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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Dimanche, 27 avril 2008

dimanche 27 avril 2008

N° 522

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 27/04/08

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N00101

L’injustice

Qui écoutera l’ONU, elle qui tente d’attirer l’attention du monde sur la situation faite au peuple palestinien ?

Ceux qui croient gérer les affaires du monde ne se contentent pas de détourner le regard, mais de se lancer dans une logique qui n’est pas seulement fausse ou absurde, mais qui est tout simplement injuste

Quand l’organisation internationale met en garde contre une catastrophe humanitaire dans les territoires palestiniens, elle reçoit en écho un plein appui à la politique israélienne qui a mis en place les éléments de cette tragédie. Pas question pour eux de rappeler Israël à ses obligations internationales comme le respect des conventions internationales stipulant très clairement comme pour le cas des Palestiniens, la protection des populations vivant sous occupation. Et cela, bien entendu, en attendant d’examiner de plus près l’occupation en question et élaborer les moyens à même d’y mettre fin.

Bien au contraire, cette même communauté s’en tient aux effets faisant de l’entité sioniste la victime. Et pourtant et la plupart des pays qui soutiennent cette injustice connaissent le poids des mots pour avoir connu des guerres d’occupation, et pour certains développé des mouvements de résistance. Là, l’amalgame ne relève pas de l’ignorance, mais au moins du parti pris.

En ce sens, les Palestiniens se défendent pour faire valoir leurs droits nationaux tels qu’ils leur sont reconnus par les résolutions internationales. L’obstacle s’appelle le régime sioniste fort de l’impunité que lui assurent ses alliés. On ne compte plus depuis au moins trois décennies, les promesses de paix.

Autant d’échecs voulus par l’entité sioniste qui refuse de restituer les territoires qu’elle occupe par la force. Sa dernière trouvaille est d’affamer les Palestiniens. Pas de mazout, plus d’activité déjà réduite à son strict minimum. Pas d’emploi, pas de revenu. C’est ce que les spécialistes appellent la punition collective encore que l’expression semble inadaptée quand on sait de quelle manière le Hamas, poussé à se transformer en parti politique, a été vite diabolisé dès qu’il s’est emparé du pouvoir par la voie démocratique, une expression chère à l’Occident qui ne craint pas de se renier quand il s’agit de défendre le régime sioniste.

Mais c’est de l’injustice qu’il s’agit, et rien d’autre. Et ce n’est pas cela qui va arrêter les Palestiniens. Ils savent qu’ils reviennent de loin puisque même leur existence en tant que peuple a été niée pendant longtemps. C’est leur lutte qui leur a permis d’imposer cette réalité.

Du même auteur :
 "Les guerres en Irak : Les voisins sollicités"
 "Après la rencontre Carter-Khaled Mechaâl"
 "L’Irak s’enfonce dans ses guerres"
 "Supercherie"

26 avril 2008 - El Watan

Info-Palestine et T. Hocine - El Watan – dimanche 27 avril 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4238

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N00102

Abbas : Ultime effort

"Il y a 40% de non-Juifs dans les territoires alloués à l’Etat juif [par la résolution de partition de l’ONU]. Cette composition n’est pas une base solide pour un Etat juif. Et nous devons regarder en face cette nouvelle réalité dans toute sa gravité et sa spécificité. Cette balance démograhique remet en cause notre aptitude à maintenir la souveraineté juive [...]. Seul un Etat ayant au moins 80% de Juifs est un Etat viable et stable."
Ben Gourion. Son intervention devant les dirigeants du Mapai (Parti des ouvriers d’Eretz Israël) du 3 décembre 1947.
"Le Nettoyage ethnique de la Palestine - Ilan Pappe - Fayard - (p. 78)

Abbas est allé voir Bush pour qu’il ramène Israël au pied.

Le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a rencontré le président Bush à Washington jeudi dans un ultime effort pour sauver de l’effondrement le processus de paix soutenu par les Américains. Abbas est « sérieusement inquiet » car les perspectives d’avancées dans les négociations avec le régime sioniste, avant l’expiration du mandat de Bush à la Maison-Blanche, sont très minces.
Des sources palestiniennes à Ramallah ont déclaré à Al-Ahram Weekly qu’Abbas avait pressé l’administration Bush d’exercer « une pression réelle et significative » sur le régime sioniste afin d’assurer l’ébauche d’un accord sur le statut définitif avant fin 2008. Le dirigeant de l’AP a demandé à Bush d’insister en faveur d’un accord préliminaire détaillé qui conduirait à un règlement définitif du conflit palestino-sioniste autant qu’à la création d’un Etat palestinien viable sur la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est.

