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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Mercredi, 10 octobre 2007

mercredi 10 octobre 2007

nombre d’entrées : 9

Envoyé le 09/10/07

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38101

L’armée d’occupation envahit plusieurs villes de Cisjordanie et kidnappe 5 Palestiniens

L’armée sioniste a envahi plusieurs zones à travers la Cisjordanie lundi 08/09/07 au matin, et a kidnappé au moins 5 civils Palestiniens.

Dans le nord de la Cisjordanie, plus de 10 véhicules militaires ont envahi le camp de réfugiés d’Al Aïn Beït El Ma, situé à Naplouse. Les soldats ont fouillé les maisons et enlevé 2 civils. Ces hommes ont été identifiés ultérieurement comme Ahmad Barkat, 18 ans, et Khaled Abu Za’rour, 21 ans.

Au cours de l’invasion du camp, des combattants locaux de la Résistance Palestinienne se sont opposés aux forces d’invasion, et des sources sionistes ont déclaré par la suite qu’un de leurs soldats avait été légèrement blessé.

Pendant ce temps, en Cisjordanie centrale, les troupes coloniales ont attaqué et fouillé des maisons dans le camp de réfugiés de Qadoura, situé près de Ramallah. Un homme, identifié ultérieurement comme Tamier Shawamrah, 18 ans, a été kidnappé au cours de l’invasion.

En d’autres points, l’occupation a attaqué le village de Beit Fajjar, près de la ville de Bethlehem, dans la matinée de lundi 08/10/07, et ont kidnappé 2 civils. Les sources locales ont déclaré que les forces sionistes ont envahi le village, attaqué et ravagé les maisons, et kidnappé Hanny Taqatka, 30 ans, et Mohamed Taqatka, 37 ans.

Par ailleurs, on annonce le décès d’Ali Abou Ramliha, 45 ans, mort dimanche 07/10/07 des suites des blessures qu’il avait reçues il y a un mois au cours de l’attaque des sionistes sur le camp de réfugiés de Jénine.

Nisreen Qumsieh & Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Lundi 08 octobre 2007 – 11 : 09

http://www.imemc.org/article/50765

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38102

Huit Palestiniens blessés au cours d’attaques sur Gaza

Huit civils Palestiniens ont été blessés, lundi 08/10/07 au matin, au cours de deux frappes sionistes distinctes sur Gaza.

Le Dr Mou’awiya Hasnien, directeur du service des urgences à l’hôpital Al Chiffa de Gaza, a rapporté que 5 civils ont été blessés lorsque des avions de combat sionistes ont attaqué un groupe de civils dans le quartier d’Al Shuja’yia, dans la partie est de la ville de Gaza.

Le Dr Mou’awiya Hasnien a ajouté que deux d’entre eux avaient été grièvement atteints.

La second frappe aérienne visait un groupe de policiers Palestiniens ; à l’est de Gaza. Des sources locales ont déclaré que deux policiers ont subi des blessures assez légères au cours de cette attaque.

Dimanche 08/10/07 en soirée, un civil Palestinien a été blessé lorsque des chars sionistes ont bombardé des maisons proches du point de passage d’Al Mintar, à l’est de Gaza.

Nisreen Qumsieh & Ghassan Bannoura - IMEMC & correspondants – Lundi 08 octobre 2007 – 11 : 14

http://www.imemc.org/article/50766

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38103

Les partis de gauche Palestiniens mettent en garde contre la conférence de paix de novembre

La direction du FPLP, du FDLP, du PPP, du PNI, et de l’Union Démocratique Palestinienne ont lancé, lundi 08/10/07, une mise en garde à propos des risques que fait courir la réunion pour la paix parrainée par les Etats Unis, et déclaré que cette réunion est condamnée à en réaliser que très peu, et peut-être même rien du tout.

Dans un communiqué commun, les directions de ces partis et mouvements ont averti que cette réunion ne parviendrait sans doute pas à réaliser une solution juste et durable, et qu’au lieu de cela elle laisserait un paysage politique enfermé dans le cercle vicieux d’une résolution partielle et confuse.

