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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Vendredi, 23 mai 2008

vendredi 23 mai 2008

Numéro : 545

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 22/05/08

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54501

UNE NUIT A GAZA...

Mardi 15 avril 2008. Cela fait plus d’une semaine que je suis en Palestine occupée, en voyage d’Etat musical, pour le compte du Ministère des Affaires Populaires.

Il est exactement 4h56, heure locale. Je suis allongé sur le lit d’une chambre d’hôtel à Gaza. Dehors, une voix résonne : le Muezzin appelle à la prière de l’aube. Mais, ce n’est pas cette voix qui m’a réveillée. Cela fait presque une heure que je n’arrive pas à trouver le sommeil.

Peut-être qu’au fond, j’ai peur de fermer les yeux.
Peur de fermer les yeux sur tout ce que j’ai pu voir et vivre depuis que je suis ici.
Peur de me laisser « endormir » ;
peur d’oublier ;
Peur de passer à autre chose.
J’attends, rêvant les yeux ouverts, qu’un jour nouveau se lève sur Gaza…

« Je te parle de ce jour dont nous avons tant rêvé.
Je te parle de ce jour que nous avons tant attendu.
Je te parle de jour pour lequel nous nous sommes tant battus.
Je te parle de ce jour nouveau qui bientôt va se lever.
Combien de bombes ont-ils fait pleuvoir sur nos têtes ?
Combien de fois ont-ils cru que leurs balles nous feraient tomber ?
Ne comprennent-ils pas que nous ne mettrons pas genou à terre !?
Ne comprennent-ils pas que nous ne plierons jamais !?
Aucun mur, aucun barrage, aucun check point, ne sauraient nous arrêter !
Une terre, un peuple, un destin : sur la Palestine, un jour nouveau va se lever »

MAP - Nahr Jdid ( un jour nouveau ) - 2008

Ce n’est pas la puissance militaire qui fait la grandeur d’un peuple. La grandeur d’un peuple se mesure à la force de ses rêves, et à son obstination à y croire, encore et toujours. N’en déplaît à « l’implacable réalité ».

Pour un palestinien vivant ici, cette « implacable réalité » ressemble à une voie sans issue ; étroite ruelle ; cours de prison, couloir à ciel ouvert, encadré par un mur lamentable, honteux. Un mur que j’ai vu et revu avec toujours la même envie de vomir. En haut des miradors, des soldats vous guettent. Dans le ciel, des oiseaux de fer feront feu ce soir, ou demain, ou, au plus tard, dans une semaine*. Et, comme si cela ne suffisait pas, loin derrière ces murs, de l’autre côté de l’Atlantique, l’Oncle Sam, l’hyper puissance, le shérif planétaire, veille aux intérêts de ses amis.

Est-il utile de parler des instances internationales qui ferment les yeux, faisant semblant de ne pas voir, de ne pas savoir. Ce n’est malheureusement pas un scoop : dans notre monde « moderne », peu importe qui a raison, qui a tort. Les indignations relatives aux droits de l’Homme, elles aussi, obéissent à la raison du plus fort. C’est la loi de la « jungle mondialisée ».

Si on voulait être lucide, réaliste, on se dirait qu’il n’y a pas d’issue ; que l’équation devant mener à la libération de la Palestine est « insoluble ». Et pourtant…

Et pourtant, il arrive que l’aspiration de tout un peuple à recouvrer sa liberté vienne à bout des armées les plus puissantes. L’Histoire est ainsi faite, les exemples sont légions. On pourrait, bien sûr, méditer sur la légende biblique de « David contre Goliath », ou encore celle de Moïse et de son peuple face au puissant Pharaon… Mais, bien plus récemment et, de manière bien moins « ésotérique », rappelons nous l’Algérie, le Vietnam, l’ Ethiopie…

J’ai vu les Palestiniens, j’ai vu leurs regards, j’ai vu qu’ils avaient cette force, cette foi en eux, cette certitude qu’ils ne plieront jamais. Je les ai vus « grands », je les ai vus debout, quand combien d’autres seraient à terre depuis bien longtemps. Je les ai aimés, je les ai admirés. Aussi, j’ai aimé et admiré tous ceux qui, parmi eux, se battent au quotidien pour que la Palestine continue à vivre et à rêver :

Nos amis de l’école de musique d’Al Kamandjâti (le violoniste), par exemple, eux qui font résonner les notes de musique dans tout le pays, et bien au-delà. Eux, grâce à qui la Palestine rayonne de tous ces sourires d’enfants musiciens. Ces enfants des camps de réfugiés, les yeux comme des soleils, pleins de vie et d’envie.

