Débat au conseil de Paris : les soldats israéliens vont-ils finir derrière des barbelés ?

Débat cocasse au Conseil de Paris, ce mardi, à propos des photos des trois soldats israéliens « vandalisés ».

La question des trois photos de soldats israéliens installés par la mairie de Paris dans le parc de Bercy a été abordée par les Verts ce mardi au Conseil de Paris. Marie-Thérèse Atallah a présenté, au nom des Verts un « voeu » demandant « que soient retirées les trois photos des soldats israéliens apposées sur le panneau installé par la Mairie de Paris dans le parc de Bercy et que la Ville de Paris organise une initiative en faveur de la libération de l’ensemble des prisonniers politiques et otages, israéliens et palestiniens ».

La représentante des Verts a fait valoir que « le Conseil de Paris, dans sa séance de juillet dernier, a rejeté un vœu présenté par le groupe UMP demandant au Maire de Paris d’organiser le même type d’action en faveur de la libération des mêmes trois soldats israéliens » et que ce voeu a été rejeté par l’assemblée. « Nous estimons qu’il s’agit d’une initiative sectaire, comme beaucoup de Parisiens vous l’ont écrit dans des messages dont nous avons également été destinataires », a-t-elle souligné.

Bertrand Delanöé étant opportunément absent, Pierre Shapira, adjoint au maire de Paris, devant une assemblée clairsemée dont les membres regardaient le bout de leurs chaussures tandis que Madame Atallah parlait, a revendiqué cette action, déclarant que « la politique de la ville de Paris n’est pas dictée par des voeux de l’assemblée » (sic !), une manière de dire qu’il n’était pas gêné de s’assoir sur le droit. Il a estimé que la situation des trois soldats israéliens faits prisonniers n’était « pas comparable à celle des Palestiniens emprisonnés », car les soldats israéliens « sont de vrais otages, car ils ne sont pas retenus par une armée étatique » (re-sic !) et qu’"ils ne bénéficient pas de droits de visite pour leur famille".

On pourrait suggérer à M. Shapira d’intervenir auprès du gouvernement israélien, dont il est si proche, pour qu’il lève l’interdiction qui est faite aux citoyens israéliens de se rendre dans les territoires palestiniens !

Martine Weil-Raynal, également UMP, a tenu à ajouter : « il ne faut pas avoir peur des mots : les prisonniers palestiniens sont des terroristes, alors que Gilad Shalit est franco-israélien ».

Personne n’a évoqué l’existence du citoyen Salah Hamouri, qui n’a qu’une seule nationalité, la nationalité française, puisque sa mère est française et son père « résident à jérusalem », qui a été enlevé et incarcéré dans des prisons israéliennes depuis le 13 mars 2005 (près de 3 ans !), sans jugement, et pour « suspicion d’avoir voulu commettre un assassinat ».

Nicole Borvo, du groupe communiste, au lieu de soutenir la représentante des Verts, a indiqué qu’elle « n’approuvait pas tous les termes qu’elle avait employés » (lesquels l’ont génée ?) . Madame Borvo est connue pour répondre aux invitations du CRIF, mais c’est tout de même assez lamentable de la part d’une élue du Parti Communiste de cautionner l’apologie de crimes de guerre.

Jean-François Pernin, du MODEM, maire éjecté du 12ème en 2001, s’est distingué par de la surenchère sur M. Shapira, disant textuellement à propos des Israéliens et des Palestiniens : « il y a d’un côté des citoyens, et de l’autre des terroristes ».

Finalement les porte-parole de l’UMP ont conclu sur le fait qu’il fallait trouver « un moyen de sécuriser » ce panneau, pour empêcher que les trois photos de soldats israéliens soient « en permanence vandalisés ».

A part s’ils prévoient des murs, des barbelés et des miradors, qui seraient finalement un bon reflet de la politique israélienne, on leur souhaite bonne chance !

CAPJPO-EuroPalestine