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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Mardi, 1 avril 2008

mardi 1er avril 2008

Numéro : 507

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 01/04/08

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50701

Garder sa dignité en Palestine - Murs, tunnels et humiliations quotidiennes

Mats Svensson, ancien diplomate suédois qui fait partie de l’équipe de SIDA, l’Agence Internationale de Coopération et de Développement, suit actuellement l’occupation interminable de la Palestine.

Il y a quelques temps, il y a eu dans le mur une ouverture assez grande pour le passage d’une voiture. Maintenant, elle est fermée. L’endroit est vide. Un jeune homme marche vers moi, me passe à côté et disparaît dans le fossé. Et il est parti. Je le suis dans le large fossé. Le fossé fait quatre mètres de large, avec de l’eau sale et brune. Je vois quatre grosses canalisations de ciment. Trois d’entre elles sont bouchées par des blocs de ciment.

Les obstacles de la quatrième ont été enlevés. Ca pue, ça sent l’égout. Je perds l’équilibre et mon pied droit glisse dans la boue de l’égout. Je me penche et je regarde dans la conduite en ciment, mon appareil de photo prêt. Je vois une ombre au bout de la canalisation, à 15 mètres. Je lève mon appareil mais immédiatement, j’entends un homme qui me crie : « S’il vous plaît, s’il vous plaît, ne prenez pas de photo. »

Je vois un vieil homme arriver par le tunnel. Les jambes écartées sur les bords, il essaie de passer. Parfois il s’aide de sa canne qu’il enfonce dans l’égout. De l’autre main, il porte un petit sac. Il glisse un peu. Lorsqu’il sort du tunnel, il me regarde, voit mon appareil de photo et dit : « Merci ». Je le suis pendant quelques mètres.

D’abord, il sort de son sac une paire de chaussures noires, et met la paire sale dans le sac. Regarde ses pantalons, voit qu’ils n’ont pas été salis. Nettoie sa canne avec un mouchoir. Me dit qu’il va voir sa femme à l’hôpital. Elle y est depuis quelques semaines. Sa femme a été transportée à l’hôpital lorsqu’il y a une ouverture dans le mur. Il me dit qu’il a toujours vécu à Jérusalem mais que le mur qui passe maintenant au nord le coupe de la ville. Il vit dans le quartier Al-Ram. Il repart vite pour avoir le plus de temps possible avec sa femme avant de devoir rentrer dans la soirée. « J’espère que l’eau n’aura monté d’ici là », dit-il.

Je traverse le tunnel. Monte de l’autre côté. Vois quelques gamins qui y grimpent. Ils me demandent ce que je pense du mur. Me disent qu’ils se sentent humiliés. Disent qu’ils arrivent sales à l’école tous les jours, et sont sales lorsqu’ils rentrent chez eux. L’école est d’un côté du mur, la maison de l’autre, les Palestiniens des deux côtés.
Le mur sépare les Palestiniens. Scinde la terre. Tous les jours, ils doivent passer par un égout pour aller à l’école, pour aller travailler ou pour aller voir un bien-aimé malade.

Deux jeunes que j’ai pris en photo lorsqu’ils sortaient du tunnel me demandent de rester un peu. Ils me disent qu’ils passent par le tunnel pour aider leur mère. Leur mère porte une robe noire et un petit sac à main marron. Je leur promets que je ne prendrai pas de photo. Avec soin, ils relèvent sa robe, la portent presque à travers le tunnel. L’eau de l’égout est trop profonde, son pied glisse dans l’eau et elle crie. Bientôt, tous les trois reviennent en arrière. Un des jeunes dit qu’il faudra qu’ils essaient une autre fois, lorsque l’eau sera plus basse.

Je suis arrivé tôt le matin. La plupart des gens d’Al-Ram passe par le tunnel pour aller à Jérusalem. Ils reviennent dans l’après-midi, pour être chez eux avant la tombée de la nuit.

Il y a dans le mur une grille large, fermée, de 10 mètres de large, près des canalisations de l’égout. Le mécanisme de fermeture de la grille est sophistiqué et elle ne peut être ouverte que par les forces de l’occupation, par de jeunes soldats. Assez bizarrement, de jeunes enfants peuvent se glisser à travers la grille parce qu’il y a une ouverture de 20 centimètres sur un côté. Quelques adolescents essaient, mais ne peuvent pas se serrer suffisamment. Pour ceux qui ont moins de 15 ans, il y a une ouverture étroite. Si vous êtes plus vieux, vous devez passer par l’égout.

D’abord, je n’ai pas compris pourquoi l’armée a laissé cette petite ouverture dans la grille. Et je n’ai pas compris pourquoi le tunnel d’égout restait ouvert. Après quelques heures, j’ai commencé à voir la configuration et c’est dans celle-ci que se tient probablement la réponse.

En face de moi, je vois la femme que ses fils essaient d’aider à traverser l’égout, qui renonce parce que la boue est trop profonde, qui veut garder sa dignité. Je vois l’homme que ne veut pas être photographié. L’homme qui ne veut pas que son humiliation soit montrée.

ISM et Mats Svensson > isbjorn2001@hotmail.com - Palestine - 01-04-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8654&type=temoignage

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50702

Les Palestiniens reconstruisent les maisons démolies à Qawawis

Le 28 mars, les Palestiniens des collines sud d’Hébron se sont rassemblés dans le village de Qawawis pour reconstruire les maisons détruites par l’armée d’occupation le 19 mars.

