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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Vendredi, 25 janvier 2008

vendredi 25 janvier 2008

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 25/01/08

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44401

Par milliers, les habitants de Gaza ont brisé le blocus à Rafah

De nombreux Palestiniens ont traversé la frontière de Rafah pour se rendre du côté égyptien, passant par les brèches creusées par des explosions le long du mur entre la bande de Gaza et l’Egypte.

Visionnez le reportage d’Al Jazeera sur YouTube

Ces scènes se sont produites le sixième jour du blocus de Gaza, imposé par le régime sioniste et soutenu par l’Egypte, [soit-disant] en réponse aux tirs de fusées sur les villes sionistes frontalières.

Avant l’aube de ce mercredi, les combattants palestiniens ont fait exploser au moins 15 charges explosives sur le mur de Rafah séparant les deux territoires, d’après les forces de sécurité du Hamas.
Les forces de sécurité ont plus tard fermé la plupart des brêches, mais en ont laissé deux ouvertes pour permettre l’écoulement du flot humain.
Amr El-Kahky, correspondant d’Al Jazeera, rapporte depuis le côté égyptien de Rafah que les forces égyptiennes de sécurité n’ont pris aucune mesure empêchant l’entrée des Palestiniens.

Pas de confrontation

El-Kahky raconte : « Ceux qui ont traversé ont remercié l’Egypte de ne pas les en empêcher. Beaucoup ont amené avec eux des récipients pour acheter le carburant dont ils ont tellement besoin.

« La direction du Hamas dans Gaza leur a fait savoir qu’ils devaient respecter les forces égyptiennes de sécurité, trouver ce dont ils ont besoin, puis revenir à Gaza. »

Samir Omar, correspondant d’Al Jazeera, rapporte que tous les magasins dans Rafah étaient ouverts mercredi matin pour permettre aux Palestiniens d’acheter la nourriture et les médicaments.
Omar a indiqué aussi, citant des témoins, que quelques Palestiniens sont venus pour stocker seulement des produits de base, mais d’autres pourraient rester dans la partie égyptienne de Rafah pour un certain temps afin de rencontrer leurs parents bloqués dans la ville égyptienne d’El Arish.

À pied, en voitures ou sur des chariots tirés par des ânes, les Palestiniens sont allés à une grande fête d’achats : des cigarettes, des bouteilles en plastique remplies de carburant, et d’autres articles devenus rares et chers.

Terminal pris d’assaut

La veille, des dizaines de manifestants du Hamas avait donné l’assaut au poste frontalier de Rafah, exigeant que le terminal soit ouvert pour lever le blocus imposé au territoire par le régime sioniste.
Plusieurs manifestants ont été blessés alors que la police égyptienne tiraient en l’air et utilisaient des gourdins et des canons à eau pour les repousser.

Les Palestiniens s’étaient plaints que Gaza était sous le blocus du régime sioniste comme des états Arabes voisins.

Um Ahmad, une femme palestinienne manifestant à la frontière de Rafah, a dit à Al Jazeera : « Les Arabes devraient être unis avec nous et non pas contre nous. »

« C’est un appel à tous les Arabes. Ils devraient nous aider à lever le blocus, ils devraient être à nos côtés. »

Blocage au Conseil de Sécurité des Nations Unies

Hier mardi, les délégués israéliens et palestiniens ont échangé des accusations au Conseil de sécurité de l’ONU réuni pour discuter la crise de Gaza.

Riyad Mansour, l’observateur palestinien permanent à l’ONU, a décrit la situation dans Gaza comme « absolument insoutenable ».

