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L’histoire est un éternel (?) recommencement !

Liban : Ils reviennent !

par Comaguer

mardi 30 octobre 2007

Les derniers évènements vont ouvrir les yeux aux innocents qui s’étaient réjouis du départ de l’armée syrienne du Liban.

En effet, après l’échec de la nouvelle invasion du
pays tentée par Israël en Juillet 2006, on passe aux choses sérieuses et l’armée US va reprendre pied dans le pays.

Les médias libanais confirment en effet la prochaine
installation de l’armée US dans le Nord du pays.

Cette décision, prise par l’Amiral FALLON, commandant du CENTCOM - commandement US pour l’Europe et le Moyen-Orient - fait suite à des visites conduites sur le terrain au printemps 2007
par des officiers généraux US et turcs. (Elle semble également éclairer la position de l’Amiral FALLON qui ne veut pas d’attaque contre l’Iran, au moins tant qu’il n’est pas prêt.)

Il s’agit d’une installation lourde, en l’occurrence une base aérienne.

Elle sera située à KLEIAT en bord de mer à quelques kilomètres de la frontière syrienne. Emplacement remarquable pour contrôler tout l’espace entre la frontière turque et la frontière syrienne. De plus,
si les actuelles tensions entre ANKARA et WASHINGTON devaient rendre difficile l’utilisation par l’US AIR FORCE de la base turque de DIYARBAKIR, la base de KLEIAT pourrait être utilisée à sa place pour lancer, par-dessus la Syrie, des raids sur le Nord Irak ou sur le Nord Iran.

Il s’agit du grand retour de l’armée US sur le sol libanais après son départ en 1984. Celui-ci fit suite à l’attentat suicide qui, le 23 Octobre 1983, avait coûté la vie à 241 marines US dans leur
caserne de Beyrouth. Le même jour 56 soldats français perdaient la vie dans un second attentat à quelques kilomètres du précédent. Ces attentats, attribués au Hezbollah qui ne les a jamais revendiqués, a été considéré par VICTOR et HOY OSTROVSKI dans leur livre « BY WAY OF DECEPTION » (St Martins Press 1990) comme une opération montée
par le Mossad et correspondant à une volonté du gouvernement israélien de chasser les troupes US et françaises du Liban où elles se trouvaient en réponse au massacre de Sabra et Chatila (Septembre
1982) et pour permettre le départ de l’OLP vers Tunis.

Il faut l’interpréter comme une reprise en gestion directe de la guerre du Proche-Orient par l’armée US et comme un terme mis au recours au sous-traitant israélien dont les dernières performances
militaires n’ont pas été convaincantes, malgré les flots de dollars investis.

Cette reprise en mains est la conséquence du retour sur la scène diplomatico-militaire internationale de la Russie qui fournit du matériel militaire à la Syrie et entretient avec la Turquie des relations de plus en plus confiantes.

Cette décision de stratégie militaire régionale a aussi des incidences locales :

- le chantier d’aménagement de la base
- il s’agit pour l’instant d’un simple aérodrome
qu’il va falloir transformer en forteresse
- ne saurait échapper au principal groupe de travaux
publics au Liban : le groupe HARIRI. Les bons
esprits qui font métier de lutter contre le
blanchiment d’argent et contre le financement du
terrorisme n’iront certainement pas regarder dans
les comptes du groupe HARIRI pour voir si les
travaux de KLEIAT sont surfacturés : il n’y aura ni
appel d’offres, ni audit .....

- la base de KLEIAT est à une dizaine de
kilomètres au nord du camp palestinien de NAHR EL
BARED d’où il sera possible de suivre à l’oil nu
tous les mouvements d’avion. Les militaires US
auraient bien aimé que ce regard indiscret

- la direction du camp passe pour très prosyrienne

- soit supprimé. Malgré l’opération menée par le groupe mal
connu : FATAH AL ISLAM ayant conduit à sa
destruction partielle le camp demeure parce que les
réfugiés n’ont pas d’autre endroit où aller. A moins
qu’avec les superbénéfices qu’il fera à KEIAT le
groupe HARIRI ne fasse un geste « humanitaire » pour
les reloger à bonne distance des bombardiers et des
aviateurs US.