Les dirigeants ont encore mis en garde contre ce qui apparaît comme la présence d’un projet étasuno-sioniste sous-tendant la réunion, et averti que le but réel n’est pas de répondre aux exigences Palestiniennes, mais de distordre les droits du peuple Palestinien et d’une manière générale du monde Arabe, ajoutant que l’administration étasunienne cherche un moyen de sortir du piège de son implication militaire en Iraq et en Afghanistan. .

Le communiqué poursuit en mettant en garde contre ce qui semble être une tentative assignée à la conférence de décider d’une fausse solution au conflit Arabo-sioniste, par exemple en mentant à propose de la création d’un état Palestinien avec des frontières temporaires, et sans engagement quant au droit au retour des réfugiés ou au futur statu de Jérusalem, et en soulignant que la recherche d’une solution de ce type est contraire à toutes les résolutions des Nations Unies sur ce problème.

Les dirigeants des différents partis ont alerté les participants Palestiniens et Arabes et déclaré que cette réunion ne manquerait pas de conduire à une intensification du conflit interne Palestinien, car les participants à la réunion ne voudront naturellement négocier qu’avec une délégation unique. C’est pourquoi le communiqué appelle à la participation de tous les partis, sous le contrôle du comité exécutif de l’OLP, à toute négociation de paix future.

Le communiqué souligne que l’énergie dépensée par la communauté internationale dans la préparation de cette réunion dangereuse et incertaine trouverait une meilleure utilisation dans des efforts redoublés pour mettre un terme aux attaques de l’entité hostile contre le peuple Palestinien, qui se manifeste par les exécutions extra-judiciaires quotidiennes, les enlèvements quotidiens de civils Palestiniens, le maintien en détention de quelque 12 000 prisonniers politiques Palestiniens, et le siège économique, politique et militaire imposé à la Bande de Gaza.

En conclusion, le communiqué rappelle que pour qu’une réunion de paix au sommet réussisse, il doit être mené avec la participation de tous les pays Arabes dont les territoires sont occupés par le régime sioniste, et doit traiter des problèmes du statu final, des implantations, des droits à la sécurité et à l’eau, d’un manière qui fait sortir les négociations de l’ornière des solutions partielles et temporaires.

A la lumière de ce qui précède, il est donc nécessaire qu’un front Palestino-Arabe revigoré impose une solution basée sur des processus politiques réalistes, conduisant à un retrait des sionistes des territoires occupés en 1967, et s’oppose avec succès à toutes les tentatives étasuniennes et sionistes de laisser de côté l’Initiative de Paix Arabe ainsi que les résolutions de l’ONU concernant la cause Palestinienne.

Rashid Hilal - IMEMC & correspondants – Lundi 08 octobre 2007 – 13 : 27

http://www.imemc.org/article/50768

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38104

L’armée coloniale va annexer 1130 dunums de terre Palestiniennes près de Jérusalem

Le chef des forces armées coloniales en Cisjordanie, Gadi Sheemny, a publié lundi 08/10/07, un ordre militaire annexant 1130 dunums (113 ha) de terres Palestiniennes dans les villes d’Al Sawahra, Ach Charqiyya and Abou Dis, près de Jérusalem.

Hasan Abed-Rabbo, qui dirige le ministère Palestinien du gouvernement local [ndt : tiens, ils auraient un ministère du gouvernement à distance...] a déclaré que l’armée sioniste avait signifié ces ordres et remis les cartes correspondantes à plusieurs habitants, qu’elle a ont informé des dimensions des terres annexées.

Les habitants ont été informés qu’il avaient 21 jours pour interjeter appel de ces ordres.

Ce plan, a déclaré Abed-Rabbo, va créer une continuité territoriale entre les différentes implantations qui entourent Jérusalem, comme « Ma’ale Adumim », « Qidar », « Mishor Adomim » et plusieurs autres implantations qui empêchent tout contiguïté géographique entre les zones Palestiniennes et isoleront des milliers d’exploitations Palestiniennes qui se retrouveront derrière le Mur d’Annexion.

Cette Annexion fait partie du « Plan pour le Grand Jérusalem » qui vise à isoler les villes et les villages Palestiniens adjacents à Jérusalem et à bloquer l’accès à la ville sainte, tout en aménageant des accès faciles pour toutes les implantations qui entourent la ville et qui sont considérées comme faisant partie du « Grand Jérusalem ».

