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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Vendredi, 18 janvier 2008

vendredi 18 janvier 2008

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 18/01/08

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43801

Une nouvelle attaque sioniste sur Beït Lahiya dans le nord de la Bande de Gaza tue trois personnes d’une même famille

Selon des sources Palestiniennes, une nouvelle attaque des forces aériennes sionistes a pris pour cible une charrette tirée par un cheval dans la ville de Beït Lahiya, dans le nord de la Bande de Gaza, dans la soirée de jeudi 17/01/08.

Trois personnes ont été tuées et cinq autres blessées.

Les sources ont déclaré que les morts sont une Palestinienne et deux de ses fils. Le nom de la morte est Maryam Al Rahel, et les prénoms de ses fils tués sont Mohammed et Mansour.

Avec cette attaque, le nombre des Palestiniens tués dans la journée de jeudi 17/01/08 s’élève à cinq. Jeudi à midi, un avion de combat sioniste a tiré un missile sur une voiture circulant dans le nord de la Bande de Gaza, tuant un Palestinien et son épouse.

Des sources médicales ont rapporté que Ra’d Abou Foul, 43 ans, membre de la branche armée des Comités de la Résistance Populaire et son épouse Amna Abou Foul, 40 ans, avaient ét tués par le missile qui a atteint leur voiture.

Les attaques sionistes sur la Bande de Gaza ont augmenté d’intensité au cours de la semaine, et le bilan actuel est estimé à plus de 28 morts et environ 60 blessés, dont 12 dans un état critique.

[commentaire : izavékapa ! Ainsi commençaient souvent les excuses invoquées par les gamins de mon enfance pour légitimer leur violence : izavékapa commencer (au présent, izonkapa). Ici, si on comprend bien, les sionistes répliquent aux insupportables attaques des islamo-terroristes contre les paisibles habitants des villes sionistes qui ne demandent qu’à vivre tranquillement...Oui, sauf que ! Sauf que la loi du talion, c’est quand même un peu dépassé chez les gens civilisés. Sauf que les représailles collectives (on tape sur leurs cousins ou leurs frères, n’ont qu’à s’arranger entre eux), c’est tout simplement proscrit par le droit international. Sauf que, pour finir, le seul crime qu’ont commis ces gens qui se font massivement massacrer par la glorieuse aviation de l’occupation, c’est d’avoir attelé le cheval à la carriole, comme on fait dans ce pays qui, on ne le répètera jamais assez, est le leur...Ils ont bien raison de refuser l’occupation étrangère. Qui sommes-nous pour prétendre leur imposer ce que nous ne supporterions jamais chez nous ? La légitime défense, c’est l’acte des agressés. L’assassinat, c’est l’acte des agresseurs. Izavékapa venir]

Ghassan Bannoura et Rami Almeghari - IMEMC & correspondants – Jeudi 17 janvier 2008 – 20 : 04

http://www.imemc.org/article/52350

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43802

Un Palestinien tué et deux autres blessés par une frappe aérienne sioniste dans la Bande de Gaza

Un Palestinien, sans doute un résistant, a été tué, alors que deux autres étaient blessés lorsqu’un avion de combat sioniste a tiré un missile sur un groupe de personnes dans le nord de la Bande de Gaza.

Le Dr Mo’awiya Abu Hasanin, chef du département des urgences et des ambulances, a confirmé aujourd’hui vendredi 18/01/08 que Ismail Radwan, 22 ans, avait été tué, et que deux autres personnes avaient été blessées dans la dernière frappe aérienne.

Des témoins ont déclaré qu’un avion de combat sioniste a tiré un missile sur un groupe de combattants de la résistance dans le square d’Alqerem, dans la ville de Beït Laahiya, au nord de la Bande de Gaza .

Ce meurtre porte à 31 le nombre des Palestiniens tués par attaques de l’occupation sur la Bande de Gaza depuis le début de la semaine. Hier, un missile sioniste a assassiné une femme et deux de ses fils parce qu’ils circulaient dans une charrette à cheval dans la ville de Beït Laahiya.

Tout au long de la semaine, les victimes des frappes aériennes ont été essentiellement des civils, marchant dans la rue ou se déplaçant en voiture.

En réponse à de telles attaques, un article du journal AlQuds publié aujourd’hui déclare que le président Abbas a déclaré qu’il envisageait de démissioner pour protester contre les attaques meurtrières des sionistes.

L’article rapporte qu’Abbas considère que les discussions « de paix » actuelles entre Palestiniens et sionistes sont vidées de leur sens par de telles attaques.

