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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Jeudi, 22 mai 2008

jeudi 22 mai 2008

Numéro : 544

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 21/05/08

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54401

L’entité sioniste a pour intention d’annexer 12% de la Cisjordanie et de conserver le contrôle de la sécurité sur 20% de ce territoires

Les sionistes ont proposé l’annexion de 12% de la Cisjordanie, y compris Jérusalem Est, à l’état hébreu, et veut conserver le contrôle de la sécurité sur 20% de la zone frontalière entre la Vallée du Jourdain et le rivage nord de la Mer Morte, a déclaré Nayef Hawatmeh, le leader du FDLP.

Hawatmeh a déclaré à des journalistes, lundi 19/05/08 à Amman, que le président Palestinien Mahmoud Abbas lui avait dit que le ministre sioniste des Affaires Etrangères, Tzipi Livni, ainsi qu’un certain nombre de responsables sionistes, avaient présenté les détails d’une carte inacceptable du futur état Palestinien, à Ahmed Qurei, ancien premier ministre Palestinien et chef de l’équipe de négociation Palestinienne.

Hawatmeh a rencontré Abbas dimanche 18/05/08 à Amman et lui a demandé de se retirer du processus de paix et de refuser le changement des bases de la négociation.

Selon les cartes présentées par les responsables sionistes aux délégués Palestiniens, le régime sioniste a l’intention d’annexer 1 844 km2 de la Cisjordanie. Jérusalem Est représente 1,5% des zones annexées.

Les sionistes ont également l’intention de prendre le contrôle de la frontière de la Vallée du Jourdain, ce qui signifie une extension de leurs frontières jusqu’au contact avec la Jordanie, ce qui contredit les résolutions internationales et les termes du traité de paix entre la Jordanie et l’entité sioniste, de même que l’accord d’Annapolis.

L’entité sioniste a également pour intention d’agrandir la Bande de Gaza de 1,5% en direction du sud-est du désert du Négev [sud-ouest ?].

[communiqué : les sionistes déclarent enfin officiellement ce que chacun sait depuis des mois : leur projet est de s’établir sur la totalité du territoire qui va de la Méditerranée au Jourdain, avec quelques enclaves Palestiniennes étroitement contrôlées dans des morceaux de Cisjordanie. On enferme le maximum de gens dans la Bande de Gaza, quitte à l’agrandir de quelques hectares de désert. En tous cas, pas question de retour à la Ligne Verte, pas question de restitution de Jérusalem Est, pas question de souveraineté, et bien entendu pas question de retour des réfugiés.

En vérité, c’est Abbas qui est est maintenant au pied du mur. Hawatmeh lui suggère la seule solution qui lui permette de sauver la face : se retirer des négociations. Faute de quoi, cela signifie qu’il peut envisager d’accepter une partie des exigences sionistes. Allez, on ne coupera pas les deux jambes et les deux bras aux Palestiniens, on leur enlèvera seulement un bras et une jambe. Devant une telle perspective, tout dirigeant digne de ce nom prendrait aussitôt la décision qui s’impose : la rupture.

J’ajoute que si les sionistes se croient très malins pour avoir coincé Abbas en lui donnant des colifichets de tous ordres en échange desquels il peut être tenté de renoncer à ses obligations, ils font un très mauvais calcul : jamais le peuple Palestinien n’acceptera un tel marché et il se rebellera. Tout de suite ou plus tard, je n’en sais rien. Mais ce n’est pas la supériorité militaire sioniste qui le fera reculer. Il y a cette histoire d’un certain berger, qui s’appelait David..]

Bethlehem - Ma’an - 21 / 05 / 2008 Time : 14:28

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=29419

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54402

Hébron confrontée à une augmentation de la pauvreté de 70%

La ville de Hébron, autrefois prospère est maintenant confrontée à une augmentation de plus de 70% de la pauvreté, en raison des bouclages sionistes ininterrompus, selon une étude du Centre Palestinien pour les Communications et le Développement.

Jamil Ad-Derbashi, directeur du Centre et coordinateur de l’institution « Réseaux de Lutte contre la Pauvreté », a déclaré que les études indiquaient que le taux de pauvreté s’élevait maintenant à 77%.

Il a déclaré que la plupart des habitants de la ville ont des activités liées au négoce et au commerce, et que les deux ont diminué exponentiellement en raison des pratiques sionistes. Le chiffre d’affaires global du commerce, auparavant voisin de 75 millions de dollars US par mois, a été ramené à 5 millions de dollars US par mois, ce qui affecte gravement les habitants de Hébron.

