Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Chronique de l’occupation

Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Mercredi, 26 mars 2008

mercredi 26 mars 2008

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 26/03/08

********************

50202

L’université arabo-américaine de Jénine assiégée pendant 18 heures

Du dimanche 23 mars au lundi 24, les forces d’occupation ont assiégé l’Université arabo-américaine, près de Jénine. Voici le reportage de cette nouvelle attaque sioniste, par Palestine News Network.

24 mars après-midi. Depuis 18 heures maintenant, les forces coloniales assiègent l’Université arabo-américaine de Jénine. Les étudiants appellent à l’aide.

Par téléphone, un membre du Conseil des Etudiants, Murad Abu Rabb, demande que les organisations humanitaires et les médias interviennent pour lever le siège. « La présence d’une telle densité de troupes, sur le campus et les quartiers alentours, est sans précédent. Les hélicoptères nous survolent et tirent des fusées éclairantes. »

Les forces sionistes ont arrêté au moins 30 étudiants, alors que 10 autres et des membres du personnel sont toujours interdits de quitter le bâtiment des dortoirs des étudiants assiégé. « Nous nous attendons à ce qu’ils enfoncent les portes à tout moment. »

Toutes les rues du secteur sont bouclées, des centaines d’habitants, d’étudiants et d’employés sont bloqués. Le Directeur des Relations Publiques de l’Université, Jamal Sana, a dit que le siège de son bâtiment à commencé à 3h du matin.

Les forces ennemies « ont installé des barrières, les avions ont volé très bas et les soldats ont sauté de ces avions. Des douzaines de soldats sont dans les collines voisines. Ils ont interdit à toute l’université, aux étudiants et au personnel, de bouger. Les soldats sont déployés dans chaque coin du campus. »

Un frère et une soeur qui étaient dans une rue proche ont été détenus pendant des heures pour interrogatoire, a rapporté leur père, Khalid Kamil.

Dans un village voisin, les soldats sionistes ont utilisé des chiens et des explosifs à l’intérieur des maisons, forçant plusieurs familles à sortir. Ils ont aussi fait explosé des puits, ont rapporté des témoins.

Les journalistes n’ont pas pu s’approcher, un photographe a été tabassé. Ils ont tous été menacés d’arrestation et de matraquage s’ils ne partaient pas, y compris les reporters de Reuters et Al-Jazeera.

Source : Palestine News Network  Traduction : MR pour ISM

[commentaire : vous, s’il vous faut de l’eau, vous tournez le robinet. Mais voilà, tous les villages de Palestine ne sont pas forcément raccordés à un réseau d’eau courante. Et il n’y a pas toujours une fontaine ou une source dans le village. Alors on creuse un puits. De 5, 10 ou 20 mètres, davantage parfois. Lorsqu’on trouve l’eau, on ne tombe pas sur une nappe aquifère crachant l’eau comme d’autres du pétrole. Non, l’eau, quand elle est là, imbibe le sol, c’est-à-dire la roche, perméable, comme une éponge. Le puits recueille quelques gouttes ici, et là quelques autres. Si on fait exploser une charge au fond du puits, l’explosion tasse la terre, la compacte, et l’eau ne passe plus. Le puits est mort pour longtemps. ]

ISM et Palestine News Network - Jénine - 25-03-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8615&type=temoignage≤sujet=Incursions

********************

50203

Confiscation d’une maison dans la vieille ville d’Hébron

La famille Knaby habite une maison de la Vieille Ville d’Hébron depuis l’époque de Saladin. Ils possèdent une maison modeste de cinq chambres dans le milieu du vieux quartier, en face de Beit Haddasah (colonie sioniste illégale, comme toutes les autres, ndt) et, sur le toit de leur maison, deux postes militaires, qui s’arrangent à faire le plus de bruit possible toutes les nuits.

