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Olmert déclare à Haaretz que sans la solution à deux état, c’en est fini d’Israël

Par Aluf Benn, David Landau, Barak Ravid et Shmuel Rosner, Correspondants de Haaretz, et AP

vendredi 30 novembre 2007

WASHINGTON - « Le jour où la solution à deux états s’effondrera, et où nous serons confrontés à une lutte de type sud-africain pour l’égalité des droits de votes (également pour les Palestiniens dans les territoires), alors, ce jour, l’Etat d’Israël est fini, » a déclaré le premier ministre Ehud Olmert a Haaretz mercredi, le jour même où la conférence d’Annapolis s’est achevée sur un accord pour essayer d’atteindre un accord de paix d’ici la fin de 2008..

« Les organisations juives, qui sont la base de notre pouvoir aux Etats Unis, seront les premières à se dresser contre nous, » a déclaré Olmert, « parce qu’elles ne peuvent pas soutenir un état qui ne soutient pas la démocratie et des droits de vote égaux pour tous ses habitants. »

Olmert a souligné qu’il avait déjà dit des choses très semblables dans un interview qu’il avait donné il y a quatre ans quand il était vice-premier ministre d’Ariel Sharon, où il révélait pour la première fois sa proposition de retrait de la plupart des territoires occupés.

[note du traducteur : le lien est http://www.haaretz.com/hasen/pages/ShArt.jhtml?itemNo=360533&contrassID=1⊂ContrassID=1&sbSubContrassID=0&listSrc=Y, avec le titre « un maximum de juifs, un minimum de Palestiniens », le sous titre « Ehud Olmert s’exprime : Israël doit se rallier à la séparation unilatérale – le retrait sur des lignes de notre propre choix. C’est la seule réponse au danger démographique, déclare ce réaliste de fraîche date »]

« Depuis lors, j’ai systématiquement répété ces positions, » a-t-il répété, ajoutant que les gens « diront que j’ai des problèmes et que c’est pourquoi j’essaie de faire [un processus de paix], mais il faut traiter les faits comme il convient. »

Olmert a déclaré que la conférence d’Annapolis « a obtenu plus que ce que nous aurions pu définir comme les objectifs israéliens, ce qui ne nous exonère pas des difficultés que nous rencontrerons dans les négociations, qui seront difficiles, complexes, et exigeront énormément de patience et de sophistication. »

Selon Olmert, « nous avons maintenant un partenaire, qui est le président Palestinien Mahmoud Abbas. C’est un partenaire faible, qui manque de capacités, et qui, comme fit Tony Blair, doit encore formuler les outils et ne sera peut-être pas en mesure de le faire. [note du traducteur : on est dans le jargon convenu du problème ; on croit devine très vaguement qu’il parle des outils pour imposer ses « décisions » au peuple Palestinien, mais...]. Mais c’est à moi de tout faire pour qu’il reçoive ces outils, et d’atteindre un accord informel [understanding] sur les règles générales [guidelines] pour un accord. Annapolis n’est pas un tournant historique, mais un point qui est susceptible d’être utile. »

Le premier ministre a dit que la ministre des affaires étrangères Tzipi Livni continuerait à diriger l’équipe de négociation israélienne.

« Il y aura aussi des gens qui me représenteront directement et qui auront un rôle très significatif dans le processus, et ceux qui seront responsables de cette affaire seront les dirigeants de part et d’autre. C’est pourquoi nous avons annoncé que nous nous réunirions régulièrement. »

Le Général James Jones, qui était le Commandant en Chef Suprême Allié de l’OTAN en Europe jusqu’en 2006, a été désigné comme nouveau coordinateur de la sécurité dans les territoires. Selon une source diplomatique de haut rang, Jones déterminera si Israël et les Palestiniens ont tenu leurs engagements conformément au plan de la « feuille de route », et établira des plans de sécurité pour transférer la responsabilité de villes Palestiniennes additionnelles des « Forces Israéliennes de Défense » aux forces d’Abbas. »

Mercredi (28/11/07) Olmert et Abbas se sont de nouveau rencontrés séparément avec le président George W. Bush, et l’ont ensuite accompagné, en même temps que leurs négociateurs en chef, Livni et Almed Qurei, pour une brève cérémonie dans le Jardin des Roses de la Maison Blanche pour inaugurer les discussions de paix Israélo-Palestiniennes.

« Il y a une chose que j’ai assuré à ces deux gentlemen, c’est que les Etats Unis seront activement engagés dans le processus, » a déclaré Bush. « Nous utiliserons notre pouvoir pour vous aider à parvenir aux décisions nécessaires pour établir un état Palestinien qui vive côte-à-côte en paix avec Israël. » « Hier a été une journée importante, et cela a été un commencement plain d’espoir, » a déclaré Bush avec les dirigeants à côté de lui. « Mais quelqu’important qu’ait pu être hier, il est loin d’être aussi important que demain et que tous les jours suivants. Je me félicite de l’engagement de ces dirigeants, qui travaillent dur pour parvenir à la paix. Je ne me tiendrais pas ici si je ne croyais pas que la paix est possible, et eux non plus ne seraient pas là s’ils ne pensaient pas que la paix est possible. » Contrairement à leur poignées de mains à trois personnes de mardi, les dirigeants n’ont pas échangé de poignées de mains dans le Jardin des Roses.

Olmert a également rencontré mercredi le ministre des affaires étrangères chinois Yang Jiechi, et a parlé au téléphone avec le premier ministre canadien Stephen Harper. Il a également mis au courant les membres du cabinet par téléphone.

Olmert est parti des Etats Unis mercredi soir et arrivera en Israël jeu après midi, en temps utile pour la session spéciale de la Knesset marquant le 60ème anniversaire du plan de partition de l’ONU qui appelait à formation d’un foyer national juif.