L’une des raisons de l’augmentation de la pauvreté est que la plupart des commerçants de la ville importent des produits au lieu d’utiliser des biens de produits localement, de sorte que le taux de chômage dans la ville s’est accru. Un autre facteur est que les commerçants se voient refuser des permis de se rendre en zone sioniste.

Jamil Ad-Derbashi a suggéré un plan de développement global comme solution à la pauvreté croissante à Hébron.

Hebron - Ma’an – 21 / 05 / 2008 - 15:10

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54403

5 enfants et un jeune homme blessés au cours d’attaques sionistes sur Gaza

Deux attaques sionistes distinctes ont blessé 5 enfants et un jeune homme dans le nord de la Bande de Gaza, mercredi 21/05/08

Le Dr Muawiya Hassanain, directeur du service des urgences et des ambulances, a déclaré que les forces sionistes ont bombardé un véhicule civil dans le camp de réfugiés de Jabaliya, blessant 5 enfants qui se trouvaient à proximité.

Hassanain a déclaré que l’un des enfants blessés était un nourrisson de 2 mois. Il a confirmé que les occupants de la voiture ont survécu.

Les blessés, Abdoul Wahab Mhanna, 14 ans, Mohammad Iyad Moharram, 12 ans, Houriyya Iyad Moharram, 5 ans, Nour Iyad Moharram, 8 ans , et Lo’ay, 2 mois, ont tous été traités dans un hôpital.

Plus tôt ce mercredi, Hassanain a déclaré qu’un avion de combat sioniste avait visé des combattants Palestinien dans la ville de Beït Lahiya, et laissé un des Palestiniens blessés. Il s’agit de Wassim Abu Al-Jedyan 19 ans.

Gaza - Ma’an – 21 / 05 / 2008 - 15:06

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54404

Commentaire : l’investissement à l’ombre de la colonisation

La Conférence pour l’Investissement en Palestine s’est ouverte mercredi 21/05/08 avec la participation de plus d’un millier d’hommes d’affaires et d’investisseurs venus du monde entier, y compris des Etats Unis, d’Europe, des Etats arabes, et de l’établissement sioniste.

Au cours de cette réunion, prévue pour une durée de 3 jours, des projets d’un total de 2 milliards de dollars seront proposés.

Alors même que les termes de « colonisation » et d’« investissement » sont contradictoires, l’investissement est nécessaire pour développer la sécurité et la stabilité politique. Il y a cependant une possibilité pour les gens qui vivent sous occupation, et cette possibilité est de créer une économie de résistance.

Dans la Bande de Gaza, depuis que Sharon, ses implantations, et son armée se sont retirées, il n’a pas été possible pour aucune autorité d’installer ne serait-ce qu’un serre en plastique puisque les bulldozers sionistes rasent la terre régulièrement.

La Palestine est un pays occupé avec une économie d’occupation. Dans ces conditions, l’activité économique en Palestine est confrontée à un certain nombre de défis.

Tout d’abord, aux termes de l’accord de Paris conclu entre le gouvernement sioniste et l’OLP en 1993, l’Autorité Palestinienne ne peut importer des marchandises que par les ports, aéroports, et points de passage sionistes. Les hommes d’affaires Palestiniens doivent acquitter les taxes et droits de douane sionistes, ce qui augmente artificiellement le prix des biens et des services dans les territoires occupés au même niveau qu’un zone sioniste. En outre, l’économie sioniste est soutenue par un système social où même un « pauvre » sioniste reçoit au moins 7 000 shekels (1 300 euros) par mois, c’est-à-dire plus que le salaire mensuel d’un ministre Palestinien.

Ensuite, si un commerçant Soudanais veut vendre des pastèques aux Palestiniens, ces pastèques doivent passer par le port d’Ashdod, où des taxes et des droits de douane sont ajoutés au prix. Le résultat est que le prix de cette pastèque est plus élevé sur le marché Palestinien qu’en zone sioniste.

Troisièmement : il est certain que les hommes d’affaires Arabes feront tout ce qu’ils peuvent pour aider les Palestiniens et l’investissement local. Mais ceci ne peut être mis en pratique que si la convention de Paris est abrogée.

