Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Chronique de l’occupation

Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Mercredi, 5 février 2008

mercredi 5 mars 2008

Numéro : 483

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 04/03/08

********************

48301

Barhoum : La visite de Rice à la région a pour but de couvrir les crimes de l’occupation

Le mouvement du Hamas a déclaré que la visite du Secrétaire d’Etat étasunien Rice à la région se situe dans le cadre des pressions exercées sur les responsables arabes pour qu’ils ne répondent pas aux appels pour sauver et soutenir la Bande de Gaza après la catastrophe qui l’a frappé à la suite des dangereuses agressions sionistes.
Le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a déclaré, aujourd’hui mardi 04/03/08, dans une déclaration de presse, que cette visite a pour but de s’opposer aux les campagnes de solidarité des peuples arabes et musulmans avec les Palestiniens.

Il a ajouté que la visite de Rice vise également à offrir le soutien des Etats Unis aux forces d’occupation pour perpétrer de nouveaux massacres contre les Palestiniens et renforcer le blocus imposé à la bande de Gaza.

Barhoum a souligné que le peuple palestinien refuse la visite de Rice en considérant qu’elle représente un messager de malheur contre les Palestiniens et qu’il considère que la direction américaine est un partenaire direct avec les sionistes dans les massacres et crimes de l’occupation contre les Palestiniens, notamment à Gaza.

Il a appelé les peuples arabes et islamiques à poursuivre leurs campagnes et marches de solidarité pour soutenir le peuple Palestinien et sauver la bande de Gaza et faire pressions sur leurs dirigeants et gouvernements afin qu’ils rompent le silence envers le génocide sioniste contre la bande de Gaza.

Le porte-parole du Hamas a ajouté que l’autorité palestinienne et son président Mahmoud Abbas doivent refuser les pressions américaines et prendre une forte position pour couper toutes les formes de négociations et de contact avec l’occupation et de refuser tous les projets étasuniens et sionistes qui perpètrent ces actes contre les Palestiniens.

Enfin, il a appelé la présidence de l’autorité palestinienne à arrêter, immédiatement, les coordinations sécuritaires avec les forces d’occupation et à libérer tous les captifs politiques de ses prisons.

Gaza – CPI - 04/03/2008 - 17:59

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7e4s4XE8FYXuw7v%2fX5NaDrtIPqRk2v%2bAmKAiCZb9DZdq057nZkJ%2bOxFeQg2JLvirjBYG3%2bjyU2z8MJYgt3xDEuiqm1%2fZg6UTd%2bAWOyZT1Emg%3d

********************

48302

Un écrivain sioniste : les unités spéciales des forces sionistes engagées à Gaza demandent un retrait urgent du nord de la Bande

Un commentateur sioniste a déclaré, hier lundi 03/03/08, dans les journaux hébreux, que les forces spéciales de l’armée d’occupation, qui avaient été sélectionnées pour combattre les résistants Palestiniens au nord de Gaza, ont demandé un retrait urgent après avoir éét mis en échec durant les opérations militaires qui avaient duré 5 jours.

L’écrivain hébreu Amir Tsouria a dit dans son article : « nous devons avoir le courage d’observer la réalité sans que personne ne puisse nous abuser, et souligner que l’opération militaire au nord de Gaza n’a atteint aucun de ses objectifs, et qu’elle a échoué, sans obtenir ni l’arrêt des roquettes, ni l’assassinat des hauts dirigeants, ni même la destruction des stocks de roquettes et de munitions".

Il a ajouté : « il faut s’interroger : est–ce qu’on a mené une opération ? Quel genre d’opération ? » Tout en attirant l’attention sur le fait que la brigade sioniste de « Ghaf’ani » a exigé un retrait immédiat et urgent du nord de gaza.

Il a ajouté : « les soldats sionistes sont sortis du nord de Gaza comme ils sont entrés, sans aucun succès, au moment où les résistants Palestiniens se sont retirés, en maintenant une capcité de combat intense et en tirant entre 40 et 50 roquettes par jour, » tout en soulignant que « les soldats sionistes ne sont pas compétents pour des combats de longues durée, alors que les frappes rapides comme il était le cas dans l’opération du « mur protecteur » dans la Cisjordanie, n’est plus efficace à Gaza. »

Les affirmations de ce commentateur sur l’échec de cette opération militaire sont comparabes à d’autres déclarations similaires de certains dirigeants de l’armée et d’analystes sionistes, tout en reconnaissant la haute capacité de combat des résistants palestiniens au nord de Gaza, notamment les éléments des brigades d’Al Qassam, la branche militaire du Hamas.

Al Qods occupée - CPI - 04/03/2008 - 11:32

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7jmUY3pdu%2fXHceOOUqKB6BJZmv89BF3Exxnw7C1zylk4KXs0lbe5ZzWxpAZuw%2bU51no%2bjsa9ZpPQxJp1wrij31cUWyybzYNCRTs0PxE4QVMg%3d

********************

48303

Mardi matin : deux morts, dont un résistant d’Al-Qassam après deux raids sionistes contre Gaza

Deux citoyens palestiniens dont un résistant d’Al-Qassam, la branche militaire du mouvement Hamas, sont tombés ce matin mardi 04/03/08, alors que 4 autres ont été blessés lors de deux raids aériens de l’aviation militaire sioniste contre le nord et l’Est de la bande de Gaza.
Des sources sécuritaires et médicales palestiniennes ont déclaré au correspondant du Centre palestinien d’information, la mort du résistant Assad Taoufiq Al-Qahouaji (23 ans), après le lancement d’un missile par un drone sioniste contre un groupe de résistants palestiniens à l’est du quartier de Zeitoun, à Gaza.
Les sources ont également rapporté la mort du citoyen palestinien Mohammed Abdel-Rahaman Mouhna, et la blessure de plusieurs autres dans un raid sioniste, au nord de la Bande, qui ont été transportés à l’hôpital de Kamal Adwan.
D’autre part, les forces occupantes ont reconnu que deux roquettes de la résistance palestinienne fabriquées localement ont frappé la colonie de Sdérot en détruisant une maison, mais sans aucune victime ne soit enregistrée.