Le régime sioniste préfère rechercher une « déclaration de principe » qui exposerait les orientations générales en vue d’une solution au statut définitif avec les Palestiniens. Mais l’AP n’est pas intéressée par une nouvelle déclaration à caractère général (les Accords d’Oslo étaient déjà une déclaration de principe) qui donnerait au régime sioniste toujours plus de temps pour « créer une situation de faits » sur le terrain en Cisjordanie. « Une déclaration de principe serait vide de sens si on n’a pas d’accord sur les questions cruciales telles que Jérusalem, les colonies et les réfugiés » indiquait Abdullah Abdullah, législateur du Fatah et ancien directeur général au ministère palestinien des Affaires étrangères. Selon Abdullah : « une nouvelle déclaration de principe ne serait qu’une perte de temps car nous en avons déjà une, les Accords d’Oslo. Ce que nous voulons et ce que nous cherchons, c’est un accord cadre couvrant tous les aspects du conflit. Nous voulons savoir par exemple quand nos prisonniers seront libérés des prisons israéliennes et des camps de détention. »

Le président palestinien s’est plaint aussi auprès de Bush de la non application par le régime sioniste des dispositions clé de la Feuille de route élaborée sous l’égide du Quartet pour la paix entre le régime sioniste et les Palestiniens. Dans le projet de la Feuille de route, le régime sioniste s’est engagé à retirer des centaines de check-points et de barrages routiers en Cisjordanie, et de geler toute expansion des colonies juives.

Les Palestiniens et les groupes pacifistes d’observation dans les Territoires occupés accusent le régime sioniste d’être revenu sur sa parole. Ils arguent que le régime sioniste a maintenu l’immense majorité des barrières physiques en Cisjordanie et que, seuls, de rares barrages routiers d’importance secondaire ont été enlevés. Le régime sioniste a entrepris une nouvelle série d’expansions de colonies en Cisjordanie, surtout à Jérusalem-Est. L’AP s’est plainte à maintes reprises auprès de Washington à cet égard, mais l’administration Bush n’a pas pu, ou pas voulu, exercer des pressions sur le gouvernement sioniste pour qu’il cesse l’expansion coloniale sur les territoires arabes occupés.
Le régime sioniste et l’AP ont poursuivi des négociations intenses pendant plus d’un an, mais sans parvenir à une avancée, surtout en ce qui concerne les questions du statut définitif. Abbas est soumis à d’énormes pressions de la part de l’opinion publique palestinienne pour, soit aller à un accord de paix digne, soit quitter les négociations. « Le peuple palestinien ne peut continuer à observer plus longtemps ce jeu de marionnettes. Si Abbas croit qu’un accord de paix avec le régime sioniste n’est pas possible, alors il doit avoir le courage de dire la vérité au peuple » dit un officiel palestinien. « Les Palestiniens sont mentalement épuisés par ce processus de paix. »

Outre l’épuisement mental provoqué par des discussions stériles avec Israël, Abbas s’aperçoit que sa carrière politique et sa crédibilité, en tant que président et chef du Fatah, seront sérieusement compromises s’il ne parvient pas à obtenir d’Israël un accord et la fin d’une occupation de 41 ans de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est. Pour Azmi Shuebi, ancien ministre palestinien : « Selon moi, Abu Mazen (Abbas) finira par démissionner s’il n’obtient pas un accord de paix, ou au moins un accord préliminaire, d’ici la fin de l’année. 

Shuebi a déclaré à Weekly qu’Abbas recevait des rapports décourageants d’Ahmed Qurei à propos des nombreuses discussions, dont certaines secrètes, qu’il avait conduit avec ses homologues sionistes. « Nous savons qu’elles sont très lentes et qu’elles font très peu progrès ». Le Hamas a maintes fois critiqué les discussions sionisto-AP comme « manquant de crédibilité » en raison du refus du régime sioniste d’arrêter son occupation militaire.

