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Nouvelles du jour

Chronique de l’occupation

Mercredi, 13 juin 2007

mercredi 13 juin 2007

nombre d’entrées : 8

Envoyé le 13/06/07

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Deux fontaines de Tel Aviv peintes en rouge pour protester contre le massacre des Palestiniens

Les Anarchistes ont ajouté de la peinture rouge à l’eau de fontaines centrales, disant que la peinture représente le sang des Palestiniens tués et blessés par les Forces d’occupation dans les territoires.

Les Anarchistes ont également vaporisé de la peinture rouge sur les murs partout dans Tel Aviv dans la nuit de dimanche, pour protester contre l’occupation des territoires palestiniens par Israël.

Les bureaux de l’armée, à Tel Aviv, ont été « bombés » en rouge, pendant la nuit.

Selon les Anarchistes, la peinture représente « le sang des milliers de morts palestiniens et des dizaines de milliers de blessés pendant les longues années d’occupation, et illustre l’envergure du massacre exécuté par l’armée d’occupation à seulement quelques kilomètres de Tel Aviv. »

Dans un tract distribué par les militants, il est écrit : "Nous pensons qu’après 40 ans d’occupation meurtrière, le public de Tel Aviv n’a plus le droit de profiter d’objets de décoration alors qu’il ignore les crimes qui sont commis tous les jours en son nom dans les territoires occupés. »

Ils ont invité les habitants de Tel Aviv à tremper leurs mains dans l’eau rougie pour qu’ils « réalisent que ces mains, qui semblent propres, sont également tâchés du sang des occupés et des opprimés. »

La municipalité de Tel Aviv a répondu : « Nous ne savons pas qui est derrière ces actions, mais la responsabilité et l’autorité pour attraper les vandales incombent à la police. »

« Au sujet des fontaines, les filtres devraient éliminer la peinture dans les 24 heures. »

Source : ISM  Traduction : MR pour ISM

ISM - Tel Aviv - 13-06-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6958&type=temoignage≤sujet=Non%20Violence

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26302

La bataille pour la colonisation de Silwan atteint le point d’ébullition

La bataille pour Jérusalem a lieu actuellement dans une allée non goudronnée particulièrement dangereuse, au bout d’une pente si raide que, si on ne la prend pas à la bonne vitesse, le moteur de la voiture risque de caler à mi-chemin.
Les habitants de cette ruelle font partie de l’ « état souverain d’Israel » depuis déjà 40 ans et quelques jours. Ils ont payé des impôts et des taxes municipales, mais cela - comment peut-on le dire ? - n’est pas vraiment évident.

Il est difficile même de dire que cette ruelle est négligée, parce que cette expression indiquerait qu’à une époque, on l’entretenait et que cela s’était terminé tout récemment. Ce n’est pas le cas avec cette ruelle dans le quartier de Silwan à Jérusalem : les autorités, ou qui que ce soit d’autre semble-t’il, n’y ont jamais touché.

Il y a quatre ans, un nouveau et splendide bâtiment de sept étages s’est imposé ici, au coeur de cette ruelle, à côté des maisons palestiniennes dont les appartements plus bas sont construits dans le sol, en raison en partie à l’interdiction de construire plus de deux étages dans ce quartier.

Les habitants juifs du bâtiment l’appellent Beit Yehonatan. Ils sont affiliés à l’association Ateret Cohanim qui a acheté la terre, financé la construction et installé les résidents dans les appartements

Les voisins arabes ne lui donnent pas de nom. Leurs enfants, qui reviennent de l’école en groupe, disent qu’ils en ont peur ainsi que du garde armé qui se tient devant la porte et a la main sur la gachette.

Le garde est déçu, selon lui, parce qu’il n’y a « pas d’action » dans ce quartier. Personne ne jète des pierres et personne ne lance des cocktails Molotov. « J’aimerais qu’ils le fassent » dit-il. Les enfants palestiniens sont convaincus que son nom est Rambo, mais son vrai nom est Baruch. (Nde : en arabe, Mabrouk)

Les jeunes palestiniens ont peur et ils sont aussi un peu jaloux des enfants de sept familles juives qui vivent dans Beit Yehonatan.

Ces enfants, disent-ils, en montrant le toit du bâtiment, doivent sûrement avoir une cour de jeu là-haut, parce qu’ils ne descendent jamais jouer dans la ruelle. En fait, ils ne sortent jamais du bâtiment. Ils entrent juste dans la voiture qui les attend à l’extérieur du bâtiment le matin, ils vont à l’école et ils reviennent l’après-midi. Ils ne vont pas à l’épicerie ou ne se promènent pas dans le quartier.

