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Et si la terre n’est pas une propriété privée ? (en anglais ensuite)

Par Amira Hass

jeudi 21 février 2008

[commentaires : il faut aller sur le site de Haaretz et voir les nombreuses réponses des lecteurs. La plupart traitent Amira Hass de faible d’esprit, de traîtresse, etc. Mais on trouve – de plus en plus fréquemment – des réactions comme celle-ci (si vous voulez aller voir, c’est la # 26) :

Pourquoi je suis devenu antisémite

Ralph de retour (ça c’est le pseudonyme)

Il Quds

Bon, d’accord, vous avez gagné. J’étais ouvert à chacun et à toutes choses, j’éprouvais de la compassion por les persécutions subies, j’étais ému par la Shoah, mais après avoir vécu ici pendant 3 ans, j’en suis venu à haïr le sionisme et ensuite tous les juifs, sans discussion. Quelle bande de voleurs arrogants, de cinglés religieux, de spéculateurs escrocs, de tricheurs. Protégés par les armes US. Shakespeare avait raison de décrire l’avidité du marchand de Venise ? Des gens horribles]

http://www.haaretz.com/hasen/spages/955979.html

Haaretz

Il n’y a pas bien longtemps, l’épicier de Ramallah, entre une kilo de courgettes et deux cent grammes d’hysope, se souvenait que sa famille possédait le terrain sur lequel se trouve la station service à l’ancienne entrée de l’implantation juive de Beït El. Il ne serait donc pas surpris par les chiffres que le mouvement La Paix Maintenant a réussi à obtenir officiellement de l’administration militaire, après avoir bataillé plus d’une année au nom de la liberté de l’information.

Environ un tiers des implantations juives en Cisjordanie (44 sur 120) ont été construits sur des terres qui sont la propriété privée de Palestiniens et qui ont été saisiées, par le moyen d’ordres de confiscation, pour des « raisons de sécurité ».

De ces données, il ressort qu’au moins 19 de ces 44 implantations ont été construites sur des terres privées, même après que le premier ministre Menachem Begin eût décidé en 1979 que la construction et l’extension d’implantations ne pouvait se faire que sur des terres appartenant à l’état.

La Paix Maintenant a révélé là une autre hypocrisie, même si la Cour Suprême ne prend plus cette règle en considération : elle a bien, après tout, légitimé la construction de l’implantation de Matityahu sur des terres appartenant aux gens de Bil’in.

Le fait, avéré, que ces implantations sont construites sur des terres privées Palestiniennes se combine parfaitement bien avec la perception sioniste générale, au niveau civique et institutionnel, qui est que les terres Palestiniennes qui ne sont pas des propriétés privées, ou dont les preuves de propriété privée sont jugées insuffisantes, appartiennent, de plein droit, au peuple juif en « Israël » et dans la Diaspora.

Sur base de l’approche sioniste, qui n’a fait que s’accroître depuis les accords d’Oslo, toute terre qui n’est pas privée était et demeure appropriée pour les développements sionistes – au profit des citoyens juifs de l’état et de ceux qui ont le droit d’immigrer en « Israël » au titre de la Loi du Retour. Ce sont exactement les teres qui constituent une partie considérable de la Zone C (celle qui est sous responsabilité militaire et administrative sioniste, et représente 60% de la Cisjordanie) où tout développement Palestinien est interdit. C’est sur ces terres, dénommées « terres de l’état » que les deux tiers des implantaitons sont construites. Tout aussi illégalement.

La discussion du point de savoir si les terres de Cisjordanie sont propriété privée ou non a des conséquences qui vont bien plus loin que la discussion de l’empêchement par l’état sioniste de l’expansion Palestinienne naturelle par la politique de clôture. Par exemple, depuis le 05 février 2008, l’armée a de nouveau isolé des villes du nord de la Cisjordanie du reste du pays par des barrages routiers, et a interdit aux hommes de 16 à 35 ans de quitter leurs villes. Les média passent cela sous silence.

La discussion des terres privées éveille un certain écho dans les média sionistes (et étasuniens) en raison de la sanctification excessive que ces cultures attribuent à la propriété privée. Maintenant, La Paix Maintenant doit corriger son rapport d’octobre 2006, où il était déclaré que 86% de Ma’aleh Adoumim est une terre Palestinienne privée. Il ressort que seulement 0, 05% de Ma’aleh Adoumim est une terre privée.

Néanmoins, cette implantation juive non idéologique est parmi celles qui fait le plus de mal aux Palestiniens, et elle renforce le régime des routes d’apartheid. Elle sépare la partie nord de la Cisjordanie de la partie sud, et rend impossible la contiguïté territoriale Palestinienne.La route qui mène à Ma’aleh Adoumim sera bientôt fermée aux Palestiniens, qui seront dirigés vers une route séparée, étroite et pleine de virages. Cette implantation juive a provoqué le bannissement de beaucoup de Bédouins de leurs terres et de leur mode de vie. Associé aux implantations adjacentes et au Mur de Séparation, il a pris le contrôle de terres qui avaient servi aux villes et villages Palestiniens de cette zone, et constituaient leur réserve naturelle pour le développement et leur expansion.

Et ainsi, quelle différence cela fait-il que la terre ait ou non été enregistrée comme propriété privée ? En raison de ce brigandage, ces villes et ces villages sont maintenant devenus des quartiers surpeuplés privés d’air respirable et coupés de leurs perspectives naturelles.

