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Chronique de l’occupation

Dimanche 1er Juillet 2007

dimanche 1er juillet 2007

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 30/06/07

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28001

Mahmoud Abbas souhaite déployer des renforts en Cisjordanie

Le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé l’autorisation à Israël de faire venir en Cisjordanie des combattants du Fatah basés en Jordanie afin de se renforcer face au Hamas, qui a pris le contrôle de la bande de Gaza, font savoir des responsables sionistes.

Abbas a rencontré lundi Olmert dans la station balnéaire égyptienne de Charm el Cheikh, afin de rallier des soutiens au gouvernement d’urgence qu’il a nommé en Cisjordanie à la mi-juin, après avoir limogé le gouvernement d’union que dirigeait Ismaïl Haniyeh, haut responsable du Hamas. Le roi Abdallah de Jordanie était présent à ce sommet.

"Les Palestiniens ont formulé hier une demande visant au transfert de la Brigade Badr de Jordanie en Cisjordanie", a déclaré un haut responsable sioniste à Reuters. "Cela fait actuellement l’objet d’une évaluation et une décision sera prise bientôt."

Le régime sioniste veut qu’Abbas reprenne davantage en main les factions radicales palestiniennes, et envisage de fournir à ses forces armes et munitions.

Selon certaines évaluations, la Brigade Badr compte moins de 1.000 combattants, qui n’ont au demeurant pas tous le même niveau d’entraînement.

Mais selon certains analystes, Badr est la force la mieux entraînée et la mieux équipée du Fatah, à l’exception de la garde présidentielle d’Abbas.

Badr est considérée en outre comme plus loyale à l’organisation politique du Fatah que d’autres forces. Elle entretient d’étroites relations avec le roi Abdallah de Jordanie.

Le coordinateur américain entre l’entité sioniste et les « Palestiniens » sur les questions de défense, le général Keith Dayton, n’a pas pour l’instant pris publiquement position sur un éventuel déploiement de la Brigade Badr en Cisjordanie.

Selon certaines sources, les Etats-Unis n’ont jusqu’ici fourni ni formation ni matériel à la Brigade Badr, mais ils ont contribué à coordonner les préparatifs de son déploiement.

ISM et Reuters - Palestine – 27-06-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=7018&type=communique

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28002

« Israël » creuse sa propre tombe

En s’obstinant à rejeter les propositions de paix arabes, en préférant s’en remettre à la force et encore à la force, le régime sioniste se condamne - et condamne la région - à des décennies de violence et de guerre.