Quatrièmement : si des entreprises petites et moyennes peuvent survivre sous un régime d’occupation, il n’en va pas de même pour les projets de plus grande ampleur. Nous devrions nous préoccuper davantage des entreprise industrielle et agricole de petite et moyenne dimension.

Cinquièmement : la plupart des Palestiniens vivent de l’agriculture ; cependant, les sionistes s’efforcent de détruire ce secteur, et leur objectif semble être de transformer la société Palestinienne en une société de consommation.

Sixièmement : l’investissement le plus important qui doit être fait en Palestine est une injection de liberté, et nous demandons aux investisseurs Arabes et étrangers de nous aider à retrouver notre liberté économique et politique.

[commentaires : l’investissement le plus important qui doit être fait en Palestine est une injection de liberté ]

Bethlehem - Ma’an - Nasser Lahham, Rédacteur en Chef - 21 / 05 / 2008 - 12:06

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=29414

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54405

Abbas déclare, lors de la Conférence pour l’Investissement : « Jérusalem Est nous apartient et nous la récupèrerons tôt ou tard. »

Prenant la parole au cours de la cérémonie d’ouverture de la Conférence des Investisseurs en Palestine, le président Mahmoud Abbas a déclaré que « Jérusalem Est nous appartient et nous la récupèrerons tôt ou tard. »

Abbas a également évoqué les nouvelles qu’il avait reçues du Caire concernant un cessez-le-feu entre le Hamas et le régime sioniste, qu’il a qualifié d’« encourageantes » Il a également déclaré qu’il espérait que les négociation entre le régime sioniste et la Syrie seraient couronnées de succès.

Il a déclaré qu’il espérait que le Hamas mettrait un terme à la situation qui prévaut dans la Bande de Gaza et accepterait des élections anticipées. « La Bande de Gaza nous est chère et nous espérons qu’elle retournera bientôt à la légitimité Palestinienne. »

« Nos mains sont tendues en direction de tous ceux qui veulent la sécurité pour ce cher pays, et nous leurs disons qu’ils devraient renoncer à leur attitude et revenir à un gouvernement légitime ». Il a ajouté que des élections législatives et présidentielles seraient organisées, et a ajouté « cela se passera bientôt, si Dieu le veut. »

Abbas a remercié tous ceux qui ont apporté leur soutien à l’économie nationale Palestinienne, et condamné les pratique sionistes depuis les accords d’Oslo.

Plus tôt, lors d’un déjeuner en honneur d’hommes d’affaires de Gaza, il avait encore déclaré que des efforts étaient exercés pour parvenir à un cessez-le-feu complet dans la Bande de Gaza.

« Dès que le Hamas reviendra à la légalité et reconnaîtra des élections anticipées, les choses commenceront à s’améliorer, » a-t-il déclaré.

Abbas a rencontré plusieurs ministre et personnalités économiques à Bethlehem, mercredi 21/05/08.

Bethlehem - Ma’an - 21 / 05 / 2008 - 16:36

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=29423

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54406

A la 60ème commémoration de la Nakba, le camp de Tulkarem vit toujours dans l’espoir du retour

Depuis le 15 mai 1948, la souffrance est devenue le pain quotidien des habitants du camp de Tulkarem. Mais pas un jour ne passe sans qu’ils ne rêvent de l’aube d’un jour où ils retourneront à leurs villes, villages et localités d’où ils ont été chassés il y a soixante ans, lors de la création de l’Entité Sioniste sur leurs terrains.

Hadj Abou Khaled At-Tanja n’a jamais pensé qu’il vivrait soixante ans dans un camp de réfugiés. Il était très jeune quand il a été chassé de son village de Tantoura, sous-préfecture de Jaffa. En effet, les Sionistes l’avaient enfermé pendant un an, avant qu’il puisse fuir la prison avec une vingtaine de camarades. Ils croyaient qu’ils seraient de retour dans au plus tard une semaine.

Les années passent. Abou Khaled se marie. Six garçons et quatre filles remplissent sa vie. Cependant, à quatre-vingt dix ans, le rêve du retour ne le quitte pas. Et lorsqu’il entend quelqu’un parler de quelconques négociations destinées à annuler le droit au retour, il crie :
« C’est un vrai traître celui qui vendra notre droit au retour. C’est un collaborateur avec l’ennemi ».

Avec un regard méfiant et un ton triste, le vieux ajoute : « Tous ces accords, toutes ces négociations ne pourront jamais nous rendre aucun droit. Tous les dirigeants arabes sont assujettis aux Américains et aux Sionistes ».