Il a déclaré : « La politique sioniste de la stratégie de la corde raide crée une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza, intensifiant les peurs et les tensions, incitant, provoquant et alimentant le cycle infernal et redouté de la violence. »

23 janvier 2008 - Al Jazeera ;net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
[Traduction : Info-Palestine.net]

[commentaires : scènes incroyables et bouleversantes en effet. Les forces de la vie débordent les barrières où des apprentis sorciers croyaient pouvoir les contenir. Ce n’est pas peut-être pas bien entendu la poussée populaire toute seule qui a ouvert la première brèche, mais la force de la tranquille marée humaine a tout recouvert. Vous vous souvenez des frères allemands un peu éberlués de pouvoir s’embrasser au-dessus des débris du Mur de Berlin. Bon, en Palestine, il en reste un, de Mur, et autrement plus haut et plus épais que la barrière de Rafah. Presque aussi imprenable, celui-là, que la ligne Maginot.......... ]

Info-Palestine et Al Jazeera.net – mercredi 23 janvier 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3650

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44402

Patience ô gens de Gaza

La bande de Gaza fut jusqu’à peu de temps une grande prison d’une superficie de 360 km carré contenant un million et demi de détenus dont la moitié est composée d’enfants de moins de seize ans.

J’ai téléphoné à un proche dans la bande pour m’assurer de sa santé et pour connaître la réalité de la situation, mais aussi comme un geste de solidarité. Il m’a alors dit, mot à mot, que dans la mort il y avait encore plus de pitié, car la souffrance que vivent les enfants de la bande est insupportable. Car ce qui est plus dur que la mort, c’est de voir ton enfant blessé s’éteindre sous tes yeux sans que tu puisses lui faire quoi que ce soit. Il n’y a pas d’électricité, il n’y pas de médicaments et il n’y a pas de blocs opératoires. Il n’y a absolument rien du tout, sauf la mort.
Il y a plus de quatre cents Palestiniens blessés dont la moitié des enfants. Ils couchent à la belle étoile dans un froid glacial et sans aucun espoir de secours. Même les congélateurs des morts et des héros se sont arrêtés, car comment fonctionner sans électricité ?

Cinquante héros sont tombés sous le bombardement sioniste continu sur cette bande catastrophée pendant moins de trois jours. Et voilà qu’Olmert, l’ami intime du Président Bush et de quelques Arabes, se montre pour nous dire, avec le sourire du confiant, que les attaques vont se poursuivre ainsi que l’encerclement.

Voilà ce que c’est que le seul état démocratique au Moyen Orient et qui représente la civilisation occidentale dans la région. L’état qui a été créé sous prétexte de sauver les Juifs de la mort et de la persécution, et qui a fait chanter le monde entier matériellement. .

Le monde occidental hypocrite fulmine pour le Darfour, il envahit l’Irak, il l’occupe et il tue un million de sa population sous prétexte de libérer les Irakiens et de les sauver de la dictature de l’ancien régime, et il instaure un état pour les habitants du Timor Oriental, mais il reste immobile quand le régime sioniste pratique ses massacres à l’égard des enfants du peuple palestinien. Car ce régime est au-dessus de toutes les lois, il peut faire ce qu’il veut, tuer, détruire, affamer, étouffer sans aucun compte à rendre.

Nous nous blâmons aussi en tant qu’Arabes avant de blâmer le monde. Les gouvernements arabes pratiquent le silence du complice. Ils ne font rien sauf d’émettre des déclarations de condamnation et d’indignation allégées et avec une pudeur extrême. Ils ne veulent ni fâcher le régime sioniste, ni embarrasser son allié, les Etats-Unis.

Pourquoi le Président égyptien n’ouvre pas le passage de Rafah devant les blessés et les caravanes de secours pour des citoyens dont il est responsable directement d’une manière légale, avant qu’elle soit morale. Car quand la bande de Gaza fut colonisée, elle dépendait directement de l’administration égyptienne, et ses enfants étudiaient les programmes égyptiens, l’histoire des Pharaons et les exploits de Ménès l’unificateur des deux pays (la Haute et la Basse Egypte, ndt).

Est-ce que le Président Moubarak a peur qu’il soit accusé de transgresser les lois internationales s’il ouvre le passage devant les enfants blessés ou pour les caravanes de secours. Ou est ce que la satisfaction du régime sioniste est plus importante pour lui que de ne pas mettre en colère les 80 millions d’égyptiens entièrement acquis à la cause de leurs frères de la bande de Gaza, ces Egyptiens qui forment un pilier essentiel de la sécurité nationale égyptienne, qui ont déjà donné des milliers de martyrs pour défendre leur cause juste, et qui sont toujours prêts à donner des multiples de ce nombre si leur état décide de sortir de cette humiliation qu’elle subit et de se soulever pour soutenir le droit et lever l’injustice sur leurs frères dans l’ethnie et dans la foi.