Gaza – CPI - 04/03/2008 - 11:28

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7OZezc9gAsUN6059urcTJWQCpKRkOvKQqwBbpl%2beliA9%2bpo48wExMKGC9msDr%2fremRGRQN8gnNZkzqlT1f7OYQgSjJpmEuq1A9FoSCxQpstk%3d

********************

48304

La Fédération des Organisations Islamiques d’Europe (FIO) condamne l’holocauste sioniste à Gaza et déclare que le carnage doit cesser.

La Fédération des Organisations Islamiques d’Europe a condamné, lundi 03/03/08, les menaces proférées par les sionistes d’un nouvel holocauste dans la Bande de Gaza, et a pressé la communauté internationale d’arrêter immédiatement le carnage qui se déroule actuellement à Gaza.

Dans une déclaration, dont le CPI a obtenu une copie, concernant les crimes sionistes à Gaza, la FIO a appelé la communauté internationale à ne pas rester silencieuse devant les crimes sionistes contre les civils Palestiniens, soulignant que le monde devrait immédiatement rompre le siège qui punit injustement Gaza afin de permettre aux médicaments et aux denrées alimentaires d’y pénétrer.

La FIO a également invité la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme ainsi que les organismes légaux à déclarer le caractère criminel des actions des sionistes à l’égard des civils, et particulièrement des femmes et des enfants parmi les autres civils.

La FIO a également qulifié de « courbe dangereuse » l’escalade militaire sioniste qui pourrait avoir des conséquences épouvantables pour ce qui concerne les civils Palestiniens.

La FIO régissait apparemment aux menaces sionistes de préparer un « plus grand holocauste » contre Gaza.

Bien qu’il ait retoré ses soldats de la Bande de Gaza en 2005, le gouvrnement d’occupation sioniste a transformé la Bande de Gaza en une vaste prison depuis que le mouvement du Hamas a emporté les élections démocratiques de 2006.

En outre, la FIO a déploré le passivité « inexplicable » de la communauté internationale devant les crimes sionistes contre les 1,5 millions de personnes qui vivent dans la petite Bande Palestinienne, et a expliqué que le gouvrnement sioniste exploitait cette passivité pour justifier sa haine et ses crimes.

Bruxelles – CPI - 03/03/2008 - 23:29

http://www.palestine-info.co.uk/en/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7I3pO9d8Gbr2Y3Vpe96HSu3OiA3DKjlsMADyZ0oEY6H3BBSN91ZNhDdBlgVecEH76vqpz1pkGFClyFrEXwqHRBN6oI4SI1CGZuHpPRkIa0cU%3d

********************

48305

Amneh Muna a entamé une grève de la faim !

Elle demande son droit aux droits humains fondamentaux ! Son état de santé se détériore rapidement !

Amneh Muna, âgée de 30 ans, de Jérusalem, est détenue en séparation depuis plus de 14 mois.

Elle est détenue dans la Prison de Névé Tirza (Ramle) dans une cellule minuscule (2m x 2.5m) pendant 23 heures par jour. La cellule est infestée d’innombrables cafards et d’autres vermines. Elle n’est pas autorisée à rencontrer d’autres prisonnières. Elle est détenue dans la section des prisonnières criminelles qui la menacent.

A cause de travaux de rénovation dans l’aile où elle est détenue, Amneh a été transférée à une autre prison à Ramle, où les conditions étaient moins désagréables. Pourtant, le 25 octobre 2007, les autorités de la prison l’ont re-transférée à la même cellule horrible dans la Prison de Névé Tirza. Le 28 octobre, Amneh a entamé une grève de la faim, demandant que ses conditions de détention soient améliorées. Les autorités de la prison ont réagi en la punissant : Elles lui ont enlevé tous ses objets personnels sauf quelques vêtements, lui ont imposé une amende de NIS 250 (environs 60$) et l’ont privée de visites de la famille et de la récréation dans la cour.

Le 8 novembre 2007, les autorités de la prison ont transféré Amneh au Centre de Détention de Kishon (Jalameh près de Haifa). Amneh a arrêté la grève de la faim pour la durée de deux jours ; mais les conditions au Centre de Détention de Kishon étaient encore pires qu’à Névé Tirza. Le 10 novembre, elle a donc recommencé la grève de la faim. Le 13 novembre 2007, l’avocate de WOFPP, Taghreed Jahshan, est venue la voir, mais les autorités de la prison lui ont dit qu’Amneh ne voulait pas la voir. Le 15 novembre 2007, la famille d’Amneh est venue pour lui rendre visite, et les autorités de la prison lui ont dit la même chose. Ce qui s’est vraiment passé : Les autorités de la prison n’ont pas informé Amneh de la visite de l’avocate. Elles l’ont informée de la visite de sa famille, mais ne lui ont pas permis de la rencontrer, à moins qu’elle cesse la grève de la faim.

L’état de santé d’Amneh se détériore de jour en jour. Dans la nuit du 18 novembre, elle a dû être transportée par ambulance à l’hôpital des prisons à Ramle, parce qu’il avait été impossible de lui donner des infusions.

Les autorités de la prison ont l’intention de la re-transférer à sa cellule dans la Prison de Névé Tirza, mais Amneh continuera sa lutte contre cette décision par le moyen de la grève de la faim. Le 21 novembre, l’avocate de WOFPP a visité Amneh ; elle ne pouvait pas marcher et a dû être amenée dans une chaise roulante.

