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Aura-t’il le courage de Jimmy Carter ? (ndlr)

Un conseil à Tony Blair

par Ahmed Yousef, political advisor to Ismail Haniyeh

mardi 31 juillet 2007

Il y a vingt ans, Ronald Reagan se tenait devant la Porte de Brandebourg, en Allemagne, et suppliait Mikhael Gorbatchev d’ « abattre ce mur », en se référant à la barrieère soviétique séparant l’est et l’ouest de Berlin.

On se demande si Tony Blair aura le courage d’en faire autant à propose du Mur de séparation sioniste, comme l’a fait f’ancien président des Etast Unis Jimmy Carter qui a souligné que les checkpoints sionistes -plus de 160 pour la seule Cisjordanie- sont plus répressifs que ne l’était le système d’apartheid pour le déplacement des gens en Afrique du Sud.

La première visite à la région de Tony Blair comme envoyé du Quartette – les Etast Unis, la Russie, les Nations Unies et l’UE - pose un certain nombre de questions.

Evoquera-t-il les statistiques de B’Tselem qui montrent que les forces de « sécurité » sionistes ont tué 4 139 Palestiniens depuis la fin de l’année 2000 ? (alors que les Palestiniens ont causé 1 023 morts quez les sionistes, dont 30% de militaires).

Soulignera-t-il que des groupuscules, qui parviennent à enore accroître le malheur des réfugiés au Liban n’auraient aucun refuge si la diaspora Palestinienne avaient le droit de regagner leurs maisons, alors que le régime de Tel Aviv va chercher des juifs partout dans le monde pour immigrer en Palestine par l’« aliah », la disposition sacro-sainte de la « Loi du Retour » sioniste ?

Soulignera-t-il que la libération de 256 prisonniers du Fatah est un détail insignifiant par rapport au fait qu’il y a encore environ 10 000 prisonniers politiques, dont plus de 2 000 détenus sans avoir été inculpé, en violation de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, de la Quatrième Convention de Genève et de nombreuses résolutions de l’ONU ,

Nous ne attendons pas à ce que les problèmes essentiels qui hantent la région depuis 1948 soient étudiés. Seuls seront discutés les aspects idéologiques qui préoccupent tant les puissances occidentales depuis 2006, lorsqu’un mouvement islamique, contrairement à leur attente, a entraîné le vote du peuple dans une élection démocratique.

Nous nous préparons cependant à un pièce de théâtre de dimensions épiques, avec Blair dans le rôle du Cheval de Troie, se présentant chez nous pour, en apparence, apporter des cadeaux (aide financière, garanties de prêts, promesses d’équipements et de conseillers, lettres de reconnnaissance diplomatique) à un prétendant au trône assiégé, Salam Fayyad, et ses vizirs hâtivement désignés dana la principauté Cisjordanienne.

Eh bien, nous avons quelques conseils, après tout, qui pourraient aider Blair à recentrer son énergie sur une véritable mission de paix.

Premièrement, respecter la totalité du processus électiral Palestinien. Mahmoud Abbas a fait une tentative étrange de résurrection du Comité Central de l’Organisation de Libération de la Palestine, qui est en sommeil depuis 10 ans. Cette démarche a pour but d’aider les tentatives flagrantes du mouvement du Fatah pour s’emparer de la démocratie Palestinienne, et pourtant, puisque le Comité Central ne compte pas parmi ses membres de représentants du plus grand parti politique de Palestine, et qu’il n’a pas non plus de mandat constitutionnel -il n’y avait pas d’élections populaires lorsqu’il a été formé- les décrets qu’il produit n’ont aucune légitimité constitutionnelle.

La Loi Fondamentale est claire – le Président n’a aucune autorité pour démettre le gouvernement, qui détient l’autorité constitutionnelle jusqu’au 25 janvier 2010. De même, bien que le Hamas ait boycotté les électiosn présidentielles en 2005, il n’a jamais essayé d’évincer Mahmoud Abbas de son poste, qu’il va sans doute continuer d’occuper jusqu’au 15 janvier 2009. Aussi le délai pour l’introduction de nouveaux candidats est au minimum d’un an.

Deuxièmement, supprimer les conditions politiques mises au soutien financier. Il ne peu y avoir aucune excuse civilisée au terrorisme économique ayant pour but d’écraser la volonté d’une nation pour la contraindre, par la famine, au choix de ses dirigeants. Si soulager les souffrances du peuple Palestinien est vraiment l’objectif, alors les flux d’assistance ne devraient être interrompus que pour des cas avérés de corruption, pas d’opinions politiques, alors que l’UNWRA elle-même a reconnu le Hamas comme seul organisme fiable pour la distributions de l’aide depuis aussi loin que 1993.

