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Au pays de l’Apartheid

Un activiste israélien condamné pour manifestation contre le mur de ségrégation

Nir Hasson - Source : site de la CCIPPP

mercredi 21 février 2007

« Ce n’est pas nous qui devrions être, ici, au banc des accusés, mais ceux qui planifient et mettent en oeuvre l’apartheid israélien »
Un militant de gauche israélien, condamné pour avoir participé à une manifestation illégale contre le mur de séparation, a demandé dimanche au tribunal de police de Tel Aviv de le condamner à une peine de prison plutôt qu’à un travail d’intérêt public ou à une peine avec sursis. Malgré cette demande, le tribunal a décidé de prononcer une peine de trois mois avec sursis.

Jonathan Pollack, activiste de premier plan du mouvement des Anarchistes contre le Mur, a été condamné pour avoir participé à une manifestation illégale contre le mur de séparation en 2004 devant le bâtiment du gouvernement à Tel Aviv. Pendant celle-ci, les manifestants avaient bloqué la circulation rue Kaplan.

Pollack déclare dans sa défense : « Ce procès - s’il n’était soumis à un tribunal de l’occupation, dans la seule démocratie du monde où 3,5 millions de citoyens sont sans abri - devrait être le procès du Mur (de séparation), de ce même mur qui fut qualifié de prison illégale par la plus haute autorité de justice dans le monde, de ce même mur, qui est l’outil politique de la campagne de nettoyage ethnique qu’Israël mène actuellement dans les Territoires occupés. »

« Ce n’est pas nous qui devrions être, ici, au banc des accusés, mais ceux qui planifient et mettent en oeuvre l’apartheid israélien » ajoute-t-il.

Pollack dira plus tard qu’il n’a pas été surpris quand le tribunal l’a déclaré coupable, mais il ne pouvait reconnaître aucune légitimité à sa condamnation et par conséquent, il ne coopérera pas avec le conseil de la mise à l’épreuve et n’envisage pas d’effectuer le travail d’intérêt public qui lui est imposé par le tribunal.

Il poursuit devant le tribunal : « Ce que je veux dire aussi, c’est que si c’est ma première condamnation, ce ne sera certainement pas la dernière. Je crois toujours que ce que j’ai fait était nécessaire et juste au regard de la situation, et que résister contre l’oppression est le devoir de chaque homme, même si cela a un prix » et Pollack ajoute : « Je demande au tribunal de me condamner à une peine de prison sans sursis. Dans un pays où tout rassemblement dans les Territoires est jugé illégal du fait de sa politique antidémocratique généralisée de zones militaires fermées, toute peine avec sursis deviendrait pour moi rapidement comme une prison. »

Pour conclure, Pollack s’adresse au juge : « Si Votre Honneur estime que la prison est la peine qui convient au crime que j’ai commis, Votre Honneur m’enlèvera la liberté et m’enverra directement en prison, d’ici et maintenant. »

Le ministère public demanda pour ce cas une peine avec sursis et une amende à payer par le défenseur. Le juge Landman qui présidait a décidé de condamner Pollack à trois mois avec sursis. Dans le cas où Pollack participerait à un autre rassemblement illégal dans les deux ans à venir, il ira en prison pour trois mois. Les autres défenseurs au procès ont pris 80 heures de travail d’intérêt public sans condamnation.

Landman a déclaré : « Cela m’attriste qu’un individu mûr et évolué en arrive à la conclusion que la seule façon d’exprimer ses opinions passe par la violation de la loi, même si cette loi ne semble pas appropriée. »

Le 2 décembre 2006 à Tel Aviv, contre le siège de Gaza. (source Gazasiege.net)