Nous ne leur avons jamais parlé, disent les enfants.

« J’ai peur » dit Jawaher. « J’ai peur » dit Zena. « J’ai peur » dit Majed, le plus jeune du groupe, petit et trappu. « je connais leur langue : Je leur dis ma nishma (comment ça va ?) et ils répondent beseder (tout va bien) ».

Les adultes gardent le silence au sujet de leurs voisins juifs. « Ils s’occupent de leurs affaires et nous nous occupons des nôtres, » dit une des femmes.

Tous ont entendu la rumeur que la cour a ordonné aux Juifs de quitter la maison, mais ils sont sceptiques. Ils ont une bonne raison.

Beit Yehonatan a été construit sans permis de construire. Même si un permis de construire avait été demandé, on ne lui aurait pas accordé parce que la stratégie globale du quartier mentionne le fait de limiter à deux étages les bâtiments dans cette partie de Silwan, alors que Beit Yehonatan en a sept.

Il y a quatre ans, les inspecteurs de la municipalité ont reconnu le bâtiment en tant qu’illégal. Il y a deux ans, ils ont collé un avertissement sur les portes des habitants juifs selon lequel leur bâtiment était illégal. Les habitants ont ignoré cette annonce.

Il y a plus d’un an, ils ont été condamnés par la Cour des affaires municipales de Jérusalem pour avoir utilisé illégalement la terre.

Il y a quatre mois, la cour a déclaré qu’ils devaient évacuer Beit Yehonatan et qu’il serait scellé le 14 avril de cette année. Cette date est passée et ils sont toujours là.

Si Beit Yehonatan est évacué, ce serait la première fois qu’un bâtiment juif est évacué depuis que la colonisation juive dans la partie Est de la ville a commencé après 1967. Et Beit Yehonatan n’est pas un seulement un bâtiment - en termes de colonisation juive à Jérusalem-Est, sept familles, c’est beaucoup.

Par comparaison, après plus de 20 ans d’effort concentré et des millions investis dans des acquisitions et des tentatives d’acquisitions, il y a moins de 30 familles qui vivent dans la ville de David. Un nombre identique vit dans le quartier Musulman de la Vieille Ville.

La "chute" de Beit Yehonatan sera perçue comme un véritable choc pour les colons de Jérusalem-Est. Au moins autant, voire peut-être encore plus, que le démantelement d’un grand avant-poste en Cisjordanie

Il n’y a aucun argument au sujet du fait que la résidence de sept familles juives dans Beit Yehonatan est illégale. Les résidants juifs n’ont pas vraiment pris la peine d’aider les inspecteurs de la municipalité de Jérusalem ou son conseiller juridique, Yossi Havilio, pour arriver à la vérité. Ils ont refusé, par exemple, de donner aux assistants de Havilio le nom des responsables de leur installation dans le bâtiment.

L’un d’eux a déclaré dans son témoignage à la cour qu’il avait pris contact avec le "représentant du bailleur" après qu’il ait reçu un avertissement que sa résidence dans le bâtiment n’était pas légale. Mais on lui a dit de ne pas répondre aux questions de l’inspecteur de la mairie.

Ce que les résidants n’ont pas dit, c’était qu’Ateret Cohanim était impliqué jusqu’au cou dans leur installation dans le bâtiment.

L’organisation s’est occupée de toutes les transactions avec les Palestiniens qui ont vendu la terre, et elle a envoyé l’un de ses représentants, Ami Deri, superviser les étapes de la construction. Deri a envoyé des rapports réguliers à l’association sur la façon dont la construction se passait.

Selon ces rapports - dont l’un est adressé personnellement à Matti Dan, qui dirige Ateret Cohanim - les paiements ont été effectués à un entrepreneur palestinien qui a construit le bâtiment. Aujourd’hui, cet entrepreneur, Mohamed Maraga, dit qu’il n’a pas installé les armatures nécessaires et que le bâtiment constitue réellement un danger au public.

Il est difficile d’être en désaccord avec lui. Dans son rapport, Deri indique qu’il "a seulement regardé" le bâtiment.

Maraga dit qu’il l’a fait avec des jumelles depuis une colline voisine. Il avait réellement peur d’aller à Silwan. De toute façon, il est peu probable qu’il ait pu s’assurer de l’utilisations des matériaux appropriés.