Troisièmement, représenter impartialement les préoccupations de toutes les parties au conflit. Nous sommes disposés à enendre ce que les sionistes souhaitent discuter ; et, réciproquement, nous attendons que les quatre problèmes dont l’importance pour notre peuple est fondamentale – les implantations, la souveraineté, les réfugiés, et Jérusalem – soient traités dans le cadre d’un calendrier établi au cours d’une trêve renouvelable.

Le premier ministre Palestinien élu travaillera avec la communauté internationale pour faire avancer la cause de la paix ; et si Blair est son représentnat unanime, il sera reçu en audience. Cependant il ferait bien de garder en mémoire que le Parlement Palestinien est une institution de gouvernement, et que les coméfiens en costume n’y sont pas les bienvenus.


Ahmad Yousef est conseiller politique d’Ismail Haniyeh.

Cet article a été publié pour la première fois sur le site web du British Guardian : http://commentisfree.guardian.co.uk/ahmed_yousef/2007/07/advice_to_tony_blair.html


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Et voici la version originale en anglais

Advice to Tony Blair - By Ahmed Yousef

Date : 24 / 07 / 2007 Time : 13:35

Twenty years ago, Ronald Reagan stood at Germany’s Brandenburg Gate and implored Mikhael Gorbachev to "tear down this wall," a reference to the Soviet barrier separating east and west Berlin.

Will Tony Blair, one wonders, muster the courage to do the same about Israel’s separation wall, as did former US president Jimmy Carter who pointed out that Israel’s checkpoints - over 160 in the West Bank alone - are more repressive than the apartheid system was on human movement in South Africa.

Tony Blair’s first visit to the region this week as an envoy representing the Quartet - the US, Russia, the UN and the EU - raises a number of queries.

Will he refer to B’Tselem’s statistics showing Israeli security forces or civilians have killed 4,139 Palestinian civilians since late 2000 ? (None are blameless, as Palestinians have caused 1,023 Israeli deaths, 30% of whom were military).

Will he point out that obscure groups adding to the misery of refugees in Lebanon would have no haven if Palestine’s diaspora had the right of return to their homes, just as Israel seeks out Jewish people to relocate via "aliyah", enshrined in the Zionist state’s Law of Return ?

Will he point out that the Israeli release of a mere 256 Fatah prisoners does little to mitigate the fact that there are still about 10,000 political prisoners including over 2,000 held without charge, in violation of the Universal Declaration of Human Rights, the Fourth Geneva Convention, the United Nations’ charter and numerous UN resolutions ?

We expect little discussion of the substantive issues haunting the region since 1948 - only the ideological ones preoccupying western powers since 2006, when an Islamic movement unexpectedly won a popular vote in democratic elections.

We are, however, preparing ourselves for a play of epic proportions, with Blair as a Trojan horse, entering our stage ostensibly carrying gifts (financial aid, loan guarantees, commitments of equipment and advisers, and diplomatic letters of recognition) for a beleaguered pretender to the throne, Salam Fayyad, and his hastily-appointed viziers in the West Bank principality.

We do have some advice, though, that may help Blair to refocus his energies on a true peace mission.

First, respect the integrity of the Palestinian electoral process. Mahmoud Abbas has made a bizarre attempt to resurrect the Palestine Liberation Organisation’s Central Council, which has been dormant for 10 years. The move is designed to help the Fatah faction’s flailing moves to hijack Palestinian democracy ; yet since the council neither counts among its members the largest political party nor does it have a constitutional mandate - there were no popular elections when it was formed - the decrees it issues carry no constitutional legitimacy.

The Basic Law is clear - the President has no jurisdiction to dismiss the government, which has constitutional authority until January 25, 2010. Similarly, although Hamas boycotted the 2005 presidential elections, it has never attempted to usurp Mahmoud Abbas from his post ; and he will likely remain there until January 15, 2009. So the time to lawfully back candidates is at least a year away.

Second, remove political strings from financial support. There can be no civilised excuse for economic terrorism aimed at crushing a nation’s will through starvation to choose its leadership. If alleviating the Palestinian people’s suffering as a whole is truly a goal, then the flow of funds should only be stopped in cases of proven corruption, not political whim ; and even UNRWA acknowledged Hamas as the only trustworthy source to distribute aid as far back as 1993.

Third, impartially represent the concerns of all parties to the conflict. We are willing to listen to what the Israelis wish to discuss ; and, in return, expect the four broad issues of fundamental importance to our people - settlements, sovereignty, refugees, and Jerusalem - to be addressed within the framework of a timetable set during a renewable truce.

The elected Palestinian prime minister will work with the international community to advance the cause of peace ; and if Blair is their unanimous representative, he will be granted an audience. However he would do well to remember that the Palestinian parliament is a professional place and costumes aren’t welcome.


Ahmad Yousef is political advisor to Ismail Haniyeh.

This article was first published on the British Guardian website : http://commentisfree.guardian.co.uk/ahmed_yousef/2007/07/advice_to_tony_blair.html