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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Vendredi, 7 février 2008

vendredi 7 mars 2008

Numéro : 486

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 07/03/08

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48601

Accuser les victimes de cette accès de folie meurtrière défie à la fois la moralité et la raison

La tentative des hommes politiques et des médias occidentaux de présenter le carnage de cette semaine dans la Bande de Gaza comme un acte de légitime défense de la part des sionistes – ou au mieux la dernière phase d’un conflit fatiguant entre deux bords somme toute équivalents – a atteint des proportions incroyables.

Depuis que le vice-ministre sioniste de la défense Matan Vilnai a lancé la semaine dernière son terrible avertissement que les Palestiniens subiraient un « holocauste » s’ils continuaient de tirer des roquettes artisanales sur la zone sioniste, le bilan des souffrances est devenu encore plus clair. Plus de 120 palestiniens ont été tués à Gaza par les forces coloniales au cours de la dernière semaine, dont 1 sur 5 était un enfant et plus de la moitié des civils, selon le groupe israélien pour les droits de l’homme B’Tselem.

Pendant la même période, 3 sionistes ont été tués, dont 2 soldats qui avaient pris part aux attaques.

Quelle fut alors la réponse du Secrétaire aux Affaires Etrangères britannique, David Miliband, à cette folie meurtrière ? Ce fut de rejeter la faute des « nombreuses victimes civiles » sur « l’augmentation significative », pendant la semaine, des attaques palestiniennes à la roquette et « la réponse israélienne », de condamner les tirs de roquettes comme « actes terroristes » et de défendre le droit de l’établissement sioniste à la légitime défense « selon la loi internationale ».

Ce ne fut bien sûr rien de tel – pas plus qu’ont été évoquées les 40 années d’occupation sioniste des territoires palestiniens, son expansion continue des colonies ou son refus d’autoriser le retour des réfugiés expulsés.

Rien non plus de bien nouveau sur le poids unilatéral des victimes et du malheur de la semaine dernière, mais l’écart est certainement en train de se creuser. Après l’élection du Hamas il y a deux ans, le régime sioniste – soutenu par les USA et l’Union Européenne – a imposé un blocus économique punitif, qu’il a renforcé au cours des mois passés en un siège total de la Bande de Gaza, y compris le fuel, l’électricité et les fournitures essentielles.

Comme l’évasion de masse de janvier par la frontière égyptienne a montré que la punition collective ne marcherait pas, le régime sioniste a opté pour une escalade militaire. Sur le terrain, cela se traduit par le fait qu’au plus fort de l’Intifada, de 2000 à 2005, quatre Palestiniens ont été tués pour 1 sioniste ; en 2006, c’était 30 ; l’année dernière, le ratio était de 40 pour 1. Dans les trois mois consécutifs à la conférence d’Annapolis pour la paix au Moyen-Orient, organisée par les USA, 323 palestiniens ont été tués, comparés aux 7 sionistes, dont 2 étaient des civils.

Mais la réponse des USA et de l’Europe est d’accuser les principales victimes pour une crise qu’ils ont appuyée à chaque étape. Au cours d’entretiens avec des dirigeants palestiniens ces derniers jours, les présentateurs de la BBC ont insisté sur le fait que les roquettes palestiniennes ont été « le point de départ » de la violence, comme si l’occupation elle-même n’existait pas.

En Cisjordanie, d’où aucunes roquettes ne sont tirées et où l’administration de Mahmoud Abbas soutenue par les USA maintient un cessez-le-feu, il y a eu 480 attaques militaires sionistes au cours des 3 mois passés et 26 palestiniens ont été tués. Par contraste, les roquettes qui partent de Gaza, supposées être la justification du dernier massacre sioniste, ont tué au total 14 personnes en 7 ans.

Comme n’importe quel autre peuple, les Palestiniens ont le droit de résister à l’occupation – ou de recourir à la légitime défense – qu’ils choisissent ou non de l’exercer. En dépit du désengagement sioniste de 2005, Gaza reste un territoire occupé, à la fois légalement et dans la réalité. C’est la plus grande prison à ciel ouvert, dont les accès à la terre, à la mer et à l’air sont contrôlés par le régime sioniste, qui y conduit des opérations militaires à volonté. Les Palestiniens peuvent diverger sur les tactiques de résistance, mais la position dominante (si elle n’est pas celle d’Abbas) est depuis longtemps que sans pression armée, leur poids dans les négociations sera inévitablement plus faible. Et si on peut objecter que les roquettes sont aveugles, c’est un argument que le régime sioniste ne peut certainement pas mettre en avant, étant donné son palmarès effrayant de victimes civiles tant dans les territoires palestiniens qu’au Liban.

