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Nouvelles du jour (2è édition du jour)

Chronique de l’occupation

Dimanche, 25 mai 2008

dimanche 25 mai 2008

Numéro : 548

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 25/05/08

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54801

Les combattants Palestiniens font face à l’incursion sioniste en cours à Gaza

Les forces coloniales ont, pour les second jour, poursuivi leur incursion dans le quartier de Shuja’iyya, dans la ville de Gaza, pendant que les véhicules militaires sionistes ont continué à opérer près du point de passage de Sufa dans le sud de Gaza.

Des témoins oculaires ont déclaré que plusieurs véhicules militaires avaient entrepris de détruire des terres agricoles près du terminal de Sufa, près de la ville de Rafah.

Les tirs sionistes ont laissé 8 Palestiniens blessés, dans la soirée de samedi 24/05/08, ainsi que les sources médicales l’avaient déjà rapporté.

Pendant ce temps, les groupes militaires Palestiniens ont essayé de faire face aux forces d’invasion à Rafah et dans la ville de Gaza.

La branche armée du Hamas, les Brigades Al Qassam, ont revendiqué la responsabilité du tir de 8 obus de mortier et d’un projectile artisanal sur des véhicules militaires sionistes à l’est de la ville de Gaza et près du camp de réfugiés Al Maghazi.

Séparément, les Brigades Al Quds du Jihad Islamique ont déclaré qu’elles avaient tiré2 projectiles artisanaux sur la ville sioniste de Sdérot, dans l’ouest du Negev.

Pour sa part, la branche militaire des Comités de la Résistance Populaire, les Brigades An Nasser Salah Ed Dîn, ont revendiqué la responsabilité du tir de deux obus de mortier sur l(installation militaire sioniste de Nahal ’Oz, samedi 24/05/08 en soirée.

Les Brigades Abou Ali Mustapha du FPLP ont revendiqué la responsabilité du lancement de plusieurs obus de mortier sur des véhicules militaires sionistes à l’est de Nahal ’Oz, samedi 24/05/08 en soirée.

Les Brigades Abou Ar Reish, du Fatah, ont déclaré que leurs combattants avaient lancé un projectile artisanal sur le point de passage de Sufa.

Gaza – Ma’an – 25 / 05 / 2008 - 09:47

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=29478

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54802

Les forces d’occupation arrêtent et blessent des manifestants qui essayaient de s’opposer à des confiscations de terres près de Ramallah

L’armée coloniale a déclaré, dimanche 25/05/08, qu’elle avait arrêté 5 militants israéliens qui avaient pris part à une manifestation pacifique contre le Mur d’Annexion sioniste dans le village cisjordanien de Ni’lin, à l’ouest de Ramallah. Plusieurs autres manifestants ont été blessés au cours de ce rassemblement lorsque les soldats sionistes ont lancé des grenades assourdissantes sur les manifestants pour essayer de disperser la manifestation.

Les autorités sionistes ont déclaré que les manifestants avaient lancé des pierres sur les soldats. Les militants disent que les manifestants étaient pacifiques et essayaient seulement d’empêcher les bulldozers de creuser la terre Palestinienne.

Un militant de gauche israélien qui participait au rassemblement a déclaré au site sioniste Walla « L’entité sioniste veut confisquer les terres qui appartiennent à Ni’lin pour développer l’implantation voisine de Hashmon’im. »

« Nous avons essayé d’empêcher la confiscation, et les gardes du Mur d’Annexion ont ouvert le feu sur des manifestants désarmés, » a-t-il ajouté.

Des sources locales Palestiniennes ont déclaré que 5 Palestiniens avaient été blessés dans la manifestation, et que 3 personnes avaient été arrêtées au total, y compris les militants de la solidarité.

Jérusalem – Ma’an – 25 / 05 / 2008 - 15:51

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54803

Un adolescent Palestinien appréhendé au cours d’un raid sioniste près de Tulkarem

Les forces coloniales ont mené, dimanche 25/05/08, un raid dans la ville de Zeita, au nord de la ville de Tulkarem.

Les sources Palestiniennes ont déclaré que les forces d’occupation ont pris la ville d’assaut et ont mis plusieurs maisons à sac avant d’appréhender, dans la maison, un adolescent de 17 ans, Tha’ir Abu Sharqiyya.

Les forces sionistes ont également patrouillé dans la ville de Tulkarem et dans le camp de réfugiés de la ville.