La famille a déménagé il y a trois mois dans un petit studio, pendant les travaux de rénovation de leur maison soutenus par le Comité de Réhabilitation d’Hébron (HRC) qui fournit de l’argent et des ouvriers aux habitants de la Vieille Ville.

Cependant, l’armée a décidé que dès que les travaux étaient terminés, elle envahirait la maison, prendrait les clés et bouclerait la maison.

A ce moment là, la famille et ses amis ont demandé aux travailleurs pour les droits de l’homme de venir, parce qu’ils craignaient tout d’abord que l’armée revienne, peut-être pour s’installer, ou juste pour harceler la famille. Et ensuite parce que le HRC avait un autre trousseau de clés qui avait été donné à la famille pour ouvrir la maison et finir de réinstaller les meubles.

Pendant la nuit, les soldats sont bien sûr arrivés et se sont heurtés aux militants des droits de l’homme, qui ont demandé à voir leur autorisation d’entrée dans la propriété. Ne pouvant rien produire, les soldats sont partis.

Le lendemain, ils sont revenus deux fois : d’abord le matin, quand ils ont montré à la famille et aux militants un « ordre d’arrêt des travaux » pour toute la ville. La deuxième fois, ils sont revenus à 15h avec trois colons, ont fait visiter les lieux aux colons, qui ont pris des photos.

Après qu’ils soient partis, l’armée a déclaré les lieux « Zone militaire fermée » et a fait partir les militants de la maison. Davantage de militants sont arrivés au cours des heures suivantes et se sont installés sur une corniche qui donne sur la maison pour filmer ce qui se passait. D’autres policiers et soldats sont arrivés pour surveiller les militants internationaux, qui étaient alors une bonne vingtaine, accompagnés de Palestiniens.

L’armée a commencé à jeter les affaires de la famille dehors, sous d’énormes protestations. Ignorant les pleurs des enfants et les cris des parents, ils ont tout enlevé de la maison et tout mis en tas au milieu de la cour. Les militants ont escaladé le bâtiment pour avoir un meilleur point de vue pour filmer. La police leur a immédiatement demandé de partir mais les militants, estimant qu’ils n’enfreignaient aucune loi, n’ont pas bougé. La police a alors arrêté Issa Amro, militant palestinien pour les droits de l’homme, qui était le seul Palestinien filmant depuis la balustrade. Un policier a alors tenté de faire tomber les trois autres militants, ceci en toute connaissance du danger (les militants s’agrippaient à la balustrade pour se protéger), puis il s’est mis à les frapper et à les attaquer. Quand il s’est rendu compte que c’était en vain, il a essayé d’asperger les militants de gaz lacrymogène, alors ils ont quitté la corniche.

Les militants ont filmé Issa, jeté contre un escalier en béton et battu par la police et l’armée. Il a ensuite été sorti de l’immeuble, les militants derrière lui, et emmené au poste de police de Kiryat Arba.

Une fois les affaires de la famille jetées dehors, les soldats ont tout remis dans une pièce, et l’ont fermée à clé. Ils ont amené du matériel de soudure pour boucler les portes. Puis ils sont partis, en emmenant avec eux le propriétaire de la maison, Muhammed Knaby.

Les militants ont été informés qu’Issa a été libéré avec interdiction de revenir dans le secteur pendant quatorze jours. Le propriétaire de la maison a reçu la même interdiction, ainsi que sa famille, plus une amende 500 shekels pour être dans une zone militaire fermée. La maison est maintenant bouclée, la famille a dû acheter ou se faire prêter des vêtements et autres objets, de manière à tenir pendant qu’ils cherchent une solution à cette crise.

Source : ISM  Traduction : MR pour ISM

[commentaire : l’avant garde de la civilisation occidentale en marche...]

