d’un accord de paix avec la Syrie ? » 19% seulement ont dit que l’entité sioniste devrait se retirer de tout le Golan, alors que 29% ont affirmé qu’il faut renoncer seulement à des parties du Golan, par contre 52% ont protesté contre tout retrait.

[commentaires : vous voyez qu’on peut , avec 6%, rester au pouvoir, recevoir des tas de chefs d’état, de gouvernement etc.,