Les villageois de At-Tuwani, des militants internationaux des droits de l’homme et les familles de Qawawis ont commencé dès le matin à enlever les gravats qui bloquaient l’entrée d’une maison du village. Les soldats sionistes avaient tout d’abord interdit ces travaux mais un Commandant de District était arrivé un peu plus tard et avait confirmé que la famille avait en effet le droit de dégager les gravats de sa maison.

Le 19 mars, les soldats sionistes avaient détruit au bulldozer 3 maisons et une étable dans le village.

Depuis la démolition, la famille, dont un bébé et plusieurs enfants, ont dormi dans un abri près de leur maison démolie. Les forces sionistes avaient aussi détruit, le même jour, 8 bâtiments dans les villages d’Imneizil, Ad Deirat et Oum Lasafa.

L’armée a régulièrement détruit des maisons et autres structures dans les collines du sud d’Hébron au cours des dernières années. A Qawawis, ce fut en 2005. Les maisons ont été reconstruites, puis démolies à nouveau en février et avril 2007. Les Palestiniens vivant dans ce secteur se voient systématiquement refuser les permis de construire, et sont en conséquence menacés de démolition.

Selon Amnesty International, le régime sioniste a démoli au moins 7.000 maisons palestiniennes depuis 1967. La loi internationale non seulement interdit de telles actions, mais la 4ème Convention de Genève oblige l’entité sioniste, en tant que puissance occupante, à protéger la population civile et à lui procurer assistance. Les punitions collectives sont explicitement interdites selon l’article 33 de la 4ème Convention de Genève, et la destruction des maisons constitue une violation grave de l’Article 53.

Contact : Christian Peacemaker Teams, At-Tuwani, 054-253-1323.

Source : Palestine Solidarity Project  Traduction : MR pour ISM

ISM et Christian Peacemaker Teams - Hébron - 29-03-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8633&type=temoignage≤sujet=D%E9molitions%20de%20maisons

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50703

Guerre contre l’Irak : cinq ans de meurtres et de pillage

L’exode de la classe moyenne, la mort d’un million d’Irakiens, cinq millions de déplacés, le pillage du patrimoine historique ... est-ce cela les réalisations dont se glorifie le président Bush ?

Il y a cinq ans, les troupes étasuniennes ont lancé, depuis de bases militaires situées dans les états arabes voisins, l’agression qui a abouti à l’occupation de l’Irak, en invoquant plusieurs prétextes : renverser un régime dictatorial, libérer le peuple irakien, répandre la démocratie dans l’ensemble du monde arabe et trouver un règlement au conflit arabo-sioniste.

La guerre reposait sur une série de mensonges : les armes de destruction massive, les liens étroits et avérés entre l’ancien régime irakien et l’organisation Alqaïda, l’implication des extrémistes dans les évènements du 11 septembre, avec une attaque sanglante contre la tour du World Trade Center à New York.qui a causé la mort de trois mille Etasunien.

Le problème de ceux qui ont déclenché ces guerres injustes et illégales, c’est que, comme ils ne reconnaissent pas leurs erreurs sur le fond, ils n’en tirent pas les leçons. L’exemple le plus flagrant, c’est le discours prononcé par le président Georges Bush : il n’a pas de regret, dit-il, tout en vantant les succès de ses troupes et promettant une grande victoire stratégique.

Certes, les troupes américaines ont renversé l’ancien régime irakien, elles ont condamné à mort son président après un procès honteux. Mais elles n’ont atteint aucun de leurs autres objectifs : les régimes dictatoriaux arabes se sont renforcés, encore plus répressifs et corrompus, le processus de paix américain pour résoudre la question palestinienne est toujours dans l’impasse ; et Al Qaida s’est renforcée et étendue, avec des ramifications au Maghreb, en Somalie et en Europe. Sa défaite en Irak est liée aux erreurs de certains de ses dirigeants qui, imbus d’eux-mêmes, ne comprennent pas la nature du peuple irakien ; certains signes cependant révèlent un processus de redressement et de rectification, laissant penser que cette défaite n’est peut-être que provisoire, comme le montrent le retour, depuis quelques jours, des opérations suicide et des explosions à Bagdad ainsi que l’augmentation constante du nombre d’attaques visant les forces étasuniennes.

Où sont les réalisations dont se glorifie le président Bush ? nous ne le savons pas. Mais quelques heures avant que le vice président américain, Dick Cheney, n’arrive à Bagdad en catimini, comme un voleur, un attentat suicide a eu lieu à Kerbala, tuant au moins cinquante personnes, tandis que deux semaines plus tôt, à Ghazaliya et à Aljadida , deux femmes avaient déclenché leur ceinture d’explosifs au milieu d’un marché bondé, faisant au moins cent morts.
Le fait que depuis quelques mois les explosions diminuent à Bagdad n’est pas lié au nombre de soldats étasuniens ou aux dispositifs de sécurité irakiens qui coopèrent avec eux ; c’est lié à l’achèvement des opérations d’épuration ethnique et confessionnelle qui ont provoqué la mort de trois mille personnes par mois au cours des années 2006 et 2007, période au cours de laquelle des quartiers de Bagdad, qui étaient des exemples de coexistence confessionnelle, ont été transformés en en ghettos sunnites ou chiites, entourés de murs affreux, où les points de contrôle militaires sont tout à fait semblables aux points de contrôle israéliens dans les villes et les villages de Cisjordanie.