Tulkarem – Ma’an – 25 / 05 / 2008 - 10:15

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=29481

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54804

Le meilleur pote du sionisme

Dans son discours devant la Knesset la semaine dernière, le Président George W. Bush a prouvé une fois de plus qu’il est un sioniste par excellence. La profondeur de son embrassement du sionisme et l’ampleur de son soutien à l’entité sioniste ont même surpris ses hôtes. Un membre de la Knesset, d’un parti d’extrême droite, remarquait en se lamentant que si seulement les dirigeants sionistes montraient un engagement similaire au sionisme, le régime sioniste serait en bien meilleure forme.

On ne sait pas exactement si Bush, dont l’intelligence est remarquablement superficielle et la rectitude morale manifestement inadéquate, savait ce qu’il disait ou s’il répétait simplement comme un perroquet tout ce que les gars qui lui écrivent ses discours avaient préparé pour lui.

Nul observateur informé n’aurait parié, à entendre son discours, que cet homme ait le désir de faire pression sur le régime sioniste pour mettre fin à ses 40 ans d’occupation de la Cisjordanie, de Jérusalem Est et de la Bande de Gaza, ou de faire face à la légalité et la moralité du droit au retour pour des millions de Palestiniens réfugiés déracinés de leur patrie ancestrale lorsque le régime sioniste a commencé d’exister il y a 60 ans.

Son flot d’éloges sur le régime sioniste et son mépris délibéré et dédaigneux pour la Nakba palestinienne, qui a été commémorée simultanément, dépeignent un homme qui est aussi fanatique du sionisme et du régime sioniste qu’il est ignorant et menteur des faits objectifs qui entourent le conflit arabo-sioniste.

Bush a souligné des points d’histoire, parlant de comment « le peuple juif a enduré l’agonie des pogroms, la tragédie de la Grande Guerre et l’horreur de l’holocauste ». Il a cité Eli Wiesel, le leader américain sioniste aux airs de petit saint qui a dit en plusieurs occasions qu’il s’identifiait aux crimes sionistes et qu’il n’arrivait pas à critiquer le régime sioniste.

Bush a aussi parlé de la « vigoureuse démocratie » du régime sioniste, mais a ignoré le fait que le meurtre d’innocents civils palestiniens, la destruction des maisons palestiniennes, le vol de la terre palestinienne et la détention de milliers d’innocents militants et intellectuels palestiniens, sans charge ni procès, parce qu’ils s’opposent à l’occupation militaire et à l’apartheid, étaient incompatibles avec une véritable démocratie.

Bush a salué le régime sioniste pour son accueil « des immigrants des quatre coins de la terre » mais a oublié ou ignoré le fait que pour chacun des immigrants accueillis en zone sioniste, un Palestinien indigène a été soit tué, dépossédé de ses biens ou banni aux mêmes quatre coins de la terre.

De plus, Bush a nié que le soutien inconditionnel de l’Amérique à l’expansionnisme et au bellicisme sionistes avait quoique ce soit à voir avec l’instabilité et la tension au Moyen Orient. « Des gens suggèrent que si les Etats-Unis rompaient leurs liens avec le régime sioniste, tous les problèmes du Moyen Orient finiraient. C’est un argument usé de propagande de nos ennemis, et l’Amérique le rejette avec force. La population de la zone sioniste n’est peut-être que d’un peu plus de 7 millions d’habitants. Mais lorsque vous luttez contre la terreur et le mal, vous êtes 307 millions, parce que l’Amérique est à vos côtés."

Le président américain a fustigé les Nations Unies, disant que « nous considérons que c’est une honte que les Nations Unies votent plus de résolutions pour les droits de l’homme contre la démocratie la plus libre du Moyen Orient que contre toute autre nation au monde ». Il n’a fait aucunement mention des politiques d’expansion des colonies et les violations graves et routinières des droits humains et civils des Palestiniens – des actes illégaux qui incitent les Nations Unies à censurer le régime sioniste.

A un moment donné, Bush a donné l’impression de parler de quelque autre pays lorsqu’il a parlé du régime sioniste « forgeant une société libre et moderne basée sur l’amour de la liberté, la passion de la justice et le respect de la dignité humaine ». Quiconque a vu par lui-même l’occupation sioniste sera aussi étonné que Bush ait loué les gouvernements sionistes successifs pour « leur travail inlassable pour la paix, pendant qu’ils doivent se battre vaillamment pour la liberté. »

Les Palestiniens qui commémoraient la Nakba chez eux et en diaspora – l’holocauste palestinien – n’ont pas été surpris par les remarques de Bush à la Knesset, elle-même bâtie sur des terres saisies illégalement à leur propriétaire palestinien.

« Que peut-on espérer du président d’un pays qui a exterminé des millions de natifs américains, puis qui appelle le génocide ’Manifest destiny’ ? » (1), se demande un intellectuel palestinien d’Hébron. « Que peut-on espérer d’un président qui a envahi, occupé et détruit deux pays souverains et tué ou causé la mort de plus d’un million de personnes… parce que Dieu lui a demandé de le faire ? ».