La réalité du camp

C’est en 1949 que les travaux de construction du camp ont commencé, à l’Est de la ville de Tulkarem. Depuis le début, les habitants sont obligés de s’habituer à une vie le moins qu’on puisse dire difficile. Seize mille âmes n’ont qu’un cabinet médical, un médecin, un dentiste...

Le camp, par ailleurs, ne possède que des écoles primaires et quelques écoles de l’UNRWA. Les écoles de ce dernier ferment souvent leurs portes suivant ses conditions. Les conditions difficiles de l’agence n’arrêtent pas d’affecter le rendement de ses services dans tous les domaines : éducatif, social et sanitaire.

La rue Al-Awda, le retour, coupe le camp en deux. La mairie du camp essaie de présenter ses services, le mieux qu’elle puisse faire avec les moyens du bord.

Et le chômage fait rage dans le camp. Les jeunes qui travaillaient ne peuvent plus bouger, surtout à cause du mur de séparation discriminatoire, entre autres.

Résistance

Malgré leurs souffrances, les habitants ne vivent pas si tranquilles que cela. Le camp est le sujet d’invasions à répétition de la part des forces d’occupation, surtout durant les Intifadas, la première et celle d’Al-Aqsa.

Le camp a donné trente-cinq martyrs. Le plus grand nombre en Cisjordanie. Mohammed Abou Hachim est le plus connu d’entre eux.

Et le camp connaît également un nombre considérable de jours chômés, de jours placés sous un couvre-feu, imposé par l’occupation israélienne. Une moyenne élevée, plus de cent jours par an, durant la bénie Intifada.

Tout prétexte est bon pour que les forces de l’occupation mettent la pagaille dans le camp. Pendant l’Intifada, elles prenaient la liberté d’endommager les maisons et les biens des réfugiés, déjà maigres. Elles mettent aussi la main sur les jeunes pour les enfermer dans leurs prisons. Plusieurs y passent leur vie.

Et ces forces laissent derrière elles beaucoup de blessés, beaucoup de handicapés. Plusieurs ont perdu leurs membres !

Le professeur Monir Abou Tammam a passé plus d’un quart de siècle comme instituteur dans le camp. Il confirme que le camp est un camp de résistance. Il a participé à l’Intifada d’Al-Aqsa, dès son premier jour, et a donné un martyr : Mohammed Al-Qalaq. Des dizaines de milliers de personnes, habitants du camp et de la ville de Tulkarem, ont participé au cortège funèbre du martyr Al-Qalaq. Ce cortège a réchauffé les sentiments de tout le monde dans le camp.

Et la participation effective dans l’Intifada a débuté, les invasions israéliennes avec. La première était en janvier 2001. La deuxième en avril 2001. La plus sanguinaire reste l’invasion de 2004. En un jour seulement, dix-sept Palestiniens sont tombés en martyr. Il y a aussi eu un grand nombre de blessés et de prisonniers. Plus de deux cents prisonniers dont plusieurs ont été condamnés à perpétuité.

Dans l’Intifada d’Al-Aqsa, chaque famille a donné quelque chose, dit le professeur Sohaïl Abou Alfih. Un martyr. Un blessé. Un prisonnier. Une maison, totalement ou partiellement détruite. Après ces événements, les écoliers ne dessinaient plus que des scènes de martyrs, de blessés, d’affrontements, confirme Monir Abou Tammam.

Et pour ce qui est de ces accords et négociations qui ne parlent plus du droit au retour et de l’avenir des réfugiés, Abou Tammam remarque que l’accord d’Oslo en a enrichi et gonflé quelques-uns, sur le dos du peuple. Cet accord a poussé d’autres gens vers plus de pauvreté et de chômage. Parmi ces derniers se trouvent évidemment les habitants du camp de Tulkarem. Et quant aux négociations actuelles, ce ne sont que des illusions. « On ne parle pas de l’avenir des réfugiés et de leur droit au retour », dit Suhaïl.

Personne, petit ou grand, ne voit et ne veut une alternative au droit au retour. Le retour au pays est une affaire évidente, autant le temps passe. Malgré cette bonne conscience, il faut éduquer les nouvelles générations à l’attachement à leurs droits et aux efforts pour les obtenir, dit le professeur Massoud.

