Crimes de guerre et poursuite d’utilisation d’armes expérimentales

PCHR
Palestinian Centre for Human Rights
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INFOS GAZA - 317 - No. 44/2006
09 - 15 November 2006  
78 tués à Beit Hanoun entre le 1er et le 8 novembre. A ceux-là viennent s’ajouter cette semaine les premiers blessés dont l’état était jugé critique par les services hospitaliers.

Vendredi 10 novembre

- 10h00 - L’hôpital Shifa de Gaza annonce le décès de Bassem ‘Abdul Hadi al-Kafarna, 39 ans, des suites des blessures contractées le 8 novembre lors de l’attaque des FOI qui avait fait 18 tués dans la famille Al Kafarna et 56 blessés, portant ainsi à 19 les victimes de cette famille
 
Samedi 12

 02h00 - Bassem Jaber Abu Haleeb, 22 ans, déficient mental, déambule le long de la frontière avec Israël à la hauteur de Khan Younis. Méfiantes, les FOI lui tirent dessus. Il tombe touché aux jambes.
08h00 - L’hôpitaL Shifa Annonce le décès deMohammed Nabeel Salim Abu Mo’awad, 18 ans, blessé le vendredi 3 novembre par un missile tiré par un avion sur un groupe de civils don’t il faisait partie, à l’ouest de Beit Lahiya. (Infos Gaza - 316 -)
08h55 - Depuis la frontière à la hauteur du camp de Jabaliya, les FPOI tirent un missile sol / sol sur un groupe de jeunes qui se tenaient autour d’un lanceur de rockets de fabrication artisanale à 400 mètres de l’hôpital Balsam de Beit Lahiy. Mousa Ahmed Zuhod, 14 ans, est tué sur le coup. ‘Abdullah ‘Atiya Abu Namous, 17 ans et Shadi Mahdi Zaher, 20 ans prennent des éclats à travers le corps.
12h00 - L’hôpital Shifa annonce le décès de Mahmoud Hassan Abu Hamada, 17 ans des suites de ses blessures contractées le 6 novembre à 06H45 où un groupe de 17 jeunes de Beit Lahiya se rendait au collège. L’un d’eux avait été tué. Mahmoud faisait partie des 16 blessés . (infos Gaza - 316 -)
21h00 - Un hôpital égyptien annonce le décès de Mohammed ‘Abdullah Ibrahim Maqhaz, 21 ans, membre de la résistance blessé le 3 novembre par des tireurs d’élite des FOI embusqués sur les terrassezs des maisons dans Beit Hanoun (infos Gaza - « &- -)

Lundi 13

 03h00 - Appuyées par des blindés et couvertes par des hélicoptères les FOI pénètrent de plusieurs centaines de mètres dans Al Shouka à l’Est de rafah. Plusieurs maisons sont cernées, fouillées et transformées en postes militaires. A 09h00 des mégaphones somment la population de sortir et de se rassembler sur la place principale. Un long interrogatoire a immobilisé la population pendant de nombreuses heures

Mardi 14

 02h00 - un magasin de pièces détachées d’occasion pour véhicules situé dans le quartier Al Zaytoun à l’Est de Gaza ville est pulvérisé par un missile. Plusieurs maisons voisines sont sérieusement endommagées. L’électricité est coupée sur tout le secteur.

Mercredi 15

- 23h15 - un avion des FOI lâche 2 missiles sur la maison des familles Al Shrafi située dans le camp de réfugiés de Shatti à l’Ouest de gaza ville en bord de mer. Le second étage est entièrement détruit, les étages au dessus sérieusement ébranlés et celui en dessous rendu inhabitable. 16 personnes( 3 familles) venaient de quitter les lieux suite à un coup de téléphone leur intimant de dégager car la maison allait être détruite dans le quart d’heure.
23h30 - Même scénario à Tal Al Zahatar au nord de la bande de Gaza où les familles Mas’Oud sont regroupées dans un immeuble. 10 familles - 43 personnes - coup de téléphone. Un quart d’heure après la maison est détruite et les maisons voisines endommagées
23h55 - même localité. C’est la maison des familles Salman qui est visée. 10 personnes y habitent. Coup de téléphone. Un quart d’heure plus tard, c’est un tas de gravas.