Entre temps, le Hamas s’est servi du discours de Bush comme raison de critiquer l’Autorité Palestinienne (AP) pour « faire une confiance aveugle à l’administration sioniste américaine, en dépit de son alliance effrontée avec le régime sioniste ». La phrase : « Il est plus sioniste que les sionistes » était sur le bout de la langue de tous, partout dans les territoires occupés.

Même Mahmoud Abbas, président de l’AP soutenue par les USA, habituellement circonspect et que les Américains ont classé comme « modéré », ne put cacher sa colère et son désespoir. « Pour être franc, son discours nous a mis en colère et nous faisons beaucoup de réserves et d’observations », a dit Abbas.

« Et j’ai dit à M. Bush qu’il devrait montrer un minimum de juste milieu, d’honnêteté et même d’équidistance. Je lui ai dit que son discours était décevant et une opportunité manquée, parce que ’vous auriez pu dire que le peuple palestinien devrait obtenir sa liberté et son indépendance pour établir la paix dans la région’ ».

Bush a bien sûr cherché à se rabibocher avec Abbas lorsqu’ils se sont rencontrés dans la station balnéaire égyptienne de Sharm El-Sheikh, sur la Mer Rouge, à la fin de la semaine. Bush a dit à Abbas que son administration était toujours investie dans la résolution du conflit palestino-sioniste et dans la création d’un Etat palestinien. De plus, Bush a dit qu’il était « absolument déterminé » à parvenir un accord palestino-sioniste pour la fin de l’année.

« Ca me brise le cœur de voir le grand potentiel du peuple palestinien vraiment gâché », a dit Bush, alors qu’il accusait le Hamas, l’Iran et le Hizbullah de tous les maux du Moyen Orient, de l’absence de démocratie à l’absence de paix.

Abbas, qui s’est retrouvé dans la position souvent ingrate d’avoir à rester fidèle aux constantes nationales palestinienne, pour maintenir sa popularité en interne, et en même temps d’apaiser les Américains, dont le soutien politique et financier est crucial pour la survie de son régime, a dû remballer sa frustration au profit de quelques mondanités diplomatiques.

« Nous savons parfaitement que vous, personnellement, ainsi que votre administration, sont engagés pour parvenir à un accord de paix avant la fin de 2008 », a dit Abbas. Il a ajouté que « nous travaillons très sérieusement et très minutieusement, dans l’espoir que nous serons en mesure d’atteindre cet objectif. »

Le 18 mai, à la suite d’une rencontre avec l’ancien responsable du Meretz, Yossi Beilen, Abbas aurait averti qu’il « démissionnerait » si un accord de paix n’était pas signé dans six mois. Son porte-parole, Nabil Abu Rudeina, a par la suite réfuté qu’il envisageait sérieusement de démissionner. Toutefois, selon un ancien ministre, Ghassan Khatib, « il ne reste [à Abbas] que peu de choix, de toutes façons ». « La fin de son mandat de président de l’Autorité Palestinienne expire à la fin de cette année, et on peut douter qu’il se présente à un nouveau mandat en l’absence d’un accord de paix authentique et acceptable avec le régime sioniste », a dit Khatib.

Khatib a ajouté que l’organisation de nouvelles élections nécessiterait deux pré-requis : la réconciliation inter-palestinienne et un accord de paix avec le régime sioniste. Inutile de dire que ni l’un ni l’autre ne sont imminents, ce qui laisse peu de place à l’optimisme.

(1) "Manifest destiny" : au 19ème siècle, idée selon laquelle l’établissement des colons en Amérique du Nord relevait de la volonté divine (ndt).

Traduction : MR pour ISM

ISM et Khaled Amayreh - Palestine - 24-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9032&type=analyse≤sujet=USA

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54805

Protestation silencieuse à Shufa, Tulkarem, contre les barrages routiers sionistes

Vendredi 23 mai, environ 100 palestiniens de Shufa et de Tulkarem, accompagnés de militants internationaux, ont manifesté contre la fermeture de la route principale de Shufa.

Lors d’une protestation silencieuse contre la présence de quatre barrages sur un kilomètre de route, les protestataires ont brandi des pancartes pour témoigner des souffrances endurées par le déni de liberté de mouvement des villageois. La route, qui servait par le passé d’entrée principale du village, a été bouclée par les autorités d’occupation il y a six ans, alors qu’elle est praticable pour les colons sionistes de la colonie voisine illégale de Avne Hefez.

Près de huit jeeps militaires sionistes, avec une trentaine de soldats, ont répondu aux manifestants en les menaçant, pointant sur eux leurs mitraillettes, pour tenter de les obliger à reculer, mais les manifestants sont restés sur place.