Amneh Muna continue la grève de la faim, demandant que lui soient accordés ses droits humains fondamentaux.

22 November 2l007
Nous vous prions de bien vouloir envoyer des lettres de protestation aux suivants :
Beni Kanian The Head of the Israeli Prison Service P.B. 81 Ramle, 72100 Israel
Fax : +972-8-9193800
The International Committee of the Red Cross in Tel Aviv :
ICRC Delegation 185, Hayarkon Street TEL AVIV 63453 Israel Tel. : (+972) 35 24 52 86 Fax : (+972) 35 27 03 70 tel_aviv.tel@icrc.org
The International Committee of the Red Cross in Jerusalem Tel. : (+972 2) 582 88 45 / 25 828 441 Fax : (+972 2) 581 13 75 jerusalem.jer@icrc.org
ICRC Mission Nabi Shu’eib St. 8 Sheikh Jarrah district PO Box 20253 JERUSALEM 91202 Israel

Appel Urgent

[commentaires : contre une femme amaigrie et épuisée ! Beaux héros en vérité ! Comment n’ont-ils pas honte ? Comment leurs dirigeants ne comprennent-ils pas qu’ils sont en train de consommer, à une vitesse dont ils ne semble pas avoir conscience, le capital de sympathie dont ils pouvaient se prévaloir il n’y a pas si longtemps ?]

CCIPPP - Appel Urgent - lundi 3 mars 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5939

********************

48306

« L’armée israélienne est incapable de faire cesser les tirs de roquettes »

L’intégralité du débat avec Selon Michel Bôle-Richard, correspondant du « Monde » à Jérusalem, l’opération « Hiver chaud » menée par Israël à Gaza est un échec. Comme au Liban en 2006, Tsahal ne peut empêcher les tirs de roquettes sur son territoire., lundi 3 mars, à 15 h 30.

Chat

LEMONDE.FR | 03.03.08 | 11h02 • Mis à jour le 03.03.08 | 17h47

Reiz : Peut-on réellement parler d’un échec israélien ? Le bilan humain est favorable à Israël et le Hamas paraît affaibli par ces quelques jours de combat... Ne serait-il pas le vrai perdant de ces quelques jours de combat ?

Michel Bôle-Richard : On ne peut pas parler de défaite pour le Hamas. Quel est le bilan de l’opération « Hiver chaud » ? Elle a abouti à la mort de 110 à 120 Palestiniens, mais l’objectif affiché de l’opération était pour Israël de réduire les tirs de Qassam et de Katiouchas, et cet objectif n’a pas été atteint. Preuve en est que juste après le retrait des troupes israéliennes, lundi au petit matin, le Hamas a de nouveau lancé en direction d’Israël des roquettes pour « saluer sa victoire » et prouver que l’opération "Hiver chaud" avait été un échec. Quant au bilan favorable à Israël, à partir du moment où l’on utilise des avions de chasse et des hélicoptères de combat avec des missiles pour taper sur des combattants, forcément que la balance entre les victimes israéliennes et les victimes palestiniennes n’est pas du tout la même.
Alami Aziz du Maroc : Israël annonce avoir achevé la première phase de l’opération, sans réussir à stopper les tirs des roquettes.

Quelle pourrait être la deuxième phase de cette opération ?

Michel Bôle-Richard : Ce sera de nouvelles opérations, si tant est que les opérations militaires puissent permettre d’éviter les tirs de roquette en direction d’Israël. Cette opération a démontré parfaitement que les troupes israéliennes étaient incapables de stopper ces tirs. J’étais hier avec des combattants palestiniens. Les forces israéliennes étaient à environ 400 mètres et on a vu partir à une centaine de mètres des roquettes Qassam, sous le nez des Israéliens. Les Israéliens, qui étaient postés sur une colline qui domine le camp de Jabaliya, n’ont pratiquement pas pénétré à l’intérieur du camp. Ce sont des rues sinueuses, étroites, et le coût humain pour Tsahal serait très élevé. Le coût pour la population palestinienne aussi. Il est clair que pour empêcher les tirs de roquette, il faudrait un contrôle pendant des jours et des jours, ce qui est pratiquement impossible, car la population de Gaza est l’une des plus denses au monde, et une opération massive israélienne aurait un coût énorme.

Gros : L’armée israélienne, affaiblie ces dernières années, est-elle encore capable de mener une telle opération terrestre ?

Michel_Bôle-Richard : L’armée israélienne reste puissante. Elle est encore capable de mener une opération massive comme elle l’a fait au Liban, même si, au final, ça s’est révélé un échec. Mais si elle le fait à Gaza, ce sera là aussi un échec. On se retrouve pratiquement dans la même situation qu’en juillet 2006 : pendant les 34 jours de guerre au Liban, Tsahal a été incapable jusqu’au dernier jour d’empêcher les tirs de roquettes Katioucha, et maintenant dans la bande de Gaza, le même phénomène se reproduit.

Bella : Quelle est la capacité de nuisance du Hamas, avec ces tirs de roquettes ?

Michel Bôle-Richard : Avant, les Qassam, qui sont des roquettes artisanales, causaient peu de dégâts. Depuis 2001, il y a eu 12 victimes israéliennes. Aujourd’hui, le Hamas a considérablement amélioré ces engins et leur capacité de tir, à tel point que maintenant ces roquettes atteignent les faubourgs d’Ashkélon. J’y suis passé cet après-midi, une roquette est tombée sur le toit d’un immeuble, faisant des dégâts très impressionnants. Hier, une autre roquette est tombée près d’une maison, a pulvérisé l’intérieur du bâtiment et les enfants n’ont eu la vie sauve qu’en se réfugiant dans un abri. Ceci pour dire qu’en l’espace de quelques mois, la capacité de nuisance et de dommages que peut occasionner le Hamas a considérablement augmenté. Il a des moyens beaucoup plus sophistiqués.

