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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Lundi, 24 mars 2007

lundi 24 mars 2008

Numéro : 499

nombre d’entrées : 7

Envoyé le 23/03/08

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49901

Le Hamas : les déclarations de Cheney sont une provocation envers notre peuple

Le mouvement de la résistance islamique (Hamas) considère que les déclarations du vice-président étasunien Cheney, qui visite l’état de l’occupation sioniste, constituent une provocation contre le peuple palestinien.

Il est à noter que Cheney a déclaré que les Etats-Unis soutiennent la légitimité du « droit » de l’occupation à défendre à son territoire contre les missiles de la résistance palestinienne, fabriqués localement.

Le porte-parole du mouvement du Hamas, Fawzi Barhoum, a affirmé, hier samedi 22/3, que les déclarations de Cheney indiquent que les Etats-Unis sont un participant coupable et impliqué dans les crimes de l’occupation sioniste contre le peuple palestinien.

Il a ajouté, dans une déclaration de presse dont le Centre Palestinien d’Information a reçu une copie, que ces déclarations sont des provocations contre les palestiniens et soutiennent clairement le grand projet génocidaire, contre la Bande de Gaza car ce dirigeant ( Cheney) a déclaré que son pays justifie la politique criminelle de l’occupation et couvre ces crimes.
 Le vice-président américain, Dick Cheney, avait dit samedi que son pays ne fera pas pression sur le régime sioniste pour lui faire prendre des décisions « menaçant sa sécurité »
Lors d’une conférence de presse avec le premier ministre sioniste, Cheney a dit que les Etats-Unis s’engagent à protéger la sécurité « d’Israël ».
 

Gaza – CPI - 23/03/2008 - 15:19

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7RQNX1Bmv301AqZrKFHPyAKfjLYCgScUaWrCUmlG74FypiOQxPTUYpYbOmMUKM0cTF3Hy5mZWxrBPumZbSO3S3E9AgxE7zSjHIe0vpeo%2fudk%3d

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49902

Abou Zouhri : le Hamas opposé au retour à Gaza de l’ancien appareil de sécurité de l’AP, jugé corrompu

Le Dr Sami Abou Zouhri, porte parole du Hamas, a fait part de l’opposition de son mouvement au retour de l’ancien appareil de sécurité, corrompu, dans la Bande de Gaza, et met en doute la capacité du chef de l’AP, Mahmoud Abbas, à faire aboutir quelque dialogue que ce soit, puisqu’il ne lui est pas possible de s’asseoir à la même table que le Hamas.

Au cours d’un rassemblement dans le quartier de Shujaia, tenu samedi 22/03/08 en soirée dans l’est de la ville de Gaza, pour commémorer le quatrième anniversaire de l’assassinat du Cheikh Ahmed Yassine, le fondateur du mouvement du Hamas, le Dr Abou Zouhri a déclaré qu’Abbas, qui avait le choix entre deux options : ou bien négocier avec l’occupation sioniste, ou bien négocier avec le Hamas, avait choisi la première, ce qui signifie que ses décisions ne sont pas Palestinienne, mais sionico-étasuniennes.

Le porte parole a souligné que le Hamas acceptait l’initiative du Yemen en raison de sa force, et non de sa faiblesse, et que tous les schémas de ceux qui parient sur son effondrement sont condamnés à l’échec.
Il a catégoriquement nié les allégations des médias selon lesquelles il y aurait une accalmie tacite entre le Hamas et l’occupation sioniste, et il a déclaré qu’il n’y a aucune trêve et que le Hamas utilise les armes dont il dispose comme il le souhaite pour servir au mieux l’intérêt du peuple Palestinien.
Abou Zouhri a souligné que l’appareil de sécurité de l’AP en Cisjordanie était contrôlé par le général étasunien Keith Dayton qui tient des réunions avec les officiers de l’AP, et négocie avec les Brigades des Martyrs d’Al Aqsa pour qu’elles lui remettent leurs armes.