Que faudrait-il pour persuader l’entité sioniste de reconsidérer son attitude à l’égard de ses voisins arabes, et en premier lieu à l’égard des Palestiniens ? La victoire du Hamas à Gaza est sûrement une claire indication qu’un changement de cap sioniste est urgent. Tous les efforts de l’État hébreu pour briser le gouvernement démocratiquement élu du Hamas ont été vains. Sa politique de boycottage, de siège, sa volonté d’affamer les populations, ses bombardements et ses tirs de mitraille, ses assassinats ciblés, le blocage des droits de douane et des taxes, la destruction systématique des institutions palestiniennes n’ont eu pour résultat que de créer une bombe à retardement de famine, de désespoir et de défi sur le flanc de l’entité sioniste.
Et pourtant, les sioniste semblent n’avoir rien appris. Au lieu de chercher à faire la paix avec les Arabes, de prendre la main qui leur est tendue, ils s’obstinent à rejeter toutes les propositions de paix, préférant s’en remettre à la force et encore à la force, et à leur talent à manipuler leur allié américain. À Washington, le 19 juin, le Premier ministre Ehoud Olmert a réussi à bloquer une velléité américaine de relancer des négociations sionistes-palestiniennes. Il a persuadé George W. Bush - un président qui s’est complètement emmêlé les pieds au Moyen-Orient - que les conditions n’étaient pas réunies pour des pourparlers de paix ni avec les Palestiniens ni avec les Syriens.
L’attribution du portefeuille de la Défense à Ehoud Barak, un ancien Premier ministre et chef d’état-major qui estime que sa priorité est de reconstituer la capacité de dissuasion d’Israël, est un autre signe annonciateur de guerre plutôt que de paix. De source sioniste, on indique que Barak, même en privé, se refuse à admettre qu’il a commis des erreurs en 1999 et en 2000, lorsqu’il était Premier ministre, et qu’il n’a pas profité de l’occasion de faire la paix à la fois avec le leader palestinien Yasser Arafat et le président syrien Hafez al-Assad. Ce n’est pas une bonne référence pour un homme qui devrait jouer un rôle de premier plan dans l’entité sioniste dans les mois et les années à venir.
Condoleezza Rice, la malheureuse secrétaire d’État américaine, dont on aurait pu penser qu’elle projetait de donner un coup de pouce aux contacts sionistes-palestiniens, s’est manifestement fait doubler par les faucons pro-sionistes, dont Elliott Abrams, au Conseil de sécurité nationale. On affirme à Washington que la lutte contre le « terrorisme » reste la priorité américano-sioniste. Le président Mahmoud Abbas, qui doit aux bontés de Tsahal et des colons d’exercer son autorité sur trois ou quatre bantoustans coupés de tout en Cisjordanie, a reçu l’ordre de se joindre aux représailles contre ses frères palestiniens s’il veut avoir droit à quelques miettes de la table des riches.
Aux yeux de la plupart des observateurs indépendants, il paraît évident que la politique impitoyable, agressive et expansionniste de l’entité sioniste n’a eu pour résultat qu’une détérioration régulière de sa position stratégique. L’État hébreu s’est donné, ou plutôt a fait surgir, des ennemis sur plusieurs fronts : le Hezbollah au Liban, le Hamas à Gaza, un grand nombre de Palestiniens qui ont tout perdu et qui vivotent dans des camps de réfugiés, la Syrie au nord, l’Iran un peu plus loin et des groupes extrémistes en bien d’autres endroits, témoins de la colère d’une grande partie du monde arabo-musulman. Quelques autres tendances devraient alerter les sionistes. L’opinion européenne avertie est de plus en plus scandalisée par le comportement de l’État hébreu, alors que les Arabes sont de mieux en mieux instruits, de mieux en mieux armés et beaucoup, beaucoup plus riches qu’avant. L’explosion démographique arabe produit des dizaines, et peut-être des centaines de milliers de recrues potentielles pour des guerres asymétriques que l’entité sioniste est mal préparée à mener, mais qui semblent être le type de guerre de l’avenir.
Si cela ne suffisait pas, la tendance à laquelle l’entité sioniste devrait peut-être porter la plus grande attention est que son principal allié, les États-Unis, est embourbé dans une guerre impossible à gagner, dans laquelle il s’est engagé en grande partie parce que les amis américains du sionisme, les néoconservateurs de Washington, ont pensé que si l’Amérique écrasait l’Irak, l’entité sioniste n’aurait plus rien à craindre à l’Est. Il pourrait alors continuer à s’emparer de territoires cisjordaniens sans risquer de réaction arabe sérieuse.
Les néocons font maintenant campagne pour une guerre des États-Unis contre l’Iran, comme s’ils ne voyaient pas que l’opinion américaine supporte de moins en moins bien que l’Amérique soit entraînée dans des guerres lointaines et coûteuses pour le compte de l’entité sioniste. L’État hébreu reconsidère-t-il, du coup, sa stratégie ? Rien ne semble l’indiquer. Il se refuse à admettre que les rapports de force sont peut-être en train de changer dans la région. Il persiste à croire qu’il peut éradiquer le Hezbollah du Liban et le Hamas de Gaza, et mettre à genoux la Syrie et l’Iran - ou s’arranger pour que les États-Unis le fassent pour lui. Pour éviter des pourparlers de paix qui pourraient entraîner une cession de territoire, l’État hébreu continue de présenter le Hamas comme une « organisation terroriste » qui n’a d’autre but que la destruction du régime sioniste, ce qui permet d’avoir recours à la vieille astuce : « Comment pourrait-on négocier avec quelqu’un qui veut vous tuer ? »
Le Hamas est-il une organisation terroriste ou un mouvement de résistance légitime à l’occupation et à l’oppression ? Les Américains se sont ralliés à la thèse terroriste, et la fragile et frileuse Union européenne (UE) les a imités, même si certains de ses membres le regrettent. Le Hamas a certainement perpétré des attentats-suicides contre des « civils » sionistes au cours de la seconde Intifada, ce qui peut lui valoir, en effet, l’étiquette terroriste. Mais au cours de cette même Intifada, l’entité sioniste a tué quatre fois plus de Palestiniens que le Hamas et les autres groupes palestiniens n’ont pas tué de sionistes. Plus récemment, au cours des seize mois qui se sont écoulés entre la victoire électorale du Hamas en janvier 2006 et avril 2007, le régime sioniste a tué 712 Palestiniens, dont beaucoup d’enfants, alors que sur la même période les Palestiniens ont tué 29 Israéliens (militaires et civils). Si le terrorisme se définit comme le meurtre de civils innocents à des fins politiques, lequel des deux camps est le plus grand terroriste ?
Le Hamas veut-il faire disparaître l’entité sioniste ? Il ne fait pas de doute qu’il en rêve, tout comme l’entité sioniste rêve de faire disparaître le Hamas. Mais les rêves sont une chose, la politique en est une autre. Le Hamas s’applique actuellement à rétablir l’ordre à Gaza. Il désarme les gangs qui vivent d’extorsion et de chantage, comme le gang Daghmush, qui détient le correspondant de la BBC Alan Johnston. Et il s’efforce de satisfaire les besoins immédiats d’une population de 1,4 million de personnes démunies, entassées sur un petit territoire dont le régime sioniste a fait la plus grande prison à ciel ouvert du monde. Voici ce que Ismaïl Haniyeh, le Premier ministre Hamas et désormais maître de Gaza, déclarait au quotidien français Le Figaro des 16-17 juin : « Notre programme est clair. Nous souhaitons la création d’un État palestinien dans les frontières de 1967, c’est-à-dire à Gaza, en Cisjordanie avec Jérusalem-Est comme capitale. L’OLP reste en charge des négociations sur ce point. Nous nous engageons à respecter tous les accords passés, signés par l’Autorité palestinienne. Nous souhaitons la mise en œuvre d’une trêve réciproque, globale et simultanée avec l’entité sioniste. »
On aimerait qu’Ehoud Olmert ou l’un de ses amis tiennent des propos aussi raisonnables ! Tout au contraire, le régime sioniste se propose de poursuivre, et même d’intensifier sa politique de bouclage de la bande de Gaza. Comme l’a dit Tzipi Livni, ministre sioniste des Affaires étrangères, le 18 juin, au Luxembourg, à ses « collègues » de l’UE : « Il faut profiter au maximum de la scission entre la Cisjordanie et Gaza. Elle sépare les modérés des extrémistes. » Elle a pressé les autres ministres de continuer à isoler le Hamas tout en facilitant la vie du Fatah en mettant fin aux quinze mois de boycottage financier de l’Occident. Mais cela suffira-t-il à sauver Mahmoud Abbas ?
Une politique consistant, d’un côté, à nourrir la Cisjordanie et, de l’autre, à affamer Gaza peut-elle réussir ? C’est peu probable. Les responsables sionistes de la sécurité refuseront de supprimer les centaines de barrages qui font de la vie des Palestiniens un enfer. Le puissant mouvement des colons n’acceptera pas de renoncer à créer des colonies, et encore moins d’en supprimer. Et les dirigeants sioniste remueront ciel et terre pour éviter d’engager des pourparlers de paix avec les Arabes sur la base des frontières de 1967. Le résultat sera que Mahmoud Abbas s’enfoncera de plus en plus dans l’illégalité et aura de plus en plus une image de « collabo » ; que le déclin du Fatah se poursuivra inexorablement ; et que l’établissement sioniste et ses voisins seront condamnés à des décennies de violence et de guerre.