J’ai aimé ces artistes : musiciens, peintres, photographes… Ces militants associatifs ; ces journalistes… Ce foisonnement culturel, cette conscience politique, cette jeunesse et plus largement, ce peuple, Révolté mais aussi débordant d’Amour, de Rêves, et d’Espoirs. Ainsi est la Palestine ! Et quiconque viendra ici, pourra le constater par lui-même. Loin, très loin, à l’opposé même, de l’image souvent véhiculée en France.

Quoi qu’il en soit, pour moi, ça ne fait aucun doute, un jour nouveau va bientôt se lever. Il ne peut pas en être autrement. Pour parler ainsi, je dois certainement être un de ces pauvres « marginaux utopistes » qui pensent que nos rêves peuvent être la plus dangereuse des armes.

Martin Luther King a été assassiné parce qu’il « avait fait un rêve » ; lui, le pacifiste était un homme dangereux, parce qu’il savait que les rêves pouvaient renverser bien plus que des montagnes. Il est mort, et aujourd’hui, près de quarante après, les Américains semblent disposés à élire à leur tête, un homme de « couleur », un « métisse » plus précisément. De toute évidence, « Ils » ont tué Martin Luther King, mais pas son rêve.

« (…) Je rêve qu’un jour cette nation se lèvera et vivra la vraie signification de son credo. Nous tenons cette vérité comme évidente, tous les hommes sont égaux (…) » (Martin Luther King)

Gandhi aussi a été assassiné, parmi tant d’autres guerriers pacifistes. Le rêve et l’utopie sont dangereux, oui. Parce qu’ils sont hautement contagieux. Alors, soit ! que la contagion nous gagne ! Soyons, des centaines, des milliers, des millions de pauvres fous utopistes à partager les mêmes rêves ; à partager les mêmes combats… Pour une même vision du monde et de l’humanité.

Soyons des millions de palestiniens ; soyons des millions de sans papiers ; des millions de SDF ; entre autres « victimes collatérales » de cette jungle mondialisée.

« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille. On choisit pas non plus les trottoirs de Paris, de Manille, ou d’Alger pour apprendre à marcher », chante Maxime Le Forestier.

Mais on choisit bel et bien les gens que l’on aime ; ces gens dont on se sent proches, ces gens aux côtés de qui l’on veut se battre, ces gens avec qui l’on partage Révoltes, Amour, Rêve, et Espoir.

Hk - Musicien Altermondialiste Palestinien

* Le mercredi 16 avril, lendemain du concert de MAP à GAZA, un bombardement de l’armée israélienne sur Gaza tuait neuf civils dont deux enfants et Fadel Chanaa, un journaliste palestinien travaillant pour l’agence de presse internationale REUTERS.

L’ENNEMI DE MON AMI EST MON ENNEMI

Voila déjà trois jours que nous sommes rentrés à Lille, trois jours que mes valises sont toujours au milieu de mon mini studio poussiéreux, trois jours que je les regardent , les observent les ignorent, trois jour qu’elles essayent de me dire que je suis bel et bien rentré, bel et bien loin de Ramallah, de Gaza ou de Naplouse, trois jours que j’ai la sensation d’avoir une espèce de boule bowling à l’intérieur de la poitrine, trois jours que j’ai mal à l’âme, voila déjà trois jours que je me sens lâche de ne pas être resté pour lutter, résister avec ce peuple qui souffre et que j’aime tant, trois jours que je me sens impuissant, inutile, incompris et seul.

Trois jours que j’ai envie de raconter, crier, gueuler au monde entier ce que j’ai vu, senti ou touché lors de mon passage au check point d’Herez.

Mais non, rien ne veut sortir, tout reste là, bien coincé entre mon sternum et mon gosier, toutes ces images, ces visages, cette tristesse m’étranglent, m’étouffent, me coupent le souffle jusqu’à me donner de violents vertiges, comme si il n’ y avait aucun mot pour traduire ce que je ressens vraiment, comme si la vérité était iracontable. Comme si le monde ne pouvait pas comprendre, et imaginer l’inimaginable.

Et pourtant, je le jure, j’ai vu la pire des choses, j’ai vu la persécution, j’ai vu l’humiliation, j’ai vu l’apartheid, le mépris et le racisme le plus primaire et abject, oui j’ai vu ce qu’on m’avait raconté, j’ai vu LA COLONISATION.

Et même si cela m’est déjà insupportable, désormais je dois vivre avec cette triste réalité et tous ces violents souvenirs, je dois vivre avec cette douleur, cette colère et cette indignation...

Quelle honte, ouais j’ai honte, parce qu’il a fallu que je fasse le voyage pour que la situation des palestiniens me rende complètement malade, il a fallu voir, toucher l’horreur pour savoir qu’elle existe, ouais j’ai honte parce que maintenant je souffre par le simple fait de connaître la vérité, je souffre parce que je me suis attaché à des hommes et des femmes innocents que j’ai laissé dans cette prison à ciel ouvert.