Eytan : Quel est le soutien de la population palestinienne à ces tirs de roquette ?

Michel Bôle-Richard : La population palestinienne à Gaza soutient totalement les tirs de roquette. Elle estime que c’est le seul moyen de répondre aux agressions et aux incursions israéliennes. Comme le disent les habitants de Gaza, quand un Israélien est tué par une roquette, cela fait les gros titres de la presse internationale, mais il faut au moins 50 morts pour que l’opinion publique internationale s’émeuve de ce qui se passe à Gaza. Donc, la plupart des Gazaouis estiment que c’est le seul moyen de répondre à l’agression israélienne. De plus, aux yeux des Palestiniens de Gaza, ce type d’opération est à la fois contre-productif pour Israël et décrédibilise Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne.
Brunok : Pourtant, l’arrêt des tirs de roquette se traduirait par l’arrêt des attaques israéliennes... C’est du gagnant-gagnant, non ?
Michel Bôle-Richard : La question est sans cesse posée : qui a commencé ? Dans le cas présent, ça a débuté mercredi par une attaque israélienne à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, où cinq militants du Hamas, très vraisemblablement des artificiers de roquettes Qassam, ont été tués. A la suite de ça, le Hamas a répliqué en lançant une salve de roquettes sur Sdérot, et ensuite ce fut l’engrenage. C’est toujours la même question de la poule et de l’oeuf : qui a commencé ? Les Israéliens estiment de leur droit de faire des assassinats ciblés et de tuer des lanceurs de roquettes, quitte à faire des dégâts collatéraux. Et les Palestiniens disent : on ne peut pas se laisser massacrer comme ça, nous avons le droit de résister contre l’occupant.

Pascale : Donc, selon vous, la justification de « légitime défense » apportée par Israël aux opérations militaires à Gaza n’est pas pertinente ? Comment Israël pourrait-elle se défendre autrement, à votre avis ?

Michel Bôle-Richard : C’est une question fondamentale. Israël a le droit et le devoir de défendre ses citoyens contre les roquettes Qassam. Mais comment lefaire ? Par des incursions militaires en tuant des Palestiniens ? Cela apporte-t-il des solutions ? Cela résout-il le problème ? Jusqu’à présent, toutes les incursions israéliennes dans la bande de Gaza n’ont jamais empêché les tirs de Qassam. Le Hamas, depuis qu’il a pris le pouvoir le 15 juin 2007 dans la bande de Gaza, propose une trêve aux Israéliens. Israël refuse car son gouvernement ne veut pas dialoguer avec le Hamas, mouvement islamiste qui ne reconnaît pas l’Etat d’Israël. Mais tout le monde sait que la sécurité de la population de Sdérot et d’Ashkélon passera, un jour ou l’autre, de façon directe ou indirecte, par une trêve avec le Hamas. La crainte des Israéliens est que dialoguer de façon directe ou indirecte avec le Hamas serait considéré comme un échec. En plus, les Israéliens estiment qu’en instaurant une trêve, cela permettrait au mouvement islamiste de se renforcer et d’améliorer sa capacité militaire.

Pouldu : Les roquettes tirées de Gaza visent ouvertement la population civile israélienne. En est-il de même pour les raids israéliens ?

Michel Bôle-Richard : Les raids israéliens sont en fait des assassinats ciblés, des missiles tirés soit par des drones, soit par des hélicoptères de combat, voire par des F-16, contre des voitures, des bâtiments, des personnes censées être des « terroristes » pour Israël. Mais il y a forcément des bavures. Au cours des derniers jours, sur les 110 ou 120 Palestiniens tués, d’après les chiffres qu’on a, au moins la moitié sont des victimes civiles, dont une vingtaine d’enfants et une bonne dizaine de femmes qui sont étrangers aux combats. Les Palestiniens, eux, n’ont pas les moyens technologiques d’Israël. Ils utilisent des roquettes artisanales d’une portée d’une dizaine de kilomètres, qui tombent un peu n’importe où, la plupart du temps sur Gaza et quelquefois sur Sdérot. Ce qui est incontestable, c’est que depuis quelques mois, la portée des Qassam et le type de roquette utilisé se sont améliorés, mais ces roquettes restent des engins imprécis.

Samy : Que signifient les déclarations du ministre israélien sur une « shoah » qui frapperait les Arabes de Palestine ?

Michel Bôle-Richard : Le vice-ministre de la défense a déclaré que si les roquettes continuaient à tomber sur Israël, et si leur portée augmentait, la population palestinienne pourrait être victime d’une « shoah ». Ce terme signifie « catastrophe » en hébreu, comme « nakba » en arabe. Le terme shoah est également synonyme d’holocauste, alors que le terme de nakba est utilisé pour l’éviction, le départ des Arabes pendant la guerre qui a suivi la partition de la Palestine. Le vice-ministre a reconnu que le terme était inapproprié, car l’acception du terme shoah est aujourd’hui pour tout le monde celle d’« holocauste », et non celle de casastrophe. Utiliser le terme « shoah » dans le contexte de la lutte contre les lanceurs de Qassam de la bande de Gaza est manifestement inapproprié.

Iksel : Comment la société israélienne a-t-elle réagi aux événements de ces derniers jours ? Notamment à la mort de plusieurs enfants palestiniens ?

Michel Bôle-Richard : En fait, les journaux israéliens parlent des victimes mais se sentent peu concernés par ce qui se passe à Gaza. La plupart des gens en Israël estiment que le gouvernement du Hamas est un régime terroriste et que les Palestiniens ne méritent que ce qu’ils ont. Mais, phénomène intéressant, la semaine dernière, selon un sondage publié par Haaretz, 64 % de la population israélienne estime qu’il faut négocier avec le Hamas.

