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« Paix et Justice au Moyen- Orient » (5ème volet)

L’« unilatéralisme » américain en phase de transit !

Strasbourg, le 16 novembre 2006

jeudi 16 novembre 2006

Les élections du 07 novembre 2006 aux Etats-Unis ont sanctionné la politique agressive de G.W.Bush, connue sous le nom de « chaos constructif » ou de « lutte contre le terrorisme »

Cette politique a conduit à l’invasion de l’Afghanistan et de l’Irak . Le bilan humain et financier des aventures expansionnistes américaines est très lourd : selon les chiffres officiels, plus de 2800 militaires américains tués en Irak, plus de 30 000 blessés et des centaines de milliers d’Irakiens tués depuis le début de l’intervention américaine.

Dès l’annonce du résultat des élections et de la victoire sans appel des démocrates, les médias ont rapporté de « nouveaux signes d’ouverture sur l’Irak » de la part de G.W.Bush. Selon certaines sources, la question du « retrait graduel d’Irak » serait même posée. Les « cols blancs de la zone verte » de Bagdad sont persuadés que Zalmay Khalilzad, le puissant ambassadeur des Etats-Unis, prépare ses valises (Le Monde du 11/11/06).

Il semble évident que l’administration Bush ne peut pas continuer la politique qui, selon les propos du président de le République Fédérale allemande , a conduit au « désastre » en Irak. Tout en restant la puissance dominante des pays occidentaux, l’Amérique est obligée d’introduire une bonne dose de « multilatéralisme » dans sa politique étrangère.

Pour stabiliser la situation, certains diplomates n’hésitent pas à évoquer le rôle que l’Iran et la Syrie ont à jouer en Irak. Du coup, les projecteurs se braquent sur ces deux pays. « La semaine passée, Téhéran a subitement donné son accord à une discussion sur les moyens de stabiliser le pays » (Le Monde du 11/11/06).

Les discussions, directes et indirectes, ont certes commencé entre l’Iran, d’une part, et l’Amérique et son allié britannique, d’autre part. Elles vont être longues, et conduiront à un nouveau rapport de forces au Moyen-Orient. Conscients de leur perte d’influence, les Américains, quoique affaiblis, n’hésitent pas, comme à l’accoutumée, à manier le bâton et la carotte. De son côté, l’Iran, conscient de la montée de son influence au Moyen-Orient, réitère sa menace de « détruire Israël ».

La vocifération anti-israélienne de l’Iran semble relever plus de la rhétorique guerrière visant à manifester sa détermination que d’intentions concrètes. Il en va de même de la provocation de Mahmoud Ahmadinejad, président de la république islamique, lorsqu’il déclare vouloir doter l’Iran de 60 000 centrifugeuses. Il s’agit pour lui de placer très haut le niveau de ses exigences en vue des discussions sur l’avenir de l’Irak et du Moyen-Orient.

Quant à Israël, Ehoud Olmert s’est rendu aux Etats-Unis afin de s’informer de la nouvelle politique américaine au Moyen-Orient et de tenter de réduire l’ampleur des concessions à l’Iran et à la Syrie.

Actuellement, la diplomatie américaine est dans une phase de transition. Son évolution dépendra des propositions démocrates et des nouveaux rapports de forces qui vont s’établir à Washington.

Quoi qu’il arrive, une chose est certaine. Pour les chancelleries occidentales (américaine, française, allemande, britannique, polonaise,...) la guerre en Irak est définitivement perdue. Mais la guerre en Afghanistan serait « gagnable ». D’où l’effort des Occidentaux pour renforcer leurs contingents dans ce pays, tout en se désengagent du bourbier irakien. « Varsovie renforce son contingent en Afghanistan », même si 76% des Polonais se disent opposés à l’envoi de 1010 soldats en Afghanistan et « Berlin prolonge la participation de son armée à l’opération « Liberté immuable » en Afghanistan », écrivait Le Monde du 12-13 novembre 2006.

Les Occidentaux commettront-ils les mêmes erreurs qu’en Irak ? Tôt ou tard, une nouvelle « inflexion diplomatique » finira par s’imposer, également en Afghanistan.

La sagesse des nations dit que « ceux qui ignorent l’histoire, sont condamnés à la revivre ».

Le comité de rédaction
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