Tous les états européens se sont rangés du côté de la Bulgarie dans l’affaire des cinq infirmières arrêtées en Lybie sous l’accusation d’avoir injecté le virus du Sida à des enfants, et l’embargo contre la Lybie n’a été levé qu’après avoir libéré ces infirmières, bien qu’elles vivaient dans des villas air-conditionnées et équipées avec les derniers moyens de confort.

Tous les états africains ont soutenu Nelson Mandela dans sa guerre juste contre le régime raciste de l’apartheid, ils ont offert des milliers de victimes, ils ont ouvert leurs pays pour la résistance et ils lui ont fourni de l’argent, des armes et des hommes jusqu’à ce qu’elle ait balayé le régime raciste. Nous n’avons pas entendu un seul état africain blâmer Mandela, ou se vanter en lui rappelant, comme si c’était une faveur, de l’avoir soutenu et d’avoir subi des pertes économique et humaine à cause de ce soutien.

Pourquoi ces chefs arabes qui ont reçu le Président Bush avec les médailles, les danses du sabre et les contrats d’armes bien gras pour des milliards de dollars, pourquoi ils ne l’ont pas appelé, tout en colère, pour lui demander d’intervenir auprès de ses amis sionistes pour arrêter cette horrible tragédie humaine dans un petit territoire encerclé ?

Nous demandons au président palestinien Mahmoud Abbas pourquoi il reste à Ramallah au lieu d’entamer immédiatement une tournée arabe et internationale pour revivifier les consciences mortes. Nous lui demandons aussi pourquoi il ne va pas dans la bande de Gaza par solidarité avec son peuple encerclé. Nous sommes sûrs que s’il y va, il sera très bien reçu, sa visite se transformera en un remède qui guérira toutes les plaies de discordes internes palestiniennes, et elle rétablira l’unité du peuple palestinien.

Ce qui fait mal c’est que le Président Abbas s’est contenté de menacer d’arrêter les négociations avec ses partenaires sionistes. Mais est ce qu’il y a encore des négociations ou des partenaires après tous ces massacres et après toutes ces pratiques sionistes nazies envers son peuple ?

Et nous n’oublions pas dans notre hâte de blâmer aussi le Hamas, notamment Monsieur Saïd Sayyam, son précédent ministre de l’intérieur, qui a annoncé, en ces moments pénibles, la découverte d’un plan pour assassiner Ismaïl Haniyeh, le premier ministre du gouvernement élu et révoqué, où des membres du Fatah seraient impliqués. Est-ce que c’est le moment pour mettre du sel sur la plaie de discorde ? Avons-nous besoin d’échanger les accusations et les démentis alors qu’on ne trouve pas de congélateurs pour les corps des martyrs, ou un minimum de traitement médical pour garder les blessés en vie ?

Le peuple palestinien affronte héroïquement l’encerclement et la privation de nourriture. Il affronte la mort avec une volonté forte et une confiance absolue dans sa foi et son identité arabe, malgré l’indifférence des gouvernements et des leaderships qui dépensent des centaines de milliards de dollars des ressources de cette nation, sur des contrats d’armes dont le but n’est pas d’affronter les ennemis, mais de sauver les économies américaine, française et britannique de la récession et de garantir du travail pour leurs chômeurs.

C’est la ténacité de ce peuple qui pose problème aux sionistes, qui dévoile leur image barbare devant le monde entier, et qui montre leur caractère sanguinaire et leur soif pour tuer les innocents et pour exterminer un petit peuple, en pratiquant les pires des punitions collectives à son égard.

Ce que fait Olmert et son ministre de la défense Barak dans la bande de Gaza est le signe de désespoir, et non pas le signe de force, et c’est l’expression d’une défaite intérieure. Ils n’ont pas gagné leur dernière guerre au Liban, ils n’ont pas pu exterminer les résistances islamiques au Liban et en Palestine, ils ne savent pas comment faire avec l’Iran, et ils ont échoué d’imposer la normalisation aux Arabes, notamment aux pays du Golfe.

