Accueil > Sociétés Civiles à Parlement Européen > Nos grands négociateurs Palestiniens !

Source : Ma’an - (en français et ensuite en anglais)

Nos grands négociateurs Palestiniens !

par Khalid Amayreh

mardi 4 décembre 2007

En persistant à être maximalistes dans leurs exigences armées, les Israéliens risquent bien de se retrouver piégés par une application armée du Droit les ramenant à des frontières bien plus contraignantes que celles prévues en 1967.

A trop vouloir élever le taux d’usure on risque de ne plus trouver d’emprunteurs et ce jour là...............................

M.F.


Le négociateur Palestinien Sa’eb Erekat a pris la défense de la conférence pantalonesque d’Annapolis, et y a déployé, récemment, un étonnant talent de comédien volubile.

Au cours d’une suite d’interviews avec des media Palestiniens d’une indiscutable complaisance, le « diable de Jéricho », comme feu Yasser Arafat l’appelait, a osé prétendre que les négociateurs Palestiniens sont en fait en train de livrer un véritable combat avec Israël dans le but de restaurer les droits Palestiniens.

D’autres négociateurs Palestiniens, pour la plupart des vétérans de l’ère d’Oslo de triste mémoire, ont fait des déclarations du même ordre, dans le seul but de duper les masses Palestiniennes et de les amener à donner à la mascarade d’Annapolis le bénéfice du doute.

Eh bien, si bataille il y a, il est abondamment clair que les négociateurs Palestiniens s’y rendent sans pratiquement avoir fait les moindres préparatifs, malgré l’existence d’un Département des Affaires de Négociation (DAN), responsable devant l’OLP, tout comme une Unité de Soutien aux Négociations (USN) bien huilée, où la corruption, le népotisme et le copinage règnent sans partage.

L’USN est financée et contrôlée en fait par l’Institut Adam Smith (IAS), un « think tank » droitier pro-israélien basé à Londres. L’ASI contrôle l’USN par un homme nommé Andrew Kuhn, qui a le titre officiel de « Conseiller Politique Senior ».

L’ASI se définit lui-même comme l’un des principaux innovateurs du Royaume Uni en matière de politiques économiques orientées vers le marché. Pendant plus de 25 ans, il a été un pionnier d’un mouvement mondial vers la libéralisation des marchés, la réforme du secteur public, et le commerce sans entraves.

L’intérêt de l’Institut se concentre principalement sur la réforme des gouvernements et des entreprise nationales dans le but d’y promouvoir le choix, la compétition, l’esprit d’entreprise, et l’orientation vers l’utilisateur. L’Institut travaille par des recherches, des conférences, des conseils, et des débats dans les média.

Maintenant, la raison pour laquelle on peur confier à cet Institut la formulation de recommandations sur la façon dont les négociateurs Palestiniens doivent traiter les problèmes du statut final reste un mystère, en tout cas pour l’auteur de ces lignes.

Depuis 1999, l’USN a reçu des dizaines de millions de dollars de donateurs européens, parmi lesquels le Royaume-Uni, qui en paie la part du lion, la Norvège, les Pays-Bas, et le Danemark.

Il y a cependant un voile de secret qui entoure les activités de l’USN, particulièrement pour ce qui est de sa transparence financière et de ses liens internationaux non déclarées. Des sources internes suggèrent que certains dirigeants de l’USN reçoivent des salaires confortables allant jusqu’à 15 000 $ US par mois, en plus d’à-côtés non précisés.

Selon ces sources, l’USN, contrôlée de près par l’ASI, a pour instruction de refuser tout contact avec les Palestiniens qui refusent les accords d’Oslo ou qui sont affiliés à des organisations comme le Hamas. L’USN est aussi avertie par ses donateurs qu’elle doit repousser les Palestiniens et tous ceux qui « tiennent des attitudes maximalistes envers Israël sur les problèmes centraux tels que ’le droit au retour’ et Jérusalem. »

L’USN a encore pour instruction d’éviter de fournir des conseils légaux au DAN et aux négociateurs Palestiniens si un tel avis est incompatible avec la lettre et l’esprit des Accords d’Oslo et des accords bilatéraux qui en ont dérivé entre Israël et l’Autorité Palestinienne.