A Gaza, les groupes de résistance Palestiniens ont promis de répliquer aux meurtres sionistes et plusieurs missiles artisanaux ont été tirés sur des villes sionistes proches, provoquant quelques dégâts légers aux propriétés.

Des officiels sionistes ont déclaré hier que l’intensification des attaques sur la Bande de Gaza se poursuivrait, dans ce que le régime sioniste appelle une tentative pour mettre un terme au tir de missiles artisanaux.

Les Palestiniens et les sionistes ont entamé au début de la semaine leurs discussions finales sur les problèmes centraux, à la suite de la visite du président George Bush dans la région la semaine passée.

Rami Almeghari - IMEMC & correspondants – Vendredi 18 janvier 2008 – 12 : 05

http://www.imemc.org/article/52360

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43803

L’armée coloniale enlève 8 Palestiniens en Cisjordanie

L’armée d’occupation a kidnappé 8 Palestiniens dans différentes régions de la Cisjordanie dans la soirée de jeudi 17/01/08 et aux premières heures de vendredi 18. Les opérations ont été menées dans les villes de Hébron, de Ramallah, et de Tulkarem.

Des sources de sécurité on rapporté que les troupes ont kidnappé 3 Palestiniens au cours d’une incursion menée avant l’aube dans la ville de Zeta, près de la ville de Tulkarem, et les ont ensuite transférés vers des centres de détention inconnus. Les victimes ont été identifiées ultérieurement comme Mohammad Rabah,15 ans, Samer abed al Salam,14 ans, et Mohammad Bariah,18 ans.

Toujours à Tulkarem, les troupes ont envahi le village de Kufr Jamal et kidnappé un Palestinien. L’armée a effectué une fouille de maison en maison dans la zone, se prétendant sur la piste de « Palestiniens recherchés ». Des biens ont été confisqués.

Dans l’agglomération de Hébron, l’armée a envahi la ville de Sourif et kidnappé deux personnes, Mohammad Abou Saleh, 27 et Mounir Abou Fara, 25. L’armée a également envahi la ville de Beït Omar, près de Hébron. Les troupes ont mené des opérations de recherche dans plusieurs parties de la ville de Hébron.

Dans une opération distincte, l’occupation a envahi la ville de Sulwad, au nord de Ramallah, et kidnappé un Palestinien qu’elle a ensuite emmené vers un centre de détention inconnu. Les soldats ont envahi plusieurs parties de la ville de Ramallah et établi des checkpoints volants pour contrôler les véhicules civils.

Nisreen Qumsieh - IMEMC & correspondants – vendredi 30 novembre 2007 – 12 : 54

http://www.imemc.org/article/52359

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43804

Démantèlement d’une position militaire sioniste à l’Est de Khan Younes

Sous l’effet de la pluie de missiles et d’obus de mortier de la résistance palestinienne, les forces de l’occupation se sont trouvées obligées de démanteler une position militaire, sur la barrière sécuritaire sioniste installée sur les confins du village de Khoza’a, à l’est de la ville de Khan Younes, au sud de la bande de Gaza.

Des sources locales confirment à l’envoyé de notre Centre Palestinien d’Information (CPI) que les forces de l’occupation israélienne se sont complètement retirées ce matin, vendredi 18 janvier 2008, de ladite position qu’elles avaient installée il y a environ un mois de cela. Elles l’utilisaient comme une base pour lancer leur montgolfière pour espionner le village de Khoza’a.

Elles ont démantelé les blocs de ciment, les engins et ont fait descendre leur ballon.

Ces derniers jours, cette position était la cible des missiles, des obus et des armes automatiques des brigades du martyr Ezzidine Al-Qassam, branche militaire du mouvement de la résistance islamique Hamas.

Ce démantèlement a suscité une grande joie chez la population du village de Khoza’a et les villes avoisinantes. Leurs habitants, ayant tellement souffert de sa montgolfière, ont remercié les résistants palestiniens dont surtout ceux des brigades du martyr Ezzidine Al-Qassam.

Hamad Al-Raqab, porte-parole du mouvement de la résistance islamique Hamas dans le département de Khan Younes, dans un communiqué dont le Centre Palestinien d’Information (CPI) a reçu une copie, affirme que les brigades ont démontré leur capacité à causer des frappes douloureuses aux forces d’occupation. Cette occupation ne doit pas croire que ses crimes resteront sans réplique et elle doit savoir que les mouvements palestiniens sont en fait renforcés par les agressions et les crimes de l’occupation.