Olmert n’est pas en position de prendre des mesures radicales pour aller à un accord de paix avec l’AP comme, par exemple, arrêter l’expansion des colonies, et encore moins démanteler les colonies existantes. Le parti Haredi Shas, ultra orthodoxe, qui représente les juifs religieux du Moyen-Orient, a menacé de quitter le gouvernement Olmert si « la question de Jérusalem venait à être discutée avec les Palestiniens ». Shas est à l’origine des projets récemment annoncés pour la construction de milliers de logements pour les colons à Jérusalem-Est. Le parti fondamentaliste s’est vivement opposé à la fin de l’occupation sioniste de Jérusalem, ainsi qu’à autoriser le rapatriement d’un nombre significatif de réfugiés palestiniens dans leurs anciens villages et foyers qui se trouvent maintenant en zone sioniste.
Pour certains chroniqueurs, tel Uri Avnery, le gouvernement d’Olmert n’est pas vraiment intéressé à conclure une paix véritable et durable avec les Palestiniens et la poursuite des discussions avec l’AP n’est qu’une façade pour la communauté internationale. Olmert, et d’autres dirigeants sionistes, considèrent le président Bush comme « un canard boiteux », déchargeant le régime sioniste de la nécessité de vraies avancées vers la paix avec les Palestiniens. Le régime sioniste espère que les élections américaines et la période de transition qui va suivre lui donneront le temps de créer encore plus de faits accomplis sur le terrain en Cisjordanie, ce qui est censé mettre le régime sioniste encore plus en position de force pour négocier.

Cependant, l’AP n’acceptera probablement pas d’être entraînée une fois de plus dans une période incertaine de discussions floues avec le régime sioniste qui passeraient aux yeux des Palestiniens pour un exercice sans intérêt.

Du même auteur :
 "Encore des entretiens inutiles"
 "L’attentat amène un répit"
 "C’est le moment de dissoudre l’Autorité palestinienne"

Info-Palestine et Khaled Amayreh - Al-Ahram Weekly – samedi 26 avril 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4236

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N00103

Sauvegarder les Etats-Unis de l’emprise sioniste

Le rôle hégémonique de l’établissement sioniste dans la formulation de la politique étrangère étasunienne est la plus grande menace pour la paix mondiale

Pendant longtemps, les Etats-Unis ont été un phare, un espoir pour beaucoup. Ceux qu’ils éblouissaient et qui les admiraient trouvaient facilement des raisons pour défendre ce pays qui en deux siècles seulement suivant son indépendance avait accompli plus que n’importe quelle autre nation dans l’histoire.

Cette nouvelle nation brillante et moderne était devenue la plus puissante, la plus riche et la plus influente sur terre. Son système politique, économique et social était un modèle de dynamisme, d’efficacité et de réussite. La manière de vivre étasunienne étonnait, inspirait et attirait des gens du monde entier. Chose plus importante, la puissance matérielle impressionnante de ce pays restait subordonnée à sa puissance morale. C’était le pays le plus démocratique du monde, le plus respectueux du droit, le plus vigilant pour la défense des libertés humaines et du droit des peuples à l’autodétermination.

Cette image ne fascinait toutefois pas tout le monde. Pour certains, l’image des USA était sinistre et n’avait rien d’admirable. Pour eux, l’histoire des États-Unis était une suite ininterrompue d’expansionnisme colonialiste, de violence et de racisme. Le train de la violence avait été mis en marche avant même la création de l’État avec le génocide systématique de la population autochtone ; il a poursuivi sa course par le lancement de deux bombes atomiques sur des villes japonaises sans aucune justification militaire que ce soit. Le racisme étasunien a commencé par l’importation de millions d’Africains vendus en esclavage et ne s’est absolument pas arrêté lors de l’assassinat d’Abraham Lincoln et de Martin Luther King.

Les États-Unis ont commencé leur expansionnisme impérialiste en repoussant leurs frontières Ouest jusqu’au Pacifique ; ils ont continué en étendant leur sphère d’influence et de contrôle d’abord sur l’hémisphère occidental (conformément à la doctrine Monroe de 1823) pour finalement essayer d’assurer leur hégémonie actuelle sur l’ordre international.

Les deux images s’opposent, mais elles ne contredisent pas le fait qu’après la seconde guerre mondiale, les États-Unis étaient de loin moins coupables que l’Europe colonialiste et l’Union soviétique stalinienne. Assurément, la présence de rivaux sur la scène internationale a freiné la soif de pouvoir et de contrôle de Washington, peu importe qu’il ait compté hériter les zones d’influence de ses rivaux ou se soit efforcé de les contenir.

Il préparait la voie vers le pouvoir de forces politiques plus libérales qu’elles fussent républicaines ou démocrates. Pourtant, une fois l’Europe poussée de côté, après la crise de 1956, et les Soviets bloqués au Moyen- Orient, après la guerre de 1973, la droite étasunienne a gagné du terrain et s’est finalement installée à la Maison Blanche en 1980.