Gaza – CPI - 23/03/2008 - 11:01

http://www.palestine-info.co.uk/en/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7IcRZXbsH7YY7PXkP3oszB1Wh%2bDR82Kxm0heWVtn2pGoaGjAN973rANn6ax8pLlMd8d3RWYUsW%2fi5m1y8fXXfHUeEntAH%2fTOPzrT5MLnC2B4%3d

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49903

Sneh : les véhicules blindés de l’AP seront utilisés contre le Hamas

Ephraim Sneh, le vice ministre de la guerre sioniste, a déclaré que les véhicules blindés russes qui allaient être livrés à la sécurité Palestinienne en Cisjordanie seraient utilisés contre le mouvement du Hamas.

Il a expliqué que ces véhicules constitueraient des symboles de pouvoir et d’autorité et contribueraient à la lutte de l’AP avec le Hamas.

Sneh a déclaré que le régime sioniste avait accepté la fourniture de ces véhicules aux forces d’Abbas, et souligné qu’ils ne seraient pas employés pour attaquer les troupes de l’occupation.

Le vice-ministre a déclaré qu’Abbas se tenait aux côtés de l’entité sioniste pour combattre « l’extrémisme islamique »
La radio sioniste a déclaré que les propos de Sneh suivaient une réunion à Ramallah avec Salam Fayyad, le premier ministre du gouvernement inconstitutionnel de l’AP.

L’émission a ajouté que les discussions avaient abordé les questions de sécurité bilatérales, et que Fayyad avait proposé de rouvrir les terminaux de Gaza.

Ramallah – CPI - 23/03/2008 - 10:57

http://www.palestine-info.co.uk/en/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7z5Kgvfu%2fBLFNn0wQemAipIsfxr63gTgAc%2fFPJL5BQeJsBObay0EE9nkG32vn2TW4YG1piKuFH1bj6jpr4A9UlgBIs7KJZjOyWzAluHiaUB8%3d

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49904

Hayya : le Hamas n’acceptera jamais aucune initiative qui enlève leurs droits aux Palestiniens

Le Dr Khalil Al-Hayya, un important dirigeant du Hamas, a déclaré, samedi 22/03/08, que son mouvement n’accepterait aucune médiation ou initiative en vue d’une trêve avec l’occupation sioniste si cette trêve implique un renoncement aux droits du peuple Palestinien, et a souligné que le peuple Palestinien ne reconnaîtrait jamais « l’état d’Israël ».

Au cours d’un festival organisé par le mouvement des femmes islamique pour marquer le quatrième anniversaire du meurtre du Cheikh Ahmed Yassine, le Dr Hayya a souligné que le Hamas, à l’heure actuelle, est devenu plus ferme et plus tenace, et il a réfuté des allégations prétendant que le Hamas s’est affaibli après la mort du Cheikh Yassine.

Le dirigeant du Hamas a également souligné que le Hamas resterait loyal à l’approche de ses grands dirigeants, au premier rang desquels le Cheikh Yassine, quels que soient les énormes sacrifices et les incitations à changer l’approche du Hamas et sa résistance à l’occupation.

Pour leur part, les mères des héros Palestiniens s sont engagées, dans beaucoup d’allocutions, à donner le jour à de nouveaux héros qui sauront se sacrifier pour leur juste cause, et pour défendre les sanctuaires Islamiques contre l’occupation sioniste, et elles ont pressé les mères à encourager leurs fils à adopter l’approche des pionniers Palestiniens dans la résistance.

