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La vénéneuse déification (ndlr)

La saison de la prostitution politique et morale aux Etats Unis

Par Khalid Amayreh (version en anglais en suite du texte en français)

vendredi 8 février 2008

de Jérusalem Est occupée

« Et le gouverneur demanda " Pourquoi ? quel mal cet homme (Jésus) a-t-il commis ?

" Mais ils se mirent à crier encore plus fort et à hurler : " Qu’il meure, qu’il meure ".

Et quand Pilate vit qu’il ne pouvait rien y faire, mais qu’il s’ensuivait plutôt du tumulte, il prit de l’eau, et se lava les mains devant la multitude, et dit " Je suis innocent du sang de ce juste, qu’il soit fait comme vous le voulez "

. Alors le peuple répondit, disant "Que son sang retombe sur nous, et sur nos enfants"... » (Matthieu 27 (23-26)).

Comme chaque fois dans une année électorale, les conseillers des candidats présidentiels étasuniens montrent des différences notables sur toute une gamme de problèmes politiques, sociaux et économiques qui affectent les électeurs étasuniens.

Il y a cependant un seul sujet qui unit solidement tous les aspirants à la Maison Blanche, et peu importe que vous soyez républicain ou démocrate, noir ou blanc, libéral ou conservateur, religieux ou irreligieux. Tout le monde doit aller dans le sens du courant, parce que ceux qui ne le font pas perdront à coup sûr et seront insultés par les multiples langues de ces hommes de mal dont le dieu païen est Israël et dont la religion est le sionisme.

Ce problème est, bien entendu, « Israël » et l’oppression de type nazi qu’il impose eu peuple Palestinien.

Aux Etats Unis, comme quelques intellectuels étasuniens ont fini par en prendre conscience, « Israël » n’est pas seulement innocent jusqu’à la preuve de sa culpabilité, comme on l’exige pour le reste de l’humanité. « Israël » est essentiellement, intrinsèquement, innocent, même si sa culpabilité est prouvée un millier de fois, comme c’est indubitablement le cas. Cette bienveillante innocence n’est pas variable ; elle est une constante absolue, immuable, qui ne dépend pas du nombre de milliers d’innocents civils Palestiniens et Libanais qu’assassine « Israël », du nombre de maisons qu’« Israël » détruit, ni de combien de crimes infâmes sont commis par « Israël ».

« Israël » est après tout la nation de Dieu et la pupille de l’oeil de Dieu, et pour cette raison ne peut pas être coupable de quoi que ce soit, ni même mal orientée, comme le défunt prédicateur évangéliste étasunien Jerry Falwell le proclamait.

C’est maintenant la saison des élections, ou, pour dire les choses de manière plus exacte, la saison de la prostitution politique et morale aux Etats Unis. Sur ce marché de l’impudeur mercantile, « Israël » est l’ultime vache sacrée, le mantra sacro saint dont l’invocation justifie l’injustifiable, et même l’impensable.

Peut-être beaucoup d’étasuniens se demanderont-ils pourquoi un Palestinien qui vit à 12 000 km parle si durement de leur merveilleux carnaval démocratique quadriennal. Eh bien, en un certain sens, je ne les blâme pas. Ils sont un peuple dont le président ignorant et fanatique a envahi, occupé et détruit deux nations souveraines, et tué ou fait mourir plus d’un million de gens innocents parce que « Dieu lui a dit de le faire. »

Ils sont un peuple dont le pays a financé et armé jusqu’aux dents un état manifestement malfaisant qui a assassiné, tourmenté, et oppressé un peuple pratiquement sans défense, les Palestiniens, sans autre raison que le fait que les victimes ne sont pas membres de « la tribu sacrée ».

C’est un pays dont le principal dirigeant a l’audace d’appeler le criminel de guerre certifié d’ « Israël », Ariel Sharon -qu’il soit pour l’éternité logé en enfer- un « homme de paix ». C’est un pays qui prétend répandre la démocratie à travers le monde en affamant et en tourmentant un peuple parce qu’il a élu le mauvais parti politique. C’est un pays qui a donné une notoriété sinistre à des noms comme « Abou Ghraïb » ou « Gantanamo ».

