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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Samedi, 14 juillet 2007

samedi 14 juillet 2007

mbre d’entrées : 8

Envoyé le 13/07/07

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29301

Naplouse : Plantation d’arbres à Till

Dans le cadre de la campagne d’été, 12 militants d’ISM sont allés au village de Till pour aider les fermiers à atteindre leurs terres pour les cultiver.

La crainte des tirs et de la confiscation de leurs tracteurs ont rendu le travail de ces terres impossible. En plus, selon la « loi » des sioniste, une terre palestinienne qui n’a pas été cultivée pendant 3 ans peut être confisquée par leur « Etat ».

A 9h du matin, les militants sont arrivés à Till où ils ont retrouvé un fermier local, Forsam, et sa famille. Cela fait 4 ans que Forsam n’a pu atteindre sa terre, de peur que les soldats lui tirent dessus depuis leur avant-poste, situé à 200m de sa terre.

Le but de l’action était de planter 20 oliviers en 2 heures. La tâche des militants d’ISM était de s’assurer que les Palestiniens pouvaient circuler en toute sécurité, pour aller et venir de leur terre, qui est située dans une zone militaire fermée.

L’action a été un grand succès, 20 oliviers ont été plantés en moins d’une heure et les militaires ne sont pas intervenus.

Cette action réussie devrait permettre que davantage de Palestiniens puissent accéder à leurs terres au cours des actions qui vont avoir lieu dans les jours suivants.

ISM - Naplouse - 12-07-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=7085&type=temoignage≤sujet=R%E9sistances

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29302

Hébron : "Ils pourront partir lorsque je le dirai"

Le CPT, Christian Peacemaker Teams est une initiative de plusieurs églises menant des activités pacifiques (Mennonites, Eglise de la Fraternité, et Quakers) soutenue par des membres des communautés catholiques et protestantes. Son mandat : soutenir dans le monde entier tous les efforts visant à réduire la violence ; à Hébron aide aux populations civiles palestiniennes au quotidien, médiation avec les forces d’occupation israéliennes, et observation.

Les prières du vendredi midi (Jumu’ah) sont particulièrement importantes pour les Musulmans et nombre d’entre eux y assistent à la Mosquée Ibrahimi.

L’armée sioniste retient souvent les fidèles Musulmans pendant de longs moments avant et après les prières de midi donc les CPT-ens surveillent le checkpoint de la mosquée tous les vendredis.

Comme d’habitude, vendredi dernier, les soldats sionistes ont pris les cartes d’identité à de nombreux palestiniens alors qu’ils entraient dans la mosquée vers midi. Je n’ai pas vu les soldats sionistes vérifier les papiers d’identité avec leur radio pendant les prières.

Quand les Palestiniens sont sortis de la mosquée à 13h15, les soldats sionistes ont ordonné à une centaine de fidèles d’attendre leurs papiers d’identité.

Alors que nous attendions, un Palestinien m’a dit : « Ils ne veulent pas la Paix » en me montrant la police des frontières au checkpoint. Au cours des heures suivantes, alors que j’observais le comportement des soldats sionistes, ses paroles résonnaient dans ma tête.

À environ 13h45, après une attente d’une demi-heure, un Palestinien âgé a demandé aux soldats sionistes pourquoi ils ne lui rendaient pas ses papiers. Un policier des frontières lui a répondu en riant : « Peut-être que l’ordinateur est en panne », et le petit groupe de policiers des frontières à côté de lui ont ri aussi.

Je me suis approché du checkpoint et j’ai demandé à l’un des policiers des frontières pourquoi ils n’avaient pas vérifié les papiers d’identité pendant que les hommes étaient dans la mosquée. Il a simplement haussé les épaules et a dit : « Je les vérifie maintenant »

A 13h50, les soldats sionistes étaient prêts à rendre les papiers d’identité aux Palestiniens qui attendaient. La foule s’est avancée en anticipation, mais seuls quelques hommes ont reçu leurs papiers d’identité, afin de pouvoir partir. Les soldats
sionistes sont retournés se mettre à l’ombre de leur checkpoint où ils sont restés à rire, fumer et boire de l’eau. Ils ont ordonné aux Palestiniens de retourner se placer de l’autre côté du checkpoint, dans un endroit où il y avait un peu d’ombre sous une chaleur d’environ 35 degrés.

A 14h20, les radios israéliennes étaient silencieuses. Les soldats fumaient et riaient, en jouant avec les papiers d’identité des Palestiniens. Je me suis encore approché du checkpoint. Une Palestinienne m’a suivi, impatiente de savoir quand son mari pourrait rentrer à la maison avec elle.

J’ai poliment informé le policier des frontières que les Palestiniens attendaient depuis une heure et qu’ils voulaient rentrer chez eux. Il a répliqué : « Je sais que cela fait une heure. Ils partiront quand je dirai qu’ils peuvent partir. »
Puis, il a crié quelque chose à la femme palestinienne.

Par la suite, à 14h50, les soldats israéliens ont rendu tous les papiers d’identité sauf un. J’ai regardé le vieil homme palestinien recevoir enfin ses papiers d’identité et rentrer lentement chez lui. J’ai vu la femme palestinienne et son mari partir en se pressant.

