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Une partie du « dessous des cartes » (ndlr)

Comme en été dernier au Sud-Liban, le résultat attendu, par la « communauté internationale » et Israël, a été inversé

L’Egypte, une fois de plus, se distingue par son suivisme inqualifiable de la position étatsunienne.(ndlr)

dimanche 17 juin 2007

Palestine « Complots », fièvres et déchirements

17 juin 2007 Par : M. Saâdoune - lequotidien-oran.com

Rupture consommée entre le Fatah et le Hamas mais plus dangereusement sans doute entre Gaza et la Cisjordanie.

Sans surprise, les Occidentaux qui agissaient ouvertement pour la chute du gouvernement du Hamas, multiplient les déclarations de soutien à Mahmoud Abbas.

Celui-ci exauce, enfin, les Occidentaux en limogeant le gouvernement de Haniyeh et en décidant la mise en place d’un gouvernement d’urgence dirigé par un ancien du FMI, Salam Fayyad. Que s’est-il passé pour que les dirigeants du Hamas passent à l’offensive généralisée dans la bande de Gaza ? La conviction, étayée par un faisceau d’éléments et de faits sur le terrain, que les Américains planifient la chute du gouvernement en incitant certains responsables de la sécurité palestinienne comme Dahlan à créer une insécurité généralisée.

Certains mettent directement en cause, un « plan Elliot Abrams » du nom d’un vice-conseiller américain à la sécurité nationale, dans la planification de ces affrontements fratricides. Le « plan » tel qu’énoncé sur certains sites Internet n’a échoué que sur un point de taille : ce sont les forces du Hamas qui l’ont emporté militairement et non celles du Fatah.

Selon Al Quds, le patron des services de renseignements égyptiens, le général Omar Souleymane a tancé de manière virulente les trois dirigeants du Fatah à Gaza (en l’occurrence Mohamed Dahlan, Rachid Abou Chabak et Samir Machharaoui) en leur demandant de lui expliquer comment quelques milliers de combattants du Hamas ont pu vaincre les quelque 20.000 hommes armés du Fatah. Les trois responsables de la sécurité risquent bien de pâtir du jeu opaque qu’ils ont mené à Gaza et qui s’est terminé d’une manière imprévue au plan militaire.

Mais les buts politiques de cette constante contestation de la légitimité du gouvernement d’Ismaïl Haniyeh paraissent bien atteints : la division entre les deux principales forces politiques palestiniennes est totale et elle prend l’allure d’une séparation aussi bien géographique que politique. Les Occidentaux, « débarrassés » du Hamas, multiplient les déclarations de soutien à Mahmoud Abbas.

LA LIGUE ARABE SOUTIENT ABBAS ET... LE PARLEMENT ÉLU

Un « gouvernement d’urgence » contesté par le Hamas se met en place à Ramallah et n’aura sans doute aucun effet sur Gaza. Les forces du Fatah, vaincues dans la bande de Gaza, se vengent en Cisjordanie en multipliant les attaques contre les militants du Hamas et en occupant les institutions y compris les ministères. Un vice-président du Conseil législatif palestinien a failli être enlevé par des militants du Fatah.

Le mouvement Hamas semble prendre conscience que sa « victoire » dans la bande de Gaza crée une situation nouvelle, pleine de risques. Ismaïl Haniyeh a déclaré qu’il n’était pas question de créer un Etat à Gaza et qu’il est pour un Etat palestinien dans les frontières de 1967 et qu’il était prêt à respecter tous les accords signés par l’Autorité palestinienne. Khaled Mechaal, chef du bureau politique de l’organisation islamiste, a reconnu la légitimité de Mahmoud Abbas en expliquant que ce qui s’était passé dans la bande de Gaza était « une mesure d’urgence que nous avons été contraints de prendre » et qu’elle n’était en rien dirigée « contre nos frères du Fatah ».

Le Hamas ne veut pas s’emparer du pouvoir. Il ne veut pas deux gouvernements. Il ne veut pas la division de la patrie », a-t-il ajouté. Ces appels au dialogue paraissent vains. « Pas de dialogue avec les putschistes » a répondu Ahmed Abderrahmane, conseiller politique de Mahmoud Abbas. Les événements de Gaza permettent à Mahmoud Abbas de se « libérer » des résultats des urnes qui ont donné la majorité au Hamas. Il est fortement encouragé par les Américains et les Occidentaux. Mais la Ligue arabe, une fois n’est pas coutume, fait preuve de plus de circonspection politique en appelant au respect aussi bien de la légitimité nationale de Mahmoud Abbas que celle des institutions élues, y compris le Conseil législatif où le Hamas détient la majorité.

L’Egypte insatisfaite de cette position équilibrée a choisi de dénoncer en solitaire le Hamas. Mais cette même Ligue arabe est du reste timorée en se donnant « trois semaines » pour enquêter sur ce qui s’est passé à Gaza. Trois semaines, c’est trop long alors que les événements s’accélèrent et cela veut dire tout simplement que la Ligue restera, comme de coutume cette fois-ci, inactive.