Ensuite, après l’élimination définitive du rival soviétique, une extrême droite encore plus raciste et fanatique est devenue si puissante qu’elle a réussi à prendre le contrôle de la Maison Blanche et à installer dans le Bureau Ovale, un alcoolique repenti appelé George W. Bush.
C’est à ce moment que la poussée étasunienne vers l’hégémonie globale est passée à la vitesse supérieure.

Personne ne peut maintenant se leurrer sur l’influence internationale des USA. Le loup a laissé tomber ce qui lui restait de sa laine de mouton et il s’est déchainé ; les ravages perpétrés en Irak et en Palestine notamment témoignent d’une férocité à côté de laquelle palissent même les périodes les plus brutales du colonialisme.

Une puissance qui dévaste un pays avec une civilisation aussi ancienne que l’Irak, qui cause la mort de plus de un million de ses habitants et déplace le quart de sa population ; qui autorise un blocus visant à soumettre une population sans défense par la famine ; qui commet des violations horriblement brutales des droits humains à Guantanamo, Abu Ghraib et dans les prisons secrètes de la CIA dans le monde, ne peut pas être appelée démocratique ou civilisée, tant s’en faut.

Il est difficile d’imaginer comment une société aussi vibrante que celle des États-Unis ait pu produire une administration aussi imprudente, brutale et méprisante. En supposant que le peuple n’ait pas eu les idées très claires en 2000, comment a-t-il pu commettre la même erreur et voter pour Bush une seconde fois en 2004, malgré toutes les preuves de son incompétence et de ses tromperies criminelles ?
La seule explication possible est qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans la société étasunienne, que le phénomène Bush n’est pas une anomalie passagère, qu’il reflète par contre un courant d’opinion profond et puissant et qu’il correspond aux intérêts de cette société.
Il est vrai que la société étasunienne a fini par se réveiller, encore que bien tard, et qu’elle a sanctionné Bush lors des élections législatives de novembre 2006 en le privant de sa majorité au Congrès. Cela ne veut toutefois absolument pas dire qu’il y ait eu une révolution pour redresser la situation ou que Barack Obama ait déjà un pied dans le Bureau Ovale.

La société étasunienne est toujours profondément divisée et tout est possible, y compris la victoire du candidat républicain, John McCain, qui est le prolongement rationnel de tout ce que Bush défend, et par conséquent, plus dangereux encore.

En outre, malgré son revers au Congrès, Bush continue à se montrer tellement arrogant de suffisance vis-à-vis de sa base de soutien qu’il est impossible d’exclure que son administration se lance dans une autre folie dangereuse, comme une attaque contre l’Iran.
Dans un article publié sur internet le 12 avril, l’ancien candidat à la Présidence Pat Buchanan a énuméré les raisons pour lesquelles « les néoconservateurs pourraient avoir gain de cause dans leur guerre contre l’Iran » avant que Bush ne quitte la Maison Blanche.
Il signale, qu’au début de 2007, Nancy Pelosi a retiré une résolution qui aurait privé Bush du pouvoir d’attaquer l’Iran sans l’approbation du congrès.

En septembre, les deux chambres ont adopté la résolution Kyl-Lieberman classant parmi les organisations terroristes, la Garde révolutionnaire iranienne. « C’était un cadeau du Congrès », écrit-il. « Bush a donc un chèque en blanc pour lancer une guerre contre l’Iran. Des signes de plus en plus nombreux montrent qu’il a l’intention de remplir le chèque et de l’encaisser ».

Parmi ces signes figurent les grandes manœuvres militaires qui ont été organisées dans la région après la tournée de Cheney. Mis à part les ennuis que l’Iran cause ostensiblement aux USA en Iraq, Buchanan signale que Bush a un autre motif pour lancer la guerre : celle-ci creuserait un fossé entre les candidats démocrates, entre Hillary Clinton - qui a voté pour la résolution Kyl-Lieberman- et Obama. L’empoignade entre les démocrates ouvrirait à McCain la voie de la Maison Blanche.

Que ce scénario se concrétise ne me surprendrait pas car il semble refléter une facette profonde et troublante de la société étasunienne. Toutefois, pourquoi cette faim vorace du pouvoir a-t-elle choisi pour cible de son agression la plus brutale le Moyen-Orient ainsi que les peuples arabes et musulmans ?
Le facteur « israélien » et sioniste fournit certainement une des clés les plus évidentes et il serait naïf de l’écarter. Je ne suis pas enclin à attribuer l’orientation de la politique moyen-orientale des USA au seul lobby sioniste, mais celui-ci exerce une influence indéniable.