Le camp et ses institutions

Le camp possède un centre pour les femmes. Il essaie de leur offrir quelques services, autant que possible. Il essaie également d’améliorer la condition de la femme palestinienne, au niveau social, économique et culturel. Des stages de couture, d’informatique ou d’autres métiers, afin de renforcer son rôle à l’intérieur du camp et à l’extérieur.

Le club de la jeunesse du camp de Tulkarem travaille à attirer les jeunes vers le sport, la culture, l’art, pour pousser le niveau du camp vers le haut.

En ce qui concerne le droit au retour, le directeur administratif du club Rachid Karsou’ croit qu’en observant les événements en cours, on remarque facilement l’atermoiement de l’adversaire sioniste à rendre au peuple palestinien ses droits. On ne lui fait aucune confiance. Tous les pactes signés ne sont plus que paperasses, sans aucune utilité.

« Depuis l’accord d’Oslo et jusqu’à nos jours, aucun accord n’a pas été respecté », dit Rachid. Il croit à l’importance du dossier des réfugiés et de leur droit au retour. Il s’agit d’un droit concernant un peuple qui a été chassé de sa terre, qui a perdu ses biens et ses maisons. « Les initiatives qu’on voit de nos jours et qui veulent laisser tomber le droit au retour, à l’image de celle de Genève, ne sont point acceptables », dit Rachid.

Endurance

Malgré toutes les douleurs et les souffrances que les réfugiés palestiniens subissent, dont les habitants du camp de Tulkarem, ils restent attachés au droit au retour. Un habitant exprime bien le sentiment général : « Si nous avions voulu faire une concession de notre droit au retour, nous n’aurions pas donné tous ces sacrifices, tous ces martyrs et blessés, dans tous ces combats, pendant toutes ces dures années. Il y a rien qui puisse remplacer le droit au retour ; c’est notre vie... ».

Le camp en quelques mots

- 16 à 17 000 d’habitants.
- Ils sont tous des déportés de la Nakba, la catastrophe de 1948.
- L’origine des habitants est très variée et complexe. Ils viennent de différentes villes et de différents villages occupés en 1948, du nord au sud de la Palestine.
- Les quartiers et les ruelles du camp ont pris les noms des familles qui y habitent. Ils prennent parfois les noms de batailles. Il y a le quartier du cheikh Ali, ceux d’Al-Ghanim, des Martyrs, d’Al-Qadissiyya, d’Al-Anssar.
- Le camp de Tulkarem comporte deux écoles pour les garçons, trois pour les filles, et un collège.
- Le camp se trouve du côté oriental de la ville de Tulkarem. Il sépare aussi cette ville du village de Thanaba. La rue principale reliant Tulkarem à Naplouse le côtoie également

Source : Palestine Info

ISM et Palestine Info - Tulkarem - 21-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9005&type=temoignage≤sujet=R%E9fugi%E9s

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54407

Un adolescent de 16 ans assassiné par les soldats israéliens au checkpoint Huwarra

A 19h, le lundi 19 mai, Fihme Abdel Jawad Dardouk a été assassiné par les soldats israéliens au checkpoint Huwarra, à Naplouse. Le porte-parole de l’armée israélienne a prétendu que le jeune, un bénévole du Tanweer Cultural Enlightenment Centre, portait trois bombes artisanales attachées à son corps. Les témoins ont dit que c’était faux.

Fihme avançait seul vers le checkpoint. Jamal Hanoun, un chauffeur de taxi de Naplouse, qui se trouvait à 10 mètres et a vu toute la scène, raconte que Fihme a levé les mains lorsque les soldats lui en ont crié l’ordre en hébreu. Jamal explique que ne parlant pas hébreu, il ne pouvait pas comprendre ce que les soldats lui demandaient, mais qu’après avoir levé les mains, il n’a plus bougé. Il raconte que Fihme a gardé les mains en l’air alors que les soldats le visaient, puis lui ont tiré 5 à 7 balles, une par une, le touchant au cou, au visage, au dos, à la poitrine et au ventre. « Il est mort les mains en l’air ». Les tirs, dit-il, sont partis des soldats qui contrôlaient les voitures, pas de ceux qui étaient dans la tour de guet, comme certains l’ont suggéré.

Jamal raconte que les gens au checkpoint ont essayé d’aider Fihme, mais que les soldats les en ont empêchés. Il raconte qu’au même moment, une ambulance est arrivée au checkpoint, mais que les infirmiers ont été empêchés de secourir le jeune et peut-être de lui sauver la vie. Un autre conducteur qui était sur le lieu, Samer Abu Mustafa, corrobore cette déclaration, disant que les soldats n’ont pas autorisé les ambulanciers à emmener le corps et de sauver le jeune homme.

