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Opinion

Abbas court à sa perte

Par Mark Perry

mercredi 15 août 2007

Mark Perry est l’auteur de « Partners in Command » récemment publié et codirecteur de Conflicts Forum. Cet article est paru pour la première fois dans Rootless Cosmopolitan à : www.tonykaron.com.
En Cisjordanie, les services de sécurité font face à une situation de quasi-révolte contre la politique d’arrestations continues des partisans anti-Abbas.

Des affiches ont commencé à apparaître en Cisjordanie, qualifiant Abbas d’Augusto Pinochet palestinien - ou pire, d’"Abu Musa" (l’homme que le défunt Président syrien Hafez Assad avait envoyé au Liban pour tuer Arafat).

Les affiches sont conçues par le Fatah, et non par le Hamas.

Au cours de l’été 1997, j’étais assis dans le bureau de Yasser Arafat à Gaza. Je connaissais Arafat depuis de nombreuses années, et j’étais reçu avec plaisir. Etre un Américain et un ami m’a donné certains privilèges.

D’autres pesaient leurs mots, mais j’avais pas à m’astreindre à ce genre d’exigence.

Donc alors qu’il consultait rapidement une pile de documents, j’ai plaidé la clémence pour un ami qui était en état d’assignation à domicile à Gaza pour une grande partie de l’année

L’homme, un officier de sécurité très en vue, avait ordonné aux forces de sécurité palestinienne de tirer sur une manifestation du Hamas l’été précédent et Arafat, exaspéré, l’avait assigné à domicile. « Il a fait une erreur », ai-je ditt. « Il est temps de le réintégrer. »

Arafat m’a ignoré.

Il y a eu un long moment de silence alors que les collaborateurs d’Arafat se regardaient assez gênés. Arafat a fait signe à l’un d’entre eux et lui a remis un papier.

C’était bien lui. Vous pouviez passer des heures en silence avec l’homme. Il a continué à feindre de ne pas avoir entendu, donc je me suis lancé. « L’homme est dévoué, » ai-je dit.

Arafat s’est arrêté, a écarquillé les yeux, mais il refusait toujours de me regarder. J’ai attendu très longtemps et j’ai encore plaidé mon cas. « C’est quelqu’un de bien. »

Finalement, il a parlé, mais il a pesé chaque mot, en faisant sa remarque. « Ce ne sont pas vos affaires ». Et il s’est tu à nouveau.

« Je pense que si, » ai-je dit. « C’est l’un de mes amis. »

Arafat a été soudain exaspéré et m’a regardé bien en face, en insistant sur ce point : « Il a franchi une ligne ».

Ceux d’entre nous connaissant et comprennant quelque chose à la société palestinienne ont été attristés par les troubles de Gaza en juin : les films tremblotants de YouTube montrant des hommes armés palestiniens traînés au hasard dans les rues de la Bande semblaient être un talisman de lignes franchies tellement souvent qu’elles n’existaient plus.

Les Palestiniens se sont déjà battus - le plus notamment pendant la guerre civile palestinienne qui a fait rage au Nord du Liban en 1983 - mais pas à ce point.

Les Palestiniens eux-mêmes ont semblé avoir un mouvement de recul, même avoir de la répugnance face à cette violence.
« Les deux camps ont fait des erreurs, » m’a déclaré en juin Usamah Hamdan, un responsable du Hamas à Beyrouth, et il y avait de la tristesse dans sa voix. « Nous sommes désolés de cela. »

À la suite de ces troubles, le président palestinien Mahmoud Abbas a rompu ses relations avec le Hamas, a déclaré un gouvernement d’urgence, suspendu les travaux du Conseil Législatif Palestinien, arrêté des dizaines de représentants du Hamas, interdit les protestations contre le gouvernement, s’est débarrassé des critiques à l’intérieur de son propre mouvement du Fatah, et il a annoncé qu’il commencerait des discussions immédiates avec le gouvernement israélien du premier ministre Ehud Olmert

Les Etats-Unis ont répondu aussitôt : ils ont exhorté Israel à débloquer des centaines de millions de dollars américains de recettes fiscales et ont dit qu’ils travailleraient en direction de la création d’un Etat palestinien.