Phénomène relativement nouveau aux USA, un secteur de l’opinion étasunienne se rend lentement mais sûrement compte du pouvoir de ce lobby et de la mesure dans laquelle il compromet les intérêts stratégiques étasuniens. Ce n’est pourtant pas la première fois que des voix se sont élevées aux États-Unis contre la manière dont le lobby sioniste influence les centres de décision étasuniens et harcèle ses adversaires.

Nous avons tous en mémoire le livre de Paul Findley They Dared to Speak Out (1982) qui démasquait les tactiques utilisées par le lobby sioniste pour, notamment, lui faire perdre son siège au Congrès lors des élections de 1982. Toutefois, il ne s’est jamais trouvé jusqu’ici autant de noms prestigieux dans les milieux politiques et universitaires étasuniens pour commencer à critiquer ouvertement et durement le régime sioniste et ceux qui le défendent aux USA. Le moindre d’entre eux n’est pas l’ancien Président Jimmy Carter qui a publié, il y a deux ans : Palestine : Peace not Apartheid, ainsi que Stephen Walt et John Mearsheimer qui ont publié ensemble : The Israeli Lobby and US Foreign Policy, étude longue et sérieusement documentée sur la mesure dans laquelle ce lobby a façonné la politique étasunienne au Moyen-Orient afin de promouvoir les intérêts sionistes avant ceux des USA.

Le titre du livre de Carter se passe d’explications. Carter critique la politique sioniste d’expansion des colonies et la construction du mur d’apartheid qui rappelle les politiques racistes de l’ancienne Afrique du Sud. L’ancien président semble avoir résisté à la tempête déclenchée par son livre et à la campagne de dénigrement qui l’accuse - comme c’était à prévoir - d’antisémitisme. Il se prépare à présent à visiter Damas pour rencontrer le leader du Hamas, Khaled Meshaal, autre initiative importante, selon moi, pour briser les tabous sionistes.
Le livre The Israeli Lobby and US Foreign Policy a été initialement publié dans la London Review of Books, après avoir été refusé par Harvard University Press. Malgré les attaques féroces du lobby sioniste, l’ouvrage est devenu un bestseller de 500 pages.

L’ouvrage est valable non seulement par ce qu’il approfondit la question de façon professionnelle, mais aussi en raison de la place éminente qu’occupent ses auteurs dans le milieu universitaire ; le premier est le doyen de la Kennedy School of Government à Harvard et professeur de relations internationales, et le second est professeur de science politique à l’Université de Chicago. Le livre confirme largement comment l’influence du lobby sioniste s’est étendue jusqu’à la Maison Blanche, au Congrès, aux centres de recherche, aux médias, aux universités et à d’autres forums importants qui influent sur les décideurs et sur l’opinion publique étasunienne.

Parmi leurs conclusions les plus importantes, Walt et Mearsheimer disent que le lobby sioniste a contribué dans une grande mesure à attirer les USA dans la guerre contre l’Irak et qu’il fait maintenant campagne pour précipiter le pays dans une autre guerre, cette fois-ci contre l’Iran.

Ce livre est une bouffée d’air frais dans la manière de concevoir la politique moyen-orientale étasunienne dans les cercles universitaires aux USA et il est en train de s’attirer la faveur de partisans respectables. Le Washington Quarterly, revue d’affaires internationales, a récemment publié un article intitulé "After Iraq : Future US military posture in the Middle East". Ecrit par Bradley L. Bowman , l’article conclut - peut-être à la surprise des Etasuniens - que la présence militaire des USA dans la région est la source principale de l’augmentation et de l’expansion inouïes du terrorisme.

Toutefois, on ne gagne pas grand-chose à chasser des chimères. Le soutien étasunien aveugle au régime sioniste est trop fort pour être ébranlé : à preuve, la résolution 185 récemment adoptée par la Chambre des Représentants reconnaissant les droits des « Réfugiés juifs » du Moyen-Orient. La résolution n’a pas un caractère contraignant, mais elle est symptomatique de ce qui nous attend à moins que quelqu’un ne vienne sauver les USA d’eux-mêmes et du régime sioniste et sauver ainsi l’humanité.
L’auteur est professeur de science politique à l’Université du Caire.

L’original de cet article peut être consulté ici : http://weekly.ahram.org.eg/2008/893... Traduction : amg

Info-Palestine et Hassan Nafaa – vendredi 25 avril 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4221

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N00104

L’amertume de Mahmoud Abbas

« Si le mandat du président Bush s’achève sans accord, nous nous retrouverons dans une impasse extrêmement difficile et nous, les Palestiniens, examinerons les mesures que nous prendrions si cela devait être le cas », a déclaré le Président palestinien.

