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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Samedi 16 juin 2007

samedi 16 juin 2007

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 15/06/07

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26501

Les forces d’occupation tuent un adolescent Palestinien au cours de leurs incursions en Cisjordanie

Un Palestinien a été tué vendredi 15/06/07 lorsque des unités de l’armée coloniale ont envahi les villes de Kafr Dan et de Kafr Ra’i, au sud de Jénine ;

Des sources locales ont déclaré qu’Ahmad ’Aabid, 17 ans a reçu un coup de fusil dans la poitrine au cours des affrontements qui ont surgi entre les forces d’invasion et les adolescents Palestiniens à Kafr Dan.

Les forces sionistes ont également installé plusieurs checkpoints militaires sur la route qui relie Naplouse et Jénine et aux entrées des villes d’ Arraba, Kafr Ra’i and ’Anza.

Jenin – Ma’an – 15 / 06 / 2007 - 17:47

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=23012

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26502

Haniyeh déclare que les Palestiniens doivent respecter la légitimité des élections

Le premier ministre démissionnaire Ismail Haniyeh a déclaré, vendredi 15/06/07, que l’équilibre interne entre les Palestiniens ne peut pas être réalisé sans un accord national et le respect de la légitimité issue des élections.

Haniyeh a déclaré que « rien ne peut être résolu sans le mouvement Islamique zn même temps que l’ensemble des forces populaires Palestiniennes. »

Il a déclaré, au cours d’une conférence de presse, que « Nous sommes aujourd’hui très éloignés de la restauration de relations entre Palestiniens basées dur la cohérence nationale. »

Gaza – Ma’an – 15 / 06 / 2007 - 16:14

http://www.maannews.net/en/index.php?opr=ShowDetails&ID=23008

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26503

Les forces d’occupation tuent un fermier palestinien à Tulkarem

Les forces d’occupation ont envahi aujourd’hui 15/06/07 le village de Saida, dans le District de Tulkarem, en Cisjordanie.

Selon des sources locales, les forces spéciales ont occupé une vieille maison abandonnée située dans le centre du village depuis la nuit dernière.

Au moins deux checkpoints ont été installés ce matin entre Saida et les secteurs voisins.

Les jeeps de l’armée coloniale, accompagnées de bulldozers, ont ensuite envahi le village dans l’après-midi

Un fermier palestinien de 32 ans, Mohammad Ali Ittwair, a été tué et deux adolescents ont été blessés : Mahdi Sahir, 14 ans, a été blessé à la tête et Saddam Hassan, 17 ans, a été blessé à la poitrine.

Pour l’instant, nous n’avons pas encore d’informations sur l’état des jeunes gens.

Depuis le début de l’Intifada, 23 Palestiniens du village de Saida ont été tués par l’occupation et 3 maisons ont été démolies.

Pour plus d’informations, contactez :
Ashraf (Saida) : 0599-437-392
ISM Media Office : 0599-943-157, 054-237-8609

Source : http://www.palsolidarity.org/  Traduction : MG pour ISM

ISM - Tulkarem - 15-06-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6973&type=temoignage≤sujet=Incursions

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26504

16 enfants palestiniens de plus se retrouvent sans toit

Hier mercredi 13 juin 2007 à 8h du matin, des centaines de policiers, accompagnés par un hélicoptère et deux bulldozers, sont arrivés dans le village de Tarabin al-Sanaa, situé près de la riche ville juive d’Omer, dans le désert du Néguev. Ils ont démoli 2 maisons. 16 enfants sont sans logis, l’un à 2 mois, un autre 9 mois. Lorsque j’ai demandé à leur père où ils allaient loger cette nuit, il m’a dit : « Je vais monter une tente, que puis-je faire ? ».

Lorsqu’ils sont entrés chez lui, le jeune homme de 17 ans dormait encore. 30 policiers se sont jetés sur lui. Il a eu peur et s’est débattu. Alors ils l’ont arrêté. 3 autres jeunes gens ont été arrêtés aujourd’hui.

Ces invasions policières ne sont pas nouvelles à Tarabin al-Sanaa. Omer, la ville voisine, a voulu le déloger pour ne pas avoir à s’occuper de voisins pauvres, et surtout parce la valeur de la terre, si elle est débarrassée des Bédouins et rattachée à la municipalité, va grimper en flèche.

Badash, le maire de la ville, essaie de réaliser ce projet depuis des années. Il s’est arrangé pour élargir la zone de la municipalité de manière à inclure le village, sans aucune intention, évidemment, de les faire bénéficier des services municipaux d’enlèvement des ordures, des écoles, et de l’utilisation des services médicaux d’Omer.