Jamal dit que Fihme n’avait absolument aucune bombe sur lui. « Wala ishi, répète-t-il. « Rien ». Contrairement aux rumeurs qui ont circulé parmi les habitants de Naplouse, il dit que Fihme n’avait même pas un téléphone portable visible sur lui – une idée qui a circulé pour expliquer qu’une telle horreur aurait pu être une erreur de la part des soldats impliqués.

Selon Samer et Jamas, les soldats ont alors chassé tous les gens du checkpoint avec des bombes assourdissantes et des lacrymogènes, et ont fermé le checkpoint. Tous les checkpoints du secteur de Naplouse ont été fermés pendant au moins trois heures après le meurtre.

Un autre chauffeur de taxi, Abdulla Mohammad Awarta, dit avoir vu les soldats se servir d’une machine à détection d’explosifs sur le corps de Fihme, ce qui a prouvé qu’il n’avait aucun explosif sur lui.

Les journalistes de Naplouse disent également que ces références à des explosifs sont hautement spécieuses. Ils racontent que chaque fois qu’il y a un réel incident à la bombe à un checkpoint, les soldats sionistes emmènent les journalistes sur les lieux pour qu’ils prennent des photos et une conférence de presse a lieu – un exercice de relations publiques du gouvernement sioniste. Lundi soir, cependant, le checkpoint était bouclé et aucun journaliste n’a été admis sur les lieux du meurtre.

D’autres habitants de Naplouse et des militants politiques disent que l’idée qu’un jeune de 16 ans soit bardé d’explosifs est absurde, car l’âge minimum pour rallier un parti politique est de 18 ans.

Fihme était le seul fils d’une famille pauvre. Lui survivent ses parents et trois sœurs.

Voir les photos des funérailles de Fihme.

Source : Palsolidarity  Traduction : MR pour ISM

[commentaires : l’occupation, c’est, très exactement, ça !]

ISM - Naplouse - 21-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=9007&type=temoignage≤sujet=Checkpoint

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54408

Le crépuscule de l’établissement sioniste

Tandis que le régime sioniste célèbre avec ostentation le passage de 60 années depuis sa création en Palestine en 1948, plus de neuf millions de Palestiniens, chez eux et en exil, commémorent la Nakba, la saisie, dans la violence, de leur patrie ancestrale par les Juifs sionistes et la dépossession, l’expulsion et la dispersion d’une masse de Palestiniens aux quatre coins du globe.

Cette année, les activités ont lieu dans beaucoup d’endroits du monde où les réfugiés palestiniens et les expatriés habitent, rêvent et attendent le retour dans leur patrie, qui n’apparaît nulle part à l’horizon de la réalité politique.

Les Palestiniens, en dehors de toute affiliation politique, ne réaffirment pas seulement le statut légal et moral de leur droit au retour dans les maisons et les villages dont ils ont été expulsés à la pointe du fusil, ou bien obligés de fuir il y a 60 ans, mais ils soulignent aussi à tous ceux qui écoutent, y compris leurs propres dirigeants, que le droit au retour demeure – et sera toujours – le cœur, l’âme et la pierre angulaire de la question palestinienne.

Au grand chagrin de la plupart des Palestiniens, la commémoration de la Nakba coïncide cette année avec la crise continue entre le Fatah et le Hamas, que certains intellectuels palestiniens appellent déjà la « seconde Nakba ». Cependant et heureusement, en dépit de tous les différends, la scission nationale entre le Fatah et le Hamas n’a pas fait bouger d’un pouce le consensus national sur l’importance primordiale du droit au retour.

Mais alors que la « seconde Nakba » semble plus ou moins réversible, du moins en apparence, la première Nakba est quelque chose d’entièrement différent, étant données les dimensions historiques et les réalités physiques indélébiles qu’elle a créées et qu’elle continue à créer, même aujourd’hui, 60 ans après.

Beaucoup de sionistes et de Palestiniens pensent que la Nakba continue aujourd’hui. Le blocus mortel de Gaza, avec les meurtres quotidiens des Palestiniens ordinaires par l’occupation, est du déjà-vu pour les Palestiniens les plus âgés qui vivent le cauchemar des meurtres de masse, de la terreur de masse et du nettoyage ethnique de 1948.