Je suis resté avec un jeune homme de 18 ans que les soldats ont forcé à attendre 45 autres minutes avant de lui rendre ses papiers d’identité.

[ndr : chapeau, les types du CPT !]

Source : http://www.cpt.org/hebron/hebron.php  Traduction : MG pour ISM

ISM et CPT - Hébron - 10-07-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=7075&type=temoignage≤sujet=Checkpoints

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29303

Naplouse : les forces d’occupation menacent de transformer 70 Palestiniens en sans-abris

Les femmes et les hommes ont été séparés et une vingtaine d’hommes a été emmené dans la villa voisine où ils ont été détenus et interrogés.

Comme les hommes « recherchés » ne se trouvaient pas parmi le groupe, les forces d’occupation ont commencé à placer des bombes autour de l’immeuble avec l’intention de le faire sauter au cas où les hommes recherchés ne se rendraient pas.

Ce jeudi 10 juillet à minuit, les forces d’occupation ont envahi Naplouse avec 75 véhicules arrivant de toutes les directions. Elles sont entrées dans le camp de réfugiés de Balata et dans la Vieille Ville de Naplouse.

Sept hommes ont été arrêtés dans la Vieille Ville au cours de la nuit.

À 5 h du matin, les forces d’occupation sont parties en direction du quartier Rafidia dans le but d’arrêter 2 combattants de la liberté recherchés.

Une demi-heure plus tard, les soldats sont entrés dans une villa où ils ont interrogé les 6 personnes vivant dans la maison, en leur montrant des cartes du quartier et des photos des hommes recherchés, sachant clairement qui ils recherchaient et où ils pourraient les trouver.

Ils ont également cerné un immeuble habité par des civils situé à côté de la villa. Les soldats ont commencé à tirer en l’air et à jeter des grenades et des bombes assourdissantes dans la rue afin de réveiller les gens qui dormaient dans leurs maisons.

Quand les résidents ne répondaient pas à leurs demandes d’ouvrir la porte, les soldats faisaient sauter la porte.

Ils ont forcé les 70 personnes vivant dans la maison à sortir dans la rue.

Tous les hommes ont dû montrer leurs papiers d’identité, puis se prêter à l’humiliation qu’est pour eux [ndr : et pour n’importe qui, d’ailleurs...] le fait d’enlever leurs vêtements devant tout le monde.

Ensuite, les femmes et les hommes ont été séparés et une vingtaine d’hommes a été emmené dans la villa voisine où ils ont été détenus et interrogés.

Comme les hommes recherchés ne se trouvaient pas parmi le groupe, les Forces d’Occupation Israélienne ont commencé à placer des bombes autour de l’immeuble avec l’intention de le faire sauter au cas où les hommes recherchés ne se rendraient pas.

A ce moment-là, les deux hommes recherchés et le propriétaire de l’appartement où ils étaient hébergés sont sortis de la maison.

Les soldats les ont menottés, ils leur ont bandé les yeux et les ont emmené dans la villa où ils ont été torturés.

Quand les membres de l’ISM sont arrivés à Rafidia, ils ont tenté de s’approcher des bâtiments occupés sans succès.
Peu après, les forces d’occupation ont quitté le secteur avec les 3 hommes arrêtés.

Les membres de l’ISM ont pu pénétrer dans l’appartement de l’homme arrêté. L’appartement était complètement saccagé.

Les soldats s’étaient déchaînés. Ils avaient démoli tous les meubles, vidé les tiroirs et les placards, tout jeté à terre y compris les jouets des enfants et leurs fournitures d’école.

En fait, les soldats ont tout détruit dans la maison.

L’épouse du propriétaire de la maison a raconté aux activistes de l’ISM ce qui s’était passé pendant la matinée.

Cette nuit-là, ils avaient accueilli les combattants de la liberté parce que ceux-ci leur avaient demandé de l’aide et comme elle dit : « Nous ne tournons jamais le dos à quelqu’un qui nous demande de l’aide. Nous le faisons, parce qu’un jour, cela pourrait être nous qui aurons besoin d’aide et nous devons également le faire pour notre nation ».

[ndr : allez voir, sur le site ISM de l’article, la photo d’un appartement après le passage des salopards sionistes]

Source : http://www.palsolidarity.org/  Traduction : MG pour ISM

ISM - Naplouse - 10-07-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=7079&type=temoignage≤sujet=Incursions

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29304

L’Etat policier israélien

Soutenir Israël actuellement, c’est comme prétendre que l’Afrique du Sud sous l’apartheid était une démocratie acceptable. C’est comme, aussi, abandonner les Palestiniens, comme le monde a abandonné les Sud Africains noirs (et les blancs dissidents) pendant 45 années.