Nous n’exagérons pas si nous disons que les enfants de la bande de Gaza, endurants et tenaces, ce sont eux qui vivent dans la lumière, la lumière de la sérénité et de la défense de la nation et de sa foi. Alors que les autres, ce sont eux qui vivent dans l’obscurité de leur abattement, leur complicité et leur silence. Et ceci, je le jure, est bien plus noir et plus obscur.

21 janvier 2008 - Al Qods Al Arabi - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.alquds.co.uk/index.asp?f...
Traduction de l’Arabe : Iyad

Info-Palestine et Abd-ul-Bari Atwan - Al Qods Al Arabi – jeudi 24 janvier 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3645

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44403

Forts en arithmétique

Voilà notre mesure du succès en matière de sécurité : le nombre de Palestiniens tués.

Comme dans les guerres les plus primitives, les chefs de l’establishment de la Défense en sont à s’enorgueillir du nombre de personnes qu’Israël a tuées. Leur rôle est d’assurer la défense des habitants du pays - ce qui, comme on sait, est refusé aux habitants de la « ceinture de Gaza » - alors le nombre de tués devient la mesure de leur réussite.

La semaine dernière, Youval Diskin, chef de la Sûreté générale [Shabak], a fait pour le gouvernement le rapport sur les « exploits » de son organisation : 810 Palestiniens tués au cours des deux dernières années. Son prédécesseur à ce poste, Avi Dichter, est un jour apparu devant l’équipe éditoriale de « Haaretz » pour lui offrir, non sans fierté, une présentation sophistiquée à partir de son ordinateur portable : l’ « infographie des victimes palestiniennes », en couleurs.
Le commandant de brigade à Gaza, le colonel Ron Ashrov, a qualifié, la semaine dernière, l’opération dans le quartier de Zeitoun de « grand succès ». Pourquoi ? Parce que ses forces avaient tué 19 Palestiniens en un jour et attisé davantage encore le brasier dans le sud. Combien il est affligeant, moralement et concrètement, de penser que c’est là la mesure du succès.

La tuerie quotidienne à Gaza améliore-t-elle la situation sécuritaire ? Non, elle ne fait que l’aggraver. Amène-t-elle une diminution du nombre de roquettes Qassam ? Non, elle entraîne son augmentation. Alors pourquoi tuons-nous ? Parce qu’il faut « faire quelque chose » et qu’il est nécessaire que les choses aient leur « prix ». Ce sont des clichés parfaitement vides.

Un examen des quotidiens de la semaine passée offre un tableau clair : tant que le Président des Etats-Unis se trouvait dans le pays, Israël s’est abstenu de ses assassinats et le nombre des roquettes Qassam a décru. Lorsque George Bush est parti, nous avons recommencé à tuer, après quoi sont venus les journées les plus difficiles qu’ait connues Sderot. La question qui vient alors, dans toute son intensité, est la suivante : dans quel but tuons-nous ? Quelqu’un doit répondre à cette question.

Même la distinction faite par Diskin et ses pareils entre victimes « armées » et « non armées » ne change rien. Qu’il y ait eu 600 Palestiniens armés tués, d’après le décompte du chef de la Sûreté israélienne, ou seulement 455, selon l’enquête réalisée par « Haaretz », non seulement cela ne rend pas casher les dimensions de la tuerie, mais cela n’est pas indicatif de son utilité. Tout homme armé ne mérite pas la mort.

La mort de tous ceux qui ont été tués - qu’ils aient été armés ou non - n’a amené qu’une augmentation de la violence dans l’autre camp. Pour chaque « haut commandant du Jihad » ou pour chaque lanceur de roquettes Qassam qui est tué, il en surgit immédiatement sept autres. Une tuerie sans espoir dont l’establishment de la Défense ne se glorifie que pour complaire à la population.