Abed-Rabbo a déclaré que ces mesures contredisent et violent tous les efforts pour créer une atmosphère [ndt : atmosphère, atmosphère,...] positive pour des discussions de paix, et sont bien entendu en totale contradiction avec l’arrête de la Cour Internationale de Justice qui déclare le Mur illégal et demande sa démolition.

Les villes et villages Palestiniens entourant Jérusalem ont été isolés de la ville et du reste de la Cisjordanie occupée. Les habita,ts de ces zones travaillent principalement à Jérusalem, leurs enfants y vont à l’école et ils reçoivent des soins médicaux dans les hôpitaux Palestiniens de la ville.

Ces plans sionistes, visant à isoler totalement le lieu de résidence de leurs habitants, essaient de les contraindre à choisir entre conserver leurs « cartes d’identité de résidents à Jérusalem » et rester isolés, où abandonner leur résidence à Jérusalem et aller s’installer dans d’autres territoires Palestiniens an Cisjordanie.
[ndt : vivement qu’on parvienne à installer les sionistes entre Los Angeles et San Diego...]

Najeeb Farraj - IMEMC & correspondants – Lundi 08 octobre 2007 – 22 : 03

http://www.imemc.org/article/50771

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38105

Abou Rodeïna : « Les déclarations d’Olmert mettent des obstacles sur la route des négociations »

Nabil Abou Rodeina, porte-Parole officiel du président Palestinien Mahmoud Abbas a déclaré lundi 08/10/07 que les déclarations du premier ministre Olmert concernant les conditions qu’il met au retrait des zones Palestiniennes pourraient bien n’être qu’une nouvelle tentative pour mettre des obstacles en face des discussions de paix.

Abou Rodeina a ajouté que des discussions et des négociations de paix sérieuses exigent une solution politique qui comporte la résolution de toutes les sources de conflit et qui sauve le processus de paix.

Il a ajouté que les rencontres officielles entre les équipes de négociateurs sionistes et Palestiniens ont commencé dimanche et que les semaines qui viennent seront un test décisif du sérieux du gouvernement sioniste et de la capacité du gouvernement étasunien pour guider les discussions dans la bonne voie.

Abou Rodeina a encore déclaré que tout progrès dans les discussions Palestino-sionistes sera un pas de plus vers le succès de la réunion de paix de l’automne aux Etats Unis.

« L’absence de progrès aura clairement un impact sur la réunion », a-t-il ajouté, et « l’administration étasunienne doit agir maintenant si elle est intéressée par le succès de la réunion. »

Il a enfin déclaré que l’entité sioniste doit prendre conscience de ce que la légitimité Arabe et internationale, basée sur la création d’un état Palestinien viable et indépendant sur les territoires occupés depuis 1967, y compris Jérusalem Est, est la base du succès des discussions, sans quoi « nous entrerons dans une phase de plus de discussions prolongées qui ne mèneront à aucun succès. »

[ndt : un célèbre proverbe arabe dit : « il faut ramener le menteur jusqu’à la porte de sa maison ». Nous allons bien voir s’il est sérieux, Abou Rodeina]

Rashid Hilal - IMEMC & correspondants – Lundi 08 octobre 2007 – 22 : 26

http://www.imemc.org/article/50772

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38106

Les Palestiniens et les sionistes discutent les problèmes en suspens, déclare Abed Rabo

Yasser Abed Rabo, secrétaire du comité exécutif de l’OLP, a fait savoir, mardi 09/10/07, que les délégations,
Palestinienne et Sioniste, avaient discuté, dans la soirée de lundi 08/10/07, beaucoup de problèmes encore en suspens.

Abed Rabo a exprimé l’espoir que des discussions plus approfondies donnerons l’impulsion nécessaire à la réunion du mois prochain sur la paix au Proche Orient.

L’équipe des négociateurs Palestiniens rencontrera au cours des deux prochains jours le secrétaire d’état étasunien Rice et son assistant Walsh, pour les informer des résultats de leurs discussions avec l’équipe sioniste, a souligné le responsable Palestinien.

Le président Abbas et le premier ministre Olmert doivent se rencontrer le semaine prochaine, mais Abed Rabo n’a pas précisé la date de la rencontre.