Comme un observateur avisé me le faisait remarquer ces jours derniers, « le Moyen-Orient est aujourd’hui dans la situation de l’Europe à la veille de la Grande Guerre de 1914-1918. Une étincelle pourrait suffire à embraser la région. »

Patrick Seale est un analyste et auteur réputé sur le Proche-Orient. Contributeur régulier à Gulf News. Il a notamment publié des ouvrages sur l’histoire contemporaine de la Syrie et une biographie d’Abu Nidal

Patrick Seale - Jeune Afrique, le 24 juin 2007

Du même auteur :
 Moyen-Orient : guerre ou paix
 Les temps changent

Info-Palestine et Patrick Seale - Jeune Afrique – vendredi 29 juin 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2050

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28003

Naplouse à l’agonie

Asphyxiée par le blocus sioniste, déchirée par la guerre entre le Hamas et le Fatah, la grande ville cisjordanienne a sombré dans un chaos et un désespoir croissant après l’arrestation de son maire.

Sur d’immenses affiches qui ornent les artères de Naplouse, on peut voir deux tireurs embusqués. L’un de face, l’autre de profil. Ils sont bien équipés : fusils automatiques à lunette, tenues noires soignées et cagoules. Un slogan traverse la photo comme une rafale : « Vise et descends ta cible. » Une invitation à rejoindre les brigades Ezzedine al-Qassem, la branche armée du Hamas ? De la propagande pour les brigades des martyrs d’al-Aqsa, les milices issues du Fatah ? Plus simplement, une publicité pour une marque palestinienne de vêtements confectionnés en ville, « la première dans la mode pour les jeunes ».

