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Mouvement de Soutien à la Résistance du Peuple Palestinien (msrpp)

APPEL SOLENNEL

Les demi-mesures ne sont plus d’actualité et la résistance est un devoir ! (ndlr)

mercredi 16 mai 2007

Palestine - 15-05-2007

59 ans après la NAQBA et 40 ans après la guerre de juin 1967, la colonisation sioniste de la Palestine continue.

Par msrpp_buro@yahoo.fr

Il y a 40 ans, en juin 1967, l’armée israélienne occupait la Cisjordanie, la Bande de Gaza et la partie Est de Jérusalem, permettant l’aboutissement du rêve né au Congrès sioniste de Bâle en 1897 : prendre le contrôle de la totalité des terres de Palestine.
Après la déclaration Balfour en 1917, exprimant le soutien de l’impérialisme britannique à la constitution d’un "foyer national juif" en Palestine, après la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1947, décrétant le partage de la Palestine au détriment de ses habitants arabes qui ne furent même pas consultés, la guerre menée par l’Etat d’Israël contre des états arabes en juin 1967 lui donnait le prétexte de prendre le contrôle de territoires et de ressources nécessaires à la consolidation du projet sioniste de conquête de toute la Palestine.

1967 fut donc une étape importante de l’occupation de la Palestine, mais il est essentiel de comprendre que 1967 n’est qu’un maillon d’une colonisation qui s’est développée pendant plus de cent années et qu’aujourd’hui, l’occupation coloniale des terres palestiniennes ne se limite pas à l’encerclement de Gaza et à la présence de l’armée israélienne, de colonies et d’un mur en Cisjordanie et dans la partie orientale de Jérusalem.

L’apartheid, la politique coloniale sécuritaire et la judaïsation croissante des terres arabes imposés à plus d’un million de Palestiniens vivant en Israël d’une part, l’exil auquel sont contraints 6 millions de réfugiés palestiniens interdits de rentrer chez eux, sur les terres et dans les villes et villages dont leurs familles ont été chassées en 1948, d’autre part… ne trouvent pas principalement leur cause dans la guerre de juin 1967 mais dans la mise en oeuvre du projet sioniste d’Etat raciste exclusivement juif et dans les événements survenus en 1948, la Naqba (catastrophe) inaugurant une entreprise de nettoyage ethnique qui ne s’est jamais démentie depuis.

Les dirigeants sionistes ont conservé les mêmes objectifs et ont adapté les méthodes employées contre les Palestiniens au gré des rapports de force internationaux, des nuances apportées par l’Impérialisme à un soutien jamais remis en cause et des capitulations des régimes arabes réactionnaires dans la défense de la cause de leurs peuples, dont le peuple palestinien.

Des protestations contre les ventes de terres palestiniennes au Fond National Juif à la grande révolte de 1935/1939, de la Naqba de 1948 à juin 1967 puis à la résistance palestinienne écrasée et chassée par le régime jordanien en 1970, de la guerre menée par Israël contre les Palestiniens au Liban en 1982 aux Intifadas de 1988 et de 2000, la résistance du peuple palestinien à la dépossession de ses terres et au nettoyage ethnique des habitants de Palestine ne s’est pas démentie.

Cette résistance s’enracine dans le refus du projet sioniste d’Etat juif ethniquement pur et face auquel les arabes palestiniens n’ont d’autre choix que l’exil définitif ou la soumission temporaire à un régime d’apartheid, dans l’attente d’un nouveau transfert contraint massif.

Cette résistance s’est confrontée depuis le début à la volonté de faire accepter au peuple palestinien un compromis basé d’une part sur l’affirmation de son acceptation de la légitimité de l’état colonial sioniste et d’autre part sur l’octroi d’un pseudo Etat palestinien soumis et dépendant, de plus en plus réduit et impotent au fur et à mesure de la légitimation internationale de la politique israélienne de fait accompli, cette promesse d’un Etat croupion servant uniquement à réaffirmer sans cesse la légitimité de l’Etat colonial.

Hier la partition, le plan Rogers puis les accords d’Oslo, aujourd’hui « la feuille de route » du Quartet ou « l’initiative de paix arabe » portée par le régime saoudien, demain peut-être de nouvelles fictions de « paix possible » semblables à « l’Initiative de Genève »…

Depuis 1948, plus de 40 « plans de paix » ont ainsi vu le jour et sont restés sans suite, niant les droits historiques légitimes des Palestiniens et dissimulant derrière un rideau de fumée la politique sioniste de colonisation et de nettoyage ethnique.

Depuis les élections de janvier 2006 marquées par la victoire du Hamas, les grandes puissances impérialistes imposent un blocus économique et financier, non pas à l’Etat occupant qui ne respecte aucune des règles du droit international pourtant fixées par ces mêmes puissances, mais au peuple palestinien occupé et martyrisé, à qui l’on demande de renoncer à ses droits et à toute volonté de résistance.

Confrontés au chantage à la faim et à la destruction systématique de leurs conditions d’existence, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza sont de plus en plus acculés au désespoir et poussés à l’affrontement violent au sein même de la société palestinienne, à la grande satisfaction de l’occupant qui espère que le blocus politique et l’étranglement économique imposés par les puissances impérialistes viendront à bout de l’esprit de résistance populaire et détourneront une majorité de Palestiniens de la lutte pour des objectifs politiques de libération nationale et de conquête de leurs droits.

Dans ces circonstances, il est plus que jamais nécessaire d’affirmer notre soutien total à la lutte du Peuple palestinien pour sa libération et pour la conquête des droits qui lui sont refusés par une communauté internationale qui n’est pas « inactive », comme le lui reprochent certains, mais bien au contraire activement complice de l’occupation israélienne et de la stratégie sioniste d’annexion du maximum de terres palestiniennes et de nettoyage ethnique de leur population non juive.