C’est ainsi que l’USN a recommandé que la position d’ouverture des négociations adoptée par l’Autorité Palestinienne demande d’abord qu’Israël se retire sur la ligne du 4 juin 1967, avec la possibilité d’un échange de terres n’excédant pas 5% de la surface globale de la Cisjordanie.

Je ne parviens vraiment pas à comprendre pour quelle raison l’Autorité Palestinienne autorise une officine financée par l’étranger à exercer une influence sur des sujets d’une importance aussi essentielle que les négociations avec Israël. N’y a-t-il pas d’experts Palestiniens pour faire ce travail ? Est-ce-que l’Autorité Palestinienne ne peut pas avoir elle même une « Unité de Soutien aux Négociations » Palestinienne et indépendante ?

J’ai parlé récemment qu Professeur Ali Jerbawi, professeur de Science Politique à l’Université de Bir Zeït, et je lui ai demandé pourquoi les négociateurs Palestiniens avaient décidé de prendre le retrait des israéliens sur la ligne de 1967 et la solution des épreuves des réfugiés suivant la résolution 194 comme plafond maximum de leurs demandes.

Jerbawi s’st mis à rire et ensuite m’a dit : « Parce qu’ils sont stupides, parce qu’ils sont ignorants, parce qu’ils ne comprennent pas le b-a ba de l’art de négocier. Même ma grand mère comprend que pour obtenir un prix raisonnable de ses biens, il faut commencer par demander le prix le plus élevé possible pour finalement parvenir au prix désiré. »

« Ils auraient dû prendre comme position d’ouverture des négociations la résolution de partition de 1947, et non les résolutions 242 et 338. Après tout, si les négociations doivent être conduites dans le cadre du droit international, alors les négociateurs Palestiniens devraient rappeler à Israël et au monde entier que les frontières de 1967 étaient en fait des lignes d’armistice, et qu’elles le sont encore, et non pas des frontières de jure.

Jerbawi a raison, et ce qu’il dit est pertinent. Les accords d’Armistice de 1949 permettaient à Israël de gagner 77% du territoire total de la Palestine mandataire. Ces accords donnaient à Israël le droit d’occuper 22% de la Palestine de plus que la surface allouée à l’état juif par la résolution de partition n° 181 de 1947.

Il était clair que les accords d’armistice étaient dictés par des considérations militaires, et non politiques. Cela signifie qu’Israël n’a pas aucun titre légal à faire valoir à la possession des territoires occupés au cours des hostilités de 1948 au delà des lignes spécifiés dans la résolution de partition.

En d’autres termes, les seules frontières légalement valables qu’Israël ait jamais eu sont celles spécifiées dans la résolution de Partition, et les « frontières » d’Israël d’avant 1967 ne sont rien de plus que des limites de fait.

Par conséquent, la ligne d’armistice de 1949 n’a en aucune façon créé de nouvelles frontières légales auxquelles puissent être attachées des prérogatives de souveraineté.

Il est intéressant de souligner que cette vue a été stipulée sans la moindre ambiguïté par l’Accord d’Armistice lui-même dans son Article II, paragraphe 2, qui déclare : « Il est également reconnu qu’aucune clause du présent accord ne portera, en aucune façon, préjudice aux droits, prétentions et positions de l’une ou l’autre des parties. »

De même, l’Article VI, paragraphe 9, déclare : « Les lignes de démarcation d’armistices définies aux Articles VI et VII du présent accord sont acceptées par les parties sans préjudice de règlements territoriaux futurs, ou de lignes de frontières ou de revendications s’y référant, de la part de l’une ou de l’autre partie. »

Ainsi, à la lumière de ce qui vient d’être rappelé, il ne serait pas inacceptable que les négociateurs Palestiniens demandent, ou même exigent, qu’Israël se retire sur les lignes de partition de 1947.

En fait, une telle exigence, ou pour le moins une telle position d’ouverture des négociations est parfaitement compatible avec la lettre et l’esprit des résolutions pertinentes de l’ONU.

Il n’y a aucun doute que la stratégie de négociation Palestinienne actuelle est un gigantesque désastre dans chacun de ses aspects.