- Mais pourquoi n’ai-je pas ressenti cette empathie et cet amour plus tôt ?

- Pourquoi j’ai pleuré là-bas, et pourquoi je ne pleure pas ici ?

- J’avais peut-être mieux à faire ?

- Me construire une petite vie normale ?

- Jouir simplement de ma liberté, sans me soucier de ceux qui n’y ont pas droit à cette liberté ?

- Pourquoi le sort de millions d’enfants qui vivent comme des parias au pied d’un mur n’était pas au centre de mes préoccupations plus tôt ?
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Pourtant, mes grands parents m’avaient bien dit qu’il fallait être solidaire avec les palestiniens, eux l’ont toujours été parce qu’ils avaient vécu les mêmes souffrances et les mêmes drames pendant la colonisation en Algérie, eux savent à quel point la colonisation est injuste, eux savent ce qu’est l’interdiction totale d’avoir des projets, de circuler, ou de s’exprimer, eux savent ce qu’est l’interdiction d’être un homme ou d’être une femme. Voilà les raisons pour lesquelles ils se sont révoltés, les raisons pour lesquelles ils se sont battus et ils ont résisté : pour être des hommes et des femmes "libres" et "indépendants".

Ils m’avaient dit aussi qu’il fallait être l’ami du faible, de l’opprimé, de l’agressé et du colonisé, ils m’avaient dit « l’ennemi de mon ami est mon ennemi"

Et il a fallu attendre mes 32 ans pour que tout devienne plus clair, pour comprendre et accepter que l’ignorance était une forme d’égoïsme, que la passivité était une forme d’individualisme, que l’indifférence était une forme de complicité et de collaboration avec l’oppresseur.

Mais maintenant je le jure, j’en ai fini avec la complaisance, je serais résistant palestinien avant d’être algérien ou français, je serais palestinien tant que la Palestine ne sera pas PALESTINE.

Saidou Dias (MAP)

ISM et Saidou Dias (MAP) - Gaza - 22-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9021&type=temoignage≤sujet=R%E9sistances

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54502

Gaza à bout de souffle

Ahmed, 6 ans, jouait avec son frère devant chez lui, à Gaza, lorsqu’il est tombé par terre, le visage devenu soudain bleu. « Maman, papa, au secours », a crié son frère Sami, paniqué. « Ahmed ne respire plus. »

Le petit garçon n’est pas le seul à avoir des problèmes respiratoires, dans Gaza assiégée.

Beaucoup des 1,6 millions de personnes du territoire côtier surpeuplé sont confrontés à des problèmes respiratoires à cause de l’odeur étrange et de la lueur orange brûlante due à l’utilisation d’huile de cuisine pour faire rouler les voitures.

Soumis à des pénuries chroniques de fuel causées par le blocus qui dure trop longtemps, les chauffeurs de Gaza remplissent les réservoirs de leurs voitures avec de l’huile de cuisine, qui produit des vapeurs nocives et une odeur épouvantable, et met en danger le secteur immédiat et menace l’environnement, en particulier dans une zone d’aussi dense population.

Le Ministère de la Santé a diffusé une mise en garde stricte.
« Le mélange de l’huile de cuisine au fuel dans les véhicules met l’environnement en danger, comme la santé des personnes », dit-il dans un communiqué récent.

« La fumée émise par les véhicules qui utilisent un tel mélange de fuel provoque le cancer et pollue l’atmosphère. »

Mais les Gazans sans ressource disent qu’ils n’ont pas d’autre solution.

« Je suis obligé d’utiliser de l’huile de cuisine. Je n’y peux rien », dit Khaled Zaharna, chauffeur de taxi. « Etre chauffeur de taxi est ma seule source de revenu. »

Le régime sioniste a bouclé les sorties de la Bande de Gaza vers le monde extérieur depuis que le Hamas a pris le contrôle du territoire, en juin dernier.

Il a complètement bouclé la région en janvier, interdisant les livraisons de nourriture et de fuel, obligeant l’UNRWA à cesser l’aide alimentaire aux Gazan à cause du manque de fuel.

Retiens ton souffle

Incapables de supporter l’odeur affreuse, beaucoup de Gazans, jeunes et vieux, ont recours à des masques médicaux ou se couvrent le nez avec leurs vêtements.

« D’abord, j’étais réticent à utiliser un masque, mais quand j’ai commencé à avoir des problèmes respiratoires en marchant dans les rues, je n’ai pas eu d’autre choix. », dit Eiad Yasine, un étudiant.

« Je me suis vite rendu compte que je n’étais pas le seul. Regarde, tout le monde porte un masque. »

En effet, les pharmacies disent que la demande de masques médicaux est énorme.