Les propos d’Abed Rabo ont été tenus à la suite d’une rencontre entre Abbas et Olmrt à Jérusalem la semaine passée, au cours de laquelle les deux parties n’ont pu se mettre d’accord sur un agenda pour leur réunion de paix au sommet du mois prochain à Washington.

Alors que l’équipe Palestinienne a proposé l’ouverture de discussions finales sur les problèmes du statut définitif, la partie sioniste, comme elle n’a jusqu’ici jamais cessé de le faire, a refusé d’aborder de telles négociations.

Rami Almeghari - IMEMC & correspondants – Mardi 09 octobre 2007 – 14 : 53

http://www.imemc.org/article/50788

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38107

L’émissaire du Quartette rencontre le président Palestinien à Ramallah

L’émissaire du Quartette international, composé des Etats-Unis, des Nations Unies, de l’UE et de la Russie, l’ancien premier ministre britannique, Anthony Blair, a discuté avec le président Mahmoud Abbas, mardi 09/10/07, à Ramallah, les derniers développements concernant la prochaine réunion parrainée par Washington.

Nabil Abou Rodaina, porte parole du président Palestinien, a déclaré qu’aussi bien le président Abbas que son hôte Mr Anthony Blair avaient souligné combien il était nécessaire que la réunion de paix du mois prochain à Washington soit fructueuse.

Abou Rodaina a déclaré à des reporters présents à Ramallah, où s’est tenue la rencontre, que, pour que cette réunion soit un succès, il est nécessaire qu’il y ait de la bonne volonté, un calendrier, et un « agenda » précis [ndt : ce mot, utilisé depuis quelques temps à forte dose par tous les suceurs d’amerlauds à travers le monde, désigne l’objectif assigné à la réunion].

Jusqu’ici, ni le calendrier, ni la liste des participants, ni les autres détails de la réunion n’ont été rendus publics. [ndt : ...]

La voix du président (Abou Rodaina) a suggéré la possibilité que les discussions entre le président Abbas et le secrétaire d’état étasunien, Rice, attendu demain, examineront de près les efforts de paix en cours et les préparatifs pour la réunion de Washington.

La visite de Mr Anthony Blair intervient au milieu d’un activité diplomatique intense dans la région, avant la réunion de Washington de novembre aur la paix au Poche Orient, à laquelle le Quartette pour la paix au Proche Orient devrait effectivement participer.

Rami Almeghari - IMEMC & correspondants – Mardi 09 octobre 2007 – 16 : 06
http://www.imemc.org/article/50789

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38108

Le mouvement antiguerre doit reprendre l’initiative en France

Invitation à une réunion unitaire le mercredi 17 octobre à 20H00 au Cedetim, 21ter rue Voltaire
Premières organisations ayant annoncé leur participation : ACG, AAW (Americans against the war), ATMF, Capjpo-Europalestine, Cedetim, CCIPPP, CMF, Droits-Devant, Forum social iranien, FTCR, LCR, Mouvement des Indigènes, RESOCI (Réseau solidaire citoyen), Réseau Voltaire, Reopen 911, Sopirak, Tymat, UJFP, Veto

Nous pensons qu’il est urgent de réunir sur la base la plus large toutes les organisations associatives, syndicales et politiques, entre autres celles qui se sont mobilisées ces dernières années contre les agressions en Afghanistan, Irak, Liban et Palestine.

Les menaces états-uniennes contre l’Iran, le raid aérien récent de l’armée israélienne, avec couverture satellitaire U.S., contre une base militaire dans l’est de la Syrie, la déclaration israélienne sur Gaza et les menaces d’invasion contre ce territoire mais aussi la volonté affichée des généraux israéliens d’un second round contre le Liban, le vote par le sénat américain d’un projet de démembrement de l’Etat irakien contre l’avis même du gouvernement de ce pays ainsi que la privatisation de son pétrole, l’enlisement de l’intervention en Afghanistan et l’extension de la crise au Pakistan, autant de signes annonciateurs de la détérioration rapide et brutale d’une situation déjà catastrophique au Moyen Orient et en premier lieu pour les peuples irakien, afghan et palestinien.

