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Nuages noirs à l’horizon (ndlr)

Un retour en grâce de la ligne Cheney rend-il possible l’attaque de l’Iran ?

Source : The Guardian

mercredi 18 juillet 2007

Citant une source « bien informée » de Washington, le Guardian affirme que l’option militaire contre l’Iran, défendue par Cheney, semble prévaloir à nouveau contre la voie diplomatique prônée par Rice et les européens. L’arrivée d’un troisième porte-avion dans la région pourrait être déterminante.

Le Guardian croit savoir que le rapport de force entre les deux lignes qui s’affrontent à Washington depuis le début de l’année aurait basculé en faveur de l’option militaire.

Cette évolution aurait eu lieu le mois dernier à l’occasion d’une réunion au sommet sur la crise iranienne qui a rassemblé les responsables de la Maison Blanche, du Pentagone et du Département d’Etat.

A cette occasion, Dick Cheney, le chef de file des partisans de l’intervention militaire, aurait fait part de sa frustration devant le peu de progrès enregistré par les efforts diplomatiques de Condoleeza Rice.

Le Président Bush, qui a toujours affirmé qu’il ne voulait quitter la Maison Blanche avant d’avoir réglé la question iranienne se serait rangé à l’avis du Vice Président.

La source du Guardian estime que ce jour là, « la balance a bougé, » considérant qu’il y a désormais des « raisons de s’inquièter. »

Nick Burns, l’adjoint au Département d’Etat chargé de l’Iran a déclaré durant cette réunion que les négociations seraient sans doute toujours en cours en janvier 2009, c’est à dire au moment de la passation de pouvoir entre Bush et son successeur.

La source du Guardian lui a indiqué que ni M. Cheney ni M. Bush ne faisaient confiance à un successeur, qu’il soit Démocrate ou Républicain, pour s’occuper de l’Iran de façon décisive.

Tous deux seraient également réticents à voir Israel bombarder l’Iran, car dans la région ce sont de toute façons les USA qui en seraient blâmés.

Patrick Cronin, le directeur de l’Institut International des Etudes Stratégiques, décrit ainsi les options de Washington : « dire non à Israel, laisser Israel faire le travail, ou faire le travail soi-même. »

Depuis le début de l’année, l’administration américaine est clivée entre les partisans de l’option militaire conduits par Cheney et les tenants de la diplomatie rassemblés derrière Rice et Gates.

Les spéculations abondent à Washington, pour savoir qui aura, au final, l’oreille du président et emportera la décision.

La réunion mentionnée par le Guardian est sans doute la même que celle décrite par le New York Times en juin , où les visions des deux camps se sont opposées.

Depuis le mois dernier, les néoconservateurs, qui avaient connu un revers à la fin de l’hiver, sont remontés à l’offensive et se font à nouveau les ardents défenseurs de l’action militaire sur tous les fronts.

Newt Gringrich, l’ancien leader Républicain au parlement, considère au vu des succès du Hamas que les USA sont en train de perdre la « IVème guerre mondiale. »

Le Sénateur Joseph Lieberman a récemment affirmé que l’Iran avait, par ses actions, déclaré la guerre aux USA. Il appelle à des « frappes limitées » contre l’Iran qu’il accuse de « tuer des soldats américains en Irak. »

Bill Kristol, le néoconservateur qui dirige le Weekly Standard, enrage que les USA n’aient pas encore bombardé le territoire Pakistanais pour y frapper les sanctuaires Talibans et les camps d’Al Qaida.

Si la réthorique du camp néoconservateur est toujours aussi enflammée, en dernier ressort la décision appartient à Bush. Cheney a-t-il effectivement marqué un point lors de cette réunion de juin, comme l’affirme la source du Guardian ?

La période qui vient sera déterminante pour évaluer la réalité de ce risque.

Le porte-avion Enterprise a quitté Norfolk le 7 juillet en direction du Golfe Persique.

A l’heure actuelle deux groupes aéronavals sont dans la région, ceux des porte-avions Stennis et Nimitz.

Selon la Navy, cette mission relève d’une rotation normale, et l’Enterprise devrait relever le Nimitz. De son coté, l’Associated Press a rapporté les déclarations de sources militaires faisant état d’une réduction prévue de la présence américaine à un seul porte-avion dans les mois qui viennent.

D’autres sources estiment que c’est le Stennis, déployé depuis janvier, et non pas le Nimitz, arrivé dans le Golfe le 8 mai, qui devrait être remplacé.

Il convient donc d’observer avec attention les mouvements de ces navires dans les jours prochains. Si aucun d’entre eux ne quitte la zone, les USA disposeraient alors, avec trois porte-avions, de la force que les experts jugent suffisante pour lancer une attaque sur l’Iran à la fin du mois.


Contre Info, avec le Guardian.