Ils ont fait pression sur le régime sioniste pour qu’il allège les restrictions à la circulation en Cisjordanie, ils ont accordé au gouvernement d’Abbas des dizaines de millions de dollars en aide économique et sécuritaire, et exhorté les nations arabes à soutenir le programme politique d’Abbas.

En plus, ils ont invité l’Union Européenne à prendre des mesures similaires, envoyé une équipe d’experts pour estimer les besoins des Palestiniens, demandé une conférence internationale pour résoudre le conflit Israelo-Palestinien, et ont eu des discussions de haut niveau avec des nations arabes pour s’assurer de leur soutien à ces programmes.

Les actions étaient stupéfiantes dans leur portée. Elles ont fourni, pour la première fois en près d’une décennie, la perspective d’une résolution politique au conflit Palestino-sioniste. Et elles n’ont absolument aucune perspective de succès

Au lieu de cela, Abbas échouera à consolider sa position en tant que président de l’Autorité Palestinienne ; le programme américain pour le soutenir échouera ; il n’y aura pas de conférence internationale ; et, dans les 60 à 90 jours suivants - et presque certainement vers la fin de l’année - Abbas et ses collègues seront forcés de s’exiler ou prendront des mesures pour reconstituer le gouvernement d’unité nationale qu’ils ont détruit au cours des 60 derniers jours.

Et voici pourquoi :

La société palestinienne n’est pas divisée. La société palestinienne est plus unie qu’elle ne l’a jamais été, malgré ce que nous voyons à la télévision ou ce que nous lisons dans la presse.

Le « coup d’état de Gaza » n’a pas été lancé à Gaza, mais à Ramallah - et les forces qui ont amené l’instabilité dans la Bande de Gaza ont été financées et armées par les Etats-Unis.

Elles ne représentaient pas le Fatah ou même une majorité du Fatah, mais plutôt une petite minorité de radicaux du Fatah.
La grande majorité des principales forces du Fatah, et même un nombre significatif au sein du Comité central du Fatah, n’ont pas soutenu l’armement des Services de la Sécurité Préventive (SSP).

Le chef du PSS, Mohammad Dahlan, est maintenant en exil, et ses adversaires réclament son arrestation.

Les Palestiniens le savent. Ils savent que Abbas et les Etats-Unis les ont dépossédés de leur vote et ils n’apprécient pas du tout.

Le Hamas toujours populaire, se renforce

Il est vrai, la popularité du mouvement a baissé dans quelques régions, mais cette baisse de popularité n’est pas significative. Et, rappelez-vous, il y a une tendance aux Etats-Unis à constamment sous-estimer la popularité du Hamas, que j’attribue à :
• Une incrédulité quant au fait que les Palestiniens pourraient soutenir une telle organisation
• Une certitude qu’un vote palestinien financé par les américains serait important
• Le bien connu caractère laïc de la société palestinienne
• Une tendance à négliger la force traditionnelle du Hamas pendant des périodes de confrontation
• L’impact de l’embargo économique.

Ma propre conviction (évidemment non scientifique) est que la force du Hamas va probablement s’accroitre.

La base du mouvement de soutien s’est maintenant élargie de façon significative : d’environ 9% vers la fin des années 80 à environ 25-30% maintenant, un chiffre qui correspond bien à n’importe quel parti politique occidental bien établi.

Tandis que sa victoire aux élections parlementaires en janvier 2006 était due en grande partie à la mauvaise réputation du Fatah, le Hamas n’a pas répété les erreurs du Fatah : en dépit des évidentes tentations du pouvoir, il a offert un gouvernement aussi bon que ses ressources pouvaient lui permettre : - aucune tache d’irrégularité n’a touché sa direction.

Ceci reste sa réussite la plus significative.

Le Hamas représente le principal courant de la société

La société palestinienne n’est pas une société laique, libérale, progressiste et occidentale. C’est une société arabe, traditionnelle, conservatrice et Musulmane.