Truc : Y a-t-il eu des pressions de la part des Etats Unis demandant la fin des opérations ?

Michel Bôle-Richard : C’est manifeste. La veille du retrait, dimanche, Ehoud Barak et Ehoud Olmert disaient que l’opération allait continuer, M. Barak précisant même que l’escalade était inévitable. Donc tout le monde s’attendait à ce que les 2 000 soldats de Tsahal déployés dans la bande de Gaza y restent pendant quelques jours jours. Et ce matin ils se sont retirés. Pourquoi ? Parce que la Maison Blanche a estimé que les violences ne pouvaient pas continuer, que les négociations devaient reprendre. Le jour-même, Mahmoud Habbas avait décidé de rompre tout contact avec Israël dans le processus de paix qui a débuté il y a maintenant trois mois et qui est au point mort. Donc les pressions sont manifestes. D’autant plus que Condoleezza Rice entame une tournée au Proche-Orient pour tenter de relancer le processus de paix.

Samy : Dans ces conditions, l’hypothèse d’une Palestine indépendante en 2008 est-elle toujours crédible ?

Michel Bôle-Richard : Non, plus du tout. Et Ehoud Olmert l’a reconnu il y a quelques jours à l’occasion d’un voyage au Japon. Il est indéniable que depuis que le processus de paix a été relancé par George W. Bush à Annapolis, aucun signe concret n’a été donné par les Israéliens, tant en ce qui concerne la levée des checkpoints en Cisjordanie que la libération de prisonniers palestiniens. Sur les trois questions essentielles que sont le statut de Jérusalem, le tracé des frontières de l’Etat Palestinien et le retour des réfugiés, aucun progrès n’a été accompli. Et en ce qui concerne le démantèlement des colonies sauvages, il n’y a eu pour le moment aucun geste des autorités israéliennes.

Chat modéré par Benoît Vitkine

[commentaire : la réalité, triste et dure. Mais qui constitue le seul point de départ solide.]

CCIPPP et Michel Bôle-Richard, Le Monde - lundi 3 mars 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5940

********************

48307

Discrimination et « vivre ensemble » en Palestine mais aussi en France

par Pierre Stambul (UJFP)

Des citoyen-ne-s d’origines diverses vivant en France, parmi lesquels des personnes d’origine arabe ou juive se rencontrent au centre social de la Busserine, dans les quartiers nord de Marseille pour parler de la guerre en Palestine et de sa perception en France.

Cette guerre n’est ni « ethnique », ni raciale, ni communautaire, ni religieuse. Elle porte sur des valeurs essentielles : l’égalité des droits, la justice, le partage équitable des richesses, la nécessité d’apprendre à vivre ensemble en respectant « l’autre » et sans chercher à le dominer, la laïcité, le refus du colonialisme.

Pour les Arabes vivant en France, les humiliations quotidiennes subies par les Palestiniens renvoient aux discriminations dont ils sont victimes quotidiennement chez eux. Pour les militant-e-s de l’Union Juive Française pour la Paix, les crimes de guerre commis par l’occupant en Palestine se font « au nom des Juifs », ce qu’ils/elles refusent absolument.

Occupation et apartheid

Il y a environ 5 millions de Juifs et 5 millions de Palestiniens qui vivent entre Méditerranée et Jourdain. Mais les premiers occupent plus de 90% de l’espace et possèdent l’essentiel des richesses. Les statuts des Palestiniens sont multiples.

 Commençons par ceux qu’on appelle improprement les « Arabes Israéliens ». Eux disent qu’ils ne sont pas assez arabes pour les Arabes, pas assez palestiniens pour les Palestiniens et pas assez israéliens pour les Israéliens. Ils sont aujourd’hui 1,3 millions soit 20% de la population israélienne. Ils sont les descendants de ceux qui ont échappé à l’expulsion au moment de la Naqba (la catastrophe) de 1948 quand 800000 Palestinien-ne-s ont été chassés de leur propre pays (et les traces des 750 villages détruits ont disparu). Ils sont citoyens israéliens ou plutôt sous-citoyens. Israël se définit comme un Etat Juif, ce qui est contraire à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Les Non-Juifs ne font pas l’armée (sauf les Druzes et certains Bédouins). Mais surtout, un très grand nombre d’emplois leur sont interdits : les compagnies d’eau, d’électricité, de téléphone, de transport public, l’essentiel de la fonction publique (sauf l’enseignement dans les écoles arabes). Résultat, un chômage massif. Carmiel et Sakhnine sont deux petites villes voisines de Galilée. Dans la première (juive), il y a 5% de chômeurs. Dans la deuxième (Palestinienne), il y en a 50% avec de nombreuses familles sous le seuil de pauvreté. Il y a très peu de villes ou villages « mixtes » en Israël.

On reconnaît instantanément un quartier ou un village palestinien par le sous-équipement chronique : routes défoncées, égouts qui débordent.

Avant 1948, les Palestiniens possédaient 92% de la terre de ce qui allait devenir l’Etat d’Israël. Les confiscations ont été immédiates. Et elles ont été ininterrompues depuis 60 ans. On célèbre chaque année fin mars la « journée de la terre », anniversaire de la grève de 1976 contre les terres confisquées à Nazareth. Mouvement très durement réprimé (6 morts). Les violences contre les « Palestiniens de l’intérieur » n’ont jamais cessé : plus de 40 morts quand l’armée israélienne tire sur des manifestants dans le village de Kafr Kassem (1956). Et 13 morts quand l’extrême droite israélienne (essentiellement des immigrants venus de l’ex-URSS) se livre à un véritable pogrom à Nazareth au début de la deuxième Intifada (2000). La justice israélienne a prononcé un « non-lieu » pour ce massacre. Les Palestiniens d’Israël votent de moins en moins pour le parti travailliste. Leurs suffrages vont essentiellement au parti communiste (Hadash) et au Balad, un parti dont le dirigeant Azmi Bishara, député au parlement israélien, a dû s’exiler pour éviter l’arrestation. Tous ces partis sont contre la définition d’Israël comme Etat Juif.

