La France rompt le boycott du Hamas (?)

Voilà une information qui risque de porter un sérieux coup de froid aux relations franco-israéliennes. D’après « Le Figaro », la France aurait décidé de renouveler ses contacts avec le Hamas, ce qui laisse présager d’un changement de politique de la diplomatie française vis-à-vis de l’organisation islamiste.

Le quotidien conservateur révèle ainsi dans son édition de lundi que dans la plus grande discrétion, une rencontre aurait eu lieu à Gaza, il y a de cela un mois, entre Yves Aubin de La Messuzière, diplomate français de haut rang en retraite depuis janvier, et les principaux responsables du Hamas.

Ancien ambassadeur de France en Irak et patron de la direction Afrique du Nord, Moyen-Orient au Quai d’Orsay, La Messuzière se serait ainsi avec Ismaël Haniyeh et Mahmoud Zahar, avant d’informer son ministère de ses discussions.

Interrogé sur « Europe 1 », le ministre des Affaires Etrangères Bernard Kouchner a toutefois minimisé la portée de ces contacts. « Ce ne sont pas des relations, ce sont des contacts. Nous ne sommes pas les seuls à en entretenir » et « nous ne sommes chargés d’aucune négociation », a souligné le chef de la diplomatie française.

Pour autant, toujours d’après « Le Figaro », il semblerait que dans le même temps, le président de l’Etat Nicolas Sarkozy ne serait plus opposé à l’ouverture de « passerelles » avec le groupe islamiste. Alors que des négociations de paix ultra-secrètes se tiennent actuellement entre Israël et les Palestiniens, Paris souhaiterait visiblement, selon les analystes, qu’une avancée très sensible puisse se produire au cours des six mois de présidence française de l’Union européenne, qui débutera le 1er juillet prochain.

Par ailleurs, d’aucuns au Quai d’Orsay s’inquiétent déjà qu’un tel revirement de la diplomatie française puisse porter atteinte à la visite officielle de Sarkozy en Israël, prévue pour la fin du mois de juin.

Cette information survient alors qu’Européens et Américains se sont engagés à ne pas entretenir de relations avec le Hamas tant que l’organisation islamiste ne reconnaîtrait pas l’Etat d’Israël, n’accepterait pas l’idée des discussions de paix et ne renoncerait pas à la violence.

Cette posture de la communauté internationale avait ensuite été renforcée par des sanctions qui suivirent le coup de force du Hamas dans la Bande de Gaza, au moment ou ce dernier avait chassé le Fatah de Mahmoud Abbas des rênes du pouvoir