Dans le contexte de Naplouse, la violence du message passe inaperçue. Comment en serait-il autrement ? Naguère capitale économique de la Cisjordanie, l’ancienne cité romaine mène aujourd’hui la triste existence d’un pantin déglingué. Décapitée : le maire et ses deux adjoints ont été arrêtés - « kidnappés » , disent les habitants -, par l’armée d’occupation il y a plus d’un mois, et personne ne sait quand ils seront relâchés. Asphyxiée : le blocus sioniste dure depuis cinq ans ; il a condamné à mort des pans entiers de son économie et a fait grimper le taux de chômage à 40-45 %. Brisée, enfin : de jour, de nuit, la ville vit au rythme des raids de Tsahal qui vient arrêter, tuer ou détruire, et sous la loi des groupes armés qui se sont substitués à une police invisible.
Des heures d’attentes aux barrages
Pour l’armée d’occupation, si la grande ville palestinienne est ainsi punie, c’est parce qu’elle est la « capitale du terrorisme » en Cisjordanie et que nombre d’attentats-suicides y ont été préparés. Conséquence : les déplacements de ses 172 000 habitants sont soigneusement filtrés. On ne peut espérer entrer ou quitter la ville qu’au travers de tourniquets étroits où les valises se coincent. Les taxis, les autobus n’ont pas le droit de sortir, même pour se rendre dans les 18 proches villages de l’agglomération. Les rares voitures particulières doivent patienter des heures à l’un ou l’autre des barrages sous un soleil éreintant. Pour les piétons, deux files d’attente : l’une pour les plus de 45 ans et l’autre pour ceux qui sont moins âgés. Malheur aux seconds, surtout s’ils ont entre 15 et 30 ans : l’attente peut alors durer une après-midi. Tout passage est soumis au bon vouloir des soldats sioniste de faction. « Comment, dans ces conditions ne pas devenir un extrémiste ? » lance avec colère un carrossier. Les milliers d’étudiants qui se rendent chaque jour à l’université An-Najah ou en reviennent patientent parfois jusqu’à cinq heures au barrage d’Awara - quand il est ouvert. « C’est comme si Awara faisait partie à présent de l’université », ironise un étudiant.
Punir collectivement la ville
Pour le moment, Naplouse ne sait plus contre quelle menace se défendre en priorité. Le blocus sioniste. La guerre entre Hamas et Fatah, qui peut à tout moment reprendre. L’absence du maire dans une situation déjà de quasi-chaos. « C’est la panique à la municipalité. On ne fait rien d’autre que de travailler à sa libération, en essayant de mobiliser les instances internationales. Mais on ne consacre plus de temps à la gestion de la ville », indique Raja Taher, la dynamique responsable des relations publiques.
Dans une ville qui a largement donné ses voix au Hamas - 13 des 15 membres du conseil municipal sont membres ou proches du parti -, on ne s’attend guère à ce que la jeune femme vous reçoive seule, sans foulard, en jeans et chemisier sans manche, dans son appartement. « Quand le Hamas a pris le pouvoir, confie Raja Taher, j’étais un peu effrayée. Je croyais qu’on allait m’obliger à aller à l’encontre de mes principes. Mais pas du tout. » Tout en s’affirmant résolument laïque, elle ne cache pas son admiration pour le maire, Adly Yaïsh, un islamiste indépendant. Elle n’est pas la seule : l’ancien concessionnaire Mercedes a obtenu 73 % des voix dans une ville où le Fatah, le parti du défunt Yasser Arafat, régna longtemps sans partage. « Avec lui , reprend Raja Taher, on se sent à la mairie comme à la maison. Il n’hésite pas à me serrer la main [ce qui est formellement proscrit par les règles islamiques qui imposent que les hommes et les femmes ne se regardent même pas dans les yeux, ndlr]. Je n’aime pas le Hamas, mais, lui, c’est un vrai gentleman. Il aide tout un chacun, sans jamais prendre en compte ses opinions politiques. Son arrestation est une façon supplémentaire d’humilier la population. »
A Naplouse, tout le personnel municipal (quelque 1 800 personnes), pourtant demeuré dans la mouvance du Fatah (1), est d’accord pour considérer la détention du maire, maintenu au secret sans aucune inculpation, comme la pire des injustices, une volonté de punir collectivement la ville rebelle. La jeune femme s’inquiète aussi de l’absence de sécurité, qui s’est aggravée avec l’arrestation de Adly Yaïsh : « La vie est devenue un enfer. On ne sent à l’abri ni en voiture ni dans sa propre maison. La police n’ose plus rien faire. » Elle-même raconte que son frère, pour régler un contentieux avec un associé malhonnête qui avait fui en Jordanie, a préféré faire appel à l’un des gangs qui prospèrent en ville, en lieu et place des forces de l’ordre. « C’était la seule façon d’obtenir réparation », assure-t-elle. Intimidations, menaces sur sa famille, l’indélicat a vite été obligé de rembourser.
Ce sont ces gangs, issus du Fatah, qui font aujourd’hui la loi dans la rue à Naplouse. Le 23 janvier, un diplomate français l’a appris à ses dépens. Il a été kidnappé avec ses gardes du corps, dont les armes dépassaient des vestons, donnant à croire qu’il s’agissait d’agents sionistes. Tabassés, leur Mercedes brûlée, ils sont passés de bande en bande avant d’être relâchés le jour même.