Le vendredi 8 juin 2007, mon époux Ian s’est rendu par avion en Israël. En fait, il allait à une conférence sur la technologie de l’information à Vienne, mais nous avons pensé que ce serait sympa s’il faisait un petit détour de trois jours par Tel Aviv pour aller voir mon frère, sa famille, et surtout rencontrer mes nièces de 7 et 5 ans pour la première fois.
A l’aéroport Ben-Gourion, le passeport australien de Ian lui a été confisqué sans aucune explication. Il a été emmené dans une petite salle pour y être questionné et il a dû subir un interrogatoire angoissant à propos de visas saoudiens et libanais sur son passeport. Il était interrogé par une femme au regard dur, en uniforme d’officier de police, pendant qu’un agent en civil observait. L’officier lui a demandé pourquoi il avait ces visas saoudiens et libanais. Quand il a répondu que ce ne pouvait être son passeport parce qu’il ne portait pas de tels visas, elle l’a questionné pour avoir le nom de son père et de son grand-père. Bien que Ian ait répondu à la question dès la première fois, elle a répété trois fois la même question. Ian s’est rendu compte qu’ainsi elle essayait de l’impressionner, malgré une certaine crainte il lui a fait remarquer qu’elle lui avait posé la même question plusieurs fois et qu’il lui avait déjà répondu. Après 25 minutes comme cela, Ian a finalement été libéré sans autre explication avec une petite excuse pour le retard.
En tant qu’ancienne citoyenne israélienne ayant eu un entraînement militaire, je suis familiarisée avec les méthodes psychologiques employées par la police des frontières israélienne (MAGAV) et par les militaires. Ils tentent délibérément d’impressionner leur victime et de la garder dans un état d’incertitude : que se passe-t-il, à quel sujet, où sont ses papiers ? Ils savent que les ressortissants étrangers se sentent perdus sans leur passeport et que l’incertitude mène la plupart des gens à la crainte et à une tension. Ils savent aussi que l’assurance de la plupart fléchit dans de telles conditions et que, s’il y a quelque chose à divulguer, ça sortira plus facilement ainsi.
Les officiers israéliens sont formés pour observer le langage du corps, les micro-expressions, les sueurs, toutes ces choses. Les questions elles-mêmes ne sont souvent qu’un prétexte pour insuffler une tension, ainsi ils peuvent observer leur victime soigneusement pour voir si elle cache quelque secret. Ils avaient le passeport de Ian. Ils savaient parfaitement qu’il n’y avait pas de tels visas dessus. (Vous devez vous demander : et s’il y en avait eu, que lui serait-il arrivé alors ? Les citoyens australiens sont libres de visiter tous les pays qu’ils souhaitent ! Mais il semble qu’en Israël, si vous avez de « mauvais » visas sur votre passeport, vous devenez suspect. Naturellement, nous ne saurons jamais si l’histoire à propos des visas a été la véritable raison de sa courte détention.)
Israël et ses défenseurs présentent souvent Israël comme « la seule démocratie au Moyen-Orient », un régime éminemment démocratique dans une région non démocratique. Cela est supposé nous le rendre plus sympathique et justifier notre soutien à son égard. Mais la démocratie israélienne est un mythe.
Pendant mes 27 années passées en Israël, je me situais dans le courant majoritaire israélien. J’étais juive, née en Israël et laïque. J’étais une citoyenne ordinaire qui avait fait son service militaire, l’Israélienne par excellence, je n’étais impliquée dans aucune activité politique ou militante d’aucune sorte. Je m’occupais de mes propres affaires, soucieuse de mes finances, de mon travail, de mes études, de ma petite vie personnelle. On ne pouvait pas dire de moi que j’étais une « causeuse de trouble » même en faisant un grand effort d’imagination. Quiconque me rencontrait alors pouvaient supposer que je partageais l’idéologie israélienne en vigueur. Et franchement, ils étaient dans leur droit.
Bien que la vie quotidienne en Israël ait pu être énervante, surtout si on avait à faire à la bureaucratie, nous avions un sentiment de sécurité sachant que si agaçantes que nos autorités puissent être, elles ne se retourneraient jamais contre nous. Effectivement, cela ne nous serait même pas venu à l’idée. Parce que je faisais partie de ce centre confortable de la société israélienne, je me trouvais aussi dans l’ignorance de ce dont Israël était capable, et de ce que pouvait signifier ne pas en faire partie.
La première fois que j’ai goûté à ce qui était encore pour moi un « statut » inhabituel, ce fut il y a environ 17 ans quand mon ex-mari (Israélien comme moi) et moi-même envisagions d’émigrer en Australie, nous en étions aux dernières démarches pour recevoir notre droit de séjour permanent. Mon ex, ingénieur et capitaine dans l’armée, presque en fin de contrat, a déclaré soudain, un après-midi, et sans plus d’explication, qu’il devait se présenter à un certain endroit pour avoir une « discussion » avec quelqu’un de la police militaire.
Nos projets pour quitter Israël n’étaient pas secrets. Quitter Israël n’est pas un crime et l’Australie ne se trouve pas sur la liste des pays que les officiers israéliens impliqués dans les plans secrets de l’armée ont l’interdiction de visiter ou d’habiter une fois leur service terminé (oui, une telle liste existe bien). De toute façon, il n’y avait aucune raison pour que mon ex-époux soupçonne que cette « discussion » puisse avoir quelque chose à faire avec nos projets.
