Robert Thomson, avocat honoraire, interpelle les élus nationaux

Mesdames et Messieurs les Président et membres de la Commission des Affaires Etrangères de l’Assemblée Nationale

Je ne suis qu’un citoyen ordinaire, quoique, par déformation professionnelle résultant sans doute de plus de cinquante ans d’activité juridique, je reste toujours convaincu que la justice reste un élément essentiel de le liberté et de la démocratie.

D’un rapport reçu des Etats Unis, il semble que vous avez invité le sieur David A. Harris, Directeur Exécutif de l’American Jewish Committee à vous adresser la parole le jeudi 14 avril.

L’American Jewish Committee est bien connu comme un très puissant organe de propagande de la cause sioniste - une cause qui est fondée sur la purification ethnique de la Terre Sainte de ses habitants indigènes pour y installer des envahisseurs qui répondent aux critères nazis de « juifs ». Il faut souligner que ces critères sont fondés sur des thèses racistes prônés au 19ème siècle par le hongrois Theodor Herzl, et ne dépendent ni d’une quelconque croyance ni d’une fidelité à la religion juive.

Ayant invité Monsieur Harris à vous adresser la parole, vous devriez en toute logique poursuivre cette voie d’entendre de leurs propres bouches les buts recherchés par d’autres groupes semblables, et les arguments par lesquels ils essayent d’expliquer leur criminalité. Je vous suggère comme suite appropriée à ce propagandiste d’une des plus fortes organisations terroristes du monde, que vous pourriez inviter un porte-parole des milices tortionnaires du Darfour, un représentant de la mouvance connue sous le nom d’al-Qaéda ou un responsable d’un autre groupement semblable.

Selon le rapport que j’ai reçu, Monsieur Harris a osé vous dire que « no nation seeks peace more than the nation of Israel, and no nation has taken more tangible risks to achieve peace with its neighbors than Israel » (aucune nation ne cherche la paix plus qu’Israël, et aucune nation n’a pris plus de risques tangibles pouir arriver à la paix avec ses voisins qu’Israël).

Chacun de vous doit savoir aussi bien que moi, tout comme la majorité de nos concitoyens, que cette déclaration est complètement fausse. Avant l’invasion de la Palestine par les sionistes, accélérée suite aux horreurs de la deuxième guerre mondiale, ils ont tout fait pour chasser de leurs terres les habitants autochtones. Depuis lors, les sionistes déploient tous leurs efforts pour réduire à néant toute possibilité d’un état démocratique et laïc en Terre Sainte où chaque habitant, quoique soit ses affinités religieuses, disposerait des droits normaux d’un citoyen.

La justice, qui reste mon guide, exige que les personnes spoliées par les nazis, dont beaucoup classifiées par ces derniers comme juifs, soient récompensées et la règle pour les palestiniens doit se conformer à des exigences identiques.

Depuis quelques années, je reçois des accusations d’antisémitisme de personnes qui ne se demandent jamais ce qu’est un sémite, et je leur réponds chaque fois par un rappel qu’un sémite est une personne qui utilise comme moyen de communication une langue sémite, telle l’arabe, l’hébreu, l’araméen, le syriaque ou le maltais. En toute logique, celui qui est antisémite doit avoir la stupidité de vouloir mettre fin à l’usage de toutes ces langues - surtout l’arabe. Pour comprendre mon argument, je vous prie de lire mon petit article publié par Assawra le 19 mars 2005 sous le titre de « Prosémitisme ».

Je serais, comme bien d’autres qui sympathisent avec nos frères et soeurs palestiniens opprimés, heureux de recevoir des assurances que vous n’avez invité Monsieur Harris que dans le seul but d’écouter attentivement les dires d’un ennemi déclaré de la démocratie, sachant bien qu’il vous demande de soutenir la persécution sioniste actuelle en Terre Sainte, ainsi que dans les terres syriennes et libanaises toujours sous occupation illégale.

Dans l’attente de cette rassurance, je vous prie de recevoir mes salutations respectueuses.

Robert Thompson