Gzaz – CPI - 23/03/2008 - 10:55

http://www.palestine-info.co.uk/en/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7t0hm6pZp1pyK2zjAiUD%2b9oriRFn11gH3GQpi44DzEfIvy73gLHdhwVjOq7OlSw62Rcs734E%2fpel0E7T8ykCM9bFrmjmuFLl0UIlsBlxc9dk%3d

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49905

Le fils qui n’était pas mort, Celui qui l’était

« L’établissement sioniste utilise des missiles et du matériel qui met en lambeaux et brûle au-delà de toute possibilité de reconnaissance les êtres humains qu’ils ciblent et ce, à tel point qu’une mère n’arrive pas à identifier le corps de son propre fils »

Par Mohammed Omer IPS (Inter Press Service News Agency) : www.ipsnews.net/news.asp ?idnews=41684
22 mars 2008,

Gaza – La famille était en deuil de son fils de 16 ans, Ahmed Abu Salamah. Les restes de ce qui semblait être son corps avaient été enterrés. Après une période de deux semaines de deuil, la famille a découvert qu’Ahmed était vivant dans l’unité de soins intensifs de l’hôpital d’Al-Shifa de la ville de Gaza.

Mais un garçon avait été enterré. Et une autre famille avait passé deux semaines à l’extérieur des soins intensifs, pensant que le garçon qui s’y trouvait était le leur. Mais c’était leur garçon qui était mort.

La découverte de l’erreur a amené de la joie à la famille d’Ahmed Abu Salamah. Mais il a plongé la famille de l’autre garçon dans une douleur infinie. Cette famille s’était rassemblée dans l’hôpital et avait prié tous les jours pour le garçon en soins intensifs.

Une chose est ressortie de ce malentendu, quelque chose que tout le monde a compris. Le corps du garçon enterré avait été à tel point déchiqueté qu’il était devenu méconnaissable. Et il est de même avec le garçon en soins intensifs.

« L’entité sioniste utilise des missiles et du matériel qui met en lambeaux et brûle au-delà de toute possibilité de reconnaissance les êtres humains qu’ils ciblent et ce, à tel point qu’une mère n’arrive pas à identifier le corps de son propre fils » raconte à IPS le Docteur Raed-al-Arini, le directeur des relations publiques de l’hôpital al-Shifa.
Les sionistes utilisent des matériaux interdits tels que le DIME (Dense Inert Metal Explosive)* et du phosphore blanc dit-il.

Ahmed souffre d’une hémorragie cérébrale et son corps est couvert de graves blessures. Il avait quitté la maison le 1er février raconte sa mère, et a été peu de temps après touché par un tir de missile d’un F-16 juste à l’extérieur de sa maison. Ce jour là, 55 Palestiniens ont été tués dont beaucoup de civils et d’enfants.

Durant trois jours, la famille ne trouvait aucune trace d’Ahmed. Puis elle a reçu un appel de l’hôpital disant que les restes d’un corps qui se trouvait à la morgue était celui d’Ahmed.

Mais deux semaines plus tard, les amis d’Ahmed ont prévenu sa mère Karima que son fils était toujours vivant. Elle s’est précipitée à l’hôpital. « J’ai secoué son lit et quand il a ouvert les yeux, je lui ai dis « c’est ta mère ; je suis ici avec toi ».

Mais l’autre côté de l’histoire est encore celui d’un deuil qui a suivi un espoir.

Le corps complètement mutilé que la famille Salamah avait enterré était celui de Mohammed Hejazi, un garçon de 17 ans du même quartier. La mère de Mohammed, Aminah Hejazi et sa famille sont restés chaque jour pendant deux semaines à l’extérieur de l’unité de soins intensifs, pensant que le garçon dans cette unité était leur fils Mohammed.
Le visage d’Ahmed est recouvert de bandages. Les garçons avaient à peu près la même taille et la famille Hejazi pensait que c’était Mohammed. « Au début, je me suis demandée si c’était vraiment mon fils, mais de toutes façons j’ai ressentie le besoin d’être à ses côtés. » raconte Aminah. Mais les jours passants, elle dit qu’elle s’est mise à croire qu’il était vraiment son fils jusqu’au moment où l’autre famille est arrivée à l’hôpital et que les docteurs lui ont annoncé la nouvelle.
Aminah sanglote en racontant ce moment. La famille est brisée dit-elle. Son mari ne veut pas croire que Mohammed soit mort.
Tout comme la famille Salamah avait fait plus tôt, la famille Hejazi a monté une tente de deuil afin de recevoir les condoléances des amis et des voisins. De l’autre côté, beaucoup d’amis d’Ahmed qui avaient pensé qu’ils ne le reverraient jamais plus après l’enterrement, passent leur temps à aller à l’hôpital pour le voir.
Ahmed ne peut pas parler à ses amis. Il est conscient, ses yeux sont ouverts, mais il est paralysé et il est dans un état critique. Les docteurs disent qu’ils manquent de médicaments pour le soigner.