La vérité est que le contrôle du Hamas à Gaza est le résultat direct du refus des USA d’accepter le choix démocratique des Palestiniens en 2006 et sa tentative secrète de renverser par la force l’administration élue, en se servant de son homme de main du Fatah, Muhammad Dahlan. Comme confirmé par les documents révélés par le magazine US Vanity Fair – et également transmis au Guardian – George Bush, Condoleezza Rice et Elliot Abrams, le conseiller adjoint à la sécurité nationale des USA (célèbre pour l’IranGate), ont fait passer de l’argent liquide, des armes et des instructions à Dahlan, en partie par des intermédiaires arabes comme la Jordanie et l’Egypte, pour provoquer une guerre civile palestinienne.

Lorsque les preuves de l’accumulation d’armes ont émergé, le Hamas a pris les devants du plan US avec sa propre prise de contrôle de Gaza, en juin dernier. David Wurmser, qui a démissionné de son poste de conseiller en chef pour le Moyen-Orient auprès de Dick Cheney, déclare : « Ce qui est arrivé était moins un coup d’Etat du Hamas qu’une tentative de coup d’Etat du Fatah déjoué avant qu’il ne puisse se produire. »

Hier, Rice a tenté de défendre la tentative US manquée de renverser les résultats des élections palestiniennes en invoquant le soutien de l’Iran au Hamas. Les attaques sionistes sur Gaza vont vraisemblablement reprendre une fois qu’elle aura quitté la région, même si personne ne croit qu’elles arrêteront les roquettes. Certains, dans le gouvernement sioniste, espèrent qu’elles affaibliront néanmoins le Hamas, prélude à une poussée de Gaza dans les bras réticents de l’Egypte ; d’autres espèrent ramener Abbas et son entourage à Gaza après qu’ils aient écrasé le Hamas, peut-être avec l’aide d’une force internationale intérimaire pour sauver la face du président palestinien.

Aucune ne semble être une option sérieuse, parce que le Hamas ne peut pas être écrasé par la force, même par le bain de sang que certains envisagent.

La troisième option, pleine de bon sens, soutenue par 64% d’habitants de la zone sioniste, est de saisir l’offre du Hamas – réitérée par son leader Khalid Mish’al pendant le week-end – et de négocier une trêve. C’est une démarche qui séduit non seulement des hommes politiques de gauche, comme Yossi Beilin, mais aussi un nombre grandissant de personnalités de droite, dont l’ancien conseiller à la sécurité d’Ariel Sharon, Giora Eiland, l’ancien patron du Mossad, Efraim Halevy, et l’ex ministre de la défense Shaul Mofaz.

Cependant, les USA sont résolument opposés à toute négociation avec ce qu’ils ont depuis longtemps étiqueté comme organisation terroriste – ou autorisent n’importe qui à faire de même, y compris d’autres Palestiniens. Comme la fuite dans les journaux américains le confirme, Rice a effectivement chargé Abbas de « faire chuter » le gouvernement d’unité nationale Hamas-Fatah à La Mecque l’an dernier, une décision prise après la prise de contrôle préemptive du Hamas.

Mais pour les Palestiniens, l’unité nationale est une nécessité absolue s’ils veulent avoir la moindre chance d’échapper à un monde de cantons emmurés, de checkpoints, de routes ethniquement séparées, à la dépossession et à l’humiliation.

Que peut faire d’autre l’établissement sioniste pour stopper les roquettes, demandent ses supporters ?

La réponse est on ne peut plus évidente : mettre fin à l’occupation illégale des territoires palestiniens et négocier un règlement juste pour les réfugiés palestiniens, ethniquement nettoyés il y a 60 ans – qui, avec leurs familles, représentent la majorité des 1,5 million de Gazaouis. Toutes les factions palestiniennes, y compris le Hamas, acceptent ceci comme base d’un règlement permanent ou la fin illimitée d’un conflit armé.

Entre temps, accepter la trêve, échanger les prisonniers et lever le siège. Les sionistes semblent être de plus en plus nombreux à l’accepter – mais la réalité sinistre qui se profile, c’est que beaucoup de sang va devoir encore couler avant que ce soit accepté à Washington.

