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Suivi d’un dossier qui........fut.......brûlant mais où tel est probablement pris qui croyait prendre (ndlr)

L’enquête Hariri progresse à petits pas

par Sibylle Rizk (10/2007)

lundi 7 janvier 2008

Alors que la vie des Libanais avait été quasiment suspendue à la remise, en octobre 2005, du premier rapport de la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri, la publication du dernier état de l’investigation, ce week-end, est loin de susciter autant de fièvre. Le document de 30 pages remis par Serge Brammertz au secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, fait état de « progrès considérables », sans toutefois désigner aucun suspect. Le chef des enquêteurs recommande au Conseil de sécurité, qui se réunit mercredi, la prorogation de l’enquête pour un an, comme les autorités libanaises en ont exprimé le souhait en mai dernier.

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis l’incarcération, il y a un an, de quatre généraux libanais prosyriens, accusés d’implication dans l’attentat, et la déclaration de l’ancien commissaire de l’ONU, Detlev Mehlis, qui assurait l’existence de « preuves convergentes montrant à la fois l’implication libanaise et syrienne dans cet acte terroriste ». Une eau qui a douché les espoirs de la coalition antisyrienne de pouvoir se servir rapidement des résultats de l’enquête pour valider ses accusations contre Damas et tourner définitivement la page de sa tutelle politique sur le Liban. Dès le lendemain de l’attentat, le 14 février 2005, les regards s’étaient en effet tournés vers la Syrie, et la colère de la population, mobilisée massivement le 14 mars 2005, avait accéléré le retrait définitif des troupes syriennes, sous pression internationale.

Coopération « satisfaisante » de la Syrie

Si toutes les options restent ouvertes, la tournure du rapport Brammertz, qui a succédé à Mehlis en janvier, est beaucoup plus technique. Il insiste sur l’effort entrepris pour fournir une matière juridiquement exploitable par un futur tribunal international. Le procureur belge ne fait état d’aucun soupçon spécifique envers quiconque et juge la coopération de la Syrie « satisfaisante dans l’ensemble », alors que son prédécesseur l’avait trouvée insuffisante.

Les progrès les plus importants signalés par ce quatrième rapport d’étape concernent la compréhension du mode opératoire. Brammertz, qui est retourné pendant vingt-trois jours sur la scène du crime pour explorer l’hypothèse d’une explosion en sous-sol, écarte finalement cette piste. Hariri et 22 autres personnes ont été tués par l’explosion d’une charge « très puissante », équivalente à 1 200 kilos de TNT, placée dans une camionnette Mitsubishi. La commission affirme que la détonation a été déclenchée par un individu, sans conclure à un « attentat suicide ». S’il n’a pas été identifié, l’homme n’est en tout cas pas Abou al-Adass, qui avait revendiqué l’attentat dans une cassette vidéo diffusée après le crime.

La commission, qui n’est pas officiellement chargée d’enquêter sur les 14 autres attentats commis au Liban depuis octobre 2004, souligne enfin la nécessité de renforcer l’assistance technique aux autorités libanaises afin de les aider à en identifier les auteurs.