Situation plus incertaine au Proche-Orient

Cette fois, le Président palestinien dévoile l’échec des tractations actuelles et il le dit avec beaucoup d’amertume, lui qui continue à croire aux vertus de la négociation, entrant pour cela en opposition avec d’autres forces palestiniennes, en appelant au désarmement de l’Intifadha. Mahmoud Abbas n’était pas contre le soulèvement qu’il encourageait, mais il était contre la mort de Palestiniens, car l’occupant n’avait que cela à faire pour rétablir son ordre.
Est-ce pour autant la fin de tous les espoirs ? Tirant les conclusions de sa récente tournée internationale qui s’est conclue par une rencontre avec le président américain, George W. Bush, le président Mahmoud Abbas préférait, hier, la mise en garde contre le risque d’une « impasse extrêmement difficile » au Proche-Orient, si un accord siono-palestinien n’était pas conclu avant la fin du mandat du Président américain en janvier 2009.

A son tour donc de fixer une échéance et il en a le droit, car le moment venu, lui aussi doit tirer les conclusions de la voie qu’il a choisie et pour laquelle, il a été élu au poste de président de l’Autorité palestinienne. « Si le mandat du président Bush s’achève sans accord, nous nous retrouverons dans une impasse extrêmement difficile et nous, les Palestiniens, examinerons les mesures que nous prendrions si cela devait être le cas », a déclaré M. Abbas à bord de l’avion le ramenant de Washington qui a fait escale à Glasgow (Ecosse). Il a affirmé que M. Bush, qui l’a reçu jeudi dernier à la Maison-Blanche, « réalise parfaitement que le temps qui reste est court, mais il garde espoir de pouvoir réaliser quelque chose ». « La conviction qu’il (M. Bush) affiche est qu’il existe une chance que nous devons saisir », a-t-il ajouté.

M. Abbas a appelé les Etats-Unis « à user de leur poids pour faire appliquer la feuille de route et réaliser la vision (du président) Bush des deux Etats. » Il a aussi affirmé que ses discussions avec le Président américain avaient été « très profondes et très claires et que lui aussi a fait connaître clairement ses positions ». « On ne peut nullement dire que ces discussions furent un échec , a-t-il assuré. M. Abbas a aussi affirmé qu’un « important écart » sépare les positions palestiniennes de celles du régime sioniste dans les discussions en cours. « Tous les dossiers en discussion sont difficiles. Il existe trois obstacles principaux que nous avons expliqués au président Bush, à savoir la poursuite de la colonisation sioniste, le maintien des barrages routiers et la question des frontières, car nous exigeons que toute solution soit basée sur les frontières de 1967 », a-t-il expliqué.

M. Abbas n’a toutefois pas exclu « de légères modifications frontalières des deux côtés », dans le cadre d’un éventuel accord. « Mais de telles modifications doivent être les plus mineures possibles », a-t-il toutefois ajouté. Il a, par ailleurs, répété qu’il rencontrerait de nouveau George W. Bush le 17 mai en Egypte, affirmant ne pas savoir si d’autres dirigeants de la région seraient présents à cette rencontre. « C’est l’Egypte, le pays hôte, qui décide », a-t-il souligné.

M. Abbas a également affirmé avoir évoqué avec les responsables américains la tenue d’une nouvelle conférence de paix à Moscou. « Les Américains examinent cette question et se consultent avec les Russes pour en fixer l’ordre du jour et la date », a-t-il précisé. A cette activité, s’ajoute celle de la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, qui se rendra du 1er au 5 mai, notamment en zone sioniste et en Cisjordanie, pour discuter des efforts de paix au Moyen-Orient, a annoncé vendredi le département d’Etat. A Londres, elle participera à une réunion du Quartette pour discuter de l’évolution des négociations de paix depuis décembre, a précisé le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack. Elle assistera aussi à une réunion d’un comité ad hoc chargé de l’aide à apporter aux Palestiniens, afin d’encourager les donateurs à concrétiser leurs engagements pris en décembre à Paris, a-t-il ajouté.

Toute cette activité arrivera-t-elle à convaincre les Palestiniens que l’espoir est permis ? Difficile de le croire, surtout lorsque l’on sait que le Quartette, qui avait lui-même élaboré une feuille de route prévoyant la création d’un Etat palestinien, s’est avéré incapable de tenir ses engagements. L’Etat palestinien, selon lui, devait être créé en 2005.