Le Ministre de la Défense, Ehoud Barak, devrait comprendre cela mieux que n’importe qui. Il a sûrement dû lire un ou deux livres d’Histoire et il sait qu’on ne peut pas liquider par la force un long et ferme combat pour la liberté comme l’est celui des Palestiniens. C’est lui qui m’a un jour dit, d’une manière à la fois courageuse et sincère, lors d’une interview télévisée : « Si j’avais été Palestinien, j’aurais rejoint une organisation terroriste ». C’est lui, aujourd’hui, le chef d’orchestre de cette mort semée dans Gaza.

On est de tout cœur avec les habitants de Sderot, mais il faut rappeler qu’ils portent la responsabilité de cette situation, à égalité avec tous les autres Israéliens. Si l’on faisait un sondage dans la ville meurtrie, on découvrirait que là aussi, comme partout ailleurs en Israël, il y a une majorité favorable à la poursuite de l’occupation et du blocus. Et en dépit des épreuves qu’ils subissent, la situation de leurs voisins, au sud, est beaucoup plus dure.

La semaine passée, « Haaretz » avait mis en première page une image en miroir : un bébé pleurant à Sderot et un bébé pleurant à Gaza, tous deux dans les bras de leur père. Les autres quotidiens se sont contentés de la photo des pleureurs de Sderot en première page. Mais au cours des derniers jours, dans Gaza assiégé, affamé et plongé dans l’obscurité par Israël, des dizaines d’habitants ont été tués. On ne peut pas se dissimuler cette donnée-là, malgré toute la sympathie pour Sderot.

La poursuite de la tuerie à Gaza ne conduira à rien, sinon une aggravation de la situation à Sderot. Elle n’affaiblira pas la lutte des Palestiniens pour la liberté et n’apportera pas la sécurité à Israël. L’envie d’une « opération militaire d’envergure » à Gaza, comme on l’entend évoquée par des généraux et des commentateurs avides de combats, est révoltante elle aussi : cette opération a commencé il y a longtemps - il suffit de voir les nombres de tués, donnés par Diskin et ses amis.

Nous avons tué plus de 800 Palestiniens en deux ans et, horreur, il en est qui s’en vantent. Et qu’avons-nous résolu ?

Info-Palestine et Gideon Lévy - Haaretz – jeudi 24 janvier 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3649

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44404

Vie et faune dans la vallée du Jourdain

« Les Palestiniens ont une société pour la faune ? » demandèrent les soldats, incrédules...
...« A eux ? ».
« Oui, bien sûr. »

La Société pour la faune de Palestine (PWLS) a récemment posé 64 nichoirs pour les effraies et les crécerelles dans la vallée du Jourdain, dans la région du village d’Atuf. Imad F. Atrash, directeur de la société, a organisé une manifestation publique, ce 2 janvier 2008, afin de fêter la réalisation de ce projet, dans l’école d’Atuf.

Au même moment, on a entendu des tirs de l’armée d’occupation qui faisait des exercices à moins de quinze cents mètres de là. Comme les bénévoles installaient la sono et l’exposition, une jeep de l’armée est passée sans s’arrêter, sans doute intriguée par le rassemblement.
Atrash a parlé de son voyage depuis Bethléhem jusqu’ici, en vallée du Jourdain, en passant par le check-point al-Hamra. Il avait été arrêté par les soldats qui voulaient savoir pourquoi il se déplaçait dans le secteur. Il leur a parlé de son emploi à la Société pour la faune de Palestine. « Les Palestiniens ont une société pour la faune ? » demandèrent les soldats, incrédules. « A eux ? ». « Oui, bien sûr » leur a-t-il répondu.

Les affiches et les panneaux d’information risquaient de s’arracher sous les rudes coups du vent d’est du désert, des enfants ont commencé à se rassembler et à s’y intéresser alors que l’installation prend tournure. Pendant que des orateurs interprétaient l’hymne national de Palestine, les anciens de la région se sont rassemblés avec les notables de l’Autorité palestinienne, notamment le ministre de l’Environnement et le gouverneur de Tubas, bien fier dans sa robe couleur or, une rose à son revers.