Da’ass Quinneh est un de ces chefs de milices. Pas de profession définie : « J’enseigne la rue » , dit-il. Il reçoit dans un jardin de roses, près d’une fontaine tarie, un gros pistolet belge et un paquet de Marlboro posés devant lui. Ici, activisme politique et banditisme de quartier font bon ménage. Il vient juste d’arrêter et de remettre à la police locale son meurtrier de frère, qui, sans doute, sera bientôt relâché. Celui-ci, à la suite d’un différend d’ordre matériel, a tué la veille un homme et en a blessé un autre. « Il ne voulait pas faire ça, mais le coup est parti. Aussitôt, le Hamas a appris le meurtre et s’est précipité dans la famille de la victime pour l’exploiter. Et c’est devenu un événement politique », raconte-t-il. Le chef d’une bande voisine, Mohammed Toufic, lui aussi membre du Fatah, renchérit : « Avant l’arrivée du Hamas, ce genre de problèmes était facile à régler. Maintenant, le moindre événement prend une dimension politique. »
Haine à l’égard des islamistes
Pour ces deux hommes, l’ennemi est à la fois l’entité sioniste et le mouvement islamiste. Ce qui leur vaut d’avoir une vie doublement en sursis. Da’ass Quinneh figure sur la liste des hommes à abattre de l’un et de l’autre. Non sans raison. Il reconnaît avoir tué « beaucoup » de combattants isla­mistes, sans compter le récent kidnapping de 28 d’entre eux, finalement relâchés. Pourquoi une telle haine à l’égard des islamistes ? « C’est à cause du Hamas que la ville est dans un chaos complet. Son agenda n’est pas palestinien, il est téléguidé par des mains iraniennes et syriennes. Et il ne fait pas de différence entre un acte de résistance et un acte de destruction. Nous combattons aussi l’entité sioniste, mais sommes contre toute attaque à l’intérieur de ses frontières telles que définies en 1948. » « Regardez, ajoute Mohammed Toufic, comme le Hamas s’est comporté avec les blessés à Gaza. Il les a achevés. L’islam n’a jamais dit que des frères devaient tuer leurs frères. Même les sionistes n’ont jamais fait ça. »
Professeur de sciences politiques, Abdel Sattar Qacem est sévère avec les groupes du Fatah comme avec ceux du Hamas : « Dans les premiers, on compte beaucoup de gangsters. Dans les seconds, beaucoup d’ignorants. Il ne faut pas les voir comme des partis, mais plutôt comme des tribus arabes. Mais quand on se sent dans l’insécurité, on cherche la sécurité, alors on les rejoint, ne serait-ce que pour avoir une arme. » Chaque camp comptabilise les « assassinats ciblés » que l’Etat hébreu commet en Cisjordanie, y voyant la preuve qu’il est la cible principale. Cette semaine, les Brigades des martyrs d’al-Aqsa ont été les plus visées : quatre tués, dont deux à Naplouse, sans compter les arrestations. « En fait, reconnaît Nawaf Alamer, responsable de publications du Hamas, les deux partis sont ciblés par l’entité sioniste de façon égale. Si le Fatah dit autant de mal de nous, c’est parce qu’il a perdu le pouvoir. »
A 45 ans, il a déjà été arrêté neuf fois et a passé une année en « détention administrative » (emprisonnement à la discrétion de l’armée coloniale). « Uniquement à cause de mes écrits. Mais c’est moins que mon frère Saad, un professeur, qui a 33 ans. Il est en prison pour la onzième fois », déclare-t-il, en montrant des marques de « tortures » sur ces jambes et son visage. « Naplouse meurt lentement. Les habitants sont devenus des chats sauvages acculés dans un coin. Ils peuvent faire n’importe quoi. »
Photos des amis disparus
Il existe cependant un endroit en ville où l’on essaye coûte que coûte de construire le futur : l’université An-Najah. 63 départements, 345 professeurs, 15 000 étudiants - dont une petite majorité de filles - les trois quarts dans l’incapacité d’en payer le coût. A l’entrée, les gardes veillent à ce qu’aucune arme n’y pénètre. Pour cause d’examens, les facultés sont fermées, mais des étudiants s’y retrouvent. « Parce qu’il n’y a rien d’autre à faire sinon dormir » , déclare Mohammed Jibrin, 21 ans et futur psychologue. « Ici, c’est le pays de la catastrophe. Chaque jour, chaque nuit, les soldats israéliens montent une opération. J’habite dans le grand camp de réfugiés de Balada, et, chaque soir, ordre de l’armée, je dois être rentré avant neuf heures. Naplouse est une grande cage où l’on vit avec la peur d’être tué ou blessé », raconte-t-il. Il énumère les noms de ses copains tués lors de ces raids et dont on peut voir les photos sur les murs : « Ramin China’a, tué le 2 juin dernier dans une boucherie en faisant des courses ; Abdil Qassas, dévoré le 7 janvier 2001 par des chiens d’attaque sionistes, Briza al-Minaoui, 19 ans, tuée en 2005 sur son balcon par une balle perdue. » Nabil Alawi, responsable des relations publiques et ancien diplômé de l’université du Tennessee, se refuse à baisser les bras : « Nous avons le sentiment d’avoir été totalement abandonnés par la communauté internationale. Mais nous sommes fiers d’avoir réussi à ce qu’ici des étudiants des deux bords viennent étudier ensemble et même débattre de leurs idées. »