Khan Younes – CPI - 18/01/2008 - 14:55

http://www.palestine-info.cc/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7h8aHIHjkMWhv76TjA5KBF4kKr%2bmlf4kTrwpH%2bvL9MVQSjtVnHHDRtbVNQsDi38LaIbo7z7qJtCzd37aySydtzyL88GFz7Vx1BEXEBYQtEvY%3d

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43805

Une nouvelle frappe aérienne sioniste tue une femme et fait 45 blessés

Une femme a été tuée, et 45 personnes ont été blessées vendredi 18/01/08 après midi dans le bombardement par la force aérienne sioniste de l’ancien bâtiment du ministère de l’Intérieur, près de l’Université Islamique, selon les premiers rapports parvenus de Gaza.

Le bombardement a complètement détruit le bâtiment de cinq étages qui semble avoir été vide, car toutes les victimes étaient dans un bâtiment voisin où un avait lieu un mariage.

Les premières informations indiquent qu’au moins une femme a été tuée, frappée à la tête par des débris, et que 45 autres personnes, dont beaucoup d’enfants qui étaient présents au mariage, ont été blessées.
Une porte parole du ministère de l’Intérieur a déclaré que le bâtiment bombardé avait depuis longtemps cessé d’être utilisé par le ministère de l’intérieur.
Le bombardement a endommagé au moins 15 appartements voisins, selon les premières estimations.

Gaza, CPI - 18/01/2008 – 14 :50

http://www.palestine-info.co.uk/en/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7fg8Vs%2bzUxwS3LLId5M8Synt29WX2phip8%2bnaYa6v47K0BqKmQZUmarIcWHWdd2gyv5WtF7USRQOHJJpWf%2fuROZwD4BJUp0PIyk8rs3XYAF4%3d

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43806

Un jeune Palestinien tué à Gaza, un combattant tué à Naplouse

Un jeune Palestinien a été tué, et deux autres ont été blessés vendredi 18/01/08 au matin au cours d’une frappe aérienne sioniste, et le nombre des tués au cours de dernières 72 heures est maintenant de 34, dont 32 dans la Bande de Gaza et 2 en Cisjordanie.

Des sources médicales ont confirmé la mort de Mahmoud al-Barsh, 16 ans, atteint par un missile tiré par un drone sioniste tiré en direction d’un groupe de résistants, et qui a fait en outre deux blessés.
Les mêmes sources ont déclaré que le corps du jeune homme était sévèrement mutilé et brulé, ce qui montre que l’occupation emploie de nouveaux modèles de missiles capables d’infliger de plus graves mutilations aux victimes.

A Naplouse, Ahmad Sanakra, 25 ans, des Brigades des Martyrs d’Al Aqsa, a été tué au cours d’affrontements armés avec les troupes d’occupation qui avaient cerné une maison où se trouvait ce combattant. Les soldats d’ l’occupation ont kidnappé 4 des camarades de Sanakra.
L’assassinat de Sanakra est une violation des accords d’amnistice conclus par Abbas avec l’occupation pour inclure tous les combattants de la résistance qui acceptent de restituer leurs armes.
Jeudi, 8 Palestiniens avaient été tués au cours de 3 frappes aériennes sionistes, dont 4 combattants, 2 femmes et 2 enfants.

Jabalya, Naplouse – CPI - 18/01/2008 - 12:54

http://www.palestine-info.co.uk/en/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7M4V96DWjxN6RtVYJjkSgEidRhzwFIz6CCBbDd8SVf4Qb%2bgXUy%2b3mqdsZksJFuUugj5rMpG4oEdUU1t0eXXPmLdT0j9kMlsW52XU4wx1K8yw%3d

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43807

Des esclaves liés au maître : les Israéliens et la venue du président Bush

- Michel Warschawski – AIC

Il n’y a qu’en Israël où George Bush est traité avec dignité et respect. Il n’y a qu’ici que les gens sont prêts à ramper devant lui.

En apparence, il n’y a aucune raison politique à la venue du président US en Israël et à son séjour prolongé dans le pays. En dehors de l’occasion de faire des photos d’Ehud Olmert et Mahmoud Abbas, le président US n’a rien apporté, et ne pouvait rien apporter, à un processus politique véritable, quel qu’il soit. Personne ne prend George Bush au sérieux, y compris les citoyens de son propre pays, ni la majorité de son propre parti politique où ceux qui sont « proches » de lui comptent avec anxiété les jours qui restent à le souffrir au pouvoir.
Peut-être est-ce là l’unique raison de sa venue en Israël : il n’y a qu’en Israël où George Bush est traité avec dignité et respect. Il n’y a qu’ici où les gens sont prêts à ramper devant lui. Pas seulement les officiels du gouvernement, tels Olmert, Livni ou Netanyahu, mais aussi le citoyen moyen. A part les chauffeurs de taxi qui se plaignent amèrement - et à juste titre - du bouclage partiel imposé sur Jérusalem, les habitants de la cité ont accepté affectueusement d’être si souvent harcelés à cause de notre visiteur. Débordant de fierté que le chef du monde libre les honore de sa présence, les gens d’Israël ont suivi de près chaque étape et chaque déclaration du président US, s’excitant à la moindre bêtise qu’il pouvait raconter.