Source : The Guardian

Traduction : MR pour ISM

[commentaires : allons, il est bien aimable, ce Mr Milne, de flatter ma petite vanité et de rappeler ce que je dis – bon, d’accord, avec pas mal d’autres- depuis des années : si vous voulez vraiment la paix, il faut respecter les gens d’en face. Et comprendre que les demandeurs sont ceux qui venus s’installer chez autrui, c’est-à-dire vous, les sionistes. Surtout que vous vous efforcez depuis 60 ans de voler leur pays aux Palestiniens. Stupéfaction, vous n’y arrivez pas ! Alors, vous les traitez comme des chiens : étonnez-vous s’ils vous mordent !]

ISM et Seumas Milne > s.milne@guardian.co.uk - Gaza - 07-03-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8473&type=analyse

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48602

Les forces d’occupation blessent deux enfants dans une attaque à Bethléem

Deux enfants palestiniens ont été blessés dans une nouvelle invasion de Bethléem, au sud de la Cisjordanie

Au moins 20 véhicules de l’armée et un bulldozer ont envahi le centre-ville de Bethléem, jeudi soir dans le cadre de la poursuite des opérations militaires sionistes.

Abd El Hamid Al Fawaghrah, 3 ans, a souffert d’inhalation de gaz lacrymogène et a été transféré à l’hôpital suite aux tirs de gaz lacrymogène par les forces d’occupation à l’intérieur de sa maison.

Fawaghrah a été admis aux Urgences de l’Hôpital Public de Bethléem, où son état a été stabilisé.

Selon son père, Fawaghrah est né avec une malformation cardiaque. Suite à l’inhalation de gaz lacrymogène, il a eu des difficultés à respirer et son état a nécessité des soins médicaux d’urgence.

Les forces d’occupation ont fait également d’autres victimes dont une fillette de 15 ans qui a été en état de choc après que les soldats aient ouvert le feu près de sa maison dans le centre de Bethléem. Elle a aussi été emmenée d’urgence à l’hôpital pour être soignée.

Les troupes ont encerclé la maison de Mohamed Ish-Hadah, un dirigeant des Brigades Al Quds, la branche armée du Jihad Islamique.

Des témoins ont déclaré à l’IMEMC que les soldats sionistes ont forcé la famille d’Ish-Hadah à sortir dans la rue et ils ont obligés les hommes à se déshabiller.

Des jeunes ont lancé des pierres sur les forces d’occupation et des affrontements ont été signalés à proximité de la maison d’Ish-Hada.

Des témoins ont ajouté que les soldats ont tiré sur la maison ce qui a provoqué un incendie. Ensuite un bulldozer des forces d’occupation sionistes a démoli la maison.

Source : http://www.imemc.org/  Traduction : MG pour ISM

ISM et Ghassan Bannoura (IMEMC) - Bethléem - 07-03-2008

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=8475&type=temoignage≤sujet=Incursions

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48603

Prison géante en Palestine

L’état juif du 21ème siècle est sur le point d’accomplir la construction de deux prisons géantes, les plus grandes à notre connaissance de toute l’histoire humaine.

Dans plusieurs articles publiés par « The Electronic Intifada », j’ai expliqué qu’Israël appliquait une politique génocidaire contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, tout en poursuivant le nettoyage ethnique de la Cisjordanie. J’ai affirmé que les politiques génocidaires sont le résultat d’une absence de stratégie. L’argument était que les élites politiques et militaires israéliennes ne sachant que faire de la bande de Gaza, ont opté pour des réactions pathologiques sous forme de massacres massifs de citoyens toutes les fois que les Palestiniens de ce territoire oseraient braver par la force leur étranglement et leur emprisonnement. Le résultat est une escalade de massacres aveugles de Palestiniens — plus de cent dans les premiers jours du mois de mars 2008, confirmant malheureusement l’adjectif « génocidaire » que d’autres et moi-même avons affublé à ces politiques. Mais ce n’était pas encore une stratégie.

Mais ces dernières semaines une stratégie israélienne plus claire a émergé concernant le futur de bande de Gaza, tout en s’inscrivant dans nouvelle approche globale du destin de l’ensemble des territoires occupés. Il s’agit essentiellement d’un rafinement de l’unilatéralisme adopté par Israël depuis l’échec « des entretiens de paix » de Camp David à l’été 2000. L’ancien premier ministre israélien Ariel Sharon, son parti le Kadima, et son successeur Ehud Olmert, ont clairement tracé les objectifs de cet unilatéralisme : Israël annexerait environ 50% de la Cisjordanie, pas comme un morceau homogène mais comme tout l’espace représenté par les blocs de colonies, les routes de ségrégation, les bases militaires et « le parc national de réserve » (qui sont des secteurs interdits d’accès aux Palestiniens). Ceci a plus ou moins a été mis en application ces huit dernières années.