Il a été emmené dans une petite salle où il reçut l’ordre de s’asseoir sur une chaise, au milieu de la pièce. Un sergent de la police militaire, une femme, lui tournait autour et a commencé par lui dire : « Nous avons découvert que vous projetiez d’émigrer en Australie », ce à quoi il a répondu : « Et alors ? il n’y a pas de secret. » Elle a rétorqué agressivement qu’il devait la fermer et que c’était elle qui posait les questions. Puis elle a entrepris de lui demander : « Pourquoi partez-vous ? » et, « Votre épouse sait-elle que vous envisagez de partir ? ». Apparemment, l’armée avait eu connaissance de nos projets par la police alors que nous faisions les démarches pour obtenir l’autorisation de l’immigration australienne. Ils devaient donc savoir que nous étions concernés tous les deux. Les questions, clairement, n’étaient pas posées pour être prises au pied de la lettre. Au début, mon ex a répondu à la question, mais quand il a compris l’absurdité de la situation, il a commencé par se sentir agacé. Puis il a dit au sergent qu’il ne voyait pas l’objet de la conversation et qu’à moins qu’elle n’ait une accusation à porter contre lui, il allait s’en aller. Elle lui a répondu à nouveau avec agressivité, lui s’est levé, il lui a rappelé qu’il était capitaine et elle sergent, et il a quitté la pièce.
En l’absence de toute autre information sur cet incident, nous en avons conclu que c’était une tentative pour nous pousser à ne pas partir. Naturellement, celle-ci était basée entièrement sur la psychologie car l’armée n’avait aucune raison ni moyen juridique de nous l’interdire.
Jusqu’à ce que l’armée ne découvre que nous partions, mon époux en tant qu’officier de carrière et moi-même en tant « qu’épouse de » étions traités avec un grand respect dans la société israélienne et dans l’armée. Nous n’en faisions pas seulement partie, nous y avions une place d’honneur. Par leur choix d’un sergent féminin, ils voulaient l’humilier (je ne veux pas par là faire offense aux femmes mais c’est une culture dans l’armée israélienne). Celui qui a imaginé cette manœuvre d’intimidation a voulu montrer à mon ex que son rang et son statut ne signifiaient pas grand-chose s’il s’engageait sur une « mauvaise » voie. Nous étions en colère mais surtout choqués qu’il ait pu être traité ainsi juste parce nous voulions quitter Israël. C’est une chose de rencontrer une désapprobation chez des amis et des parents dans des conversations ordinaires. C’en est tout à fait une autre de faire l’objet d’un interrogatoire menaçant par la police militaire. Notre décision de partir nous avait placés apparemment dans une nouvelle position au sein de la société, exclus du confortable courant majoritaire. Quand, finalement, nous sommes partis, fin 1991, nous l’avons fait avec un goût amer dans la bouche, nous avions entrevu une vision d’un Israël que nous ne connaissions pas.
Demandez à n’importe quel Palestinien et il vous racontera des histoires bien pire - franchement, il n’y a aucune comparaison. Les Palestiniens n’y peuvent rien mais ils sont vus comme des étrangers, qu’ils soient citoyens d’Israël ou réfugiés dans les territoires occupés, qu’ils soient des enfants ou des adultes, des hommes ou des femmes. Tous les Palestiniens vivent sous une surveillance constante de l’armée et de la police. Ils ne connaissent rien de la démocratie israélienne mythique. La « démocratie israélienne » est quelque chose de réservée aux privilégiés et la plupart du temps, à une élite ignorante, dont j’étais membre jusqu’à ce que j’ai décidé de partir. Les citoyens palestiniens d’Israël vivent dans un Etat policier arbitraire et violent. Dans leurs relations avec la bureaucratie israélienne, ce n’est pas juste énervant, cela peut être vraiment dangereux.
Les Palestiniens dans les territoires occupés vivent sous un régime semblable à celui de Pinochet. Ils peuvent, et c’est le cas, disparaître en plein milieu de la nuit. Ils ont les yeux bandés, ils sont giflés, battus, humiliés, emmenés dans des lieux non révélés sans aucune information à leur famille, ils sont torturés physiquement et psychologiquement, incarcérés indéfiniment, souvent sans charge et sans chercher à savoir s’ils sont coupables de quelque chose. C’est l’arbitraire et cela peut arriver à n’importe lequel d’entre eux. C’est une autre version, bien pire, des deux incidents que je vous décris mais les principes de base en sont les mêmes.
Dans un régime comme celui-là, il n’est pas nécessaire de faire vraiment quelque chose de mal pour recevoir ce traitement. C’est parce qu’il n’est pas conçu seulement pour arrêter les gens qui violent la loi, il est conçu pour être une sorte de mise en garde, une menace latente. Il est là pour étaler la puissance de l’Etat, montrer aux gens combien ils sont petits et faibles comparés à l’Etat puissant, et leur donner un avant-goût de ce qu’il leur arriverait si jamais ils ne faisaient même que penser s’y opposer. Dans le cas des Palestiniens, de telles méthodes sont conçues pour rendre leur vie quotidienne insupportable afin de briser leur mental et les pousser à partir. Après tout, ce que veut Israël c’est toute la terre, mais sans le peuple, quelque chose que beaucoup en Occident se refusent encore à reconnaître.
Israël n’est pas un pays agréable. C’est un Etat policier puissant fondé sur une paranoïa pathologique avec seulement un vernis de civilité, soigneusement travaillé et maintenu à l’attention de ceux qui croient encore au mythe de la démocratie israélienne. Les Israéliens bien pensant vivent dans une bulle fictive qui les coupe de la réalité. S’il y a une démocratie ici, seul ce groupe de privilégiés en profite - tout à fait comme la population blanche conformiste de l’ancienne Afrique du Sud. Soutenir Israël actuellement, c’est comme prétendre que l’Afrique du Sud sous l’apartheid était une démocratie acceptable. C’est comme, aussi, abandonner les Palestiniens, comme le monde a abandonné les Sud Africains noirs (et les blancs dissidents) pendant 45 années.