Pour une fois, je souscris totalement à ce qu’a écrit, dans le quotidien Ha’aretz, le commentateur de droite, Israel Harel : « Bush est un homme d’Etat naïf, et pas seulement dans notre arène. C’est un idéaliste américain de l’ancien style ; quand il éprouve un sentiment de justice et se sent investi d’une mission, il peut se comporter d’une façon pas spécialement aimable, même envers ses amis. Mais il n’est pas avec nous comme un seigneur féodal, et ce n’est pas sa faute si certains d’entre nous se sont comportés comme des Juifs dans un shtetl *, quand le seigneur vient leur rendre visite.

Des dizaines d’émissions n’ont été que verbiage sans intérêt, avec des querelles gênantes à propos d’invitation à des manifestations ouvertes à des invités, de la fermeture de Jérusalem... » (Ha’aretz, 10 janvier)

Gênantes en effet. A quoi cela fait-il penser ? A un garçon qui dépend totalement de son riche tonton d’Amérique. Avec le temps, le garçon a grandi, il est devenu riche et fort, mais il a du mal à couper les ponts avec son oncle : c’est seulement dans la compagnie de celui-ci qu’il se sent en sécurité. Il est incapable de se sevrer lui-même d’une dépendance affective, même quand ses voisins montrent leur volonté d’engager des relations amicales et normalisées.

Le Livre de l’Exode, dans la bible, relate l’histoire de l’esclave lié à son maître, de cet esclave qui doit normalement être libéré mais qui refuse de partir, disant « j’aime mon Maître ». La bible se réfère négativement à un esclave qui préfère l’esclavage à la liberté, la domination au rachat. Cependant, il semble que malgré les aspirations du sionisme originel, le « nouveau Juif » soit incapable de surmonter son besoin de s’accrocher au seigneur. Quant au seigneur, il est délaissé depuis longtemps par la majorité de ses sujets et partisans, et il s’accroche à son esclave comme à un témoignage ultime de sa gloire passée.
*) Petite ville, grand « village » (dorf en yiddish) ou quartier juif en Europe de l’Est avant la Seconde Guerre mondiale.

13 janvier 2008 - Michel Warschawski - Alternative Information Center. http://www.alternativenews.org/blogs/michael-warschawski/indentured-slaves-israelis-and-the-visit-of-president-bush-20080113.html http://www.info-palestine.net/article.php3 ?id_article=3587

Michel Warschawski

CCIPPP et Michel Warschawski - mardi 15 janvier 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5770

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43808

A Gaza, avec ceux qui lancent des roquettes sur Israël

GAZA ENVOYÉ SPÉCIAL

Article paru dans l’édition du 18.01.08.

Abou Haroun aurait voulu montrer comment il construit et lance les Qassam, ces roquettes qui sèment la terreur dans le sud d’Israël, à la périphérie de la bande de Gaza, mais le moment est mal choisi. Trop dangereux. Les Israéliens sont sur les dents. Beaucoup de ses camarades sont déjà tombés.

Abou Haroun les désigne du doigt sur les vidéos qu’il fait défiler sur son ordinateur. "Celui-là est mort, et celui-là aussi." Cela l’émeut à peine. C’est devenu une habitude. La mort ne lui fait pas peur. Il sait qu’elle va venir, un jour ou l’autre. Abou Haroun a choisi de se battre à l’âge de 13 ans et, aujourd’hui, à 30 ans, père de trois enfants, il n’a pas l’intention d’arrêter. Il ne masque pas son visage. Il sait qu’il est connu. Il a déjà échappé à la mort. Il a perdu un oeil. Les Israéliens l’ont toujours dans le collimateur.

Il se présente comme le chef de la brigade Abou Rich, organisation armée proche du Fatah. Il refuse de dire de combien de combattants sa brigade est composée, mais précise que, pour construire une Qassam et la mettre à feu, ils ne sont qu’une dizaine, et que les différents groupes s’entraident pour "continuer à améliorer les performances des Qassam".

Abou Haroun développe son argumentaire : "L’Intifada a commencé avec des pierres, elle a continué avec des cocktails Molotov, s’est poursuivie avec des balles et aujourd’hui avec des explosifs. La résistance est en progression et en développement. Nous n’avons jamais arrêté, et nous n’arrêterons jamais."