Ces entités purement juives ont coupé la Cisjordanie en 11 petits cantons et sous-cantons. Ceux-ci sont séparées les uns des autres par cet ensemble colonial juif complexe. La part la plus importante de cet empiétement est la grande extension de Jérusalem qui divise la Cisjordanie en deux régions distinctes sans raccordement terrestre pour les Palestiniens.

Le mur a été étiré et matérialisé sous diverses formes partout en Cisjordanie, encerclant parfois différents villages, quartiers ou villes. La cartographie de ce nouvel édifice donne une idée de la nouvelle stratégie appliquée à la Cisjordanie et à la bande de Gaza. L’état juif du 21ème siècle est sur le point de réaliserr la construction de deux prisons géantes, les plus grandes à notre connaissance de toute l’histoire humaine.

Ces deux prisons sont différentes dans la forme : la Cisjordanie est faite de petits ghettos et celle de Gaza est un ghetto énorme en lui-même. Il y a une autre différence : la bande de Gaza est maintenant, dans la vision déformée des Israéliens, le lieu où « la plupart des détenus dangereux » sont incarcérés. La Cisjordanie, de son côté, est encore perçue comme un complexe énorme de prisons à ciel ouvert sous forme d’habitations humaines normales telles que des villages ou des villes reliés et supervisés par une autorité carcérale à la puissance militaire immense et violente.

En ce qui concerne les Israéliens, la méga-prison de Cisjordanie peut bien s’appeler un Etat. Yasser Abed Rabbo, conseiller du président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas, a menacé fin février les Israéliens d’une déclaration d’indépendance unilatérale, s’inspirant des événements récents au Kosovo. Il n’a pas semblé cependant que beaucoup de monde du côté israélien se soit opposé à cette idée. C’est plus ou moins le message déconcertant qu’ Ahmed Qurei, le négociateur palestinien désigné par Abbas, a reçu de Tzipi Livni, ministre israélienne des affaires étrangères, quand il lui a téléphoné pour l’assurer qu’Abed Rabbo ne s’exprimait pas au nom de l’AP. Il en a plutôt tiré l’impression que le souci principal de Livni était en fait tout à fait à l’opposé : que l’AP puisse ne pas accepter de qualifier ces prisons géantes d’Etat dans un avenir proche.

Cette réticence, ainsi que l’insistance du Hamas à résister à ce système pénitentiaire géant en menant une guerre de libération, a forcé les Israéliens à repenser leur stratégie envers la bande de Gaza. Il apparaît que même les membres les plus coopératifs de l’AP ne soient pas disposés à accepter la réalité de cette méga-prison en tant que « paix » ou même comme « d’accord pour deux Etats. » Quant au Hamas et au Jihad islamique, ils expriment ce refus en attaques de fusées Qassam vers Israël. Ainsi c’est le plus dangereux et le pire modèle carcéral qui est développé : les principaux stratèges dans l’armée et le gouvernement optent pour une « gestion » à très long terme du système qu’ils ont établi, mettant en gage l’engagement pour un « processus de paix vide » mais en y investissant peu d’intérêt et en veillant à le combattre de l’intérieur.

La bande de Gaza est maintenant vue comme la prison la plus dangereuse dans ce système et par conséquent comme la prison contre laquelle les moyens punitifs les plus brutaux doivent être utilisés. Tuer les « détenus » par le bombardement aérien ou des obus d’artillerie, ou par l’étranglement économique, ne sont pas simplement les résultats inévitables de l’action punitive choisie, mais également les plus souhaités. Le bombardement de Sderot est également inévitable et dans une certaine mesure une conséquence souhaitable de cette stratégie. Inévitable, car l’action punitive ne peut pas détruire la résistance et produit très souvent une réplique. Cette réplique à son tour constitue la logique et la base de la prochaine action punitive, au cas où quiconque douterait dans l’opinion publique israélienne de la sagesse de la nouvelle stratégie.

Dans un avenir proche, n’importe quelle résistance similaire venant de secteurs situés dans la prison géante de Cisjordanie sera traitée d’une manière semblable. Et ces actions seront menées à très court terme. En effet, la troisième Intifada est en route et la réponse israélienne sera une nouvelle élaboration du système pénitentiaire géant. Réduire le nombre de « détenus » dans les deux prisons géantes sera toujours une haute priorité dans cette stratégie au moyen du nettoyage ethnique, des massacres systématiques et de l’étranglement économique.