Avigail Abarbanel est une ancienne conseillère israélienne en psychothérapie. On peut la contacter sur son site : http://avigail.customer.netspace.net.au/.

9 juillet 2007 - The Electronic Intifada - Traduction : JPP

[ndr : vous voyez pourquoi votre dévoué pêcheur élimine en règle générale le mot « israël » de ce qu’il trouve dans son filet ?]

Info-Palestine et Avigail Abarbanel - The Electronic Intifada – jeudi 12 juillet 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2211

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29305

Gaza n’est pas l’Algérie

L’équipe d’Abbas a mal calculé sa stratégie politique, choisissant de s’aligner sur le régime sioniste et ses patrons de Washington afin de conserver son pouvoir. Ce faisant elle a compromis sa légitimité aux yeux d’un grande partie du public palestinien et elle est tombée dans un piège sioniste machiavélique consistant à semer la discorde parmi les Palestiniens pour éviter de traiter la vraie question : mettre fin à l’occupation, et de façon juste.

Les électeurs dans les territoires occupés n’ont aucun doute sur qui a planté les graines de la discorde, en particulier parce que le Hamas avait fait des offres - mais à plusieurs reprises repoussées - de former un gouvernement unitaire dès qu’il eut gagné les élections en 2006. En dépit de l’intransigeance croissante des adeptes d’une ligne dure dans le Fatah, le Hamas a même adhéré à un cessez-le-feu unilatéral pendant 18 mois afin de neutraliser les tensions.
Pendant plus d’une année, la direction du mouvement islamique a tenté d’éviter le conflit avec le Fatah, pourtant la confrontation était inévitable car les néoconservateurs américains, les sionistes et même quelques dirigeants arabes sont déterminés à miner tout gouvernement palestinien ayant une couleur islamique.
Le blocus économique a été le premier coup. Puis les dirigeants neoconservateurs américains, menés par Elliott Abrams , le premier conseiller à la sécurité nationale, ont comploté contre le gouvernement du Hamas. Pour finir, le Fatah a essayé, illégalement, d’imposer des élections anticipées en janvier ; quand cette manœuvre a échoué, il a dressé des plans pour renforcer son contrôle sur les forces de sécurité en vue d’un coup de force, recevant armes et entraînements de l’entité sioniste et de gouvernements étrangers.
La combinaison du blocus économique et de la militarisation du Fatah ont forcé le Hamas à prendre des mesures préventives afin de préserver l’intégrité de la démocratie naissante en Palestine.
Les initiatives actuelles d’Abbas pour déclarer unilatéralement un gouvernement d’exception en Cisjordanie sont un jeu politique condamné d’avance. D’abord, le Parlement n’approuvera pas la destitution du premier ministre Ismail Haniyeh. Par conséquent la seule option possible pour Abbas serait de modifier la constitution sans vote parlementaire, ou de mettre en scène un coup militaire soutenu par les armes et les services secrets d’Israël dans une opération rappelant celle du FLN en Algérie refusant de reconnaître la victoire des islamistes modérés aux élections de 1991.
Le choix raisonnable serait de s’impliquer avec le Hamas - comme celui-ci a essayé de le faire depuis son accès au pouvoir - dans le cadre de la loi, et de travailler conjointement pour la fin du terrorisme économique et de l’occupation. Les puissances occidentales feraient plus pour la cause de la stabilité en desserrant leur griffe sur l’économie palestinienne et en trouvant un représentant plus crédible que Tony Blair pour agir en tant que délégué dans l’intérêt de la paix.
Le Hamas a lui-même prouvé sa capacité à imposer et préserver la paix une fois levés les obstacles pour qu’il puisse agir en ce sens, en faisant libérer le correspondant de la de BBC Alan Johnston. Le gouvernement palestinien légitime en entier a concentré ses énergies pour la libération de M. Johnston pour des raisons humanitaires et pratiques. Les journalistes comme Alan Johnston sont des personnes courageuses et respectables qui ont pris beaucoup de risques pour soulager notre peine ou pour faire connaître la vérité.
Le Hamas a été limité dans sa capacité de faire régner la sécurité jusque récemment ; cependant, maintenant que l’appareil de sécurité est réellement destiné à la sûreté et au bien-être de la population dans son entier, le Hamas se donnera tous les moyens pour s’assurer que les gangsters et les truands, indépendamment de leur prétendue appartenance idéologique, soient neutralisés.
Nos efforts doivent demeurer fixés sur l’objectif de rectifier les actions mal orientées de nos collègues du gouvernement d’unité et nous devons concentrer nos énergies exclusivement sur la fin de l’occupation. Nous avons appris des expériences de la Turquie, et nous nous conduirons de façon à refléter l’intérêt national sans compromettre nos principes.
L’alternative est un conflit ouvert et fratricide - quelque chose qui répugne au Hamas, mais un mal nécessaire si l’alternative pacifique n’est pas retenue. La guerre civile est tragique, elle affecterait de manière permanente le psychisme de la nation, sinon sa géographie. Mais puisqu’il y a des forces qui reflètent la volonté de la majorité, leur victoire peut mener à la réconciliation nationale et à la prospérité, comme cela a été démontré dans les décennies qui ont suivi la révolution française et la guerre civile aux États-Unis.
Le Hamas, par toute mesure qu’il prendrait, serait en droit de se défendre face aux meurtres de ses dirigeants et de ses partisans, face aux tentatives d’assassinat du premier ministre élu, des kidnappings et des bombardements par quelques membres de groupes paramilitaire liés au président Mahmoud Abbas. Et il se défendra lui-même.