Le travail extensif investi par La Paix Maintenant pour mettre en évidence la propriété privée des terres reflète l’effort extensif et systématique des experts de l’Administration Civile pour empêcher les habitants des villages de cultiver leurs terres au-delà du Mur de Séparation. Ils déterminent, pour chaque individu, quelle est sa part d’héritage, et, sur cette base, ils lui fixent les heures où il peut franchir la barrière pour récolter se olives ou pour labourer la terre. Ils empêchent la culture collective de la terre et tiennent compte de ceux des descendants d’une famille qui sont à l’étranger afin qu’à aucun prix sa part de terre ne puisse être cultivée par un autre.

Tout cela n’est bien entendu qu’une étape préliminaire à l’expropriation des terres qui restent « sans propriétaires » et leur incorporation au titre des terres de l’état – c’est-à-dire des terres juives.

Cette concentration excessive de l’attention sur la propriété privée a pour effet de nourrir le refus sioniste du fait que les droits des Palestiniens portent sur la totalité du territoire qui a été occupé. Non pas en tant qu’individus privés, mais parce qu’ils constituent un groupe national indigène sur cette terre.

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et voici l’original en anglais

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If the land isn’t private ?

By Amira Hass

Not long ago the greengrocer in Ramallah recalled - between weighing locally grown zucchini and stripped hyssop leaves - that his family owns the land on which the gas station at the old entrance to the Jewish settlement of Beit El in the West Bank is located. He would not be surprised by the figure that the Peace Now movement has succeeded in officially extracting from the defense establishment, after more than a year of fighting for the freedom of information : About one-third of the Jewish settlements in the West Bank (44 out of 120) were built on privately owned Palestinian land that was seized, by means of confiscation orders, for "security needs."

From the data it emerges that at least 19 of the 44 settlements were built on private land, even after prime minister Menachem Begin decided in 1979 that the construction and expansion of settlements would take place only on state-owned land.

Peace Now has revealed here another act of hypocrisy, even though the Supreme Court is no longer impressed even by this : It did, after all, legitimize the construction of the settlement of Matityahu on land owned by inhabitants of Bil’in.

The known fact that settlements are built on private Palestinian lands combines all too well with the general civic and institutional Israeli perception to the effect that Palestinian lands that are not privately owned, or that lack proof of private ownership, belong to the Jewish people in Israel and the Diaspora.

Under the Israeli approach, which has expanded further since the Oslo Accords, any land that is not private was and remains suitable for Israeli development - for the benefit of the Jewish citizens of the state and for those who have the right to immigrate to Israel under the Law of Return. These are exactly the lands that constitute a considerable part of Area C (which is under Israeli military and administrative responsibility, and holds 60 percent of the area of the West Bank) and prohibited for any Palestinian development. It is on these lands, which are denominated "state lands," that two-thirds of the settlements are built. No less illegally.

The discussion of whether West Bank lands are privately owned or not reverberates far more loudly than the discussion of Israel’s takeover of the Palestinian expanse by means of the closure policy. For example, since February 5, the army has once again severed the towns of the northern West Bank from the rest of the territory by means of roadblocks, and has forbidden males between the ages of 16 and 35 from leaving their towns. The media don’t report on this.

The discussion of private land reverberates well in the Israeli (and American) media because of the exaggerated sanctification of private property. And now, Peace Now must correct its initial report of October 2006, in which it was stated that 86 percent of the area of Ma’aleh Adumim is private Palestinian land. It emerges that only .05 percent of Ma’aleh Adumim is private land.

Nonetheless, this non-ideological Jewish settlement is among the most damaging to the Palestinians, and it reinforces the regime of apartheid roads : It cuts the northern part of the West Bank off from the southern part, and prevents Palestinian territorial contiguity. The road that leads to Ma’aleh Adumim will soon be closed to Palestinians, who will be diverted to a separate, narrow and winding road. This Jewish settlement has caused the banishment of many Bedouin from their lands and their ways of life. Together with the adjacent Jewish settlements and the separation barrier, it has taken over lands that had served the Palestinian towns and villages in the area, their natural reserve for development and expansion.

And so what if this is land that was not registered as private ? Because of this robbery, these villages and towns have become crowded, choking neighborhoods that are cut off from the larger expanse.

The extensive work that Peace Now has invested in exposing the private ownership of lands is a mirror image of the extensive and systematic effort of Civil Administration experts to prevent inhabitants of the villages from cultivating their lands beyond the separation barrier. They measure out for each individual his part in an inheritance and in accordance with this, they allot him the hours during which he may pass through the gate to harvest olives or to plow the land. They prevent shared cultivation of the land and calculate which of the siblings in a family is abroad so that, heaven forfend, his share of the land will not be cultivated by others.

All of this is a preliminary step to expropriate land that remains "without owners" and its transformation in the future into state land - that is, Jews’ land.

The exaggerated concentration on private ownership feeds into the Israeli denial of the fact that the Palestinians’ right is to all of the territory that has been occupied. Not as private individuals, but rather because they constitute an indigenous national group in this land.

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(#26)

WHY I BECAME ANTISEMITIC

ralph is back

IL QUDS

OK, you made it.I used to be open to all and everything, feeling compassionate for the persecutions suffered, moved by the Shoah, but after living here for 3 years, I became to hate zionism and later all jews, no matter what. Israel makes me puke and feel ashamed of being a wasp. What a bunch of arrogant thieves, religous freaks, crooked speculators, cheaters. Protected by the US weapons.Shakespeare was right in describing the greed of the merchant of Venice. Horrible people.