Le Bureau sioniste de Coordination de District (DCO) a promis aux responsables palestiniens que la question des barrages serait négociée avec le conseil de village de Shufa dans les jours prochains si les manifestants acceptaient de faire demi-tour. Ils ont refusé de bouger tant que les soldats ne seraient pas partis, et sont restés assis sur la route pendant plus d’une heure, jusqu’à ce que les soldats s’en aillent.

Bien que les responsables sionistes se soient engagés à revoir la question des barrages, le conseil de village de Shufa a annoncé qu’ils continueraient à manifester chaque semaine, et même peut-être tous les jours, jusqu’à ce que les barrages soient levés.

Ces barrages divisent le village de Shufa en deux parties, obligeant les habitants à aller d’un côté à l’autre à pied ou à dos d’âne ; ils transforment également un trajet de dix minutes, de Shufa à Tulkarem, en périple de trente kilomètres, prenant plus d’une heure en voiture, et forçant les habitants à passer par le checkpoint An Abta.

Source : Palsolidarity  Traduction : MR pour ISM

[commentaires : ouf ! Un petit coin de ciel bleu : les petites gens, les villageois, ceux qui ne sont pas gantés, ceux qui ne sont pas casqués, ceux qui ne possèdent que le ciel au dessus de leurs têtes et la terre au dessous de leurs semelles, ceux là prennent, chacun là où il est, avec leurs moyens, les choses en main. Et ils ne se laissent plus berner par les promesses de raser demain gratis dont les sionistes sont si prodigues. Qu’est-ce qu’ils vont leur prendre ? Ils leur ont déjà tout pris. Sauf leur dignité. ]

ISM - Tulkarem - 25-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9044&type=temoignage≤sujet=R%E9sistance

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54806

Sawahreh Est et le Mur d’Apartheid

Le mur de séparation a complètement bouleversé le tissu social de la communauté de Sawahreh puisque les familles sont maintenant séparées par un mur de béton de 8 mètres de haut.

Les enfants sont privés d’un environnement stable car ils doivent franchir des checkpoints de contrôle et trouver des petits passages dans le mur sans surveillance pour aller chaque jour à l’école.

La ville de Sawahreh Est se trouve à environ 4 km au sud-est de la ville de Jérusalem. C’est, en fait, une banlieue de Jérusalem. Pourtant, en 1967, lorsque l’occupation israélienne a divisé la Cisjordanie en districts administratifs, le village de Sawahreh-Est a été intégré au district de Bethléem.

Sawahreh-Est a une population de plus de 7000 habitants. Il y a deux écoles secondaires, une école de garçons et une école de filles, 2 jardins d’enfants, 3 centres de santé.

La ville a élu un conseil municipal, composé de 11 membres dont deux femmes. Selon des statistiques palestiniennes, Sawahreh Est a toujours été l’une des villes ayant un grand nombre de personnes alphabétisées, beaucoup de ses habitants sont titulaires d’un diplôme universitaire, et nombre d’entre eux travaillent comme enseignants, infirmières, médecins, ingénieurs, etc, ce qui permet d’assurer aussi bien les besoins locaux que régionaux.

Avant 1967, les habitants de Sawahreh vivaient dans une région qui s’étendait de Jérusalem à la Mer Morte. Ces terres représentaient environ 72 kilomètres² et aujourd’hui il reste moins de 10% en raison de la confiscation de terres pour des raisons de sécurité ainsi que pour les colonies et dernièrement, pour la construction du mur d’Apartheid.

Cette communauté a, par la suite, été divisée par l’occupation sioniste en trois parties :

Sawahreh-Est qui fait partie de la Cisjordanie et dont la population possède des cartes d’identité cisjordaniennes,

Sawahreh-Ouest connu également sous le nom de Jabal Al-Mukaber qui est devenu une banlieue de Jérusalem sous administration de la municipalité sioniste de Jérusalem qui a accordé à la population des papiers d’identité de Jérusalem,

et enfin, le quartier Sheikh Sa’ed qui se trouve entre Sawahreh Est et Ouest et fait partie de la Cisjordanie et dont la population possède des cartes d’identité cisjordaniennes.

Les habitants de Sawahreh dans ces trois parties dépendent quotidiennement de la ville de Jérusalem. Ce lien particulier est issu de siècles d’appartenance culturelle, sociale, économique et spirituelle à cette ville.

Les habitants de Sawahreh se considèrent comme appartenant à la ville de Jérusalem, le coeur de la Palestine. Toutefois, l’occupation sioniste a constamment tenté de couper ce lien. Ironiquement, ces tentatives ont augmenté pendant le processus de paix puisque les checkpoints sont devenus un aspect dominant dans la vie des Palestiniens.