Ensuite, il a réussi à convaincre les autorités de donner un autre terrain au village. Le gouvernement l’a fait, mais ils ont continué de traiter avec les Bédouins d’une manière vraiment tordue. Ils ont choisi un chef, si l’on peut dire, l’ont "acheté" et il devait convaincre le reste de la communauté de déménager. Ca a à peu près marché.

Il a réussi à convaincre la moitié des villageois de signer et de partir. L’autre moitié a demandé à voir le contrat qu’il avait signé avec le gouvernement.

Jusqu’à aujourd’hui, le gouvernement a refusé de montrer le contrat aux gens du village. Il refuse également de négocier avec le chef élu du village (lors d’élections ouvertes et démocratiques que les villageois ont organisées et qu’ils ont demandé à des avocats des Droits de l’Homme de surveiller).

Maintenant, le gouvernement fait ce qu’il fait, la plupart du temps, quand il est coincé : il démolit les maisons des Bédouins.

Pour plus d’informations, contacter :
Yeela Raanan
Le Conseil Régional pour les villages non reconnus du Neguev
Téléphone : 08-6283043

Source : ISM  Traduction : MR pour ISM

ISM - Néguev - 14-06-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6969&type=temoignage≤sujet=Nettoyage%20ethnique

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26505

Les Brigades Al Qassam arrêtent les chefs des mutins, et annonce une amnistie générale

Les Brigades .Al Qassam, la branche armée du Hamas, ont annoncé l’arrestation de neuf des principaux chefs des mutins affiliés à l’appareil de la sécurité et du mouvement Fatah.

Abu Obeida, le porte-parole des Brigades Al Qassam, a déclaré vendredi qu’ils ont arrêté un grand nombre des chefs et des éléments des mutins, dont neuf sont impliqués dans des crimes contre des membres du Hamas et contre la population.

Les noms communiqués sont Jamal Kayed, brigadier général et chef de la sécurité nationale, Mesbah al-Buhaisi, brigadier général et commandant des gardes présidentiels, Hamuda Sheikh Ali, vice-commandant des gardes présidentiels, Tawfiq Abu Khousa, porte-parole du Fatah, Majed Abu Shemala, secrétaire du Fatah dans la Bande de Gaza, Abdel-al-Ghul, officier de haut rang des gardes présidentiels, Saber al-Bhaisi, surnommé "le boucher", qui est aussi officier des gardes présidentiels et Muhammad al-Buhaisi, chef des services secrets de l’Autorité Palestinienne.

Il a dit que ces dirigeants ont été interrogés puis remis au secrétaire du Fatah dans la Bande de Gaza, Ahmad Hillis.

Les Brigades Al Quds ont également annoncé une amnistie générale concernant de nombreux personnels de la sécurité qui ont été capturés pendant les confrontations.

Pendant ce temps, les tireurs du Fatah ont kidnappé et exécuté un chef du Hamas à Naplouse, en représailles de l’exécution, par les Brigades Qassam, d’un commandant du Fatah à Gaza.

De nombreux chefs du Hamas ont aussi été kidnappés par les combattants du Fatah à Bethléem, ce qui vient en supplément des attaques de nombreuses institutions du Hamas dans différentes villes de Cisjordanie.

Source : Palestine Info  Traduction : MR pour ISM

ISM et Palestine Info - Gaza – 15-06-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6970&type=communique