ISM - Hébron - 23-03-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8602&type=temoignage≤sujet=Nettoyage%20ethnique

********************

50204

La situation à Gaza : frustration et détermination

A quelques kilomètres de l’endroit où l’armée d’occupation a attaqué la côte de Gaza, une coalition de 27 organisations féminines ont tenu une fête pour célébrer la Journée internationale des Femmes. Organisé par le Centre des Affaires des Femmes basé à Gaza ville, l’événement, intitulé « Les femmes de Gaza bravent le siège sioniste », a eu lieu à l’Hôtel de la Plage, au bord de l’eau.

La salle qui surplombe la côte est pleine de douzaines de participantes et de plusieurs stands qui vendent divers produits.

Une femme vent des robes traditionnelles, alors qu’une autre propose des plats palestiniens qu’elle a préparés, et une autre offre des accessoires et articles ménagers faits maison.

Rym Elnirab, organisatrice de l’exposition, dit que le festival d’aujourd’hui est « exceptionnel parce qu’il a lieu pendant un siège étouffant », imposé par l’entité sioniste depuis juin 2007. « L’exposition veut exprimer le message de ténacité des femmes de Gaza qui, en dépit du bouclage et des mesures des sionistes, font preuve de plus de créativité et de capacité à tenir », explique-t-elle.

Donya Al-Amal Ismail, journaliste locale qui participe à la fête, croit qu’une telle manifestation « aide les femmes à exprimer leur talent et leur créativité d’une façon qui montre un aspect important de la société palestinienne à Gaza, en dépit de la souffrance sans fin de la population ». Elle ajoute que l’exposition a dû faire face à de nombreux problèmes cette année, dont « le manque de matières premières et l’incapacité des gens à faire des achats dans ces temps si difficiles. »

Les sentiments d’Ismail trouvent un écho à la Zakher, Société des femmes pour l’artisanat et les textiles, qui tient un stand. Reem Al-Haddad dit qu’elle a installé ses produits dès les premières heures du matin, mais que les visiteurs regardent, mais n’achètent pas.

Elle sourit et explique que "quand je regarde dans les yeux de mes clients, je comprends qu’ils voudraient acheter, mais qu’ils ne peuvent pas se le permettre. La situation affecte leur capacité à faire des achats."

Après que le Hamas ait pris le contrôle de Gaza en juin dernier, le régime colonial a imposé un blocus économique très dur sur la région côtière. Selon l’UNRWA, l’agence des Nations Unies pour les Réfugiés palestiniens, plus de 80% des 1,5 million d’habitants de Gaza dépendent entièrement de l’aide fournie par l’organisation.

Comme l’observe Mme Al-Haddad, beaucoup de Palestiniens veulent participer à des événements comme la fête de la Journée des Femmes et acheter quelques objets artisanaux, cependant, elles n’ont pas l’argent pour les acheter. A cause du siège, même l’achat de produits de base comme le pain est devenu difficile.

Aujourd’hui, les industries de Gaza ont été obligées de fermer, à cause du manque de matières premières et de la fermeture des frontières par Israël, laissant plus de 70.000 travailleurs sans emploi.

Près des stands de produits artisanaux et de nourriture, la section locale du Comité pour Briser le Siège organise une procession funéraire symbolique pour les usines de Gaza. La procession a attiré des centaines d’hommes, qui ont marché à travers le quartier Katiba, à Gaza ville.

Voilà la situation à Gaza aujourd’hui : au milieu du siège et des attaques sionistes continues, les Palestiniens ressentent un mélange de frustration et de détermination à continuer à vivre leurs vies.

Source : IMEMC  Traduction : MR pour ISM

ISM et Rami Almeghari (IMEMC ) - Gaza - 22-03-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8592&type=temoignage≤sujet=R%E9sistance%20non%20violente

********************

50205

Une famille palestinienne entière dans les prisons de l’occupation

Une famille palestinienne du village de Jama’in, au sud de Naplouse, a trois de ses quatre membres dans les prisons de l’occupation, a rapporté l’association juridique Naftah, qui s’occupe des affaires des prisonniers.