Aux Etats Unis, on appelle cela une attitude politiquement correcte, puisque exprimer une opinion non conformiste concernant « Israël », fut-elle bénigne et modérée, équivaut à un suicide politique définitif.

C’est commettre un suicide politique que d’appeler à la paix et à la justice en Palestine, puisque la « justice » pour les Palestiniens sera toujours travestie en « un nouvel holocauste » pour les juifs. C’est un suicide politique d’invoquer les résolutions 242 et 338 des Nations Unies comme base d’un futur accord de paix entre « Israël » et les Palestiniens. C’est un suicide politique d’appeler « Israël » à cesser de prendre pour cible les civils Palestiniens...parce qu’alors vous mettez en doute la moralité d’« Israël » et particulièrement de « l’armée la plus morale du monde ».

C’est un suicide politique d’évoquer ne serait-ce que l’humanité même des Palestiniens, parce que les ennemis d’« Israël », quoiqu’en fait ici ce sont plutôt des victimes, ne peuvent pas être humains, ou tout au moins des humains dont l’humanité soit égale ou comparable à l’humanité de la race choisie !

Dans cette atmosphère évidemment intimidante, même une allusion timide au droit international et aux droits de l’homme, en tant que considérations de référence pour la résolution du conflit palestino-sioniste, serait assez pour entraîner la décapitation politique de n’importe quel candidat à la présidence qui oserait, même de manière aussi légère, s’écarter du puissant culte sioniste qui tient maintenant en esclavage la politique, les media et le discours public étasunien.
Au temps de Jésus, au moins le gouverneur romain de Jérusalem, le païen Pilate, avait la décence morale de se déclarer innocent « du sang de ce juste ». Toutefois, dans les Etats Unis d’aujourd’hui, il est très difficile de trouver un homme politique du calibre moral de Pilate, car la plupart, sinon tous les hommes politiques étasuniens, pariculièrement les candidats présidentiels, sont attablés dans une mauvaise réputation, s’étant débarrassés de quelque conscience morale qu’ils aient pu un jour avoir.

Prenez Mike Huckabee, l’ancien gouverneur de l’Arkansas, qui recherche la désignation du Parti Républicain pour l’élection présidentielle, par exemple. Cet homme, qui se déclare « chrétien », et prétend adhérer à l’enseignement de Jésus Christ, a critiqué le sénateur Barack Obama, l’un des deux candidats Démocrates à l’élestion présidentielle restants, pour avoir simplement suggéré un dialogue apaisé entre le monde musulman et les Etats Unis.

« Nous sommes profondément troublés par le désir du sénateur Obama de tenir un sommet avec le monde musulman, avec tous les chefs d’état...dont beaucoup n’ont toujours pas renoncé au terrorisme ni ne se sont retenus d’incitation à l’antisémitisme », a fulminé Huckabee récemment, montrant sa haine et sa vindicte envers les 1,5 milliards d’êtres humains musulmans que compte le monde.

Cherchant à s’assurer le soutien des juifs, l’ancien gouverneur de l’Arkansas paraissait encore plus sioniste qu’Ehud Olmert ou Shimon Peres :

« Aucun de ceux qui briguent la présidence dans l’un ou l’autre parti n’est plus solidement attaché que moi à la sécurité d’« Israël », sa survie comme « état juif », et sa capacité à se défendre. Je m’assurerai qu’« Israël » dispose toujours de l’armement le plus moderne et de la technologie dont il a besoin. Et en outre, j’augmenterai de manière dramatique les dépenses d’armement des Etats Unis...Ensemble nous devons empêcher la dissémination nucléaire et la défaite de l’islamofascisme. »

Huckabee n’est aucunement un « mouton noir » dans une assemblée de candidats plus éclairés et moins démagogiques. Tous, plus ou moins, sont habités par le même fanatisme, la même haine, la même stupidité névrotique et la même ignorance aveugle qui les amène à penser que ce n’est qu’en qualifiant cinq millions de Palestiniens de démons devant être crucifiés qu’ils ont une chance sérieuse d’être le prochain maître de la Maison Blanche.