 La situation des Bédouins du désert du Néguev est encore plus grave. Dès 1950, ils ont été regroupés de force dans une petite zone du nord du désert et les Israéliens se sont installés sur leurs anciennes terres. Après avoir vainement tenté de les sédentariser dans des immeubles ( !!) alors que les Bédouins sont essentiellement éleveurs et nomades, les dirigeants israéliens ont décidé de les parquer dans des « villages reconnus ». Il y a actuellement 180000 Bédouins dans le désert. Ils représentent 28% de la population de la province de Beersheba, mais n’occupent que 1% de l’espace. 1/3 d’entre eux vivent dans des villages « reconnus ». Les autres sont dans des villages non reconnus (45 dépassent 500 habitants), véritables bidonvilles sans eau, sans électricité, sans école, sans hôpitaux avec interdiction formelle de construire en dur. Il y a eu l’an dernier 270 démolitions de maison. Les Bédouins sont citoyens israéliens, mais la loi leur nie toute propriété sur la terre où ils ont toujours vécu. Leur sort rappelle celui des populations indigènes des Etats-Unis ou d’Australie.

 À mi-chemin entre le statut « d’Arabe israélien » et de Palestinien vivant dans les territoires occupés, il y a celui des « résidents » de Jérusalem. Quand les Israéliens ont annexé Jérusalem-Est en 1967, il n’y avait 80000 habitants à l’Est, essentiellement à l’intérieur des remparts de la vieille ville. Les Israéliens ont considérablement agrandi les limites de la ville qui compte aujourd’hui 800000 habitants, 1/3 israéliens à l’ouest, 1/3 israéliens dans les nouveaux quartiers de l’est qui sont en fait des colonies et 1/3 palestiniens à l’est. La ville s’étend de Ramallah à Bethléem sur 4% du territoire de la Cisjordanie. Les Palestiniens de Jérusalem Est ont un statut de résident.

Ils ne votent pas, mais ont des facilités pour voyager en Israël comme en Palestine occupée. Ils paient leurs impôts à la municipalité, mais ne reçoivent rien en retour en terme d’équipements. L’augmentation des loyers les pousse à partir, ce qui leur fait perdre le statut de résident. Un nettoyage ethnique insidieux grignote petit à petit les quartiers palestiniens de Jérusalem. Dans la vieille ville, les Israéliens ont inauguré un musée rappelant le départ forcé de 3000 Israéliens en 1948. Mais il n’y a rien sur les 800000 Palestiniens chassés. Après 1967, les Israéliens ont chassé les habitants résidant autour du mur des lamentations soit 1/4 de la vieille ville. Dans ce qui s’appelle le « quartier musulman », on peut voir la maison d’Ariel Sharon, symbole de cette expulsion rampante. À l’est sur les collines, les colonies se multiplient. Sous l’une d’elle (Givat Shaul), il y a les restes du village palestinien de Deir Yassine où la population civile fut massacrée pendant la guerre de 1948.

 Les habitants de Cisjordanie sont divisés en trois statuts : A, B et C. En dehors de ces statuts, il faut comprendre qu’une énorme partie du territoire est en réalité annexée. Si on compte les colonies dont certaines sont de véritables villes, les territoires isolés par le Mur dit « de séparation » (condamné par la Cour de Justice internationale) et la vallée du Jourdain, c’est près de la moitié de la Cisjordanie qui échappe à toute souveraineté palestinienne. Tous les habitants des territoires palestiniens subissent les incursions israéliennes (quotidiennes dans les camps de réfugiés), les rafles et arrestations arbitraires (il y a 12000 Palestiniens emprisonnés, la plupart en détention préventive), les humiliations sur les check-points (il y en a 750, certains fixes, d’autres mobiles), les démolitions de maisons, l’interdiction d’utiliser les « routes de contournement » réservées aux colons.

Les Palestiniens sont obligés d’acheter l’eau et l’électricité aux compagnies israéliennes, cette production étant interdite. Le Mur coupe en deux des écoles, empêche des paysans d’aller travailler dans leurs champs, interdit tout commerce, tout déplacement. La plupart des grandes villes sont encerclées par le Mur et les colonies. La zone C est totalement sous souveraineté israélienne, la zone B sous souveraineté mixte et la zone A dépend de l’Autorité Palestinienne. Souveraineté très relative car les incursions sont quotidiennes. Ces statuts différents constituent un véritable casse-tête car il est très difficile de passer d’une zone à l’autre ou d’épouser quelqu’un qui a un autre statut. Avec l’occupation et l’impossibilité de se déplacer ou de travailler en Israël, le niveau de vie s’est écroulé. La Cisjordanie compte 46% de chômeurs et une grande pauvreté. Malgré cela, la société résiste. L’entraide et les solidarités familiales existent. Le tissu associatif est très important. Les familles consacrent des efforts énormes pour les études des (nombreux) enfants. La Palestine compte de très nombreux médecins, ingénieurs, professeurs …

 Gaza pour finir.