Mais il y a des obstacles qui gênent le fonctionnement de la machine destructrice. Il semble qu’un nombre de plus en plus important de juifs d’Israël (une majorité selon une enquête récente de la chaîne de télévision CNN) souhaite que le gouvernement entame des négociations avec le Hamas. Une prison géante, c’est très bien, mais si les zones d’habitation des gardiens sont susceptibles de se retrouver sous le feu à l’avenir, c’est tout le système qui va échouer. Hélas, je doute que l’enquête de CNN traduise exactement l’humeur israélienne actuelle ; mais il indique une tendance qui fait espérer et qui accrédite la certitude du Hamas qu’Israël ne comprend que le langage de la force. Mais cela peut ne pas être suffisant et le perfectionnement du système pénitentiaire géant en attendant se poursuit inchangé et les mesures punitives sous son autorité exigent de prendre les vies de beaucoup plus d’enfants, de femmes et d’hommes dans la bande de Gaza.
Comme toujours il est important de rappeler que l’Ouest pourrait dès demain mettre un terme à ces crimes et actes inhumains sans précédents. Mais jusqu’ici cela ne s’est pas produit. Bien que les efforts pour faire d’Israël un état paria continuer de se déployer avec force, ils sont encore limités à la société civile. Si tout va bien, cette énergie sera un jour traduite en politiques gouvernementales sur le terrain. Nous pouvons juste prier le ciel pour que ce ne soit pas trop tard pour les victimes de cette invention sioniste terrifiante : la prison géante de Palestine.

Ilan Pappé enseigne au département d’histoire de l’université d’Exeter

Du même auteur :
 Un ou deux Etats pour Israël et la Palestine ?
 Palestine 2007 : génocide à Gaza, épuration ethnique en Cisjordanie
 Génocide à Gaza
 Il faut sanctionner Israël, désinvestir d’Israël

[commentaires : cet article a été écrit, à l’évidence, avant l’attaque du jeudi 06/03/08 contre le Mirkaz Ha’rav. Un coup d’oeil aux manifestation de joie qui ont accueilli la nouvelle, à Gaza, à Beyrouth, et ailleurs, donne une idée de la haine, solide, tenace, profonde, durable, qu’éprouvent les peuples qui ne peuvent que constater qu’ils sont agressés , envers leurs agresseurs et le clan occidental qui les soutient inconditionnellement. Quand nos dirigeants vont-ils se réveiller ? Quand vont-ils comprendre ce qu’a d’injuste et de stupide une politique qui fait de nous des otages de la barbarie raciste du sionisme ?]

5 mars 2008 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
[Traduction : APR - Info-Palestine.net]

Info-Palestine et Ilan Pappé - The Electronic Intifada – jeudi 06 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3929

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48604

Le processus de paix israélo-palestinien gît sous les décombres de Gaza

Relancé de façon spectaculaire à Annapolis en novembre 2007, le processus de paix en Palestine gît quelque part sous les ruines de Gaza. L’opération « hiver chaud » a fait 110 morts palestiniens, alors que deux soldats de l’armée sioniste ont été tués. Cela n’a pas empêché les islamistes du Hamas de crier victoire, après le retrait des forces sionistes. La secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, qui est attendue aujourd’hui à Jérusalem et à Ramallah, devra compter sur un miracle pour ressusciter les discussions entre sionistes et Palestiniens et décrocher un accord de paix avant la fin du mandat de George W. Bush, en janvier 2009.

Première conséquence des opérations meurtrières à Gaza, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a suspendu tout contact avec les sionistes. Le blocus très sévère imposé à Gaza, dont il n’a pas réussi à obtenir l’assouplissement, avait déjà contribué à ternir son image dans la rue palestinienne. Le sang versé à Gaza est désastreux pour lui. Alors qu’Abbas négocie sans obtenir de résultats tangibles, le Hamas tient tête au régime sioniste, perpétuant le mythe de la résistance aux yeux de ses concitoyens. « Ce qui s’est passé à Gaza est un désastre pour le processus de paix, confie-t-on dans l’entourage du président Abbas. Choquée par la débauche de violence, la rue nous demande d’arrêter de parler aux sionistes. Nous sommes pris dans un engrenage terrible. À chaque fois que nous voulons satisfaire la communauté internationale, nous perdons le soutien du peuple. »