Samia al-Saqqa, mère de quatre enfants, a acheté des masques pour ses enfants, qui les portent lorsqu’ils vont à l’école. « Ils reviennent de l’école nauséeux et malades. »

Une fois que les enfants de Saqqa sont à la maison, ils ont l’interdiction de sortir, de peur d’être exposés aux fumées nocives.

Lina, qui est enceinte de trois mois, craint de mettre au monde un bébé mort. « Maintenant, même respirer est devenu une torture, tellement nous sommes entourés de fumées toxiques et de maladies mortelles », se lamente-t-elle. « Ce n’est pas juste. ».

Nafeth Hasouna souffre déjà d’asthme chronique. L’exposition aux odeurs nocives et aux odeurs terribles menace sa santé d’empirer.
« Ca ne suffit pas aux sionistes de bloquer les médicaments, maintenant ils ne veulent même pas que nous respirions. »

Source : http://www.islamonline.net/  Traduction : MR pour ISM

ISM et Ola Attallah - Gaza - 22-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9013&type=temoignage≤sujet=Blocus

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54503

Des colons attaquent une maison à Asira Al Qibliya, à Naplouse

La maison de Nahla Machmoud et Jamal Yousef Saleh Ahmad, dans le village d’Asira al Qibliya, près de Naplouse, a été attaqué par des colons de la colonie illégale de « Yitzhar », mardi 20/05/08 au petit matin, et la famille s’est réveillée pour découvrir sa maison couverte d’étoiles de David.

Six étoiles couvrent les côtés de leur maison, avec le début d’une septième sur la porte d’entrée.

Nahla a découvert les graffiti à 7h30, mais ne sait pas exactement à quelle heure ils ont été peint, car la famille n’a rien entendu.

Depuis trois ans, Nahla, Jamal et leurs quatre enfants sont victimes des attaques des colons et des soldats qui protègent les colons. Ils ont terminé la construction de leur maison en 2003, et ont passé deux années paisibles, mais depuis 2005, les attaques sont régulières – la précédente avait consisté en tirs visant leur citerne à eau et des grenades lacrymogènes dans leur maison lancés par les valeureux soldats le 16 mai dernier.

Les attaques ont lieu habituellement pendant le Shabbat, les vacances juives qui commencent au coucher du soleil le vendredi et se terminent au coucher du soleil le samedi. Cependant, il semble que maintenant les colons deviennent de plus en plus agressifs, et attaquent également pendant la semaine.

Nahla sait parfaitement qu’elle ne peut pas compter sur les soldats pour empêcher que ces attaques aient lieu, puisque les soldats eux-mêmes y participent, bien que selon l’Accord d’Oslo de 1994, le village d’Asira al Qibliya est situé en Zone B – une zone dans laquelle l’armée sioniste est responsable de la sécurité.

Néanmoins, Nahla appelle le Bureau (sioniste) de Coordination de District (DCO) à chaque attaque, sans résultat.

Asira al Qibliya est sous menace constante des colons et des soldats, et les colons volent la terre, empêchent les villageois d’aller sur leurs terres proches de la colonie, entrent dans le village pour mettre le feu aux récoltes et aux arbres et jettent des pierres sur les villageois.

La maison de Nahla et de Jama est une cible de choix pour les colons agressifs, parce qu’elle est située en haut d’une des pentes du Mont Salman, et qu’elle est la maison la plus proche de la colonie illégale Yitzhar, qui a été construite il y a environ 8 ans.

Les villageois n’en peuvent plus de cette situation qui semble s’aggraver, en dépit de la persistance de leur volonté de cohabiter pacifiquement avec les colons si cela était possible ; le conseil du village a adressé des requêtes aux ambassades et organisations internationales, demandant leur aide pour que la colonie Yitzhar soit démantelée et que la terre soit rendue à ses propriétaires légaux.

Source : http://www.palsolidarity.org/  Traduction : MR pour ISM

[commentaires : combien de temps encore vont-ils demander à demander bien gentiment ?]

ISM - Naplouse - 22-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9015&type=temoignage≤sujet=Colonies

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54504

Israël a voulu tuer la mémoire

Aucune opération de nettoyage ethnique ne se contente simplement de chasser la population et de l’expulser de sa terre. Un élément tout à fait caractéristique du nettoyage ethnique est l’effacement des peuples de l’Histoire.

Dans le cadre des reportages d’Al Jazeera consacrés à l’anniversaire de la création de l’établissement sioniste et de la « Nakba » palestinienne, l’historien Ilan Pappe s’exprime sur les événements de 1948 et explique comment ils ont mené à 60 ans de fracture entre Israéliens et Palestiniens.