Et Abou Haroun ajoute : "Israël ne viendra jamais à bout de nous, car, contrairement à eux, nous n’avons pas peur de la mort. Nous nous faisons même de la concurrence pour savoir qui va mourir le premier. Ce ne sont pas les Israéliens qui vont décider de l’heure de ma mort. Elle est déjà connue. C’est le destin ! C’est notre droit. C’est notre force ! C’est pour cela que nous allons gagner."

"D’ailleurs, regardez, nous leur faisons peur, poursuit Abou Haroun. Les habitants de Sderot partent. Une grande majorité d’entre eux veut partir. Plus personne ne veut vivre dans le sud. Nous les poussons vers le nord (d’Israël), vers le Hezbollah (le mouvement armé chiite du Liban sud). Ils sont pris en sandwich. Dans moins de dix ans, ils vont disparaître. Ils vont comprendre qu’ils ne sont pas chez eux ici."

Abou Haroun occupe un immense appartement qui était celui d’un haut responsable du Fatah qui a pris la fuite après le coup de force du Hamas à Gaza, le 15 juin 2007. Ses enfants viennent jouer avec lui pendant qu’il fume chicha sur chicha (narguilé).

Il trouve amusant que la plus puissante armée du Proche-Orient soit dans l’incapacité d’arrêter ce qu’il appelle ses "casseroles en fer" : les Qassam. En fait, un bout de tuyau bourré d’explosif avec, à une extrémité, une charge détonante et, à l’autre, une charge de propulsion. Leur trajectoire est imprécise et leur rayon d’action d’une quinzaine de kilomètres.

Les Qassam palestiniennes ont causé la mort de dix personnes en Israël depuis octobre 2001, date du premier tir, sur un total d’environ 3 100 jusqu’à aujourd’hui.

Ces roquettes peuvent être lancées de n’importe où. Il suffit d’une rampe rudimentaire. La mise à feu ne l’est pas moins. Ces engins zigzaguent dans le ciel avant d’atterrir la plupart du temps en rase campagne. En raison de leur courte durée de vol, aucun système d’interception performant n’a pu être mis au point. Il y aurait bien la destruction par rayon laser, mais le procédé coûte cher et ne sera vraiment efficace que dans cinq ans, selon le général de réserve Isaac Ben-Israël.

Pour réduire cette menace, Tsahal procède à des incursions dans la bande de Gaza pour éliminer les tireurs et détruire les ateliers de fabrication. Un vaste no man’s land a été dégagé tout autour de la bande de Gaza. Les bulldozers ont tout aplani et déraciné la végétation. En vain.

Depuis plusieurs mois, il est question d’une intervention militaire massive afin d’essayer de venir à bout de ces tireurs de Qassam qui terrorisent les habitants de Sderot et des kibboutz environnants. "Qu’ils viennent ! dit Abou Haroun. Qu’ils s’aventurent dans les villes, plutôt que de rester dans les espaces nettoyés près de la frontière. Ils savent que cela va leur coûter cher, que leurs Merkava (chars) vont sauter en l’air."

Abou Haroun s’emporte de plus en plus : "Ce sont des trouillards. Ils n’osent pas sortir de leurs blindés. Ils tuent de loin, avec leur obus et leurs avions."

Il trouve inadmissible que le monde entier ne dise rien, alors que les Palestiniens sont tués "tous les jours".

Il se perd alors dans sa diatribe. "Leur but, c’est de tuer. Leurs mains sont pleines de sang ! Les soldats israéliens ont les mains pleines de sang ! Tout le peuple a les mains pleines de sang parce que tout le monde fait son service militaire, parce que le peuple, c’est l’armée !"

Abou Haroun affirme qu’il ne renoncera jamais. Il n’a pas peur de dire son nom. Et, s’il meurt, "d’autres assureront la relève et les tirs de Qassam continueront".

Cette semaine, Youval Diskin, le chef du Shin Bet (sécurité intérieure israélienne), a dressé un bilan : 356 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza en 2006 et 454 autres en 2007.

B’Tselem, organisation israélienne de défense des droits de l’homme, a précisé que 360 des 810 victimes ne faisaient pas partie d’une organisation armée. M. Diskin a ajouté que ces 810 tués ne représentaient que "5 % des 20 000 militants armés estimés dans la bande de Gaza".

Michel Bôle-Richard http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3218,36-1000421@51-891944,0.html

Michel Bôle-Richard (Le Monde)

[commentaire : c’est quoi, au juste, un « civil israélien » ?]

CCIPPP et Michel Bôle-Richard (Le Monde) - vendredi 18 janvier 2008

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5775

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