(1) Les dernières élections syndicales ont donné 27 élus au Fatah, deux au FPLP (Front populaire de libération de la Palestine - gauche marxiste) et un seul au Hamas.

Jean-Pierre Perrin - Libération, le 28 juin 2007
Du même auteur : « Prêts à négocier une trêve avec Israël »

Info-Palestine et Jean-Pierre Perrin - Libération – vendredi 29 juin 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2036

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28004

Blair, un politicien qui a échoué dans tout ce qu’il a jamais entrepris au Moyen-Orient

Je suppose que l’étonnement n’est pas le mot adapté. C’est le mot stupéfaction qui vient à l’esprit. Je ne pouvais tout simplement pas en croire mes oreilles lorsqu’à Beyrouth un appel téléphonique m’a appris que Lord Blair de Kut al-Amara [célèbre défaite britannique contre les forces ottomanes en 1915 - N.d.T] allait créer la « Palestine ». J’ai vérifié la date - non, ce n’était pas un 1er avril - mais je suis accablé par le fait que cet homme incapable et trompeur, ce menteur avéré, cet avocat véreux qui a le sang de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants arabes sur les mains, pouvait réellement devenir « notre » délégué au Moyen-Orient.

Est-ce que ceci peut être vrai ? J’avais toujours endossé le fait que Balfour, Sykes et Picot étaient l’exemple même de l’immense prétention britannique en ce qui concerne le Moyen-Orient. Mais Blair ? Que cet ex-Premier ministre, cet individu qui a enfoncé son pays dans les sables d’Irak, pouvait réellement imaginer avoir un rôle à jouer dans la région - lui dont l’inimaginable délégué, Lord Levy, a fait tant de voyages gardés secrets sans aucun résultat - et allait maintenant se salir ses mains (et, je crains, nos vies) dans la dernière guerre coloniale de la planète, est tout simplement accablant.
Naturellement, il sera en bons termes avec Mahmoud Abbas, essayera de marginaliser le Hamas, parlera sans fin au sujet des « modérés » ; et nous devrons l’écouter pontifier au sujet de la moralité, expliquant comment il est absolument et complètement confiant de faire ce qu’il faut pour apporter la paix au Moyen-Orient (rappelons que c’est le même homme qui a repoussé l’année dernière un cessez-le-feu au Liban afin de partager avec Georges Bush l’espoir ridicule d’une victoire sioniste sur le Hezbollah).
Pas une fois il n’a présenté d’excuses. Pas une fois il n’a déclaré être désolé de ce qu’il a fait en notre nom. Pourtant Lord Blair croit réellement - dans ce qui doit être un acte remarqué d’auto-indulgence pour un homme qui, concernant l’Irak, a cuisiné de fausses évidences sur « les armes de destruction massive » - qu’il peut faire le bien au Moyen-Orient.
Voici donc un homme totalement discrédité dans la région - un politicien qui a, de façon remarquée, échoué dans tout ce qu’il a jamais entrepris au Moyen-Orient - et à présent persuadé d’être la bonne personne pour conduire le Quartet jusqu’à la pièce montée « Palestine ».
Dans la course pour la vente aux enchères - par exemple faire accepter même moins que ce qu’Arafat avait accepté comme reste de la Palestine mandataire - on peut supposer que Blair a ses habitudes. Son mélange unique de cruauté et de malhonnêteté conviendra sans aucun doute aux dictateurs arabes locaux.
Et un soupçon me traverse l’esprit - en supposant toujours que cette histoire incoyable soit vraie - que Blair soit chargé d’aller à Damas et même à Téhéran dans sa chasse pour la « paix », mais en fait pour préparer le terrain à une stratégie américaine de retrait en Irak.
Mais la « Palestine » ?
Les Palestiniens ont tenu des élections - véritables, en béton, du genre réellement démocratique - et le Hamas a gagné. Mais Blair ne sera vraisemblablement pas en mesure de discuter avec le Hamas. Il ne devra parler qu’aux rigolos qui entourent Abbas, se mettre en pourparlers avec une administration décrite de façon si exacte cette semaine par mon vieux collègue Rami Khoury comme « un gouvernement de l’imagination ».
Les Américains évoquent - et ici je cite le porte-parole du département d’état, Sean McCormack - la possibilité d’un délégué qui pourrait travailler « avec les Palestiniens dans le système palestinien » afin de développer des institutions pour « un état bien géré ». Oh oui, je peux voir pourquoi il faudra faire appel à Lord Blair. Il aime les états bien gérés, avec un bon nombre de « lois contre la terreur », plein de sécurité - bien que je suis toujours un peu embarrassé au sujet de ce qu’est censé être « le système palestinien ».
C’était James Wolfensohn qui était à l’origine « notre » délégué de Moyen-Orient, un ancien président de la Banque Mondiale qui a démissionné, totalement frustré, parce qu’il ne pouvait ni reconstruire Gaza ni agir pour un « processus de paix » qui était laminé par chaque nouvelle colonie juive et chaque fusée Qassam tirée vers la zone sioniste. Blair pense-t-il pouvoir faire mieux ? Quels mots mielleux allons-nous devoir entendre ?
Je parie qu’il ne mentionnera pas le mur sioniste qui exproprie tant de terres palestiniennes. Ce sera une « barrière de sécurité » ou une « clôture » (comme la célèbre « clôture » de Berlin qui a réellement été nommée « barrière de sécurité » par ces généreux flics est-allemands du temps des Vopo).
Il y aura des appels pour la retenue « de tous les côtés », des appels sans fin pour la « modération », mais aucun pour la justice (ce que demande tous les peuples du Moyen-Orient depuis plus d’un siècle).
Et le régime sioniste aime Lord Blair. En effet, l’utilisation tordue de la langue par Blair est susceptible de plaire à Ehoud Olmert, dont le gouvernement continue à voler la terre arabe au profit des juifs, et des juifs seulement, pendant qu’il attend de trouver un Palestinien avec qui il pourra « négocier », Mahmoud Abbas ayant maintenant le prestige d’un lapin après que ses forces aient été écrasées dans Gaza.
À quelle « Palestine » Blair parlera-t-il ? À qui a un col et une cravate, naturellement, qui roule pour M. Abbas, et qui exigera toujours plus de « sécurité », des lois plus sévères, moins de démocratie.
[...] Nous avons eu notre dépanneur favori, James Baker - qui a travaillé pour le père de George Bush jusqu’à ce que les sionistes se soient lassés de lui - et avant cela, nous avons eu toute une panoplie de généraux, de secrétaires des Nations Unies qui ont visité la région, froncé les sourcils et prévenu des conséquences graves à venir si la paix n’était pas bientôt instaurée.
Je me souviens d’un autre individu pompeux comme Blair, un certain Kurt Waldheim, qui - alors qu’il n’était plus le patron de l’ONU - a réellement cru pouvoir être un « délégué » pour la paix au Moyen-Orient, en dépit de sa courte carrière en temps de guerre comme responsable d’un service de renseignements pour le compte du groupe « E » de la Wehrmacht.
Ses visites - particulièrement au défunt roi Hussein - n’ont rien donné, évidemment. Mais la capacité de Waldheim à tirer le rideau sur l’époque de la seconde guerre mondiale lui donne un point en commun avec Blair. Waldheim, immuablement, de façon tranchante, à plusieurs reprises, a refusé de reconnaître - au grand jamais - qu’il avait pu faire n’importe quoi de mal. Cela ne vous rappelle rien ?