L’exode de la classe moyenne, la mort d’un million d’Irakiens, cinq millions de déplacés, le pillage du patrimoine historique, la destruction du plus grand foyer de rayonnement culturel, civilisationnel, scientifique de la région, la guerre civile confessionnelle, l’Irak classé parmi les pays les plus corrompus du monde, est-ce cela les réalisations dont se glorifie le président Bush, leader monde libre et prophète de la démocratie et des droits de l’homme dans le monde ?

La guerre a renversé le précédent régime irakien, c’est indéniable, mais cela a-t-il été fait dans l’intérêt du peuple irakien ? ou dans l’intérêt de l’entité sioniste, afin de maintenir cet état en tant que puissance nucléaire régionale majeure dans le monde arabe ? ou pour le pétrole dont les réserves atteignent plus de deux cents milliards de barils comme l’a reconnu ouvertement Allan Greenspan, ex président de la Banque Centrale Fédérale, dans ses souvenirs publiés l’an dernier ?
Dernière question : ces réalisations valaient-elles toutes ces pertes matérielles et humaines qui ont affligé en même temps le gouvernement et le peuple américains ? Donald Rumsfeld , secrétaire d’état à la Défense américaine, a estimé le coût matériel de la guerre à environ cinquante milliards de dollars, tandis que Paul Wolfowitz, secrétaire d’état à la Défense et l’ un des principaux artisans de la guerre, a affirmé que le pétrole irakien permettrait d’assurer totalement le financement de la reconstruction. Il y a deux mois, un rapport officiel du Pentagone a affirmé que ces dépenses atteignaient 600 milliards de dollars tandis que Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie, affirme qu’en réalité les dépenses oscilleraient entre trois et cinq trillions de dollars (5000 milliards de dollars) et il attribue l’effondrement de l’économie américaine à la malédiction de la guerre en Irak, effondrement dont les effets négatifs retentissent sur la plupart des bourses occidentales et mondiales.

Si on ajoute les pertes humaines dans les rangs des troupes américaines -qui approchent le seuil psychologique de quatre mille morts-, trente mille blessés, 175 morts dans les rangs des troupes britanniques et autant dans les rangs des forces multinationales, ce sont autant de signes du désastre étasunien, de plus en plus évident.
Cheney a fait la tournée des capitales arabes pour les rallier à une guerre quasi certaine contre l’Iran, l’Iran, grand vainqueur de cette guerre contre l’Irak, car c’est lui qui contrôle effectivement l’Irak à travers les milices qui lui sont affiliées et il est maintenant en position d’humilier l’administration étasunienne et de jouer avec les nerfs de ses dirigeants. Or c’est cette administration qui lui a livré l’Irak sur un plateau d’argent, par l’intermédiaire de ses alliés aujourd’hui au pouvoir à Bagdad,.

Le président Bush qui parle de grande victoire stratégique en Irak est la dernière personne qui comprenne quoi que ce soit à la stratégie, et sans doute à tout autre chose. Car l’agression contre l’Irak et l’occupation ont porté atteinte à un équilibre stratégique majeur, en détruisant le pays et son armée et en faisant de l’Iran la principale puissance militaire, sans véritable rival parmi les états voisins. Car l’Iran a utilisé le fait que les Etats Unis était occupée à renverser son pire ennemi pour développer une industrie de guerre avancée : ses arsenaux sont pleins de missiles, de toutes formes et dimensions, de sous-marins modernes et son programme nucléaire lui donnera, dans deux ans au plus, la capacité de produire des têtes nucléaires.
L’Irak nouveau est le principal témoin du crime étasunien, le plus désastreux de l’Histoire moderne ; c’est pourquoi il est impératif de demander des comptes et de présenter les responsables devant des tribunaux internationaux spécialisés dans les crimes de guerre , non seulement pour le peuple irakien qui a enduré tant de crimes, d’exil, de famine, et de destruction, de pillage de ses richesses, mais aussi pour le peuple étasunien, l’économie mondiale, les valeurs occidentales, les traités internationaux relatifs à la justice et aux droits de l’homme.
Ce qui nous surprend et nous chagrine en même temps, c’est l’étonnante inertie des peuples occidentaux, étasuniens et britanniques en particulier. Pourquoi ces peuples ne s’insurgent-ils pas contre leurs dirigeants, tels Bush et Tony Blair, les auteurs de ces crimes de guerre, après avoir découvert leurs scandaleux mensonges (comme la fable des armes de destruction massive et les relations avec Alqaïda ) destinés à les tromper et à leur vendre cette guerre illégale et immorale,
Dans ce bref aperçu, il nous est impossible d’oublier la meute de ceux qui, Irakiens par le nom, ont fait de l’Irak une entreprise de pillage, qui, poussés par des haines confessionnelles malsaines, ont participé avec zèle au crime de l’agression et collaboré avec servilité aux services de sécurité et aux plans étasuniens et britanniques, et parmi eux des docteurs, des patrons et des gens de haut rang.