Selon son rapport, le père, Jasser Abu Omar, 33 ans, est condamné à 45 mois de prison à Meggido, alors que sa femme Khawla Zeitawi, 28 ans, est condamnée à 2 ans de prison à Hasharon avec sa fille Ghada, 1 an et demi, qui est née en prison.

Leur petit garçon de 3 ans, Salsabil, est le seul membre de la famille qui n’est pas en prison, et il vit chez sa tante.

L’association se demande comment les organisations pour les droits de l’homme peuvent ignorer de tels faits, et s’interrogent sur leur rôle dans la tragédie d’un peuple tout entier qui vit toujours sous occupation.

Source : Palestine Info  Traduction : MR pour ISM

[commentaires : elle a raison de s’interroger, l’association Naftah. Nous avons quelques éléments de réponse, mais est-ce bien raisonnable d’en parler ? En tous cas, pas à Saintes !]

ISM et Palestine Info - Palestine - 25-03-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8612&type=communique≤sujet=Prisonniers

********************

50206

Iran : une guerre à l’issue incertaine

Lieberman et les autres partisans du sionisme n’ont besoin d’aucune justification pour la guerre, ni contre l’Iran ni contre aucun des ennemis de l’entité sinoiste au Moyen-Orient.

Lorsque l’amiral William J « Fox » Fallon avait été choisi pour remplacer le général John Abizaid comme chef du commandement central des Etats-Unis (CENTCOM) en mars 2007, beaucoup d’analystes n’avaient pas manqué d’en tirer une conclusion apparemment limpide : l’administration Bush se préparait à la guerre avec l’Iran et avait choisi l’homme le plus approprié pour ce travail. Presque exactement un an après, maintenant que Fallon a soudainement démissionné sous le prétexte d’une entrevue controversée avec le magazine Esquire, nous en sommes revenus à une analyse moins catégorique.

Fallon était le premier homme venant de la marine à diriger le CENTCOM. Avec l’armée américaine menant deux guerres difficiles et qui durent en Irak et en Afghanistan, et vu la menace iranienne fortement exagérée, une guerre avec l’Iran était apparemment inévitable quoique devant être conduite différemment. Faisant écho aux spéculations vieilles d’une année, Arnaud de Borchgrave de l’UPI [United Press International] a écrit le 14 mars 2007 qu’une attaque contre l’Iran « reposerait sur les troupes de la marine des Etats-Unis et sur ses missiles de croisière, ainsi que sur les bombardiers B-2 de l’Armée de l’Air basés à Diego Garcia [île de l’Océan Indien] ».

Fallon est un homme d’une immense expérience, ayant occupé des positions également très élevées dans le passé (il était commandant du « US Pacific Command » de février 2005 à mars 2007).

L’administration Bush l’a probablement plutôt considéré comme un conformiste, contrairement à son prédécesseur Abizaid qui avait une approche plus diplomatique que militaire et qui est allé jusque proposer que les Etats-Unis apprennent à vivre avec une arme nucléaire iranienne.

La récente démission de Fallon peut avoir paru brutale à beaucoup, mais c’était une opération bien orchestrée. Son entrevue dans Esquire l’avait dépeint comme fortement critique de la politique de l’administration Bush à propos de l’Iran ; le magazine l’avait présenté comme le seul obstacle se tenant entre l’administration [Bush] et son plus récent plan de guerre.

De plus, sa démission et « la gestion [de cette démission] par le secrétaire de la Défense Robert Gates, représente la plus importante et la plus évidente des preuves que nous pourrons jamais constater que l’équipe Bush prépare la guerre contre l’Iran, » ont écrit des commentateurs respectés et d’anciens analystes de CIA comme Bill et Kathy Christison le 12 mars. « Gates en fait s’est publiquement associé à la démission en disant que c’était la chose correcte que Fallon avait à faire, et il a aussi déclaré qu’il avait accepté cette démission sans en référer d’abord à Bush. »

La démission de Fallon représente un moment un peu amer. D’une part c’est une indication du militantisme manifesté par les néo-conservateurs. De l’autre, c’est un signe sinistre des intentions probables de l’administration Bush durant la dernière année de présidence. L’amiral Fallon âgé de 63 ans ne se serait pas embarqué dans une décision aussi grave après des décennies de service si ce n’était pour la raison qu’il a su qu’une guerre commençait à poindre, et il a choisi — après avoir considéré les implications historiques d’une telle guerre — de ne pas être celui qui presserait le bouton..