Toutefois, la dernière initiative des autorités sionistes, la construction du mur de séparation, a re-configuré l’ensemble du paysage palestinien et a porté atteinte à leur sens de l’espace. Cela a, en outre, des effets dévastateurs sur la structure sociale de la communauté palestinienne, son économie, sa culture et sur l’avenir de tout éventuel possible accord de paix.

La communauté de Sawahreh n’a pas échappé au Mur. Sawahreh-Est et Sheikh Sa’ed sont situés désormais du côté cisjordanien du Mur alors que Sawahreh-Ouest se retrouve de l’autre côté.

Différentes formes d’interactions sociales entre ces communautés ont mené à une fusion sociale de ces trois secteurs, ce qui leur a permis de surmonter les barrières politiques créées par l’occupation. Toutefois, ce nouveau défi physique semble être accablant.

Le mur de séparation a complètement bouleversé le tissu social de la communauté de Sawahreh puisque les familles sont maintenant séparées par un mur de béton de 8 mètres de haut.

Les enfants sont privés d’un environnement stable car ils doivent franchir des checkpoints de contrôle et trouver des petits passages dans le mur sans surveillance pour aller chaque jour à l’école.

Les jeunes et les vieux rencontrent tous des difficultés pour accéder aux services de base tels que les services sanitaires, sociaux, économiques, éducatifs.

Même les morts n’ont pas échappé au Mur : le seul cimetière, où sont enterrés les morts de ces trois communautés depuis des générations, est situé à Sawahreh-Ouest et est maintenant inaccessible, donc une autre « destination finale » va devoir être trouvée !

Le mur a clairement violé la vie quotidienne et les droits humanitaires de base de cette communauté.

Historiquement, ce qui est maintenant connu sous le nom de Sawahreh-Est a toujours été une communauté rurale dont le style de vie était principalement basé sur l’agriculture et l’élevage.

On estime maintenant que la population de Sawahreh-Est est composée d’environ 10.000 personnes dont à peu près 2000 Bédouins sédentaires.
Toutefois, cette communauté est de plus en plus forcée d’abandonner son mode de vie traditionnel.

L’occupation sionistee a déjà confisqué la plupart des terres appartenant à cette communauté. Deux importantes colonies sont maintenant installées sur ses terres : Ma’ale Adumim et Kidar. Le reste des terres a été confisqué pour des raisons de sécurité.

Par conséquent, l’agriculture a diminué de façon spectaculaire et l’élevage ne semble plus possible en raison du manque d’espace pour le pâturage. Cela a forcé les habitants à se transformer en main-d’œuvre bon marché, ce qui a encore aggravé la situation économique avec les bouclages incessants et les restrictions à la libre circulation. Selon des études, le taux de chômage a atteint le chiffre saisissant de 65%.

Pourtant, l’avidité de l’occupation n’est jamais assouvie. Le régime sioniste a encore rogné la surface de Sawahreh-Est en installant des checkpoints permanents et en construisant le mur d’apartheid.

Sawahreh-Est, comme la plupart de la Cisjordanie, est assiégée. Ce siège a pour but de déshumaniser et humilier la population, et ainsi, de la priver de tout espoir d’avenir. Pourtant, la communauté de Sawahreh-Est ne perd pas espoir et est toujours déterminée à utiliser toutes ses ressources disponibles et à faire tous les efforts possibles pour assurer les besoins minimum d’un avenir stable pour les prochaines générations.

La construction du Mur autour de Jérusalem est presque terminée et la fermeture totale de la ville est devenue un fait accompli. Le Mur isole complètement Jérusalem-Est des autres parties du territoire Palestinien. Des postes frontières ont été installés dans le Mur. Ces postes sont semblables à des points de passage frontaliers.

Beaucoup d’habitants de Jérusalem vivant de l’autre côté du Mur possèdent des propriétés et des terrains à Sawahreh-Est et inversement. Le mur sépare les communautés palestiniennes et les familles et conduit à la fragmentation de la société palestinienne.

Plus de 100000 Palestiniens, détenteurs de cartes d’identité bleues israéliennes, vivent maintenant à l’extérieur du mur et sont menacés de perdre leurs papiers d’identité de Jérusalem et, par conséquent, d’être interdits d’entrer à Jérusalem. Pire encore, le mur sépare des familles et il y a de nombreux exemples où une partie de la famille vit du côté israélien du Mur et l’autre partie du côté cisjordanien.

Le mur empêche également les Palestiniens de se rendre dans leurs lieux saints à Jérusalem, ou d’accéder aux services de santé ou d’éducation fournis par les institutions palestiniennes à Jérusalem-Est, de l’autre côté du Mur.