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26506

Boycotter Israël

Faut-il boycotter Israël ?
Syndicats, églises, universitaires : de plus en plus d’organisations britanniques appellent à boycotter l’Etat hébreu, constate The Observer. Mais une telle position est-elle moralement juste et politiquement efficace ?
Chaque vendredi, Gila Svirsky [activiste israélien de la paix - NdR]se poste à l’un des principaux carrefours de Jérusalem et campe silencieusement, en jean noir et tee-shirt, avec une pancarte disant sobrement : "Arrêtez l’occupation". Mais elle ne peut soutenir les initiatives de boycottage universitaire et commercial lancées par les syndicats d’enseignants et le syndicat des journalistes de Grande-Bretagne. "Je pense que le boycottage des enseignants universitaires est inutile et contre-productif, et ne fait qu’isoler les Israéliens et les Juifs en général. Je pense que ça ne fait que détourner l’attention des gens du vrai problème - l’occupation -, vers l’idée qu’Israël est une nation hors la loi."
Inondés sous le flot quotidien d’images de violence et de destruction de la société palestinienne, les syndicats, les Eglises et les citoyens britanniques en sont réduits à cette question : boycotter ou pas ? L’année dernière, le synode général de l’Eglise anglicane a menacé de retirer ses placements dans la société américaine Caterpillar, dont les bulldozers servent à démolir les maisons des Palestiniens. Le mois prochain, la Conférence méthodiste doit se réunir pour décider ou non d’investir 1 milliard de livres [1,5 milliard d’euros] dans des entreprises tirant profit de l’occupation. Le front d’opposition à l’occupation israélienne s’est élargi en Grande-Bretagne après le vote [le 30 mai] du principal syndicat de l’enseignement supérieur (UCU) en faveur d’un boycottage, et la signature par un groupe d’éminents architectes d’une pétition condamnant l’implantation de nouvelles colonies et la construction du mur par Israël [le 19 juin, le syndicat de fonctionnaires Unison doit à son tour se prononcer sur un boycott des produits israéliens].
"Certains extrémistes de gauche israéliens soutiennent le boycottage lancé par les syndicats britanniques", remarque Svirsky. Mais d’autres militants de gauche se disent tristes ou indignés, explique Yaron Izrahi, professeur de sciences politiques. "Pendant des années, les intellectuels et les commentateurs britanniques ont été une aide précieuse pour le mouvement pacifiste israélien contre la droite. Leurs critiques - comme celles émanant de France ou des Etats-Unis - pouvaient nous servir. Mais cette sentence d’excommunication risque de nous priver de cette ressource."
Omar Barghouti, analyste politique, est l’un des initiateurs de la Campagne palestinienne pour le boycott universitaire et culturel d’Israël, qui a été la première organisation palestinienne à appeler au boycottage universitaire international en réaction aux conditions d’exclusion auxquelles sont confrontés les universitaires palestiniens. Si Barghouti reconnaît que certains universitaires palestiniens s’y sont opposés, en particulier Sari Nusseibeh, le président de l’université Al-Quds, à Jérusalem, la plupart soutiennent l’appel au boycott. Barghouti rejette également les affirmations de la gauche israélienne, qui prétend que ses intellectuels se trouvent en première ligne de la lutte contre l’occupation. A l’appui, il cite une étude réalisée par le sociologue israélien Yehouda Shenhav, qui démontre, dit-il, qu’entre 2002 et 2004 seuls 8 des 133 sociologues des cinq plus grandes universités d’Israël ont adopté une position morale contre l’occupation, et que l’on retrouve cette proportion chez les spécialistes d’autres sciences humaines.
Le document sur le boycott préparé par Barghouti et ses collègues sera transmis au syndicat des maîtres de conférences de Grande-Bretagne afin qu’il y soit débattu. Tom Hickey l’a déjà lu. Professeur de philosophie à l’université de Brighton, auteur de la motion appelant au boycott universitaire, il a déjà été traité d’"antisémite" pour avoir appelé au boycott depuis deux ans. "Je pense que les appels au boycott se renforcent à cause de ce que les gens voient tous les jours à la télévision, de ce qu’ils lisent dans leurs journaux. Il y a un sentiment, partagé par tous, qu’au bout de quarante ans les choses ne font qu’empirer et qu’il n’y a pas d’espoir de changement. Ce qui m’a le plus impressionné dans le débat, ce sont les gens qui se sont exprimés plus tard, qui ont dit : ’Montrez-nous ce que l’on peut faire d’autre’."
Si Hickey espérait lancer un débat, la réponse a été une violente contre-attaque des groupes de pression pro-israéliens et des défenseurs de l’Etat hébreu aux Etats-Unis. Mais le projet de boycott n’a pas seulement contrarié les partisans d’Israël. De nombreux journalistes et universitaires, dont de fervents sympathisants des Palestiniens, se sont dit outrés par cette idée, qui, selon eux, revient à menacer à la foi l’impartialité journalistique et la liberté d’expression universitaire.
Peter Beaumont
Les journalistes britanniques en guerre contre Israël
Le principal syndicat de journalistes britannique appelle à des sanctions économiques contre Israël. Condamnant les "aventures militaires" israéliennes, les délégués du National Union of Journalists (NUJ) ont voté en faveur d’un boycott des produits israéliens lors de leur congrès annuel qui s’est tenu vendredi 13, rapporte l’International Herald Tribune.
"Le vote n’appelle cependant pas à un boycott des contacts avec les journalistes israéliens, ce qui le distingue de la démarche de certains universitaires britanniques cherchant à ostraciser leurs homologues israéliens", commente le quotidien américain.
"Au cours du débat qui a précédé le vote, certains délégués ont estimé qu’un appel au boycott compliquerait la tâche des journalistes travaillant sur place, et d’autres ont affirmé qu’en tant que journalistes, ils n’avaient pas à prendre parti dans cette question."
L’International Herald Tribune remarque que ce vote a lieu alors qu’on est toujours sans nouvelles d’ Alan Johnston, journaliste de la BBC en captivité à Gaza depuis un mois. Sur son site Internet, le NUJ explique que cette prise de position s’inscrit "dans la continuité de la campagne mondiale urgente pour la libération d’Alan".