La situation aux postes frontière :

Rafah international, seul contact possible avec le monde extérieur pour la population de Gaza.

Bien que les FOI ne soient pas directement présentes sur les lieux, ce sont elles qui décident des sorties et des entrées des Palestiniens de Gaza par Observateurs Européens interposés. Fermé depuis le 25 juin ce poste frontière n’a été ouvert que 18 jours non consécutifs depuis cette date. Les 14 & 15 Novembre des centaines de Palestiniens ont pu franchir la frontière. En effet l’accord conclu entre Israël et les Observateurs Européens venait à expiration.

Beit Hanoun - Erez :

Ce poste frontière est maintenant totalement fermé aux Palestiniens. Seuls, quelques internationaux peuvent passer. Avec cette fermeture, rares sont les grands malades autorisés à aller se faire soigner en Israël ou en Cisjordanie.

Al mentar - Karni :

poste frontière névralgique pour l’approvisionnement en denrées de base de la population. A la différence des semaines précédentes, cette semaine a été plus favorable aux échanges : l’entrée d’une moyenne de 200 camions et la sortie 30, chaque jour a redonné un petit souffle de vie mais le poste frontière de Sofa spécialisé dans l’importation de matériaux de construction n’a été ouvert que deux jours et Kerm Shalom est resté totalement fermé

Le littoral :

35.000 personnes vivent de la pêche à Gaza. Les conditions draconiennes dans lesquelles les pêcheurs peuvent exercer leur métier réduisent en très grande partie cette activité économique : le contrôle tatillon de la zone de pêche imposé par les hélicoptères et vedettes lance missiles de l’occupant qui supervisent 24 /24 les allées et venues des pêcheurs est un défi permanent de la loi internationale fixant à 20 miles marins les eaux territoriales d’un état. Israël pour sa part l’a fixée unilatéralement à 9 miles.

De l’envoyé spécial du « FIGARO » à Gaza PATRICK SAINT-PAUL.
le 16 novembre 2006

« L’idée est de cibler plus précisément les personnes visées, sans occasionner de dommages sur les passants innocents », explique le général Yitzhak Ben-Israël, général de l’armée de l’air et ancien responsable du programme de développement d’armes de Tsahal. Ces armes projettent des particules de tungstène - un métal conducteur de très hautes températures - mortelles dans un rayon de quatre mètres. Les chercheurs italiens ont trouvé de fortes concentrations de tungstène, de carbone, de cuivre et d’aluminium dans les échantillons prélevés sur les blessures inhabituelles.
 
Les médecins font état d’un nombre anormalement élevé d’amputations et de corps entièrement brûlés. Le docteur Jouma Saka, chirurgien à l’hôpital Chiffa de Gaza, fait défiler sur son ordinateur les photographies insoutenables de corps d’hommes, mais aussi de femmes et d’enfants brûlés ou déchiquetés. « Nous n’avions jamais vu cela auparavant, affirme-t-il. Certaines victimes arrivent ici sans que nous comprenions de quoi elles souffrent. À la radio, on ne voit pas le moindre éclat métallique. Mais lorsqu’on ouvre les patients, on trouve de terribles dégâts. Une poudre se répand dans leur corps et calcine les organes et les tissus. On retrouve des foies, des reins ou des intestins entièrement carbonisés. Ce sont de nouveaux types d’armes au tungstène et au phosphore. Des armes expérimentales, interdites par la convention de Genève. »
 
Selon le docteur Saka, les forces israéliennes ont commencé à utiliser ces armes de façon très agressive, début juillet, après le lancement de l’opération « pluies d’été », qui a suivi l’enlèvement du caporal Gilad Shalit. « Lors des trois premières semaines, 60 % des blessures de nos patients à Chiffa ont été provoquées par ce type d’arme, assure-t-il. Maintenant, cela représente 40 % des blessures, y compris en comptant les 19 personnes tuées par des obus traditionnels, la semaine dernière à Beit Hanoun. »