Ils ont voulu faire de l’Irak un cimetière pour les gens honnêtes et les innocents, une vache à lait pour s’enrichir rapidement. Une fois leur projet réalisé, ils sont retournés vers leurs exils dorés en Europe, chargés de milliards, tandis que les Irakiens souffrent, sans électricité, ni eau, ni carburant, ni nourriture, privés de paix et de sécurité.
Répétons-le de crainte de ne pas avoir étés entendus : pour que cesse le calvaire du peuple irakien, il faut appeler les choses par leur nom, afin de construire sur des bases nouvelles et saines, quand toutes les poches de pourriture actuelles, -et en premier lieu les troupes d’occupation et ceux qui collaborent avec elles-, auront été démantelées et éliminées. Car c’est un échec : 170 000 soldats étasuniens, le double pour les forces de sécurité et la garde républicaine irakiennes, les milices confessionnelles et irakiennes, 75 000 membres des forces du Réveil qui collaborent avec l’occupant et la coalition, tous ensemble, ils n’ont pas réussi à sécuriser la Zone Verte dont la surface ne dépasse pas dix kilomètres carrés ; Bush, entouré de ses agents irakiens, ne peut circuler tranquillement dans la moindre rue d’Irak, en souriant à ceux qu’il a libérés.

Cela signifie qu’il y a un gigantesque disfonctionnement auquel il faut remédier de façon radicale, par tous les moyens. L’occupation de l’Irak a révélé au grand jour un visage de l’Islam favorable aux Etasuniens et à la collaboration, un Islam valet de l’occupation et de la collaboration avec l’occupant. A l’heure où le président Bush s’érige en champion de la guerre contre le fondamentalisme islamiste rigoriste dans différentes régions du monde, c’est sans scrupule qu’il étreint un islamisme fondamentaliste et le hisse au pouvoir en Irak, à condition qu’il adhère avec zèle aux institutions choisies par l’occupant. Et sur ce plan-là, le fondamentalisme du parti islamique sunnite et celui du Haut Conseil chiite sont à égalité.

L’allégeance aux Américains et à leurs plans, tel est le critère qui distingue un bon fondamentaliste d’un fondamentaliste terroriste.

Du même auteur :
 La guerre en Irak est la plus grande imposture de l’Histoire
 Alors que Gaza se réjouit, Bush est dégoûté...
 Liban 2006 : un aveu officiel de défaite
 Le problème c’est Israël et non pas les roquettes !

20 mars 2008 - Al Qods Al Arabi - Vous pouvez consulter cet aryicle à :
http://www.alquds.co.uk/index.asp?f...
Traduction de l’arabe : Anne-Marie

Info-Palestine - Abd Elbari Atwan - Al Qods Al Arabi – lundi 31 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4078

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50704

Se souvenir de la Palestine

Le 15 mai, l’établissement sioniste va célébrer son 60ème anniversaire. Les Palestiniens de par le monde commémoreront le 60ème anniversaire de la Palestinienne Nakba -la « Catastrophe ».

Entre autres événements, la Nakba marque l’expulsion forcée et la spoliation de 750 000 Palestiniens de leurs foyers d’origine et la destruction de 418 villages en 1948. La conséquence a effectivement décimé l’identité, la culture et la vie palestinienne.

Alors que les sionistes sont exhortés à se souvenir de ce jour et à marquer les 60 ans de la création et de l’indépendance de l’établissement sioniste par des célébrations, les Palestiniens sont encouragés à oublier leur passé et leur lien historique avec leur patrie.
On nous demande d’admettre les mythes traditionnels sionistes qui ont dépeint la terre de Palestine comme une terre vide avant l’arrivée des colons sionistes. On attend de nous d’accepter l’idée que la création du régime colonial n’a pas altéré ni désorganisé les vies des habitants palestiniens autochtones sur cette terre de Palestine.

Aujourd’hui, on nous rappelle que le régime de Tel Aviv est le seul pays qui tient à faire la paix avec les Palestiniens et les voisins arabes. On nous dit que la construction du Mur de l’Apartheid sur les territoires palestiniens, les incursions militaires réitérées en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza, l’expansion des colonies illégales dans les territoires occupés (en violation de la loi internationale), le déplacement des Palestiniens par confiscation de leurs cartes d’identité et le ciblage et la punition collective infligée aux civils palestiniens ( y compris le dernier massacre de Gaza qui a provoqué la mort d’au moins 106 civils palestiniens) on nous répète donc que tout cela est justifiable et que ce sont des actes « mesurés ».

On fait pression sur nous pour que nous ignorions la situation actuelle de la colonisation et de l’occupation et qu’on se concentre plutôt sur les tentatives déséquilibrées vers la paix et la réconciliation qui privilégient la sécurité d’Israël plutôt que la souveraineté palestinienne et les droits humains, dont leur droit au retour ratifié par les Nations Unies.
Ironiquement, il n’est plus possible aux Etats-Unis de célébrer « Columbus Day » sans reconnaître le terrible coût en vies humaines provoqué par la colonisation européenne. De même, 1948 ne devrait pas être célébré en tant que réalisation d’un rêve sans en même temps reconnaître ses conséquences catastrophiques pour les Palestiniens. Pourtant l’entité sioniste refuse toujours de reconnaître toute culpabilité vis-à-vis du drame des Palestiniens.