En outre, en 2006, l’armée sioniste a remplacé le checkpoint de cheikh Sa’ed par une clôture qui sépare l’Est et l’Ouest de Sawahreh et enferme les 1500 personnes qui vivent dans la zone de Sheikh Sa’ed, privant ainsi la communauté de Sawahreh-Est de son propre cimetière, qui se trouve à l’intérieur du Mur.

D’autre part, quatre autres villages près d’Abu Dis et de Sawahreh ont également été coupés les uns des autres.

En Octobre 2007, l’armée sioniste a ordonné la confiscation de nouvelles terres à Abu Dis, (1500 donums appartenant aux villages d’Abu Dis, de Bethany et de Sawahreh), afin de poursuivre le travail sur le projet E1, ce qui permettra de relier la colonie de Maale Adumim à Jérusalem.

Ce projet brisera la contiguïté de la Cisjordanie et entourera Jérusalem-Est de colonies juives, et mettre fin à toute possibilité d’avoir Jérusalem-Est comme la capitale d’un futur Etat palestinien.

[commentaires : sérieusement, comment peut-on imaginer une cohabitation harmonieuse avec des gens capables de faire cela ? Qu’ils reprennent la mer ! En emportant leur Mur.]

ISM et Tamer Halaseh > tamer@holylandtrust.org - Bethléem - 24-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9030&type=analyse≤sujet=Le%20Mur

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54807

Cette terre était la leur

En ce jour de 20 mars 1941, Yosef Weitz du Fonds National Juif écrit : « La solution réside dans l’évacuation totale du pays de ses autres habitants et son transfert au peuple juif. »

Sept ans plus tard, le même jour de mars, en 1948, presque deux mois avant que la « guerre Arabo-sioniste » n’ait commencé, dans le sens technique du terme, les quelques 1,125 habitants du village palestinien de Umm Khalid durent fuir sous la menace des opérations militaires des milices du Haganah. Comme leurs compatriotes de plus de 500 villages, ils avaient dû penser qu’ils allaient probablement retourner dans leurs maisons en quelques semaines, lorsque les combats seraient terminés et que se dessineraient, probablement, de nouvelles frontières politiques.

A la place de ce scénario optimiste, ce sont plus de six millions de Palestiniens qui languissent comme réfugiés depuis. Certains, dans des camps de réfugiés, non loin de leurs villes d’origine, d’autres dans des communautés établies en Europe et aux États-Unis. Tous sont interdits de retour dans leur patrie pour une seule raison ; ils ne sont pas juifs.
Le souhait de Yosef Weitz a été réalisé. En mon nom et au nom du peuple juif dans le monde entier, une population indigène fut totalement expulsée. Des noms de villages ont été effacés de la carte, les maisons rasées, et de nouvelles forêts plantées. En Arabe cet événement s’appelle la Naqba, ou la catastrophe. En zone sioniste cela s’appelle « indépendance ».

Le mois dernier, je suis allée avec un homme de Oum-Al-Fahm (une ville palestinienne en zone sioniste), Adnan, visiter son village d’origine, Lajoun, situé suelement à quelques kilometres de Oum-Al-Fahm. La terre d’Adnan est maintenant une forêt du Fonds National Juif « appartenant » au Kibbutz Megiddo.

Sur le sentier de pierre de la forêt, Adnan montre du doigt les deux côtés du sentier nommant les familles qui vivaient là : Mahamid, Mahajne, Jabrin. La terre là n’est pas naturellement rocailleuse ; les pierres sur lesquelles nous marchons sont des restes de maisons démolies. Adnan avait seulement six ans quand les balles du Haganah sifflèrent au dessus de sa tête le forçant lui et sa famille à la fuite. Mais il se souvient. Il laisse couler une larme quand nous nous atteignons le site de sa maison démolie et dit : « Bienvenue dans ma maison » .
Adnan est « citoyen israélien », malgré cela, la terre qu’on lui a ravie a été transférée à un organisme qui refuse à Adnan le droit de vivre sur sa terre. En tant que juive américaine, je peux immigrer et déménager à Lajoun/Megiddo demain, accéder aux pleins droits de la citoyenneté, et vivre sur la terre que la famille d’Adnan a entretenue et maintenue pendant des siècles. Adnan, qui vit à quelques minutes de cette terre, en est interdit.

Alors que nous approchons le soixantième anniversaire de l’état d’Israel, le soixantième anniversaire de la Naqba, pensons à Adnan. Souvenons-nous des habitants de Oum-Khalid. Souvenons-nous des six millions de personnes privées depuis soixante ans des droits humains les plus élémentaires, et en tant que peuple juif, avec une histoire marquée par l’oppression et par une tradition pour la justice sociale, agissons pour le droit au retour du peuple indigène sur sa terre. C’est notre seul espoir pour assurer la paix et la sécurité dans la région.