Le Courrier international, le 17 avril 2007

Peter Beaumont - The Observer, le 10 juin 2007 : To boycott or not - the new Israeli question, via Le Courrier international du 11 juin 2007

Info-Palestine et Peter Beaumont - The Observer – jeudi 14 juin 2007
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=1855

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26507

Le Hamas refuse le limogeage du gouvernement et défie l’autorité d’Abbas

« La bande de Gaza est une partie indivisible de la patrie et ses habitants sont une partie intégrale du peuple palestinien. »

Le premier ministre palestinien défie Mahmoud Abbas, le président appartenant à la faction rivale du Fatah, parlant de « précipitation » à propos de la dissolution du cabinet et garantissant que son gouvernement continuera à fonctionner.

« Le gouvernement existant fera son travail, » a dit Ismail Haniya lors d’une conférence de presse tôt ce vendredi.
« Nous maintiendrons... un gouvernement national d’unité. »
Haniya a estimé qu’Abbas et ses conseillers n’ont pas pris en considération « les conséquences et les effets sur le terrain » de démettre le gouvernement de Haniya tout en déclarant l’état d’urgence.
Réalités imaginaires

« Le Président Mahmoud Abbas a pris des décisions prématurées qui trahissent tous les accords conclus, » a-t-il déclaré.
Les forces combattantes du Hamas ont pris le dessus sur le Fatah dans Gaza hier jeudi, poussant Abbas, depuis Ramallah en Cisjordanie, à déclarer l’état d’urgence et à limoger le gouvernement d’unité conduit par Haniya et composé de représentants du Fatah et du Hamas [et de quelques indépendants].

Nour Odeh ld’Al Jazeera nous apprend qu’aussi bien Abbas que Haniya évoquent des « réalités » qui n’ont jamais existé et sont quasi-impossibles à imposer sur le terrain.

La déclaration d’un état d’urgence dans Gaza est peu crédible et devrait être sans effet car les forces de sécurité liées à Abbas ont été défaites et les bâtiments de l’Autorité Palestinienne sont sous le contrôle du Hamas.

Et l’affirmation de Haniya selon laquelle son gouvernement d’unité continuera à fonctionner a semblé creuse puisque les ministres liés au Fatah forment la majorité du gouvernement limogé.

Haniya a mis la dernière explosion de violence sur le compte des partisans du Fatah, les accusant « d’avoir commis des crimes et d’avoir tué des citoyens pour leur allégeance politique et d’en avoir exécuté d’autres après les avoir enlevés ».

Pas d’état séparé

En dépit du fait d’avoir battu ses rivaux du Fatah et d’avoir pris tous les bâtiments des forces de sécurité dans Gaza, y compris le complexe présidentiel, Haniya a déclaré que le Hamas n’a eu aucune intention de déclarer un état palestinien séparé dans Gaza sans la Cisjordanie.

« La bande de Gaza est une partie indivisible de la patrie et ses habitants sont une partie intégrale du peuple palestinien. Il n’y aura pas d’état uniquement dans la bande de Gaza parce que l’état est une totalité qui ne peut pas être divisée, » a indiqué Haniya.
« Nous imposerons la sécurité avec fermeté, avec décision et dans la légalité, » a-t-il ajouté.

« J’invite la police et la force exécutive [liée au Hamas] à imposer la loi et l’ordre dès à présent, à protéger les quartiers et les propriétés privées et publiques. »

Il a exprimé une note conciliante en invitant ses « frères du Hamas à déclarer une amnistie générale et à garantir la vie des personnes ».
Mais Odeh a indiqué qu’une réconciliation rapide serait difficile car le noyau de l’autorité palestinienne - les appareils de sécurité - avait été battu et qu’Abbas avait été humilié en voyant son complexe présidentiel dans Gaza saisi par les forces de Hamas.