À la différence du climat politique qui régnait aux Etats-Unis avant la guerre contre l’Irak — climat fait de crainte, de manipulation et de démonisation — l’environnement politique américain est maintenant plus proche d’une opposition à la guerre, ce qui est en grande partie encouragé et conforté par le fait que les principaux responsables de l’armée eux-mêmes s’expriment publiquement avec de plus en plus d’aplomb. En effet la pression et la résistance montent de tous les côtés ; ceux qui misent sur une nouvelle guerre rencontrent une solide résistance venant de ceux qui peuvent en prévoir les désastreuses répercussions.

Les poussées dans les deux sens dans les mois à venir détermineront probablement le moment et le niveau de l’aventure militaire américaine contre l’Iran, ou même si une telle aventure pourra avoir lieu (on ne peut pas écarter la possibilité que, comme cadeau au régime sioniste, les Etats-Unis ne prennent une initiative intermédiaire en intervenant au Liban, aux côtés de ce régime, pour détruire le Hizbullah. Beaucoup d’options sont sur la table, et une nouvelle crise concoctée par Bush est toujours possible).

Dans une atmosphère si tendue, la démission de Fallon pourrait être interprétée comme un signe positif, prouvant qu’en faveur de la guerre tous les jeux ne sont pas faits. Néanmoins, il est prématuré de céder à l’optimisme. De précédents signes ont indiqué une fissure sérieuse parmi ceux qui par le passé ont cru que la guerre était la réponse à chaque conflit. Pourtant cela ne diminue pas nécessairement les efforts des amoureux de la guerre.

En décembre dernier, le « National Intelligence Estimate » — un document rédigé par toutes les agences américaines de renseignement - arrivait à la conclusion que l’Iran avait arrêté son programme d’armement nucléaire en 2003 et que ce programme était depuis resté gelé. En attendant les « bombarder-en-premier-poser-des-questions-ensuite » se rassemblent en affirmant qu’une telle évaluation serait un pur non-sens.

Le sénateur et présidentiable républicain John McCain a depuis entonné l’air de « bombardez l’Iran », — en toutes lettres — et les amis des sionistes continuent à parler de la menace « existentielle » à laquelle l’entité sioniste fait face à cause des « armes » de l’Iran - cela ne change rien à l’affaire qu’Israël soit lui-même une formidable puissance nucléaire.

Selon Borchgrave, « le sénateur Joe Lieberman qui est un ami proche de McCain... a évoqué l’existence d’explosifs iraniens passés en contrebande en Irak et a réclamé une action militaire de représailles contre Téhéran. Lui et beaucoup d’autres lancent des cris d’alarme selon quoi le régime sioniste ferait face à une crise existentielle. Un missile iranien à tête nucléaire sur Jérusalem ou Tel Aviv pourrait détruire l’entité sioniste, affirment-ils. »

En fait, Lieberman et les autres partisans du sionisme n’ont besoin d’aucune justification pour la guerre, ni contre l’Iran ni contre aucun des ennemis d’Israël au Moyen-Orient. Ils ont favorisé des conflits au nom de ce pays pendant tant d’années ! Et ils continueront probablement à la faire, jusqu’à ce que suffisamment d’Américains fassent pression pour que soient redessinées les priorités de leur gouvernement.
Une attaque sur l’Iran ne semble pas aussi certaine que l’avait toujours parue la guerre contre l’Irak. La pression publique, combinée avec des positions courageuses prises par de hauts fonctionnaires, a pu créer la vague nécessaire pour bloquer des efforts de guerre apparemment déterminés.