Même Obama, qui est accusé par des média insidieusement racistes d’être un crypto-musulman, comme si le fait d’être musulman était un grand péché, a trouvé essentiel de se plier aux exigences du culte néfaste qui contrôle le gouvernement et les média étasuniens. Assurément, son refus d’appeler un chat un chat lorsqu’il est question des crimes de guerre d’« Israël », y compris le lancement de 2,3 millions de petites bombes à fragmentation sur le Liban à l’été 2006 et le génocide au ralenti actuellement en cours contre les 1,5 millions d’habitants de Gaza, ce refus là ne fait que souligner la nature profondément immorale d’une démocratie qui a renoncé à toute limite morale.

Il n’y a pas de doute que le regroupement impudique de candidats présidentiels étasuniens derrière le racisme et la criminalité d’« Israël » est une preuve criante de la décadence morale de notre époque.

Il est certain que cela lance l’humanité dans une direction qui la conduit à coup sûr vers l’extinction morale. A moins que tous, en tant qu’êtres moraux, ne fassions notre examen de conscience et ne redécouvrions les idéaux de justice et de moralité

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Et voici l’original en anglais

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America’s whoredom season

06/02/2008 - 01:18

Comment by Khalid Amayreh in Occupied E. Jerusalem

"And the governor said, Why, what evil that man (Jesus) has done ? But they cried out more vociferously, shouting, let him die, let him die. And when Pilate saw that he could prevail nothing, but that rather a tumult was being made, he took water, and washed his hands before the multitude, saying, I am innocent of the blood of this just person ; see ye to it. Then all the people answered, saying : His blood be on us, and on our children…”Matthew 27 (23-26).
As always in an election year, American presidential contenders are displaying some distinguishable differences on a whole range of political, social and economic issues affecting American voters.
However, there is one single issue that solidly unifies all aspirants to the White House, and it doesn’t matter if you are republican or democrat, black or white, liberal or conservative, religious or unreligious. Everyone must go with the flow because those who don’t will lose and be vilified by the multitudinous tongues of evil men whose pagan god is Israel and religion is Zionism.
This issue is, of course, Israel and its enduring Nazi-like oppression of the Palestinian people.
 In America, as some American intellectuals have come to realize, Israel is not only innocent until proven guilty, as the rest of humanity is treated. Israel is actually innocent, super-innocent, even if proven guilty a thousand times, as undoubtedly it has been. This benevolent innocence is not a variable ; it is an absolute, immutable constant, irrespective of how many thousands of innocent Palestinian and Lebanese civilians Israel murders, how many houses Israel destroys, and how many nefarious crimes Israel commits.
Israel is after all God’s nation and the apple of the Lord’s eye, and as such is incapable of being guilty or even mistaken as the late American evangelical leader Jerry Falwell claimed.
Now is the election season, or, more correctly, the season of political prostitution and moral whoredom, in the United States. In this marketplace of wanton hucksterism, Israel is the ultimate holy cow, the sacrosanct mantra whose invocation justifies the unjustifiable, even the unthinkable.
Maybe many Americans will wonder why a Palestinian living 12000 kilometers away would speak so harshly of their marvelous quadrennial carnival of democracy. Well, in a certain sense I don’t blame them. They are a people whose fanatically ignorant president invaded, occupied and destroyed two sovereign nations, and killed or caused the death of over a million innocent people because “God told him to do it.”
They are a people whose country has been bankrolling and arming to the teeth a manifestly evil state that has been murdering, tormenting and oppressing a nearly helpless people, the Palestinians, on no account other than the fact that the victims are not members of “the holy tribe.”
It is a country whose top leader had the moral audacity to call Israel’s certified war criminal, Ariel Sharon, may he lodge in hell for eternity, a man of peace. It is a country that is trying to spread democracy overseas by starving and tormenting a people for electing the wrong political party. It is a country that has made words such as “Abu Ghraib”, “renditions” and “Guantanamo “ household names.