Il n’est possible de célébrer la création de l’état sioniste qu’en enterrant les faits historiques suivants : la création de l’état n’a été possible qu’au détriment de la population autochtone ; sa création a été légitimée par des récits sionistes racistes qui dépeignaient les Palestiniens avec les mots du dirigeant sioniste Moshe Smilansky comme étant des « demi-sauvages » incapables de s’autogouverner ; que le régime sioniste se lance activement dans un nettoyage ethnique des Palestiniens à travers l’expulsion, le massacre et le terrorisme d’état ; que la démocratie sioniste privilègie ses citoyens juifs et discrimine les Palestiniens ; qu’elle a amputé économiquement et politiquement les Palestiniens de Cisjordanie et de la Bande de Gaza ; et finalement que le régime sioniste continue à employer des politiques législatives racistes et exclusives qui empêchent les 7 millions de Palestiniens vivant dans la diaspora de retourner dans leur patrie.

Les Palestiniens marqueront le 60ème anniversaire de la création de l’établissement sioniste en se souvenant de ces faits historiques douloureux. Ils se souviendront des noms des villages qui ont été détruits, enregistreront les noms de ceux qui ont été tués et pleureront la perte de droit inhérent à une vie digne dans leur pays. Ils contesteront les efforts visant à nier les abus sionistes à l’égard des droits humains palestiniens et s’opposeront aux tentatives visant à faire taire les critiques du régime sioniste en associant délibérément antisionisme avec antisémitisme.

Ils reconnaîtront les contributions et les sacrifices de ces Palestiniens vivant sous occupation sioniste et ceux qui se languissent dans les camps de réfugiés. Ils parleront ouvertement des crimes présents et continus de l’entité coloniale en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. Quand 1,4 million d’hommes, de femmes et d’enfants sont privés d’eau, d’électricité et de soins médicaux et sont soumis à des attaques militaires brutales, comment pouvons-nous ignorer la douleur et la souffrance que la formation de l’état sioniste a infligée aux Palestiniens ?
Les Palestiniens partout dans le monde marqueront le 15 mai en célébrant l’esprit persistant de la résistance palestinienne. Ils se souviendront en engageant leurs communautés, en éduquant d’autres au sujet de leur sort et en travaillant en solidarité avec d’autres autochtones marginalisés au Canada et ailleurs. Ils se souviendront d’Al Nakba en affirmant leur droit à se souvenir de la Palestine.
Les actes de mémoire impliquent un effort conscient pour résister aux gommages de l’histoire ou d’y participer soi-même.

Comment choisirez-vous de vous souvenir de la Palestine ?

Dana Olwan est la secrétaire des affaires internes du SPHR (Solidarity for Palestinian Human Rights) (http://clubs.myams.org/qphra/what.html)

28 mars 2008 - The Journal queen’s university - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.queensjournal.ca/story/2...
Traduction de l’anglais : Ana Cléja

Info-Palestine - Dana Olwan - mardi 01 avril 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4088

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50705

Sommet de Damas : une interview de Khalid Mash’al

Lorsque les dirigeants arabes dont le président palestinien Mahmoud Abbas sont arrivés à Damas ce samedi pour le sommet de la Ligue Arabe, le mouvement Hamas, bien que physiquement absent de la réunion, était néanmoins présent comme force avec laquelle il faut compter.

Voulant connaître l’opinion du Hamas sur la conférence de Damas, Ma’an et d’autres journalistes arabes ont discuté avec Khalid Mash’al, le responsable politique en exil du Hamas.

Après avoir atteint le bâtiment où se trouvait le dirigeant du Hamas, nous avons été chaudement accueillis par ses gardes du corps. Nous n’avons pas eu à attendre longtemps avant qu’il n’arrive avec deux autres membres du bureau politique du Hamas.

Dès le premier moment, Mash’al a été attentif au moindre détail. Il semblait interpréter toute expression sur nos visages et était très réactif à ce que nous disions.

Alors que nous chuchotions, il s’est rendu compte que nous voulions fumer, et avec le sourire il nous a dit qu’il ne nous l’avait pas interdit.
Pendant l’entrevue, Ma’an a interrogé Mash’al au sujet des entretiens pour une trêve avec les sionistes, sur les négociations pour la libération du soldat israélien captif Gilad Shalit, et sur d’autres questions.
« Nous ne prierons pas le régime sioniste pour une trêve. Ils doivent accepter [une trêve] et s’engager [à la respecter] en Cisjordanie et dans la bande de Gaza s’ils veulent l’obtenir » nous a-t-il dit.
« Le régime colonial a refusé de libérer des prisonniers purgeant de longues peines, et à la date d’aujourd’hui les négociations pour la libération de Shalit sont quasiment gelées. »

Mash’al explique ensuite les plans sionistes pour engager de nouvelles guerres dans la région. Quoique le régime de Tel Aviv ait l’appui des Etats-Unis, il ne s’attend pas à ce que ces gens attaquent la Syrie, mais se concentre plutôt sur le Hizbullah au Liban et la bande de Gaza.
Qu’attend le Hamas du sommet de Damas ?

Selon Mash’al, le Hamas veut deux choses : le soutien arabe pour la cause palestinienne, et que les pays arabes résolvent leurs conflits internes.

Ma’an : Pourquoi les Palestiniens se combattent-ils avec une telle violence ? Le Hamas ne devrait-il pas endosser une partie des critiques pour cette situation ? Ne devrait-il pas s’imposer une certaine autocritique ?