*Ahmed Yousef est conseiller politique du Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh

Du même auteur :
 Engagez-vous avec le Hamas !
 Ce que veut le Hamas

9 juillet 2007 - Kibush - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.kibush.co.il/show_file.a...
[Traduction : AIO - Info-palestine.net]

Info-Palestine et Ahmed Youssef - Kibush – mercredi 11 juillet 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2207

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29306

Israël-Palestine à Madrid : « La solution des deux états est morte »

« Palestine-Israël, un pays, un Etat » s’est conclu hier (6 juillet) à Madrid, par l’approbation d’un document dont les promoteurs - dont l’historien Ilan Pappé, des universitaires et militants étasuniens, sud-africains, sionistes et palestiniens - s’engagent à mettre au point la solution d’un état démocratique comme issue unique et urgente à l’impasse des négociations que la question palestinienne vit depuis des années.

Nous en parlons avec une des rédactrices, Leila Farsakh, enseignante en Sciences politiques à l’Université du Massachusetts (Boston), et auteur de « Independence, cantons or bantoustans. Whiter the palestinian state ? » et d’une série de publications sur l’économie israélo-palestinienne.

Vous avez déclaré que le nationalisme palestinien est mort.
Je n’ai pas dit cela. Je dis que la bataille de notre peuple pour obtenir un état indépendant est finie. Nous devons repartir avec la résistance à l’occupation et au colonialisme, mais en formulant une nouvelle stratégie qui se fonde sur le concept de citoyenneté, et non plus ancrée sur l’idée de partition de la Palestine historique. Quarante ans de lutte - depuis l’occupation des territoires en 1967 - méritent peut-être un état qui serait autre chose qu’un ensemble de bantoustans en territoire sioniste, sans continuité territoriale ?
Quelle est la différence entre état binational et état unique ?
Dans l’état binational les groupes (ici sioniste et arabe) conservent une série d’institutions, par exemple le système éducatif, séparées. Séparées et garanties par la constitution. Par état unique on entend au contraire un état laïque et démocratique dans lequel aucune identité particulière n’est protégée par la loi. Reconnaître que l’état n’est pas homogène, mais mettre au centre du discours le citoyen, pas les ethnies. Chez ceux, comme nous, qui considèrent désormais comme impossible la partition de la Palestine, il y a encore des divergences sur lequel de ces deux modèles, ou leurs variantes, serait le plus opportun d’adopter.
La perspective d’un état unique ne vous semble-t-elle pas très lointaine ?
La réalité territoriale, économique et démographique de la Palestine montre que nous n’avons jamais été aussi proches de l’état unique. Le territoire de la Cisjordanie n’a jamais été aussi fragmenté, les bantoustans sont de fait déjà là, les Palestiniens dépendent de l’établissement sioniste pour leurs déplacements, ils n’ont aucune souveraineté sur la terre. La force de travail de la West Bank dépend de l’état occupant. Et d’un point de vue démographique nous en sommes quasiment à la parité avec les sionistes. D’ici 5 ans, les Palestiniens seront majoritaires. Les deux états sont morts, il faudra au moins une génération pour réaliser l’état unique, mais il n’y a pas d’alternative.
Et si au contraire ceux que vous appelez les bantoustans fonctionnaient ?
L’entité sioniste ne voulait pas créer la politique d’apartheid à laquelle nous sommes arrivés maintenant, il visait le transfert (l’expulsion, NDR) des Palestiniens. Il l’a en partie réalisé avec la guerre de 1948, mais en 1967 il a occupé la terre palestinienne et en a exploité la force de travail, sans par ailleurs l’annexer. Les bantoustans à quoi on est arrivé ne peuvent pas durer : la politique des permis de travail pour les Palestiniens est insoutenable, tout comme le financement, par l’Union européenne, de centaines de millions d’euros par an pour les salaires de l’Autorité palestinienne, que l’état sioniste, en tant qu’occupant, devrait prendre à son compte sur la base de ce qui est prévu par le droit international.
Oui, mais ces éléments là sont objectifs. Et les éléments subjectifs, à commencer par l’établissement sioniste où la très grande majorité des partis est sioniste, qu’indiquent-ils ?
Ils sont rivés à la vision de deux états. E Israël [ndr : désolè, manque un bout, irrécupérable...]. La direction palestinienne -que ce soit pour une nécessité de durer, ou par fidélité à la stratégie de ces 40 dernières années - est aussi ancrée sur les deux états. Ce qui me préoccupe le plus c’est la dimension internationale : depuis la résolution 181 des Nations Unies, la vision dominante a de fait été celle de la partition de la Palestine historique. Et, pour la première fois, dans le discours du Jardin des roses de la Maison Blanche (2003) le président Bush a parlé de nécessité de l’Etat palestinien, avec des frontières provisoires, en essayant de cette façon de légitimer les bantoustans.
Peut-on faire abstraction de ce contexte international ?
Ce cours conférence représente le premier pas pour l’élaboration de stratégies politiques et universitaires. Il s’agit d’expliquer au monde que l’idée de deux états est morte. La prochaine étape sera une rencontre beaucoup plus importante, auquel nous sommes en train de travailler, qui se tiendra dans quelques mois dans une capitale européenne. C’est la précipitation des événements sur le terrain qui nous aidera. L’Occident, avec le prétendu « front modéré » Egypte-Jordanie, est en train d’accélérer pour la proclamation de l’Etat palestinien fantoche, dont il compte déclarer les frontières provisoires dans quelques mois. Mais il s’agira de quelque chose, qui se réfère à la réalité qui s’est créée sur le terrain, que ni le président Abu Mazen ni aucun palestinien ne pourra jamais accepter. C’est là que les jeux vont se rouvrir. Et que « notre » proposition entrera en jeu.