Aminah pleure la mort de son propre fils et prie pour le garçon qui a survécu. « Je prie pour que Dieu le guérisse » dit-elle en pleurs.

Trad. Ana Cléja

*Le DIME est un nouvel armement à base de carbone et de tungstène. Il est très performant pour détruire des cibles humaines tout en ne causant que peu de dégâts dans un rayon très limité de quelques mètres. Les blessures provoquées sont très difficiles à traiter en raison du grand nombre d’éclats microscopiques projetés ce qui exige généralement des amputations. Ce nouvel armement aurait été utilisé à Gaza en 2006 lors de l’opération « Pluie d’Eté » mais les sionistes démentent.
Mohammed Omer

[commentaires : au singulier, pas de problème , et on écrit, sûr de ne pas se tromper « le sioniste dément ». Mais au pluriel ?]

CCIPPP et Mohammed Omer - dimanche 23 mars 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6016

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49906

En prison, mais qui sait pourquoi ?

« Son crime, c’est d’être Palestinien » dit Umm Ala’a. « C’est un impôt sur la vie que nous payons tous ».

Gaza, 19 mars 2008 : On aurait pu penser que le petit bébé à qui on a donné le nom de Yousef avait la vie devant lui. Mais va donc savoir avec un enfant dont les parents sont des Palestiniens de Gaza ! Et qui plus est, Yousef est né dans une prison sioniste.

C’est pour cela qu’il est le seul des neuf enfants de Fatima qui soit avec elle : elle a été arrêtée il y a neuf mois. Mais ces jours-ci, le bébé n’est plus avec elle. Il a attrapé des douleurs au ventre, puis commencé à vomir, et il a été transféré à l’hôpital de la prison Hasharon en zone sioniste. Fatima a écrit à des organisations pour les droits de l’homme à Gaza, leur demandant de l’aide pour pouvoir voir son bébé et s’en occuper, ce qu’elle ne peut obtenir toute seule.

Ses autres enfants ne savent pas pourquoi leur mère est en prison ; les sionistes ne le leur ont pas dit, et ils n’en ont pas informé les autorités palestiniennes. Ils ont refusé aussi de le dire à IPS (Inter Press Service). De toute façon, à chaque fois, les sionistes disent que les arrestations ont lieu pour des « raisons de sécurité ».

D’après une source palestinienne, elle a été arrêtée parce que les sionistes la suspectait de préparer un attentat en zone sioniste. Aucun explosif n’a été trouvé sur elle. Personne n’a dit qu’elle avait été arrêtée parce qu’elle est parente d’un dirigeant du Jihad islamique.

Fatima s’était rendue dans un hôpital sioniste pour suivre un traitement et elle avait eu l’autorisation pour cela, disent les membres de sa famille. Mais à un check-point, les sionistes l’ont arrêtée et jetée en prison. Elle a rejoint des milliers de Palestiniens à l’intérieur des geôles sionistes. On n’a toujours pas dit à leur famille pourquoi ils sont en prison, de quoi ils sont accusés, ou coupables, et si ils seront libérés un jour.