Entre février et décembre 1948, l’armée sioniste a systématiquement occupé les villages et villes de Palestine, expulsant par la force les Palestiniens, détruisant aussi dans la plupart des cas les habitations, pillant et s’appropriant leurs possessions matérielles et culturelles. C’était le nettoyage ethnique de la Palestine.

Pendant ce nettoyage ethnique, partout où se manifestait une résistance de la population, un massacre avait lieu. Nous avons recensé plus de 30 cas où tels massacres se sont produits ; plusieurs milliers de Palestiniens ont ainsi été assassinés par les forces coloniales tout au long de l’opération de nettoyage ethnique.

L’armée coloniale étant un peu lasse vers la fin de l’opération et les villages palestiniens s’étant rendus compte de ce qui les attendait [s’ils résistaient], l’armée n’a pas réussi à expulser tous les villages au nord de la Galilée. C’est pourquoi aujourd’hui nous avons ce que nous appelons les « Arabes-Israéliens » ou « Israéliens-Arabes ».
Un groupe de 50 à 60 villages a pu se maintenir dans la zone sioniste et sa population a refusé de fuir et n’a pas été expulsé vers l’autre côté de la frontière - le Liban ou la Syrie.

La communauté internationale se rendait compte du nettoyage ethnique qui avait lieu mais elle avait décidé, particulièrement en Occident, de ne pas s’opposer à la population juive en Palestine après l’holocauste.
Par conséquent, il y avait une sorte de conspiration du silence et la communauté internationale n’a pas réagi et était complaisante ; ceci était très important pour les sionistes parce que cela leur prouvait qu’ils pouvaient adopter le nettoyage ethnique et la pureté ethnique comme idéologie d’état.

Effacer l’histoire

Aucune opération de nettoyage ethnique ne se contente simplement de chasser la population et de l’expulser de sa terre. Un élément tout à fait caractéristique du nettoyage ethnique est l’effacement des peuples de l’Histoire.

Pour que le nettoyage ethnique soit une opération efficace et réussie vous devez également effacer les peuples de la mémoire et les sionistes sont très efficaces dans ce domaine.

Ils ont procédé de deux manières.

Ils ont tout d’abord construit les colonies juives à l’emplacement de villages palestiniens qu’ils avaient vidés de leurs habitants, et ils leur ont souvent donné des noms qui rappelaient le nom palestinien pour prouver aux Palestiniens que tout était maintenant totalement aux mains de la colonisation et qu’il n’y avait aucune chance au monde de revenir en arrière.

Ensuite, ils ont planté des arbres - le plus souvent des pins d’origine européenne - sur les ruines des villages et les ont transformés en parcs de loisirs où vous faites exactement le contraire d’une commémoration - vous profitez du jour présent, vous appréciez la vie, et il n’est question que de loisirs et de plaisir.

« Mémoricide »

C’est une arme très puissante pour exécuter le « mémoricide ». En fait, une grande partie de l’effort que les Palestinien aurait dû fournir - ou ont commencé à fournir tout récemment - c’était de lutter contre ce « mémoricide » en faisant au moins remonter à la surface la mémoire de ce qui s’est produit.

Je pense qu’il ne devrait y avoir aucune raison au monde pour que deux peuples - palestinien et juif - en dépit de tout qui s’est produit dans le passé ne soient pas en mesure de vivre réellement ensemble et dans un seul état.

Trois choses sont nécessaires pour que cela se produise.

Il faut en premier faire acte de ce qui s’est passé en 1948 - à savoir que les Israéliens reconnaissent le crime qui a été commis contre le peuple palestinien.

Deuxièmement le régime sioniste doit en être rendu responsable et la seule manière de rendre le sionisme redevable est qu’il accepte, au moins en principe, le retour des réfugiés palestiniens.

Et troisièmement il faut un changement de la position palestinienne et arabe pour que la présence juive en Palestine soit considérée comme quelque chose de légitime et normale et non pas comme une force colonialiste étrangère.
Je pense que ces principes devraient s’imposer et jusqu’ici les élites politiques des deux côtés sont peu disposées à les accepter.

* Ilan Pappe est l’un des « nouveaux historiens » israéliens, connu pour sa critique des politiques d’Israël à l’égard des Palestiniens. Parmi ses ouvrages traduits en français : La Guerre de 1948 en Palestine. Aux origines du conflit israélo-arabe (La Fabrique, 2000), et Une terre pour deux peuples. Histoire de la Palestine moderne (Fayard, 2004).