Le garde armé à l’entrée au bâtiment, dont le salaire, d’ailleurs, est payé par l’Etat, admet également que "du point de vue de la loi", il est interdit aux résidants de Beit Yehonatan d’y vivre.

"Que se passera-t’il quand les résidants sont évacués ?" "Évacués ?" dit le garde, étonné. "D’abord, tous les Arabes qui vivent ici doivent être évacués. Après tout, c’est notre pays." C’est le point fondamental.
Les résidants justifient leurs violations périodiques de la loi avec un argument fondamental : Nous sommes des juifs qui sommes venus nous installer dans un quartier Arabe, et donc, nous devons rester ici, peu importe ce que dit la loi.

"Vivre dans le bâtiment" dit Yehoshua Brosh, l’un des habitants qui a témoigné au tribunal des affaires municipales, "permet de faire respecter le précepte religieux de coloniser la terre d’Israel, l’une des bonnes actions que la Bible nous ordonne, ce qui révoque toute loi qui s’y oppose."

L’avocat des résidants, Yehiel Gutman, a déclaré lors d’une des audiences de la cour : "Je suis complètement convaincu qu’une heure après leur évacuation du bâtiment, il sera rempli de vie, de vie arabe. C’est pourquoi je crois qu’il est dans l’intérêt public qu’ils continuent à vivre dans ce bâtiment."

Pendant ce temps, les résidants de Beit Yehonatan y restent. La municipalité de Jérusalem a accepté d’accorder aux résidants une prolongation, donc ils peuvent faire appel de la décision de la cour du district. L’évacuation du bâtiment a été retardée et les procédures d’appel ont commencé cette semaine.

Les sources de la municipalité parlent d’une forte pression exercée sur eux par des membres de la Knesset, que ce soit de l’Extrème-Droite que de Kadima, pour empêcher l’évacuation du bâtiment. Il y a également eu des pressions excercées par des membres du conseil municipal, et pas seulement ceux du Parti national Religieux.

Nir Barkat, qui a été candidat de la communauté laïque de Jérusalem dans les dernières élections municipales et dirige aujourd’hui la plus grande faction de l’opposition dans la municipalité, a également donné un coup de main.

"Beit Yehonatan est construit sur les ruines du village Yemenite, au coeur du quartier de Silwan," a écrit Barkat dans une lettre adressée à Havilio fin mars, en adoptant l’un des arguments centraux utilisés par Ateret Cohanim. "Il y a les gens à Silwan qui violent les lois sur la construction en plein jour aux dépens de l’intérêt public et de celui de l’Etat d’Israel."

Pour cette raison, affirme-t’il, il est nécessaire que la municipalité intervienne et établisse l’ordre. Mais Barkat dit qu’on doit laisser Beit Yehonatan. "On doit essayer d’arriver à un compromis, geler l’évacuation des résidants du bâtiment et leur accorder du temps pour soumettre un plan de construction qui sera approuvé par la municipalité."

Havilio a refusé. "C’est une grave infraction aux lois sur la construction que de construire un bâtiment à plusieurs étages sans permis de construire," a écrit Havilio dans sa réponse. "J’ajouterai qu’à ce jour, malgré le fait qu’il y a eu un prolongation du processus judiciaire, aucun réel effort n’a été fait pour obtenir un permis de construire pour la structure."
Les sources de la municipalité de Jérusalem indiquent qu’un projet préliminaire a été soumis récemment pour l’approbation du bâtiment, mais il a été rejeté parce qu’il était très général.

Il est difficile de voir comment le bâtiment pourrait être approuvé puisque, comme cela a été indiqué, dans cette partie de Silwan, seuls les bâtiments de deux étages sont autorisés.

Même dans la nouvelle stratégie globale pour Jérusalem, qui n’a pas encore été officiellement approuvée, le quartier est situé dans une "zone d’observation" de la vieille ville, et donc, la taille des bâtiments est limitée. Il est également difficile de voir comment il est possible de soumettre des plans d’un bâtiment quand l’entrepreneur qui a construit la structure indique qu’elle est peu sûre.