Khalid Mash’al : « Il est normal dans des circonstances si dures que des erreurs et des réactions se produisent. Nous ne prétendons pas que ces erreurs étaient obligées, ni ne pouvons prétendre que le Hamas s’est comporté de la façon la plus responsable. Mais ne blâmons pas la victime, et au contraire observons et critiquons ceux qui montent des conspirations contre leur propre peuple ... Dans certaines occasions il est compréhensible que la victime puisse faire certaines erreurs, mais nous sommes prêts pour deux choses :

« En premier : comme je l’ai dit aux officiels arabes, le Hamas serait d’accord sur une enquête impartiale et honnête sur ces événements regrettables [dans Gaza]. Nous pratiquons l’auto-critique, et nous avons donné notre accord a ce qui a été suggéré par la Conférence Islamique qui a proposé qu’une commission d’enquête composée de juges arabes examine les événements qui se sont produits dans Gaza.
Deuxièmement : le Hamas a le droit d’exercer le pouvoir pendant quatre ans, et après cela vous pourrez juger ce que nous avons fait. Et s’il y a de nouvelles élections nous y participerons. »

Ma’an : Pourquoi le Hamas tient-il à l’Autorité comme le Fatah ?

Khalid Mash’al : « Nous avons eu des discussions à l’intérieur du Hamas à ce propos, en dehors comme dans les prisons sionistes, et nous avons proposé comme décision de participer aux élections. Notre décision était en partie pour protéger la résistance palestinienne après la mort de Yasser Arafat, pour sauvegarder la résistance. Nous avons également voulu combattre la corruption de l’Autorité palestinienne qui affectait notre peuple.
Il n’y a aucune autorité à laquelle nous soyons accrochés. Mais il y a une situation de fait qui nous force à être présent, et au cas où il y aurait des garanties pour une bonne gestion à Gaza et que l’AP [de Ramallah] ne cherche pas à nous saper, alors nous abandonnerons l’Autorité le jour qui suit. »

Un journaliste égyptien a interrogé Mash’al sur la différence qui existait entre le premier ministre Isma’il Haniyeh du Hamas et le président palestinien Mahmoud Abbas, prétendant qu’ils étaient tous les deux les faces de la même pièce de monnaie.

Mash’al a répondu : « N’accablez pas le Hamas. L’Autorité est un obstacle et un fardeau, et si le Hamas voulait simplement le pouvoir, il aurait donné satisfaction au Quartet international et aux Etats-Unis afin de garantir ce pouvoir. Cependant, Haniyeh et [le responsable du Hamas Mahmoud] Az-Zahhar travaillent à partir des bunkers de la résistance et ils envoient leurs fils mourir comme martyres. »

Ma’an : Si le Hamas convient d’une trêve de dix ans, comment pourrait-il néanmoins se faire appeler un mouvement de résistance ?

Khalid Mash’al : « Le Hamas voit la trêve comme une tactique pour contrôler le niveau du conflit israélo-palestinien. »

Ma’an : Dans quelle mesure le Hamas a-t-il été préoccupé par le pouvoir, et où se situe la résistance ?

Khalid Mash’al : « Il y a deux questions sur lesquelles le Hamas ne peut pas être critiqué. La première est qu’il n’y a aucune véritable Autorité palestinienne. Deuxièmement, s’il y avait une véritable Autorité, qui est nécessaire, cette Autorité devrait être consacrée au service du peuple palestinien plutôt qu’à son exploitation. Ceux qui sont à blâmer pour la faiblesse de cette Autorité sont ceux qui ont signé les Accords d’Oslo, et pas le Hamas. »
Mash’al a également expliqué que les Etats-Unis avaient récemment envoyé des émissaires officieux pour rencontrer la direction du Hamas, et que ce dernier avait refusé de les rencontrer. Le Hamas a également refusé des contacts informels avec Israël.
Quant à savoir si le Hamas mène un conflit religieux contre le régime sioniste, Mash’al a argumenté sur le fait que le Hamas est un mouvement de libération nationale, et non pas une organisation voué à une guerre religieuse.

Ma’an : Comment se sont passés les entretiens entre le Hamas et le Fatah à Sana’a ?

Khalid Mash’al : « Nous avons convenu de discuter la question des élections anticipées en dépit de nos craintes que ce pourrait être des élections trafiquées en fonction des souhaits du régime sioniste et des Etats-Unis qui veulent bien de ces élections à condition que le Hamas ne les gagnent pas une seconde fois.
Nous avons refusé de dialoguer avec la délégation de l’OLP simplement parce qu’un côté [le Fatah] ne doit pas employer l’OLP comme un écran contre l’autre côté [le Hamas]. »

Ma’an : Pourtant vous vous parlez du Fatah en tant que mouvement qui collabore avec l’occupation israélienne ; comment pouvez-vous dans ces conditions dialoguer avec lui ?

Khalid Mash’al : « Nous sommes en désaccord avec certaines tendances et certains dirigeants du Fatah, et nous voulons ce dialogue parce que nous estimons que la réconciliation dans la patrie palestinienne est impérative. »

30 mars 2008 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
[Traduction : Info-Palestine.net]

Info-Palestine - Ma’an News Agency - lundi 31 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4085

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50706

« Honte à toi, Israël »

Mettez ensemble ces deux expressions, « sécurité sioniste » et « Hamas », et comme par magie, « la fin justifie les moyens ».