Du même auteur :

 Le nettoyage ethnique de la Palestine
 Prison géante en Palestine
 Un ou deux Etats pour Israël et la Palestine ?
 Palestine 2007 : génocide à Gaza, épuration ethnique en Cisjordanie
 Les mécanismes du refus

1è mai 2008 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
Traduction de l’anglais : Alverny

[commentaire : même si j’éprouve une vive admiration pour la ténacité et le courage d’Ilan Pappé, je ne puis le suivre qu’en mettant soigneusement les points sur les « i ». Une présence juive en Palestine me semble parfaitement acceptable : la Palestine a vu défiler tant de peuples, alors un de plus ou un de moins...Mais en précisant bien que les nouveaux venus acceptent sans arrière pensée d’être citoyens d’un pays, la Palestine, que tout rattache à un plus vaste ensemble, celui du monde arabe, et qu’il n’est pas question que leur religion ou leur culture leur vaille des droits spécifiques particuliers. Nous en sommes loin, et toute la question est de savoir si les choses auront le temps d’évoluer sans trop de casse vers une situation paisible, ou si les « know nothing » rendront inévitable une issue sanglante.]

Info Palestine et Ilan Pappe - Al Jazeera.net - mercredi 21 mai 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4397

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54505

Un processus de paix au point mort

Il est faux de parler de blocage des négociation car, les palestiniens le disent constamment, il n’y en a jamais eu en réalité. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, poursuit son parcours du combattant.

C’est cette trajectoire qui l’avait amené à Oslo en 1992 dans le cadre des négociations secrètes avec le régime sioniste, avant la conclusion du fameux accord de principe en septembre 1993.

« Ce n’est pas encore la paix », disait-il à l’époque à El Watan et le temps lui a donné raison, puisque le régime sioniste n’a jamais respecté ses engagements et tous ceux qui prétendent servir de médiateur n’ont jamais fait preuve d’impartialité et usé de leur influence, parce qu’en fin de compte, les Palestiniens ne demandaient rien d’autre que l’application des résolutions de l’ONU. Ce monde se rétracte et après quinze année de tractations, Mahmoud Abbas estime que les négociations palestino-sionistes « ne progressent pas » faute d’une « véritable pression étasunienne sur le régime sioniste ».
C’est l’aveu qu’il vient de faire à son vieux compagnon, Neyef Hawatmeh, le secrétaire général du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP). « Les négociations n’avancent ni sur la question d’El Qods ni sur celle des réfugiés, des frontières ou des colonies et aucun progrès en matière de paix ou de sécurité n’a été enregistré », a déclaré, lundi soir, Mahmoud Abbas, lors d’une rencontre à Amman avec M. Hawatmeh.

« Aucun progrès ne peut se faire sans une véritable pression sur le gouvernement sioniste, afin de parvenir à une solution avant la fin de cette année », a ajouté M. Abbas.

M. Hawatmeh a, pour sa part, appelé à un « arrêt des négociations jusqu’à ce que cessent la colonisation et les hostilités ». Le président américain, George W. Bush, avait déclaré, samedi dernier, à l’issue d’entretiens avec M. Abbas à Charm el-Cheikh (Egypte), vouloir aider à « définir » un Etat palestinien. Cet engagement fait suite au discours du président américain devant le Parlement israélien, lors duquel il n’avait évoqué l’existence d’un Etat palestinien qu’à un horizon très lointain, provoquant la « colère » des Palestiniens.

Situation également inchangée sur le terrain, puisque trois Palestiniens, dont un garçon de 13 ans, viennent d’être tués dans des attaques sionistes à Beit Lahya dans le nord de la bande de Ghaza. Et puis, il y a ce rapport de l’ONG Médecins israéliens pour les droits de l’homme qui a révélé que la population palestinienne a une espérance de vie inférieure à celle des sionistes, en raison des difficultés d’accès aux soins et à l’insuffisance des structures d’accueil des malades. Selon le rapport, il existe un écart moyen de cinq années entre l’espérance de vie des sionistes et celle des populations palestiniennes.

Au-delà de l’accès à la santé, d’autres problèmes se posent et ont des répercussions directes sur la santé des populations, notamment le manque d’infrastructures, rapporte en outre l’Ong qui signale que 70% des localités arabes ne sont pas équipées de systèmes adéquats d’évacuation des eaux usées et bon nombre d’entre elles n’ont pas de système efficace de traitement des déchets solides.

Le rapport indique, en outre, qu’il existe d’importantes disparités économiques entre les populations juive et arabe. Cette dernière est la plus vulnérable, puisque la plus atteinte par le chômage. Les revenus des personnes actives, déjà inférieurs à la moyenne nationale, continuent de chuter, alors que le taux de pauvreté est en hausse, ajoute-t-on dans le rapport.

Ce qui ne fait en réalité que confirmer la situation imposée aux Palestiniens, privés de tout, mais surtout poussés au désespoir par ceux qui usent du verbe pour tromper l’opinion internationale, par ceux qui inversent les rôles et, par conséquent, les données du conflit.

