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Traduction de l’article du « Guardian »

Un officier Israélien : « j’ai eu raison d’abattre une enfant de 13 ans”

Résurgence d’un « dérapage » soigneusement enfoui (ndlr)

lundi 24 mars 2008

[Courant décembre, les généraux israéliens Moshe Ya’alon et Ruth Yaron n’ont pas hésité à parler d’émission « fallacieuse » et de « manipulation » à propos de la diffusion de la bande audio de l’armée, et Ya’alon a carrément menacé de faire virer la réalisatrice de l’émission télé. Personne n’a demandé qu’il soit poursuivi pour complicité d’assassinat, pas même qu’il démissionne]

Un officier israélien qui a tiré plusieurs fois sur une Palestinienne de 13 ans à Gaza, a volontairement repoussé l’alerte d’un autre soldat lui disant que c’était une enfant, et a dit qu’il l’aurait tué même si elle avait eu trois ans. L’officier, identifié par l’armée comme Capitaine R, a été inculpé cette semaine d’usage illégal de son arme, de conduite inconvenante pour un officier et d’autres infractions relativement mineures, après avoir vidé les 10 balles du magasin de son arme sur Imam al-Hams alors qu’elle marchait dans une « zone de sécurité » en bordure du camp de réfugiés de Rafah le mois dernier. Un enregistrement des échanges radio entre les soldats impliqués dans l’incident (sic), montré à la télé israélienne, contredit la relation des événements par l’armée, et semble montrer que le capitaine a tiré sur la fille de sang-froid. La version officielle a dit qu’Iman fut tuée alors qu’elle marchait vers un poste militaire avec son cartable et que les soldats eurent peur qu’elle ne porte une bombe. Mais l’enregistrement de la conversation radio sur les lieux révèle que dès le début elle était identifiée comme une enfant, et qu’à aucun moment il n’a été question de bombe, ni qu’elle ait été considérée comme une menace. Iman était aussi à plus de 100 mètres d’un quelconque soldat.

Par contre, la bande montre que les soldats l’identifièrent vite comme « une fille, la dizaine », « complètement paniquée ». La bande révèle aussi que les soldats dirent qu’Iman allait vers l’est, s’éloignant du poste militaire vers le camp de réfugiés, quand elle fut tuée. A ce moment là, le capitaine R. décida de quitter le poste et de poursuivre la fille. Il la tua puis « confirma la tuerie » en vidant le chargeur dans son corps. L’enregistrement est une conversation à trois entre le mirador, le poste de l’armée et le capitaine, un commandant de compagnie. Le soldat du mirador dit à ses collègues après avoir vu Iman : « C’est une petite fille. Elle court sans défense vers l’est ». Salle des opérations : « S’agit-il d’une fille de moins de 10 ans ? » Mirador : “Une fille de près de 10 ans, elle est derrière le remblai, paniquée à mort”. Quelques minutes plus tard, Iman est blessée à la jambe depuis un des postes militaires.

Mirador : « Je crois qu’une des positions l’a atteinte ». Le commandant de la compagnie vient alors qu’Iman est blessée et sans défense. Capitaine R : « Je vais avec un autre soldat… en avant, un peu plus près, pour confirmer la mort… Voici un rapport de situation. Nous avons tiré et nous l’avons tuée… Je confirme la mort ; over”. Les témoins ont décrit comment le capitaine R a tiré deux fois sur Iman à la tête, est parti, puis est revenu tirer une rafale de balles dans son corps. Les docteurs de l’hôpital de Rafah ont dit qu’elle avait été touchée au moins 17 fois. Sur la bande, le commandant « clarifie » ensuite pourquoi il a tué Iman : « C’est le commandant. Tout ce qui bouge, qui se déplace dans cette zone, même si c’est un enfant de trois ans, doit être tué. Over ».

Le rapport original de l’armée a dit que l’armée n’a identifié Iman comme une enfant qu’après qu’elle ait été abattue. Mais la bande montre qu’ils avaient réalisé l’enfance de la fragile petite fille avant le moindre tir. Le cas a été mis en lumière après que des soldats sous le commandement du capitaine R soient allés à un journal israélien accuser l’armée de camoufler les circonstances de la tuerie. Une enquête ultérieure par l’officier en charge de la bande de Gaza, le Général de division Dan Harel, a conclu que la capitaine « n’avait pas agit de façon non éthique ». Mais la police militaire a lancé une enquête qui a conduit à des charges contre le commandant. Les parents d’Iman ont accusé l’armée de blanchir l’affaire en retenant des motifs mineurs. Ils veulent que le capitaine R soit poursuivi pour meurtre. (Traduction de l’anglais : JPB)

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