Du même auteur :
 "L’injustice"
 "Les guerres en Irak : Les voisins sollicités"
 "Après la rencontre Carter-Khaled Mechaâl"
 "L’Irak s’enfonce dans ses guerres"

Info-Palestine et T. Hocine - El Watan – dimanche 27 avril 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4241

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N00105

L’armée d’occupation blesse un Palestinien près d’une barrière « de sécurité » en Cisjordanie

L’armée coloniale a ouvert le feu, dimanche 27/04/08 au matin, sur un habitant qui se trouvait non loin d’une barrière en barbelé près de l’implantation d’Elkana dans le nord de la Cisjordanie.

Les témoins oculaires ont déclaré que les soldats sionistes, postés sur cette barrière, ont ouvert le feu sur les pieds de la victime, aussitôt après lui avoir donné l’ordre de s’arrêter.

Aucun autre détail n’a été fourni.

Rami Almeghari - IMEMC & correspondants – Dimanche 27 Avril 2008 – 16 : 33

http://www.imemc.org/article/54506

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N00106

Le président Abbas déclare que toutes les parties concernées font des efforts pour parvenir à la paix
Le président Palestinien Mahmoud Abbas a déclaré dimanche que toutes les parties concernées dans la région font des efforts pour parvenir à la paix entre les Palestiniens et les sionistes avant la fin de 2008.

Dans une conférence de presse qui suivait une réunion avec le président Egyptien Hosni Moubarrak au Caire, Abbas a déclaré qu’il avait demandé au président des Etats Unis, George W. Bush, au cours d’une récente réunion à Washington, d’aider à mettre un terme aux activités sionistes d’implantations et à faire avancer les négociations palestino-sionistes.

« L’Autorité Palestinienne est en faveur de tout dialogue avec nos frères Syriens pour parvenir à un accord de paix global d’ici à la fin d’année, » a déclaré Abbas en réaction aux récents signes la volonté des sionistes de reprendre les pourparlers de paix du côté syrien.

Le président a confirmé qu’il aurait une rencontre avec Bush et le président Egyptien au cours d’un sommet trilatéral prévu pour le 17 mai, dans la station balnéaire égyptienne de Charm El Cheikh.

Abbas a également affirmé qu’il ne signerait avec le régime sioniste aucun accord de paix qui porterait atteinte aux droits légitimes du peuple Palestinien.

Au cours d’une interview sur la télévision Palestinienne à Ramallah, diffusée auparavant, Abbas avait déclaré que « s’il n’y avait pas un accord qui soit basé sur les droits et les intérêts nationaux des Palestiniens, alors il n’y aurait pas de règlement entre nous et les sionistes. »

Abou Mazen (Abbas) a également suggéré qu’il y a eu une intervention active des Etats Unis, représentés par la secrétaire d’Etat, et qu’une visite de Condoleeza Rice dans la région était prévue pour le 03 mai, de même que pour le sommet trilatéral du 17 mai.

Concernant un autre aspect du problème, Abbas a expliqué que la tenue à Moscou d’une conférence pour la paix au Proche Orient reste très probable, mais il a confirmé qu’il s’était mis d’accord avec l’administration étasunienne, au cours de sa visite de la semaine dernière à Washington, pour qu’une telle conférence soit bien préparée afin de garantir son succès.

Les remarques d’Abbas suivent de près l’arrêt des discussions de paix Palestino-sionistes lancées par les Etats Unis en novembre dernier sur la base d’une solution à deux états sur les frontières de 1967.

Le grippage du processus de paix a été attribué à l’insistance sioniste pour reprendre la construction de nouvelles implantations sur des terres Palestiniennes, considérées comme faisant partie des frontières de 1967, principalement Jérusalem Est occupée et la Cisjordanie.

Rami Almeghari - IMEMC & correspondants – Dimanche 27 Avril 2008 – 15 : 30

http://www.imemc.org/article/54504

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N00107

Abbas quitte Washington « les mains vides »

Le président Palestinien Mahmoud Abbas a déclaré que ses entretiens avec le président étasunien George Bush et avec la secrétaire d’état Condoleezza Rice n’étaient pas parvenu à produire des résultats positifs.

Abbas a déclaré que ces entretiens n’avaient pas concerné les problèmes essentiels d’un retrait des sionistes sur les frontières de 1967 et une halte de l’expansion des implantations sionistes en Cisjordanie.

Le président a ajouté qu’il rentrait dans les territoires Palestiniens « avec rien, ou sinon très peu de chose, à montrer. »

Le site sioniste Ynetnews a rapporté qu’Abbas avait déclaré à Associated Press qu’il ne lui semblait pas qu’il accord de paix serait réalisé avec le régime sioniste cette année.

