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Nouvelle violation du Droit par le gouvernement israélien

La colonisation avance à grands pas en Cisjordanie occupée

La torpeur de la communauté internationale devient pathologique

mardi 22 mars 2005

En dépit de toutes les protestations de citoyens du monde entier, défenseurs du droit et de la justice, en dépit de l’indignation soulevée par l’impunité dont bénéficie le gouvernement israélien, ce dernier continue sa sauvage et dévatatrice équipée. Où sont les Etats qui ont l’obligation formelle de défendre les Conventions qu’ils ont signées, lorque celles-ci sont violées ? Faudra t’il attendre que les citoyens fassent justice eux-mêmes ? Utopie ? peut-être-pas ! malheureusement !

En violation de la « feuille de route »,

( Mardi 22 mars 2005 )

Une des exigences contenues dans la « feuille de route », le plan de paix soutenu par la communauté internationale, vient d’être publiquement bafouée. En contradiction flagrante avec le gel des constructions israéliennes dans les territoires occupés prévu par ce plan, le gouvernement d’Ariel Sharon a confirmé, lundi 21 mars, son intention d’autoriser la réalisation de 3 500 nouveaux logements dans la colonie de Maalé Adoumim, à dix kilomètres à l’est de Jérusalem.

Le but affiché de ce projet élaboré il y a cinq ans, alors que les travaillistes étaient au pouvoir, est de relier cette colonie aux quartiers juifs de la partie orientale de la ville sainte, afin de parfaire le concept de"Grand Jérusalem"et de rendre définitivement impossible tout partage futur de la"capitale"revendiquée par les deux parties.

L’extension de cette ville de 28 000 habitants, la plus importante implantation israélienne dans les territoires palestiniens, coupera la Cisjordanie en deux parties, portant un coup fatal à la continuité territoriale du futur Etat palestinien prévu par la"feuille de route". La colonie doit en outre être intégrée côté"israélien"de la barrière de séparation construite par Israël en territoire palestinien pour « se protéger des attaques terroristes ». Un tunnel pourrait permettre aux Palestiniens de passer du nord au sud de leur territoire.

Cette annonce, qui intervient alors que les préparatifs pour l’évacuation de 8 000 colons de la bande de Gaza se précisent, a suscité des critiques immédiates de la part des responsables palestiniens. Le premier ministre Ahmed Qoreï a mis en garde « le monde entier du danger pour le processus de paix de ce genre de mesures israéliennes unilatérales ». « En étendant les colonies en Cisjordanie, Israël donne l’impression d’échanger Gaza contre le undefinedGrand Israëlundefined », a commenté Ghassan Al-Khatib, le ministre de la planification.

Début mars, M. Sharon avait d’ailleurs déclaré : « Grâce à la colonisation, nous garderons pour l’éternité des positions importantes, à Jérusalem, notre capitale unifiée pour toujours, et dans les blocs d’implantations. » La construction continuera "en fonction des besoins"dans les trois plus importants groupes de colonies de Cisjordanie (Maalé Adoumim, Ariel, Goush Etzion), a confirmé lundi un proche de M. Sharon à l’Agence France-Presse.

Le négociateur palestinien Saëb Erakat a de son côté interpellé le président George Bush et la communauté internationale, promoteurs de la"feuille de route", qui n’ont pas réagi à l’annonce israélienne. En avril 2004, M. Bush avait laissé entendre qu’un règlement final du conflit israélo-palestinien passerait par l’annexion de plusieurs"blocs de colonies"par Israël.

Aussi massive et officielle soit-elle, cette extension programmée n’est pas un fait isolé. Selon le mouvement israélien La Paix maintenant, quelque 3 500 logements sont actuellement en cours de construction en Cisjordanie. Entre fin 2003 et fin 2004, le nombre de colons installés en Cisjordanie (hors les quartiers de colonisation de Jérusalem-Est, où vivent plus de 200 000 personnes) est passé de 228 000 à 242 000. Selon la presse israélienne, le ministère de la défense détient depuis peu la preuve de ces constructions généralisées dans l’ensemble de la Cisjordanie. Une comparaison entre des photos aériennes prises durant l’été 2004 et le début de l’année 2005 montrerait clairement ces développements.

La vieille ville de Jérusalem, située dans la partie orientale, n’échappe pas à l’entreprise de colonisation. Le journal israélien Maariv a révélé, le 18 mars, une transaction immobilière embarrassante pour la communauté grecque orthodoxe de la ville.

L’église aurait cédé un ensemble d’hôtels et de commerces à des acheteurs agissant pour le compte de juifs ultranationalistes, désireux de « rejudaïser la vieille ville », selon leurs propres termes. Le patriarcat a démenti la vente.

Par le passé, la communauté, qui est l’un des plus grands propriétaires fonciers de Jérusalem et de ses environs, a vendu des milliers d’hectares à des juifs, permettant notamment la construction d’une colonie en face de Bethléem. Cette affaire, dont s’est ému le gouvernement grec, pourrait en outre aviver les tensions entre chrétiens et musulmans palestiniens.

Stéphanie Le Bars, Le Monde du 23 mars 2005