Mahmoud Abbas, Salam Fayad, Saeb Erakat et Yasser Abed Rabbo sont des gens admirables - et ce sont mes amis - mais ils ne représentent pas le principal courant de la société palestinienne. C’est le Hamas. L’élection du Hamas et sa force continue ne sont pas un échec de la société palestinienne, mais un reflet de son développement. Mes propres tendances hamiltoniennes sont humiliées

Il est possible de comprendre les Etats-Unis en visitant Boston, mais je ne le recommanderais pas – pas plus que je recommanderais qu’un Américain pense que Hanan Ashrawi est typiquement palestinienne.

Les Américains ne sont pas vraiment administrés par Washington Beltway, mais plutôt par leurs conseils municipaux, et les Palestiniens ne sont pas administrés par Ramallah, mais de Jabalya - et ils ne souhaitent pas changer.

La défaite du Fatah n’est pas simplement ue critique de sa corruption, mais de son incapacité à parler au nom du peuple palestinien. C’est pour cela que le Hamas va probablement se développer et prospérer.

Le Hamas n’est pas synonyme de violence.

Le Hamas s’est présenté à une élection et il l’a gagnée. Les Etats-Unis ont décidé d’annuler le verdict d’un processus démocratique, pas le Hamas.

Il y a certainement un débat à l’intérieur du Hamas sur l’efficacité de la poursuite d’une implication du mouvement dans la politique électorale.

La perte d’un certain soutien populaire, le retour à la violence dans Gaza, l’incapacité du mouvement à casser le boycott international, les divisions naissantes à l’intérieur du Hamas lui-même, et le blocage des options politiques ont provoqué cette discussion interne.

Mais je doute que le Hamas abandonnera sa stratégie actuelle en faveur d’une confrontation violente, soit avec le Fatah ou avec le régime sioniste.

La vision depuis Gaza peut sembler sombre ; peut-être que la vision est encore plus sombre à Damas. Mais il y a un autre côté au registre, et il est significatif : la force du Hamas correspond à la faiblesse continue du Fatah - et cela ne pourra pas être inversé par une simple infusion d’argent de la part des Etats-Unis.

Le Fatah est fissuré dans son ensemble

Le Fatah est faible, vieillissant, corrompu, désorganisé, et bien plus divisé que le Hamas ; il est financé exclusivement par des sources extérieures ; il n’a pas de programme politique clair et de vision politique ;

sa direction est déconnectée, elle se limite aux conférences et est attachée au passé ;

il est dépendant pour sa survie des Etats-Unis et du régime sioniste ’Israel (un fait dont la société palestinienne est bien au courant, aux dépens de la crédibilité du Fatah) ;

il est en guerre avec ses propres jeunes cadres (qui abandonnent le mouvement)

Sa base militante Tanzim monte en puissance, mais elle est exclue de la direction du Fatah, elle est désabusée par sa corruption et, peut-être le plus important, elle coopère avec le Hamas.

La base du Fatah pousse beaucoup, en ce moment, pour qu’ait lieu la conférence générale longtemps retardée afin de réformer l’organisation.

Abbas peut jeter des représentants du Hamas en prison : il lui sera bien plus difficile de jeter des membres de son propre parti en prison, c’est pourquoi la bataille politique qui a lieu maintenant en Cisjordanie a lieu à l’intérieur du Fatah.

Le pouvoir d’Abbas s’est sensiblement érodé à l’intérieur de sa propre organisation.

La récente réunion du comité convoquée pour faire une estimation des troubles à Gaza a désavoué les hommes choisis par Abbas : Mohammad Dahlan, Rashid Abu Shabak et Tawfik Tarawi.

Abbas est à moins d’une voix de perdre sa base du pouvoir au Fatah.

Ses collaborateurs les plus proches (Salam Fayad, Saeb Erakat, Rafiq Husseini, Yasser Abed Rabbo) ne comptent pas au Fatah, parce qu’ils ne votent pas dans l’organisation.

L’argument donné par Abbas au Comité Central « mes collaborateurs m’ont dit que mes actions étaient légales » a fait rire même ses plus proches partisans.

