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« Paix et Justice au Moyen-Orient » (3ème volet)
Aujourd’hui : "De la Géorgie à la Corée du Nord : « on se calme », « on reste souple »
Suite de notre rubrique géopolitique créée le3/10/2006
mercredi 8 novembre 2006
Septembre et octobre ont été deux mois « chauds » pour la diplomatie mondiale : la Géorgie, pays situé dans le Caucase, et la Corée du Nord, en extrême Orient, ont occupé le devant de la scène politique mondiale.
En apparence, rien ne lie ces deux pays, très éloignés l’un de l’autre. Pourtant, une chose les réunit : ils subissent un embargo et diverses pressions. La Géorgie est sous embargo économique, aérien, maritime et postal russe, tandis que les Etats-Unis ont imposé, via l’ONU, un embargo financier et technologique accompagné de fouille de navires à la Corée du Nord.
Les bouleversements géopolitiques de ces 15 dernières années ont conduit à la disparition du « Pacte de Varsovie » et à la pénétration américaine en Europe de l’Est. Parallèlement, l’OTAN, le bras armé de l’Occident, s’est installé en Europe Orientale, remplissant le vide laissé par l’écroulement de l’Union soviétique.
Actuellement, les Etats-Unis disposent de 4 bases militaires en Roumanie, de bases en Asie centrale et comptent déployer des éléments de défense antimissiles en Pologne, dirigés contre la Russie. L’Ukraine n’est plus une « chasse gardée » russe. Etant « démocratique », elle est devenue le théâtre d’affrontements entre l’Occident et la Russie. Avec Mikhaïl Saakachvili, la Géorgie a basculé dans le camp occidental. La Mer Noire s’est transformé en « Mer américaine » et l’étau se resserre autour de la Russie . L’Occident ne cache plus ses intentions belliqueuses à l’égard de la Biélorussie qui est demeurée dans le camp russe.
A défaut de pouvoir phagocyter la Russie, les Etats-Unis cherchent à affaiblir et à neutraliser cette puissance euro-asiatique, aux velléités mondiales.
Le rapprochement de la Géorgie avec l’OTAN est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase russe. Poutine, réagissant violemment à l’avancée de l’OTAN dans son pré carré caucasien, a accusé la Géorgie de vouloir provoquer un « bain de sang » dans les régions séparatistes d’Abkhazie et d’Ossétie. La menace est on ne peut plus claire.
Tout cela rappelle le « Grand Jeu » anglo-russe du dix-neuvième siècle en Asie centrale, au cours duquel, pour fixer les troupes russes en Europe, les Britanniques se livraient à des provocations à la frontière polonaise.
Sur l’échiquier mondial, l’avancement du « pion » géorgien aurait-il pu provoquer une riposte nucléaire dans la péninsule coréenne ? En tout cas, le message est clair : à une modification du rapport de forces dans le Caucase, suivra une modification du rapport de forces en extrême-Orient.
Dans ce bras de fer, les Etats-Unis, déjà mal en point en Irak, ont beaucoup à perdre. En effet, l’oléoduc stratégique Bakou-Ceyhan, qui expédie le pétrole de la mer Caspienne, passe par la Géorgie.
Toujours est-il que le voyage de Condoleezza Rice, la secrétaire d’Etat américaine à Moscou, le 21 octobre, a permis d’apaiser, pour le moment, les tensions. « La rhétorique doit vraiment se calmer. Je suis particulièrement attachée à ce qu’aucun discours n’encourage une provocation militaire dans les deux conflits gelés d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud » a déclaré Condi.Rice, à des journalistes qui l’accompagnaient entre Pékin et Moscou (LM du 24/10/06). De son côté, M.Lavrov a appelé, samedi, les Etats-Unis et la Corée du Nord à « faire preuve de souplesse » et à régler leurs « problèmes financiers ».
Bref, le pétrole doit couler et rien ne doit perturber son acheminement, si indispensable à l’économie mondiale, dominée par l’Occident. Maintenant, comme l’a dit Condoleezza Rice, « on se calme ». Et on reprendra la question plus tard, peut-être au Moyen- Orient !!!
Le comité de rédaction