Les discours qui commémoraient les nichoirs ont réussi à parler non seulement de l’occupant et de la grandeur de Mahmoud Abbas et de Yasser Arafat (aucun des deux n’est pourtant réputé pour son altruisme pour les oiseaux), mais encore de la guerre du Vietnam et de la révolution en Union soviétique.

L’ensemble s’est ensuite rendu à pied dans l’un des champs tout proches. Les bénévoles ont récupéré deux nids de hiboux pour les montrer à la foule, et Atrash a donné sa conférence (ce qui a plus à voir avec l’initiative) sur les façons dont les chouettes construisent leurs nids et se nourrissent, expliquant l’importance de la population de hiboux pour le monde agricole. Tout aussi importante, la sensibilisation pour créer des sites de nidification. Il existe des superstitions chez les gens de la région selon lesquelles les hiboux porteraient malheur.

Toutefois, le projet ne se préoccupe pas en priorité du bien-être des oiseaux de proie palestiniens. Les oiseaux remplissent un rôle important pour la réduction du nombre d’insectes nuisibles qui font des dégâts dans les cultures, de sorte que le programme Hibou est une manière de permettre aux fermiers d’être moins dépendants des pesticides.
Le projet est financé par l’USAID, l’agence des Etats-Unis pour le développement international. L’USAID a suscité beaucoup de critiques pour utiliser son aide comme arme politique, refusant les pays qui n’acceptent pas de rentrer dans la ligne politique américaine. Le combat féroce pour le pouvoir interne dans les territoires occupés palestiniens a laissé le Fatah au pouvoir, avec son président soutenu par les Etats-Unis, Mahmoud Abbas, en Cisjordanie. Depuis lors, l’aide pour la région s’est considérablement accrue. La bande de Gaza, par contre, avec son gouvernement élu du Hamas, provocant, a été mise en état de siège comme jamais auparavant par le régime sioniste et la prétendue communauté internationale.

Nous avons tourné dans la région avec Atrash, à la recherche d’oiseaux de la vallée du Jourdain. La région est un paradis pour la faune de Palestine qui accueille un demi milliard d’oiseaux migrateurs chaque année. La Palestine, située entre trois continents, constitue un goulet d’étranglement pour les oiseaux.

En quelques minutes, nous avons repéré des alouettes huppées, des vanneaux, des petits hiboux, des crécerelles et des milans noirs. Cependant, bien que nous observions les oiseaux, ce qu’on voyait le plus dans la région était l’occupant. Entre l’école et la colonie illégale, les sioniste ont creusé une tranchée géante, empêchant ainsi les agriculteurs d’accéder à leurs champs. Comme nous rentrions, le long de la route, on pouvait voir les restes de cinq ou six maisons détruites. Elles avaient été démolies récemment par les bulldozers parce que leurs habitants avaient eu l’infortune de naître dans une région que les sionistes ont déclaré « zone militaire fermée ».

Telle est la vie en Palestine. La vie continue, la Société pour la faune de Palestine fait son travail et les communautés se battent pour joindre les deux bouts, pendant que les Israéliens mènent leur guerre larvée contre les habitants.

Henry Martin est engagé dans le mouvement de solidarité avec la Palestine depuis 2002, quand il s’est rendu en Cisjordanie avec ISM (International Solidarity Movement). Depuis, il travaille sur des projets de solidarité sur le terrain, tant en Cisjordanie qu’au Royaume-Uni, avec ISM, le Programme œcuménique d’accompagnement en Palestine et en zone sioniste (EAPPI) et Stop the Wall. Il est actuellement basé à Tubas où il fonctionne avec Brighton Tubas Friendship and Solidarity Group.

Pour plus d’infos sur la Société pour la faune de Palestine : http://www.wildlife-pal.org/.

Depuis la vallée du Jourdain - Live from Palestine - 23 janvier 2008 - The Electronic Intifada - traduction : JPP

Info-Palestine et Henry Martin - The Electronic Intifada – jeudi 24 janvier 2008

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=3652

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44405

Washington empêche les Nations Unies de prendre une décision contre le siège sioniste de Gaza

Les Etats Unis bloquent une déclaration du Conseil de Sécurité de l’ONU qui critique le siège imposé par le régime sioniste à la Bande de Gaza.

