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L’absurde aveuglement qui mène à l’extrême puis à la « Berezina » (ndlr)

Les avions sont aveugles et les bateaux sans jambes

Source : Convergence des causes

jeudi 15 février 2007

15-02-2007

Le New York Times par la plume de Michael Gordon ce samedi, puis le
Washington Post, d’autres papiers suivront sans aucun doute,
reproduisent ce qu’ils ont admirablement expérimenté une première fois
avec l’Irak avant l’invasion de 2003, en servant de caisse de résonance
aux bellicistes qui veulent en découdre avec l’Iran.

Des armes iraniennes tuent des Américains en Irak.

Le site internet du Washington Post a maintenu en tête de page toute
une journée le titre « L’Iran envoie des explosifs aux groupes
extrémistes irakiens », sans citer aucune source militaire étasunienne
pour corroborer l’accusation.

Gordon, le même qui avait minutieusement décrit avec Judith Miller des
tuyaux en aluminium pris en photographie comme preuve irréfutable de la présence d’armes de destruction massives en Irak, se contente de
déclarations confiées sous anonymat.

Pressés de répondre à des questions si vitales pour la sécurité du
pays, les militaires ont déclaré être dans l’incapacité de prouver
l’implication du gouvernement iranien.

Le Général Peter Pace, responsable du personnel des armées, a fait une
déclaration de la même teneur à Jakarta devant des journalistes,
invalidant les dires de Tony Snow porte-parole de la Maison Blanche.
Depuis de nombreuses semaines, au sein de l’administration Bush,
l’argument "irakien" estompe celui de l’arme nucléaire que risque de
posséder un jour l’Iran pour fonder une raison valable d’attaquer
l’Iran. Cette transformation relègue plus encore le multilatéralisme au
musée des antiquités puisque l’Iran favorisant la résistance irakienne
devient une affaire purement interne aux Usa. De plus, il sert également
de cache-misère pour la défaite militaire intrinsèque en Irak.
Les négociations menées par l’UE dans le cadre de l’AIEA donnaient
jusque-là une onction de légitimité occidentale dans les exhortations
contre l’État voyou persan.

Le ministre des affaires étrangères de l’Allemagne qui assure la
présidence de l’UE vient de déclarer lundi vouloir poursuivre la voie
diplomatique et donner ses chances à la reprise des discussions
souhaitée par l’Iran. Le gaz iranien et russe serait-il étranger à ces
sages décisions ?

Ce même jour, l’United Press International relayait la proposition de
la Maison Blanche par la voix de Tony Snow qu’à la condition de
renoncer à fomenter la rébellion en Irak contre l’occupation, les Usa
s’engageraient à fournir leur aide à l’Iran pour l’obtention d’un
nucléaire civil, indiquant combien les néocons lient les deux questions
désormais, en les subordonnant, et en faisant apparemment fi des
jérémiades hystériques sionistes qui ne redoutent le nucléaire iranien
que parce qu’il risque de vider les poches des colonies de leurs
colons qui seraient bien paniqués de n’être plus les seuls à pouvoir
dissuader.

Comment la diplomatie iranienne pourra-t-elle percevoir cette fausse
invitation quand un certain John Hannah, conseiller de Cheney pour la
Sécurité qui a succédé à Scott Libby toujours inculpé et en cours de
procédure pour divulgation de l’identité de Valérie Plame agent de la
CIA, affirme que 2007 sera l’année de l’Iran.

Hannah est l’auteur du discours prononcé par Colin Powell devant l’ONU
pour justifier l’attaque unilatérale de l’Irak et qu’il a récusé depuis
qu’il a quitté ses fonctions.

Hannah a été le récipiendaire du mémo de l’Iraki National Congress, le
machin prétendument opposant à Saddam Houssein financé par les futurs occupants, qui a été la seule preuve de l’existence des armes de
destruction massive.

Dans le golfe arabo-persique, les bateaux de guerre Us, s’ils avaient
des jambes se marcheraient les uns sur les autres tant la flotte y est
abondante.

Deux porte-avions y stationnent.

Mais les F-22 et autres porteurs de missiles sont aveugles.

L’environnement électronique dans la région est si pollué qu’il n’est
pas favorable au système de guidage de ces avions si sophistiqués en
matériel informatique.

Chaque unité F-22 ne coûte que la bagatelle de 350 millions de dollars
pour rester cloué au sol faute de pouvoir s’orienter, l’oiseau étant
rendu sourd et aveugle par une misérable désorientation fruit d’une
résistance à puissance de feu asymétrique mais plus si rudimentaire que
cela.

Convergence des Causes
15 février 2007