Les Américains peuvent soit permettre à ceux qui continuent de parler « de menaces existentielles » et de guerres de cent ans de déterminer et saboter le futur de leur pays, et par extension la sécurité du monde, ou ils peuvent reprendre en main l’Amérique, remettre sur pied son économie indigente et mal portante, et compenser les nombreuses fautes commises en leur nom et au nom de la liberté et de la démocratie.

(*) Ramzy Baroud est l’auteur de « The Second palestinian Intifada : A Chronicle of a People’s Struggle » et rédacteur en chef de « PalestineChronicle.com »

Site Internet :
www.ramzybaroud.net

Du même auteur :
 Big Bang ou Chaos ? Que veut Israël ?
 Encore et toujours le double-standard
 Abbas a besoin d’un miracle
 Fabriquer des réalités qui conviennent

Info-Palestine - Ramzy Baroud – mercredi 26 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4056

********************

50207

Avec des amis comme ceux-là...

La débauche de soutien manifestée pour Israël ces jours-ci est presque embarrassante.

Nous n’avions pas vu depuis un moment un tel défilé d’invités étrangers de haut-rang et d’aussi chaleureuses réceptions pour les hommes d’état israéliens à l’étranger.

Qui n’est pas venu nous visiter récemment ? De la chancelière allemand jusqu’au principal concurrent pour la présidence américaine ? Et le sécrétaire général des Nations Unies est en route. Une visite en Israël est devenue obligatoire pour les politiciens étrangers. Si vous n’êtes pas passé par ici, alors vous n’existez pas.

Les visiteurs sont naturellement de corvée de mémorial Yad Vashem sur l’holocauste, de mur ouest [mur des lamentations] et maintenant aussi de Sderot, le nouvel lieu national de pélerinage. Les uns s’imposent également une visite rapide à Ramallah mais personne ne va dans la bande de Gaza, et tous ces visiteurs ne se lassent pas de louer Israël. Pas un mot de critique sur l’occupation, sur les opérations violentes israéliennes dans les territoires, sur le fait d’assiéger et affamer [Gaza] — à l’exception de quelques vagues remarques sur le besoin d’une solution. Israël presse au maximum le « citron médiatique » de Sderot.

Le mélange de Sderot et d’holocauste, l’islamophobie internationale et le contrôle du Hamas sur Gaza font le reste. La politique étrangère d’Israël n’a pas conu ce type de succès depuis les jours des accords d’Oslo. À en juger par les déclarations de nos invités et de nos hôtes à l’étranger, aucun autre état dans le monde n’est plus aimé que nous. Un état qui impose un siège qui est presque sans précédent dans le monde par sa cruauté, qui adopte une politique officielle d’assassinats est choyé par la famille des nations, si nous devons nous en croire les propos tenus par de nombreux hommes d’état qui franchissent notre seuil.

Il est naturellement plaisant de se délecter de cette vague de soutien, mais il s’agit d’une illusion. L’opinion publique dans la plupart des pays dont les dirigeants nous prodiguent tous ces éloges ne sont pas du même avis. Israël reste un état sans soutien, parfois même banni et méprisé. Le monde voit les images de Gaza à la télévision — en comparaison Sderot ressemble à un lieu de villégiature — et il en tire ses propres conclusions.

Le sens normal de la justice qui pousse à soutenir la lutte des peuples opprimés pour leur liberté, telle que celle des Thibétains, impose un soutien naturel à la lutte des Palestiniens pour leur libération.
Le fait que c’est une lutte entre un David palestinien et un Goliath israélien ne fait que s’ajouter à l’histoire. Excepté les États-Unis, le monde est en effet contre nous, et indépendamment de ses hommes d’état. Ne nous faisons donc pas d’illusion : cette abondance de soutien officiel ne recouvre rien de réel.