Info-Palestine et Robert Fisk - The Independent – vendredi 29 juin 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2047

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28005

Chaos en Palestine : La responsabilité israélo-américaine

Le coup de force du Hamas qui a pris le pouvoir sur l’ensemble de la Bande de Gaza a plongé les observateurs de la scène palestinienne dans un abîme de stupéfaction.

Comment a-t-on pu en arriver là ? Pourquoi l’accord de La Mecque, qui mettait en place un gouvernement d’Union nationale, conclu sous les auspices du roi d’Arabie saoudite (le même qui a proposé un plan global de paix à l’entité sioniste en échange de la création d’un Etat palestinien), n’a-t-il pas tenu ? N’est-ce pas la fin de la perspective de la création d’un Etat palestinien ? Comment expliquer que l’on puisse en être arrivé à un tel degré de haine entre Palestiniens au moment même où la situation de la population s’est dégradée comme jamais, à la limite d’être désespérée ?
Les Palestiniens sauront-ils refaire leur unité ou vont-ils pour leur plus grand malheur s’enfoncer dans des affrontements intenses et sanglants dans une spirale conduisant au chaos le plus absolu ? La ligne jaune semble avoir été franchie entre le Hamas et le Fatah, chacun accusant l’autre de faire le jeu des sionistes. Ce qui est certain, c’est que la cause et la population palestiniennes, sont les premières victimes de la situation. Et cela au moment même où le rapporteur de l’ONU dans un document met en cause l’attitude des Etats-Unis qui, par leur volonté de ne pas traiter avec le gouvernement du Hamas, ont contribué à saper les institutions palestiniennes et affaiblir les modérés qu’ils affirment vouloir aider. Et au moment où, dans son rapport annuel qui vient d’être publié, Amnesty International estime que « dans les Territoires palestiniens occupés les autorités sionistes ont pris une série de mesures qui ont pour effet d’asphyxier l’économie locale », et que « Privée de justice, sans espoir que l’occupation se termine, la population palestinienne, majoritairement jeune, se radicalise ».
Le Fatah a de lourdes responsabilités. Mahmoud Abbas, impuissant, est resté accroché à l’idée d’une intervention américaine en sa faveur ou d’un début de négociation réelle avec les sionistes qui n’est jamais venue. Se voulant modéré, il a été jugé impuissant par une large partie des Palestiniens. Le luxe dans lequel vivent certains responsables du Fatah a également attisé la colère de la population. Mais le Hamas n’a pas suffisamment pris en compte la bataille de l’opinion internationale. Si les tirs de roquette à partir de Gaza n’ont eu aucun effet militaire, ils ont eu en revanche un effet politique désastreux sur l’opinion internationale.
Les Américains et Européens disent soutenir Mahmoud Abbas et appellent à l’aider. Mais n’est-ce pas trop tard ? N’aurait-il pas mieux valu le faire avant ? Car qu’a obtenu Mahmoud Abbas de sa volonté de conciliation ? Rien. Absolument rien sur le plan politique, sauf la participation à quelques réunions stériles avec certes des déclarations verbales favorables mais sans effets concrets sur le terrain. Le président palestinien a toujours voulu négocier mais il n’a jamais obtenu des sionistes l’ouverture de négociations. Il a donc perdu de sa crédibilité auprès des Palestiniens.
La décision des Occidentaux de couper l’aide donnée au gouvernement à partir du moment où le Hamas y participait est venue ajouter au désordre ambiant. Tout d’abord, cette aide n’est en fait qu’une très modeste et insuffisante compensation à l’impossibilité pour les Palestiniens de développer leur économie du fait de l’occupation. Si les Palestiniens étaient libres de produire, de se déplacer et d’exporter, ils n’auraient pas besoin d’aide. De plus, la suspension de cette aide n’a pas été vraiment corrigée par l’octroi de dons aux ONG. C’est en effet l’ensemble du tissu institutionnel palestinien qui a été affaibli. On en voit l’effet aujourd’hui. Les avertissements de toute nature sur les dangers d’isoler un peu plus les Palestiniens avaient pourtant été lancés. Les sionistes n’ont rien voulu entendre et la communauté internationale a laissé faire.
Les sionistes ne devraient pas se réjouir de ce qui se passe. Certes, un calcul à court terme peut faire penser à certains que les affrontements inter-palestiniens sont favorables à l’établissement sioniste. L’affaiblissement mutuel des Palestiniens vient en effet faire baisser la pression (déjà faible) sur les sionistes. Comment faire la paix avec les Palestiniens s’ils ne sont pas capables de la faire entre eux ?, entend-on déjà. Le problème, c’est que la paix n’avait pas été vraiment recherchée lorsqu’il y avait une entente de Palestiniens. Le retrait unilatéral de Gaza montre également ses limites : celles de toute politique unilatérale. En tant que puissante occupante, elle est responsable de ce qui se passe.
En tous les cas, aujourd’hui, faute d’avoir négocié avec Abbas, Israël voit le Hamas contrôler tout Gaza. Perspective peu réjouissante, pas plus que le scénario parfois évoqué du chaos. Mais les sionistes n’ont pas intérêt à voir le chaos s’installer à Gaza car par définition le chaos est incontrôlable et ne s’arrête pas aux frontières.