L’argument de base de Barkat et celui de l’avocat des colons juifs, comme présentés dans l’appel, est que les juifs font l’objet de discrimination à Jérusalem-Est.
La construction illégale illégale des Arabes à Jérusalem-Est se poursuit librement, disent-ils, et la municipalité ne fait rien pour tenter de l’arrêter. Au lieu de cela, elle s’attaque aux résidants de Beit Yehonatan. La cour des affaires municipales a déjà rejeté cette affirmation mais maintenant l’affaire est présentée devant la cour du district. Même s’ils perdent l’appel, il n’y a aucune garantie que Beit Yehonatan soit évacué.

Yehoshua Pollack, l’adjoint au maire et le Président du comité local pour l’urbanisation et la construction, indique "qu’ils lui avaient dit" que son comité possédait l’autorité finale de mettre le bâtiment sous scellés, même après une décision de la cour du district.

Et depuis que ce comité a une majorité absolue de membres ultra-Orthodoxes, du Parti National Religieux et de la faction de Barkat, lui donner la responsabilité de prendre une telle décision c’est plus ou moins comme si on donnait la responsabilité au Conseil Yesha des colonies juives en Judée et Samarie (ndt : Cisjordanie) de décider ou non l’évacuation des colonies.

Source : http://www.haaretz.com/  

Traduction : MG pour ISM

ISM et Meron Rappaport - Jérusalem - 13-06-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6960&type=temoignage≤sujet=Colonies

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26303

Scandale en Australie à propos d’un projet de jumelage !

La décision de la municipalité de Sydney d’établir un jumelage avec Bethléem a scandalisé les membres de la communauté juive, qui disent que la démarche s’apparente au soutien au terrorisme.

La municipalité de Marrickville a signé un « accord de principe » en 2001 avec la ville palestinienne vue par les Chrétiens comme le lieu de naissance de Jésus Christ.

L’accord doit être ratifié à la réunion du conseil municipal mardi prochain.

Le Maire, Sam Iskandar, a dit que la ville a été choisie comme symbole d’amour, de paix et d’harmonie, mais la communauté juive dit qu’elle est tout sauf ça.

Vic Alhadeff, président du groupe de députés juifs de Nouvelle Galles du Sud, a déclaré que le conseil municipal de Bethléem était contrôlé par des membres des organisations terroristes Hamas et Jihad Islamique, qui apportent leur soutien au meurtre des Juifs.

Une délégation du Conseil municipal de Bethléem doit partir à Sydney fin août pour signer l’accord et discuter avec le Conseil de Marrickville.

M. Alhadeff a dit que ceci pourrait fournir aux membres du Hamas une plateforme pour diffuser une propagande anti-Juifs.

Il a également déclaré que les fonds du Conseil municipal de Marrickville pourraient finir dans les coffres du Hamas et soutenir une activité terroriste et que le Conseil devrait choisir une ville politiquement neutre au Moyen-Orient.

« Si des municipalités comme Marrickville veulent s’impliquer et promouvoir la paix et la réconciliation, pour ne choisissent-ils pas une ville arabo-sioniste, ce qui ne sera pas une position partisane ? » , dit M. Alhadeff.

Mais M. Iskandar, qui dirige le comité des services communautaires de la marie, a dit que le choix de Bethléem comme ville jumelée venait des habitants et avait été acceptée à l’unanimité.

« Elle a été choisie parce qu’elle est la ville qui symbolise l’amour, la paix et l’harmonie », dit-il.

« Nous pensons que cette relation entre Marrickville et Bethléem sera une très bonne relation entre les deux communautés, et nous voulons envoyer le message que les peuples peuvent travailler avec les peuples et qu’ils peuvent nouer de bonne relations… et c’est ça, l’esprit du mouvement de jumelage. »

Source : IMEMC  Traduction : MR pour ISM

ISM et Nicholas Bowen - Bethléem - 13-06-2007

http://www.ism-france.org/news/article.php?id=6961&type=communique

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26304

Une alternative possible à l’amputation

Les Palestiniens ont développé une identité nationale très spécifique et très forte, liée à la Palestine historique. Toute amputation de cette terre nous blessera toujours comme la douleur fantomatique d’un membre amputé que nous sentons intensément.