Interview réalisée par Michelangelo Cocco

Sur le même sujet, à la conférence de Madrid :
 Palestine-Israël : Un pays, un Etat (communiqué final et signatires)
 « Solution unique en Palestine : un seul état pour tous »
 « Un choix moral », le boycott secoue Tel Aviv

Leila Farsakh & Michelangelo Cocco - il manifesto, le 7 juillet 2007
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
Par la même auteure (Le Monde diplomatique) : L’heure d’un Etat binational est-elle venue ?

Info-Palestine et Leila Farsakh - il manifesto – lundi 9 juillet 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2153

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29307

« Nouveaux règlements pour guerres nouvelles »

La convention de Genève sur les conflits armés et les statuts et règlements de La Haye sur la guerre, vieux d’un siècle, nécessitent une « rectification dans l’énoncé » pour pouvoir relever les défis posés par la guerre asymétrique du 21ème siècle, ont déclaré des experts sionistes et étasuniens durant une conférence qui s’est tenue à Herzilya ce lundi.

Une conférence réunit des experts de l’entité sioniste ’Israël et des Etats-Unis en vue de « rectifier l’énoncé » du droit international
La conférence réunie pour deux jours au Centre Interdisciplinaire (CID) de Herzilya sous l’intitulé « Nouveaux champs de bataille, Vieilles lois », a été conjointement organisée par l’Institut International Contre le Terrorisme relevant du CID et l’Institut universitaire de Syracuse pour la Sécurité nationale et contre le terrorisme.
« Cette conférence porte sur l’application des règlements dans le contexte de la guerre asymétrique, » a déclaré William Banks, directeur de l’Institut pour la Sécurité Nationale, à Ynetnews. « Elle vise à trouver de nouveaux moyens d’appréhender les règlements pour diriger la guerre moderne. Nous espérons tenter et pouvoir faire des propositions concrètes pour la gestion des conflits asymétriques, » a-t-il ajouté.
A la question de savoir si de tels règlements pourraient jamais être appropriés aux terroristes, Banks a répondu, « c’est la question la plus difficile. Nous cherchons les motivations susceptibles d’amener les mauvais sujets à se mettre à table, mais c’est une affaire très délicate. »
Boaz Ganor, directeur exécutif de l’Institut International Contre le Terrorisme, a indiqué que la conférence concernait principalement les dialogues internes dans les démocraties. « L’important n’est pas que les terroristes respectent ou non les lois internationales. La question est de savoir quelles sont nos contraintes morales en tant que démocratie combattant les terroristes ? » a-t-il dit.
« Un exemple en est l’utilisation par l’armée racaille sioniste de commandos de soldats déguisés dans les incursions qu’elle mène. En principe, l’Etat est obligé d’envoyer des soldats qui peuvent être identifiés. Par ailleurs, nous savons qu’une telle tactique permet d’opérer une frappe chirurgicale avec le moindre risque pour les civils palestiniens. Ceci signifie que nous devons rectifier l’énoncé des Conventions de Genève en ce qui concerne les uniformes de l’armée », a ajouté Ganor.
« Nous ne préconisons ni l’abandon du droit international ni un changement drastique, mais convions à trouver une plateforme qui puisse être internationalement acceptée », a souligné Ganor. « Nous croyons qu’il y a un besoin de revisiter le droit international et de l’amender », a-t-il ajouté.
Mitchell Wallerstein, doyen de la Faculté Maxwell de la citoyenneté et des affaires publiques à l’Université de Syracuse, a cité la deuxième guerre du Liban comme exemple pertinent des nouveaux types de guerre exigeant de nouveaux règlements.
« L’été dernier, l’armée sioniste s’est trouvée face à la question des boucliers humains et du stockage d’armement dans les secteurs civils. Nous avons vu ceci dans d’autres endroits tels la Somalie et les Balkans et nous le reverrons probablement à nouveau » a dit Wallerstein. « Le droit international ne traite pas cette question adéquatement » a-t-il ajouté.
La conférence de Herzilya sera suivie d’une réunion à Washington DC en octobre, où l’on s’attend à ce que des experts en matière de droit international et de sécurité nationale répertorient des recommandations pour réformer le droit international en ce qui se rapporte à la guerre.