Le mouvement antiguerre doit reprendre l’initiative en France. Car avec l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République les indices se multiplient d’une politique plus clairement alignée sur celle de George Bush : renforcement de l’implication en Afghanistan, visite de Kouchner en Irak, déclarations agressives de Sarkozy et surtout de Kouchner sur l’Iran, éventualité d’une réintégration de la France dans l’Otan…

Quelles que soient les analyses sur la réalité de la menace de frappes sur l’Iran, l’éventualité seule de celles-ci , la présence d’une armada considérable dans le golfe arabo persique et la mobilisation de toutes les armées de la région est suffisamment terrifiante pour l’avenir des peuples de la région et du monde pour exiger l’arrêt immédiat de toute menace. Car ce dont menace la politique de l’administration US est un « chaos généralisé » aux conséquences d’autant plus effroyables que certains stratèges du Pentagone n’hésitent pas à parler ouvertement de l’usage contre l’Iran d’armes non conventionnelles de type mini nukes (mini-bombes atomiques). Dès lors il est illusoire d’imaginer que l’Europe serait épargnée par les contrecoups de la dégradation de la situation au Moyen-Orient aux retombées politiques, sociales et économiques, ici même, dévastatrices. Les exemples de l’Irak et de l’Afghanistan, après tant d’autres, démontrent que la lutte pour la souveraineté des peuples et la démocratie ne passe pas par les armes et les bombes des armées d’occupation.

Il est de notre devoir de relancer un mouvement de mobilisation contre les politiques militaristes et les dérives racistes et sécuritaires qu’elles encouragent. Cela exige de nous l’unité la plus large. C’est dans ce but que nous proposons que se tienne une réunion unitaire. Celle-ci permettra de définir les bases d’un mouvement d’ensemble et nos exigences communes et de discuter des premières initiatives que nous pourrons prendre ensemble.

CCIPPP - mardi 9 octobre 2007

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5498

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38109

DAM ou la continuité dans l’histoire de la Palestine

Interview réalisée par Fourate Chahal-Rekaby, née elle aussi 20 ans après la défaite de 1967.

Extrait : "D’abord je constate que je ne peux pas acheter de maison à Lod ou je suis né, que je ne peux pas aller dans tel endroit parce que je m’appelle Mohamed et pas Yossi, et, quand j’essaye de comprendre pourquoi, je suis renvoyé aux soixante dernières années de l’Histoire du peuple palestinien."

Ils s’appellent Tamer, Suheil et Mahmoud. Je les ai rencontré à la fête de l’huma.

En introduction à votre album, vous avez mis un discours de Jamal Abd el Nasser qui parle de la guerre de 67. Que représente pour vous, qui ne l’avez pas vécu, cette date ?

Je pense que pour tout palestinien, la guerre de 67 représente le début de la fin. En fait, la défaite de 67 est pire que celle de 48. Depuis 67, les palestiniens se sont fait à l’idée qu’il fallait oublier 48, que c’était déjà un rêve trop grand. On a été placé devant le fait accompli. Depuis cette date la logique est devenue : « maintenant, soit vous acceptez la situation dans laquelle vous êtes, soit ça va être pire ». Il ne s’agit plus de récupérer ce à quoi nous avons légitimement droit mais de voir combien de nos droits on peut encore espérer récupérer.

Mais vous êtes nés dans les années 80, comment avez-vous eu conscience de tout cela ? Est-ce que vos parents vous en ont parlé ?

Ta situation, lorsque tu es palestinien, t’obliges à être conscient de la politique depuis que tu es tout petit. Tes parents, tes grands-parents te parlent tout le temps de leurs souvenirs dans lesquels Abd el Nasser est une figure récurrente. Je suppose que c’est parce qu’il représentait une sorte de grandeur, de fierté à cette époque là. Et puis surtout, 1967 est une date très importante de notre histoire, de l’histoire de nos malheurs. Je pense qu’ils nous en parlaient parce qu’ils savaient à quel point il était important qu’on sache, tout simplement parce qu’il y avait un risque qu’on oublie qui on est. Dans notre rap on parle de nos quotidiens. En tant que minorité vivant dans l’état israélien, on exprime des choses qui ne sont pas faciles à comprendre, même pour nous. Des choses qui nous ont conduit, nous, à demander « pourquoi ? ».