In America, they call it political correctness, since voicing a nonconformist view regarding Israel, however innocuous and reasonable, would amount to a definite political suicide.
It is political suicide to call for peace and justice in Palestine, since “justice” for the Palestinians would always be construed to mean “another holocaust” for Jews. It is political suicide to invoke UN resolutions 242 and 338, as the basis of a prospective peace settlement between Israel and the Palestinians. It is political suicide to call on Israel to stop targeting Palestinian civilians…because then you are raising questions about Israel’s morality especially its “most moral army.”
It is political suicide to even invoke the very humanity of the Palestinians because Israel’s enemies, or more correctly victims, can’t be really human, at least humans whose humanity is equal or comparable to the humanity of the chosen race !!
In this conspicuously intimidating atmosphere, even a passing allusion to international law and human rights, as guiding considerations for the resolution of the Palestinian-Israeli conflict, would be sufficient to bring about the political decapitation of any presidential hopeful who dares to even slightly differ with the powerful Zionist cult now enslaving American politics, media and public discourse.
In Jesus’ time, at least the pagan Roman governor of Jerusalem, Pilate, possessed the moral decency to claim innocence of the “blood of this just man.” However, in today’s America, it is very difficult to find a politician with Pilate’s moral caliber, as most, if not all, American politicians, especially presidential contenders, are finding themselves sitting in a house of ill repute, having shed whatever moral conscience they might have had.
Take Mike Huckabee, the former governor of Arkansas who is seeking the Republican Party nomination for President as an example. This man who claims to be “Christian” and adhering to the ideals and teachings of Jesus Christ has castigated Sen. Barack Obama, one of the two remaining Democratic candidates for the presidency, for merely suggesting a quiet dialogue between the Muslim world and the United States.
“We are deeply troubled by Senator Obama’s desire to hold a summit in the Muslim world, with all the heads of state…many of whom have yet to renounce terrorism or refrain from anti-Semitic incitement,” ranted Huckabee recently, emitting his hatred and vindictiveness toward the Muslim world’s 1.5 billion human beings.
Seeking to procure Jewish support, the former Arkansas governor sounded even more Zionist than Ehud Olmert and Shimon Peres :
“No one seeking the presidency in either party is more steadfastly committed to Israel’s security, survival as a ‘Jewish state’, and ability to defend herself than I am. As President, I will ensure that Israel always has the state-of-the-art weaponry and technology she needs. And in addition, I will dramatically increase American defense spending….Together we must prevent nuclear proliferation and defeat Islamofascism.”
Huckabee is not a “black sheep” amongst a host of enlightened and less demagogic contenders. They all, more or less, possess the same fanaticism, hatefulness, neurotic stupidity and blind ignorance that make them think that only by demonizing and crucifying five million Palestinians will they have a real chance to be the White House’s next master.
Even Obama, who is being accused by an insidiously racist media of being a crypto-Muslim, as if being Muslim were a great sin, has found it essential to pander to the evil cult controlling the American government and media. Yes, his refusal to call the spade a spade with regard to Israeli war crimes, including the dropping of 2-3 million cluster bomblets on Lebanon in the summer of 2006 and the slow-motion genocide now underway against the 1.5 million inhabitants of Gaza, only underscores the unethical nature of a democracy that is stripped of a moral ceiling.
There is no doubt that wanton rallying of American presidential contenders behind Israeli racism and criminality is a clarion proof of the moral decay of our time.
This undoubtedly will put humanity on a sure course toward moral extinction. This is unless we, as moral beings, re-examine our ways and rediscover anew the ideals justice and morality.