Dans l’édition du 16 juin 2003 de Bitterlemons.org, sous le titre « Abattre les murs », j’expliquais pourquoi je considérais la solution à deux Etats comme une solution politique désespérée pour les Palestiniens. Pour avancer dans cette discussion, voyons le côté psychologique de cette question.
Un temps irremplaçable a été perdu en discussions sur une solution à deux Etats. Temps utilisé par Israël pour travailler à une solution à aucun Etat : les colonies sont plus étendues, le mur est plus long, l’occupation est de plus en plus engagée et le discours politique sur la purification ethnique se fait plus vigoureux. L’entité sioniste veut une occupation sans fin de la Palestine qui fournisse pour toujours des coupeurs de bois et des puiseurs d’eau *.
En psychologie sociale, on soutient qu’il ne faut pas ignorer l’importance de la justice dans la résolution d’un conflit. La perception de l’impartialité est un déterminant important du comportement humain et des réactions affectives. Toutes les propositions de paix ont méconnu cet aspect décisif. Les accords ont été basés sur une répartition profondément injuste de la terre, de l’eau et des richesses naturelles qui met en œuvre, de fait, la ghettoïsation, qui fait la promotion d’un travail de forçat en entretenant d’énormes différences économiques et une divergence significative dans le revenu moyen et les droits élémentaires du travail, tout en maintenant une supériorité militaire sioniste qui, toujours, menacera et mettra en péril notre survie.
Pourtant, on s’attend à ce que nous acceptions l’assimilation pathologique que fait l’entité sioniste de sa sécurité avec une majorité de Juifs dans un pays qui doit leur appartenir. Il y a déjà un certain degré d’intégration physique entre Palestiniens et sionistes, à la fois de ce côté-ci et de l’autre côté de la Ligne verte. Et il n’y a aucune garantie pour que l’entité sioniste reste un Etat juif du fait de la croissance rapide de la minorité arabe. Que se passera-t-il alors ? Transfert ou génocide ? Que faites-vous des craintes des Palestiniens ? Pourquoi les sioniste n’adoptent-ils pas une constitution qui octroie l’égalité devant la loi et une égalité des chances qui assureraient un respect réciproque ?
Les Palestiniens ont développé une identité nationale très spécifique et très forte qui s’inspire du patrimoine, de la culture, du récit, des gloires et tragédies, liés à la Palestine historique. Toute amputation de cette terre est un profond traumatisme à notre fierté nationale et nous blessera toujours comme la douleur fantomatique d’un membre amputé que nous sentons intensément mais que les autres ne reconnaissent pas. Je me rends compte qu’il est impossible pour les sionistes comme pour les Palestiniens de se défaire de leur identité. Mais je crois qu’une identité d’un groupe plus vaste peut être créée, une identité qui naîtrait d’un Etat unique ne s’opposant pas aux deux autres. Sous le couvert d’une constitution respectant la vie civique, garantissant les droits individuels et collectifs et, ainsi, organisant les rapports, nous pourrions engendrer un Etat dans le respect et la confiance, plutôt que la manipulation et les maltraitances inhérentes aux rapports entre une entité sioniste dominant et une Palestine faible et lézardée.
Après de si grandes pertes en vies humaines, de prestige, de territoire et de dignité, une nation ne peut que porter le deuil. Mais le manque de reconnaissance, les compensations seulement partielles envisagées ne laissent aucune place à un deuil qui serait souillé par un sentiment d’humiliation, de colère, d’irrédentisme à l’égard de ce qui a été perdu et par le droit logique à le reconquérir qui, toujours, compromettront tout espoir de paix. Dans une solution à deux Etats, nous intérioriserons tous ces sentiments négatifs, les identifierons à nos agresseurs et vivrons avec une déchéance psychologique. La séparation ne respecte pas l’égalité dans la loi ni l’égalité des chances et ne pourra jamais être équitable ni légitime ; elle ne fera qu’exacerber la haine, les préjugés, la peur et la méfiance.
Un Etat unique ne signifiera pas la réparation des injustices historiques infligées au peuple palestinien. Mais il nous permettra, avec une pleine reconnaissance des fautes et la possibilité ultérieure d’un véritable deuil, d’oublier le passé et de mettre fin aux injustices continuelles ; l’occupation de la Palestine et la discrimination à l’égard des Palestiniens qui ont la citoyenneté « israélienne. »
Le 14 septembre 2003, le New York Times a publié un sondage qui indique que 25 à 30% des Palestiniens soutiennent l’idée d’un Etat unique. Mon impression personnelle est qu’une majorité de Palestiniens ayant la citoyenneté israélienne envisagent la proposition pour un seul Etat comme la plus favorable, ceci sans la moindre aide sérieuse d’un plaidoyer politique ou des médias.
Aujourd’hui, cette solution semble de plus en plus populaire vu la réalité sur le terrain, créée par l’entité sioniste et ne laissant aucune chance à la création d’un Etat palestinien viable et souverain, avec des ressources réelles, sur ce qui reste des frontières d’avant 1967. Les élections palestiniennes ont aussi dénoncé le mythe américain selon lequel deux Etats démocratiques ne se combattaient jamais.
Le combat palestinien pour la libération et la justice ne peut se réaliser que dans un Etat unique. C’est la seule solution viable, souhaitable et soutenable qui rendra aux Palestiniens dignité et moralité, et leur garantira la liberté.
Laissez-moi ajouter quelque chose qui m’est personnel. Je suis une jeune psychiatre palestinienne et je travaille avec une confrère sioniste expérimentée. Nous faisons le point ensemble tous les quinze jours et discutons de nos malades et des autres questions. J’apprécie mon mentor et je ne souhaite pour elle ou les siens rien de moins de ce que je souhaite pour moi-même. A mon avis, quand je défends un Etat unique, je défends mes droits autant que les siens et notre droit à rester ensemble. Si ceci est perdu pour des raisons politiques, ce sera seulement une douleur fantomatique dans un autre membre amputé.