Au début de ce mois, les forces d’occupation sionistes ont fermé le Centre d’études islamiques, dans le centre d’Hébron, au prétexte que la société caritative - qui accueille un orphelinat, une bibliothèque, une boulangerie et un centre commercial - est liée au Hamas et même en assure l’entraînement des jeunes recrues. Le centre, créé en 1962, a donné un toit à des centaines de Palestiniens défavorisés qui n’avaient personne d’autres vers qui se tourner.

Depuis le début de son activité, des boutiques, une école, des boulangeries et même des centres médicaux ont été créés par le Centre à travers la ville, répondant ainsi aux besoins de milliers d’Hébronites. Le raid de l’armée sioniste et la fermeture du Centre ont privé des enfants de toit, d’autres de leur école et des centaines de citoyens de leur entreprise et par conséquent, de leurs ressources. Non seulement, ces lieux ont été fermés par ordre militaire, mais une grande partie de leurs mobiliers ont été confisqués - ordinateurs, fichiers, réfrigérateurs, nourriture congelée, fours. Tout cela parce que le gouvernement sioniste a conclu que le Centre d’études islamiques finançait et soutenait le Hamas.

La fermeture de la zone commerciale prend effet le 1er mai, mais elle pourrait bien s’opérer dès maintenant. Ayant peu de moyens de recours juridique pour empêcher cette sinistre perspective et pouvoir gagner devant un juge militaire sioniste, les commerçants palestiniens et le Centre sont conscients qu’ils ne pourront reprendre leurs activités de sitôt. Selon l’ordre de l’armée placardé sur les murs, ces institutions - y compris l’orphelinat -, ces boutiques, ces boulangeries et ces centres médicaux représentent « un danger injustifiable pour les FDI (Forces de défense siosistes) et, à ce titre, ne peuvent continuer à bénéficier de l’autorisation d’ouverture ».

Le Centre sollicite le report de la fermeture, naturellement. L’un des dirigeants de la société, Ahmad Farrah a déclaré dans la presse : « Nous sommes une société caritative. Nous n’avons rien à voir avec la politique. Nous fonctionnons depuis 1964, avant l’occupation sioniste, l’armée sioniste et les services de renseignements ont enquêté sur nous à de nombreuses reprises et ils n’ont jamais trouvé la moindre preuve laissant supposer une quelconque activité illégale. »
Certes, ce n’est pas la première fois que l’armée sionistes fait irruption dans les sociétés caritatives palestiniennes au nom de la sécurité de l’entité sioniste, les accusant de liens avec le Hamas. Dans la bande de Gaza comme en Cisjordanie, le régime sioniste a fermé plusieurs fois des sociétés et des centres sur la base de liens avec le mouvement islamique. L’armée en a fermé aussi sur l’allégation de liens avec le Fatah et le Jihad islamique. De toute façon, quelle que soit la fréquence, c’est extrêmement inquiétant.

Le chroniqueur israélien, Gideon Levy, dans un article sur le raid dans Hébron paru dans le quotidien israélien Ha’aretz, critique sur le fond l’establishment militaire israélien pour ses allégations ridicules selon lesquelles un salon de beauté, un orphelinat ou un magasin de confection pourraient être une couverture pour les séances d’entraînement du Hamas. Cependant, il suffit de lire certains articles du Miftah pour comprendre pourquoi un comportement aussi scandaleux est accepté, et même loué, par tant de sionistes et de Juifs de par le monde.

« Ce Levy veut-il nous toucher pour attirer un sentiment de pitié sur ces petits Arabes, ces futurs Martyrs ? Je ne suis pas d’accord. Il existe de bien pires catastrophes, massacres, génocides et tragédies humaines dans le monde, pour gaspiller une pensée, du temps et des moyens précieux pour des Arabes qui geignent que rien n’est jamais assez bon pour eux », peut-on lire en commentaire sur un blog nommé Genuine Tosefta.

Un Juif australien projette un racisme anti-palestinien profondément ancré chez beaucoup de sionistes et de pro-sionistes. Il écrit : « Je pense qu’il faudrait tout expliquer à ces enfants (sic) et leur demander s’ils ne souhaitent pas être replacés dans un foyer juif plein d’amour et de bonté, sans crainte de se voir enseigner les péchés du Hamas et de ses pareils. » Pardon, qu’est-ce que vous dites ?

Bien que l’incident soit assez atroce par lui-même, l’état d’esprit sous-jacent qui le nourrit et donne du crédit à de telles affirmations constitue la véritable menace, et pas seulement contre le Hamas mais contre tous les Palestiniens en général. Le fait qu’un orphelinat puisse être fermé en un instant, et qu’une propagande fasse tout avaler à ce propos - ce qui fait le terreau des attentats suicide du Hamas - n’est pas seulement choquant par sa nature, mais complètement incroyable chez tout auditeur moyennement intelligent, non aveuglé par les préjugés.
Mais, comme toutes déclarations, actions et mêmes idées, cette dernière atrocité ne surgit pas du néant. Israël a depuis longtemps fait le lien des « actes de terrorisme », spécialement ceux commis par le Hamas, avec l’Islam lui-même. Naturellement, cette idée a été activement portée à ébullition par la « guerre contre le terrorisme » du président étasunien George W. Bush sur le postulat « Vous êtes avec nous ou contre nous », après l’attaque du 11 septembre. Dans le monde d’aujourd’hui, l’Islam est souvent assimilé à la violence, au terrorisme et au jihad, son concept a été éreinté, sorti de son contexte, détourné et maltraité par le pouvoir en place ; un pouvoir qui a désespérément besoin de créer les Méchants de la terre à partir de l’une des plus grandes religions de l’humanité. Et naturellement, l’entité sioniste n’a perdu aucune occasion pour exploiter, autant qu’elle a pu, cette dichotomie nouvellement instaurée.