De fait, les négociations étaient déjà bien mal en point avant les événements les plus récents à Gaza. Comme avait pu l’observer Bernard Kouchner lors de sa visite dans la région, « tout est bloqué », en dépit des engagements pris à Annapolis. Les constructions se poursuivent dans les colonies juives. Et, mettant en avant ses impératifs sécuritaires, le régime sioniste n’a pas levé un seul barrage militaire en Cisjordanie. Résultat : malgré les 7,7 milliards d’aide promis à la conférence de Paris, les projets de développement économique restent dans les cartons. « Pour surmonter la séparation avec la bande de Gaza, créée par le putsch du Hamas, et rallier les Gaziotes à notre cause, nous avions tout misé sur une stratégie, explique un haut responsable palestinien, leur montrer les bienfaits des négociations avec le régime sioniste en Cisjordanie, pour leur donner envie de faire la paix. Aujourd’hui, il faut bien reconnaître qu’il n’y a rien à envier en Cisjordanie. »

Les modérés palestiniens, pour lesquels un accord de paix avec le régime sioniste est la dernière carte politique, pour contrer le Hamas, avouent que les négociations ne mènent nulle part. Les rapports de confiance instaurés entre Abbas et le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, ne se traduisent pas au niveau des négociateurs. Trois mois après la reprise du dialogue, plusieurs d’entre eux, désabusés, se disent prêts à jeter l’éponge. Abbas souhaite poursuivre le dialogue, à condition que le calme revienne à Gaza. « Si nous poursuivons au rythme actuel, il n’y aura pas d’accord fin 2008 , prévient-t-on dans l’entourage d’Abbas. Si nous sommes incapables d’aboutir à la création d’un État viable, nous pourrions alors décider de dissoudre l’Autorité palestinienne, le régime sioniste devra alors combler le vide et assumer la responsabilité de l’occupation. Ce pourrait alors être la fin de la solution de deux États. Fatigués de se battre, de plus en plus de Palestiniens sont tentés de partager un même État avec les sionistes, avec les mêmes droits pour tous. »

C’est le pire cauchemar, qui hante l’établissement sioniste. Selon les projections démographiques, les Arabes seraient majoritaires d’ici quelques années dans un tel État. L’État hébreu serait alors confronté à un choix terrible : perdre son caractère juif ou instaurer un système d’apartheid n’offrant pas les mêmes droits aux Palestiniens. Tout comme Ariel Sharon avant eux, Ehoud Olmert et ses plus proches collaborateurs en sont conscients. Cependant, Olmert est pris dans une équation difficile. Plombé par ses échecs durant la guerre du Liban, il est trop faible pour imposer sa volonté. Son ministre de la Défense, le travailliste Ehoud Barak, a décidé de se montrer intraitable sur la sécurité, espérant ainsi remporter les prochaines élections législatives. Et le parti religieux Shaas a prévenu qu’il quittera la coalition au pouvoir dès que la question du partage de Jérusalem sera abordée, sabordant ainsi la majorité d’Olmert.

Chaque salve de roquettes tirée par le Hamas depuis Gaza fragilise sa position. Car elles font ressurgir le sentiment qu’Abbas, après avoir perdu le contrôle de la bande de Gaza aux mains du Hamas, est trop faible pour être un partenaire capable d’apporter la paix . Chaque roquette renforce ainsi le camp de la droite, opposée aux négociations.
Faute de vouloir s’impliquer suffisamment, répugnant à prendre les négociations à bras-le-corps, l’Administration Bush pourrait être tentée de se contenter d’arracher un accord a minima après avoir imposé un retour au calme : un document d’entente vague portant sur des principes et qui ne fixerait ni les paramètres précis d’un accord de paix, ni de calendrier.

4 mars 2008 - Le Figaro - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.lefigaro.fr/debats/2008/...

[commentaires : vous voyez, même Le Figaro voit l’évidence. Servi il est vrai par un journaliste de qualité qui ose le plus souvent dire les choses comme elles sont...]

Info-Palestine et Patrick St Paul – Le Figaro – vendredi 07 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3930

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Un Palestinien tue 8 personnes dans une école religieuse juive de Jérusalem

Huit sionistes ont été tués après qu’un Palestinien armé ait ouvert le feu dans un séminaire juif à Jérusalem-ouest jeudi soir.

Neuf autres sionistes ont été blessés. Trois d’entre eux seraient dans un état critique.

L’homme armé est entré dans le hall du séminaire Mercaz Harav dans le secteur de Kiryat Moshe dans Jérusalem-ouest et a ouvert le feu. L’attaquant a été ensuite tué par un officier de l’armée sioniste qui avait entendu les tirs et s’était précipité sur les lieux.

La télévision sioniste a rapporté que l’assaillant armé a également essayé de déclencher une ceinture explosive mais sans y parvenir.