Samah Jabr est psychiatre en Palestine occupée.

Après la Norvège où elle a participé début mai, à Oslo, à une conférence sur la santé mentale dans les situations humanitaires, elle est allée en tournée en Afrique du Sud pour parler de la situation actuelle de la Palestine. Elle y a fait une multitude de rencontres publiques, 4 interviews radio et une télévisée. De retour en Palestine, elle travaille à une pièce de théâtre. On peut la contacter à l’adresse : samahjabr@hotmail.com

Texte adressé par l’auteur aux Amis de Jayyous - photo du mur : R. de Hommel - traduction JPP pour les Amis de Jayyous.

Info-Palestine et Dr Samah Jabr – mercredi 13 juin 2007

http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=1842

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26305

Il est urgent de boycotter l’entité sioniste

Une assise internationale est indispensable pour qu’un boycott soit efficace, dit Ramzy Baroud *

Ronnie Kasrils, ministre de l’information de l’Afrique du Sud m’a chuchoté alors que je m’asseyais après le discours très enthousiaste que j’ai donné à une conférence récente au Cap : « si vous voulez que le monde prenne en compte votre appel à boycotter l’entité sioniste, il faut que cet appel vienne de la direction palestinienne elle-même. »
Kasrils a évidemment raison. L’appel à boycotter le gouvernement raciste de l’Apartheid était un effort exclusivement sud-africain mis en avant et répété sans relâche par le Conseil national africain (ANC) et soutenu par les divers mouvements de libération à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Il a fallu des années pour que la campagne qui lui a été consacré devienne efficace. Le message à l’intention de la communauté internationale était clair, simple et donc persuasif : mettre un terme à l’Apartheid. C’était une méthode de lutte de libération tout comme la lutte armée en Namibie, en Angola et d’autres pays africains mais c’était une stratégie affichée.
Un des initiateurs de cette campagne de boycott qui a touché les banques qui investissaient en Afrique du Sud, m’a présenté avec raffinement comment il fallait impliquer les sociétés civiles pour qu’elles se rendent compte que les banques rendent possible l’occupation économique sioniste et donc perpétuent cette domination. Son plan comprend une stratégie claire, un plan d’action franc et des demandes non-négociables.
Une telle campagne de boycott est-elle possible dans le cas palestinien ? Beaucoup de gens semblent le penser. En fait, les appels à boycotter Israël ont toujours été présents dans le paysage politique du conflit sioniste/arabe et plus tard dans le conflit sioniste/palestinien. Le problème est que l’obstacle principal pour mobiliser les sociétés civiles à mettre fin aux politiques brutales de l’entité sioniste contre les Palestiniens, est que ces appels ne sont ni centralisés ni émanent d’une autorité et d’une direction respectable. En dépit de leurs bonnes intentions, et de leur solidarité sincère, ces efforts restent sans coordination et sans objectif clair.
Une jeune activiste indienne, qui a passé des jours entiers à essayer de convaincre les clients de Marks and Spencer en Grande-Bretagne, pour boycotter le magasin pour sa contribution à l’occupation israélienne, a souligné sa grande déception sur le fait que plusieurs de ces clients étaient des Arabes du Golfe. Alors qu’elle sait que rien ne va plus, elle ne pouvait pas s’expliquer pourquoi un Arabe riche trouve moralement acceptable de protéger une compagnie qui contribue à l’occupation sioniste. Il n’est pas inutile de le dire mais le même scénario se répète dans beaucoup d’autres sociétés phares, en dépit de l’appui à Israël nullement intimidé de leurs directions.
