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« Nous aurions peut-être dû soutenir ce gouvernement unitaire dès le début » (Bernard Kouchner)

La responsabilité des événements incombe largement aux Etats-Unis

Il est bien temps !

samedi 16 juin 2007

Nous aurions peut-être dû soutenir ce gouvernement unitaire dès le début, que nous ayons été sceptiques ou pas", a déclaré, vendredi 15 juin, le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, à propos du gouvernement d’union Fatah-Hamas.

Cette interrogation du nouveau ministre français, qui intervient après la prise de contrôle de Gaza par le Hamas, rejoint les déclarations d’experts norvégiens qui ont jugé que ces violences démontrent les limites de la politique d’isolement pratiquée par la communauté internationale à l’égard du Hamas.

Principaux bailleurs de fonds des territoires palestiniens, les Etats-Unis et l’Union européenne (UE) ont en effet jusqu’à présent refusé d’entretenir des relations normales avec le gouvernement palestinien d’union nationale depuis que le Hamas, qu’ils considèrent comme une organisation terroriste, a remporté les législatives l’an dernier.

« L’Occident aurait dû saisir sa chance dès les élections de janvier 2006 pour essayer d’intégrer le Hamas dans un processus démocratique plutôt que d’essayer de le tenir à l’écart », a ainsi estimé Nils Butenschon, spécialiste du Moyen-Orient au centre pour les droits de l’homme de l’Université d’Oslo. « La situation aurait été très différente aujourd’hui », a-t-il ajouté.

« Si le Hamas avait été accepté, s’il avait reçu des fonds internationaux, il aurait certainement assis son contrôle sur Gaza, mais d’une manière bien moins violente », a renchéri Stein Tonnesson, directeur de l’Institut de recherche pour la paix d’Oslo.

Selon les experts, la responsabilité des événements incombe largement aux Etats-Unis et à Israël qui - tout comme l’UE - ont suspendu leurs aides économiques au gouvernement palestinien dans les semaines qui ont suivi la victoire du Hamas.

Cette opinion rejoint celle du coordinateur spécial de l’ONU pour le processus de paix au Proche-Orient, Alvaro de Soto qui, selon le Guardian, a mis en cause, dans un rapport confidentiel, le soutien américain à la politique israélienne d’isolement du Hamas, et notamment au gel par l’autorité d’occupation de la restitution des recettes fiscales collectées au nom de l’Autorité palestinienne.

( Vendredi, 15 juin 2007 - Avec les agences de presse )