21 mai 2008 - El Watan - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.elwatan.com/spip.php?pag...

[commentaire : on dirait la pièce de Buzzati. Au milieu du désert des Tartares, on a beau guetter l’arrivée de quelque chose, on ne sait quoi, c’est la morne attente de ce qui fera enfin bouger les lignes. La seule chose dont on est sûr, c’est que cela viendra. Mais quand ?]

Info Palestine et T. Hocine - El Watan - mercredi 21 mai 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4400

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54506

Bush scelle le fiasco du processus de paix

Le président américain a complètement déçu les Arabes, les Palestiniens en particulier, lors de son passage à Charm Al-Cheikh, suscitant l’ire des dirigeants.

C’est du déjà-vu à ce Davos du Proche-Orient ou encore ailleurs. Le président américain débarque avec toute la propagande médiatique possible quant aux espoirs de paix, rencontre des dirigeants arabes, plie bagages et rentre à Washington avec juste un grand sourire.
George Bush n’a pas fait défaut cette fois-ci en marge du Forum économique à Charm Al-Cheikh. Une fois de plus, il a scellé son fiasco et, selon beaucoup d’observateurs, il a scellé la fin d’une paix palestinienne avec le régime sioniste. Bush venait en fait de chez son allié favori dans la région, où il a prononcé un discours évangélique-biblique, qui aurait pu être celui de Théodore Herzl.

Ce qui s’est passé ce jour de mai 1948 (la Nakba), « fut bien plus que la création d’un nouveau pays. Ce fut l’accomplissement d’une promesse ancienne faite à Abraham, à Moïse et à David : une patrie pour le peuple que Dieu a choisi, Eretz-Israël »... Un long discours qui laisse les Arabes perplexes, frustrés et « en colère », d’après les mots du président palestinien Mahmoud Abbass. Bush n’a-t-il pas rassuré les sionistes, « Laissez-moi vous dire que l’Amérique sera toujours de votre côté ».

L’homme des sionistes, une fois en Egypte, a tenté, sans convaincre, de rassurer ses interlocuteurs arabes, encore par des mots qui n’ont rien à voir avec ce langage sacré tenu concernant le régime sioniste bien sûr. « Nous devons nous tenir aux côtés du peuple palestinien, qui souffre depuis des décennies et qui a gagné le droit d’avoir sa propre patrie », a déclaré Bush lors de la séance d’ouverture du forum avant de se dire « fermement convaincu » qu’un accord de paix palestino-sionistes peut être conclu d’ici janvier 2009, c’est-à-dire avant la fin de son second mandat. Est-ce réaliste ? Oui, si Bush le voudrait vraiment. Mais les Arabes se sont retrouvés, une fois de plus, face à une réalité qui, certes, leur déplaît. Le président américain n’a aucune volonté de faire la moindre pression sur le régime sioniste pour qu’il fasse des concessions en faveur de la paix.

Les seuls « lourds sacrifices » qu’il évoque seraient d’alléger un peu les restrictions imposées aux Palestiniens sur les checkpoints. Les Palestiniens, eux, et les Arabes aussi, qui doivent faire plus selon la fameuse « vision Bushienne ». Le président américain l’aurait dit à son homologue égyptien lors de leur entretien à Charm Al-Cheikh. Il l’aurait davantage exaspéré en parlant d’un régime sioniste démocratique face à des Arabes qui répriment les libertés et bien d’autres questions épineuse. Du coup, Hosni Moubarak déclarait le lendemain dans son discours devant le forum : « Ceux qui s’imaginent que quelqu’un appuiera un accord ne réalisant pas les revendications palestiniennes ont tort », avant de quitter la salle, boycottant l’intervention de George Bush.

Mahmoud Abbass, qui portait sur son visage les traces d’un homme soudainement trahi, affirmait un peu plus tôt : « Nous ne voulons pas que les Américains négocient à notre place (...). Tout ce que nous voulons, c’est qu’ils montrent un minimum de neutralité ».
Réaction bien différente de celle avancée par les dirigeants de la région en 2000, lorsque le nouveau président américain faisait ses premiers pas à la Maison-Blanche. Les Arabes étaient convaincus qu’un « républicain » pourrait mieux négocier un accord de paix qu’un « démocrate ».

Le bilan de ces dernières 8 années est pourtant un véritable cauchemar pour la région... Guerre en Afghanistan, guerre en Iraq, guerre au Liban, guerre à l’horizon avec l’Iran et feu vert pour Israël. Quelques heures ainsi après son départ pour Washington, le ministre sionistes de la Défense sortait d’une entrevue avec le président égyptien pour déclarer que le régime sioniste pourrait lancer une opération militaire dans la bande de Gaza. La région est au bout du gouffre, et Bush à bout de souffle. Mais pour atténuer l’effet fiasco, son conseiller à la sécurité a laissé entendre que le président américain pourrait se rendre une troisième fois dans la région, pour dit-on relancer la paix .