Territoire surpeuplé comptant 1,5 million d’habitants sur une zone grande comme deux fois la commune de Marseille. Dès la victoire du Hamas, le territoire a été déclaré « entité hostile » et un blocus très sévère a été décrété. Toutes les infrastructures (port, aéroport …) ont été détruites par l’occupant. Les territoires des anciennes colonies évacuées sont toujours des monceaux de gravats. Au lieu des 400 camions quotidiens nécessaires pour approvisionner la population, une quinzaine seulement peut passer. On manque de tout à Gaza : de nourriture, de médicaments, de cahiers. Les malades meurent, faute de médicaments. L’ouverture pendant quelques jours de la frontière égyptienne n’a pas permis de reconstituer les stocks de vivres. Les coupures de courant ou d’eau sont incessantes. Les 3/4 de la population vivent sous le seuil de pauvreté. À cela s’ajoute le droit que l’armée israélienne s’est arrogé : les exécutions extrajudiciaires. Chaque fois que la mort d’un « activiste » ou d’un « terroriste » est annoncée, il faut y ajouter les « dommages collatéraux » : 5000 morts en 7 ans, en majorité des femmes et des enfants qui paient un prix très lourd. Gaza est devenu un « laboratoire » où en toute impunité, l’occupant « expérimente » jusqu’où il peut aller.

Et en France ?

Il serait injuste de comparer la situation des immigrés ou de leurs descendants vivant en France avec la Palestine. Et pourtant. D’abord parmi les immigrés, il y a les Sans Papiers. La politique de la France à leur égard renoue avec les pires pratiques qu’on n’avait plus connues depuis l’Occupation. Le « Ministère de l’identité nationale » rappelle le commissariat aux affaires juives du régime de Vichy. La police française renoue pour les Sans Papiers avec la pratique des rafles, des arrestations au faciès, des centres de rétention (symboliquement, l’un d’entre eux, situé à Rivesaltes jouxte le camp où furent internés des républicains espagnols avant d’être livrés aux Nazis).

Vis-à-vis des Sans Papiers, la France viole quotidiennement des textes internationaux qu’elle a signés : droit d’asile, droit de vivre en famille, droit à l’éducation, droit à la santé. Le quota de 28000 expulsions par an insulte l’histoire. L’Union Juive Française pour la Paix fait partie du « Réseau Education Sans Frontière » (RESF) au nom du passé, pour que ce qui a pu se passer pour la génération précédente ne revienne plus jamais. Ce n’est pas un devoir de mémoire, mais un devoir de solidarité. Et pour les immigrés en situation régulière ou les Français issus de l’immigration maghrébine ou venus d’Afrique Noire ? Eux aussi connaissent régulièrement les contrôles au faciès, la suspicion et les humiliations permanentes. Ils connaissent aussi la ségrégation urbaine. L’exemple de Marseille est criant. La population issue de l’immigration (25% de la population totale) est très faible dans les quartiers sud et atteint voire dépasse les 50% dans les quartiers les plus pauvres. Elle est clairement majoritaire dans la plupart des cités.

Les discriminations sont évidentes à l’Ecole. Si celle-ci a pu servir d’ascenseur social pour d’autres immigrations, ce n’est plus le cas. L’Ecole reproduit les inégalités sociales en sélectionnant et en rejetant les jeunes issus de l’immigration des voies de formation les plus recherchées. Elle n’offre à ces jeunes que la galère ou des métiers non qualifiés sans formation. Les discriminations existent pour l’emploi. Dès qu’on s’appelle Mehdi ou Aïssa, à formation égale, il est beaucoup plus difficile d’être embauché-e. Chômage et précarité sont beaucoup plus fréquents. Et puis, il y a aussi une discrimination de la part de la police ou de la justice pour qui les « immigrés » sont tous des délinquants ou des trafiquants : « de la racaille qu’il faut nettoyer au kärcher » avait dit l’ancien ministre de l’intérieur avant de devenir président. Il faudrait encore parler des discriminations religieuses vis-à-vis de l’Islam (absences de lieux de culte ou de carrés musulmans dans les cimetières) ou du racisme au quotidien, souvent teinté de relents coloniaux et de stéréotypes ignobles.

Il faudrait aussi évoquer les ravages du libéralisme. La destruction du tissu social, des retraites, de la protection sociale, la désindustrialisation, l’absence de lien associatif, ont beaucoup plus fortement touché les Français-e-s issu-e-s de l’immigration.
L’exemple français montre que l’accès à la citoyenneté est indispensable mais qu’il n’est pas suffisant pour faire cesser les discriminations.

Vivre ensemble, là-bas et ici

Même s’ils sont encore peu nombreux, il y a des Israéliens et des Palestiniens qui ont décidé de vivre et de lutter ensemble. Il existait depuis longtemps des expériences un peu utopiques d’élever ensemble enfants Palestiniens et Israéliens dans les deux langues. L’expérience de Névé Shalom existe depuis 40 ans, mais elle est restée minoritaire. Les Israéliens n’ont pas le droit de se rendre dans les territoires occupés. Pourtant des militant-e-s y vont régulièrement. Il existe un parti « binational » (le parti communiste) et beaucoup de groupes binationaux : citons l’AIC (Alternative Information Center) animée à la fois par Michel Warschawski et par des Palestiniens des territoires. Il y a aussi « les Femmes en Noir », « l’association des familles endeuillées », Taayoush (= vivre ensemble). Pendant des années, rencontrer des dirigeants Palestiniens était un crime passible de prison. Pourtant des Israéliens (Uri Avnéry, Matti Peled …) ont rencontré Arafat quand c’était politiquement très incorrect. Aujourd’hui, les associations des camps de réfugiés travaillent régulièrement avec des anticolonialistes israéliens.
Les Anarchistes contre le Mur manifestent régulièrement à Bil’in avec les villageois. Des associations israéliennes travaillent pour dénoncer les check-points, les démolitions de maisons, les emprisonnements et avec les Palestiniens, elles cherchent à ressusciter la mémoire des villages détruits en 1948. Quand on voyage en Palestine et qu’on dit qu’on est Juif/ve, il y a un grand respect. Les Israéliens qui ont établi des liens d’égalité et de fraternité avec les Palestiniens sont sans doute peu nombreux (« une petite roue » dit Michel Warschawski) mais les « porteurs de valise » français pendant la guerre d’Algérie étaient encore plus rares. Ils ont pourtant permis qu’une réconciliation soit possible.