Un article publié sur le site de la ministre sioniste des Affaires étrangères prétend qu’il existe un lien entre l’appel de l’Islam à créer des activités caritatives et le Hamas. « Le réseau Dawa du Hamas prône les actes de terrorisme, dont les attentats-suicide, comme moyen fondamental pour arriver avec certitude à la sécurité économique dans la situation économique grave que la population palestinienne connaît actuellement, et ainsi, il encourage la perpétration de tels actes de terrorisme. »

Le Centre d’études islamiques d’Hébron continue d’affirmer qu’il n’est lié en aucune façon au Hamas, et qu’il a été créé bien avant que le Hamas ne soit même conceptualisé. Les centaines d’orphelins à qui il procure un lit douillet, des repas chauds et un enseignement ne se soucient probablement pas du mouvement islamique. Cela ne veut pas dire que certains bénéficiaires des installations du Centre, ou d’autres qui louent des magasins ne sont pas pour autant favorables au Hamas. Il y en a probablement, tout comme il y en a aussi qui soutiennent le Fatah, le FPLP, ou aucun parti, et qui ne se soucient que d’amener un chèque de paye à la fin du mois à la maison pour nourrir leur famille. Mais telle n’est pas la question, n’est-ce pas ? La question, c’est que l’armée sioniste se moque bien du petit peuple pris entre deux feux. Elle se moque bien des enfants dont le premier foyer fut détruit ou perdu, et dont le second leur est aussi arraché.

La question, c’est qu’une base dangereuse a été jetée. Mettez ensemble ces deux expressions, « sécurité sioniste » et « Hamas », et comme par magie, « la fin justifie les moyens ». La logique a filé par la fenêtre, plus de logique, simplement parce que l’occupation a réussi à montrer des photos de sionistes morts, de roquettes et de ces hommes inquiétants, drapés de vert, qui portent le Coran, l’Islam, et le Hamas.
Ce qu’il faut ici n’est pas de faire l’éloge du mouvement islamique, mais de faire la distinction entre le Hamas en tant que mouvement politique et l’Islam en tant que religion. Les deux ne sont pas synonymes. Les Palestiniens combattent les préjugés simplement parce qu’ils sont Palestiniens, sans s’interroger si un orphelinat pourrait être catalogué comme camp d’entraînement du Hamas sans que nul ne s’en offusque.
Pour être juste, certains ont déjà fait la distinction. Commentant l’article de Gideon Levy, un blogueur nommé Mark a simplement écrit : « FDI, honte à vous ».

Joharah Baker écrit pour le Programme Media and Information chez The Palestinian Initiative for the Promotion of Global Dialogue and Democracy (MIFTAH). Elle peut être contactée ici : mip@miftah.org.

Du même auteur :
 Ce que veut Israël, Israël l’obtient - 13 octobre 2007.
 Gaza : le peuple d’abord - 28 septembre 2007.
 Pour les enfants de Palestine, l’indépendance est la seule réponse - 9 juin 2007.

26 mars 2008 - MIFTAH - Traduction : JPP

Info-Palestine - Joharah Baker - Miftah - lundi 31 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4083

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50708

Les projectiles artisanaux de la résistance Palestinienne blessent deux sionistes

Les sources de la sécurité sioniste ont rapporté que deux sionistes avaient été légèrement blessés, mardi 01/04/08, par le lancement par les mouvements de résistance Palestiniens de deux obus artisanaux sur la ville d’Ashkelon, située au nord de la Bande de Gaza.

Les Brigades Al Qods, la branche militaire du mouvement du Jihad Islamique, et les Brigades Abou Ali Mustapha, la branche armée du FPLP, ont revendiqué mardi 01/04/08 la responsabilité de l’attaque d’un char sioniste à l’aide de deux grenades à fusil à l’est du camp de réfugiés d’Al Maghazi, danz le centre de la Bande de Gaza, et ont mis le tank en feu. Dans leur communiqué commun, les deux brigades ont déclaré que cette attaque est une réponse à l’intensification de la lutte des sionistes contre les combattants de la résistance.

Pendant ce temps, les Brigades Salah Ad Dîn, la branche armée des Comités de la Résistance Populaire, ont revendiqué la responsabilité du tir d’un projectile artisanal sur une unité sioniste à l’est d’Al Maghazi. Le porte parole des forces sionistes a déclaré que les combattants Palestiniens avaient visé le poste militaire voisin situé au point de passage de Kissoufim, situé sur la ligne de démarcation entre la zone sioniste et la ville de Deïr Al Balah. L’attaque a utilisé cinq projectiles artisanaux qui avaent explosé à proximité de ce poste.

Manar Jibrin - IMEMC & correspondants – Mardi 01 avril 2008 – 17 : 17