Pas plus réelle est l’idée que ce soutien aveugle et sans conditions serait de l’amitié. Le soutien à Israël comme projet justifié, partagé par la majeure partie de l’occident ne signifie pas que tous ses caprices soient acceptés. Un véritable ami d’Israël, qui serait sincèrement soucieux de son destin, doit oser exprimer une critique même acerbe de sa politique d’occupation qui représente le risque le plus sérieux pour son futur, et doit oser prendre également des mesures pratiques pour que cela cesse. La plupart des hommes d’état « amicaux » ne comprennent rien à cela.

L’attitude des chefs d’état européens est particulièrement confondante. Nous ne parlons pas des États-Unis avec ses lobby juifs et chrétiens, mais de l’Europe plutôt dogmatique ; elle aussi a perdu sa capacité d’agir en tant que courtier honnête, du genre de celui qui joue de son influence pour mettre fin à un conflit qui le met lui-même en danger. Nous avons besoin de l’Europe, la paix a besoin de l’Europe, mais l’Europe officielle se cache les yeux et s’aligne sur les États-Unis par son soutien aveugle à l’égard d’Israël et par son boycott de la bande de Gaza.

Angela Merkel, qui a reçu une réception si royale ici la semaine dernière, n’a évoqué aucune question controversée dans son discours à la Knesset. Et son discours si « historique » s’est transformé en simple baudruche.

Le même comportement a été affiché par son collègue le président français Nicolas Sarkozy lors de la visite en France de Shimon Peres. Les drapeaux d’israéliens ondulant le long des Champs-Élysées et tout le plat fait sur Israël au salon du livre à Paris ne pouvaient pas cacher le fait que beaucoup de Français sont révoltés par l’occupation. En ne parlant pas du blocus de Gaza, de la famine qui y est imposée et du massacre de centaines de ses habitants, les dirigeants européens ne remplissent pas leurs engagements politiques et moraux.
Ceux qui croient que seule une intervention internationale honnête peut mettre fin à l’occupation se sentent désespérés et déçus. Oui, l’Europe, justement ce continent qui ressent un sentiment justifié de culpabilité au sujet de l’holocauste juif, devrait trouver une autre façon de venir en aide à Israël. Les visites mielleuses et les discours édulcorés expriment en fait un profond manque de respect pour Israël comme pour l’opinion publique européenne.

Cette amitié aveugle permet à l’état israélien de faire ce qu’il veut. Les jours n’existent plus où chaque installation de caravane dans les territoires [nouveaux points de colonisation - N.d.T] et chaque assassinat ciblé étaient mis en oeuvre avec la crainte d’un réprobation au niveau international. Ce temps est révolu. Israël a aujourd’hui carte blanche pour tuer, détruire et occuper. Les États-Unis ont il y a bien longtemps abandonné le rôle du courtier honnête et l’Europe lui emboite maintenant le pas. Comme c’est déprimant : avec de tels amis, Israël n’a pour ainsi dire pas besoin d’ennemis.
 Sarkoland : Israël salue l’arrivée d’un "ami" à l’Elysée

Info-Palestine - Gidéon Lévy - Haaretz – mardi 25 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4048

********************

50208

Palestine : Les sanctions sionistes ont-elles échoué ?

JERUSALEM, 24 mars 2008 (IRIN)

Le bouclage sioniste de la bande de Gaza perturbe le secteur des affaires, les agriculteurs et ceux qui pourraient bénéficier des projets de développement, mais il permet au Hamas de renforcer son autorité à Gaza, selon un nouveau rapport, publié par l’International Crisis Group (ICG).

Plus des trois quarts de la population reçoivent une aide humanitaire, ce qui les rend plus dépendants que jamais de la communauté internationale.

