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Source : ISM - International Solidarity Movement

Contre le sionisme et l’impérialisme, soutien à la résistance... jusqu’à la victoire !

Par Karim Tbaili

samedi 11 août 2007

Karim Tbaili est étudiant et militant marxiste révolutionnaire. Membre de l’ISM France, il traite dans cet article de la reconstruction du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien, en insistant sur le cas de la France.

La jeunesse a toujours constitué un moteur dans la mobilisation contre la guerre. Lorsque ceux qui ont accumulé nombre d’expériences de lutte, tiré les bilans qui s’imposent et acquis une vision claire de la situation politique, sont rejoints par une nouvelle génération pleine d’enthousiasme sans le poids de nombreuses défaites, des étincelles peuvent se produire.

Pour le peuple palestinien et sa résistance, c’est l’heure de tirer les bilans, d’élaborer une nouvelle stratégie. Probablement de construire de nouveaux cadres collectifs de lutte. A bout de souffle, avec des milliers de résistantes et résistants assassinés et emprisonnés, Il est évident que les Palestiniens n’ont pas actuellement les forces pour mener une action d’envergure contre l’occupation.

Ceci implique que notre responsabilité est d’autant plus grande dans l’évolution que prendront les conditions de vie et d’action politique des Palestiniens.

Responsabilité pour les salariés et les jeunes d’Europe mais plus encore pour ceux du « monde » arabe. A ceci prés que ces derniers doivent faire face à une féroce répression de leurs bourgeoisies. Sur ce point, notre avantage ne sera pas éternel... Utilisons-le tant qu’il est encore temps et ne pensons pas que nous n’avons aucune prise sur la situation. Soutenir la résistance nous impose de briser les alliances des colonisateurs et donc de nous confronter à notre propre gouvernement.

Nous pouvons momentanément fragiliser la colonie « Israël » le temps que la résistance reprenne ses forces. Pour cela, il n’y a pas 36 solutions. Il faut isoler politiquement et économiquement « Israël ». La résistance nous demande de boycotter ses oppresseurs !

Le 10 juillet 2005, plus de 171 organisations, partis et syndicats palestiniens ont lancé un appel au mouvement mondial de solidarité afin « d’imposer de larges boycotts et mettre en application des initiatives de retraits d’investissement contre Israël tels que ceux appliqués à l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid ».

En juin dernier, le syndicat britannique UNISON qui regroupe 1,4 million de salariés du public a adopté lors de son assemblée générale, à plus de 80% des voix, une résolution appelant au boycott économique, culturel, scientifique et sportif d’Israël. Cette initiative doit être soutenue et reproduite le plus rapidement possible. Il faut faire payer le prix fort à tous ceux qui collaborent de prés ou de loin à l’occupation.

Des actions doivent se préparer si possible en lien avec les salariés des entreprises Alstom et Véolia qui construisent un tramway reliant les colonies. En juillet 2006, les militants de la Campagne de Solidarité Irlande – Palestine soutenus par des syndicalistes du Luas ( tramway de Dublin ) ont réussi à annuler un contrat de formation mené par Veolia pour les conducteurs israéliens du tramway de Jérusalem. En octobre 2006, la Cgt Alstom a déclaré qu’elle refusait d’être complice de la colonisation de Jérusalem.

Il nous faudra être rigoureusement organisés car le camp d’en face fourbit déjà ses armes. Le 8 juin dernier, la ministre des Affaires Étrangères du régime de Tel Aviv a créé un groupe de travail contre le boycott universitaire en clamant que « quiconque fera la promotion du boycott universitaire devra en payer le prix ». Sanctions sur les enseignants non titulaires et les étudiants qui militeraient pour ? Un avant goût : fin 2004, un militant bordelais d’un comité Palestine s’est retrouvé 30h en garde à vue pour avoir coller des autocollants appelant au boycott et devait passer en procès le 4 février 2005.

L’incompréhension des dynamiques en cours sur le terrain est destructrice pour le passage à l’action de beaucoup d’entre nous, c’est un démobilisateur efficace. Il est donc essentiel de multiplier les réunions publiques, dés la rentrée, dans les universités, les quartiers, créer ou renforcer les comités locaux de soutien afin de populariser la lutte palestinienne en y invitant – quand c’est possible - des Palestiniens qui résistent. Impulser une manifestation nationale avant la fin de l’année peut nous servir de boussole pour les prochains mois.

La jeunesse a toujours constitué un moteur dans la mobilisation contre la guerre. Nombreux sont les militants fatigués de prêcher dans le désert. Mais lorsque ceux qui ont accumulé nombre d’expériences de lutte, tiré les bilans qui s’imposent et acquis une vision claire de la situation politique, sont rejoints par une nouvelle génération pleine d’enthousiasme sans le poids de nombreuses défaites, des étincelles peuvent se produire.

Le combat des opprimés en Palestine est le nôtre. Tous ceux qui sont révoltés, exploités, brisés par ce système économique doivent rentrer dans la bataille. Les capitalistes tirent leur force de l’argent volé du travail de chaque salarié des pays riches. Mais ils la tirent aussi des ressources volées aux peuples du sud.

Le combat des opprimés en Palestine est également celui de tous ceux qui sont victimes du racisme anti-arabe et de l’islamophobie. Tant que les jeunes, les femmes, les salariés, qui parlent la même langue que celle de nos parents, ne seront pas libres, nous le ne serons pas non plus.

Tant que les pays arabes seront bombardés ou pillés, des hommes et des femmes seront obligés de quitter ceux qu’ils aiment.

Beaucoup devront continuer à risquer leur vie comme au détroit de Gibraltar tout simplement parce qu’ils veulent vivre dignement.

Et comme tous ceux qui sont nés ici avec la mauvaise couleur de peau, on ne cessera de les considérer comme des invités qui doivent éviter de cracher dans la soupe. A eux comme à nous, on leur dira : « Dans ton bled, c’est pire » alors « La France, tu l’aimes ou tu la quittes ». Seulement voilà, la liberté, c’est choisir de son plein gré de vivre dans un pays sans la pression qui pousse à fuir la guerre ou la pauvreté.

En définitive, laisser les résistants palestiniens, libanais, irakiens se faire traiter de terroristes, c’est laisser la suspicion se développer contre les victimes du racisme.

La résistance palestinienne se réorganise et donc immanquablement le mouvement de solidarité le devra également. Des clarifications doivent se faire sur les objectifs et revendications qui sont primordiaux pour réellement soutenir la lutte palestinienne. Et dans le même temps, il faudra restaurer une véritable démocratie au sein du mouvement.

Aucune initiative qui va dans le bon sens ne doit demeurer isolée. Nous devons frapper sur le même clou. Mais il faudra choisir lequel. Nous pouvons dores et déjà nous caler sur les initiatives palestiniennes. En France, la mobilisation mondiale du 9 juin a été une occasion manquée et l’extrême gauche est restée en retrait. Mais ceci n’est que le triste reflet de l’état de l’ensemble du mouvement en France.

Dans la lutte à venir, nous devons être résolument du côté de ceux d’en bas, ceux qui résistent.

Des femmes qui accouchent devant les checkpoints, des 11 000 prisonniers, des jeunes dont les études sont ruinées, des fedayin tombés au combat comme de ceux qui sont encore debout.

Du million de Palestiniens en « Israël » privés de l’égalité des droits, et des 5 millions de réfugiés qui gardent l’espoir de revenir dans leur pays.

A tous ces Palestiniens, le président Abbas et le bandit Dahlan de Gaza, comme bien d’autres... leur font un bras d’honneur depuis bien trop longtemps. Soutenons ceux qui leur feront payer.