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Politique Européenne

Réponse de Louisa Morgantini à Marc Otte

à propos de ses positions sur Israël

mercredi 13 octobre 2004

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Voici le texte traduit en Français de la réaction écrite de Luisa Morgantini à Marc Otte. Elle qualifie « d’inappropriée » et de contradictoire avec la politique européene, les paroles du haut fonctionnaire concernant le « mur » en Palestine

Marc Otte,

Je vous écris en réponse à votre commentaire public, lors de l’interview au Financial Times Deutschland du vendredi 8 octobre, dans lequel vous avez pris position clairement à propos du « succès du mur israélien à stopper les extrémistes palestiniens qui mènent des attaques suicide en Israël »

Ce que vous définissez comme une « barrière réussie », critiquée par la Cour internationale parce qu’elle est construite en territoire Palestinien et pas le long de la ligne Verte - la frontière d’avant 1967, est en fait perçue par des millions de Palestiniens et par une grande part de la communauté internationale comme un « mur de l’apartheid » affectant la survie quotidienne de la population palestininenne dans son ensemble, et peut résolument être comprise dans ce que vous décrivez comme une « punition collective » au même titre que « l’assassinat illégal de suspectés de terrorisme et l’usage disproportionné de violence et d’actes de vengeances du côté israélien », que vous critiquez fermement dans votre interview.

Outre qu’il fait de vous le premier diplomate de l’UE de haut niveau à dire publiquement que la barrière a rempli son but, je crois que votre commentaire est hautement inapproprié, spécialement en tenant compte du rôle institutionnel fondamental que vous avez sur la scène internationale.

Votre mandat au titre de Représentant Spécial pour le processus de paix au Proche Orient est fondé sur les objectifs politiques de l’UE concernant le processus de paix ; à savoir, il inclut la solution des deux états avec Israël et un état palestinien démocratique, viable, pacifique et souverain, vivant côte à côte dans des frontières sûres et reconnues, jouissant de relations normales avec leurs voisins, en accord avec les résolutions 242, 338, 1397 et 1402 du Conseil de Sécurité de l’ONU et les principes de la conférence de Madrid, qui implique simplement la fin de l’occupation militaire israélienne.

Je crois sincèrement que prendre position clairement en faveur de ce qui blesse gravement les chances pour le peuple palestinien d’entreprendre des réformes et construire leur état de manière libre, démocratique et pacifique peut nuire au processus de paix, et par conséquent, servir les intérets des opposants à la démocratie, aussi bien en Palestine qu’en Israël.

Luisa Morgantini

President of the EP Development and Cooperation Committee