Le représentant étasunien aux Nations Unies, Zalman Zad, a dit que cette déclaration « n’est pas juste et ne prend pas en considération le fait que les missiles palestiniens artisanaux sont la cause de la crise de Gaza. »

La déclaration en question avait été demandée par les états Arabes représentés aux Nations Unis, et exigeait que le régime sioniste mette immédiatement un terme à son siège et à ses attaques sur Gaza.

L’entité sioniste et les Etats Unis se sont opposés à ce communiqué, disant qu’il était injuste.

La semaine dernière, les attaques de l’armée sioniste sur Gaza ont laissé 37 Palestiniens morts et 70 blessés, alors que les attaques Palestiniennes ont légèrement blessé trois sionistes.

Jeudi 17/01/08, le gouvernement sioniste a décidé de maintenir la pression sur la Bande de Gaza en poursuivant les attaques contre les groupes de résistance Palestiniens. Vendredi 18/01/08, le régime de Tel Aviv a déclaré que tous les points de passage de Gaza seraient complètement fermés, avec une fermeture totale des approvisionnements de la région côtière en carburant et en biens de consommation. Dimanche 20/01/08,Gaza n’avait plus d’électricité car la centrale électrique Solo Gaza dépend du carburant.

Après une large condamnation internationale à la suite de la coupure des fournitures de carburant à Gaza qui a laissé Gaza sans électricité, les autorités de Tel Aviv ont accepté de laisser passer, mardi 22/01/08, des carburants et des médicaments dans la région Palestinienne côtière pour une journée seulement.

Les représentants de certains pays européens, qui ont refusé de préciser leur identité, ont déclaré à des journalistes qu’ils étaient également préoccupés par le manque de justice du communiqué à l’égard du régime sioniste.

L’observateur Palestinien aux Nations Unies, Raid Mansour, a déclaré que la situation à Gaza ne peut pas être tolérée d’un point de vue moral, et a ajouté que le régime sioniste cherche à provoquer un désastre humanitaire à Gaza.

Le représentant sioniste aux Nations Unies, Gilad Cohen, a déclaré que l’entité sioniste a le dropit de se défendre et attribué à la résistance Palestinienne la responsabilité de la situation à Gaza.

[commentaires : comme on est fier d’être européens, ces pays qui ont quelques bouts d’idées mais sont trop timides pour dire qui ils sont ! Cela dit, comment ne pas être d’accord avec les sionistes et leurs amis, étasuniens et autres ? Le siège est la conséquence de la résistance. La résistance est la conséquence de la présence militaire sioniste. La présence militaire sioniste est la conséquence du refus des Palestiniens de donner leur pays à l’invasion étrangère. Le moyen le plus sûr, le plus radical, et le plus juste pour régler le problème de la Palestine est d’appliquer le droit des gens : la mise à la porte des envahisseurs. Et s’ils veulent à tout prix rester en Palestine, qu’ils le fassent, mais d’abord en résidents étrangers qui commencent par respecter les droits des gens du pays, où ils pourront s’intégrer paisiblement le moment venu. Sinon, la guerre. Les Palestiniens ont déjà vécu ce genre d’aventures, et ils ont le temps...]

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Mercredi 23 janvier 2008 – 16 : 34
http://www.imemc.org/article/52431

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44406

Les soldats de l’occupation kidnappent une militante de Droits de l’Homme à Naplouse

Le Centre Ahrar pour les Etudes sur les Détenus a rapporté, mercredi 23/01/08, que les soldats coloniaux ont kidnappé Ahlam Jawhar, une Palestinienne qui milite pour les Droits de l’Homme, alors qu’elle quittait la ville de Naplouse en passant par le checkpoint de Huwwara.

Le Centre a condamné l’enlèvement de Jawhar et considère qu’il s’agit d’une violation sioniste de plus contre les groupes de défense des Droits de l’Homme et les militants dans les territoires occupés.

Jawhar, 30 ans, est l’une des militantes les plus connues dans la défense des Droits de l’Homme et des droits des détenus Palestiniens emprisonnés par l’entité sioniste. Elle n’avait jamais été arrêtée avant cet incident.