L’attaquant venait de Jérusalem-est et appartiendrait à un groupe précédemment inconnu : « le bataillon de libération de la Galilée », ont indiqué des sources israéliennes.

La presse sioniste a rapporté qu’après cette attaque des centaines de juifs religieux extrémistes ont manifesté dans Jérusalem, menaçant de se venger.

Le Président palestinien Mahmoud Abbas a condamné l’attaque. « Le président condamne l’attaque dans Jérusalem qui a coûté la vie à beaucoup de sionistes. A nouveau il affirme sa condamnation de toutes les attaques visant des civils, qu’il s’agisse de Palestiniens ou de sionistes, » a déclaré Saeb Erekat, négociateur en chef de l’Organisation pour la Libération de la Palestine (OLP).

Les brigades Al-Qassam, l’aile armée du Hamas, ont commenté l’attaque. Dans un communiqué envoyé à Ma’an ils ont déclaré que « l’opération est une réaction normale à l’immensité des crimes nazis sionistes et barbares qui ont visé des femmes, des enfants, des mosquées et des maisons. C’est également une réaction à l’holocauste commis par l’ennemi sioniste dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. »

« Cette attaque bénie ne sera pas la dernière réponse aux massacres perpétrés par l’occupant, » ajoute le communiqué.

Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a déclaré que l’opération était une réplique logique à l’agression sioniste dans la bande de Gaza.
Le gouvernement du Hamas dans la bande de Gaza a fait savoir que la responsabilité de l’attaque incombait uniquement au premier ministre Olmert et au ministre de la défense Barak. Il a décrit l’attaque comme étant « une réponse normale aux politiques agressives et au terrorisme contre le peuple palestinien en Cisjordanie et dans Gaza. »

Tahir An-Nunu, porte-parole du gouvernement du Hamas a déclaré que son gouvernement avait averti la direction soiniste des conséquences de l’action militaire dans la bande de Gaza et de sa politique consistant à massacrer des femmes et des enfants. « Maintenant le gouvernement de l’occupation connait l’énormité de ses crimes, » a-t-il encore dit.
Dès que la nouvelle a été connue, les habitants dans la bande de Gaza sont sortis dans les rues, tirant des coups de feu en l’air pour célébrer l’opération dans Jérusalem.

7 mars 2008 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet articleà :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
[traduction : Info-Palestine.net]

Info-Palestine et Ma’an News Agency – vendredi 07 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3932

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48606

Jérusalem et la paix

Il semble clair que le régime sioniste ne veut pas renoncer à la politique de tergiversation qui constitue un coup fatal à tous les efforts sérieux visant à accélérer tout mouvement sur la voie de l’instauration d’une paix réelle...

...C’est-à-dire sur la voie de la sécurité et de la stabilité de toutes les parties, et avant tout le côté israélien et le côté palestinien.

Il n’y a pas de preuves plus flagrantes sur cette tergiversation que les déclarations faites par le premier ministre Olmert au rabbin extrémiste Ovadia Youssef et dans lesquelles il dit qu’il n’effectuera aucune négociation secrète avec Abou-Mazen à propos de Jérusalem et que celui-ci lui a promis de reporter les discussions à propos de Jérusalem.

En même temps, la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Levni, a envoyé un message au membre de la municipalité de Jérusalem Nir Barakat où elle a écrit : « Israël a promis pendant la sommet d’Annapolis d’étudier tous les dossiers importants sans exception ».

Puis elle continue : « Mais sachez que rien n’est décidé tant que les choses sont encore en négociation. Et même si nous arrivons à un accord à propos de toutes les questions, y compris les frontières et les réfugiés, sans se mettre d’accord sur Jérusalem, tout accord ne vaudra pas plus que l’encre avec laquelle il a été écrit ».

Il va de soi que tous ceux qui ont suivi pendant de longues années les événements et les évolutions de la cause palestinienne diront comme moi que les déclarations faites par Olmert et Levni reflètent une tergiversation claire pour préparer le monde entier à accepter l’éventualité d’échouer à parvenir à une paix qui ne serait pas satisfaisante pour le régime sioniste, en particulier en ce qui concerne Jérusalem.

Pour être plus clair, il faut dire qu’il n’est pas logique qu’il y ait des négociations sérieuses autour de la détermination des frontières sans aborder la question de Jérusalem qui influencera certainement le destin des blocs coloniaux à l’intérieur et à l’extérieur des murs de Jérusalem.