Nous réaffirmons notre soutien aux résistances palestiniennes multiformes, violente ou non violente, le choix appartenant à celles et ceux qui sont chaque jour confrontés aux assassinats, aux sévices, aux punitions individuelles et collectives, au déni du droit d’étudier ou de travailler et au refus de pouvoir vivre chez soi au seul motif de la sécurité des colons israéliens ou du nécessaire maintien du « caractère juif » de l’apartheid israélien.

Nous refusons la mise en retrait et l’oubli des revendications qui ont fondé les exigences du projet de libération nationale du peuple palestinien et notamment ce qui constitue la clé de voûte de son combat : le droit au retour dans leurs foyers de tous les réfugiés expulsés depuis 1948.

Nous refusons de conditionner les initiatives de solidarité et les revendications qu’elles défendent à d’illusoires perspectives de négociations et à des conférences de paix qui n’ont d’autre finalité que de pousser le peuple palestinien à renoncer à ses droits, de briser son unité et de menacer les fondements de son identité nationale qui demeure malgré l’exil, l’occupation et la discrimination qui affectent ses différentes composantes aujourd’hui dispersées.

Nous refusons de cautionner un prétendu « mouvement de solidarité » que son souci permanent de réaffirmer la légitimité et de « la sécurité » de l’Etat d’Israël amène à refuser toute action de mobilisation clairement tournée contre cet Etat terroriste. Ceci se vérifie une nouvelle fois aujourd’hui avec le refus de la « Coordination européenne » (ECCP) et celui du « Collectif national pour une paix juste entre israéliens et palestiniens » de reprendre l’appel à la mobilisation lancé par le Réseau de Coordination Internationale en Palestine.

Après avoir obstinément refusé de développer l’action en réponse à l’appel lancé par 171 ONG palestiniennes en juillet 2005 (Appel au Boycott/Désinvestissement/Sanctions contre l’Etat d’Israël), l’ECCP et le Collectif national ont une nouvelle fois choisi d’écarter des questions politiques majeures qui donnent sens à l’action de solidarité avec le Peuple palestinien :

- Pas un mot sur la situation de discrimination, la poursuite de la colonisation et la menace permanente d’expulsion des Palestiniens de 1948 vivant en Israël ni de ceux de Jérusalem.

- Pas un mot sur le droit au retour des réfugiés.

- Refus de reprendre dans leur appel les caractérisations politiques présentes dans l’appel de la coordination palestinienne : le vol des terres palestiniennes, les assassinats de milliers de Palestiniens, le militarisme d’Israël, sa récente guerre criminelle contre le Liban, sa volonté de débarrasser la Palestine de sa population non juive, les arrestations des parlementaires et des ministres du Hamas élus démocratiquement, la politique croissante d’Apartheid, la collaboration active de nombreux gouvernements du monde à l’occupation et au déni des droits des palestiniens par la poursuite d’une collaboration active avec l’Etat colonial d’Israël dans les domaines économique, politique et diplomatique, militaire, culturel, etc.

Nous l’affirmons une nouvelle fois : il est vain de prétendre mettre un terme à un conflit si on refuse d’en analyser les causes et les racines profondes.

Aucune paix n’est possible avec un Etat colonial raciste soutenu par l’impérialisme, parce qu’un tel Etat ne permet pas la coexistence de femmes et d’hommes de cultures, de religions et de convictions différentes.

Notre soutien au Peuple palestinien doit se traduire par une solidarité populaire autour de ses revendications et de son droit à la résistance.

La fin de l’occupation et de la colonisation de toutes les terres arabes, la reconnaissance de l’identité palestinienne et arabe, l’affirmation des droits nationaux et l’exigence de l’égalité absolue des droits des Palestiniens vivant en Israël, le droit au retour de tous les réfugiés dans leurs foyers, le droit à l’autodétermination du Peuple palestinien tout entier, dans toutes ses composantes aujourd’hui dispersées (et donc pas seulement en Cisjordanie et à Gaza), la libération inconditionnelle de tous les prisonniers palestiniens… aucune de ces exigences palestiniennes ne peut être écartée si on se dit solidaire de la lutte du peuple palestinien.

Nous reprenons à notre compte la conclusion de la lettre ouverte adressée par le PACBI (Campagne palestinienne pour le Boycott universitaire et culturel) à l’ECCP en mai 2006 :

« Enfin, faisant appel à votre sens de la cohérence morale, nous espérons sincèrement que les associations et les mouvements oeuvrant en vue d’une paix juste en Palestine / Israël soutiendront l’appel lancé par la société civile palestinienne, tel qu’il est reflété dans l’Appel au Boycott et au Désinvestissement, et qu’ils traiteront Israël exactement de la même manière que l’immense majorité du monde a traité l’Afrique du Sud raciste, ou tout autre pays instituant et pratiquant l’apartheid, c’est-à-dire : comme un pays paria. Ce n’est qu’alors qu’il pourra exister une chance réelle d’une paix juste, en harmonie avec le droit international, basée sur les droits humains pour tous, dans l’égalité, sans considération d’origine ethnique, de religion ou autre. »

Signataires : Mouvement Justice pour la Palestine, Comité Saint-Ouen Solidarité Palestine, ISM France, Association Niort pour la Palestine, Association SolidariP (Vitry sur Seine), Nanterre Palestine, Association Abnah Philistine, Mouvement Justice pour la Palestine Bayonne, Comité palestinien pour le droit au retour / Section France.

Source : MSRPP