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Nouveau défi à la Communauté internationale

Prisonniers, et de plus : « pris en otages »

Nouveau reniement des engagements pris

mercredi 2 mars 2005

rapports de Nadi al-asir al-filistini et de Ansar el-sageen

Le premier ministre israélien Sharon a déclaré dimanche matin qu’Israël compte réviser sa décision unilatérale de libérer 400 prisonniers palestiniens. La radio israélienne a rapporté les paroles du ministre de la justice disant que ces prisonniers ne seraient pas libérés dans quelques mois, comme l’Etat sioniste l’avait prévu suite au sommet de Sharm al-sheikh. Il faut rappeler que la liste des prisonniers qui ont été libérés et qu’Israël comptait libérer dans quelques mois a été faite unilatéralement, sans prendre en compte les revendications du peuple palestinien, des familles des prisonniers et des prisonniers eux-mêmes qui réclament la libération immédiate des prisonniers de longue date, ceux qui se trouvent en prison avant les accords d’Oslo, et les prisonniers aux lourdes peines, ainsi que les malades.

Alors qu’il menace de mettre fin au processus de libération des prisonniers, Israël renforce sa répression contre les prisonnières de Telmond.
Selon un communiqué d’Ansar el-sageen, dont l’avocat Sana’ Dweik Harbawi a visité la prison de Telmond, les prisonnières font face actuellement à une répression féroce. L’avocat lance un cri d’alarme affirmant que la vie des prisonnières de Telmond est en danger, que leur détention est devenue un enfer insoutenable. Les prisonnières Qahira Saadi, Lina Jarbouni, Ra’ida Jadila, Dalia Sarandah, Manal Ghanem ont expliqué à l’avocat que les geôliers ont agressées par des coups une prisonnière Abir Awda, qui a été battue avec des matraques reliées à de l’électricité. Abir est actuellement en état de choc extrême. Elle a été attachée par des chaînes en fer à son lit pendant 24 heures pour l’humilier. Les prisonnières ont déclaré qu’elles sont privées des visites familiales de temps à autre, ainsi que des sorties dans la cour, comme elles continuent à être imposées financièrement par le racket systématique de la direction de la prison. Parmi l es prisonnières punies, se trouvent Rania Hanawi (isolée pour un mois), Ubayda Axda (interdiction de visite pendant un mois), Nisrine Awda (interdiction de visite pour trois mois).

Dans la prison dui Naqab (Ketsiot)
Selon l’avocat de Nadi al-asir al-filistini, Fawaz Shaloudi, le prisonnier Diya’ Salah Ahmad Abdel Majid de Ramallah, 25 ans, et condamné à 18 mois de prison, souffre des yeux, les autorités carcérales refusant de le faire soigner. Il en est de même pour le prisonnier Zayd Mousa Abdel Qader Humaydat, de la ville d’al-Khalil et détenu depuis le 22 novembre 2002, condamné à 6 ans de prison.
L’avocat signale que les détenus administratifs sont toujours en grève des tribunaux, mouvement qu’ils ont commencé au mois de décembre dernier. Les détenus refusent de se rendre aux tribunaux qu’ils considèrent comme des tribunaux formels, les décisions de leur détention étant entre les mains des services de renseignements. Par le jeu du tribunal, Israël essaie de faire croire que les prisonniers sont « légalement » inccarcérés. C’est pourquoi les prisonniers administratifs ont déclenché leur mouvement de la grève des tribunaux.
Dans la prison de Beer Saba’, section Ishel, l’avocat a rencontré plusieurs prisonniers, dont Ahmad Yousef al-Maghribi, du camp Dhayshé, 31 ans, condamné à 18 perpétuités, et interdit de visite familiale depuis sont arrestation, soit plus de trois ans, et le prisonnier Mu’tazz Hijazi, également en isolement depuis plus de deux ans. Pour la direction de la prison, leur isolement est justifié selon ses dires « ils portent la même idéologie, le meurtre coule dans leur sang, et ils ne méritent pas de vivre dignement, c’est pourquoi on ne peut appliquer les lois et les traités internationaux ».
Les deux prisonniers sont actuellement dans des cellules que même les animaux refuseraient, lieux sépcifiques où les prisonniers sont punis lorsqu’ils protestent contre les ordres de la prison. L’avocat ayant appris que les deux prisonniers s’y trouvent depuis plus de douze jours, a demandé des explications à la direction de la prison, qui a déclaré que des travaux dans les autres cellules les obligent à les mettre dans ces lieux conçus pour les punitions extrêmes, alors que les deux prisonniers n’ont rien fait qui justifie ces mesures. La cellule est extrêmement étroite, fermée de tous les côtés, san aucune lumière, froide et humide, les eaux tombent des murs fissurés, et les prisonniers ont déclaré qu’ils évitaient même de se nourrir pour ne pas être obligés à se rendre aux toilettes, étant donné que ce qui sert de toilettes est dans la cellule.
Les prisonniers de la section Ishel réclament la fin de leur isolement et notamment des deux prisonniers Ahmad al-Moghrabi et Mu’tazz Hijazi.

Pour Ansar el-sageen, la libération des prisonniers signifie, dans le vocabulaire des autorités israéliennes, la prolongation de la détention
Dans un communiqué dat du 24 février, Ansar el-sageen informe que les autorités israéliennes ont prolongé la détention de 78 détenus administratifs pendant le mois de janvier 2005 et 40 prisonniers courant le mois de février, alors qu’elles parlent de libération des prisonniers comme geste de bonne volonté. Or les détenus administratifs sont des prisonniers sur lesquels ne pèsent aucune accusation, et chaque prolongation dure de 3 à 6 mois.

Hussam Kana’ina, 10 ans de prison
Le tribunal de Haïfa a prononcé la condamnation de Hussam Kana’ina, membre du comité central du mouvement Abnaa al-Balad, mouvement politique indépendantiste que les autorités sionistes poursuivent et empêchent d’agir depuis quelques années. Il y a an, Muhammad Kana’ina (Abu As’ad), secrétaire général du mouvement et son frère Hussam ont été arrêtés dans une opération policière dans leurs maisons, à Arraba el-Batouf, en Galilée. Muhammad Kana’ina a été condamné à 30 mois de prison il y a un mois et Hussam vient d’être condamné à 10 ans. Les autorités sionistes prétendent qu’ils ont eu des contacts avec l’ennemi (des militants palestiniens et arabes).

La vie du prisonnier Fayez Abu Sfayra en danger
Les brigades des martyrs d’al-Aqsa ont fait porté la responsabilité entière sur la vie du prisonnier Fayez Abu Sfayra, qui a été atteint de paralysie partielle lors des interrogatoires. Le prisonnier se trouve depuis le 9 décembre 2004 dans le centre d’interrogatoire d’al-Jalame.
Le communiqué des Brigades des martyrs d’al-Aqsa demande l’intervention urgente des institutions des droits de l’homme pour faire soigner Fayez.

Cheikh Jamal Tawil du Hamas : renouvellement de sa détention administrative
Les autorités israéliennes ont renouvelé de 6 mois la détention administrative du sheikh Jamal Tawil, un des dirigeants du mouvement Hamas de la ville de Ramallah, qui devait être libéré le 24 février dernier. Sheikh Jamal Tawil est détenu administratif depuis 3 ans.