La raison en est claire. L’Autorité Palestinienne, si elle continue sa route actuelle, se trouvera finalement confrontée à une pression intense lui demandant de se montrer flexible et d’en rabattre sur sa position de négociation de départ, c’est-à-dire d’accepter moins qu’un retrait israélien total de Cisjordanie, de la Bande de Gaza, et tout particulièrement de Jérusalem Est.

Si elle cédait sur ces points, non seulement l’Autorité Palestinienne compromettrait les constantes nationales dont elle prétend, avec autant de constance que de mauvaise foi, soutenir l’intégralité, mais elle concèderait en fait aux Israéliens que les territoires occupés en 1967 sont disputés et non occupés.

Il s’agit d’un désastre réel qui aurait du être rectifié depuis longtemps. Cependant, en raison de la corruption rampante qui pourrit tout dans l’Autorité Palestinienne, les mêmes failles scandaleuses qui caractérisaient le processus d’Oslo et qui l’ont conduit à l’échec restent fondamentalement inchangées, et dans certains cas exacerbées.

Je sais bien que qu’il vaut mieux éviter de changer de chefs militaires au beau milieu de la bataille. Toutefois, dans le cas de la Palestine, il est parfaitement évident que confier des négociations stratégiques avec un Israël rapace aux mêmes vieux pantins déconsidérés conduira à un désastre encore plus grand.

Les dures années d’Oslo auraient dû nous enseigner beaucoup de leçons sur la façon de traiter les mensonges et les tromperies israéliennes.

Le spectacle affligeant donné par les négociateurs de l’Autorité Palestinienne montre qu’ils n’ont pratiquement rien appris.

**************************************

et voici le texte en anglais :

Our great Palestinian negotiators By Khalid Amayreh

Date : 03 / 12 / 2007 Time : 11:56

Defending the farcical Annapolis conference, Palestinian negotiator Sa’eb Erekat has been indulging in a lot of verbal theatrics lately.

In a succession of interviews with the indisputably pliant Palestinian media, the “devil of Jericho,” as the late Yasser Arafat used to refer to him, has argued that the Palestinian negotiators are actually fighting a real battle with Israel for the purpose of restoring Palestinian rights.

Other Palestinian negotiators, mostly veterans of the ill-reputed Oslo era, have been making similar statements, aimed at duping the Palestinian masses into giving the Annapolis malarkey the benefit of the doubt.

Well, if battle it is, then it is amply clear that Palestinian negotiators are marching to it almost totally unprepared despite the existence of a Negotiations Affairs Department (NAD), which is answerable to the PLO, as well as a well-oiled Negotiations Support Unit (NSU) at which corruption, nepotism and cronyism reign supreme.

The NSU is funded and effectively controlled by the Adam Smith Institute (ASI), a pro-Israeli right-wing Think-Tank based in London. ASI runs the NSU through a man named Andrew Kuhn, who has the official title of “Senior Policy Advisor”

ASI defines itself as the UK’s leading innovator of practical market-economic policies. For over 25 years it has been a pioneer in the worldwide movement towards free markets, public-sector reform, and free trade.

The Institute’s main focus is on reforming governments and state enterprises in order to promote choice, competition, enterprise, and user-focus. It works through research, reports, conferences, advice, and media debate.

As to how this institute can be entrusted with formulating recommendations on how Palestinian negotiators ought to deal with final status issues remains a mystery, at least to this writer.

Since 1999, the NSU has received tens of millions of dollars from European donors, including UK, which pays the lion’s share, Norway, The Netherlands and Denmark.

However, there is a shroud of secrecy surrounding NSU activities and especially with regard to its financial transparency and undeclared international connections. Inside sources have intimated that some of the NSU executives receive hefty salaries reaching $15,000 per month, in addition to other unspecified perks.

According to the sources, the NSU, which is closely monitored by ASI, is instructed to have no contacts with Palestinians who reject the Oslo Accords or are affiliated with organizations such as Hamas. NSU is also advised by the donors to shun Palestinians and others who “hold maximalist attitudes toward Israel and on core issues such as ‘the right of return’ and Jerusalem.