Jumana Abu Jazar, petite fille de 7 ans, sait tout cela. « Ma mère est morte et je n’ai ni frères ni sœurs » dit-elle en attachant la ficelle d’un cadre de photo à un clou rouillé, dans sa maison dans Gaza. « Papa est en prison en Israël. Il y vit dans une cellule où il fait tout noir. Je l’ai vu une fois. »
Jumana vit avec sa grand-mère, Umm Ala’a, dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. D’après Umm Ala’a, le père de Jumana « a été arrêté par les forces d’occupation israéliennes en 2001, sur le chemin du retour par la frontière de Rafah. Il accompagnait son père qui venait de suivre des soins à l’étranger. Un juge israélien l’a condamné à 18 ans de prison. »

La famille dit aussi qu’elle n’a aucune idée du crime qu’il a commis. Mais une chose est sûre, lui et tant d’autres qui sont arrêtés, ne font pas partie des punis pour avoir tiré des roquettes sur la zone sioniste. La plupart d’entre eux n’ont pas commis ce que les sionistes appellent des attaques terroristes. Ils sont coupables d’être membres de groupes politiques, du moins c’est ce que croient leurs familles.

« Son crime, c’est d’être Palestinien » dit Umm Ala’a. « C’est un impôt sur la vie que nous payons tous ».

De nombreux Palestiniens sont condamnés sans aucun acte d’accusations, mais beaucoup aussi sont dans les prisons sionistes sans n’avoir jamais été inculpés. Ahmad Abu Haniyah, coordinateur de la jeunesse pour l’AIC (Alternative Information Center), un projet de 20 ans mis au point par des journalistes sionistes et palestiniens, a été arrêté par les sionistes en mai 2005. Il a été libéré en mai de l’année dernière. En premier lieu, les sionistes ne lui ont jamais dit pourquoi il avait été arrêté. Il n’a jamais non plus été accusé ni jugé ; les sionistes appellent cela une détention administrative.

Actuellement, chaque famille palestinienne a un parent ou un ami qui a été détenu de cette façon.

Le régime d’occupation libère de temps en temps des prisonniers pour marquer « un geste de bonne volonté ». Cela abuse bien du monde, mais ce sont généralement des prisonniers proches de la date de leur libération de toute façon. Le geste bénéficie à de rares Palestiniens, et en abuse encore moins.

Atia Abu Mussa est retenue en détention dans la prison de Nafha, dans le désert, depuis 14 années maintenant ; elle a été arrêtée alors qu’elle avait 21 ans. Tous les lundis, des amis et parents d’Atia, et de beaucoup d’autres, se rassemblent devant le bureau de la Croix-Rouge internationale à Gaza en une manifestation silencieuse pour leurs proches.

« Mon fils a fait la grève de la faim pendant une semaine » dit Ramdan al-Baba, qui se tient devant le bureau de la Croix-Rouge. « Il travaillait comme garde au quartier général de l’ancien président, Yasser Arafat, à Ramallah, en 2003. Son crime, ce fut d’avoir ce job. » Les conditions dans les prisons israéliennes sont terribles, dit-il. « Je ne peux même pas lui envoyer une lettre ».

Les Palestiniens ne peuvent même pas invoquer l’habeas corpus (littéralement : « que tu aies ton corps »), une disposition de la Convention de Genève stipulant qu’un Etat doit produire les informations sur le sort de personnes – ou d’organismes – relevant de sa juridiction. L’entité sioniste rejette cette possibilité au motif qu’elle ne s’applique pas aux personnes en « détention administrative ».

Actuellement, il y a 863 Palestiniens en prison, depuis plus de 15 ans, sous détention administrative, selon les chiffres officiels palestiniens.

Il y a au total 10 400 prisonniers palestiniens dans les prisons sionistes. Dont 90 femmes et 328 mineurs de moins de 18 ans, selon le ministre palestinien des Prisonniers et anciens Prisonniers. 46 de ces prisonniers sont des élus du parlement, la plupart membres du Hamas.

Des organisations pour les droits de l’homme disent que les forces de sécurité (Shin Bet), torturent régulièrement les Palestiniens dans les prisons. Deux organisations, B’Tselem et HaMoked (centre pour la défense des individus) ont suivi le parcours de 73 prisonniers entre juillet 2005 et juillet 2006.