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 21 au 27 mai 2008, numéro 715 (Evénement)

[ commentaire : un mot de bon sens dans tout ce commentaire désenchanté : « Bush est à bout de souffle ». Mais enfin, quand donc les pays arabes comprendront-ils que les Etats Unis sont tout ce qu’on veut mais surtout pas leurs « amis », quels que puissent être la chaleur de leurs discours et l’éclat de leurs sourires présidentiels ? Et quand donc les pays européens comprendront-ils qu’ils méritent un qualificatif tout aussi moliéresque ? Avec pas mal d’excuses en moins. Le président Egyptien a eu la faiblesse de recevoir Bush. Et nous nous apprêtons à endosser à notre tour le rôle de lécheurs de bottes. Oh, réveillez-vous là d’dans !]

Info Palestine et Samar Al-Gamal - Al-Ahram/hebdo - mercredi 21 mai 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4403

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54507

A Hébron, les soldats kidnappent 5 adolescents et un handicapé

Des sources Palestiniennes de la ville de Hébron ont rapporté, mercredi 21/05/08 au soir, que des soldats sionistes avaient kidnappé 5 écoliers dans le camp de réfugiés d’Al Arroub, au nord de Hébron, et kidnappé également un habitant handicapé de la ville de Yatta, au sud de Hébron.

L’agence Palestinienne de presse WAFA a rapporté que les soldats avaient kidnappé les cinq jeunes gens devant l’école secondaire d’Al Arroub, en déclarant qu’ils leurs avaient lancé des pierres.

Les sources de sécurité Palestiniennes ont rapporté que les soldats avaient tout d’abord appréhendé des dizaines d’écoliers et les avaient emmenés au camp militaire d’Atzion pour interrogatoire.

Plus tard, les soldats ont relâché 12 lycéens. Les 5 qui ont été gardés en détention sont Anas Al Mizyin, 17 ans, Dia’ Al Yaoury, 17 ans, Sohaib Ibrahim, 17 ans, Hamza Jawabra, 17 ans, et Amin Abdul-Ghaffar, 14 ans.

Mercredi 21/05/08 en soirée, les soldats ont envahi la ville de Yatta et kidnappé un habitant physiquement invalide.
Les soldats ont fait irruption dans des bureaux appartenant à Mousa Ali Abu Fanar, 35 ans, les ont fouillés, et ont confisqué un ordinateur et une imprimante avant de le kidnapper lui-même et de l’emmener vers une destination inconnue.

[commentaires : voilà comment ça se passe avec la seule démocratie du Proche Orient. On embarque des gamins parce qu’il lancent des pierres. J’écrirais bien à Haaretz, mais ils ne publient pas mes billets, pourtant fort brefs. Alors dites-le leur : s’il de veulent pas que les gamins Palestiniens leur lancent des pierres, le plus simple est qu’ils déguerpissent de Palestine. Parce que les gamins, eux, ne déguerpiront pas. Et ils feront d’autre gamins. Beaucoup...]

Saëd Bannoura - IMEMC & correspondants – Jeudi 22 mai 2008 – 01 : 17

http://www.imemc.org/article/54986

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54508

Des colons protestent contre la réouverture d’une grand route allant à Hébron, et attaquent plusieurs habitants

Des dizaines de colons sionistes ont manifesté mercredi soir contre la réouverture d’une grande route menant à Hébron. Les colons ont attaqué des dizaines d’habitants et de véhicules, rapporte l’agence Palestinienne WAFA.

Les sources ont ajouté que des colons armés se sont rassemblés au carrefour d’Al Fahs qui relie Hébron et plusieurs villes et villages dans le sud, et ont empêché les habitants de passer sur la route.

Les colons ont jeté des pierres et des bouteilles vides sur des dizaines d’habitants et de véhicules avant que l’armée n’arrive sur les lieux et n’en fasse partir les colons.

Les colons étaient furieux que l’armée ait réouvert l’entrée principale de Hébron il y a environ 3 jours.

Cette entrée était complètement fermée depuis sept ans et l’armée avait installé une tour militaire et deux portes métalliques à cet endroit. Les colons avancent que la réouverture de la route « met leur vie en danger »

[commentaire : quelle drôle d’idée !On se demande bien pourquoi les Palestiniens en voudraient pour quelque raison que ce soit aux colons, voyons ! Si ça continue comme ça, les colons seront obliger de priver les Palestiniens ingrats du charme de leur présence.]

Saëd Bannoura - IMEMC & correspondants – Jeudi 22 mai 2008 – 01 : 27

http://www.imemc.org/article/54987