Il a ajouté que l’un des principaux obstacles sur la route des discussions de paix est le problème de la poursuite du développement des implantations en Cisjordanie et à Jérusalem.

« Nous avons demandé que l’administration étasunienne mette en œuvre la première phase du plan de paix de la Feuille de Route qui concerne la fin du développement des implantations, » a déclaré Abbas. « Ce problème est le principal obstacle aux discussions de paix. »

De proches collaborateurs d’Abbas ont déclaré qu’il était découragé, jeudi 14/08/04, après son déjeuner avec la secrétaire d’état Rice. Ils ont examiné l’état actuel des discussions de paix, mais Rice n’a rien dit des demandes Palestiniennes concernant la création d’un état Palestinien indépendant. »

Abbas a encore déclaré que l’administration étasunienne n’a apporté aucune proposition nouvelle pour faire avancer le processus de paix.

Jusqu’ici, le régime sioniste refuse de iscuter des frontières définitives de l’Etat Palestinien, de Jérusalem et du droit au retour des réfugiés Palestiniens.

Cependant, les dirigeant sionistes ont toujours déclaré que Jérusalem serait toujours « la capitale unifiée de l’état sioniste », et ils continuent à rejeter toute discussion du droit au retour des réfugiés Palestiniens, et refusent de même de parler des questions liées aux frontières.

Il convient de mentionner que le régime sioniste est le seul état souverain qui n’ait pas de frontières fixées, car il continue à développer ses blocs d’implantations en Cisjordanie, et continue à construire le Mur d’Annexion illégal de façon à créer sa propre version d’un accord de paix.

Jeudi 24/04/08, le négociateur en chef Palestinien, le Dr Saëb Erekat, a déclaré qu’Abbas avait présenté les objections Palestiniennes à Bush, mais que ce dernier n’avait pas répondu directement, selon le site Ynetnews. Abbas avait informé Bush des objections Palestiniennes à la poursuite des implantations sionistes.

Le site Ynetnews a cité Erekat, qui a déclaré que « Bush a dit à Abbas...qu’il ne s’occupait que des grandes lignes. »

[commentaires : chagrin et pitié ! Nous-mêmes, comme n’importe quel observateur doté de deux graines de bon sens et d’une paire d’yeux pour lire les déclarations des uns et des autres pouvait dire, depuis l’annonce de la reprise de cette négociations, et en tous cas depuis la pantalonnade d’Annapolis, qu’on allait vers cette issue lamentable. S’il reste à Abbas un atome de dignité...]

Saed Bannoura - IMEMC & correspondants – Samedi 26 Avril 2008 – 06 : 32

http://www.imemc.org/article/54486

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N00108

La Société Nafha : « Les forces d’occupation ont kidnappé 250 Palestiniens en avril »

Le bureau des relations de presse de la Société Nafah pour la Défense des Droits des Détenus et des Droits de l’Homme a publié, samedi 26/04/08, un rapport qui déclare que les forces d’occupation ont kidnappé 250 Palestiniens depuis le début du mois d’avril.

La Société a ajouté que 90 des personnes kidnappées venaient de Naplouse, les autres venant de Hébron, Bethlehem, Jénine, Tulkarem, Qalqilyia, et Salfit.

La Société a déclaré que les soldats avaient kidnappé 40 enfants et 2 femmes en avril. Les 2 femmes, âgés de 20 et 28 ans, sont de Hébron et du camp de réfugiés de Balata à Naplouse.

11 des enfants kidnappés sont de Naplouse, 10 sont de Tulkarem, 6 de Hébron, 3 de Salfit, 2 de Qalqilyia, un de Bethlehem et un de Jénine.

La Société a ajouté que les soldats ont encore kidnappé un analyste politique identifié comme Ali Jaradat après avoir forcé l’entrée de son domicile, et également kidnappé Hazim Dweik, le fils du chef, lui-même détenu, du Conseil législatif Palestinien, le Dr Aziz Dweik.

Les soldats ont également kidnappé plusieurs étudiants de diverses universités, particulièrement de l’Université An Najah, de l’Université Bir Zeit, et de l’Université ouverte Al Quds.

La Société a également blâmé les exactions perpétrées par les soldats sionistes sur les narrages routiers à travers la Cisjordanie.

Saed Bannoura - IMEMC & correspondants – Samedi 26 Avril 2008 – 22 : 26

http://www.imemc.org/article/54494