En attendant, les brigades des martyres d’Al-Aqsa liées au Fatah ont invité Abbas à déclarer la loi martiale, invitant ses combattants à se mobiliser en Cisjordanie et à considérer tout partisan du Hamas comme « hors la loi »

15 juin 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
[traduction : Info-palestine.net]

Lire aussi, sur Al Jazeera.net :
 Les Nations Unies envisagent l’envoi de troupes à Gaza
 « Attaquer l’Iran serait un acte de folie »

Info-Palestine et Al Jazeera.net – vendredi 15 juin 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=1881

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26508

La solution pour un Etat “gagne du terrain”, reconnaît l’envoyé de l’ONU

« La combinaison du déclin institutionnel [de l’Autorité palestinienne] et de l’expansion des colonies israéliennes génère une conviction de plus en plus forte... que la solution à deux Etats a ses beaux jours derrière elle »

La solution àun Etat pour la Palestine et Israël est en train de « gagner du terrain », reconnaît un diplomate de haut niveau des Nations unies dans un rapport confidentiel qui a été divulgué. En retraite depuis peu, l’envoyé spécial des Nations unies, Alvaro de Soto, écrit : « La combinaison du déclin institutionnel [de l’Autorité palestinienne] et de l’expansion des colonies israéliennes génère une conviction de plus en plus forte parmi les Palestiniens et les Arabes israéliens, comme chez certains Juifs de l’extrême gauche israélienne, que la solution à deux Etats a ses beaux jours derrière elle ».
Le rapport de « fin de mission » de de Soto remis à ses supérieurs en mai et publié dans The Gardian le 13 juin contient une critique cuisante de la démarche anti-Hamas et pro-israélienne des Nations unies, de l’Union européenne et des Etats-Unis. « Les mesures prises par la communauté internationale dans l’objectif présumé d’aboutir à une entité palestinienne vivant en paix avec son voisin, Israël, ont obtenu précisément l’effet contraire » écrit de Soto.
Alors que ses attaques cinglantes contre un processus de paix qui a échoué ont largement été diffusées, le fait qu’il reconnaisse le recul de la solution à deux Etats a suscité moins de réactions.
... De Soto, diplomate péruvien qui a aussi servi comme envoyé spécial à Chypre, fait remarquer : « Etant donné, d’une part, qu’un Etat palestinien nécessite à la fois un territoire et un gouvernement, et, d’autre part, que la base nécessaire à ces deux éléments est systématiquement détruite, un nombre croissant de Palestiniens, d’Arabes israéliens et même quelques Juifs israéliens, pensent qu’à long terme le seul chemin pour en finir avec le conflit est d’abandonner l’idée de diviser la terre et, au contraire, d’insister simplement sur le respect des droits civils, religieux, politiques et nationaux des deux peuples, Juifs et Arabes, qui habitent tous deux le pays, dans un seul Etat » ...

Réfutant la sagesse et la tournure conventionnelles de l’industrie du processus de paix, lesquelles ont laissé croire longtemps que le retrait des colons israéliens en 2005 de Gaza s’intégrait dans un effort pour mettre en œuvre le plan de paix de la Feuille de route, de Soto reconnaît qu’Israël était entièrement motivé par l’inquiétude de voir une fois encore les Palestiniens sur le point de devenir majoritaire sur le territoire qu’il régit (comme ils l’étaient avant 1948).

Une énigme se pose à Israël car les autres retraits unilatéraux ne « sont plus à l’ordre du jour » pendant que « le tic tac de l’horloge démographique continue ». De Soto prédit qu’« avec une Autorité palestinienne devenue hors sujet ou ayant cessé d’exister, et des colonies poursuivant leur expansion, la solution pour un Etat devrait sortir de l’ombre et pénétrer le courant dominant. »

Des signes montrent que cela est déjà en cours, à voir les débats publics de plus en plus nombreux sur un Etat unique au sein de la communauté de solidarité palestinienne. Notamment un séminaire qui va se tenir en juillet prochain à l’université Complutense de Madrid au cours duquel des universitaires et militants palestinien d’Israël, des territoires occupés et de la diaspora, ensemble avec leurs homologues d’Israël, d’Espagne, d’Afrique du Sud et d’autres pays, débattront de l’opportunité et des possibilités juridiques, pratiques et politiques d’un Etat unique.

Tirant parti de son expérience à Chypre, de Soto spécule sur un plan de paix élaboré à l’origine pour Chypre et basé sur une confédération binationale qui pourrait être remis à l’ordre du jour pour la Paremis à l’ordre du jour pour la Palestine.
Ali Abunimah est cofondateur de la publication en ligne The Electronic Intifada et auteur de « Un Pays : une proposition audacieuse pour sortir de l’impasse israélo-palestinienne ».

The Electronic Intifada - 13 juin 2007 - traduction : JPP

Par le même auteur :
 Ce n’est pas juste une occupation...
 Guerre américaine par procuration à Gaza

Info-Palestine et Ali Abunimah - The Electronic Intifada – vendredi 15 juin 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=1887

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