The NSU is also instructed to refrain from giving legal advice to the NAD and Palestinian negotiators if such an advice is incompatible with the letter and spirit of the Oslo Accords and subsequent bilateral agreements between Israel and the Palestinian Authority.

For example, the NSU recommended that the opening negotiating position adopted by the PA start with the demand that Israel should withdraw to the fourth of June, 1967, with the possibility of a land swap not exceeding 5% of the total area of the West Bank.

I really don’t understand why the PA allows a foreign-funded body to have an influence on a matter so paramount as the negotiations with Israel. Aren’t there competent Palestinian experts to do the job ? Can’t the PA itself have an independent Palestinian “negotiations support unit” ?

I recently spoke with Prof. Ali Jerbawi, Political Science Professor at Beir Zeit University and asked him why Palestinian negotiators had decided to make the Israeli withdrawal to the 1967 borders and the resolution of the refugee plight pursuant UN resolution 194, the maximum ceiling of their demands ?

Jerbawi laughed and then said the following : “Because they are stupid, because they are ignorant, because they don’t understand the basics of negotiations. Even my grandmother understood that in order to have a reasonable price for one’s commodity, one had to demand first the highest possible price in order to finally get the wanted price.”

“They should have made the 1947- partition resolution, not UN resolutions 242 and 338. their opening negotiating position. After all, if negotiations are to be conducted pursuant international law, then Palestinian negotiators should remind Israel and the world that the 1967 borders were actually and still are military armistice lines, not de jure borders.”

Jerbawi is right and to the point. The Armistice agreements of 1949 allowed Israel to gain 77% of the total land of mandatory Palestine. These agreements gave Israel the right to occupy 22% of Palestine more than the area allotted to the Jewish state by the Partition Resolution no. 181 of 1947.

More to the point, it was clear that the armistice agreements were dictated exclusively by military, not political, considerations. This means that Israel had no legal right to possess the territories occupied during the 1948 hostilities beyond the lines specified in the Partition Resolution.

In other words, the only de-jure and legal boundaries Israel has ever had are those which were specified in the Partition Resolution, and that Israel’s pre-1967 borders are no more than de facto boundaries.

Hence, the armistice line of 1949 in no way created a new de jure borders to which one could attribute prerogatives of sovereignty.

Interestingly, this view was unambiguously stipulated in the Armistice Agreement itself in Article II, par. 2, which states : It is also recognized that no provision of this agreement shall in any way prejudice the rights, claims and positions of either party hereto.

Similarly, Article VI, par. 9 states : The Armistice Demarcation Lines defined in Articles V and VI of this agreement are agreed upon by the Parties without prejudice to future territorial settlements or boundary lines or to claims of either party relating thereto.”

In light of the above-mentioned, it wouldn’t be unacceptable for Palestinian negotiators to demand or indeed insist that Israel withdraw to the partition lines of 1947. Indeed, the opposite is true, as such an insistence, or at least an opening negotiating position, is perfectly compatible with the letter and spirit of pertinent UN resolutions.

There is no doubt that the current Palestinian negotiating strategy is a gigantic disaster in every conceivable aspect.

The reason for that is clear. The PA, if it continues the present course, will eventually come under intense pressure to be flexible, by retreating from the starting negotiating stand, e.g. accepting less than a total Israeli withdrawal from the West Bank, Gaza Strip and especially East Jerusalem.

In so doing, the PA wouldn’t only compromise the Palestinian national constants it routinely but mendaciously claims to uphold, but would effectively succumb to the Israeli view that the territories occupied in 1967 are actually disputed rather than occupied territories.

This is a real disaster that should have been rectified a long time ago. However, because of the rampant corruption permeating throughout the PA, the same scandalous flaws characterizing the failed Oslo process have basically remained unchanged, and in some cases even exacerbated.

I know that military commanders shouldn’t be dismissed in the midst of ‘battle.’ However, in the Palestinian case, it is absolutely certain that entrusting strategic negotiations with a covetous Israel to the same old failed faces will lead to even a greater disaster.

The barren Oslo years should have taught us many lessons in how to handle Israeli prevarications and deceitfulness. However, the dismal performance of PA negotiators shows that they have learned next to nothing.

**************************************