Vous voulez dire que vous avez d’abord senti ces contradictions dans vos vies quotidiennes ? Vous êtes en quelque sorte le produit des absurdités qu’a vécu votre peuple ?

Exactement. Tu te rends compte que quelque chose cloche, par exemple : tes parents disent qu’ici c’était chez eux alors que toi, leur fils, on te fait comprendre tous les jours, depuis que tu es né, que tu n’es pas chez toi. Tu sens qu’il y a quelque chose qui fait mal, alors, tu essayes de comprendre pourquoi, et, plus tu creuses, plus il y a à creuser. D’abord je constate que je ne peux pas acheter de maison à Lod ou je suis né, que je ne peux pas aller dans tel endroit parce que je m’appelle Mohamed et pas Yossi, et, quand j’essaye de comprendre pourquoi, je suis renvoyé aux soixante dernières années de l’Histoire du peuple palestinien.

Vous parlez souvent de l’identité arabe, que vous revendiquez. Ce qui se passe aujourd’hui en Palestine et le silence des Etats arabes ne vous étonne pas ? Ca ne vous rend pas pessimistes à ce sujet ?

Ce n’est pas le silence des états arabes qui nous étonne, ce qui nous étonnerait vraiment ce serait plutôt qu’ils se mettent à parler. Rires.
Dans une de vos chansons –ndlr : Etranger dans mon pays- vous parlez de vous en tant que palestiniens de 48. C’est une chanson dans laquelle vous apostrophez quelqu’un, vous dîtes « Tu crois qu’on est des traîtres ? Non, nous sommes les racines éternelles de la Palestine ».

A qui s’adresse cette chanson ?

Nous, les palestiniens de 48… En fait je n’aime pas dire « nous » et « eux », je préfère qu’on soit « nous », les palestiniens, on n’a pas besoin de cette division en plus de tout. Mais le fait est qu’on est devenu « vous, les palestiniens de l’intérieur », on est désigné comme ça. Du coup, notre besoin de revendiquer l’identité palestinienne est presque plus fort.

Parce que vous avez un passeport israélien ?

Parce qu’on a un passeport bleu. Mais, on a retourné la question dans tous les sens, parce que, pour nous, c’est une question existentielle. Ma réponse à moi c’est que le rêve de tout palestinien et de revoir la Palestine telle qu’elle était en 48. Et je suis un palestinien de 48, à l’intérieur de ses frontières. Il faut qu’on nous considère comme un premier pas vers le « retour », comme les preuves de quelque chose qui n’existerait plus sinon.

Cette chose c’est la Palestine ?

Oui. Nous, dans nos vies d’artistes hip-hop, on voit bien que, même pour les arabes, cette Palestine n’existe plus. Tiens, par exemple, comment tu expliques qu’on soit plus connus dans les pays occidentaux qu’arabes ? Alors qu’on rappe en arabe ? Et bien parce qu’on ne peut pas aller dans ces pays pour y faire des concerts ou la promo de nos albums. Parce qu’aujourd’hui, les Etats arabes préfèrent croire le bout de papier qui leur dit que je suis israélien au lieu d’écouter ce que moi, en tant que palestinien victime de l’histoire de mon peuple, j’ai à leur dire. Je suis arabe, ce n’est pas comme si j’avais le choix. Mais on me rend schizophrène, je suis obligé d’être engagé et offensif

Vous avez traduit une de vos chansons, « Born here », en hébreux. Est-ce que vous espérez que les israéliens vous écoutent, qu’ils se rendent compte ou réagissent de l’intérieur ?

D’abord, ils ne nous écoutent pas. En plus, je n’ai pas la prétention d’imposer à un autre peuple de changer de l’intérieur alors que nous-mêmes, les arabes, on ne change pas de l’intérieur. D’ailleurs, pour être honnête, je ne sais pas vraiment si on a fait ça par besoin de se défouler ou juste pour leur montrer qu’on est nerveux, conscients, et qu’on ne se laissera pas faire. On a appris leur langue, on la respecte, et je crois que dans tout combat il faut savoir parler à son ennemi dans sa propre langue, l’interpeller dans sa tranquillité, rentrer dans sa bulle et le déranger.