L’ancien premier ministre palestinien, Abu Alaa, a refusé de le soutenir et Hani Al-Hassan l’a dénoncé. En réponse, quelqu’un a tiré sur la maison de Hassan. « Ils s’étaient assurés que je n’étais pas là, » m’a-t’il dit, en riant.

Et l’ancien conseiller à la sécurité nationale, Jabril Rajoub, a réclamé l’arrestation de Mohammad Dahlan.

La réponse d’Abbas a été de dire qu’il tiendra des élections nationales - mais sans autoriser le Hamas à y participer. Et le Président américain, George W Bush, a accordé sa bénédiction à cela, en qualifiant de « légitime » le gouvernement d’Abbas.

Abbas est de plus en plus isolé

Le non-paiement des salaires gouvernementaux aux membres du Hamas en Cisjordanie cause une profonde désillusion parce que cela transcende les clivages familiaux et tribaux. Donc, un frère, membre du Fatah, est payé alors qu’un autre, membre du Hamas, ne l’est pas

Salam Fayad s’est ainsi avéré être un bon petit comptable mais pas vraiment un bon politicien. Il a monté les familles les unes contre les autres, les frères contre les frères. Et cela a été profondément mal accepté en Cisjordanie.

Tellement que les services de sécurité font face à une situation de quasi-révolte contre la politique d’arrestations continues des partisans anti-Abbas.

Des affiches ont commencé à apparaître en Cisjordanie, qualifiant Abbas d’Augusto Pinochet palestinien - ou pire, d’"Abu Musa" (l’homme que le défunt Président syrien Hafez Assad avait envoyé au Liban pour tuer Arafat). Les affiches sont conçues par le Fatah, et non par le Hamas

Croyons-nous vraiment que la police palestinienne continuera à suivre les ordres d’Abbas : arrêter des activistes du Hamas parce qu’ils ne répondent pas aux conditions du quartet ? Parce que le Hamas « ne reconnaît pas le régime sioniste » ?

Le front uni des Etats-Unis et du régime sioniste et des régimes arabes ne fait pas le poids contre le Hamas dans la bataille pour un soutien palestinien.

En effet, le front uni tant vanté construit par les Etats-Unis contre le Hamas est une sorte de mythe : les Egyptiens et les Saoudiens ont calmement rejeté le programme américain destiné à renverser le Hamas, et au lieu de cela, ils ont invité le Fatah et le Hamas à se réconcilier.

L’ancien secrétaire d’état américain Colin Powell a réclamé des discussions avec la direction du Hamas, alors que le soutien du régime sioniste à Abbas reste piètre comme cela était prévisible. (Ne nous leurrons pas : je parie que les sionistes, aussi, finiront par parler avec le Hamas.)

Il y a 542 barrages routiers en Cisjordanie : le même nombre sera là demain et la semaine prochaine et le mois prochain.

Dites-moi que j’ai tort.

Le régime sioniste a rendu aux Palestiniens l’argent des taxes collecté pour les Palestiniens, mais pas tout : et il a été donné au compte-goutte.

Vraiment, croyons-nous vraiment que les sionistes se lèveront soudain tous ensemble et diront qu’ils ont l’intention d’approuver les résolutions 242 et 338 des Nations Unies ?

Ou sont-ils maintenant en train de se marrer tranquillement et secouer la tête : Allons-nous soutenir Abbas ? Allons-nous lui envoyer des armes ? Allons-nous négocier avec lui et espérer qu’il sera capable de présenter une administration compétent et non corrompue - et une qui aura le soutien de son peuple ?

Ou veulent-ils s’assurer que c’est la dernière fois il y a eu une élection en Palestine, ou voir perdre le parti d’Abbas ?

Le programme américain en Irak est sens dessus dessous. Le calme et la stabilité revient à Gaza ; des questions au sujet du programme américain pour la Palestine sont soulevées à Washington.

Ce n’est pas le moment d’une action politique soudaine ou d’un changement dans la stratégie, c’est le moment d’un calcul politique.

Le Hamas le sait. Israel le sait. L’Egypte le sait. L’Arabie Saoudite le sait.