Pascal Boniface - Réalités Online, le 21 juin 2007

Du même auteur :
 La cause palestinienne et la menace jihadiste
 Les Musulmans américains : l’inattendue intégration

Info-Palestine et Pascal Boniface - Réalités Online – vendredi 29 juin 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=2053

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28006

Barghouthi : les attaques et les arrestations généralisées des sionistes démontrent que les « gestes de bonne volonté » d’Olmert ne sont que du vent

Le Dr Mustapha Barghouthi a déclaré que les dernières attaques sionistes sur Naplouse et la Bande de Gaza qui ony coûté la vie à 14 Palestiniens, sont une preuve de plus que le gouvernement Olmert ne s’intéresse pas à la paix.

Les attaques ont commencé aux premières heures de l’aube, jeudi 28/06/07, lorsque les troupes d’occupation ont envahi la vieille ville de Naplouse et le centre de la ville. L’hôpital chirurgical Rafidyia et les bâtiments de l’administration municipale ont été assiégés et utilisés comme postes militaires d’observation et de tir, terrorisant les habitants civils.

Les forces coloniales ont également fait sauter le transformateur qui fournissait l’électricité au centre de la ville de Naplouse.

Environ 30 Palestiniens ont été kidnappés au cours de cette invasion.

Le Dr Barghouthi, qui était ministre de l’Information dans le gouvernement dissous, a ridiculisé le « geste de bonne volonté » d’Olmert, de relâcher 250 prisonniers lors de la rencontre de Charm El Cheikh de lundi dernier, alors qu’il enlève plus de 90 personnes en une seule journée, et une moyenne de 200 Palestiniens par mois, et l’a qualifié d’insultante.

George Rishmawi - IMEMC et correspondants – Samedi 30 juin 2007, 13 : 16
http://www.imemc.org/article/49241

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28007

La Résistance Palestinienne tire sur le sud de la zone sioniste

Les groupes de la Résistance Palestinienne à Gaza ont tiré deux roquettes artisanales sur des cibles de l’occupation dans le Negev occidental, dans le sud de la zone sioniste, vendredi 29/06/07 en soirée.

L’une des roquettes est arrivée près d’une usine et a endommagé un container de transport alors que l’autre est tombé sur des maisons.

La radio sioniste a rapporté que les deux roquettes avaient causé des dommages matériels sans faire de blessés.

Dans la Bande de Gaza, l’armée d’occupation a mené trois opérations d’invasion, au cours desquelles 15 Palestiniens ont été tués et beaucoup d’autres blessés.

Au moins 13 Palestiniens ont été tués et 40 ont été blessés dans la Bande de Gaza, mercredi 27/06/07, lorsque l’armée d’occupation a envahi la région et attaqué deux quartiers de l’agglomération de Gaza.

Ghassan Bannoura - IMEMC et correspondants – Samedi 30 juin 2007, 11 : 30

http://www.imemc.org/article/49239

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28008

Six militants blessés lors de la manifestation hebdomadaire à Bil’in

Comme chaque semaine, des habitants du village de Bil’in, situé près de Ramallah, rejoints par des militants israéliens et internationaux, ont manifesté vendredi 29/06/07 en milieu de journée contre la construction du mur illégal qui sépare le village de ses terres agricoles.

Aussitôt après les prières du vendredi, mes manifestants se sont dirigés vers la porte du mur illégal que les fermiers doivent traverse pour se rendre sur leurs terres. Des dizaines de soldats avaient fermé le chemin avec des barbelés « lames de rasoir » et des barricades militaires. Dès que les manifestants ont atteint le principal barrage, ils se sont fait tirer dessus avec des grenades lacrymogènes, des grenades assourdissantes et des balles acier/caoutchouc. Cette attaque a blessé 6 manifestants, parmi lesquels 2 internationaux.

En addition à ces blessures, 3 manifestants israéliens ont été placés en détention. L’un d’eux fait actuellement son service militaire. Lors de son arrestation, cet homme a décliné son matricule militaire, son unité et son nom. Il a cependant été roué de coups et placé en détention pendant une heure. Lorsqu’il a été relâché, il s’est déclaré honteux de ce que faisait l’armée dans cette zone et s’est engagé à ne pas retourner au service armé.

Pendant que les soldats continuaient à attaquer les manifestants non-violents, un certain nombre de jeunes du village, masqués, ont réussi à contourner les lignes des soldats et à atteindre la barrière qui entour le mur illégal. (ndt : allons bon, un mur entouré par une barrière, maintenant !)

Des sources dans le village ont également rapporté que depuis la semaine dernière, l’armée coloniale a envahi le village chaque jour et attaqué les militants non violents locaux, de même que ceux qui aident à organiser la manifestation.

Dans une information connexe, un tribunal militaire sioniste a relâché Iyad Burnatt, coordinateur du Comité Populaire Contre la Construction du Mur et des Implantations, après lui avoit infligé une amende de 4 000 shekels et lui avoir interdit de se rendre près du Mur pendant 10 jours à partir de jeudi 28 (ndt : et s’il a envie de p...?)

Burnat avait été attaqué et kidnappé par les soldats de l’occupation lors de la manifestation de la semaine dernière.

Ghassan Bannoura - IMEMC et correspondants – Samedi 30 juin 2007, 11 : 18

http://www.imemc.org/article/49237

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