Hannah Mermelstein est la cofondatrice de ‘Birthright Unplugged’ et vit à Boston, Philadelphia et Ramallah. Cet essai fut publié originalement par ‘The Jewish Advocate’ et republié dans Electronic Intifada avec la permission de l’auteur.

24 avril 2008 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : Sonia

Info Palestine et Hannah Mermelstein - The Electronic Intifada - dimanche 25 mai 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4423

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54808

Leila Khaled - Mémoire d’une combattante

Leila Khaled est pour certains une héroïne et pour d’autres une terroriste. Cette icône de la lutte palestinienne refuse de considérer que sa cause ait été un échec.

Amann - Le visage de Leila Khaled appartient pour toujours à la mémoire graphique des années 70. A à peine 24 ans, elle s’est mise à la tête de la cause palestinienne de la manière la plus dramatique et spectaculaire possible : en prenant en otage 2 avions commerciaux pour faire connaître la tragédie de son peuple et pour faire libérer les prisonniers du Front populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP).
Son action décisive et sa force de séduction enveloppée dans la typique Kefiya, le foulard traditionnel, la transformèrent, pour certains en héroïne et, pour d’autres en une des premières terroristes dont on parle. Depuis son domicile d’Amann, Leila, 64 ans, membre du comité exécutif du FPLP et de l’Union des femmes palestiniennes, refuse ce qualificatif qu’elle trouve politisé : « pour une partie du monde, tous les arabes sont des terroristes ».

Elle regrette aussi les erreurs qui ont terni la cause pour laquelle elle milite depuis l’âge de 15 ans bien qu’elle se refuse de parler d’échec. « Tant qu’il y a des gens qui gardent leurs principes et qui transmettent notre cause aux nouvelles générations, tant qu’il y aura des réfugiés et qu’un seul enfant jettera une pierre sur un char sioniste, les Palestiniens ne seront pas vaincus. »

Dans cet entretien avec El Mundo, Leila se penche sur sa vie de militante pour la cause palestinienne.

Question : Comment avez-vous commencé à militer avec le FPLP ?
Réponse : « Avant 1967, je militais déjà avec le Mouvement National Arabe, dont l’objectif était la libération de la Palestine et l’unité arabe. Pendant la guerre des 6 jours, dans laquelle le régime sioniste a conquis toute la Palestine et une partie des pays voisins, je faisais mes classes au Koweit.

La guerre a conduit plusieurs dirigeants du MNA à fonder le FPLP plus tourné vers la libération de la Palestine. Et j’y suis rentrée immédiatement. J’ai passé les deux premières années à recruter des militants au Koweit et en 1969 je suis venue m’entraîner dans un camp en Jordanie.

C’était le début de ma vie de militante armée que je n’abandonnerai qu’en 1982 pour devenir leader politique. J’ai passé trois mois à Amann pour apprendre à me servir des armes avant d’être assignée à ma première mission d’enlèvement.

Q : Vous étiez la seule femme sur le terrain ?

R : Absolument pas, il y avait beaucoup de femmes parce que dans ce contexte nous nous sentions obligées et personne ne pouvait interdire à ses filles d’au moins s’entraîner, même pour ensuite retourner à leurs occupations. Mais beaucoup refusèrent de revenir avant d’avoir rempli au moins une mission.

(Leila a été une des plus viscéralement opposées à jouer un rôle de second plan, ce que personne ne lui demandait.)

« Dans les règles internes du FPLP, les hommes et les femmes sont sur un pied d’égalité, et ceci se traduit dans les actions. Avant moi, une autre femme avait participé à une attaque terrestre à Zurich et d’autres l’avaient fait dans les territoires occupés. C’est quelque chose qui se sait à peine », par conséquent Leila est connue comme la première femme « guérillera » de Palestine.

« J’ai été affectée à une première mission et l’ai accomplie avec succès, un an plus tard ils m’ont chargée d’une autre mission : le détournement d’un avion d’El Al (compagnie aérienne sioniste), un des trois enlèvements simultanés de 1969. »

Q : Comment est venue la décision d’adopter le détournement comme tactique ?
R : Nous voulions frapper fort pour obliger le monde à nous écouter. La communauté internationale nous aidait comme réfugiés, ayant besoin d’aide humanitaire, de repas, d’aliments. Personne ne nous voyait comme un peuple qui défendait une cause. Nous devions trouver quelque chose qui poussait le monde à se poser des questions sur qui sont les Palestiniens, et nous voulions aussi faire libérer les prisonniers aux mains des sionistes. Tels étaient les objectifs que nous nous étions fixés.