Le Centre a déclaré dans un communiqué de presse que l’entité sioniste a récemment arrêté plusieurs habitants à des barrages routiers et au cours d’attaques contre des maisons Palestiniennes.

Le Centre a lancé un appel aux groupes internationaux de défense des Droits de l’Homme pour qu’ils interviennent et dénoncent les violations sionistes dans les territoires occupés, ainsi que les violation contre tous les détenus.

IMEMC & correspondants – Jeudi 24 janvier 2008 – 01 : 29

http://www.imemc.org/article/52436

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44407

Des sources Palestiniennes : l’armée d’occupation envahit plusieurs zones de Cisjordanie et kidnappe 7 civils

Des sources des media Palestiniens ont rapporté que l’armée coloniale a envahi, jeudi à l’aube, plusieurs zones de Cisjordanie, et kidnappé au moins 7 civils Palestiniens.

Selon ces sources, les kidnappings ont eu lieu dans les villes de Naplouse, Jénine, Ramallah, et Hébron ?

Les sources Palestiniennes locales déclarent que toutes les personnes kidnappées sont des civils, alors que les sources de l’armée d’occupation déclare que les Palestiniens enlevés appartiennent à la résistance.

Il y a 12 000 prisonniers politiques Palestiniens dans les camps de prisonniers sionistes, parmi lesquels des enfants, et la majorité des détenus n’a pas eu droit à un procès et ne connaît pas les faits qui lui sont reprochés

[commentaires : à part d’être Palestinien, ce qui est bien assez grave pour être emprisonné, ou pire]

Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Jeudi 24 janvier 2008 – 12 : 46

http://www.imemc.org/article/52442

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44408

L’incursion de l’armée d’occupation dans le nord de la Bande de Gaza fait un mort et un blessé

Les premiers rapports médicaux indiquent qu’un Palestinien a été tué, et un autre blessé lors du bombardement par l’occupation de la ville de Beït Hanoun, dans le nord de la Bande de Gaza, jeudi 24/01/08 à l’aube.

Des sources locales ont déclaré que les chars et les bulldozers sionistes ont envahi la zone frontalière de Beït Hanoun et ouvert le feu sur les maisons des habitants.

Des sources sionistes ont déclaré que les troupes ont tué 1 Palestinien et blessé un autre. L’armée a encore déclaré que les soldats ont enlevé 56 Palestiniens au cours de l’opération, qui s’est terminée dans la matinée de jeudi 24/01/08.

Le Dr Mo’awiyah Hassanin, du ministère de la Santé à Gaza, a déclaré qu’un Palestinien avait été tué et un autre blessé, et déclaré que les noms des deux hommes étaient actuellement inconnus, car l’armée sioniste les retient encore.

Les sources Palestiniennes n’ont pas précisé le nombre de personnes enlevées, mais elles ont confirmé que les bulldozers sionistes avaient démoli des maisons et des vergers Palestiniens.

[commentaires : toujours cette obsession de nier le caractère d’êtres humains des Palestiniens, en détruisant leurs maisons et le fruit de leur travail ! Tiens, je voudrais faire une autre modeste proposition, visant à diminuer la charge financière que doit supporter un malheureux peuple, réputé pour son respect de l’épargne, et qui doit payer les frais de tant d’allers et retours pour aller chercher des détenus à Gaza. Le plus simple, au lieu d’en prendre un jour 7, le lendemain 12, 31, ou 17, serait d’en prendre une bonne fois pour toute 1 500 000, carrément ; pour ne pas avoir trop de va et vient à faire pour les surveiller, on pourrait les installer dans une zone de 30 ou 40 km de côté entre Tel Aviv, Ashdod, Haïfa et Jérusalem. Et pour que ça coute encore moins cher, on pourrait confier à chacun un peu de terre, de 10 à 100 dunums, qu’ils pourraient travailler à leur guise, comme ça pas besoin de les nourrir..En voilà une idée qu’elle est bonne !]

Nisreen Qumsieh et Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Jeudi 24 janvier 2008 – 10 : 29

http://www.imemc.org/article/52440

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