Avec le régime sioniste qui continue d’annihiler toute chance d’établissement d’un Etat palestinien viable en Cisjordanie, Bande de Gaza et Jérusalem Est, beaucoup de Palestiniens se tournent tranquillement vers l’option à Un Etat. En réalité, la solution à Un Etat a été, depuis des années, la ligne de base inconsciente et implicite des Palestiniens.

Cette semaine, Ahmed Qureï, le chef de l’équipe palestinienne de négociation, a révélé qu’il a dit à la Secrétaire d’Etat US Condoleezza Rice, lors de sa récente visite, que les Palestiniens « auraient recours à l’option à Un Etat si le régime sioniste refusait de se retirer aux frontières d’avant juin 1967. »

Qorei a dit qu’il ne savait pas si des discussions continuelles avec le régime sioniste conduiraient à un quelconque progrès. « La situation globale est très difficile et décourageante. La position sioniste est rapace, la position palestinienne est faible, la communauté internationale est hypocrite et le monde arabe est presque impuissant. »

Al-Ahram Weekly a demandé à Qurei si l’évocation occasionnelle de la « solution à Un Etat » était une tactique utilisée par les Palestiniens pour amener le régime sioniste à aller un peu plus de l’avant, ou bien si c’était une option sérieuse. Qurei a répondu : « Ce n’est pas une tactique. Il ne faut pas être un grand expert en politique pour réaliser que la solution à Deux Etats a échoué ; la seule alternative qui reste, c’est la solution à Un Etat. Il n’y a pas d’autre alternative, à part l’occupation, l’apartheid et la colonisation, qui sont insoutenables. »

Qurei, qui s’est trouvé dernièrement sous le feu de critiques pour s’être engagé dans des négociations « sans fin » sans déterminer à quoi ressemblerait « la fin de partie », a dit qu’il ne savait pas si oui ou non le régime sioniste était vraiment intéressé par la paix avec les Palestiniens. Il a souligné que le régime sioniste avait atteint un point critique où il devait choisir entre être un Etat juif ou un Etat binational, dans lequel au moins la moitié de ses citoyens seraient des non Juifs.

L’incertitude de Qurei sur les négociations a attiré la colère d’une partie grandissante des intellectuels palestiniens, comprenant des élites de tout le spectre politique et idéologique palestinien.

Cette semaine, le Forum pour Un Etat en Palestine a proposé un Manifeste pour la solution à Un Etat, qui appelle à la création d’un Etat unitaire démocratique sur toute la Palestine mandataire, de la Méditerranée au Jourdain, et au sein duquel les Israéliens et les Palestiniens vivraient comme des citoyens égaux.

Le Manifeste, publié le jeudi 15 mai, comprend six points :

- Palestine : la terre historique de Palestine est le patrimoine et la patrie du peuple palestinien qui, dans le contexte d’un règlement d’ensemble durable, accepterait les immigrés sionistes comme citoyens égaux dans un Etat unitaire démocratique.

- Le droit au retour : chaque palestinien obligé de fuir sa patrie ("Israel proper") a le droit inaliénable de revenir, ainsi que de recevoir compensation et réparations pour les pertes psychologique, économique et sociale qu’il ou elle a subies.

- Sionisme : le sionisme est une idéologie discriminatoire et fait partie du mouvement colonialiste international qui a créé et consolidé un Etat raciste pour les Juifs, aux dépens du peuple palestinien, ce qui a eu pour conséquence le meurtre et l’expulsion de plus de la moitié des Palestiniens. C’est la raison pour laquelle nous pensons que cette idéologie doit être déclarée illégale et que l’infrastructure politique dont elle est la base doit être démantelée.

- Un Etat pour tous : la création d’un Etat en Palestine historique est la solution la plus juste, la plus réaliste, la plus morale et la plus humaine de la question palestinienne qui garantira la paix et la stabilité dans la région. La création d’un Etat démocratique unitaire comprenant les Israéliens vivant actuellement en Israël et les Palestiniens, sur la base de l’égalité des citoyens et la justice pour tous, quels que soient la religion, la race ou le sexe, est la voie idéale pour la résolution de ce conflit qui fait rage depuis le début du 20ème siècle.