La seule personne qui ne semble pas le savoir, c’est George W Bush

Certains politiciens américains et les alliés les plus alarmistes d’Abbas aiment dépeindre l’administration du Hamas à Gaza comme une sorte d’état islamique pro-Iranien, mais cela résiste difficilement à un examen minutieux.

Il n’y a pas de mise en vigueur du port du voile ou d’autres lois sociales islamiques conservatrices, pas de conseil de la Sharia, pas d’obligation à aller à la mosquée.

La stabilité est revenue à Gaza. Les gens obéissent à la loi, et se sentent en sécurité. Ce n’est pas une leçon perdue pour l’Egypte ou les sionistes.

Qu’auraient-t’ils plutôt préféré : un conflit civil ou l’ordre civil ?

Abbas a franchi la ligne

Plusieurs années après ma légère confrontation avec Arafat à Gaza, je l’ai rencontré dans son quartier général à Ramallah. C’était un matin lumineux de début Avril et tout à fait mémorable pour sa beauté : juste un jour après la résolution du siège de l’église de Nativité.

Ceux qui étaient dans l’église avaient été envoyé, en Europe - loin de leurs familles et dans un exil involontaire.
Leur départ avait été émouvant : ils étaient sortis de l’église pendant que leurs familles, montées sur les toits de Bethléem, les acclamaient et pleuraient.

Le lendemain, je m’étais rendu très tôt à Ramallah pour voir Arafat et lui parler du siège. Quand je suis arrivé, j’ai été conduit dans son bureau. C’était juste aprés l’aube. J’étais épuisé, mais j’ai trouvé Arafat de bonne humeur et ouvert à mes plaisanteries.

« Je pense que vous avez franchi une ligne », lui ai-je dit.

C’est quelque chose que je n’aurais jamais osé dire à un autre moment, mais il me souriait et donc il a secoué la tête, comme s’il tentait de m’amadouer.

« Oh ? » a-t’il demandé.

« Et quelle ligne cela pourrait être ? »

Je l’avais, finalement, et donc j’ai récité la règle, liturgiquement : « Les Palestiniens n’envoient pas d’autres Palestiniens en exil », ai-je dit.

Il m’a regardé et a secoué la tête et alors il a regardé vers le bas, soudainement triste.

« Oui », a-t’il répondu.

« Mais j’ai une autre ligne », et il a ajouté : « Les Palestiniens n’envoient pas d’autres Palestiniens dans les prisons sionistes. »

Il y a des lignes. Les Palestiniens n’envoient pas d’autres Palestiniens en exil ; Les Palestiniens ne tirent pas sur d’autres Palestiniens ; les Palestiniens ne trahissent pas d’autres Palestiniens, les Palestiniens ne résolvent pas leurs différends politiques par des échanges de tirs, les Palestiniens ne collaborent pas avec leurs ennemis, ils ne trahissent pas leur propre peuple, Les Palestiniens ne sont pas des traîtres à leur propre cause, les Palestiniens n’envoient pas des Palestiniens dans les prisons israéliennes.

Et à un moment ou un autre, chacune de ces lignes a été franchie.

Mais à aucun moment, jamais, les Palestiniens n’ont renoncé à un principe : le seul véritable commandement qui a motivé chaque patriote palestinien, d’Arafat à Abu Musa à Abu Nidal : les Palestiniens sont indivisibles ; ils ne peuvent pas être divisés.

Jusqu’à aujourd’hui. En tournant le dos aux Palestiniens de Gaza, et en cherchant même à les appauvrir à l’ONU (comme il l’a fait, de façon honteuse quand ses diplomates y ont bloqué des efforts pour obtenir une déclaration du Conseil de sécurité sur la situation humanitaire), Abbas s’est mis à diviser la nation palestinienne, à la monter contre elle-même.
Et cette ligne, en fin de compte, ne peut pas être franchie.

Et le fait qu’Abbas l’ait franchie, dans les coeurs et les esprits des Palestiniens, cela fait toute la différence. Il n’y a qu’une seule Palestine et maintenant, Abbas n’en fait plus partie.

Source : http://www.atimes.com/  Traduction : MG pour ISM