L’Irangate

L conversation privée d’Olmert avec Bush mercredi s’est concentrée sur le blocage de la menace nucléaire Iranienne. Olmert a déclaré à des reporters mercredi « qu’il n’y a nulle part où je rencontre une plus grande compréhension pour les problèmes existentiels d’Israël que dans le Bureau Ovale. »

Au cours d’un réunion au début de la semaine à Washington, le ministre russe des affaires étrangères Sergei Lavrov a informé le ministre de la défense Ehud Narak que la Russie a décidé de fournir les barres de combustible nucléaire pour la centrale iranienne de Bushehr.

Le combustible sera envoyé en Iran dans un emballage particulier, selon les instructions de l’Agence Internationale pour l’Energie Atomique, a déclaré Lavrov à Barak, en ajoutant que « ce n’était pas si simple d’ouvrir ces emballages sans que cela soit découvert. »

L’annonce de Lavrov contredit la promesse du président russe Vladimir Poutine faite au cours de sa rencontre avec Olmert il y a plusieurs semaines, de ne pas fournir le combustible pour le réacteur de Bushehr.

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et voici l’original en anglais :

Last update - 14:08 29/11/2007

PM : Jewish groups won’t back undemocratic state

Olmert to Haaretz : Two states, or Israel is done for

By Aluf Benn, David Landau, Barak Ravid and Shmuel Rosner, Haaretz Correspondents and AP

WASHINGTON - "If the day comes when the two-state solution collapses, and we face a South African-style struggle for equal voting rights (also for the Palestinians in the territories), then, as soon as that happens, the State of Israel is finished," Prime Minister Ehud Olmert told Haaretz Wednesday, the day the Annapolis conference ended in an agreement to try to reach a Mideast peace settlement by the end of 2008.

"The Jewish organizations, which were our power base in America, will be the first to come out against us," Olmert said, "because they will say they cannot support a state that does not support democracy and equal voting rights for all its residents."

Olmert pointed out that he had said similar things in an interview he gave four years ago, when he was deputy prime minister under Ariel Sharon, in which he revealed for the first time his proposal for a withdrawal from most of the occupied territories.

"Since then, I have systematically repeated those positions," he said, adding that people "will say I’m having problems and that’s why I’m trying to do [a peace process], but the facts must be dealt with justly."

Olmert said the Annapolis conference "met more than we could have defined as the Israeli expectations, but that will not absolve us of the difficulties there will be in the negotiations, which will be difficult, complex, and will require a very great deal of patience and sophistication."

According to Olmert, "we now have a partner," in Palestinian President Mahmoud Abbas. "He is a weak partner, who is not capable, and, as Tony Blair says, has yet to formulate the tools and may not manage to do so. But it is my job to do everything so that he receives the tools, and to reach an understanding on the guidelines for an agreement. Annapolis is not a historic turning point, but it is a point that can be of assistance."

The prime minister said that Foreign Minister Tzipi Livni would continue to head up the Israeli negotiating team.

"There will also be people acting on my behalf, who will have a very significant role in this process, and the ones ultimately who will be in charge of this matter will be the leaders on both sides. That is why we announced that we will continue to meet regularly."

General James Jones, who was NATO Supreme Allied Commander in Europe until 2006, has been appointed the U.S.’s new security coordinator in the territories. According to a senior diplomatic source, Jones will determine whether Israel and the Palestinians have met their commitments in accordance with the "road map" plan, and will draw up security plans for transfering responsibility for additional Palestinian cities from the Israel Defense Forces to Abbas’ forces.

On Wednesday, Olmert and Abbas met again separately with President George W. Bush, and later joined him, along with their chief negotiators, Livni and Ahmed Qurei, for a brief ceremony in the White House Rose Garden to inaugurate the Israeli-Palestinian peace talks.

"One thing I have assured both gentlemen is that the United States will be actively engaged in the process," Bush said. "We will use our power to help you as you come up with the necessary decisions to lay out a Palestinian state that will live side-by-side in peace with Israel." "Yesterday was an important day, and it was a hopeful beginning," Bush said with the leaders at his side. "No matter how important yesterday was, it’s not nearly as important as tomorrow and the days beyond. I appreciate the commitment of these leaders, working hard to achieve peace. I wouldn’t be standing here if I didn’t believe that peace was possible, and they wouldn’t be here either if they didn’t think peace was possible." Unlike their three-way handshake on Tuesday, the leaders did not shake hands in the Rose Garden.

Olmert also met Wednesday with China’s foreign minister, Yang Jiechi, and spoke by phone with Canadian Prime Minister Stephen Harper. He also briefed the cabinet members by phone.

Olmert departed the U.S. Wednesday night and will be arriving in Israel Thursday afternoon, in time for the Knesset’s special session marking the 60th anniversary of the UN partition plan that called for the formation of a Jewish homeland.

Irangate

Olmert’s private conversation with Bush Wednesday centered on blocking the Iranian nuclear threat. Olmert told reporters Wednesday that "there is nowhere I encounter greater understanding for Israel’s existential issues than in the Oval Office."

At a meeting earlier this week in Washington, Russian Foreign Minister Sergei Lavrov informed Defense Minister Ehud Barak that Russia has decided to supply the nuclear fuel rods for Iran’s Bushehr power plant.

The fuel will be sent to Iran in special packaging, in keeping with the instruction of the International Atomic Energy Agency, Lavrov told Barak, adding that "it is not so simple to open these packages without it being discovered."

Lavrov’s announcement contradicts Russian President Vladimir Putin’s promise, during his meeting with Olmert several weeks ago, not to supply the fuel for the reactor in Bushehr.

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