C’est à la lumière du dossier de Jérusalem qu’il est possible de conclure un accord d’échange de territoires entre l’Etat hébreu et l’Etat palestinien pour compenser les territoires qui ont été usurpés des frontières du 4 juin 1967 par le régime sioniste. La plupart de ces territoires se trouvent dans le cercle de Jérusalem en tant que gros blocs coloniaux.

Les sionistes savent mieux que quiconque que la raison essentielle de l’échec de Camp David II entre l’ex-président palestinien Yasser Arafat et l’ex-Premier ministre israélien Ehud Barak, sous le parrainage de l’ex-président américain Bill Clinton, a été l’insistance de Barak à reporter les discussions autour de Jérusalem jusqu’à la fin des négociations.

Ce qui signifiait perdre l’occasion de procéder à un échange entre la flexibilité palestinienne en ce qui concerne les préparatifs et la date de retour des réfugiés, en contrepartie de la reconnaissance de la part du régime sioniste de la sensibilité de la position de Jérusalem dans n’importe quel accord, non seulement pour les Palestiniens, mais pour les Arabes, les musulmans et les chrétiens.

Le problème est que Olmert tremble face aux menaces du parti Shass de dissoudre le gouvernement s’il s’aventurait à discuter de la question de Jérusalem. Olmert craint aussi énormément l’escalade de l’extrémisme religieux guidé par le grand rabbin Yona Metzger qui a eu l’audace de dire que les Arabes qui arrivent à la mosquée Al-Aqsa doivent reconnaître que Jérusalem est aux Israéliens seulement puisque, comme il le prétend, les musulmans possèdent La Mecque et Médine et n’ont pas besoin d’un troisième lieu sacré. L’insolence du rabbin a atteint son apogée quand il a proposé dans un entretien avec la revue The Jewish News de créer un Etat palestinien dans le Sinaï et d’y transférer les habitants de Gaza.

Du même auteur :
 "USA : Deux mandats d’échecs" - 29 février 2008.
 "Le Proche-Orient dans l’impasse" - 8 février 2008.
 "Notre objectif stratégique" - 4 février 2008.

Al-Ahram/hebdo - Semaine du 5 au 11 Mars 2008, numéro 704 (Opinion)

Info-Palestine et Morsi Attalla - Al Ahram-hebdo – vendredi 07 mars 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3926

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48607

Un Palestinien attaque une école de colons sionistes à Jérusalem ; 8 morts et des dizaines de blessés

Huit sionistes et un Palestinien armé ont été tués lorsque ce dernier a attaqué une école pour colons religieux située à Jérusalem Ouest, dans la soiée de jeudi 06/03/08.

Des sources sionistes ont déclaré qu’un homme armé est entré dans l’école Merkaz Harav (« le coeur du rabbin »), un collège religieux juif, et ouvert le feu sur des étudiants, tuant 8 personnes et blessant plus de 30 autres, dont 3 grièvement.

Des soldats et des policiers sionistes ont donné l’assaut et tué l’homme qui a été identifié comme originaire de la ville de Jabal Al-Mukabber, près de Jérusalem. Son nom n’a pas été divulgué.

La yeshiva Merkaz Harav, déclarent des sources sionistes, est liée à la direction des implantations illégales de Cisjordanie.

Une source de la police sioniste a confirmé que l’attaquant avait été tué et n’avait pas réussi à faire sauter ses explosifs.

L’armée sioniste a fermé toutes les rues entrant ou sortant de Jérusalem. Des sources de la police sioniste ont déclaré que l’attaquant était un Palestinien de Jérusalem.

Des sources des media ont déclaré qu’un groupe inconnu jusqu’ici, qui se désigne sous le nom de Bataillons de la Liberté de la Galilée avait revendiqué cette attaque.

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Vendredi 07 mars 2008 – 12 : 27

http://www.imemc.org/article/53315

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48608

Quatre Palestiniens tués par un bombardement sioniste visant la partie sud de la Bande de Gaza

Quatre Palestiniens ont été tués lorsque des chars sionistes stationnés dans le sud de la limite entre Gaza et la zone sioniste, près de Khan Younès, ont bombardé des terres agricoles, dans la soirée de jeudi 06/03/08.

Les Brigades Al Quds (Jihad Islamique), ont déclaré que tous quatre étaient membre des brigades.

Des infirmiers ont déclaré qu’ils avaient réussi à dégager deux des corps, mais que les deux autres sont toujours sur place, parce que les chars sionistes ont ouvert le feu sur l’ambulance.

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Jeudi 06 mars 2008 – 23 : 38

http://www.imemc.org/article/53323