En France, il ne fait pas de doute que la question des discriminations dans une société libérale qui détruit les solidarités et la protection sociale est devenue centrale. Les associations antiracistes, celles qui défendent les droits des « Sans », sans papiers, sans logis, sans travail jouent un rôle fondamental. Leur tâche est immense : unifier les mouvements qui luttent contre les discriminations, imposer des mesures effectives pour la mixité sociale, contre la ségrégation urbaine, contre les discriminations à l’emploi … Alors un rêve : qu’à partir d’une solidarité pour les droits du peuple palestinien naisse une autre solidarité pour en finir avec les discriminations. impression

Pierre Stambul

CCIPPP et Pierre Stambul - lundi 3 mars 2008.

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5937

********************

48308

Compte-rendu du procès Karsenti/ Charles Enderlin-France 2

J’ai assisté Mercredi 27 février à l’audience devant la 11ème chambre de la Cour d’Appel de Paris ou Philippe Karsenty, fondateur d’un site de propagande pro-sioniste « Média rating » visant (je cite) à « élaborer une notation des médias » était jugé pour diffamation contre France 2 et son journaliste Charles Enderlin. L’affaire rejugée à plusieurs reprises concerne la mort du petit Mohamed Al Dura (Paix à son âme), tué dans les bras de son père en Octobre 2000.

Au moment ou l’audience allait débuter, Karsenti s’est placé devant la porte de la salle et a tenté de faire le tri de qui devait entrer ou pas en lançant à plusieurs reprises des « De toute façon, vous vous n’êtes rien ! » à ceux qui dénonçaient sa méthode douteuse. Les policiers chargés normalement de ne laisser personne décider de qui doit participer ou non aux audiences étaient complètement dépassés. Ceux qui étaient venus soutenir C.Enderlin, pour la plupart des journalistes de France 2 étaient très remontés face à ce manque d’équité flagrant, à tel point que l’un deux a été obligé de se debattre violemment avec un policier pour accéder à la salle. (Extrait dailymotion ).

Surement au vu de ce dysfonctionnement , la présidente de la Cour a décidé de changer de salle pour une plus grande ou j’ai ensuite pu rentrer accompagné d’un peu plus de personnes cette fois ci. L’audience a duré près de 5 heures.
Parmi les supporters de Karsenty on pouvait apercevoir sa famille, mais aussi Richard Prasquier, président du CRIF dont il était visiblement très proche. Ceux qui qualifient ce conseil censé être “représentatif” des juifs de France de deuxième ambassade d’israel ne s’y sont pas trompés. Lobbying actif en faveur de l’état colonial et criminel d’israel, campagne de pressions et de protestations à l’attention des élites politiques, soutien à l’extrème droite sioniste à travers la défense de Karsenty ou la récente participation du vice président de cet organisation à une manifestation de la Ligue de défense juive , qui est rappelons le interdite car considerée comme terroriste en Israël et aux USA.
le CRIF n’a donc absolument rien d’un « modèle républicain » comme veut nous le faire croire le gouvernement ainsi que l’opposition (si prompte pourtant à dénoncer les atteintes à la laïcité et les dérives communautaristes quand il s’agit de certains musulmans). Au fond de la salle, les sièges n’étant pas séparés on ne pouvait pas distinguer les soutiens aux deux parties, mais on pouvait constater la présence d’un petit groupe d’américains présents à l’intérieur. Un journaliste de France télévision m’a informé qu’il s’agissait d’un groupe appartenant à un lobby pro-israelien qui aurait financé le procès de Karsenti.

Ce dernier, vidéos à l’appui s’est acharné à tenter de prouver que les images de la mort du petit enfant palestinien, qui ont fait le tour du monde n’étaient qu’une « mise en scène », « une supercherie » et que le caméraman palestinien de Charles Enderlin qui travaille pour France 2 n’était qu’un manipulateur.

Quel spectable vomitif que de le voir remettre en cause la blessure dont à été victime le père de Mohamed Al Dura ce jour ou son fils est mort dans ses bras et nous montrer, probablement avec excitation, des heures durant des rushes de l’agonie de l’enfant et des photos de celui-ci ou il a le visage recouvert de sang.

A l’extérieur durant la pause, une femme se présentant comme une « citoyenne de confession juive » prend à partie Arlette Chabot en invoquant l’antisémitisme en France. On aurait pu espérer de la dernière qu’elle n’accepte pas ce rapprochement honteux mais il n’en a rien été.

Mme Chabot était presque en train de s’excuser et de se justifier face à la plainte de France 2. D’après certaines informations et échos recueillis sur place, il semblerait qu’il y ait un réel malaise à France Télévisions sur ce sujet et notamment à France 3, où entres autres Clément Weil Raynal qui est aussi « président des journalistes juifs de la presse française » (sic) exerce en tant que rédacteur en chef. (A ne pas confondre avec son frère Guillaume Weill Raynal, qui dénonce au contraire ces “nouveaux désinformateurs“).

L’avocat général a demandé la confirmation du jugement du tribunal.

Espérons que la Cour qui rendra son jugement le 21 mai confirmera la condamnation de K. à 1000 euros d’amende et un 1 euro de dommages et intérêts à Charles Enderlin et France 2.

[commentaires : il y a pas mal de questions à poser à Mr Clément Weil Raynal ...]

CCIPPP - vendredi 29 février 2008.