- Réconciliation historique : la solution à Un Etat servira de départ à une réconciliation historique entre Israéliens et Palestiniens qui effacera les effets destructeurs de décennies d’occupation et de colonisation. Cependant, le processus de réconciliation devra être précédé de la reconnaissance véritable et des excuses, par Israël, pour les injustices et les pertes historiques infligées au peuple palestinien. De plus, Israël, avec la communauté internationale, devra indemniser les Palestiniens pour leurs souffrances et leurs pertes.

- Cette vision requiert les efforts concertés de la totalité du peuple palestinien où qu’il soit, ainsi que les efforts des Israéliens et des Juifs partisans de la paix, et tous les hommes et femmes de bonne volonté partout dans le monde.

De telles idées sont anathème pour le régime sioniste, le sionisme et la grande majorité des Juifs, car elles impliquent en fin de compte le démantèlement du sionisme et la création d’un Etat binational où les Palestiniens seraient en majorité numérique. Elles représentent également un choc pour la pensée palestinienne, habituée depuis longtemps à l’idée d’un Etat palestinien.

Mais comme Qurei le souligne, la solution à Un Etat deviendra l’option palestinienne, non pas par choix, mais plutôt parce que toutes les autres alternatives ont été effacées.

L’expansion continue des colonies en Cisjordanie, couplée avec les perspectives politiques timides pour un Etat palestinien viable, met déjà les Palestiniens devant un dilemme, à savoir être confrontés à une dissolution nationale (c’est-à-dire l’option jordanienne en Cisjordanie et l’option égyptienne dans la Bande de Gaza), ou se lancer dans une réévaluation longue envers l’adoption de la solution à Un Etat.

Al-Ahram Weekly a demandé à deux intellectuels palestiniens éminents s’ils pensaient que l’option à Deux Etats était toujours valide.

Nasser Al-Qiwa est l’ancien représentant palestinien aux Nations Unies. Il dit que « le temps va à l’encontre de la solution à Deux Etats » à la lumière du changement des réalités du terrain dans les territoires occupés.

« Ce que les Palestiniens devraient faire maintenant est réaffirmer l’essence du conflit, qui est l’occupation militaire de notre pays. Nous devons aussi prendre une position décisive sur la question des colonies juives ; nous ne pouvons pas simplement négocier pendant qu’Israël vole toujours plus de notre terre.

« Nous devons également arrêter d’ergoter sur la création d’un Etat. Nous devons plutôt exiger l’indépendance nationale, une indépendance par rapport à une occupation militaire étrangère. »

A la question sur comment il imagine l’avenir du conflit avec Israël si le scénario à Deux Etats échoue, Al-Qidwa dit que l’alternative ne serait bonne pour personne, ni pour les sionistes, ni pour les Palestiniens, ni plus largement pour la région ou le monde. « Il y aurait beaucoup de violence, de troubles et de bains de sang dont il est difficile de prédire aujourd’hui l’ampleur. »

Azzam Tamimi est le fondateur l’Institut de la Pensée Politique Islamique (Institute of the Islamic Political Thought) à Londres et l’auteur de plusieurs ouvrages sur la question palestinienne. Il pense qu’Israël a d’ores et déjà atteint son zénith et que son déclin commence en tant qu’entité raciste, qui se terminera par sa dissolution et sa disparition.

« Je ne sais pas avec certitude combien d’années Israël va survivre. Toutefois, il est sûr qu’Israël va de plus en plus diminuer. La tendance, depuis qu’Israël a envahi le Liban en 1982, a été le déclin du projet sioniste et le ralentissement de son colonialisme territorial. Il est vraisemblable que quelques zones lourdement fortifiées resteront sous contrôle sioniste, mais il est encore plus vraisemblable que le régime sioniste, en tant qu’Etat sioniste, disparaîtra. »

Tamimi, qui a récemment écrit un livre sur le Hamas, a dit qu’il ne pensait pas qu’un quelconque Etat palestinien sur tout ou partie de la Cisjordanie, la Bande de Gaza et Jérusalem Est serait viable.

« Une entité créée sur quelques parties des territoires, même appelée Etat palestinien, sera tout simplement une entité dépendante non viable dont le but serait de prolonger l’existence du régime sioniste. La possibilité existe que des retraits unilatéraux par le régime sioniste, ici ou là, laissent les Palestiniens sans autre option que celle de simuler un Etat, mais cette perspective ne sera jamais un Etat viable."

Traduction : MR pour ISM

ISM et Khaled Amayreh - Palestine - 18-05-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8981&type=analyse≤sujet=Un%20Etat%20Unique