J’ai appelé Ahmed Youssef, le conseiller politique en chef du premier ministre palestinien, Ismail Haniyeh pour lui demander s’il était possible de lancer un appel pour un boycott de l’entité sioniste notamment avant les grands rassemblements qui doivent se tenir le 9 juin à Londres et dans d’autres grandes villes à l’occasion du quarantième anniversaire de l’occupation israélienne. Youssef était totalement désespéré ; les conflits armés entre Palestiniens ont eu raison de l’optimisme qu’il affiche souvent. « Comment espérer avoir une position unifiée en matière de boycott alors que les Palestiniens combattent sur deux fronts : le premier front, les uns contre les autres, l’autre front contre l’Israël ? » Je suis certain qu’un grand nombre de personnes dans le monde refuserait par acquit de conscience d’acheter les produits sionistes si elles pouvaient savoir exactement comment l’entité sioniste maintient son occupation illégale des territoires palestiniens. Mais comment pouvons-nous vérifier cela sans organiser de façon professionnelle un boycott qui donnerait des faits et des données pour permettre de faire pression sur les entreprises qui font des affaires avec Israël ?
Devons-nous attendre que la direction palestinienne (dont une partie est en situation de complète capitulation alors que l’autre partie lutte pour sa simple survie et se contente d’une idéologie politique d’exclusion) fasse cesser les combats fratricides, qu’elle unifie ses rangs, qu’elle réhabilité ses institutions politiques et seulement après elle peut lancer un appel politique pour le boycott ? L’attente pourrait être trop longue et laborieuse.
L’un des objectifs principaux de mes fréquents déplacements est d’essayer de jeter des ponts entre les diverses organisations proactives pour le changement, la libération des peuples et la lutte des Palestiniens. Par certains côtés, ces efforts ont abouti. Je crois en cela en créant une plateforme plus large et bien coordonnée pour la lutte contre l’injustice, avec la Palestine comme l’un des points centraux, la lutte de la société civile devenant à la fois efficace et appropriée.
Pour réussir cela, on ne doit pas s’attacher à des détails (dans le cas palestinien, la discussion entre la solution d’un Etat versus la solution de deux Etats, la lutte armée versus la résistance passive, le Fatah versus le Hamas, en sont des exemples) mais il faut rechercher au contraire les thèmes qui font consensus, et laisser les questions qui divisent à trancher par les Palestiniens eux-mêmes.
Le conflit en Palestine est à un point de non retour. L’entité sioniste, aidé fortement par les deux derniers pays impérialistes, les USA et le Royaume Uni est au stade final de la réalisation de son projet de bantoustans dans ce qui reste de la Palestine historique.
Martin Luther King Jr, a dit une fois : « l’injustice n’importe où est une menace pour la justice partout ». Une victoire sioniste contre les Palestiniens est en effet une défaite partout pour chaque lutte pour la justice, chaque lutte pour les droits et l’égalité. On ne peut pas permettre cette victoire.
Mais la question de savoir comment empêcher cela doit être un débat qui devrait immédiatement débuter sans avoir à se reporter aux approches dogmatiques et aux sensibilités linguistiques, politiques ou religieuses, et plus encore sans s’embarrasser de grands discours, qui piègent les Palestiniens partout.
L’auteur est un journaliste arabe-américain
Site Internet : www.ramzybaroud.net
Du même auteur : La tragédie palestinienne n’est pas une querelle d’intellectuels mais un problème de décolonisation

Info-Palestine et Ramzy Baroud – jeudi 13 juin 2007
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=1784

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26306

I
L’armée d’occupation mène des opérations dans plusieurs zones de Hébron, de Qal et de Jénine.

L’armée coloniale a lancé des opérations militaires dans différentes régions de Cisjordanie eux premières heures de mercredi matin 13/06/07.

Les opérations ont commencé à Hébron, où les sources locales de sécurité ont rapporté que les forces coloniales avaient envahi les villages voisins de Sorif et de Sa’er, en ouvrant le feu au hasard sur les habitants qui lançaient sur les troupes des pierres et des bouteilles vides, confisquant les possessions des gens et terrorisant la population.

L’armée a aussi envahi la ville de Hébron et kidnappé un civil identifié comme Sameeh Al Ja’bari, 19 ans. Après avoir envahi sa maison, ils ont emmené Al Ja’ba ri vers une destination inconnue.