Elles indiquent que le Shin Bet pratique couramment « le passage à tabac, le ligotage douloureux, la cambrure du dos, l’étirement du corps et la privation prolongée de sommeil » pour torturer les prisonniers palestiniens.
IMEU – traduction : JPP

Mohammed Omer

CCIPPP et Mohammed Omer - jeudi 20 mars 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6006

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49907

Palestine : une guerre contre les civils

En ces temps troublés au Proche-Orient où certains croient pouvoir résister à l’usurpation sioniste en tuant des civils et où d’autres sont prêts à nier les droits spoliés des Palestiniens, il faut redire ce qui est légitime et ce qui ne l’est pas. C’est ce à quoi s’emploie l’ancien Premier ministre libanais Salim el-Hoss. Il nous rappelle que le désespoir n’autorise pas le crime et que la force n’est pas le droit.

Usurpation israélienne et Résistance arabe

par Salim el Hoss* 21 mars 2008

Depuis Beyrouth (Liban)

Depuis la création de l’État sioniste fondé sur une usurpation, la guerre menée par le sionisme contre la Palestine est une guerre contre des civils sans défense. Le peuple palestinien, qui n’a jamais été agressif ou usurpateur, est soumis à une agression permanente, dirigée contre sa terre, sa liberté, sa dignité, mais aussi son devenir. Dès son apparition, le projet sioniste a été un projet d’agression contre un peuple pacifique, destiné à le déraciner de sa terre pour installer à sa place des colons juifs venus de toutes les régions du monde. Cela a abouti à l’établissement de l’ « État d’Israël » sur une terre arabe qui a été vidée de la plupart de ses habitants ; les survivants ont fui dans les régions arabes voisines et vivent dans des camps de réfugiés, beaucoup sont partis pour se disperser aux quatre coins du monde.

Depuis la création de l’État usurpateur, l’agression sioniste n’a pas cessé et le régime sioniste a poursuivi son extension au détriment des Arabes de Palestine, se livrant en continu à des opérations de meurtre, de destruction, d’expulsion effrénées. Cette situation dramatique a donné naissance à des mouvements de résistance populaire en Palestine et dans les régions voisines, mouvements qui défendaient une identité et un devenir. Et dans le ciel de la confrontation avec l’ennemi sioniste, deux étoiles ont brillé : la Résistance palestinienne, impliquée dans diverses activités, et la Résistance libanaise, coalition de partis et d’organisations dont le Hezbollah est aujourd’hui la colonne vertébrale.

Nous devons garder à l’esprit que la Résistance arabe est —et reste— un mouvement de légitime défense face à une agression brutale sans limites. La légalité internationale, représentée par les Nations Unies et le Conseil de Sécurité, n’a pas joué un rôle effectif pour protéger les Arabes de la région qui étaient visés, stopper l’agresseur ou mettre une limite à ses débordements insensés. Il ne s’offrait donc d’autre choix que la Résistance, dans l’espoir de libérer un jour la terre usurpée. La question reste posée : quelle méthode, quels moyens pour la Résistance ? Quelles limites ne doit-elle pas franchir ? I

l est inconcevable d’absoudre le meurtre, parce que l’âme détruite l’est à tout jamais, sans retour. Le meurtre est un péché capital, il n’est permis qu’en cas de légitime défense, ou pour défendre sa famille, sa communauté, sa nation et, dans ces cas-là, il n’est permis de diriger son arme que contre l’agresseur ; quant au fait de tuer des civils sans défense, c’est un crime ignoble, quelle que soit l’identité ou l’appartenance des victimes. Invoquer l’excuse selon laquelle un civil désarmé dans le camp ennemi est un combattant en puissance, si le conflit s’exaspérait ou s’il pouvait détenir des armes et s’entraîner, est une logique qui, si on ne la combat pas rigoureusement, risque de finir par anéantir les valeurs humaines que sont censés respecter ceux qui sont attachés à ces valeurs et à la crainte de Dieu.