Traduit de l’anglais par M.A. pour la CCIPPP
Publié sur Protection Palestine - Original : New rules for new wars
Par Yaakov Lappin : Amnesty International : Israël détruit l’espoir des Palestiniens

[ndr : faut-il un commentaire ? Avant de vous diriger vers les toilettes, songez qu’il est trop facile de se moquer, alors que le vrai problème, puisqu’on ne peut pas traiter de la solution finale du problème Palestinien dans le cadre de la décence humaine, est de savoir comment élargir nos exigences morales pour que ça passe ? Adolf de Braunau n’était qu’un précurseur !]

Info-Palestine et Yaakov Lappin - Ynetnews – lundi 9 juillet 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2218

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29308

Gaza : la barbarie des soldats sionistes filmée sur le vif

L’autre jour, alors que je regardais dans les nouvelles de la BBC, j’ai vu l’horreur : des soldats sionistes tirant sur un cameraman Palestinien à terre et sur les soldats qui voulaient le secourir.
Il m’est très pénible de regarder des images qui montrent la brutalité des hommes. Cela dit, je pense que le site http://www.uruknet.de/ ?s1=1&p=34273... qui a diffusé ce document fait son devoir en diffusant des informations que les principaux médias nous cachent généralement pour des raisons de parti pris en faveur d’Etats qui mènent des politiques criminelles.
Où est la justice ? Où sont les représentants de « Reporter sans frontières », quand il s’agit de défendre les reporters qui travaillent pour une télévision du mouvement Hamas ? Où est la gauche ?
Si des résistants PALESTINIENS avaient tiré sur un cameraman SIONISTE, brisé ses jambes, alors qu’il était déjà blessé, dans l’incapacité de se lever, vous auriez vu les images de ce crime odieux passer en boucle avec des commentaires très durs contre les coupables.
J’ai été très choquée de constater que, dans mon pays, ni la télévision suisse romande ni les journaux n’ont mentionné cet acte de barbarie. Ces journalistes peuvent-ils prétendre qu’ils ne savaient pas ? Ne se font-ils pas, par leur silence, les complices des criminels ?
Ce qui est gravissime est que ce silence est à chaque fois interprété par l’entité sioniste comme un feu vert pour continuer de tuer des Palestiniens qui, à Gaza ou en Cisjordanie, refusent de se soumettre à l’horreur que leur imposent les troupes d’occupation : des Palestiniens qui, faut-il le rappeler, ont déjà terriblement souffert de ce silence.
Tout cela démontre que quelque chose ne tourne pas rond dans nos sociétés, et qu’il y a lieu de s’en inquiéter. Non seulement les habitants de Gaza, exposés aux tirs de leurs geôliers sionistes, ne sont pas traités humainement, ni reconnus dans leur statut de victimes mais, parce qu’ils sont musulmans, l’on fait d’eux des sauvages, des fanatiques.
Je reste dans l’incompréhension, chaque fois que je découvre que, même dans les milieux progressistes, les gens tardent à comprendre que le vrai problème n’est pas le Hamas, ni le voile, ni l’Islam, ni la Résistance Palestinienne, mais l’entité sioniste Israël et ces responsables corrompus du Fatah qui ont fait le choix de collaborer avec l’armée d’occupation.
Tous ces journalistes et responsables politiques qui ont alimenté l’idée que seuls les laïcs, les athées, ont raison et qui se refusent à remettre en question leur position de méfiance, d’hostilité, à une résistance musulmane qui est, finalement, la seule force d’opposition qui existe encore réellement au Moyen-Orient pour faire contrer la barbarie d’Israël et de ses alliés, sont à blâmer absolument.
Comment se fait-il que les souffrances et la mort d’un être quel qu’il soit, par delà sa couleur, son ethnie, sa religion, me bouleverse et m’empli de douleur, alors que bien des gens que je côtoie demeurent indifférents, dès lors que les victimes sont étiquetées membres du Hamas, activistes, islamistes ? Je n’ai pas de réponse à cette question.
Silvia Cattori - Rome, 6 juillet 2007.
Post-Scriptum :

Sources : URL de cet article : http://www.mondialisation.ca/index....

Enfants de la Palestine - Silvia Cattori - dimanche 8 juillet 2007

http://www.enfantsdepalestine.org/ar,828

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