Le rapport, intitulé Ruling Palestine I : Gaza Under Hamas (Gouverner la Palestine I : Gaza sous le contrôle du Hamas), cite un analyste politique qui décrit Gaza comme un « projet d’aide sociale internationale » (« internationally-supplied welfare project », en anglais).
« Les bailleurs de fonds internationaux et l’agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) ont investi des sommes d’argent colossales, substituant l’aide humanitaire à l’aide au développement, et rendant de ce fait la plupart des Gazaouis dépendants de la communauté internationale », selon l’ICG.

Depuis la prise de contrôle de l’enclave palestinienne par le Hamas, en juin 2007, il est difficile d’importer certains produits, notamment les tuyaux de canalisation ou le ciment, ce qui entrave la réalisation de projets tels que la pose de canaux d’évacuation des eaux usées et la construction d’écoles, ont expliqué à IRIN des représentants des Nations Unies et des travailleurs humanitaires.

« Les Gazaouis vivent dans des conditions d’extrême pauvreté et sont coupés physiquement et économiquement du monde extérieur - une dégradation humanitaire qui ne peut guère durer », peut-on lire dans le rapport, qui cite notamment la hausse du prix des denrées alimentaires.
Les usines ne peuvent plus importer de matières premières ni exporter leurs produits, les employés sont licenciés et les agriculteurs sont obligés de vendre localement leurs produits à très bas prix, au risque de se retrouver avec des produits pourris ; les points de passage restent en effet fermés à toute exportation.

Toujours selon l’ICG, à l’intérieur de l’enclave palestinienne, les « zones tampons » sionistes, proches de l’Etat hébreu, occupent 35 pour cent des terres cultivables de Gaza. Les zones cultivées et les puits ont été détruits pendant les incursions de l’armée coloniale.

Le Hamas pas affaibli

Le Hamas, en revanche, n’a pas été affaibli par ces sanctions. Sa branche militaire s’est de plus en plus renforcée et a récemment commencé à tirer des roquettes de type Grad sur le port sioniste d’Ashkelon. Actuellement, le Hamas exerce en outre un contrôle strict sur le système des impôts, sur l’appareil judiciaire et sur la police.
« Au contraire, les sanctions contre le Hamas ont renforcé son emprise sur Gaza et ont affaibli la population », a expliqué à IRIN Nicolas Pelham, principal analyste de l’ICG en poste à Jérusalem, ajoutant que le secteur privé, l’un des groupes les plus favorables à l’ouverture de négociations politiques avec le régime colonial, était actuellement sur les genoux.
Concernant les droits humains, le fonctionnement de l’appareil judiciaire, la liberté de la presse ainsi que d’autres problèmes, il y a également des raisons de penser que l’isolement international du Hamas a des effets contraires.

Recommandations de l’ICG

Pour éviter une escalade de la violence et l’effondrement du processus de paix, il convient d’instaurer un dialogue constructif entre le Fatah et le Hamas - donc entre le gouvernement de la Cisjordanie et le gouvernement de Gaza - et entre le régime sioniste et le Hamas, pouvait-on lire dans les conclusions du rapport. Il faut avant tout un accord sur la réouverture des frontières.

L’ICG invite les Nations Unies, les pays occidentaux et les pays arabes à « adopter sans ambiguïté une stratégie visant à influencer la politique du Hamas plutôt qu’à la combattre », et appelle l’entité sioniste et le Hamas à convenir d’un cessez-le-feu immédiat de 15 jours, pour permettre aux différentes parties d’engager des négociations en vue de parvenir à une fin plus durable des hostilités.

Selon la presse, cet appel intervient à un moment où les organisations humanitaires internationales, et même quelques voix en zone sioniste, soutiennent l’ouverture de négociations avec le Hamas, et où certains signes portent à croire que les Etats-Unis appuient les efforts de l’Egypte pour l’ouverture de pourparlers entre le mouvement islamique et l’entité sioniste.

24 mars 2008 - IRIN
Photo IRIN
Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/fr/ReportFr...

Info-Palestine - IRIN – mercredi 26 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=4053