Des témoins ont rapporté que les soldates sionistes avaient égalemeny installé des barrages routiers à travers toute la zone.

Dans une opération distincte, l’armée coloniale a envahi Qabatiya ; près de Jénine. Les sources locales ont rapporté qu’une force importante s’était déployée dans ce secteur, envahissant la ville depuis plusieurs directions, ouvrant le feu sur beaucoup d’habitants, envahissant les maisons et confisquant ce qui leur tombait sous la main ; et appréhendant plusieurs habitants.

L’armée a prétendu qu’elle avait pénétré dans la zone à la poursuite de « Palestiniens recherchées ».

Nisreen Qumsieh - IMEMC News – Mercredi 13 juin 2007, 12 : 58
http://www.imemc.org/article/48942

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26307

L’ancien envoyé de l’ONU au Proche Orient démissione en déclarant que l’ONU allait trop loin dans l’obéissance à l’entité sioniste.

Alvaro de Soto, diplomate Péruvien ; a démissionné de son poste d’envoyé de l’ONU au Proche Orient le mois dernier en signe de protestation. Il déclare que la politique de l’ONU dans la région a échoué parce que l’organisation se soumet régulièrement aux exigences sionistes etasuniennes.

Jusqu’à sa démission, De Soto avait travaillé pour l’ONU dans différents pays pendant 25 ans.

Il a souligné son mécontentement dans un document de 53 pages adressé aux principaux responsables de l’ONU, mais qui a atteint le grand public. Dans ce document, il condamne le boycott économique imposé aux Palestiniens de même que les restrictions diplomatiques qui l’ont empêché de parler avec la Syrie ou le Hamas.

De Soto aurait déclaré que « La neutralité de l’ONU a été transformée en une soumission sans précédent depuis le début de 2007. »

Il a aussi fait part de sa désapprobation aussi bien pour la charte du Hamas, qui demande la destruction de l’« état d’Israël », que pour la politique sioniste dans la région qui, dit-il ironiquement, semble avoir été conçue pour attirer encore plus de violence de la part des Palestiniens. De Soto explique : « Honnêtement, le ne pense pas du tout que l’ONU rende le moindre service à Israël en ne lui parlant pas avec franchise de ses erreurs concernant le processus de paix. »

De Soto a été remplacé par Michael Williams, diplomate d’origine britannique.

Dina Yasmeen - IMEMC – Mercredi 13 juin 2007, 10 : 49

http://www.imemc.org/article/48940

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L’organisation « Médecins du monde » appelle à une reprise réelle d’aides aux palestiniens

L’organisation « Médecins du monde » a appelé dans un communiqué à une reprise réelle et rapide des aides directes aux palestiniens suite à l’annonce de l’UE d’un programme d’aide de 4 millions d’Euros.

L’organisation non gouvernementale dont le siège se trouve à Paris, a déclaré que la décision de l’UE de présenter une aide de 4 millions d’Euros au ministère palestinien des finances n’est pas suffisante pour mettre fin à la crise financière dans les territoires palestiniens.
L’organisation a déclaré que la situation humanitaire dans les territoires palestiniens est très difficile et que les aides indirectes ont aidé à la démolition du système, déjà faible, de l’état palestinien et augmente le pourcentage de la pauvreté. 
L’organisation a souligné que les difficultés dans le domaine médical ont beaucoup augmenté dans la bande de Gaza en précisant que 167 médicaments nécessaires sont presque introuvables et que la pharmacie centrale est privée de plus de 232 types de médicaments importants.
L’organisation a appelé également tous les gouvernements européens à reprendre leurs aides aux palestiniens et à faire pressions sur les autorités d’occupation pour qu’elles libèrent les revenus d’impôts palestiniens et les présentent à l’autorité palestinienne afin que l’ordre et la sécurité reviennent dans les territoires palestiniens et pour pouvoir éviter également l’effondrement total de l’autorité palestinienne.

Gaza – CPI - 13/06/2007 - 12:36

http://www.palestine-info.com/fr/default.aspx?xyz=U6Qq7k%2bcOd87MDI46m9rUxJEpMO%2bi1s7hscCAkVtdoEPzGVCd2qmW72mH85%2biK4WeTB04%2f8RB%2bRJcJpc6gOL6ukVDhaC8muj8RbVze8xtE%2f84qtnyEfBsm4p136LpMd99ZlhgjNdysE%3d

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