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Publié ce samedi 3 novembre 2007

Criminels de guerre : les dirigeants israéliens, à La Haye !

par Michel Warschawski

samedi 3 novembre 2007

Il y a quelques années, l’ancien conseiller d’Ariel Sharon, Dov Weisglass, menaçait de mettre « au régime » les Palestiniens, c’est-à-dire d’organiser un siège visant à les affamer, sans toutefois les faire complètement mourir de faim, les mettant ainsi en grande détresse tout en évitant une crise humanitaire totale susceptible de provoquer une intervention internationale.

La réaction de la communauté internationale, cependant, avait contraint le gouvernement israélien à faire marche arrière.

Et pourtant, quatre ans plus tard, ce qui était considéré alors par la communauté internationale comme un crime de guerre majeur, parait aujourd’hui être accepté comme absolument légitime.

« Nous déclarons Gaza, entité ennemie » annonçait le cabinet israélien tout en ordonnant un embargo absolu sur une zone où vivent plus d’un million et demi d’êtres humains. Ce qui veut dire que ce million et demi d’hommes, de femmes, d’enfants, de malades et de personnes âgées ne sont pas considérés comme des êtres humains, couverts par le droit humanitaire international, mais simplement comme une « entité » ennemie.

En plus d’un embargo sur le carburant, sur la nourriture et les médicaments, l’électricité et l’eau sont coupées plusieurs fois par jour.

Les dirigeants israéliens ne cachent aucunement le fait que leur cible est la population civile : « Gaza va revenir au Moyen Age. Naturellement, les produits élémentaires continueront de parvenir dans la Bande (Gaza) pour de ne pas provoquer de crise humanitaire. Mais notre objectif est de forcer la population à subir cette pression pour réduire le nombre de missiles Qassam », a déclaré un officier supérieur israélien (Israel Today, 25 octobre 2007).

Les punitions collectives et la prise de civils pour cible sont considérées comme de graves violations du droit international * et par conséquent, comme des crimes de guerre.

En définissant la population comme une « entité ennemie », les membres du cabinet israélien ont ouvert la voie qui doit les conduire, tôt ou tard, devant la Cour pénale internationale.

Pourtant, la communauté internationale reste silencieuse, et soulage sa conscience en fournissant une aide humanitaire d’urgence aux habitants de Gaza. Les organisations du mouvement de solidarité international se doivent d’intensifier leur mobilisation pour exiger de leur gouvernement et des Nations unies d’imposer des sanctions à l’Etat d’Israël tant qu’il ne respectera pas le droit international et tant qu’il n’aura pas levé complètement le siège et cessé son occupation.

Tous, nous devons appuyer l’appel du Comité national (palestinien) à briser le siège de Gaza, qui déclare : « Les gens à Gaza sont dépossédés des conditions les plus naturelles pour une vie décente. Nous sommes déterminés à avancer, la main dans la main et au coude à coude, avec tous ceux qui croient en la liberté, en la dignité humaine et en la paix. C’est un véritable appel au secours aux peuples […] Gaza a été désignée pour être la ville des morts, où tout serait détruit. Il est de notre devoir d’y sauver la vie. »

Pour plus d’informations sur la légalité de la décision d’Israël au regard du droit international, se référer à l’article : « “Israel’s Continuing Legal Responsibilities in the Gaza Strip » d’Andreas Th. Müller du Département du droit européen et du droit public international, université d’Innsbruck (Autriche).

* La Convention (IV) de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, 12 août 1949 stipule en son article 33 : Article 33. - Aucune personne protégée ne peut être punie pour une infraction qu’elle n’a pas commise personnellement. Les peines collectives, de même que toute mesure d’intimidation ou de terrorisme, sont interdites.

Le pillage est interdit.

Les mesures de représailles à l’égard des personnes protégées et de leurs biens sont interdites.

30 octobre 2007 – Alternative Information Center - traduction : JPP