Dans ses rapports avec les Arabes, l’ennemi sioniste ne s’impose pas de limites pour perpétrer des crimes contre les droits humains. Les Palestiniens et les Libanais ont souffert, tout comme, dans le passé, ont souffert les Égyptiens et les Jordaniens ; ils ont enduré les pires souffrances en raison des barbares agressions sionistes qui visaient —et visent encore— le Proche-Orient arabe, c’est indéniable. Mais le meurtre en dehors du cadre de la légitime défense reste un crime impardonnable. Le crime ne répond pas à un autre crime, le meurtre ne justifie pas le meurtre, quelle que soit leur identité et leur appartenance, les civils désarmés ne doivent être le prix à payer pour répondre à une agression brutale.

La position des Arabes vis-à-vis d’ « Israël » a évolué. Pendant des années, nous avons écouté avec complaisance un discours qui appelait à libérer la Palestine et à jeter à la mer les juifs qui en accaparaient la terre. Avec le temps, sous la pression internationale et devant l’absurdité des confrontations militaires avec une armée supérieure bénéficiant d’un soutien international, un changement est apparu dans la position arabe. Désormais certains d’entre nous aspirent à une soi-disant paix à tout prix, certains de nos gouvernants s’emploient à obtenir un compromis, même injuste, sous des appellations séduisantes, telle l’initiative de paix arabe [1].

Cette logique nouvelle a engendré un courant grandissant qui est hostile à la Résistance et la dénigre à tort. Mais la grande majorité de l’opinion publique arabe reste fidèle à son soutien à la Résistance légitime, comme on l’a vu, du Maghreb au Proche-Orient, lors de l’agression sioniste contre le Liban au cours de l’été 2006, avec les manifestations de solidarité avec la Résistance, ainsi que lors de la dernière agression barbare contre Gaza, avec le soutien populaire et médiatique dans tout le monde arabe, en solidarité avec le peuple de Gaza.

La guerre de l’entité sioniste contre le Liban puis contre Gaza, c’est la poursuite de la guerre menée par la voyoucratie sioniste contre les civils. Dans l’un et l’autre cas, la Résistance a été victorieuse grâce à sa ténacité légendaire face à la force la plus brutale du Proche-Orient soutenue par les plus grandes puissances mondiales. La Résistance, c’est la légitime défense, et les peuples arabes ont payé très cher pour se défendre, défendre leur existence, leur avenir et leur dignité. En même temps, la Résistance n’est pas forcément synonyme d’action armée.

La Résistance peut être pacifique, elle peut se traduire par le boycott réfléchi des sionistes et de tout ce qui s’y rapporte, par l’intensification de campagnes internationales sur le plan politique et diplomatique, dans les domaines de l’information et de la mobilisation, par des interventions auprès des instances internationales chargées des droits de l’homme, de la justice et de la légalité internationale.

Au sujet du changement de point de vue dans le camp arabe sur le conflit arabo-sioniste, nous pensons que le règlement de la question palestinienne réside dans la restauration de l’unité de la Palestine, de la Méditerranée au Jourdain, et le retour en Palestine, toute la Palestine, des réfugiés, tous les réfugiés, dans leurs maisons dont ils ont été chassés.

Il n’est pas question de jeter les juifs à la mer, loin de là. Au contraire nous appelons à la coexistence entre les Arabes et les juifs dans une patrie commune. Si cela devait pousser certains juifs à partir, c’est leur affaire. Si cela se traduisait après-demain par la fin de l’émigration juive de l’étranger vers la Palestine, ce serait tout à fait naturel et légitime. Si cela mettait un terme aux investissements en zone sioniste, c’est ce que nous souhaitons. Le règlement de la question de la Palestine réside dans la résolution 194 des Nations Unies qui garantit aux réfugiés le droit au retour.

Salim el Hoss
Ancien Premier ministre du Liban.
Les articles de cet auteur
http://www.voltairenet.org/article156089.html Traduction Anne-Marie Luginbuhl

CCIPPP et Salim el Hoss - samedi 22 mars 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6014