Avion explosé

Le premier des détournements a eu pour cible, en août 1969 , un avion de la TWA sur la ligne Rome-Athènes. Il a été dévié sur Damas non sans avoir survolé Haïfa, sur le désir de Leila, qui avait envie de voir sa ville bien qu’elle soit à mille pieds de distance.
Une fois en territoire syrien, l’équipage et les passagers ont été évacués avant de faire exploser l’avion. Personne n’a été blessé, mais ça relevait du miracle. Après avoir subi une opération de chirurgie esthétique, Leila a participé un an plus tard à un second détournement, une action simultanée dans laquelle trois avions ont été capturés, le 6 septembre 1970.

Leila a participé à la prise du vol d’El Al venant d’Amsterdam. L’autre pirate de l’air s’est trouvé pris dans une fusillade avec les agents sionistes dans laquelle les deux sont morts. Leila n’a pas osé utiliser les deux grenades à main qu’elle avait et elle a été arrêtée quand l’avion s’est posé à Londres. Après avoir passé moins d’un mois en prison, elle a été libérée dans le cadre d’un échange de prisonniers imposé par un autre détournement du FPLP.

Q : Avez-vous jamais pensé à l’idée de mettre en danger la vie de personnes qui n’avaient rien à voir avec le conflit palestinien ?
R : Non, parce que j’avais des réponses à tous ces dilemmes. Le régime sioniste utilisait aussi des avions civils pour transporter des armes, et notre objectif était les avions américains, ce pays soutenant le régimes sioniste. Dans le vol (de la TWA) était censé voyager Yitzhak Rabin, alors ambassadeur du régime sioniste d’Israël aux Etats-Unis, cela constituait un objectif pour nous.

Nous savions que les gens n’étaient pas impliqués, mais nous avions des consignes strictes de ne blesser personne, que ce soit les passagers avec lesquels nous traitions ou l’équipage. Et nous avons suivi cette consigne dans tous nos détournements, entre 1968 et 1970 personne n’a été blessé.

Bien entendu et je le sais, les gens ont été terrorisés mais nous ne le faisions pas parce que ça nous plaisait mais parce que nous nous sentions obligés de le faire. Lorsque nous avions atteint nos objectifs, en 1970, nous avons cessé les détournements. C’était une tactique, pas une stratégie à suivre. Nous ne prétendions pas obtenir une solution par les détournements, mais par la révolution qui devait suivre.

Guerre civile Libanaise

A ce moment là, Leila Khaled faisait déjà partie du Comité central du FPLP, chargé de définir les tactiques et les objectifs du parti, et n’a jamais abandonné sa position.

« En 1976, nous avons décidé d’arrêter toutes les opérations en dehors du territoire palestinien parce que nous étions attaqués au Liban et nous ne voulions pas attirer l’attention de la communauté internationale en dehors de la Palestine. »

Elle retourna au Liban après sa libération. Le monarque hachémite avait déjà expulsé les militants palestiniens de Jordanie pendant Septembre noir.

Des années après, en 1973, elle s’est engagée dans un autre combat, cette fois-ci contre l’armée libanaise qui intervenait dans les camps palestiniens pour faire avorter le moindre mouvement de rébellion. En 1974, elle a été nommée membre du Comité exécutif de l’Union des Femmes Palestiniennes, ce qui doubla son travail dans les camps de réfugiés.

Une année plus tard la guerre civile au Liban s’est déclenchée précisément avec une attaque contre un bus palestinien à Beyrouth.
« Je me suis vue dans l’obligation de prendre à nouveau les armes et, avec plus de raisons, quand les sionistes ont envahi le Liban et je suis allée dans le sud pour me battre contre eux. Seulement je suis tombée enceinte cette année-là. »

Enceinte de son premier fils, Bader, Leila a abandonné le pays des cèdres en même temps que le reste des militants de l’Organisation pour la Libération de la Palestine, qui englobait tous les groupes et était dirigée par Yasser Arafat. Avec lui a été signé l’accord de cessez-le-feu de l’ONU, qui impliquait aussi le retrait sioniste, ce qu’ils n’ont pas fait.

Sa destination sera cette fois la Syrie, où elle a eu la responsabilité politique de l’éducation des enfants jusqu’en 1992 où elle est retournée à Amann, d’où aujourd’hui elle observe avec tristesse la façon dont le conflit palestino-sioniste a dérivé en une lutte fratricide.

15 mai 2008 - El Mundo - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elmundo.es/elmundo/2008/...
Traduction de l’espagnol : Charlotte

Info Palestine et Monica G. Prieto - El Mundo - dimanche 25 mai 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4416