Dans deux de vos chansons, celles précisément qui traitent de l’identité palestinienne et de la nécessité de connaître l’histoire de cette lutte, on trouve des enfants qui chantent, ou qui récitent des poèmes.
Ah ça, c’est parce que pour notre génération c’est déjà foutu, comme on dit. Rires. Non, mais sérieusement, les enfants de chez nous vont dans des écoles d’arabes mais ou les livres d’Histoire et les programmes d’enseignements sont israéliens. Et dans ces livres, on n’apprend pas notre culture mais des évènements racontés pour arranger Israël. Ils essayent de nous programmer, comme des robots, à accepter notre propre anéantissement. Alors, mon rôle à travers le rap, ma contribution à la lutte, c’est de transmettre ce que mes parents m’ont transmis et de le revendiquer. C’est comme dans une course, tu passes le relais à l’autre pour qu’il continue à courir et aller plus loin.

Dans une de vos chansons, vous décrivez comment le palestinien, ou qu’il aille, trouve devant lui une frontière. Comment faîtes-vous, en tant qu’artistes engagés, pour être en contact avec les gens qui mènent la même lutte que vous, dans les camps de réfugiés par exemple ? De l’autre côté des frontières ?

Le Liban est à une heure d’avion de chez moi, la France à cinq heures. J’ai pu aller en France et faire une chanson avec le groupe de rap La Caution, mais je ne peux pas aller au Liban. Et ça comme je l’ai dit avant, ça ne dépend pas de moi. On a le projet de créer un label de Hip Hop : « 48 Records ». Parce qu’aujourd’hui, la réalité est que la Palestine n’est pas géographique. Je peux trouver des palestiniens partout. A l’intérieur des frontières de 48, celles de 67, au Liban, en Jordanie et même à New-York. L’idée de « 48 Records » c’est que 1948, cette explosion qui a dispersé les palestiniens, les rassemble dans un projet artistique. Notre idée, c’est de produire un front culturel, quelque chose qui empêche qui que ce soit d’essayer de nous nier. Ce label ne regrouperait que des groupes de hip hop. Ca peut être du rock palestinien, de la danse traditionnelle palestinienne, des livres, des films. On aimerait créer un empire artistique.

En 2008, ce sera les soixante ans de 48. Est-ce que vous pensez qu’il faut faire quelque chose, une manifestation internationale pour marquer symboliquement cette date ?

Tu ne dois pas nous demander à nous ce qu’il faut faire. Nous, on lutte tous les jours. On lutte comme on respire. On fera en 2008 ce qu’on a déjà fait en 2003, en 2004 ou en 2005. Maintenant, c’est vrai qu’on aimerait que les gens, les autres, se mobilisent avec nous et, s’ils nous proposent des initiatives symboliques, on ne dira pas non. Mais parfois, je me dis qu’on est à une époque ou celui qui possède la force a raison.

Tu veux dire que la solution c’est la violence ?

Les israéliens règlent leurs problèmes avec des armes. C’est dur ce que je vais dire, mais je n’arrive pas à comprendre pourquoi, si nous on n’arrive pas à vivre à cause de leur occupation, pourquoi eux ils pourraient continuer à vivre tranquillement ? J’en viens à la logique du : « si je tombe, je veux te faire tomber avec moi, t’entraîner dans ma chute ». On a raison. Les médias savent qu’on a raison, tout le monde sait qu’on a raison, mais tout le monde est d’accord pour mentir à l’unisson. Si je dis ça on va dire que je suis un terroriste. Et bien tant pis, Mandela était un terroriste, Che Guevara aussi. Eux ils utilisent la violence, nous, on porte des stylos pendant que nos ennemis portent des armes. On est en état de guerre quand même.

Mais tu disais que vous vouliez créer un front culturel ? Est-ce que vos mots ne sont pas des armes ?

Si mais tu vois, dans notre album on ne parle pas que de lutte. On parle aussi d’amour, de vie de tous les jours. On a tous besoin de vivre normalement et, à un moment donné, si on n’arrive plus à vivre comme les autres jeunes, il faut quand même penser à des solutions d’urgence. On ne va pas continuer à se faire opprimé en chantant quoi.

CCIPPP - mardi 9 octobre 2007

http://www.protection-palestine.org/spip.php?article5499

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